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Pour quelques poignées de géants

Rappel du premier message :

Robina se trouvait dans sa cabine de capitaine. Elle regardait sa collection qui s’était agrandie ces derniers jours de Hinode Tasogare, le couple de meitous Aube et Crépuscule. Elle les avait remportés dans un duel contre la reine amazone d’Amazon Lily. Elle avait gagné ce privilège après avoir aidé les corsaires sur les Pythons Rocheux en attrapant des serpents yudas avec elles.

En parlant de ces créatures, la cuisinière regardait les deux monstres marins tirer son galion à l’avant par une de ses fenêtres. Les Glaciers avaient ainsi pu naviguer sur Calm Belt pour partir de l’île des amazones et se diriger vers Shabondy. Voilà que l’Iceberg se trouvait aux abords de l’archipel de mangroves de Shabondy. Les voiles du navire de ligne avaient été carguées, laissant les bêtes faire la fin du travail, laissant un petit temps de repos à l’équipage au complet.

Elle passa une veste de velours bleu sur les épaules avant de s’armer de ses quatre sabres. Alors qu’elle se levait de son bureau pour sortir, le quartier-maître ouvrit la porte de ses appartements. Homme d’environ quarante ans et ancien militaire pour le pays natal de la Sanderrienne : Lanch était un homme strict et sérieux. Ayant vécu la plupart de sa vie sur le Royaume Archipel de Sanderr et son climat hivernal, il faisait passer la discipline avant tout. Pourtant, avec les différentes aventures qu’il avait vécues avec sa capitaine et les Glaciers, il s’était adouci légèrement.

Capitaine. Il la salua d’un geste de la tête. Nous commençons les manœuvres d’accostage. Nous devrions pouvoir toucher la terre ferme dans dix minutes environ.

Parfait, je vous remercie, quartier-maître. Elle lui fit un sourire en acquiesçant. Comment va l’équipage ?

Un peu peiné d’être parti d’Amazon Lily. Il se gratta à l’arrière du crâne. Je pense que certains pensaient déjà à s’installer. Je dois avouer que l’idée ne me déplairait pas non plus.

En entendant ces dernières remarques, la capitaine des Glaciers se mit à sourire.

Je vois ce que vous voulez dire. Mais pour le moment j’ai toujours besoin de vous, Lanch. Elle se leva de sa chaise et lui posa une main sur l’épaule en passant à côté de lui. Même si vous avez bien mérité une bonne retraite après tout ce que nous avons vécu.

L’ancien sergent se mit à rire de sa voix grave.

Vous connaissant, je serais à la retraite quand j’aurai des petits-enfants, et je ne pense pas que ma fille était enceinte quand je suis parti de Sanderr.

Mais non ! Elle passa le pas de la porte, se retournant vers l’ancien givrelame. Je commence à réfléchir à revenir sur Sanderr.

C’est vrai ? Surpris, l’homme ne croyait pas ses oreilles.

Oui. Elle souffla du nez. Mais je ne vous promets pas que ça sera tout de suite.

Vous connaissant, ça n’arrivera pas avant l’année prochaine. Il suivit sa supérieure et referma la porte derrière lui. Que faisons-nous pour la suite capitaine ? Nous retournons sur les Pythons Rocheux alors ?

Oui. Elle s’avança sur le pont supérieur, posant son avant-bras droit sur les pommeaux de ses sabres jumeaux. Je vais voir avec la Translinéenne pour prendre un billet qui nous ramènera sur le bon chemin. Je vais prendre Fang avec moi, ainsi que Jin, nous referons les réserves du bâtiment et prévoirons le voyage de retour.

Aucun souci, je les fais prévenir sur le champ. Il siffla et deux mousses se précipitèrent vers lui pour prendre leurs ordres. Faites prévenir Jin, le second en cuisine et Fang Shui, notre navigateur, qu’ils doivent escorter notre capitaine sur la terre ferme quand nous arrivons.

À vos ordres ! Les deux anciens soldats de Sanderr saluèrent leur supérieur et s’enfoncèrent dans les entrailles du galion.

Lanch laissa la jeune femme aux longs cheveux blancs à ses pensées. Il devait gérer la logistique pour les tours de garde de chacun des hommes du navire de ligne.de quoi s’occuper l’esprit pour de longues heures. Après quelques minutes, Shui et Jin montèrent les escaliers pour se retrouver à l’air libre. Le samourai de Wano souffla en voyant qu’Aube et Crépuscule se trouvaient à la ceinture de sa supérieure.

Vous n’aviez pas assez de Libertalia pour faire la cuisine ? Il montra les deux sabres de premier rang d’un geste de la main. Maintenant vous devez souiller deux autres katanas en faisant la cuisine avec ?

Encore et toujours la même rengaine. Cela amusait la chasseresse de primes plus que l’énervait de voir que celui qu’elle avait sauvé sur l’Archipel Vert, sur West Blue était toujours autant agacé par son utilisation de meitou en cuisine.

Je ne les ai pas encore utilisés en cuisine. Elle prit un air outré. Vous êtes blessant ! Elle leva le nez en l’air en tournant la tête.

« Pas encore » ? Ce qui veut dire que vous aviez bien l’intention de les utiliser pour ça. Je ne suis pas fou, vous savez. J’arriverai à en sauver un de votre corruption et vous ne l’aurez pas je peux vous l’assurer.

Oui, oui. Elle ne l’écoutait déjà plus. Elle s’amusait à le voir réagir comme ça, et tacitement, il savait aussi qu’elle ne faisait que l’ennuyer avec le sujet. Ils en restèrent là dans une ambiance taquine.

Pour en revenir à nos moutons. Elle dévisagea ses deux compagnons. Nous allons nous rendre au marché du port. Là, JIn et moi nous ferons une liste de ce dont nous avons besoin pour reconstituer les réserves de nourriture pour la traversée jusqu’aux Pythons Rocheux. Elle se tourna vers l’homme venant de Wano Kuni. Ensuite, nous irons voir la Translinéenne pour payer notre trajet jusqu’à notre destination.

Alors qu’elle expliquait le plan des prochains évènements à ses deux compagnons, l’équipage autour d’eux s’activait. L’Iceberg était déjà arrivé au port et les manœuvres
d’amarrage allaient bon train. On relâcha le cabestan pour faire tomber l’ancre et stopper le navire puis on fit glisser la rampe d’accès pour nouer des cordages aux bites d’amarrages.

Je crois que nous nous sommes tout dit. En avant ! Elle prit appui sur la rampe d’accès et descendit vers les quais de Shabondy. La journée allait être mouvementée.
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Le battoir de l’homme gigantesque s’écrasa sur sa clavicule. Cherchant à éviter l’attaque, Robina planta Aube dans l’omoplate derrière elle et l’utilisa comme une prise d’escalade. Voyant le bout des doigts de l’équarrisseur se rapprocher d’elle, elle se lança tomber, accrochée à la poignée de son arme, les pieds dans le vide. Il hurla de douleur et de frustration de ne pas réussir à se débarrasser de la cuisinière. Une coulée de pouvoir fromagé remonta le long du fil de la lame, commençant à attraper l’arme.

Gyehehehehehe ! Je te tiens petite ! Sa langue dépassait à travers ses lèvres. Ne t’inquiète pas, je ne vais pas te faire de mal. Un rire gras continuait de s’échapper de ses larges lèvres. Je vais te farcir avec des pommes et te donner à manger au capitaine. Il sera content de manger une épéiste telle que toi.

Sentant la matière putride qui commençait à se répandre sur sa main, la jeune femme bascula sur le côté. Utilisant son poids, sa force et sa vitesse pour faire une roue aérienne et se retrouver de nouveau sur le trapèze du cannibale. Elle trancha le tentacule de fromage d’un revers de Crépuscule. La fondue retomba mollement sur la chaire avant de plonger vers le sol.

Tu fais une grossière erreur ! Ici, c’est moi qui commande ! Le cuisinier des Mangemondes gardait son calme, tourné vers l’humaine qui se trouvait à hauteur de ses yeux.

Des vagues gélatineuses remontèrent le long des jambes de la chasseresse de primes. Affolée, cette dernière donna des coups de sabre sans réels effets. La substance putride était déjà arrivée à mi-cuisse quand la femme se calma. Elle plongea profondément à l’intérieur du corps du logia. Celui-ci se mit à rire, ne sentant pas la douleur de son corps composé de fromage. Courbée, elle força sur ses muscles, la matière semi-solide lui résistait, mais le tranchant des meitous l’aidait à se frayer un chemin.

Exactement comme une foreuse, un bloc de fromage se désolidarisa de son utilisateur. N’écoutant que son instinct de survie, la jeune femme aux cheveux blancs fit une roue arrière. Elle glissa le long du dos gras et huileux du boucher qui ne sentit pas la morsure de Hinode Tasogare. Une bande épaisse de fromage tomba en suivant le même chemin que la Sanderrienne. Profondément enfoncé dans la chair de l’homme, de trente centimètres d’épaisseur et cinquante de larges, la bande faisait dans les dix mètres de long. Déjà la plaie se refermait derrière le passage de celle qui venait de s’enfuir du piège mortel.

Quelques passes d’armes et la cuisinière se libérèrent du monobloc de produit laitier qui lui retenait les jambes. Pendant ce temps l’équarrisseur s’était retourné vers elle, ses yeux ensanglantés se posèrent sur elle, comme sur un morceau de choix.

Tu as beau essayer de te débattre, je t’aurai quand même. De nouveau son rire s’éleva dans les airs. Rends-toi, et tu auras une mort plus rapide.

Les yeux de la Sanderrienne lancèrent des éclairs vers le géant. Elle ? Rendre les armes ? Elle préférait mourir. Elle ne répondit même pas à la provocation du cannibale, son regard avait parlé pour elle. L’homme se pencha légèrement en avant, cherchant à entendre la réponse, alors qu’il n’avait pas compris le message. La cagoule de cuir et de graisse se trouvait à quelques mètres de la chasseresse de primes quand elle passa à l’action.

Combinant le pouvoir d’Aube et Crépuscule, cette dernière créa une illusion. Des doubles, plusieurs dizaines qui encerclèrent la cible de la colère de la jeune femme aux longs cheveux blancs. Le boucher n’avait pas fait attention, focalisé sur la position de celle qu’il avait interrogée plus tôt.

Alors ? Tu es devenue muette, petite souris ? Encore ce rire gras qui retentissait dans les airs. Il ne prenait pas la jeune femme au sérieux. Il ne s’était jamais véritablement senti en danger. Je suppose que ça veut dire oui.

La main du coq des mangemondes se rapprocha de l’endroit où se trouvait Robina il y a de cela quelques instants. Toutefois, elle avait déjà disparu de là où elle se trouvait. Les doigts de l’utilisateur du fruit du démon se refermèrent sur du vide. Les sourcils de ce dernier se froncèrent, il s’attendait à une victoire complète, pas à devoir se battre encore.

Où te caches-tu encore ? Il tourna la tête à gauche et à droite, constatant avec surprise qu’il se retrouvait entouré de clones de son adversaire. Tu penses me faire peur ? Je suis Georg L’équarrisseur ! Personne ne me résiste !

Chacune des images de la cuisinière fixaient son adversaire, fier de lui, il sentit un frisson glacé descendre le long de sa colonne. Il n’y avait qu’une seule personne, pourtant elle était partout et nulle part à la fois. Laquelle était la vraie ? Qui devait-il viser ? Cherchant à trouver une solution à son problème, il prit le parti de la prudence. Devenant complètement fromage, il s’attendait à se faire attaquer à n’importe quel instant.

Tu penses pouvoir m’atteindre ? Je suis du fromage depuis que j’ai mangé le fruit du démon du fromage, tu ne pourras jamais m’atteindre. Il n’en rajouta pas plus, gardant son arme en main, s’il ne pouvait pas viser quelqu’un en particulier, il allait frapper toutes les images en même temps.

Levant son fléau dans les airs, il fit siffler le crochet de boucher au bout de sa chaîne, ce dernier vibrant dans les airs. Il visait les jambes, il voulait sa proie vivante pour la faire souffrir le plus possible. Alors que son attaque avait déjà presque fait un cercle entier, cette dernière s’arrêta. Sans qu’une seule des attaques n’ait touché une seule véritable personne. Se tournant vers la source du changement, le géant s’attendait à trouver une Sanderrienne en train de résister à l’impact de la force de son arme. Ou même à la voir voler. Au lieu de cela, Libertalia se trouvait plantée dans le sol de la mangrove, arrêtant par la même le crochet.

Ça suffit ! Sors de ta cachette ! Ça m’amuse pas ! Le fromager n’était clairement pas à son aise avec tous ces regards qui pesaient sur lui.

Il balaya les alentours du regard, et il sentit quelque chose dans ses mains. Son arme n’était plus qu’un bâton d’une dizaine de mètres. La chaîne venait de tomber au sol, son crochet planté dans une racine. La cuisinière ne disait rien, elle se trouvait légèrement sur la gauche de Georg, lui ne l’avait pas remarqué. Son adversaire ne l’avait pas encore remarqué, maintenant qu’il était désarmé, il était temps d’inverser la vapeur.
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Aux prises avec les deux géants, Jin se démenait comme un diable pour résister à leurs assauts frénétiques. Leur taille et leur corpulence, ainsi que la supériorité numérique leur conféraient un avantage certain. Mais le cuisinier, lui, pouvait compter sur sa vitesse et son agilité. S’il n’avait aucune peine à en affronter un à la fois, les attaques combinés des géants rendaient l’exercice plus difficile. D’autant plus que l’endurance de Jin était déjà bien entamée quand ses adversaires étaient eux fraîchement débarqués. Un avantage certain qui leur garantissait presque la victoire.

Au fur et à mesure que le cuisinier des Glaciers esquivait désespérément les puissantes attaques des deux géants, qui ne semblaient pas vouloir lui laisser le moindre répit, son corps devenait plus lourd. Chaque mouvement devenant plus lent, le rapprochant inexorablement de la défaite et par extension d’une mort certaine. Mais le blondin n’était pas du genre à se laisser abattre sans broncher, même lors de combats perdus d’avance il avait l’intention de se battre jusqu’à son dernier souffle.

L’obscurité enveloppa le chasseur de primes lorsqu’un de ses deux adversaires se projeta dans les airs pour tomber à plat ventre sur lui. D’une roulade, il réussit à éviter de se faire réduire en purée mais l’onde de choc le déséquilibra et Jin roula sur quelques mètres. Le deuxième géant ne laissa pas passer une telle occasion et se rua sur le cuisinier qui était ironiquement vu comme de la nourriture par les hommes de Kutroshinsky. Pris en tenaille entre les épais doigts poisseux du géant, Jin tentait de se débattre, mais en vain. La poigne du Mangemonde était bien trop forte pour que, dans son état actuel, le chasseur de primes puisse s’en défaire.

- C’est enfin l’heure du repas ! Dit-il en passant sa langue sur ses lèvres, laissant s’échapper un filet de bave qui coula le long de sa joue puis s’écrasa sur le sol en une espèce de flaque visqueuse.

Il ouvrit grand la gueule, laissant entrevoir ses grandes dents jaunâtres, s’apprêtant à déposer sa proie directement dans son gosier. Son camarade decouvrit la scène alors qu’il se remettait de sa lourde chute. Complètement fou de rage de voir son coéquipier s’emparer du «butin», il se rua vers lui dans une course effrénée qui faisait trembler le sol autour de lui et le frappa de son poing en plein dans la mâchoire, sans lui laisser le temps de réagir. Le Mangemonde s’écrasa sur le sol, laissant s’échapper le cuisinier des Glaciers.

- Tu voulais l’humain pour toi ! grogna le premier

- Enfoiré tu vas me le payer ! répliqua le second

Les luttes intestines étaient monnaie courante dans ce genre d’équipages, dans lesquels chaque membre voulait sa part du gâteau. Les deux hommes de Mange Shi Fu se disputaient avec violence pour savoir qui aurait l’honneur de déguster le petit homme blond. Sorti du radar des querelleurs, trop occupés à se rendre coup pour coup, Jin en profita pour s’échapper discrètement. Son objectif était toujours de rejoindre le front principal, où s’affrontaient Robina et le boucher des Mangemondes. Bien qu’en dehors de leur champ de vision, Jin fut repéré par les géants dans sa fuite, sûrement grâce à leur instinct primitif.

- Tu penses pouvoir nous échapper avorton ?!

L’un des deux géants se mit à la poursuite du cuisinier en second de l’Iceberg mais se retrouva face contre sol quelques mètres après avoir démarré sa course. Il tenta de se relever au plus vite mais retomba aussitôt. D’un air béat, il tourna la tête afin de constater qu’il lui manquait une jambe.

- Fang ! s’écria Jin, heureux mais inquiet de voir le samouraï retourner au combat.

Le navigateur originaire du nouveau monde avait tranché net la cuisse du géant.

- Jin, allez aider Robina. Lança calmement le sabreur. Je m’occupe d’eux et je vous rejoins à mon tour.  Ne perdons pas de temps contre ces faiblards, je vais m’en occuper en moins de deux.

Fang Shui avait beau être blessé, il n’en restait pas moins un redoutable guerrier. Et le menu fretin n’avait aucune chance contre lui, Jin le savait. La confiance qu’il avait en son partenaire lui fit quitter les lieux, laissant le samouraï seul sur ce champ de bataille. Il n’en avait pas conscience, mais c’était la manifestation de l’influence de Robina et des Glaciers sur lui qui l’avait fait changer. Auparavant il aurait cherché à porter le monde sur ses épaules, quitte à se faire écraser par son poids, plutôt que de laisser quelqu’un d’autre se battre à sa place.

La mort surplombait le champ de bataille, des corps jonchaient le sol, l’air empestait la poudre. Mais autre chose surplombait l’archipel. En se rapprochant du combat entre Robina et Georg, Jin avait remarqué un étrange artefact dans les cieux, qui semblait grossir au fur et à mesure que le temps s’écoulait, comme s’il se rapprochait. Mais Robina l’avait surement déjà remarqué elle aussi, pensa son second en cuisine. Et même si ce n’était pas le cas, le lui dire ne ferait que la déconcentrer. Ils devaient d’abord se débarrasser des pirates.

Georg équarrisseur se tenait debout, immobile. Il tenait le manche de son arme, séparé du reste qui se trouvait à ses pieds. Il ne semblait pas comprendre ce qu’il venait de lui arriver, pas plus qu’il n’avait remarqué la présence de la Sanderrienne sur son flanc. Dans un accès de colère incontrôlée il jeta violemment le reste de son arme qui vint percuter un groupe d’esclaves des Mangemondes. Dans sa rage il se transforma en une effusion de fromage. Trop proche de lui au moment de l’attaque pour s’enfuir, la jeune chasseresse fut emportée par la coulée de fromage.
Observant la scène de loin, Jin repéra l’un des sabres de sa capitaine dont une partie de la lame avait traversé la nappe de fromage. Par chance, le bras de la jeune femme aux cheveux blancs était fermement accroché à son arme et le cuisinier pût tirer sa cheffe du piège de la prison fromagère dans laquelle elle était empêtrée.

- Jin, je suis ravie de vous savoir sain et sauf. Lança-t-elle au blondin, après l’avoir remercié, sans lâcher du regard son adversaire dont le corps se reformait petit à petit. Il a perdu son arme, mais il reste dangereux. Faites attention.

Elle se secoua pour retirer les morceaux de fromage fondu qui étaient restés collés à ses vêtements et retourna à l’assaut de la montagne de fromage. Suivie de près par le karatéka. Les deux se séparèrent et prirent d’assaut simultanément les deux flancs du boucher. Les coups du natif de South Blue sur le cuisinier de la première flotte des Mangemondes faisaient l’effet de piqûres de moustique, chatouillant le géant tout au plus. Mais dans sa colère, l’équarrisseur avait perdu de sa lucidité et ne différenciait plus ce qui lui était une menace réelle ou non. Tout être vivant se trouvant à portée de lui était une cible à abattre. Il transforma son bras en une lanière de fromage qu’il fit claquer dans les airs comme un fouet en direction de Jin alors qu’il avait bondi vers le géant. Il se retrouva maintenu au sol, englué dans du fromage. Cherchant à en finir avec le jeune homme, le géant détourna son attention de la Sanderrienne qui en profita pour abattre sa lame, lui entaillant profondément l’épaule.

Georg hurla de douleur. Il tenta de riposter mais la jeune femme avait déjà reculé. Il se retourna à nouveau vers le cuisinier aux cheveux blonds qui était empêtré dans la substance gluante. Il chargea un coup de poing duquel s’échappa une sphère de fromage semblable à un boulet de canon. Cette fois-ci Robina ne pouvait pas le sauver. Jin voyait la mort arriver vers lui. Mais une lame trancha in-extremis la sphère en deux.

- Nous sommes quittes maintenant. Fang Shui avait surgit de derrière pour sauver son acolyte.

Le boucher des Mangemondes, encore plus fou de rage après une nouvelle tentative de se débarrasser des adversaires échouée, se mit à frapper frénétiquement vers le ciel pour y lancer de nouvelles sphères de fromage, qui en retombant avec le poids de la gravité devenaient encore plus explosives. Il se stoppa net dans son élan lorsque ses yeux s’arrêtèrent sur l’énorme masse rocheuse qui fendait les cieux, se dirigeant droit vers eux.

Jin en profita pour lancer une ultime charge, esquivant avec agilité les missiles puants qui retombaient sur eux. Bondissant dans les airs en prenant appui sur le corps du géant, étourdi, il se hissa jusqu’à faire face à son visage et le frappa en plein dans l’œil droit. Son pouvoir le rendant intangible, son œil se déroba sous le coup du karatéka, formant une fine pellicule de fromage. Jin retira son bras immédiatement avant d’être pris au piège. Georg reprit ses esprits alors que le chasseur de prime chutait de la hauteur du géant. D’un coup de pied réflexe, il envoya valser Jin avant que ce dernier ne touche le sol, le laissant s’écraser quelques dizaines de mètres plus loin contre un arbre. Le jeune homme était hors d’état de nuire mais dans son baroud d’honneur, il avait rendu borgne le géant l’espace de quelques secondes. Un court instant qui permettrait peut-être à Robina et Fang Shui d’attaquer le boucher dans son angle mort temporaire.
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Monstrueux. C’était le terme idéal pour qualifier Mange Shi Fu. Véritable force de la nature, le commandant de la première flotte des Mangemonde était bien plus fort et bien plus résistant que tous les géants rencontrés et affrontés avant lui. Pourtant, les yeux écarquillés, mortellement blessé, le colosse tituba et finit par s’écrouler contre un bâtiment, disparaissant dans les décombres et la poussière. Le sablonneux échangea un regard avec son bras droit, le duo de pirate semblait avoir triomphé. Épuisé, il s’accroupit un bref instant afin de reprendre son souffle en prévision de ce qui allait suivre. Car si le leader de ces bouchers semblait vaincu, ses hommes eux, étaient toujours debout et l’un d’entre eux semblait donner du fil à retordre aux chasseurs de prime un peu plus loin. Aiyana et Joe débarquèrent alors, informant leur capitaine de l’avancée du groupe de Ned. Grabuge à bord du second navire des Mangemonde, leur infiltration était désormais compromise. Le météore de Ren n’étant plus très loin, le temps leur était désormais compté.


Je crois qu’il a eu son compte… lança le corsaire à l’albinos avec un sourire en coin. Faut pas traîner par contre… Aux navires, finissons-en.


Mais avant même que son acolyte ne puisse lui répondre, la tête du sablonneux fut littéralement arrachée par un jet de débris. Son visage se reconstitua rapidement et les deux pirates tournèrent le regard pour découvrir leur assaillant. Surgissant des décombres, le commandant de la première flotte des Mangemonde, fou de rage, n’avait pas dit son dernier mot.


Bouuuuuh zetes dousss booorts !


Et sans plus de cérémonie, il se rua en direction des deux pirates. Ren créa alors aussitôt un cercle gravitationnel qui permit à son capitaine de projeter d’énormes poings de sable compact sur leur adversaire, le stoppant net dans sa course. Joe se mit à rire avant de lancer plusieurs bombes artisanales à travers l’anneau de gravité, les projectiles s’écrasèrent alors tout autour du géant, déclenchant une série d’explosions colorées.


Gyahahahah ! C’que c’est beauuuuu !! On prend la suite boss ! s’écria le capitaine des Mad Guys avec un sourire dément.

J’espère que je le regretterai pas… soupira la cuisinière en grimaçant après avoir croqué dans un étrange fruit verdâtre.


Le sablonneux reconnut alors le fruit du démon qu’il lui avait confié sur Karantane, pour la récompenser suite au festin qu’elle avait assuré après la bataille contre le culte du serpent à plumes. Difficile de prévoir quel serait son effet, mais à en croire l’un des fanatiques, il s’agissait d’un Zoan. Et déjà la jeune femme se tenait parée au combat. Écartant ses deux bras, le corsaire créa alors une grande quantité de sable qu’il fit tournoyer autour de lui. Chaque grain se colla à son corps, augmentant son envergure et avec l’aide du fluide offensif il se changea en l’imposant Golem des Dunes. Mesurant peu ou proue la même taille que son adversaire, il le chargea et le plaqua violemment au sol. Le sablonneux ne pouvait conserver cette forme qu’un court instant, il lui faudrait donc régler le sort du géant au plus vite. Il leva alors ses deux énormes poings pour marteler Mange Shi Fu mais ce dernier parvint à se dégager à temps, le repoussant d’un chassé du pied droit. Se mouvant difficile à cause de la blessure mortelle subie, le commandant de la première flotte des Mangemonde s’approcha alors de son adversaire, empoigna un débris pour l’abattre avec force, explosant la tête sablonneuse. C’est alors que plusieurs autres débris filèrent droit sur lui, projeté par les pouvoirs gravitationnels de Ren. Mange Shi Fu fit alors volte face et se dirigea vers ce dernier, repoussant les blocs de pierre à grands coups de poings. Mais ce fut sans compter sur l’intervention de Joe Wilson, qui profita d’un moment d’inattention pour éjecter une nouvelle bombe artisanale qui explosa aussitôt. Le géant, stoppé par le choc, détourna lentement le regard vers l’artificier et lui lança un regard meurtrier chargé de haki des rois. Joe s’effondra alors sur le coup, de l’écume perlant au coin de ses lèvres.


BEEEERMIBES ! Bous poubez rien condre boi ! hurla le géant.


L’intervention de Joe permit alors au sablonneux de se relever et de frapper le géant dans son dos. Ce dernier se tourna alors pour lui rendre la pareille, frappant de ses deux poings en hurlant. Les bras du Colosse des dunes avalèrent alors littéralement ceux de Mange Shi Fu et le sablonneux exerça une forte pression afin de les broyer. Malheureusement, l’armure de fluide offensif du géant était encore trop efficace pour pouvoir arriver à ses fins. Il asséna alors un violent coup de tête en plein visage du colosse, le faisant exploser, ce qui dévoila le haut du corps du corsaire.


C’est dermibé cordaire… Des dours de madie d’ont plus aucun ebbet sur boi.

Mange moi ça.. tu m’en diras des nouvelles. lui répondit alors le sablonneux avec un sourire dément.


Un énorme lézard grimpa alors sur les épaules du colosse de sable et se faufila dans le dos du géant avec agilité pour déposer un énième engin explosif artisanale avant d’être bondir pour s’échapper. Mange Shi Fu essaya de se dégager mais le corsaire continuait à lui tenir fermement les bras. Il paniqua alors un bref instant avant de fixer son tortionnaire droit dans les yeux, comprenant qu’il venait d’être piégé.


On dit bonne nuit Mangemonde… souffla le sablonneux avec un sourire sadique.


L’engin déclencha alors une petite détonation, qui provoqua une explosion bien plus large et plus violente que toutes les précédentes, soufflant le Colosse des Dunes sur le coup. Lorsque la fumée colorée retomba, Mange Shi Fu gisait au sol, inerte, le corps du capitaine des Sandstorm Pirates se rematerialisa doucement aux côtés d’Aiyana. Cette dernière, reprenant forme humaine, passa les bras de Joe autour de ses épaule pour l’évacuer rapidement.


Ce truc va s’écraser… Faut qu’on dégage. lança la cuisinière en désignant le météore dans le ciel.


Le sablonneux poussa un profond soupire avant de se retourner vers son second. Tous deux échangèrent un léger sourire, soulagés d’avoir enfin triomphé face au géant. Mais à peine les Sandstorm Pirates eurent ils fait quelques pas en direction de Robina et du géant restant, qu’un terrible hurlement retentit derrière eux. Mange Shi Fu était en train de se relever.. encore une fois.


Oh bordel… C’est une putain de blague.. comment tu peux encore tenir debout toi… soupira le sablonneux, totalement désabusé.

Bous pensiez braiment que c’était terbibé ?! De bais bous écarteler ! Les Mandemonde zont eterbels ! Bous allons rader Shabondy !


Le géant ramassa un énorme débris, riant à gorge déployée, puis il le leva au dessus de sa tête, bien décidé à écraser les pirates. Mais alors qu’il s’apprêtait à le lancer, une silhouette surgit sur son flanc et lui trancha la gorge avec une lame. L’homme se dévoila alors dans la fumée qui retombait. Le sablonneux resta stupéfait, de toutes les interventions possibles et imaginables, il ne s’attendait pas à le revoir lui…
    Je savais que Shabondy serait l’endroit parfait pour espérer les retrouver.
    Quand on connait les envies de mettre les voiles sur le Nouveau Monde qui habitent leur Capitaine, mon Capitaine, car c’est toujours le mien à mes yeux, les Sandstorm devaient logiquement tôt ou tard finir par passer par l’Archipel. J’étais pas certain de réussir à les rejoindre à temps, vu les nombreuses emmerdes qui me sont tombées dessus depuis qu’on a été séparé, mais finalement il se trouve que j’étais même sur l’île plusieurs jours avant eux. Ça doit faire quoi, deux semaines que j’ai foutu le pied ici ? Je sais plus trop exactement, mais un petit moment quand même. Je me suis montré patient, chose plutôt rare à souligner dans mon cas, j’ai attendu qu’ils viennent sans faire de vague. Joey me demandait régulièrement comment j’allais faire pour être tenu au courant de leur arrivée…

    — On parle de l’équipage d’un des Sept Shichibukais, le Capitaine Corsaire Fear, crois-moi quand je te dis qu’ils se feront entendre. J’ai confiance, les seules fois où je les ai suivi ont été marquées par de la bagarre en masse, du sang, de la destruction et un bordel ambiant à en réveiller tous les morts d’une île. Ces types ne savent pas faire dans la discrétion, et même si à l’époque il n’était pas chez les Corsaires, je doute qu’avec une carte immunité en plus, ce soit réellement différent, au contraire même. Hâte d’ailleurs de savoir ce qu’il s’est passé pour qu’il se soit rangé sous les rangs des clébards du Gouvernement. Je le pensais plutôt du genre libre et à ne vouloir répondre à aucun ordre, ça me surprend un brin, bien que son rang ne me dérange pas. Shichibukai, c’est une situation qui pourrait me plaire à moi aussi, mais pas en tant que Fear, évidemment.
    Je suis un haineux après tout, pas un type qui flanque la frousse à ses ennemis. Quoique certains gusses se sont déjà pissés dessus en voyant que je venais pour eux, à l’époque où je bossais pour Bambana. Enfin bref, j’ai plus le profil pour aspirer au titre de Wrath, c’est tout ce que je pense.

    Quand les premières déflagrations ont retenti depuis notre piaule, j’ai pas bronché, dégustant mon verre de rhum, une clope au bec. Joey, lui, a immédiatement arrêté de soulever de la fonte, relâchant ses poids d’une manière désintéressée pour se diriger vers sa serviette immaculée. On a pas échangé un mot, attendant confirmation.
    Et c’est venu plutôt rapidement, de nouvelles déflagrations, une secousse, des cris et de l’agitation. C’est un peu par chance que j’ai choisi dans quelle taverne crêcher, par chance et aussi en prenant en compte le fait qu’on viendrait pas tellement nous emmerder un peu à l’écart de la population, dans la zone de non droit. De ce qu’on m’a dit sur Shabondy, les nobliauds péteux aiment bien faire ce qu’ils veulent ici, la Marine patrouille en boucle et te tombe dessus dès que tu fais de la merde avec un type qui alligne les berrys. Pas franchement le coin dans lequel veut traîner un pirate, en vrai. Même si ma trogne continue d’être méconnue du grand public, ayant la chance de ne pas avoir ramassé de prime sur ma fiole encore. J’aime et entretient l’idée que ça puisse rester ainsi jusqu’à quitter Grand Line.

    Encore une secousse, assez violente celle-ci pour secouer le bâtiment. C’est la fameuse confirmation que j’attendais, celle qui me pousse à finir mon verre d’une traite et à écraser le reste de ma cigarette dans le cendrier. — Ils sont là. L’ancien tueur à gage acquiesce de la tête, terminant de se changer, enfilant des fringues propres. Je le mire un instant, c’est quand même dingue de se dire que ce type était venu me faire la peau, à la base. Du moins, la donner à la mafia. Bizarrement, ça me fait penser à ma relation avec Judas, le Lion de North Blue. De base, c’était pour le refroidir qu’on m’avait envoyé le confronter dans la cage de ce navire pour riches. Dans un cas comme dans l’autre, on est devenus amis. Des potes de confiance, sur qui je peux compter sans devoir regarder ce qui se trame dans mon dos quand il couvre mes arrières. Le moustachu en marcel me l’a assez prouvé durant notre traversée de Grande Line, ce gars est entier et honnête avec les gens qu’il estime, exactement comme moi.
    Une nouvelle série de déflagrations martèle le ciel au moment où nous foutons les panards dehors, soufflant un vent chaud qui secoue nos carcasses. — La vache, Peeter ! Ils font pas semblants tes potes ! Ils cherchent à couler Shabondy ou c’est comment ? Y’a de quoi être surprises, j’avoue que moi-même je suis un peu sur le cul, je sais pas sur quoi ils peuvent cogner avec autant d’enthousiasme, mais ils y vont pas avec le cul de la cuillère les salauds. J’en ai un sourire au coin des lèvres.

    — Allez on traîne pas, sinon il restera plus rien à notre arrivée. C’est que je suis excité à l’idée de les retrouver. J’ai pas eu le temps de faire connaissance avec tout l’équipage, évidemment, mais tous ceux avec qui j’ai pu causer, j’ai bien accroché jusque-là, surtout Azerios et Ren, le Capitaine et son Second. Ils forment un sacré duo ces deux zigues, j’aimerai pas me retrouver à devoir les frapper. En particulier Ren, le pouvoir qu’il a entre les mains le rend redoutable, aucune envie d’en faire les frais.
    Je me demande d’ailleurs s’ils vont pas penser que je les ai abandonnés, ou trahis, ou je sais pas quoi d’autres. C’est que Joey avait tellement bien planifié son coup que personne m’a vu me faire enlever, possible aussi qu’ils pensent tous que je me suis fait crever sur Nanohana.
    Y’a un bout de chemin jusqu’au Grove présumé accueillant la bataille, car c’est bien de ça qu’il s’agit au final quand on se trouve aux abords de la zone des combats. Je m’attendais à trouver les Sandstorm en train de se défouler contre de pauvres pirates ou je sais pas quoi d’autres, mais je m’attendais pas à voir deux gigantesques navires en fond de paysage, et des types aussi grands que des baraques armés jusqu’aux dents. — Des foutus géants… pas n’importes lequels des géants, les plus redoutables d’entre tous à mon sens.

    — Les foutus Mangemondes…
    — Attends, quoi ? C’est eux les Mangemondes ? Putain de merdier… ils pouvaient pas choisir une autre cible tes potes ?
    — J’avoue que ça me surprend aussi… ils sont une sacrée paire de couilles les enfoirés !
    Je ricanne, je les aime de plus en plus ces types. S’attaquer à la flotte d’un Yonko, ça c’est ce que j’appelle chier à la gueule du monde. J’aime l’esprit, on vit pas pour s’écraser debant le premier connard avec un peu trop de renommée et d’autorité, plutôt crever. Les Mangemondes c’est un sacré putain de morceau ouais, pas sûr que j’aurai survécu si j’y étais allé dès le début avec eux mais eh, on arrive à point nommé j’ai l’impression. — T’as l’intention d’y aller hein ? Pas besoin de lui répondre, simplement de lui adresser un sourire mauvais. — Putain… je savais que j’aurai dû te zigouiller quand j’en ai eu l’occasion sur Alabasta… Une chance qu’il a laissé passer et qui ne se représentera plus jamais, même s’il en avait l’envie. — Allez, ramasse tes burnes et accroche-les solidement, je te sens fragile mon vieux. Suis-moi, je te promets de pas te laisser crever ! C’est balancé sur le ton de la plaisanterie, pour le piquer un peu, mais il sait que je le pense. Il fait partie de la famille maintenant, hors de question qu’il cane par ma faute.

    — Peeta, vise un peu le ciel, c’est quoi cet engin qui nous tombe sur la gueule ?! J’mire en l’air comme il me dit, intrigué. — Putain de bordel de merde… Je me demande comment j’ai pu ne pas remarquer ce foutue signe de la mort avant. Mais qu’est-ce que c’est encore que cette merde ? On dirait un rocher géant auquel on a foutu le feu, en train de s’écraser pile sur le Grove où se déchaînent déjà tous les enfers. Moi qui voulait profiter du fait qu’ils soient tous focalisés sur l’équipage Corsaire, je sais même pas si je vais pouvoir intervenir avant de me faire désintégrer par le projectile géant tombé des cieux. Maintenant, ce truc offre aussi une fenêtre d’action que j’ai pas envie de louper.

    Des corps inanimés en pagaille, y’a plus grand monde qui a l’air de tenir debout à cette heure-ci, la bataille a fait de nombreuses victimes. Je suis pas surpris de constater que la plupart ont des têtes qui me disent rien, les flottes des Mangemondes sont énormes de ce qui se dit, mais les Sandstorm sont armés pour la destruction de masse, il faut plus que de la piétaille pour en venir à bout. Rien que pour faire tomber leur Second, il faudrait une armée, alors s’il combat aux côtés de son Capitaine… J’imagine qu’on en arrive au résultat qui s’impose à nous, une flotte quasiment aux fraises, des géants qui mordent la poussière et une scène principale qui attire toute l’attention sur le final qui semble être en train de se jouer. Un corps immense, un géant acculé dans ses derniers retranchements, mais qui n’a pas perdu sa combativité et son agressivité, verbale y compris. Il braille si fort que j’entends très distinctement ses mots déformés par son récent ravalement de façade, pendant que je me rapproche, épaulé par Joey. Des menaces de mort, des insultes, des promesses de souffrance.

    On tombe sur un os durant notre progression.
    Y’en a encore qui ont pas abandonné, qui ont pas pris peur à la vue de l’objet menaçant de s’écraser sur leurs tronches. L’autre colosse gigantesque est pas seul à encore vouloir se battre, en voilà un autre qui nous fait barrage, du sang sur la fiole et les membres supérieurs. Je sais pas si c’est le sien ou celui de ses adversaires, mais j’agis vite. J’évite à la tête de son marteau de me fracasser les os, tandis que Joey le prend à revers, tirant son coupe choux au clair. Recouvrant ma jambre d’une couche noirâtre, je dégomme la main qui tenait le marteau, lui forçant à lâcher prise. Il tente une riposte d’un crochet de son énorme main que je ne cherche ni à éviter, ni à parer cette fois.
    Black Shield. Recouvre seulement mon ventre du haki de l’armement afin de réduire l’impact, le coup me heurte juste après et me repousse sur une dizaine de mètres, les panards traçant deux sillons dans la terre. Toussotant, crachotant un mélange de bave et de sang, je pose un genou à terre, serrant les dents le temps que passe la douleur. Joey a déjà sectionné les tendons du géant lorsque je me redresse, s’est fait envoyer bouler d’un revers de bras qui l’a expulsé plus loin. Le grailleur d’humains a pas le temps de reporter son attention sur moi que je lui déboule déjà dans le lard, les poings noircis par le Haki, terminant de faire s’écrouler les fondations fragilisées.

    Wrath's Song.

    Une frappe dans le genou droit, une autre dans le gauche et son propre poids fait le reste, couchant le pirate à plat ventre, incapable de se relever.
    Je laisse le soin à mon camarade de l’achever s’il en a envie, moi je continue ma progression, le Capitaine en ligne de mire. C’était bien lui que j’avais aperçu de là-bas, vers là que je me dirige donc. Eux aussi ont l’air d’avoir morflé, normal quand on sait à quoi ils se sont attaqué, pour un peu je m’en voudrais de pas avoir été présent depuis le début. Mais je préfère rester focalisé sur ma tâche, ramasse une épée au sol dans mon avancée, contourne la scène pour prendre le bon angle d’attaque. L’avantage de débouler au moment, c’est que personne ne te vois venir, personne ne s’attend à ce que tu te pointes. Et surtout, qu’il ne reste plus personne pour t’arrêter.
    Les quelques esclaves survivants ont pas la foi de se mettre en travers de ma route, pas après avoir vu les deux premiers se faire décapiter. Pas maintenant que leur Capitaine Bourreau est sur le point de se faire fumer par un Shichibukai, ou que la colère des dieux s’apprête à tous les punir.

    Plus je me rapproche et plus je me presse, jusqu’à courir, les deux mains tenant le fourreau de l’épée ramassée plus tôt. La pointe perlant d’hémoglobine, c’est au moment où Mange Shi Fu s’apprête à se lancer dans un dernier baroud d’honneur que je bondis sur son flanc, avant de lui enfoncer pleine gorge l’acier de mon arme.
    Surpris, n’ayant pas prêté attention à une fourmis qui aurait pu débouler dans son angle mort, pas aidé par son éprouvant combat et ses nombreuses blessures accumulées, il ne peut que écarquiller les yeux, la gorge perdant déjà son lot de sang depuis la plaie profonde que je viens de lui faire. Un gros geyser pour un animal d’une taille disproportionnée, animal qui met plusieurs secondes à s’écrouler sur son flanc, m’entraînant dans sa chute, moi qui ne veut pas lâcher mon épée. Ce n’est qu’une fois le géant à terre que je retire l’acier de sa chair, déclenchant une cascade ensanglantée dans mon mouvement, qui me retombe en gouttes épaisses dessus, m’enveloppant d’un manteau rougeâtre.

    Profitant du silence qu’à imposé mon intervention, je bondis du cadavre du géant pour retomber non loin de mon Capitaine. Jetant l’épée à ses pieds, le fixe de mon air blasé, ajoute sur ce ton neutre qui me caractérise bien. — Désolé Capitaine, je pouvais pas simplement lui cramer la gueule.
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    Le sablonneux n’en croyait pas ses yeux. Peeter G Dicross. En chair et en os. Après tous ces mois de silence, après cette longue absence, voilà qu’il avait choisi de refaire surface. Et quelle entrée. D’un coup simple mais meurtrier, le gangster de North Blue venait de sceller le sort du commandant de la première flotte des Mangemonde. Le jeune corsaire ne put s’empêcher de ressentir un certain soulagement à la vue de son camarade disparu, soulagement qui fut rapidement nappé d’une certaine amertume. Se pourrait il que finalement, ce soient eux qui l’aient abandonné en fuyant le Royaume d’Alabasta ?


    Bordel Peeter.. mais où est-ce que t’étais passé ?

    Plus tard les retrouvailles.. y’a cet espèce de truc qui va pas tarder à nous tomber sur la gueule. soupira Aiyana.


    Les deux hommes hochèrent la tête. Le météore de Ren était effectivement plutôt proche et même s’il ne suffirait probablement pas à détruire tout le grove, les dégâts qu’il causerait à l’impact risquaient bien d’être terribles. Le corsaire et ses camarades commencèrent alors à se diriger vers les affrontements restants afin de filer un coup de main à Robina Erwolf et son équipage quand Mange Shi Fu eut un nouveau sursaut. Gisant au sol à quelques mètres seulement, l’hémoglobine coulant à flot, il se mit à tousser en s’étouffant dans son propre sang. Si l’expérience de corsaire avait bien apprit une chose au sablonneux, c’est que sans preuve, il n’y aurait pas de prime. Laisser le géant être emporter par l’explosion de cet énorme caillou dans le ciel était inenvisageable. Il s’approcha lentement de lui, comme pour lui donner le coup de grâce dans un ultime assaut salvateur. Mange Shi Fu tourna alors son regard dans sa direction, pour la première fois depuis le début des hostilités, la peur pouvait se lire dans ses yeux.


    Gh... Bous… Bous bous en sordirez bas…

    De mon point de vue, c’est plutôt toi qui es dans une situation bien merdique.

    Ghnn… Idiots… Les Mandemonde zont des desdrucdeurs… Bous… Bes ordres… Ghnnn…. agonisa le géant avec un large sourire.

    Heu.. j’vais pas jouer les rabats-joie mais le navire se tire. lança Ren.


    Le sablonneux fit volte-face et scruta l’horizon. Les deux énormes navires Mangemonde étaient en train de manœuvrer afin de s’extirper de ce traquenard. Bien que cette issue ait été prévue, sans nouvelles de Ned, jamais il ne prendrait le risque d’ordonner à la flotte de pilonner les deux bâtiments en fuite. Poussant un profond soupir, couvert par le râle d’agonie et les rires de Mange Shi Fu, le capitaine des Sandstorm Pirates créa alors une énorme tornade de sable qui emporta le corps meurtri de ce dernier au loin, l’écrasant contre un bâtiment. Impensable de laisser les navires Mangemonde s’échapper, il récupéra alors son escargophone afin de contacter Djaymily.


    Djay ? C’est moi. Les choses n’ont pas vraiment tourné comme prévu… Les otages sont à priori toujours à bord et ils se tirent. Va falloir attendre un peu pour refermer l’étau.

    Ssssssh.. désolé Aze… Mais je crois pas qu’ils soient réellement en train de se tirer… Shhhhhh


    Plusieurs détonations retentirent alors au loin. Les deux immenses navires n’étaient effectivement pas en train de prendre la tangente. Voilure au vent, voilà qu’ils se dirigeaient vers un autre grove, tirant à l’aide des canons situés sur l’avant. Et même s’ils ne pouvaient pas se permettre de les couler tant qu’ils n’auraient pas l’assurance que les otages aient été exfiltrés, il fallait les arrêter à tout prix. Car laisser ces tordus gagner une zone résidentielle risquait fort de tourner au massacre, même si les têtes d’affiche avaient été neutralisés. Rangeant son escargophone, le corsaire tenta de se changer en une nuée de sable volatile pour gagner rapidement le grove suivant et protéger sa population, mais sans succès. Son affrontement contre Mange Shi Fu avait été des plus éprouvants…


    Merde… Faut pas les laisser atteindre le grove… sinon ça va être une foutue boucherie…


    Il envisagea alors brièvement d’ordonner à sa flotte de leur faire barrage quitte à risquer l’intégrité des prisonniers, mais n’eut pas le temps de faire quoique ce soit. Ren était déjà en route pour intervenir…
      Robina venait de voir le sacrifice de son second. Il avait du courage de s’attaquer à quelqu’un d’aussi énorme avec sa puissance. La cuisinière se savait plus forte que lui, plus rapide, plus résistante, et même elle n’y allait pas directement. Les images rémanentes de la jeune femme suivirent la descente de Jin. Il était encore en vie, elle l’avait vu s’écraser contre un tronc un peu plus loin. L’œil de Georg était en train de se reformer, avec son angle mort, il se tournait à droite et à gauche pour vérifier que la Sanderrienne ne l’attaquait pas dans une de ses ouvertures.

      Est-ce qu’elle devait y aller frontalement comme son bras droit ? Elle aurait pu, mais elle n’était pas sur d’elle, après tout, elle se trouvait devant un géant. Pourtant, en voyant le courage, ou l’imbécillité de Jin, elle ne pouvait que se dire qu’elle aurait pu empêcher cela. Elle allait devoir s’améliorer pour cela et rien de mieux que de se relever les manches. En y repensant, elle avait déjà attrapé une prime de quatre cent vingt-cinq millions de berries. Un de trois cents millions ne devrait pas lui faire peur, sa taille était impressionnante, mais il était considéré comme moins dangereux que l’homme brachiosaure. Et depuis ce dernier combat, elle s’était améliorée, elle avait gagné de nouveaux pouvoirs, elle devait se faire confiance.

      Le visage de la chasseresse de primes se referma, il était temps de sortir toutes ses armes pour montrer qu’elle n’était pas une débutante. Elle attrapait des primes depuis maintenant deux ans, elle devait se faire confiance. Attrapant la fiole d’alcool à brûler attaché à sa ceinture depuis le début, elle arrosa Hinode Tasogare. D’un mouvement rapide pour frotter les deux : des étincelles se créèrent et des flammes se propagèrent le long du fil des lames des meitous. Toutes les illusions faisaient pareils de leur côté, mimant les actions de l’utilisatrice du fruit du démon.

      Des dizaines de flammes s’allumèrent en même temps, donnant un aspect rituel à ce combat qui, elle le savait, serait à mort. Elle n’avait aucune raison de se faire des idées, l’homme la tuerait si elle faisait la moindre erreur. Cela lui rappelait ce qui s’était passé sur l’Îlot Flottant. La vie ou la mort. Comme sur Bulgemore. N’écoutant que son instant, le doppelman suivit l’ordre de sa maîtresse. Une armure d’ombre se créa rapidement sur son corps, devenant comme une seconde peau.

      De nouveau complète, avec les cheveux bleus, la jeune femme se sentait pleine d’assurance. Il était temps de mettre fin à ce combat. Elle partit à l’attaque, et une horde sauta vers le cuisinier des Mangemondes. Des dizaines de Robina, armes enflammées, armure d’ombre au corps, s’attaquèrent au géant. Ne sachant pas laquelle était la vraie, l’équarrisseur lâcha son arme devenue inutile pour utiliser son pouvoir.

      Des dizaines de filaments de fromage se propagèrent tels des tentacules de la peau du géant. Ils fouettèrent l’air tout autour de lui pour trouver où était la cuisinière. Alors qu’elle se trouvait à mi-chemin, elle trancha un tentacule nauséabond. Une odeur pestilentielle se répandit autour d’elle, mais elle resta concentrée sur son objectif, tuée le boucher. Sentant la douleur des flammes sur son pouvoir fromager, le géant se tourna vers la source de cette dernière. Son regard injecté de sang se posa sur la jeune femme qu’il dévisagea.

      — Je vais te détruire, toi et tes amis. Et quand j’en aurai fini, ça sera moi le capitaine de la première flotte des Mangemondes. Il se mit à rire grassement.

      — Je crois que tu n’auras jamais cette chance. Aube et Crépuscule firent disparaître la jeune femme, la rendant invisible, laissant les clones en image.

      Les deux lames plongèrent en croix dans le visage de Georg, déchirant sa cagoule. Le fromage fondait et une traînée enflammée se créa derrière la cuisinière alors qu’elle continuait son chemin destructeur sur le boucher. Elle plongea en piquée profondément dans celui qui avait déjà été endommagé par Jin. Il était déjà pleinement opérationnel. Un hurlement tonitruant se réverbéra sur le Grove. Les flammes rongeaient le fromage et la chair de l’utilisateur du logia du fromage. Le faisant fondre lentement alors que l’alcool se répandant sur la matière laitière.

      Une odeur de fondu rance et passée depuis longtemps se répandit dans les airs. Elle se dégagea du visage, le fromage réagissait à la colère et la douleur de l’équarrisseur. Elle frappa à la gorge, créa une nouvelle blessure dans la couenne du gras cuisinier. En regardant vers le ciel pour voir si son adversaire était en train d’essayer de l’attaquer, elle aperçut la météorite. Une attaque cataclysmique qui n’allait pas tarder à frapper là où ils se trouvaient. Elle ne savait pas comment elle était arrivée là, toutefois, elle allait bien s’en servir pour se débarrasser de Georg.

      La Sanderrienne prit appui sur la cuisse du Mangemondes et glissa sur le sol. L’homme était encore en train de hurler de douleur. La partie de son visage où se trouvaient ses yeux ne ressemblait plus qu’à un trou où des flammes brûlaient encore. Le haut de son nez avait disparu, créant une seule énorme crevasse remplie de flammes qui ne le laissait pas se régénérer. Il reprit ses esprits et hurla à la mort.

      — Je vais te trouver et te détruire ! Il regardait autour de lui, tel un cyclope aveugle. Personne n’a jamais osé me faire ça ! Quand je t’attraperais, je te ferais souffrir comme jamais ! Et je te mangerais alors que tu es encore vivante !

      Il frappa le sol avec ses pieds, cherchant à écraser la femme dans sa rage. Les tremblements qui se répandaient dans le sol manquèrent de faire tomber la chasseresse de primes. Elle ne resta pas sans rien faire toutefois, se mettant à courir pour s’éloigner du cuisinier. Elle ne voulait pas fuir, mais son but était le bâton qui avait été l’arme de son adversaire. À plusieurs dizaines de mètres de là, elle le récupéra pour s’en servir contre le géant.

      Aveugle, ce dernier ne voyait toujours rien et frappait autour de lui comme un forcené pour se débarrasser de la jeune femme aux cheveux bleus. Elle arriva derrière lui et de toutes ses forces frappa dans les chevilles du géant. À peine de quoi déstabiliser l’utilisateur du fruit du démon du fromage, mais ça n’était pas le but. Ce dernier, surpris, attrapa son ancienne arme et la jeta de nouveau, malheureusement ici se trouvait la jeune femme qui était à l’extrémité opposée.

      Utilisant la force qu’avait imprimée le géant à l’arme et en se contorsionnant pour partir vers le ciel, Robina s’envola dans les airs, en direction du météore. N’écoutant que son instinct, elle dégaina Hinode Tasogare qui ne brûlait plus depuis longtemps. De l’autre côté, le visage du géant commençait à se former à nouveau. Les deux meitous nouvellement acquis avaient déjà fait leurs preuves, toutefois, ils allaient encore montrer toute leur efficacité. Se servant des lames jumelles, elle frappa en croix, frappant le météore à toute vitesse. Le scindant en quatre. Elle se retrouva de l’autre côté, surplombant la zone. Mange Shi Fu était mort, il ne restait que quelques fuyards, les Sandstorm pirates et les Glaciers.

      Frappant de nouveau les éclats de la météorite, la jeune femme créa encore plusieurs aiguilles qu’elle réussit à faire changer de direction, son géant. Sa némésis. Des centaines de pointes de roche, plus grosse que notre héroïne, chauffées à blanc, foncèrent sur le boucher. Utilisant la roche comme des plateformes célestes, la cuisinière se mit à courir vers Georg, ne le lâchant pas du regard. Ses yeux et son visage avaient repris un aspect normal, il posa ses yeux sur elle, furieux.

      — Si tu crois pouvoir m’avoir avec ça, tu te trompes ! Je suis Georg l’équarrisseur, le nouveau capitaine des Mangemondes et je ne me ferai pas arrêter par une petite humaine comme toi ! Il se campa sur ses positions.

      Des orbes de fromages frappèrent les éclats de météorites, les stoppant. Le mélange retombait alors sur le sol, inerte. Se trouvant maintenant à quelques mètres de son pendant maléfique, la Sanderrienne prit appui sur un éclat plus gros que les autres et plongea vers la gorge du géant. Déjà, des pointes de roches spatiales se logeaient dans son corps, les blessures se multipliaient et malgré son pouvoir, il sentait qu’il arrivait à ses limites.

      Puis Aube et Crépuscule mordirent dans sa chair si profondément que la tête sé détacha des épaules de l’horrible cannibale. Était-ce comme ça qu’il allait mourir ? Non, son pouvoir lui permettrait de recréer un corps, de revenir et de continuer le combat. C’était sans compter l’idée de la chasseresse de primes qui ne l’entendait pas de cette oreille. Elle avait déjà eu affaire à des pouvoirs trop puissants pour qu’elle arrive à les contrer. Elle connaissait la solution à ce problème.

      Se servant de son élan pour en finir, elle attrapa les cheveux gras et pestilentiels de Georg et le lança dans l’océan à quelques mètres de là où ils se trouvaient. Comme un boulet qui tombait dans l’eau, les alentours furent éclaboussés. Mais le combat était fini, le corps, déjà devenu une véritable pelote d’épingles, s’affaissait sur le sol de racine de la mangrove. La jeune femme aux longs cheveux bleus sortit de son armure, reprenant sa couleur blanche. Elle plongea alors son regard dans celui que l’équarrisseur qui était en train de se noyer, écumant de rage.

      — Fang Shui, assurez-vous qu’il soit bien mort quand vous le sortirez de l’eau, je suis certaine que nous pourrons en avoir une belle somme. Elle devait se montrer forte et implacable avec les pirates. Elle avait été trop souvent gentille, elle devait l’oublier.

      — À vos ordres, capitaine. Fang se posta à ses côtés, regardant Gorg se noyer.

      Le combat était fini.
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      Après s’être relevé une énième fois, Mange Shi Fu mordait enfin la poussière. Ce bon vieux Peeter lui avait infligé le coup de grâce et Aze s’était consciencieusement employé à calmer toute velléité d’un nouveau sursaut de vie de la part du géant. Une putain de ténacité, à croire qu’il se faisait constamment recaler des portes de l’enfer à cause de sa pestilence. Toutefois, bien que nous étions débarrassés de leur chef, l’affrontement contre les Mangemondes était loin d’être finit. Au loin, les navires s’éloignaient en faisant cracher leurs canons, se dirigeant droit vers le grove suivant pour épancher leur rage.

      Décidément, ces géants étaient les plus grands des cons, incapables de réaliser que leur fin était proche et de réagir en conséquence. Leur isolement sur leur île avait visiblement tué leur instinct de survie, et je n’allais pas me gêner pour en profiter. Les retrouvailles avec Peeter devraient attendre.

      Je pars devant les gars, vous faites pas écraser par mon caillou. lançais en m’élançant à toute vitesse en direction des navires.

      Mes vêtements en lambeaux, mes orteils recouverts de haki dépassaient du bout de mes baskets, s’enfonçant dans le sol à chacun de mes pas pour me propulser plus loin. Et, tout autour de moi, le reste de la piétaille mangemonde et des géants apeurés par la météorité couraient dans la même direction. Moi qui pensais annihiler toute volonté chez eux, je les avais sous-estimés et leur esprit combatif était loin de les avoir quittés. Chacun d’un côté, deux géants me remarquèrent et tentèrent de m’écraser du pied comme un vulgaire insecte. D’un bond de côté, je percutais le tibia d’un coup d’épaule en renversant le colosse droit sur son camarade, leurs fronts s’entrechoquant violemment. L’épée de l’un d’eux tomba juste devant moi, me donnant une idée brillante qui étira mes lèvres en un sourire inquiétant. Me plaçant debout sur la lame géante, je levais une main devant moi, paume en haut et luisante d’une aura magenta.

      C’est partit pour un peu de surf!! m’exclamais-je hilare alors que l’arme s’avançait en s’élevant dans les airs.

      Highway to Hell


      L’épée géante prit de plus en plus de vitesse, ignorant toute résistance humaine ou géante en les fauchant sur son passage, filant droit vers les navires des Mangemondes. Un regard en arrière, j’observais un bref instant ma météorite qui s’apprêtait à s’écraser sur le grove à tout moment. Un pur chef d’œuvre qui provoquerait probablement une explosion au-delà de mes espérances les plus folles. Une arme d’une destruction implacable qui serait capable de raser une ville en un instant. Comme un père qui observe son enfant faire ses premiers pas, je fus soudainement empli d’une profonde fierté pour cet astre de destruction. Devais-je lui donner un nom ? Peut-être quelque chose comme …

      Bordel c’est qui cet enfoiré?!! hurlais-je alors brusquement, mon visage de père fier défiguré par une colère mêlée de dégoût.

      Quelqu’un s’envolait à toute vitesse droit vers l’astre destructeur, filant tel une comète. Un flash survint alors que l’inconnu tranchait ma météorite en quatre à l’aide de ses sabres.

      Espèce d’enfoiré !! Qu’est-ce que t’as fais à mon bébééé!!!! hurlais-je de plus belle, ma voix emportée par le mouvement de l’épée qui m’éloignait toujours plus loin, observant impuissant à l’échec de mon enfant. J’vais l’crever l’enfoiré, j’te jure j’vais l’fumer c’bâtard ! grommelais-je à moi-même pour me donner un minimum de constance malgré l’absence de public.

      Profondément dégoûté, je n’y pouvais plus rien à présent, j’essuyais un début de larme avant de me retourner vers mon objectif initial : les navires des Mangemondes. Je créais une nouvelle zone sous la forme d’un grand anneau violet dans lequel l’épée s’engouffra pour prendre de la vitesse. Me plaçant en équilibre sur la lame, je me mis à diriger le projectile géant d’un côté ou de l’autre de la zone de gravité afin d’éviter les boulets de canon qu’ils me tiraient dessus. Et enfin, je fus à destination. L’épée trancha net le plus grand mât en déchirant la voile, continuant sa route vers le second navire tandis que je sautais dans le vide. Sur le pont, c’était le chaos où humains et géants mangemondes couraient dans tous les sens, se préparant à l’assaut du grove qui abritait une petite ville. La voile tomba sur eux pour s’ajouter au bordel ambiant alors que le mât tranché s’écrasait à son tour. J’en profitais pour atterrir, profitant des têtes des géants couvertes par la voile pour bondir jusqu’à une partie du pont épargné où des dizaines de géants m’attendaient de pieds ferme.

      J’suis vraiment pas d’humeur pour insulter vos mères, alors je vais juste vous éclater la face. Des objections ? m’exclamais-je en m’avançant vers les géants.

      Qui es-tu, vermine ?! Comment oses-t... commença un géant en s’avançant à son tour, une masse sur l’épaule.

      Levant une main en direction de son visage, j’utilisais la gravité en ramenant mon bras en arrière. Le géant fut soudainement attiré droit vers moi, profitant de son inertie pour lui décocher un coup de poing enduit de haki qui lui retourna la tête en le projetant sur ses camarades.

      On vient de buter votre chef, je suis juste le nettoyeur. Et y a du boulot niveau déchet à c’que je vois. ricanais-je en les défiant du regard.

      Les géants, fous de colère, me fondirent dessus dans une cacophonie de cris, de hurlements et de bruits sourds d’armes qui s’écrasent de toutes parts. Toutefois, patauds comme ils étaient, je n’eus aucun mal à les esquiver pour me faufiler entre leurs jambes. Leurs jambes apparaissaient sous cet angle comme de grands arbres surplombés de nigauds, s’agitant et piétinant de tous côtés. Sous la colère de ma déclaration, ils s’étaient tous jetés sur moi sans se soucier de l’espace qui les entourait, s’agglomérant en se gênant les uns les autres. De mon point de vue, la forêt de jambes n’étaient pas si compliquées à éviter en m’aidant du mantra, brisant les genoux ou les tibias qui me barraient la route. Enfin, je parvins à me faufiler hors du bois géant, débouchant sur les marches qui remontaient jusqu’au pont supérieur. Les géants ne m’avaient pas remarqués et continuaient de piétiner le pont en espérant me réduire en purée sanglante. Une aubaine pour la gravité.

      Levant de nouveau une main gantée de violet devant moi, je la descendis alors que toute la zone qu’occupaient les géants s’affaissait. Leur poids augmentant drastiquement, de même que l’impact de leur piétinement, le pont grinça avant de s’éventrer sous leurs pieds. Ils chutèrent à l’étage inférieur et disparurent de ma vue tandis que je remontais les marches en ricanant.

      Enfin, j’atteignis le gouvernail, où un géant tenait fermement la barre. Un cliché de pirate, un tricorne ornait son crâne, un cache-œil et un crochet à la place d’une main. Son seul œil valide se braqua sur moi avant que je ne l’atteigne, sortant un revolver plus grand qu’un canon. Les détonations retentirent tandis que je bondissais en tous sens pour éviter de me faire écraser par un boulet de la même taille que moi. Un six-coup, il suffisait de compter, et à la dernière détonation je lui renvoyais sa balle en pleine tronche d’un coup de pied renforcé au haki. Il s’écrasa sur le gouvernail, l’entraînant de côté avant de s’écrouler tandis que le navire se mettait à pencher en entamant un virage violent.

      Projeté contre le bastingage, je m’y retins un instant avant de me projeter sur le barre, la faisant tourner dans le sens inverse en m’entraînant dans le mouvement. Je m’écrasais contre le sol, mis à terre par un gouvernail, haletant.

      Putain, la navigation c’est pas mon truc.

      Le navire, entamant un zigzague, se pencha dans le sens inverse. J’entendais des objets, et sûrement des gens, rouler d’un côté puis de l’autre à l’étage inférieur. Le navire percuta le second bâtiment des mangemondes, dont le pont se retrouvait éventré par l’épée géante qui s’y était plantée. Le choc entre les deux bateaux fut violent, me renvoyant contre un bastingage en me coupant le souffle, manquant de peu de passer par dessus bord. Enfin, le navire retrouva un semblant de stabilité, me permettant de regagner le gouvernail, l’attrapant fermement avant de l’arracher avec violence.

      Ça sert à rien cette merde! m’écriais-je en le balançant à la flotte, m’avançant pour avoir une vue dégagée devant nous. C’est comme ça qu’on pilote!

      Les mains placées en avant, brillantes d’une lueur intense violette, un grand anneau de la même teinte apparut à la proue du navire, le soumettant à une force surnaturelle. Le bois se mit à grincer, se répercutant dans tout le navire en le faisant vibrer tandis qu’il s’extirpait contre le second navire mangemonde. Réorienté vers une côte plus éloignée de la ville qu’ils visaient, le bateau géant se mit à prendre de plus en plus de vitesse, décollant légèrement de l’eau en atteignant la côte. Toutefois, il n’y avais pas de plage à proprement parlé dans les environs et le navire se mit à rebondir sur une racine. Cette fois, s’agripper au bastingage ne fut pas suffisant et je fus projeté sur le pont, retombant dans le trou que j’avais formé un peu plus tôt. Le navire continua de trembler dans tous les sens, me ballottant dans la cale en m’envoyant d’un bout à l’autre de la salle, terminant dans des caisses la tête à l’envers. Mais, le bateau des mangemondes s’était enfin stabilisé, à terre et bien ancré entre deux racines.

      Wooouuh ça a secoué ! m’exclamais-je, bras en l’air en me relevant, content de ma performance malgré la douleur qui continuait de faire vibrer chaque fibre de mon corps..

      Cependant, plus loin dans la grande cale, des géants sortaient de l’ombre et des ponts inférieurs pour se précipiter sur ma position. Décidément, ce combat était loin d’être terminé.
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      Pendant ce temps, au troisième sous-sol du navire amiral des Mangemonde…

      Nous avions dévalé les escaliers la tête la première, avant d’être emportés et ballottés comme de vulgaires insectes à travers le troisième sous-sol. La secousse fut si violente que les géants et esclaves humains furent eux-aussi projetés aux quatre coins de l’étage. Personne ne sut quelle était la cause de ce choc brutal, nous n’avions pu qu’en faire les frais dans un capharnaüm confus et surprenant. Écrasé contre un baril, je me relevais lourdement en m’ébrouant. À mes côtés, mes camarades de fortune se remirent d’aplomb à leur tour ; certains avaient été projetés contre un mur, d’autres contre des canons ou des sacs de sable.

      Depuis le début de notre opération, qui relevait désormais plus d’un plan maladroit et aléatoire que d’une mission bien échafaudée, les circonstances n’avaient cessé de nous malmener, à tel point que nous n’étions maintenant que peu optimistes quant à l’issue de cette journée.

      Mais de mon côté, le souffle de vie de Sania que je percevais dans les profondeurs abyssales du vaisseau ne quittait plus mon esprit. La secousse et la chute m’avaient détourné des autres perceptions, et le flux en moi s’était quelque peu estompé. J’avais ma petite idée de ce dont il s’agissait, mais m’attarder maintenant sur ce genre de réflexion ne pouvait que m’éloigner de mon objectif.

      - Les amis, vous allez bien ? demanda Rascus, soucieux du sort des camarades qu’il avait entraînés dans cette maudite mission.
      - Tout baigne mon gars, t’en fais pas ! lui répondit Rick en levant le pouce, alors qu’une bosse aussi grande que lui germait sur le sommet de son crâne.
      - Il faut qu’on se remette en route, la cale n’est plus très loin, intimai-je à l’équipe.
      - Au moins, on est sûr qu’on reverra plus les deux jumeaux après ça, souffla Lenny en époussetant ses vêtements.
      - Eh, comment ça tu veux pas nous r’voir ?
      - Je parle des deux géants espèce d’imbécile ! Tu veux pas allumer ton cerveau au moins une fois ?!
      - J’vais t’montrer qui c’est l’imbécile tu vas voir toi !
      - Et c’est reparti…
      - Hihihi !
      - Chers camarades, je pense que nous ne devrions pas traîner ici.
      - Merci Oscar.

      Sur les sages paroles du frère de Rick, nous reprîmes notre route à tâtons, nous faufilant à travers les dédales que formaient le troisième sous-sol. Ici, la profondeur n’était plus seulement une métaphore, l’obscurité se joignait à l’atmosphère de l’endroit, étouffant par sa noirceur chaque recoin que nous abordions discrètement.

      - Afin d’apaiser les tensions qui pèsent au sein de la Team Espoir, je propose qu’après cette mission nous nous réunissions autour d’un repas, qu’en dites-vous ? murmura Oscar.
      - C’est une bonne idée ça, reprit Rascus. Rick et Lenny payent leur tournée.
      - Pourquoi nous ?! crièrent-ils soudainement en chœur avant de se reprendre en mettant la main devant la bouche.
      - Euh… Dites, c’est quoi cette ombre derrière Oscar ?

      Nous nous retournâmes vers la source de l’hésitation d’Abi, avant de constater avec stupeur qu’une masse gigantesque jaillit tout à coup de l’encadrement d’une porte, fusant à toute vitesse sur le tontatta. Dans un réflexe, je me jetai sur mon minuscule camarade avant qu’il ne soit réduit en poussière et l’emportai dans une roulade, à quelques centimètres de la zone d’écrasement de l’arme. Le choc fracassa le sol sous nos pieds et nous chutions de nouveau, plus lourdement encore que la première fois. Les débris de bois s’amoncelèrent au-dessus de nos têtes et nous écrasèrent de tout leur poids. Au-dessus de nous, depuis le gouffre béant de l’étage désormais supérieur, une voix grasse et amusée parvint à nos oreilles.

      - Géhahaha ! Alors mes petits rats, toujours en vie ?!

      Bo « Truffe Plombs » nous toisa depuis le plafond déchiqueté comme le monstre qu’il était, un sourire épouvantable planté dans sa gueule écrasée.

      Au milieu des décombres, je déblayai tant bien que mal les débris qui m’étouffaient pour m’extirper de mon trou. Après maints efforts, je parvins à me redresser, avant d’entendre soudainement une voix familière au loin.

      - Ned…

      Mes yeux roulèrent et mon visage se crispa de détresse lorsque je vis Lenny, allongée parmi les amas de poussière et les planches de bois, un pieu planté dans l’abdomen. Le regard fuyant, le souffle lent, les mains plaquées contre son ventre, son corps se mit à trembler alors que la peur gagna brutalement son cœur.

      Un frisson grimpa le long de mon échine et mes mains se raidirent, soumises à l’effroi qui me serra les tripes.

      - LENNY !!!

      L’adrénaline, la fureur, la colère, la crainte et l’espoir escaladèrent d’une seule jambe les tréfonds de mon esprit. Mes lames quittèrent leur fourreau et je plantai mes yeux dans ceux du monstre perché sur son sommet.

      - Rascus, dégage-la d’ici ! Dispersez-vous tous, autant que vous le pouvez, ne faites pas des proies faciles ! Ne le laissez pas vous approcher ne serait-ce qu’un instant, fuyez autant de fois qu’il le faudra !

      Le rire dément du géant sonna comme un avertissement pour tous. Rascus, remit d’aplomb, s’élança vers la blessée et la fit grimper dans ses bras avant de courir aussi loin qu’il le put. Abi prit ses jambes à son cou elle-aussi, empruntant un passage opposé à celui de Rascus.

      - Géhahaha ! Fuyez mes mignons, allez-y, gagnez du temps ! On va bien s’amuser ensemble !

      Son aura était démentielle, comme j’en avais rarement vu. Son arsenal n’était qu’une façade, sa puissance transpirait de ses yeux jaunâtres, suintait de tous ses pores gras et musclés. Il sauta de son perchoir et s’écrasa à notre étage, faisant trembler les murs environnants. Monstrueux, Bo « Truffe Plombs » se déroula de tout son long avec une dangereuse lenteur, pendant que son sourire affreux s’élargissait.

      Dressé face à moi, comme une bête apocalyptique, il me terrassa de sa prestance démesurée, alors que mon corps m’obligeait à faire un pas de recul. Il était bien plus puissant que moi, je le savais. Je le sentais. Faire front revenait à signer mon arrêt de mort. Pourtant, il le fallait, ne serait-ce qu’un instant, pour peut-être le ralentir, le temps que la Team Espoir puisse s’éloigner. Alors il fallait frapper, d’une traite, d’une seule fois, de toutes mes forces.

      - Gaijin

      Les pétales virevoltèrent autour de moi et mes yeux de sang se voilèrent derrière un chapeau fendu. Un kimono usé et rapiécé entoura mon corps, tandis qu’un rouge éclatant gagna l’acier de mes lames.

      - Que…qu’est-ce qu’il fabrique ?
      - Rick, ne t’arrête pas ! Dépêche-toi, fuyons !

      Oscar tira son frère par la main et les deux jumeaux quittèrent l’endroit en toute hâte, par là où Abi avait fui.

      - Ohohohoh ! S’amusa l’abomination. En voilà une jolie illusion !

      Au diable ses rires et sa dérision, je nous aurais emmené tous les deux en enfer s’il le fallait.

      - Alètheia

      Dans une détonation sourde, je dépassai le géant après que ma lame l’eut pourfendu. Malgré ma vitesse presque imperceptible, Bo avait esquivé d’un geste, empêchant qu’Ame no Habakiri ne traverse son cœur. Un trou net s’était formé sous son épaule, mais ce n’était pas le résultat que j’espérais. Truffe Plombs broncha à peine, comme si quelque chose le démangeait.

      Je retrouvai mon apparence le souffle court, le regard désarmé, écrasé par une dure réalité : je ne faisais pas le poids. Dans un demi-tour éclair que sa stature ne laissait pas présager, Bo fit tournoyer son marteau de guerre avant de l’abattre en ma direction. Un instinct de survie me fit croiser mes lames près de mon corps pour empêcher la masse de me broyer. Mais la puissance du coup fut telle que l’onde de choc m’emporta à une vingtaine de mètres, à l’autre bout de la pièce. Je terminai ma course dans un mur, balayé comme une vulgaire ordure. Les yeux révulsés, le visage marqué de sang, le corps endolori, je m’écroulai face contre terre. Le sentiment d’impuissance me frappa de plein fouet, mais se mêla au souffle de Sania qui tapissait mon esprit. Le plus important n’était pas que je meure ici et maintenant, la libérer restait primordial. La Team Espoir accomplirait son devoir, je n’avais aucun doute là-dessus, mais pour ça, je devais leur offrir autant d’avance que possible.

      Alors je me relevais, quand bien même mon corps m’ordonnait d’abandonner. Tremblant de tout mon long, je resserrai mes mains contre les poignées de mes sabres, avec la ferme intention de faire ce que je savais faire de mieux : me battre.

      Je m’apprêtais à m’élancer nourri d’une nouvelle détermination, quand soudain, un craquement venu du plafond s’intensifia. Une aura violette traversa la pièce en formant un immense tuyau vertical, comme un éclair venu des cieux. La gravité s’intensifia sous la pression du conduit violacé, désossant littéralement le plafond et le sol sous nos pieds. Un homme apparut depuis les étages supérieurs, chutant par les trous qu’il avait lui-même formé.

      - J’ai senti une aura puissante ici, faut croire que je me suis pas trompé. Besoin d’un coup d’main Ned ? s’exclama Ren, le poing entouré d’une onde.

      Un rictus décora mon visage tuméfié et sans dire mot, je me mis en garde. Mes lames se décroisèrent, projetant deux lames d’air emmêlées en direction du monstre. Ren déploya un nouveau conduit, la gravité fit pression contre les faisceaux tranchants et accéléra leur course. Cette fois-ci surprit par la vitesse de l’attaque, Bo abandonna sa posture nonchalante et s’ancra dans le sol pour repousser l’attaque d’un coup de marteau.

      - Bande de moustiques ! Géhahaha ! Amenez-vous, montrez-moi ce que vous valez !

      D’un bond, je m’élançai dans les airs avant de tournoyer pour projeter une lame d’air circulaire. Bo esquiva aisément en se baissant, mais offrit ainsi sa face à Ren, qui écrasa violemment son poing sur sa mâchoire disgracieuse. Bo chancela et j’en profitai pour glisser à ses pieds en cisaillant ses rotules. Sa peau épaisse m’empêcha de séparer purement et simplement ses jambes et d’un élan de colère, le géant me dégagea d’un revers de la main. Il agrippa Ren qui tentait de frapper à ses côtes et le balança à son tour près de moi. Nous nous relevions péniblement avant de s’échanger un regard.

      - T’as pas intérêt à crever, tu me dois une tournée.
      - Pour qui tu m’as pris ?

      Nous chargions tous deux en direction de l’abomination, prêts à en découdre. Les coups pleuvaient de longues minutes durant, et les assauts, de chaque côté, se répétaient inlassablement.

      Bo fit finalement un bond en arrière, furieux de constater que le duo de fortune que nous formions parvenait à lui tenir tête.

      - J’vais vous montrer ce que c’est qu’un canon mes p’tits gars !

      Il tira de son dos son immense artillerie mobile et la pointa en notre direction. L’arme se mit à rougir et une détonation infernale retentit brutalement dans la salle. Le tir arracha tout sur son passage, creva le bois, souffla les débris, et termina sa course à proximité de nous. Nous avions pu anticiper tant bien que mal le déferlement, mais l’explosion fut telle que le sol s’éclata sous nos pieds. Au milieu d’une avalanche de plomb explosé et d’éclats de bois, je chutai une énième fois, aspiré vers les abîmes sombres du vaisseau amiral.



      J’ouvrai un œil péniblement. Puis l’autre. La tête et le corps douloureux, après plusieurs vaines tentatives, je me redressai lentement. J’avais perdu connaissance. Depuis combien de temps ? Je n’en avais pas la moindre idée.

      L’endroit était plongé dans une pénombre opaque. Mes yeux voilés et l’obscurité ambiante m’empêchèrent de discerner quoi que ce soit à plus d’un mètre. En revanche, j’entendais les vents extérieurs frotter contre le bois du vaisseau. Ici, l’air était humide et une odeur saline se mêlait à une étrange odeur de rouille et de métal. Un son parvint finalement à mes oreilles, un son ô combien familier. Des tintements métalliques, qui roulaient contre le bois humide du sol.

      Des chaînes.

      Elle était là, tout proche de moi.
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      Essoufflée, Abigaël a couru pour sa vie. Cette mission est un suicide comme elle le sentait déjà. L’idée d’une retraite ne lui est pas hostile. Si deux ou trois pirates meurent, elle n’en a pas grand chose à faire. Tant d'efforts de la part de pirates pour sauver des princes, le génie du gouvernement est indéniable. Elle s’amuse déjà assez, mais cela devient hors de contrôle. Avec des risques aussi, il vaut mieux rester en retrait, sinon Rascus va encore l’envoyer au front. Cherchant une cachette dans des différents meubles renversés par les secousses, deux voix provenant du plafond l’interpellent.

      Abi ! Ici !
      -Qu’est que tu fiche là haut?
      -Je vous retourne la question.
      -Qu’est que tu racontes? C’est toi qui as la tête en bas !


      Ce lieu étant sans dessus-dessous, la jeune femme n’a pas remarqué qu’elle ne foule pas le sol mais le plafond. Pourtant, elle n’a pas l’impression de faire d’effort pour se maintenir percher. Elle ne sent même pas ses cheveux pendre vers le bas. Son esprit fait de suite le lien. Le fruit qu’elle a croqué ! C’est donc le pouvoir qu’il lui a octroyé. La blonde commence à rire aux éclats.

      Gnihihi! Je peux marcher au plafond ! Comme une véritable araignée, si ce n’est pas la consécration de mon destin. Hihi !
      -On l’a perdu. Je crois.
      -Le sang lui monte à la tête.


      Toujours en ricanant, elle tend une corde touchant le plancher des nains. Testant son habileté, elle marche sur cette corde tendue en équilibre. L’excitation de l’agent Tarentule ne fait que s'accroître en constant la réussite de son initiative. Les tontattas sont assez perturbés par sa grande expressivité. Oscar coupe son élan.

      On s'amusera plus tard. Il ne faut pas laisser Ned se sacrifier. Retrouvons les autres.
      -Une minute, mon cher. J’en ai assez fait, ce sera sans moi.
      -Comment ça?! Tu abandonne ton camarade.
      -C’est la première fois que je lui parle. N’est ce pas un peu gros pour le nommer camarade?
      -Crevure.
      -N’est ce pas ce que l'on est à la base. Des hors-la-lois prêt à tout pour l’argent?
      -Non ! Nous, on suit Ren et ses amis sont aussi les nôtres.
      -Voilà qui me fait une belle jambe. Hihi ! A un de ces jours, pendant ton enterrement.
      -Laisse tomber, Rick. Nous n’avons pas besoin d’elle pour chercher nos amis.


      Les deux compères s'éloignent ainsi d’Abigaël pour rejoindre Rascus et Lenny. La jeune femme les regarde avec un petit sourrir. Les pauvres vont mourir pour des futilités. Elle ne comprend pas que l’on puisse autant risquer quelque chose d’aussi précieux pour des amitiés éphémères ou des pièces en métal. On ne peut défier la mort seulement si on a les épaules pour. Karantane ne leur a pas suffit, il semblerait. Un bruit d’aspiration retentit surprenant Abigaël et les nains. Le géant nettoyeur Morg surgit en défonçant une porte déjà en vrac.

      Voilà les moucherons ! Ahahaha !

      Le malsain éboueur charge, armé de son canon aspirateur, sur les tontattas sans défense. La jeune femme réagit instinctivement étendant ses cordes pour attraper les nains. Elle les ramène violemment vers elle, empêchant Morg d’arriver à ses fins. Le regard fou, il penche sa grosse tête sur le côté tordant pratiquement sa colonne.

      Ah ! Une autre bestiole à aspirer. Slurp ! Mon aspi’ va se régaler !

      Quelle hideuse expression, les tontattas en frissonnent. Abigaël soupire de dépit. La retraite lui est coupée. Regardant les nains de haut, la jeune femme profite de la dette qu’ils ont pour elle.

      Messieurs, il est temps de se rendre utile. Tenez, attachez vous avec cette corde en vitesse.
      -Tu as une idée?
      -Dépêchez-vous ou je vous laisse mourir.


      Rick et Oscar obéissent malgré leur hésitation. Morg les regarde curieusement faire en trifouillant son nez.

      Ch’ais pas ce que vous faites, mais vous ne passerez pas cette porte, vermines !

      Abigaël brandit les nains attachés et fonce sur le géant. Celui-ci pointe son aspirateur en riant. Elle disparaît soudainement de son champ de vision. La blonde se retrouve dans les airs écrasant le visage de son adversaire. Il recule à peine d’un pas.

      Pouahaha! C'est pas les piqûres d’un moucheron qui m'arrêteront !

      Elle recommence une nouvelle fois sa technique, pour disparaître sous les yeux de son opposant. Le géant la voit venir et tend son aspirateur en l’air. L’agent Tarentule a feinté et réapparaît devant lui, projetant violemment les nains attachés à ses pieds. Comme un lasso à boules, ils prennent les pattes du nettoyeur. Déstabilisée, la blonde enchaîne en se jetant à son cou. Manipulant ses cordes, elle enroule l'une de ses géantes mains, dont les cordes passent ensuite à l'arrière de sa nuque. Sautant au plafond, la pirate tire sur les liens faisant frapper Morg sur son propre visage. Il tombe à la renverse. Activant le Tekkai, l’acrobate se laisse ensuite tomber en piqué sur le crâne l’éboueur au sol. Les planches craquent à l'atterrissage. Elle reste ensuite sur le grand nez du géant ricanant pendant que ses cordes ligotent l'ennemi un peu sonné.

      Gnihihihi ! Alors, on confond piqûre de moucheron et morsure d’araignée.
      -Arh… Pff… aha. Hahah !


      Le sourire de l’Agent Tarentule s’affaisse. Quelque chose cloche dans cette réaction. Le regard de son adversaire n'est pas celui jouissif de la défaite. Soudain, un gros engin percute la jeune femme l’envoyant s'écraser à l’autre bout de la pièce. Les tontattas ont à peine eu le temps de se détacher pour l’apercevoir traverser la pièce. Sérieusement touchée, elle s’effondre au sol peinant à se relever. Le frère de Morg est apparu, Borg, le broyeur !

      Ahah ! Détache moi, mon frère. Mon aspi’ veut choper cette petite vermine dans sa collection.
      -Cela fait un bail que je t’ai pas vu aussi excité. Laisse moi m’amuser, aussi.
      -Non, frerot ! Tu vas la casser !
      -Je promet r…


      Un gigantesque harpon de bois transperce brusquement l’épaule du géant broyeur. Tous regardent d’où provient cette attaque. Au côté opposé, Rascus se tient là, fière de son lancer. La harpon est une ancienne serpillière qu’il a modelée de son pouvoir. Il l’a visiblement attaché à une corde, enroulée, ensuite, autour d’une lourde commode.

      Petite crasse!

      Borg empoigne l’arme qui l’a transpercé de colère. Rascus enfonce son point dans la coque du navire. Grâce à son habileté, il crée une ouverture où le meuble est balancé en mer. Le harpon bien enfoncé dans sa chair traîne violemment le géant broyeur vers cette sortie.

      Arrgh ! Tu me payera.
      -Frérot !


      Borg tente en vain de résister à bord du navire. L’ange déchu s'apprête à lui mettre le coup de grâce.

      Crève !

      Un coup de botte au visage et la grippe du géant lâche. Borg est éjecté du navire avec peu d’espoir de survie. Rascus referme le trou de la coque. Rascus utilise une nouvelle fois son pouvoir pour enfoncer des piques sur Morg immobilisé. Une double sécurité qui ne manque pas de faire crier le nettoyeur. Parfois, son sang-froid est effrayant. Les nains accourent à ses pieds soulagés.

      Rascus, c’est de la bombe ce que tu fais !
      -Merci de nous avoir sauvés.
      -Où est Abi?
      -Là. Elle s’est pris un sacrée coup.


      Se redressant, elle essaie de faire bonne figure. L’ingénieur lui donne un certain complexe, lui qui reste debout en toutes circonstances. Souriante, elle rassure le groupe.

      Ce n'était qu’une pichenette voyons. Hihi… kof.
      -J’ai besoin de toi pour Lenny, et vite ! Suivez-moi.


      L’équipe court une nouvelle à travers ces lieux en vrac. L’ange déchu guide les nains et la blonde devant un placard où Lenny souffrait le martyr avec un pieu dans le bide. Abigaël y voit son échappatoire. S'occuper d'une blessée ne présente pas beaucoup de risques.

      Olala. Pauvre enfant. Quel gâchis.
      -Ne me… met pas un pied… dans la tombe.
      -Je pense que cela n’a touché aucun organe vitaux. Sinon…
      -Elle serait déjà dans l’autre monde, n’est ce pas? Hihi!
      -Hum.Oscar, Rick, tenez ses bras. Je tiens les jambes. Abi retire le pieu et recoud moi ça rapidement avec tes fils. Il faut qu’elle perde le moins de sang possible.
      -Oh, je vais donc lui faire mal. Hihi ! Tiens, une corde à mordiller, ma chère.
      -Tss…


      La Team Espoir s'exécute selon les ordres de Rascus. La blonde retire rapidement le pieu. La douleur fait frémir la voleuse du désert. Elle mord la corde pour extérioriser sa souffrance. Transpirant à grosses gouttes, Lenny gigote malgré la prise de ses camarades. Les pauvres nains peinent à la maintenir immobile. Malgré quelques secousses, Abigaël manipule avec célérité l’aiguille et le fil de pêche qui referme la plaie. Après quelques secondes, la pirate se redresse satisfaite.

      Mission accomplie. Je l’ai recousu comme une poupée. Il faudrait l’expertise de Saori. Je me dévoue pour la retirer du combat.
      -Hors de question ! Ned… a besoin... d’aide.


      Abigaël est stupéfaite de la voir se relever après une telle épreuve. Boitant, elle tombe à genoux en sortant du placard. Essoufflé, Lenny réunit sa détermination pour faire obéir ses jambes. Rascus lui porte assistance avec un regard approbateur.

      Je sais ce que l’on va faire. Réunissons des explosifs pour assister Ned.
      -Prends ce dont tu as besoin, je ne reste pas... regarder.
      -Tu es borné! Comment tu peux t'en remettre aussi vite.
      -On est ici pour sauver des otages, si je ne m’abuse.
      -Et?
      -Sauver les otages permettraient à Ned de ne pas faire durer le combat. Histoire de tous rester en vie plus longtemps. Hihi !


      L’équipe semble comprendre l’idée. En réalité, l’agent Tarentule cherche à s’extirper du danger imminent. Rascus intervient pour mettre tout le monde d’accord.

      Très bien. Moi, Oscar et Rick, on réunit tous les explosifs possibles. Abi et Lenny récupèrent les otages. On compte sur vous !

      L’équipe acquiesce. L'ange déchu salue les filles et frappe le plancher de sa botte. Le sol sous la pirate blonde et la voleuse du désert s’ouvre. Le duo tombe dans les profondeurs du navire sans leur laisser le temps de réfléchir.


      Dernière édition par Agent Tarentule le Mer 31 Mai 2023 - 22:50, édité 1 fois
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      Nous n’étions pas trop de deux pour tenir tête à Bo « Truffe Plombs », qui tenait bien son nom. Mais à présent, après un déluge de plombs et de feu, nous étions séparés. Sonné, je me relevais tant bien que mal dans une pièce en proie aux flammes. L’explosion avait déchiré le bois, formant un trou béant en plein centre, s’enfonçant à perte de vue, dans lequel Ned avait été happé un instant plus tôt. La chaleur grimpait tout autour de moi tandis que les langues de feu se propageaient, me faisant suer à grosses gouttes. Et mon état de berserker n’était plus, laissant revenir la douleur qui me déchirait le corps.

      Kof kof j’en ai marre de vos tronches les Mangemondes. crachais-je en tentant de tenir debout, titubant d’un côté puis de l’autre.

      Ma vision était brouillée et mon mantra refusait de se manifester. Notre combat contre Mange Shi Fu s’était éternisé à cause de sa saloperie de ténacité, et la météorite m’avait drainé une bonne partie de mes forces. Le contre-coup se faisait à présent ressentir. Toutefois, mes camarades comptaient sur moi pour m’occuper de ce géant pendant qu’ils libéreraient les otages, je devais au moins le retenir assez longtemps.

      À l’autre bout de la salle, les contours de Bo se dessinaient dans les flammes, son pas lourd résonnant tandis qu’il sortait du feu sans une égratignure. Un large sourire habitait son visage, il embrassa son canon encore rougeoyant avant de le ranger dans son dos, faisant tourner son marteau dans son autre main.

      Toujours debout misérable cafard ?! Géhahaha ! Mais je vois qu’un des deux insectes s’est brûlé les ailes. Prépares-toi à aller le rejoindre, l’albinos! rugit-il en s’avançant de son pas lourd, la tête de son marteau raclant le sol derrière lui. Géhaha je ne me lasserai jamais de ce canon, tu peux remercier mon capitaine pour ce joujou surpuissant! s’exclama-t-il avec fierté, m’offrant une ouverture inespérée.

      Mon rire se mit à monter, interrompant le sien et le stoppant à mi-chemin. Il ramena son marteau vers l’avant en le faisant glisser parmi les flammes qui s’y accrochèrent et l’enflammèrent comme une torche.

      Qu’est-ce qui te fait rire?! gronda-t-il en me toisant d’un air mauvais.

      Ton capitaine ? Rahaha hahargh ! Je suis au regret de t’annoncer qu’on l’a déjà fumé ton Mange Shi Fu adoré. ricanais-je en fixant le géant droit dans les yeux.

      Son expression moqueuse s’effaça, laissant place à la colère. La confiance inébranlable qu’il dégageait quelques instants plus tôt semblait à présent vaciller. Il leva son marteau enflammé au-dessus de sa tête, l’abattant dans ma direction en hurlant à pleins poumons.

      Mensonge!!

      Je plongeais de côté en réunissant toutes mes forces, ravalant ma douleur. L’arme s’écrasa sur le sol dans un déluge de feu, arrachant le bois et projetant des éclats brûlants dans toutes les directions. L’un d’eux vint se planter dans ma cuisse en m’arrachant une brève lamentation, trop occupé pour m’en soucier pour l’instant. Le marteau revenait de plus belle, arrachant les planches de bois sur son passage. J’esquivais de nouveau, mais je ne fus pas assez rapide et le souffle enflammé me projeta contre une paroi, propageant une vive douleur dans mon dos. Je retombais, à bout de souffle, et l’atmosphère ardente n’y aidait pas. Plus les flammes gonflaient et plus l’air se raréfiait. L’ombre de Bo ‘Truffe-Plombs’ me recouvrit de nouveau, levant les yeux vers un regard sadique surplombant un sourire carnassier.

      Un minable comme toi aurait tué le grand Mange Shi Fu ?! Ne me fais pas rire! cracha-t-il en frappant de nouveau, déchaînant toute sa rage.

      Et cette fois-ci, pas d’esquive. Diminué et haletant, je ne pus que me relever péniblement pour placer mes bras en croix devant moi pour me protéger, parvenant à manifester une fine couche de haki. La tête enflammée du marteau me frappa de plein fouet.

      Une boule de feu, c’est ce que je devins l’espace d’un instant. Un court moment qui me sembla une éternité. Tout ce que je voyais, c’était les flammes qui m’enveloppaient. J’avais sentis un choc qui s’était réverbéré dans l’intégralité de mon corps comme on frappe un gong. Mes bras avaient encaissés le plus gros de l’attaque, et je ne les sentais plus. Dans cet état de projection enflammé, traversant la pièce comme une comète et traversant les parois comme si ça avait été du papier, je ne savais même pas si mes bras étaient toujours rattachés au reste de mon corps. Et enfin, je m’écrasais, traversant des meubles cinq fois plus grands que la normale.

      Je me retrouvais là, étalé au sol à observer un plafond flou et à admirer les petites lumières qui clignotaient de-ci de-là suite à un tel choc. Les flammes s’étaient éteintes à l’impact, mais de nombreuses brûlures étaient visibles, bien que j’étais incapable de les différencier du reste de mes blessures. Je tentais de bouger un bras, mais n’y parvint pas, tournant mon regard vers le droit, retenant mon souffle en découvrant son état. Disloqué, il pendait mollement, saignant abondamment d’une plaie de laquelle on devinait l’os. Inutilisable en l’état, il me restait toujours le gauche, mais je devais me dépêcher d’être soigné si je ne voulais pas risquer l’amputation. Le bandant grossièrement à l’aide des derniers lambeaux de mon sweat-shirt, je le nouais à mon cou pour ne pas qu’il me gêne dans mes mouvements.

      Me relevant en grognant, j’observais la pièce dans laquelle j’avais atterris. Plus respirable, elle n’avait pas été gagnée par les flammes du géant qui n’avait pas encore réapparut. Une odeur nauséabonde me prit alors le nez. L’air n’était finalement pas aussi pur que ça. Et je me rendis alors compte de la température qui y régnait. Je n’avais pas remarqué à cause de ma peau brûlée, mais l’air ici était glacial. Je me retournais pour confirmer mes doutes : je me trouvais dans leur garde-manger. Le plafond était si haut que je ne le discernais pas dans l’obscurité. De longs crochets en descendaient, sur lesquels étaient accrochés toutes sortes de carcasses. Dans un coin, j’aperçus même un cochon géant pendu par les pattes arrières.

      Faut pas qu’ils croisent Borat ou c’est comme ça qu’il finira. grommelais-je pour me motiver, arpentant la pièce réfrigérée jusqu’à la grand porte de métal que j’avais traversé en y formant un trou parfaitement rond. Je les fumerai avant..

      Au bas de la porte, je remarquais le verrou à quelques mètres de hauteur. Habituellement, j’aurais pu l’atteindre d’un simple bond, mais dans mon état cela me semblait difficile. Même pour Bo, qui était plutôt petit pour un géant, il aurait du mal à l’atteindre. Serrant les dents, je levais mon seul bras utilisable pour viser le verrou, activant brièvement les pouvoirs de mon fruit du démon. La manifestation violette eut du mal à apparaître, grésillant en étincelles avant que l’aura ne se manifeste. Le lourd loquet grinça sous l’influence d’une gravité horizontale, verrouillant la porte dans un grand bruit métallique qui se réverbéra dans la pièce.

      Soudain, la porte se mit à trembler sous les coups répétés du géant de l’autre côté, ayant probablement repéré le trou que j’avais formé. Les gonds semblaient solides, mais ne résisteraient pas longtemps. La grande gueule de Bo apparut alors derrière le trou, il me cherchait du regard.

      Petit petit petit, t’es parti te cacher dans le garde-manger ? Quel choix judicieux pour mon prochain repas Géhaahaha !

      Son rire gras résonnait sur les murs métalliques, ne sachant trop si c’était cela ou la température qui me glaçait le sang. Les secousses contre la porte cessèrent alors tandis que le visage de Bo disparaissait du judas improvisé par les circonstances. Croire qu’il avait lâché l’affaire serait d’une bêtise sans nom et, même sans mantra, je savais pertinemment que le géant préparait un sale coup de l’autre côté. En prévision d’une attaque, je m’étais rapproché des murs, et j’avais bien fais. L’instant d’après, la gueule du canon de Bo se pointa par le trou dans la porte, annonciateur d’un nouveau déchaînement des feux de l’enfer.

      Une détonation tonitruante surgit alors de la bouche du canon, crachant une déferlante de plombs et de feu. Collé au mur glacé, je sentis le souffle brûlant me lécher le visage en me brûlant quelques mèches de cheveux au passage. Les carcasses d’animaux furent calcinées en un instant, relâchant une fumée âcre et épaisse aux relents de cochon brûlé, bien qu’il n’y avait pas que des cochons. Le choc de température créa une brume qui baigna rapidement l’intégralité de la pièce. L’attaque de Bo avait agrandit le trou dans la porte, l’éventrant en faisant fondre le métal qui continuait de goutter au sol. À l’opposé du garde-manger, un nouveau trou s’était formé, traversant le mur en métal puis la coque pour créer une trouée qui laissait passer la lumière du soleil.

      Je vis alors la silhouette du géant se dessiner dans le brouillard, passant la porte en reniflant bruyamment l’air pour me trouver à l’aveugle. Son marteau flamboyant illuminait ses alentours direct. Profitant du couvert brumeux, je continuais de longer le mur jusqu’à gagner un coin de la pièce, laissant le géant avancer jusqu’à ce qu’il me tourne le dos. De là, je m’élançais dans son dos en essayant d’être le plus silencieux possible. Toutefois, Bo n’était pas si idiot que ça et se retourna brusquement.

      Trouvéééé!! s’exclama-t-il en raclant le sol à l’aide de son marteau, le ramenant droit sur moi en déchaînant un nouveau torrent de flammes.

      Je plongeais alors au sol pieds en avant, glissant sous le marteau avant qu’il ne s’abatte sur ma position. Celui-ci plia le sol en métal en tintant violemment, le son se réverbérant tout autour de nous en nous vrillant les oreilles. Bo fut déstabilisé un instant tandis que je passais entre ses jambes pour le contourner une nouvelle fois. Sans perdre un instant, je me relevais derrière une de ses jambes, brandissant mon poing pour l’abattre violemment sur son talon. L’articulation craqua à l’impact, suivi du cri du géant qui tombait en arrière.

      Je plongeais de nouveau pour éviter d’être écrasé par Bo qui chuta dans un gong assourdissant. Mais, malgré sa position désavantageuse, il se mit à battre des bras et des pieds comme une tortue sur le dos, frappant le sol tout autour de lui et m’empêchant de m’approcher. Je pris mes distances, l’observant se relever avec difficulté alors que son pied endommagé peinait à soutenir son poids.

      Prêt pour le second round, fils de porc? ricanais-je en lui faisant signe d’approcher.

      Même à l’article de la mort, il n’était pas question de perdre face à ce géant.
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      Les bruits étouffés provenant des étages supérieurs parvenaient à mes oreilles. J’avançais dans la pénombre, à travers un couloir étriqué, où l’humidité ambiante en venait à m’asphyxier. L’endroit était à hauteur d’homme, bien trop restreint pour que des géants puissent s’y aventurer. Le sol sous mes pieds était couvert d’une fine pellicule d’eau et les murs qui cloisonnaient la pièce suintaient le calcaire. Autour de moi, alignées dans des rangées paraissant interminables tant la visibilité était nulle, des cellules ceinturaient le couloir. Leurs barreaux étaient rouillés et leurs sols se décomposaient. A l’intérieur de chacune d’entre elles, j’y décelais un tas de paille, sans doute faisant office de lit, un modique sceau et des entraves scellées à un mur. Pas l’ombre d’une âme, seulement des vestiges. Pourtant, deux souffles de vie se donnaient à voir, au loin, subtils et esseulés. Je m’arrêtai un instant pour me concentrer, car au milieu de ces deux souffles, je percevais autre chose. Une autre âme, moins subtile, plus épaisse, menaçante.

      Et tout à coup, émergeant de la pénombre, un homme armé d’un fléau fondit sur moi. Son arme tournoya et s’abattit en ma direction. Par un réflexe je sautai en arrière et me mis instinctivement en garde. Ma surprise s’effaça rapidement lorsque je compris que le mastodonte qui me faisait face, la gueule abritée derrière une cagoule menaçante, était sans nul doute un geôlier. Il réitéra son assaut, ne bénéficiant cette fois de l’effet de surprise. Prévisible, j’esquivai l’attaque en faisant un pas de côté et glissai dans son dos en une fraction de seconde. Ma lame trouva sa gorge et il tomba à genoux. Sa main tenta vainement de retenir la rivière de sang, mais il ne put en contenir le flot. Désespéré, il s’essaya à une frappe, mais j’agrippai son arme par la chaîne, la tirai pour la faire mienne et j’écrasai la masse piquante sur le sommet de son crâne. Le geôlier s’effondra lourdement et je jetai son arme près de son corps sans vie.

      Je me remis d’aplomb, prêt à reprendre ma route, désormais conscient qu’il n’était sans doute pas le seul à veiller sur ce lieu inquiétant. Mais alors que je m’apprêtais à mettre un pied devant l’autre, un souffle, bien réel, presque imperceptible, se fit entendre près de moi. En scrutant à travers le voile d’ombre, je compris qu’il provenait de la cellule attenante. Â tâtons, le cœur serré, je m’approchai.

      La cellule était semblable à toutes les autres, mais près du mur, là où les chaînes se liaient, un corps était allongé sur quelques brindilles de paille. Un corps brisé, tuméfié, enveloppé dans des haillons déchirés et tâchés de sang. Son visage était couvert par une longue et épaisse chevelure de jais, dont la soie contrastait durement des sévices apparentes de son corps. Elle se mouva avec une lenteur abîmée, faisant rouler les chaînes qui étranglaient ses mains et ses pieds. Le rideau de ses mèches s’éventra et dévoila son visage.

      - Sania…

      Des yeux égarés se levèrent vers moi et firent se serrer mon corps. J’approchai ma tête entre les barreaux de la cage, m’extirpant ainsi de la pénombre. Le vide de son regard se combla lentement à mesure qu’elle m’observait, noyée dans les tourments, les souvenirs et les peurs. Puis, soudain, la vie grimpa en elle et illumina son visage, pourtant refermé sur lui-même un instant avant.

      - Edward… ?

      Elle était la seule à m’appeler par mon vrai prénom. Cela remontait à bien des années, j’avais toujours détesté comme m’appelle ainsi, et il n’en avait pas fallu plus pour qu’elle s’en amuse et en joue, encore jusqu’à ce jour. Mais là, alors qu’elle était enchaînée comme un animal, anéantie et humiliée, je ne ressentis qu’une affection sincère de sa part et un bonheur incommensurable à l’idée de me retrouver.

      - Je suis en train de rêver, c’est ça ? Ou alors je suis morte ?
      - J’aurais bien aimé, mais non, t’es bien vivante.
      - Effectivement, c’est bien toi…

      Je perçus un sourire et un tremblement, qu’elle ravala aussitôt, refusant que je comprenne ses tourments, et encore moins que je la prenne en pitié. Mais ce n’était pas mon genre, ou tout du moins, c’était elle qui m’avait toujours interdit d’être indulgent avec elle, et même avec qui que ce soit. Cela revenait à l’humilier et à la mépriser. Quand bien même son corps était brisé, quand bien même son esprit était affligé au plus haut point, jamais, au grand jamais, Sania Al-Jawhara ne se plaignait.

      - Q-qu’est-ce… Qu’est-ce que tu fais ici ? peina-t-elle à dire.
      - D’après toi ? Je viens te libérer.
      - Ne…ne me dis pas que tu t’es mis à dos les Mangemonde pour moi ?
      - Ça c’est pas ton problème.
      - Espèce d’idiot. Grand archéologue mais incapable de savoir raisonner quand il le faut.
      - Garde ton blabla pour plus tard, il faut qu’on se tire d’ici.
      - Je veux bien, mais au cas où tu l’aurais pas remarqué, je peux pas bouger.
      - Une seconde, tu permets ?

      Ame no Habakiri scinda les barreaux en deux dans un fracas sonore et je pénétrai dans la cellule. Je rompis ses chaînes d’un coup de lame et la délestait de ses entraves. Ses bras tombèrent lorsque les menottes se défirent et je m’abaissai pour l’aider à se relever. Elle pesta en retirant ma main et se remit d’aplomb seule, non sans difficulté. Nous nous retrouvâmes l’un face à l’autre et nous restèrent là, silencieux pendant quelques secondes. Un rictus décora mon visage, mais une main tendue et ferme s’écrasa sur ma joue à toute vitesse.

      - Aïe.
      - Tu crois que j’ai pas suivi le boucan que t’as foutu sur Grand Line ?
      - Mais…
      - Tu t’es allié avec un vaurien de Corsaire ! Et c’est quoi cette histoire de Confrérie du Serpent à Plumes ?! Tu vas arrêter de vouloir jouer au grand costaud, hein ? Monsieur « l’Étranger », souffla-t-elle en prenant un ton moqueur.
      - Si t’as des choses à me redire, je préfère que tu le fasses quand on aura quitté cet endroit infernal. Alors suis-moi et dépêche-toi !
      - Tsss…

      Nous quittions la cellule hâtivement, mais à peine posai-je le pied dans le couloir obscur qu’un cliquetis se fit entendre non loin. Une balle siffla au milieu des ténèbres et traversa mon épaule. J’esquissai une grimace de douleur avant de me saisir de mes lames. Depuis les ombres, un autre fléau surgit soudainement. Mes sabres le repoussèrent, mais m’obligèrent à relâcher ma garde, si bien que je ne vis pas venir l’attaque dans mon dos.

      - Fais gaffe ! s’écria Sania en repoussant un autre geôlier qui s’apprêtait à écraser une hallebarde sur mon crâne.

      Je me débarrassai du premier et fit volte-face en un éclair. L’homme à la hallebarde éjecta la princesse d’Hinu Town d’un revers de la main et tenta de lui asséner un coup de pied dans le visage pour l’assommer. Mais sa jambe ne l’atteignit jamais car Ame no Habakiri la sépara en deux. Le geôlier s’effondra en hurlant, et ses cris disparurent subitement lorsque sa tête fut séparée de ses épaules.

      La tête décapitée roula aux pieds de Sania, qui tentait péniblement de se remettre d’aplomb. Le dégoût lui fit remonter le cœur dans sa poitrine, et elle m’observa avec incompréhension. Les regrets et l’amertume se chevauchèrent, tandis qu’elle réalisa avec désarroi qui j’étais devenu.

      - D’autres arrivent, relève-toi, lui intimai-je, obnubilé par le combat, sans me rendre compte de ce qu’elle ressentait.

      Des deux côtés du couloir surgirent d’autres geôliers armés jusqu’aux dents. Leur nombre nous asphyxia, si bien que m’en débarrasser en protégeant Sania relevait désormais d’une tâche ardue. Mais alors que les passes d’armes se multipliaient, une large corde fusa depuis la pénombre et ceintura les gardes face à moi. La corde se resserra à leur taille et les emporta en arrière, tandis que d’autres reçurent des fléchettes dans la nuque et s’écroulèrent lourdement. Abi et Lenny apparurent depuis les ombres, devenant ainsi le soutien dont j’avais cruellement besoin. Un rictus décora mon visage et je me retournai en décroisant mes lames pour me débarrasser du dernier gêneur.

      - Lenny ! Tu vas bien ? demandai-je à ma partenaire, soulagé de la revoir sur pied.
      - Ça peut aller mieux, mais j’suis en vie. Abi m’a recousu…avec toute sa « délicatesse ».
      - Hihihi ! Alors c’est elle la fameuse prisonnière ? s’amusa Abi en observant Sania.
      - Princesse Sania, salua Lenny en se courbant solennellement, malgré la douleur qui lui comprimait le ventre.
      - Ça alors, Lenny ! s’étonna Sania en affichant un grand sourire. Je suis contente de te revoir, jeune Sœur du Désert.
      - Ravie de vous savoir saine et sauve, princesse.
      - Les retrouvailles ce sera pour plus tard. Merci de votre aide vous deux, mais il faut qu’on se dépêche. Ren doit être est en train d’affronter Bo, il faut qu’on lui prête main-forte.
      - Quel rabat-joie celui-là…
      - Sania, tu sais où est détenu le prince d’Alabasta ?
      - Au bout de ce couloir, désigna-t-elle du doigt.
      - Alors en route.

      Nous nous hâtions en arpentant l’interminable couloir, jusqu’à parvenir à une impasse, formée par une dernière cellule. A l’intérieur, couvert par le voile d’obscurité, un homme était assis en tailleur, et à l’instar de Sania quelques minutes auparavant, avait les pieds et les mains enchaînés.

      - Djéser ! s’écria la princesse d’Hinu Town.
      - … S-Sania ? répondit le garçon, sidéré de découvrir que celle qui avait été emprisonnée avec lui se tenait de l’autre côté de la cellule, délestée de ses entraves.

      Sans attendre plus longtemps, je répétai le même geste et scindai les barreaux en deux, sous les yeux ébahis et confus du prince d’Alabasta. Mais alors que je pénétrai dans la cellule sordide pour le délivrer, des bruits de pas s’amplifièrent depuis le couloir derrière nous.

      - Bon sang, d’autres arrivent ! On est coincés ici !

      Les geôliers, par dizaines, accouraient en notre direction et effectivement, nous n’avions a priori aucune échappatoire. Sania aida le prince à se relever après que ses chaînes furent brisées et les deux délivrés quittèrent la cellule une bonne fois pour toutes.

      - Abi, tu peux nous faire sortir d’ici avec tes cordes ?
      - Mes cordes ? Mais où veux-tu que je les place ?

      Sans lui donner de réponse, je dégainai mon meitou et m’ancrai lourdement dans le sol, le regard porté vers le plafond. Un large mouvement provoqua une lame d’air verticale et fit éclater le bois au-dessus de nos têtes, créant une porte de sortie vers l’étage supérieur. L’information ne fit qu’un tour dans l’esprit d’Abi et elle déploya rapidement ses cordes en hauteur.

      - Ils arrivent ! Ils arrivent ! s’inquiéta Lenny en dégainant ses dagues.
      - Lenny, on a besoin d’une couverture !

      Ma partenaire de fortune se retourna vers moi et comprit le fond de ma pensée. Elle fouilla dans sa sacoche et tira une petite boule avant de la balancer au sol. Dans un violent claquement, une épaisse fumée se répandit dans la cale, voilant d’une brume asphyxiante le chemin qui menait jusqu’à nous.

      Épuisé, meurtri, le regard de Djéser Néfertari en disait long sur les sévices qu’il avait subies dans cette prison maritime. Son corps lui interdisait de tenir debout, si bien que je fus contraint de le faire grimper sur mes épaules pour pouvoir nous échapper. Un à un, nous nous hissâmes le long des cordes déployées par Abi afin de nous extirper de cet enfer obscur, laissant les géôliers en proie à la fumée. Après une ascension express, nous atteignîmes l’étage d’où nous venions. Je reposai le prince et en confiai la garde à Sania, qui passa son bras autour de ses épaules pour le maintenir debout.

      - J-je…Je ne sais pas qui vous êtes, mais mille mercis.
      - Nous sommes venus vous tirer d’ici. On est la Team Espoir, souris-je avant de ravaler mon rictus, réalisant que je m’étais malgré moi prêté au jeu.
      - Tu peux leur faire confiance, Djéser, nous quitterons bientôt cet enfer. Nos sables nous attendent.

      Le moment était venu de faire le point sur la situation. Nous avions en partie réussi notre mission, les otages étaient saufs, mais pas encore tirés d’affaire. La présence de Bo rendait les choses bien plus compliquées qu’elles ne l’étaient déjà, mais l’arrivée inopinée de Ren avait fait pencher la balance en notre faveur. Alors, il ne restait plus qu’à trouver un moyen de nous débarrasser de Truffe Plombs. Lenny et Abi m’indiquèrent que Rascus et les tontattas s’affairaient à réunir des explosifs. L’ange déchu avait sans nul doute un plan en tête pour faire exploser ce maudit vaisseau, et pour cela, notre aide n’aurait pas été de trop.

      Mais alors que nous reprenions notre route, tout à coup, un mur éclata face à nous. Projeté au milieu des débris, Ren termina sa course contre un canon gigantesque. A travers le trou béant, Bo « Truffe Plombs » se dressa de tout son long, s’approchant par des pas éléphantesques qui résonnèrent jusque dans les couloirs aux alentours. Le monstre était de retour, et cette fois-ci, la fuite n’était plus envisageable.

      - Lenny, protège Sania et le prince, fais en sorte de trouver Rascus et les jumeaux. Abi, il faut qu’on prête main-forte à Ren, tâchons d’attirer ce monstre vers les explosifs !

      Ainsi, la Team Espoir s’élançait à grandes enjambées vers son destin : la victoire, ou la mort.
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      Sur les ordres de Ned, Abigaël tique un instant. On l'envoie encore en première ligne. Tout le monde est à bout de force. Mais chez les Sandstorms, on aime beaucoup foncer sans réfléchir. Une attraction obsessionnelle pour les plans foireux. Lenny ne bronche pas pourtant de devoir soutenir le prince en débris malgré sa blessure. La blonde est complètement désorientée avec ses trous partout dans la cale et ses courses à travers ce gigantesque navire. Balayant rapidement du regard, la jeune femme réfléchit où Rascus aurait pu installer les explosifs pour un résultat optimal.

      "Ne te préoccupe pas de ça, maintenant. Contente toi d'attirer son attention pour laisser les blessés se replier."

      Cet homme est assez vif pour comprendre les pensées d'Abigaël, et cela lui déplaît grandement. Elle a l'impression d'avoir des coups de retard. Le géant, aux pas lourds mais boiteux, commence à recharger son canon. Ned fonce pour l'interrompre, alors que l'agent infiltrée se positionne à distance raisonnable de son flanc. Les dégâts collatéraux qu'il peut causer menacent leur plan et les otages.

      Son coup de sabre est bien moins énergique que lors de ses premières passes, si bien que Bo le dévie avec son engin sans grande difficulté. Néanmoins interrompu, l'artificier recule maladroitement pour continuer sa préparation. L'Etranger ne le laisse pas faire avec sa stratégie de harcèlement, répétant des attaques rapides. Aucun coup de fait mouche mais il frustre le géant dont la seule envi est d'exploser dans le feu et le soufre cette vermine.

      Les limites de sa patience étant atteintes, Bo rend le coup avec le revers de son canon. La violence déferle sur les épées. Malgré sa parade, Ned est propulsé à quelques mètres et percute un amas de boulets.

      Abigaël lance son offensive dès qu'elle perçoit cette ouverture. Ses cordes se tendent au bout de ses bras vers l'adversaire. En direction du pied affaibli du mangeur d'homme, ses cordes lui accrochent la cheville. La pirate tire brusquement ses liens. L'articulation plie fonçant le géant à mettre un genou à terre dans la douleur.

      "Arrgh ! "

      Le regard plein de rage se fixe sur la nouvelle assaillante. Pointant son canon en sa direction, contre toute attente de la jeune femme, une détonation retentit. Le géant a rechargé son engin pendant qu'il ployait le genou. À peine le temps d'activer son Tekkai, Abigaël prend le boulet de plein fouet s'écrasant sur la paroi intérieur de la coque dans un nuage de fumée. Le boulet tombe lourdement au sol. Complètement encastrée dans le bois, elle souffre du violent contre-coup. Sa respiration coupée, sa vision troublée, les bras endoloris, à moitié sonné, la blonde tente difficilement de se délivrer, sans succès. Bo aligne à nouveau son canon vers la pauvre pirate pour écouter sa vie aussi brutalement qu'elle a plié sa cheville comme une feuille de papier. Avant ce moment fatidique, un cri frénétique retentit.

      "Raaahh !"

      Ren se rue dans un râle effroyable. Un bras balant, il saute en furie sur l'artificier pris de surprise. Celui-ci déstabilisé perd la jeune femme de sa ligne de mire. Perché sur son torse, l'albinos tient le géant, déjà immobilisé, par le col. Il appuie son front sur celui de son adversaire avec un sourire fou.

      "Je t'écraserai jusqu'à que ta tronche de porcin touche tes couilles et que tes couilles lattent le plancher ! "

      Balançant sa tête loin en arrière, Ren prend de l'élan. Dans un mouvement d'une rare sauvagerie, il enfonce son crâne, couvert d'un revêtement noir, dans le nez de Bo.


      KNEEL !


      Le plancher craquelle sous la violence de cette attaque. Attiré au sol, le géant affaisse son autre genou. Du sang éclate de ses narines et son dos se penche un peu plus en arrière. Le musicien enragé - car il lui arrive de composer autre chose que des coups dans la gueule - ne semble pas satisfait. Dans sa rage, il continue son déferlement de brutalité entouré d'une aura violette.


      KNEEL !


      KNEEL !


      KNEEL !



      Coup de tête à répétition sans répit, le géant encaisse les assauts malgré que ses genoux s'enfoncent au sol. A cet instant, Abigaël parvient à se dégager. Sérieusement atteinte, elle commence à se replier appuyée contre un mur en se tenant le ventre. Les planches tremblent à chaque assaut. Soudain, une nouvelle détonation mit un terme à la frénésie de Ren. La jeune femme lève les yeux. Elle aperçoit Ned rattrapant le fou furieux au vol. Celui-ci se redresse malgré que son autre bras ait perdu, à son tour, toute motricité. Le sabreur-archéologue - car il lui arrive de faire des fouilles sur d'anciennes tombes au lieu d'en créer de nouvelles - interpelle ses camarades.

      "On l'a assez énervé. Il va nous pourchasser maintenant.
      -Arh… je suis encore debout.
      -On a un plan. On ne résistera pas plus longtemps au-delà de nos limites.
      -Je te suis…"


      Abigaël, quant à elle, n'a le droit qu'à un signe de la main l'invitant au repli. Il a attendu qu'elle se casse des côtes pour cela. Se redressant avec maladresse et peine, elle rejoint ses camarades avec un mince sourire formant une véritable équipe de gueule-cassés. Le géant se secoue la tête. Soufflant ses narines, une coulée de sang s'y libère abondamment. Son râle de fureur perce le silence, alourdissant l'atmosphère.

      "Bande de rats. Après avoir savourer votre viande, je jouerai aux billes avec vos têtes !"

      Sur ses mots, l’artificier s’appuie sur son canon portatif pour se défaire du sol, laissant un trou béant vers l’étage inférieur. Ned reprend vivement.

      Suivez moi ! Oscar m'a montré le chemin.
      -Ohoh ! Il a montré le bout de son nez.
      -Ouais, il est parti devant. On se bouge. Tu tiens le coup, Ren.
      -J'ai encore mes deux jambes, ça va le faire."


      Le groupe se met donc en course dès que Bo réussit à se dresser sur sa cheville en vrac. Dans un cri de guerre, le géant pirate poursuit, en boitant, le trio, tout aussi abîmé par les combats. À travers les différentes pièces du bateau gigantesque, l'archéologue guide le groupe avec assurance. Des tirs de boulets les mettent en difficulté dans leur course mais montre que l'artificier les suit toujours. Les guerriers blessés arrivent enfin à l'étage supérieur où Rascus et les autres continuent de rassembler une montagne d 'explosifs. Seuls le prince et la princesse attendent contre une paroi de la coque. Dans la précipitation, l'ange sans ailes lâche son molotov des mains et fonce vers les otages. Enfonçant ses poings dans la coque, il s'adresse à toute la Team Espoir.

      "On a plus le temps tout le monde avec moi !"

      Lenny complètement essoufflée saute vers Rascus en pliant le genou. Sa blessure est encore douloureuse. Ned, Ren et Abigaël ne tardent pas à les rejoindre. Il ne manque plus que les deux tontattas proche de l'amas d'explosifs.

      "Qu'est que vous foutez, putain ?!
      -Comment va-t-on déclencher l'explosion?
      -On n'a plus le temps l'important, c'est de rester en vie !"


      Les nains, bien que hésitants, rejoignent l'Ange déchu. De toute sa concentration, il déforme les planches pour créer une ouverture. Avec ses mêmes planches, l'ingénieur forme une barque de fortune sur leur pied. Soudain, un boulet interrompt sa manœuvre séparant la Team Espoir. Rascus, Ned, Lenny et les princes sont projetés dans la mer, tandis que le reste est propulsé dans les quatre coins de la pièce. Le géant rit gras.

      "Je vous poursuivrai jusqu'en enfer pour vous rôtir !"

      Ren est le premier à se remettre debout. Il secoue Abigaël pour lui faire reprendre conscience.

      "Je sauve l'un, tu sauves l'autre. Il faut vite les empêcher de se noyer. Tu percutes?
      -Hihi… on ne me laissera jamais tranquille."


      Utilisant sa gravité, il allège leur corps. Abigaël se relève. Les bras ballants, l'albinos se rue vers le géant avec une rapidité déconcertante. Bo se prépare à l'accueillir mais au denier moment, sa trajectoire change. Atterrissant dernière l'artificier les pieds en avant, le musicien dérape jusqu'à Rick, qui est complètement sonné à terre. Il attrape son col avec les dents comme un chat avec son petit. Prenant de suite appuie, il se propulse comme un boulet de canon à travers la coque du navire. Lévitant de tout au dessus des flots, il essaie de repérer ses amis.

      Abigaël, quant à elle, fonce sur Oscar en souffrance. Mais sa rapidité n'égale pas celle de Ren. Le géant pose bien vite son dévolu sur elle et le tontatta.

      "Rah! Vous allez prendre pour tous les autres."

      Visiblement à court de munitions, il s'approche l'amas d'explosifs barrant la retraite par la même occasion.

      "Tiens, tiens, tiens. En voilà de jolies jouets."

      Le temps presse, la blonde est à bout de force. Elle tente de chercher une ouverture. Oscar, avec un ton bien plus grave, l'interpelle.

      "J'ai une idée.
      -Hum? Et bien, mon cher. Je t'écoute.
      -Dès qu'il a un explosif dans les mains. Lance moi sur son visage comme tu sais faire. Et puis, cours derrière pendant la diversion. Tu n'auras qu'à me lancer une corde après.
      -En voilà une idée ! Hihi… aie."

      Malgré la douleur, la jeune femme continue à tenter de faire bonne figure. Comme Ren et Ned, il ne faut montrer aucun signe de faiblesse à son adversaire. Au moins, une chose qu'elle apprend dans ce fatras de plans foireux et suicidaires. Attachant le tontatta au bout d'une corde, Abigaël le fait tournoyer dans les airs à grande vitesse. Elle projette Oscar à pleine vitesse sur Bo. Le nez pointu se plante dans l'œil droit du géant. 

      Cela suffit à le faire pleurer d'un œil. Sans broncher, il secoue la tête pour dégager ce moucheron gênant sans ralentir sa préparation. La blonde profite de cette distraction pour sauter au-dessus de l'amas d'explosifs. Devant le trou de la gigantesque coque, elle utilise son Rope Action vers le petit héros. Malheureusement, la main enfin libre de l'artificier l'a déjà agrippé.

      "Qu'est ce que tu crois faire. Tu as hâte de finir dans mon estomac ?
      -Abigaël saute !
      -Com…
      -Saute!"


      Le géant pirate tourne la tête en arrière avec un regard très agacé. La blonde n'a d'autres choix que de faire confiance à ce tontatta, ou elle finira en charpie. Elle saute en arrière. Oscar laisse tomber une allumette, qu'il avait dissimulé, sur les explosifs. En une seconde, un gigantesque souffle de feu et de soufre engloutit une immense partie du navire. La jeune femme prend en elle même le vent brulant de l’explosion décalant sa chute de quelques mètres. Elle se rattrape instinctivement sur les pieds. Beaucoup de choses traversent son esprit tandis qu’elle reste debout sur les flots à regarder le gigantesque navire pris par l’intensité des flammes et s’affaissant sur lui-même. La blonde peut aussi marcher sur l’eau mais ce n’est pas la réjouissance qui domine. Plutôt, l’incompréhension. Oscar lui a menti pour se sacrifier.


      Quel idiot.
      -Abi, tu marches sur l’eau !


      Non loin, Rascus a réussi à construire un radeau avec les planches qu’il pouvait après avoir été repêché par l’archéologue et l’albinos. Ned, Lenny et les otages sont en sa compagnie pendant que Ren les survole avec Rick sur les épaules. Celui-ci reprend en criant.

      Vous avez fait un beau feu d’artifice ! Alors il est où, Oscar ?
      -Toutes mes condoléances, il a préféré mourir avec grand éclat que survivre paisiblement.
      -Quoi? Non, Abi, tu rigole. C’est une de tes blagues pourries, c’est ça. C’est pas drô…
      -On dirait que c’est le prix à payer pour l’Espoir. Bon, je rentre maintenant, sinon je vais aussi succomber de mes blessures.


      Le désintéressement éclair de la blonde pour la peine de ce tontatta est sidérant. En effet, Abigaël en aurait ris si elle ne devait pas les côtoyer au quotidien. Elle est simplement agacée qu’une mort pourri encore l’ambiance et qui plus est sans qu’elle n’est pu le voir venir. On va sûrement lui retomber la faute dessus. Son état mental et physique sont à bout pour en avoir quelque chose à faire. Elle titube donc sur l’eau crispée par la douleur et ne se souciant que du rivage.
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      Le navire Mangemonde sombrait dans une mer de feu, emportant avec lui les géants qui l’habitaient, ainsi que le corps du pauvre Oscar qui s’était sacrifié pour ce résultat. D’un rapide scanne de l’épave à l’aide du mantra, je ne pus que constater que la vie l’avait quitté, le localisant parmi les débris.

      Désolé Rick... soufflais-je au tontatta larmoyant perché sur mon épaule.

      ..mais..Oscar, c’est pas possible...pourquoi? balbutiait-il sous le choc de la perte brutale de son ami.

      Je vais récupérer son corps, retourne avec les autres. lui dis-je alors que la plateforme en lévitation descendait à hauteur du radeau de fortune sur lequel se tenait la Team Espoir. Rick y descendit, penaud et silencieux, le regard ne quittant pas l’épave en flamme. Regagnez la terre ferme et rejoignez le capitaine, nous en avons finis avec les Mangemondes.

      Ça va aller sans tes bras? s’inquiéta Ned, me rappelant l’état déplorable dans lequel je me trouvais.

      T’en fais pas mon pote, je m’en sors toujours. Dépêchez-vous, mettre les nobliaux à l’abri est la priorité.

      Sans perdre un instant, je fis léviter la plateforme en direction de l’épave, survolant les flots toujours agités par l’explosion où flottaient bois enflammés et géants calcinés. Au loin, le second navire Mangemonde était parvenu à se défaire de l’épée géante qui l’entravait. À défaut de voiles en état, d’immenses rames sortirent de chaque côté pour brasser les flots et pousser l’immense bâtiment.

      Fait chier ! Quand y en a plus... commençais-je avant que mon air inquiet ne soit remplacé par un rictus.

      Brassant l’eau comme des forcenés, ils faisaient demi-tour. Maintenant que Mange Shi Fu et ses lieutenants étaient morts, le reste des Mangemondes sur ce navire avaient opté pour la fuite. Eux qui étaient connus pour leur ténacité, cela rendait notre victoire encore plus savoureuse. Parce que je connaissais pertinemment le sort qui leur était réservé.

      Et, comme pour confirmer ma prédiction, le coup de semonce fut donné. Filant comme une comète, rougeoyant et plus grand que la normale, un boulet percuta le beaupré. Le bois éclata tandis que le boulet chauffé à blanc enflammait le bois qui commençait déjà à se propager à l’avant du navire. S’ensuivit une pluie de boulets de canon, envoyés à quelques encâblures de là. Sortants du couvert de l’arbre géant qui les dissimulait, les sept navires de la flotte Sandstorm se dévoilèrent.

      Le navire gigantesque des Mangemondes fut prit par surprise et criblé sur tout le côté bâbord. Ils tombaient à la flotte par poignées. Dénués de commandement, ils paniquaient et même leur débâcle avait échoué. Et, avant d’avoir pu contre-attaquer, tous leurs moyens de défense avaient été pulvérisés. À présent, la flotte Sandstorm s’approchait, prête à les couler à tout moment. La bataille était enfin terminée.

      Mon frêle esquif céleste se posa sur le pont arrière du vaisseau en perdition, je n’avais que quelques minutes au mieux pour retrouver le petit corps de notre compagnon. Je me préparais déjà mentalement à annoncer la funeste nouvelle à Mirabelle et Norbert. Bien qu’Oscar n’était pas leur fils, ces deux là considéraient tous les tontattas de l’équipage comme des membres de leur famille. À présent que toute vie avait quitté son corps, je ne percevais plus que faiblement la présence du tontatta à l’aide du mantra. De quelques bonds successifs sur des ponts plus ou moins instables, je le trouvais finalement à flotter sur une planche. D’une légère zone de gravité, je le fis alors flotter jusqu’à moi, le déposant à mes pieds sur le morceau de coque ballotté par les flots sur lequel je me tenais. Mon cœur se souleva en le voyant ainsi, dans un état que l’explosion avait rendu méconnaissable. D’un mouvement de tête, je laissais retomber ma casquette pour recouvrir sa dépouille. Son sacrifice méritait d’être honoré, et il le serait en grandes pompes.

      De nouveau, je fis flotter dans les airs le morceau de coque qui me servait de barque pour me diriger droit vers la côte la plus proche. Derrière-moi, les navires Mangemondes sombraient enfin, avalés par la mer. Je me concentrais intensément sur mon pouvoir, autant que je le pouvais alors que la fatigue m’assaillait. Mes yeux clignaient et la douleur continuait de grimper en permanence, rendant mes jambes molles et m’obligeant à m’agenouiller sur la coque volante. La lueur violacée qui entourait la coque se mit à crépiter de plus en plus faiblement jusqu’à ce que mes pouvoirs s’annulent. Et ce fut la chute. Dégringolant droit vers les flots, affamés en cette journée, je crus un bref instant ma fin arriver.

      Le choc survint dans une trombe d’eau, soulevant la mer alors qu’une masse imposante les fendait depuis ses tréfonds. Je m’écrasais dans ce qui ressemblait à des hautes herbes vertes, le corps d’Oscar serré contre moi pour l’empêcher de disparaître dans les flots. Un sourire aux lèvres, je reconnaissais cette pelouse et l’odeur qu’elle dégageait. Celle d’un bon gros cochon mouillé.

      Gruiiiiiiiikk!! mugit Borat en tournant ses grands yeux noirs sur moi en plein milieu de son front.

      Belle interception mon pote, comme d’habitude tu me sauves la couenne. ricanais-je en m’allongeant dans l’épaisse fourrure verdoyante.

      La porte du King’s Hat claqua alors derrière-moi, suivis de cris et de pas qui se précipitaient dans ma direction.

      Ren ! C’est toi?! appela Norbert, rapidement suivit par sa femme.
      Oh mon dieu mais dans quel état tu te trouves encore!

      Les tontattas accouraient de tous côtés en chantonnant des airs victorieux. Ils semblaient heureux du dénouement de la bataille et bondissaient en tous sens. Toutefois, la nouvelle que je devais leur apprendre mettrait assurément un coup à leur morale. Assis dans l’herbe face à eux, je relâchais mes bras bandés contre la casquette qui accueillait le corps d’Oscar. Avant même de voir sa dépouille, le silence retomba et Norbert s’avança pour poser une main tremblante sur le couvre-chef, il leva un regard chargé d’appréhension vers moi.  

      Qui?
      Oscar.. dis-je alors dans un souffle qui glaça d’effroi l’équipage de tontattas. Il s’est sacrifié pour nous sauver...

      Les sanglots éclatèrent tout autour de moi, pleurant la perte de l’un de leurs frères. Guidés par Mirabelle, ils emmenèrent le corps de leur camarade à l’intérieur de leur partie du King’s Hat, par une porte à leur taille à côté de l’escalier qui menait à la taverne. Norbert était resté à mes côtés, m’observant attentivement en silence. Lui comme moi savions qu’il n’y avait rien à dire dans ce genre de cas, et nous étions trop fiers pour nous laissé aller aux larmes.

      Finalement, Borat arriva sur la rive sur laquelle la Team Espoir avait débarquée. Je le remerciais de quelques grattouilles à la tête avant d’en descendre en glissant sur son oreille comme si c’était un toboggan. J’atterris au sol plus rapidement que prévu, roulant sur quelques mètres avant de m’affaler à bout de forces. D’un regard vers mes camarades, je pouvais voir que je n’étais pas le seul à être dans un sale état.

      On...les a bien fumés..ces gros porcs. ricanais-je comme un con les yeux rivés sur la mer.
      T’as encore assez de force pour dire des conneries?
      Toujours. J’ai juste un peu plus de mal à lever les pouces. soufflais-je entre deux toux sanglantes. Merde...j’déguste.
      Bon appétit...

      Nous restions là à ricaner comme des idiots, trop faibles pour bouger le petit doigt. Le prince et la princesse ne semblaient pas être blessés, mais étaient tout de même inconscients. Les tontattas descendirent alors de Borat pour nous venir en aide. Ils vinrent se placer par dizaines sous tous ceux qui étaient blessés ou inconscients afin de nous soulever et nous déplacer un peu plus loin pour nous apporter les premiers soins. J’atteignais mes limites, ma vision se rétrécissant de plus en plus. J’avais perdu trop de sang et ne sentais déjà plus mes extrémités.

      J’a...j’ai bien mérité une bonne pinte. soufflais-je tout sourire avant de perdre connaissance.
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      Robina avait pu observer les derniers événements pendant que Fang Shui sortait la tête géante de l’eau. Une expression horrifiée de rage et de peur se lisait sur les traits de Georg. Toutefois, la cuisinière n’y fit même pas attention, elle n’avait pas de temps à perdre avec des pirates. Néanmoins, les Sandstorms Pirate qui étaient avec elle sur le grove l’interpellaient, elle en avait entendu parler dans le journal par le passé. Des pirates qui étaient devenus corsaire depuis peu de temps et ils avaient déjà fait grandement parler d’eux.

      Lors du concours pour récupérer la lettre de marque et obtenir le saint Graal de la lettre de marque pour être gracié, ils avaient fait bouger le monde. Karantane avec le coup de filet d’une secte sur le pont reliant l’Île en Fête et Kikai No Shima. Le pillage de la ville de Nanohana par l’équipage peu de temps avant ou après leur passage en corsaire. Elle n’en était plus certaine. La Sanderrienne avait même déjà rencontré le capitaine de cette bande sanguinaire lors du convoi du Gun’s and Banana. Ils avaient fait plus encore, mais elle ne se rappelait pas de tout dans ces moindres détails.

      — Capitaine, que faisons-nous maintenant ? Fang se tenait derrière elle, lui aussi fixait les corsaires, ils étaient bien plus nombreux, plus puissants. Son instinct lui hurlait de ne pas quitter sa commandante.

      — Calmez-vous, Fang. Elle se retourna vers lui et posa sa main gauche sur son épaule avant de lui sourire. S’ils avaient vraiment voulu nous faire du mal, ils l’auraient fait depuis longtemps. Ils nous ont même laissé une part du gâteau. Elle se retourna vers les anciens flibustiers qui se regroupaient à l’écart. Je vais aller les rencontrer et les remercier pour leur aide, vous, prévenez le quartier-maître Lanch et faites venir l’Iceberg ici. Nous pourrons jeter l’ancre au loin et Apolo pourra s’occuper des blessures de Jin. Je ne veux pas prendre le risque de le déplacer pour l’instant avec le choc qu’il a eu.

      — Je comprends, capitaine. Il lança un dernier regard en direction des navires coulés et de l’homme qui dirigeait cet équipage. Faites attention, ils sont peut-être nos alliés pour l’instant, mais ils restent des pirates dans le fond, sans honneur.

      — Je le note bien, vous pouvez y aller. Elle lui fit un geste de la tête pour lui faire comprendre que la discussion était finie.

      Le samouraï se tourna vers la direction du port et partit en courant. Il n’y avait pas plus de temps à perdre. La vie du cuisinier inconscient était en danger. Il aurait voulu le transporter, mais la chasseresse de primes n’avait pas tort. Ses blessures pouvaient s’aggraver s’il était déplacé, il fallait attendre le médecin de bord. Il accéléra le pas pour se rendre le plus vite possible sur le galion des Glaciers.

      Pendant ce temps, la tête de Georg s’égoutait sur les racines de la mangrove derrière la capitaine de l’Iceberg. Après avoir essuyé Hinode Tasogare, Coupe-Faim et Libertalia, elle les rangea dans leurs fourreaux. Elle commençait à avoir beaucoup d’armes sur elle, elle devrait penser à un système si elle en avait plus un jour. Un porteur semblait une bonne idée, BIlly serait plus que content de s’en occuper, elle en était certaine. Elle s’approcha alors d’Azeglio et du groupe des Sandstorms qui s’était regroupé autour de lui.

      — Je me présente, Robina Erwolf, capitaine et cuisinière des Glaciers. Elle tendit sa main gauche à celui qui semblait à bout de force. Un beau combat que vous avez mené là avec vos hommes. Désolée de m’être mêlée de votre bataille, mais il semblerait que j’ai pris la bonne décision. Avec deux adversaires comme cela, vous auriez été en difficulté. Elle montra la tête de l’équarrisseur qui séchait au soleil.

      — Oh, je suis certain qu'on s'en serai tiré. Fear plongea ses yeux dans ceux jaunes de la jeune femme aux longs cheveux blancs. Mais c'était un coup de pouce bienvenue. Poursuivit il avec un sourire.

      — J’en suis certaine aussi, toutefois vos pertes auraient été plus lourdes. Disons que je vous ai enlevé une épine du pied. Elle se tourna tout autour d’elle pour voir que les hommes du corsaire l’observaient tous nerveusement. Je vois que vous êtes ici en nombre, vous les attendiez ?

      — Tu me croirais si je te disais que c’est une.. intuition ? Le corsaire pouffe un profond soupir avant de continuer. On a été tuyauté. On savait que ces rats allaient passer par ici pour rejoindre leur boss.. on les a juste attendu sagement. Et vous ? Une intuition ? Méfiant, l’homme posa la question qui lui brûlait les lèvres depuis le début. Il avait perdu une prime à cause de la femme qui se trouvait face à lui.

      — Mon navigateur a entendu des rumeurs sur le port. Les mangemondes auraient accosté non loin de là. Et disons que j’ai une histoire à régler avec Gluttony. Je me suis dit que je pourrais en profiter pour régler ce différend. Je suis contente d’être venue, j’ai pu rendre la monnaie de sa pièce à Kutroshinsky. De plus, nous avons pu nous rencontrer dans d’autres circonstances que le Gun’s and Banana. Elle se mit à sourire légèrement. Si je me rappelle bien, vous étiez l’un des pirates qui nous avaient attaqués là-bas, n’est-ce pas ?

      — C’est de l’histoire ancienne tout ça. Il se releva pour se mettre debout, tout comme la femme qui lui parlait. Maintenant, je me fais de l'argent facile, un plaisir d'avoir travailler avec toi.

      — Heureuses de l’entendre, nous pourrons travailler ensemble à l’avenir. Elle se stoppa, interdite, elle proposait une alliance avec un ancien pirate. Quelle idiote ! Enfin, si nous nous recroisons un jour, bien sûr.

      En direction de la ville, un contingent de la marine venait au pas de course, mener par un haut gradé.

      — Il semblerait que les renforts soient arrivés. Elle se détacha du groupe de corsaires et se tourna vers le capitaine des Sandstorms pirate. Je vais aller leur expliquer la situation. Cela vous laisse le temps de reprendre encore un peu de force. Mon combat a été clairement moins violent que le vôtre.

      Une centaine de mètres plus loin, elle rencontra le Commodore Earlgrey qui se trouvait à la tête d’une centaine d’hommes. Une femme qui semblait avoir un fort caractère. Son nom et les écussons sur ses épaulières indiquaient à Robina son grade et toutes les informations dont elle avait besoin pour se présenter.

      — Robina Erwolf, capitaine des Glaciers et chasseuse de primes pour le compte du Baroque Works. Silver 31. Voici mon permis de chasse. Elle sortit la licence de chasseresse de primes du Baroque Works pour la présenter à la commodore. J’ai travaillé avec les Sandstorms Pirate, l’équipage du capitaine Corsaire Fear pour attraper ces Mangemondes.

      — Je vous remercie pour vos services, mademoiselle Erwolf. Elle se pencha sur le côté pour regarder le rassemblement de pirates derrière la cuisinière. Je dois toutefois m’entretenir avec le capitaine Fear pour avoir toutes les informations.

      — Bien entendu. La Sanderrienne laissa passer la commodore avec une partie de ses hommes.

      Les autres marines s’occupèrent des prisonniers Mangemondes, entre les humains et les géants qui se trouvaient entravés par des cordes et des menottes, ils avaient du pain sur la planche. La commandante des Glaciers vit son navire apparaître à l’horizon. Ses hommes étaient déjà en train de mettre des chaloupes à la mer pour rejoindre leur capitaine et sauver Jin.
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      Victoire. Les canons avaient cessé de gronder et le calme était retombé. Comme prévu, la flotte des Sandstorm Pirates s’était dressée tel un mur entre le Grove 37 et les Mangemonde. Ces derniers avaient été éliminés par l’effort conjugué de l’équipage du Corsaire et du Baroque Works et leurs navires côtoyaient désormais les abysses. C’est avec un soulagement non dissimulé que le sablonneux vit arriver Ren, Ned et le reste de la bande, accompagnés des deux otages et d’une tripotée de Tontatas. Rapidement, Saori se dirigea vers l’albinos, pestant devant son piteux état et son capitaine lui emboîta le pas.


      Tout le monde va bien ? lança-t-il en examinant ses compagnons.

      On a perdu Oscar. répondit Rascus la mine déconfite. Il s’est sacrifié pour nous permettre d’échapper aux Mangemondes… C’est à lui qu’on doit le beau feu d’artifice.

      Je vois... Son sacrifice ne sera pas oublié. souffla le corsaire plein d’amertume en hochant la tête en direction des Tontatas.


      L’intervention des Glaciers venait certes de priver l’équipage d’une partie des primes à récolter suite à la chute des Mangemonde, mais sans eux, les choses auraient peut être tourné court pour le sablonneux et ses hommes. Alors que les otages étaient en train d’émerger, un contingent de soldats de la marine était en train d’accourir avec à leur tête un officier bien connu du jeune capitaine pirate : Le Lieutenant Colonel Earlgrey. Poussant un profond soupir, il se tourna vers ses hommes, il n’était pas question de laisser à la marine l’opportunité de s’attribuer les mérites du combat d’aujourd’hui.


      Je vous laisse le soin d’emmener les nobliaux en lieux sur, à bord de L’Indompté. Je m’occupe de la marine.


      Tandis que ses compagnons s’éloignaient avec les otages, le sablonneux se dirigea vers les soldats de la marine d’un pas lent. Son affrontement avec Mange Shi Fu l’avait éreinté mais malgré tout il tâcha de garder la face devant l’officier. Après tout, sans l’intervention des Sandstorm Pirates, les Mangemonde auraient très probablement mît le grove 37 à feu et à sang. Alors qu’il s’agissait initialement d’une simple mission de libération d’otage, le corsaire et son équipage avaient endossé le rôle de protecteur de l’archipel Shabondy.


      Lieutenant-Colonel Earlgrey.. vous arrivez un peu tard. lança le corsaire avec un sourire moqueur.

      C’est commodore Earlgrey désormais. Puis-je savoir où vos hommes sont en train d’emmener les héritiers du Royaume d’Alabasta et d’Hinu Town ? questionna l’officier d’un air désabusé avant de regarder les Ailerons Perfides traîner le corps inanimé de Bo un peu plus loin.

      En lieu sur. Nous veillerons sur eux, jusqu’à ce que leurs peuples envoie une délégation les chercher.

      Je pense pouvoir prendre le relais avec cette affaire.

      Et je pense qu’ils vont rester avec nous jusqu’à ce qu’on leur envoie une escorte. J’aimerais être certain qu’ils arrivent à bon port. Pas que ça me dérange de les ramener personnellement.. mais j’ai tendance à m’attirer des ennuis. Donc autant patienter ici, ou je suis sur de pouvoir garantir leur sécurité.

      Je vois. Non content de toucher une prime pour l’élimination de la première flotte Mangemonde, vous avez l’intention de rançonner les héritiers…

      Rançonner ? Vous y allez un peu fort ! Non, je pense simplement que leur libération et notre protection… Ça mérite bien un petit quelque chose. s’amusa le sablonneux.

      C’est ce que je disais. Vous restez un pirate dans le fond.

      Tout travail mérite salaire, Commodore Earlgrey. Vous avez ma parole, il ne leur arrivera rien.

      Certes.

      On va cependant vous confier Mange Shi Fu ainsi que Bo "Truffe Plombs". Je doute qu’ils n’opposent quelconque résistance.

      Hélas, ça ne me concerne pas. Ma mission ici est de sécuriser la zone. Et vous m’avez devancé. Je vous enverrai quelqu’un pour vos.. prises. Du reste, je vais rester ici pour m’assurer que les héritiers ne disparaissent pas une nouvelle fois.

      Rassurez-vous, mes hommes ont sécurisé la baie.. J’attendrai donc votre envoyé ici. Ah et il faudra aussi contacter les royaumes d’Hinu Town et d’Alabasta. Ils seront sans doute soulagés d’apprendre que leurs héritiers sont sains et saufs.


      Fixant le corsaire droit dans les yeux, le Commodore poussa un profond soupire puis finit par tourner les talons. Donnant des directives à ses hommes, le contingent se mobilisa rapidement, certainement pour s’occuper de leur mission première, à savoir le maintien de l’ordre. Aiyana s’approcha alors de son capitaine et tous deux regardèrent les soldats de la marine s’éloigner.


      Tout va bien boss ? demanda la cuisinière.

      Ouais… Je crois… Je vais aller m’asseoir un peu… On va s’installer ici pour un temps, histoire de préparer notre voyage vers le Nouveau Monde.


      La jeune femme acquiesça et le sablonneux tourna les talons à son tour. À bout de force, il gagna la taverne où il avait attendu l’arrivée des Mangemonde, ou plutôt ce qu’il en restait, et s’assit au bar pour souffler. Otages sécurisés, pirates de Kutroshinsky neutralisés, il était temps de goûter à un repos bien mérité…


      —————————


      Plusieurs semaines s’étaient écoulés depuis la bataille face aux Mangemondes…

      Les Sandstorm Pirates s’étaient regroupés, avaient pensé leurs blessures et étaient fin prêts à prendre la direction du Nouveau Monde. Mais ce n’était pas pour tout de suite, il fallait au préalable attendre que les enrobeurs aient terminé de s’occuper du revêtement des navires. De plus, si la marine était déjà passée pour récupérer la dépouille des Mangemonde et payer la prime aux Sandstorm Pirates et aux Glaciers, ces derniers avaient d’ailleurs quitté l’archipel depuis des jours. Mais personne n’était encore venu récupérer les nobliaux. Jusqu’à ce matin là. Assit sur une racine au bord de l’eau, le capitaine des Sandstorm Pirates s’évertuait à vouloir attraper un poisson mais de toute évidence, la pêche était un domaine dans lequel il n’excellerait jamais. Et c’est Elio qui vint le trouver.


      Yo Aze, y’a des types qui te cherchent.

      Quel genre les types ?

      Le genre envoyé royal.


      Le capitaine des Sandstorm Pirates lâcha sa maudite canne à pêche et suivit Elio jusqu’au campement qu’ils avaient improvisé autour de la taverne en ruine. Mené par plusieurs hommes aux allures de nobles marchands, un groupe d’hommes en arme faisait face à Djaymily et à une partie de l’équipage. En arrivant, le sablonneux remarqua alors la présence du Commodore Earlgrey, accompagnée de trois de ses hommes. Il comprit rapidement qu’il devait s’agir des envoyés d’Hinu Town et Alabasta, une certaine tension régnait dans l’air.


      Commodore, quel plaisir de vous voir. lança-t-il joyeusement.

      Azerios, voici Elzhim D’Ahara de la délégation d’Hinu Town et le commandant Baahk-Teh du Royaume d’Alabasta. Nous venons chercher Sania Al-Jawhara et Djeser Néfertari.

      Mais certainement. Acquiesça le corsaire avant de faire signe à Kutcham un peu plus loin.


      Le Mink disparut et revint quelques minutes plus tard en compagnie du prince héritier du Royaume d’Alabasta. Derrière eux, la princesse d’Hinu Town était escortée par Ned et tout ce beau monde vint à la rencontre de la délégation.


      Comme promis… Vous aviez ma parole Earlgrey.

      Votre parole ? Que savez vous de la parole et de l’honneur pirate… grogna le commandant Baahk-Teh du Royaume d’Alabasta, une main sur la poignée de son sabre.

      Restons-en là Baahk ! Payez les et ram’nez moi chez moi… Ça fait mal de l’admettre mais sans eux, les géants m’auraient sûrement bouffé... brailla le jeune prince.


      Il rejoignit les siens, le commandant pesta avant de faire signe à ses hommes et une première caisse, probablement pleine de Berrys, fut déposée aux pieds du capitaine des Sandstorm Pirates. Ce dernier laissa alors un bref instant d’intimité à Ned afin qu’il puisse dire au revoir à son amie la princesse, puis il se tourna vers elle.


      Princesse, je vous souhaite bonne route. Si d’autres troubles venaient à vous frapper, soyez assurée de notre soutien. lui lança le sablonneux en s’inclinant respectueusement.


      La jeune femme hocha poliment la tête, adressa un dernier sourire à son ami d’enfance avant de rejoindre son escorte. Et un second coffre fut déposé aux pieds du sablonneux.


      Messieurs dames, ce fut un plaisir de faire affaire avec vous.

      L’escorte se détourna et s’empressa de quitter le campement des pirates.

      Bien, il semblerait que ma mission ici soit terminée, nous mettons les voiles. Tachez de vous tenir tranquille…

      Je ne peux rien vous promettre… répondit le pirate avec un large sourire.


      L’officier eut un rictus avant de tourner les talons à son tour, laissant les pirates fraîchement délivrés de toute obligation envers les otages. Une affaire rondement menée, il ne leur restait plus qu’à partager le butin et à finir les préparatifs pour leur prochain grand voyage et les nombreux dangers qu’ils rencontreraient probablement. Cap sur le Nouveau Monde…
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