De la découverte de la barre, d'un arbre, de l'inconnu

Widdershins
Ash

Babôrd toute !

Enfin, notre baptême du feu. Ou devrions-nous dire notre baptême de l’eau pour l’occasion ? Évidemment, nous avions déjà mis les pieds sur un navire, sinon comment serions-nous arrivée à Koneashima ? Cependant, ce jour relevait de notre première expérience à la barre. Ainsi que celui de Naoko dans sa vocation de cartographe.

Car, bien que l’Académie nous formait tous deux à des métiers très importants sur un bateau et dans la vie active en général, on ne restait pas cloué à un seul labeur en mer. Alors, elle initiait à des tâches différentes. Depuis notre départ de l’île du Karaté, le maniement du gouvernail nous faisait rêver. Notre meilleure amie avait toujours fait montre d’une réelle affinité avec les cartes. Il était donc naturel qu’elle se dirige vers cette discipline.

Quand une expédition en direction de la nouvelle O’Hara se composa au sein de l’Académie, et que celle-ci offrait des postes de stages en timonerie et cartographie, nous avons postulé sans réfléchir. Il était évident que nous en ferions partie.

Ce matin-là, à la lueur des premiers rayons de l’aurore et des bougies, Naoko avait observé et assisté le cartographe du bateau dans le tracé de notre plan de navigation. Quant à nous, les premières manœuvres, la sortie du port notamment, furent réalisées par le barreur, tout en nous expliquant ces actions, étape par étape.

Une fois en haute mer, et en possession de notre itinéraire, il nous confia les rênes. Palpitant, grisant, c’était un résumé plutôt adéquat pour cette expérience. Tenir les poignées, sentir le bateau, se plier aux moindres de nos gestes. Quelle sensation folle ! Nous étions extatique tout le long de la traversée.

Traversée qui dura une semaine, comme notre voyage de notre pays natal à celui de notre cœur. Il fallait croire que c’était le temps de trajet moyen pour rallier une blues à une autre. Nous l’avons passée à apprendre, à commettre des erreurs, bien vite rectifiées par notre professeur, à connaître l’équipage, festoyer, rire, chanter avec eux le soir. Mais par-dessus tout, nous étions heureuse d’éprouver ça en compagnie de Naoko.

Pouvoir attester de sa joie de vivre, de son sourire éclatant, cela représentait un véritable réconfort dans la tempête sentimental qui parsemait notre vie. Nous ne nous étions rencontrée depuis moins d’un an maintenant, mais elle avait joué un rôle prépondérant dans notre évolution. Un peu comme la sœur que nous n’avions jamais connue, un peu comme une remplaçante de Naomi. Mais, personne ne se substituerait vraiment à elle. Notre regrettée frangine d’adoption.

Cela dit, la retrouvée prendrait sûrement du temps, surtout à notre niveau. Autant s’armer de patience et aiguiser nos compétences. L’appontage fut réalisé par notre instructeur, avec pour ordre de bien observer, car demain et à notre retour, c’était nous qui nous en chargerions. Nous mémorisions dès lors tous ses mouvements.

La Nouvelle O’Hara s’était dessinée au loin, nous arrachant une expression d’admiration et de merveilleux. Un arbre, si majestueux, renfermant une sagesse séculaire, évidemment que cela nous impressionnait. Et allant de pair, l’envie irrépressible de compulser ses ouvrages. Le travail de toute une vie. Nous accostâmes vers seize heures et on avait donné à tout l’équipage le quartier libre jusque demain matin cinq heures, départ pour le retour au bercail.

Sans nous être concertées, Naoko et nous avions pris la direction de l’Arbre du savoir. En y pénétrant, l’admiration laissa place à l’étonnement, qui s’éclipsa lui-même au profit de l’engouement. Toute cette connaissance, à en faire perdre la tête. Nous frissonnâmes.— Bien, tu t’en doutes, mais je vais en section chimie. Si tu as besoin de moi… Ne me dérange pas ! plaisanta-t-elle avec un clin d’œil avant de s’esquiver pour demander son chemin au bibliothécaire, le son de sa canne martelant le sol s’éloignant avec elle.En ce qui nous concernait, choisir une matière parmi toutes celles réunies ici relevait d’impossible. Près de l’entrée, un volume trônait sur un pupitre. On l’ouvrant nous constatâmes qu’il s’agissait d’un codex, index des sections et autres moyens de référencer les œuvres stockées. Trop, il y en avait décidément trop. Alors, nous arpentâmes l’endroit au hasard et prîmes un livre dans le premier rayon qui nous intrigua. Un traité de médecine. Et nous nous perdîmes ainsi, des minutes durant, sans but apparent autre de trouver un tome susceptible de nous intéresser.  

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Tandis que les oiseaux chantaient et que les bibliothécaires s’activaient, Yemoja se réveilla de très mauvaise humeur. Cela faisait désormais trois jours qu’elle était sur la Nouvelle Ohara, et trois jours qu’elle n’avait trouvé aucune information concernant la cité d’Oyo ou les descendants de Ching Shih. Si elle ne s’était pas fait d’illusion à propos de la cité engloutie, elle était réellement étonnée de rien apprendre sur Ching Shih. Il s’agissait d’une Impératrice Pirate, tout ce qu’il y a de plus classique en ce monde. Que ça soit Mannfred, Toreshky, Red ou même Percecoeur, tous avaient droit à leur rayon. Ching Shih était une femme, certes, mais Big Mom était bien là elle aussi ! À sourire sur la couverture d’un livre sentant le bonbon. C’était à n’y rien comprendre. Yemoja avait tenté d’en discuter avec les bibliothécaires, mais ces personnes étaient encore moins aimables qu'une porte d’Impel Down.

Yemoja, assise sur une vieille table en bois grinçante, était bien décidée à retenter sa chance. La jeune femme referma un épais livre poussiéreux avant d’interpeller une bibliothécaire qui lui semblait avoir meilleure mine que les autres harpies.

« - Excusez-moi Madame ? »

Souriant autant qu’elle le put, Yemoja donnait tout ce qu’elle avait d’une petite voix mielleuse et fluette. À mesure que la bibliothécaire s’approchait, la jeune femme réalisa qu’elle n’avait peut-être pas misé sur le bon cheval (quoi que sorcière fut un terme beaucoup plus adéquat au regard de cette gent… bibliothécaire).

« - Non, c’est Mademoiselle. »

La bibliothécaire:

« - …Évidemment… »

S’en suivit un long silence gêné avant que la bibliothécaire ne reprenne la parole.

« - Vous avez sollicité mon aide ? »

Yemoja se ressaisit, ce n’était pas le moment de se déconcentrer. Le badge que cette demoiselle portait indiquait clairement qu’elle faisait partie des bibliothécaires les mieux renseignés.

« - Oui, oui effectivement.
- Auriez-vous un problème ?
- Oui, je recherche une cité du nom d’Oyo.
- Oyo…
- Je n’arrive pas à la trouver sur les cartes.
- Oyo… C’est un nom qui ne me dit absolument rien. Êtes-vous certaine d’avoir les bonnes coordonnées ?
- Selon les indications que j’ai, elle devrait se trouver dans ce secteur. »

Yemoja sortit une carte du Nouveau Monde et indiqua la troisième voie.

« - Au sud de Gravity. »

La bibliothécaire prit l’un des ouvrages à sa portée et en tira une carte de la troisième voie du Nouveau Monde, regardant avec attention le secteur mentionné.

« - Hélas je regrette, mais j’ai l’impression que la cité que vous recherchez n’existe tout simplement pas.
- Non c’est impossible, mais peut-être que les archives sont incomplètes. »

La bibliothécaire se redressa, irritée que quiconque puisse remettre en question l’exactitude de la bibliothèque.

« - Si une citée n’est pas référencée dans nos archives, c’est qu’elle n’a jamais existée. »

Elle s’éloigna de quelques pas avant que Yemoja ne craque, fatiguée de toutes ces recherches infructueuses.

« - Avec cette attitude, faut pas vous étonner de vous faire buster calliser.
- Pardon ?! »

La bibliothécaire se retourna, le visage rouge d’une colère sourde que Yemoja, même avec toutes les excuses du monde, ne pourrait calmer.
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Widdershins
Ash

Babôrd toute !

Alors que nous nous perdions dans les différents rayonnages de l’arbre-bibliothèques, ce qui provoquait en nous un certain sentiment d’écrasement tant le lieu se révélait vaste, un bruit étouffé nous parvint.  On pouvait distinguer une dispute malgré tout. Intriguée, nous nous dirigeâmes vers l’origine des voix. Une personne à la complexion sombre, autant que ses cheveux frisés en vérité, avait maille à partir avec ce qui semblait être une des gardiennes de livres de l’endroit.

Cette dernière avait un visage acariâtre et ne supportait guère ce que la jeune femme lui disait. Nous nous approchâmes dans l’espoir d’apaiser ce conflit. D’un pas assuré, nous nous plaçâmes entre elles deux, à une distance certaine pour ne pas envahir leur espace individuel.— Allons, mesdames, que ce passe-t-il ici ? Essayons de garder l'endroit le plus calme possible.
— garder mon calme ? Hum ! s’offusqua la vieille dame, en se tournant légèrement vers nous et en martelant le sol de sa canne. Cette jeune mouflette se permet d’insulter les bibliothécaires de ce lieu sacré et je devrais ne pas m'en soucier ?
Nous dévisageâmes la femme d’airain un instant, elle cherchait indéniablement à se justifier et laver l’affront qu’on était en train de lui faire subir.—Nous sommes persuadée que ce n’était nullement son intention. nous lâchâmes d’un ton égale, ponctuant notre parole d’un clin d’œil complice envers la demoiselle. Qu’a-t-elle dit pour être à l'origine d'une telle colère, après tout ?
— Elle prétend que nos archives sont incomplètes, qu’elle possède des informations que nous n’avons pas sur le monde, c’est impossible !
— Et bien, peut être que ces données ont été effacées de vos livres, y avait-vous pensez ?
— Vous aussi, vous vous y mettez ? Gamine impertinente ! Aucun membre de notre corps n'attenterait pareille chose. Nous avons notre fierté.
— Si ce n’est vous, alors il doit s’agir de force extérieur, vous ne croyez pas ? Peut-être avez-vous des failles dans votre système de sécurité ? Il serait de bonne augure de vérifier cela, nous affirmâmes, d’une voix impérieuse et supérieure.
Le rouge aux joues, sa veine frontale palpitante, c’était outré que l’ancienne dame pivotât les talons et s’éloignant à petits pas violent, explosant par moment avant de faire un doigt d’honneur dans notre direction à toutes les deux. Nous rîmes de bon cœur. Nous ne pensions pas les gens de la nouvelle O’Hara si orgueilleux. Enfin, cela nous rappelait notre propre cas. L’accumulation de savoir nous a donné une certaine morgue. Nous fîmes face à la jeune femme à nos côtés et nous approchâmes d’elle. Quelle peau de vache, celle-là, nous gloussâmes un peu. Navrée qu’elle n’ait pas pu vous aider. Pouvons-nous vous être utile, mademoiselle… ?

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