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De l'autre côté

Le Hanami Joy fendait les flots depuis plusieurs jours, et à son bord, l’ennui se fait déjà sentir.

« Eh, Jayce, j’parie que tu tiens pas la prochaine bouteille.
— Ce serait mal me connaître Braum, le perdant paie la première tournée sur Grand Line !
— Gwahaha, ça marche !
— Mais vous allez vous calmer vous deux ?! Comptez pas sur moi pour nettoyer votre vomi !
— Lenny, amène-toi ! Toi aussi tu joues !
— Je ne m’abaisse pas à ce genre de conneries.
— Ouais c’est ça, dis plutôt que tu tiens pas le coup.
— Eh ! J’ai la meilleure descente de tout Hinu Town figure-toi !
— Ah ouais ? Prouve-le !
— Vas-y envoie-moi ça !
— Shashasha ! »

A l’arrière du navire, dans les quartiers du capitaine, Ned était assis à son bureau et rédigeait quelques notes dans son carnet de bord. Il avait entamé un nouveau chapitre, intitulé « L’aventure sur la route de tous les périls ».

On frappa à la porte.

« Ned, ça y est, on voit Red Line, lança Jayce, une bouteille à la main.
— Enfin… »

L’archéologue se leva de chaise, subitement excité par la situation. Il quitta son bureau avec son frère d’armes et sortit admirer le continent rouge. Il l’avait déjà vu, plusieurs fois, mais aujourd’hui il lui porta un tout autre regard. Red Line se dressait comme un rempart infranchissable, qui ne répondait qu’aux cieux qu’il côtoyait. Les compagnons levèrent la tête, le plus haut qu’ils purent, et restèrent silencieux face à l’immensité qu’était cette montagne. Il n’y avait pas un mot dans l’air, tous songeaient à ce qui les attendait derrière elle. Une vie d’aventures ? De drames ? De dangers ? Peut-être bien les trois. Et à mesure que le navire filait vers son nouvel horizon, le mot liberté prenait un peu plus son sens.
La brume qui entourait Red Line se dissipa peu à peu, dévoilant la route qu’il leur fallait emprunter. Un courant ascendant qui se projetait jusqu’au sommet du continent, entouré d’arches qui indiquaient le chemin à suivre.

« Ned…on va vraiment grimper cette montagne ? s’inquiéta Lenny.
— On va vraiment grimper cette montagne.
— On peut pas passer par la Flaque, comme tous les gens sensés ?
— Faut faire ça au moins une fois dans sa vie !
— C’est pas un putain de parc d’attractions Braum !
— Préparez-vous, on se rapproche… »

Le Hanami Joy traversa la houle à vive allure, chaque membre à son bord avait retrouvé son poste. Lenny, Braum et Ned s’occupaient de la voile et des cordages, Jayce, en bon navigateur qu’il était, s’assurait de tenir le cap et empêchait le navire d’être emporté par les courants emmêlés qui frappaient au pied de la montagne.

« On va grimper, accrochez-vous ! »

Ils se laissèrent porter par le courant, propulsés par des forces de la nature qui pourtant contredisaient le bon sens. Un courant qui montait au ciel... Un mystère insondable qui n’était qu’un avant-goût de l’illogisme et du danger qui régnaient en maîtres derrière le mur rouge. Ils n’eurent d’autre choix que de se cramponner, de s’en remettre à leur maigre expérience de marins, et surtout, de prier. Les vents, les récifs et la houle ne pardonnaient pas. Il fallait rester droit, garder le cap coûte que coûte. La puissance du courant manqua plusieurs fois de les emporter contre Red Line, de les renverser, de les déchiqueter contre les arches, mais le Hanami Joy tint bon. Par miracle ou par volonté de ses passagers, qu’importe, il tint bon. Désormais, les cieux n’étaient plus un au-delà inatteignable ou un rêve insurmontable, ils étaient proches, dangereusement proches. Et quand les nuages s’éventrèrent finalement, et que le Hanami Joy s’envola au sommet de Red Line, l’espace d’une fraction de seconde, balancés par les vents et la gravité qui se faisait soudaine, ils purent admirer l’infinie mer qui s’ouvrait à l’horizon. Un spectacle sans nom, tant et si bien qu’ils auraient laissé volontiers leurs cœurs s’arrêter devant cette image, comme une beauté finale à admirer, un dernier regard émerveillé.

La chute fut monumentale, plus impressionnante encore que l’ascension. Ils dévalèrent Red Line à une vitesse vertigineuse, sans pouvoir contrôler une seule seconde leur descente. Ils jouèrent des cordages autant qu’ils purent pour empêcher la voile de se déchirer, du reste, ils laissèrent la gravité les guider et décider de leur sort.
Finalement, ils réussirent à garder le cap, ou plutôt, la chance les épargna d’un tragique accident. Le Phare des Jumeaux était proche, et ils éclatèrent de joie tous ensemble, se félicitèrent même de leurs talents de marins sans réaliser qu’ils n’avaient en fait rien maîtrisé.

Ici, de l’autre côté, des épaves par dizaines flottaient au pied de la montagne et donnaient au Phare un aspect menaçant. Non loin de là, le fameux Port des Jumeaux bordait le continent. Construit sur de grand pilotis, il accueillait à ses quais de nombreux vaisseaux venus d’horizons différents. Le port agité marquait là leur première rencontre avec Grand Line.

« On s’arrête au port, dit Ned.
— Il faut qu’on trouve de quoi se ravitailler, poursuivit l’homme-poisson.
— Moi, faut surtout que je décompresse ! » gueula Lenny.

Après un tel voyage, ils laissèrent leur navire se reposer aux quais et débarquèrent au Port des Jumeaux. Jayce et Braum se mirent en tête de faire le plein de victuailles avant de reprendre la mer, tandis que Lenny se dirigea aussitôt vers le premier bar du coin, bien décidée à oublier cette traversée rocambolesque de Red Line. Ned décida de l’accompagner, non pas pour effacer le souvenir douloureux de l’ascension, mais plutôt pour dénicher des informations sur la route de tous les périls, et pour ça, il n’y avait pas meilleur endroit qu’une taverne. Il ne leur fallut pas bien longtemps pour trouver un établissement tellement le coin en regorgeait. Un bar modeste sans grand intérêt, à la devanture usée par les embruns marins, comme la plupart des façades des bâtiments ici. Lenny poussa les portes battantes avec vigueur et Ned lui emboîta le pas.

A l’intérieur, l’ambiance était quelque peu…mouvementée. Trois hommes se tenaient au milieu de la salle. L’un deux agrippaient le barman par le col en lui déblatérant toutes sortes d’insultes. Autour, les clients ne bougeaient pas d’un poil, bien trop apeurés par la situation et les types qui jouaient les durs.

« De quoi tu t’mêles le vieux ? Elle a dit oui, t’as très bien entendu !
— S’il vous plaît, laissez-la tranquille ! Je vous offre ce que vous voulez, c’est gratuit !
— J’men tape de ton alcool, j’veux qu’elle m’suive, c’est tout ! »

L’homme frappa le barman en plein visage et les épaisses chevalières qu’il portait aux phalanges lui explosèrent le nez. Derrière le pauvre homme à qui on martelait la tête, une jeune femme recroquevillée pleurait à chaudes larmes. Elle portait une robe échancrée à fleurs qui lui tombait jusqu’au milieu des cuisses et une longue chevelure brune lui couvrait les joues. Les griffures qui boursouflaient son visage et les bleus sur son corps trahissaient la violence qu’elle avait récemment subie, et expliquait aussi la peur qui suintait de tous ses pores. Elle était tétanisée, respirait lourdement comme si l’horreur lui étranglait la gorge et semblait paralysée par un choc émotionnel.
La scène était suffisamment explicite, il n’en fallut pas plus à Lenny pour comprendre ce qui se tramait ici. Elle s’avança d’un pas décisif vers les trois hommes.

« Tirez-vous d’ici en vitesse. » lança-t-elle en braquant son regard brûlant sur celui qui empoignait le col du barman.
Il était jeune et grand. Son corps squelettique était en partie caché sous une épaisse veste en cuir noir dont les épaulettes saillantes étaient parsemées de petites piques argentées. Les deux hommes de main qui l’entouraient, la gueule carrée et la mâchoire en cube, étaient plus trapus, plus grands aussi. Le jeune dévisagea Lenny en affichant un regard plein d’incompréhension.

« Hein ? se contenta-t-il de répondre.
— T’as les oreilles bouchées ? Je vous ai dit de vous tirer d’ici en vitesse, j’me répéterai pas.
— T’es qui toi ? Dégage de là si tu veux pas finir dans l’même état qu’elle. »

Le coup de poing qu’elle lui décocha fut magistral. Le craquement de sa mâchoire frêle résonna à travers toute la salle et il tomba sur les fesses, sonné et humilié.

« Salope de merde ! T’aurais jamais dû faire ça ! » gueula-t-il en articulant comme il le put.

Un des gaillards s’apprêta à renvoyer la pareille à Lenny, mais la lame qui se posa délicatement à son cou le retint brusquement dans son geste.

« Tente et ta tête tombe. »

Le gaillard pâlit et déglutit en sentant le fil du sabre contre sa peau. Il recula d’un pas et ramassa son camarade.
« J’sais pas qui vous êtes, mais vous allez le regretter croyez-moi » lança le type à la mâchoire cassée.
Ils repartirent la queue entre les jambes, sachant pertinemment qu’ils ne faisaient pas le poids. Le barman reprit son souffle difficilement, aidé par la jeune fille qui venait de sécher ses larmes. Elle lui essuya le nez avec un torchon, puis l’aida à se remettre d’aplomb.

« Merci, Sam.
— C’est pas moi que tu dois remercier, ils auraient réussi à t’emmener de force si ces deux-là n’étaient pas intervenus. C’est eux que tu dois…mais…où sont-ils passés d’ailleurs ? »

Lenny avait quitté l’établissement, furieuse. Elle marchait vite et Ned peinait à suivre son rythme effréné.

« T’avais pas envie de boire ?
— Plus maintenant.
— C’était quoi cette intervention ? T’es devenue altruiste où je rêve ?
— C’était rien, fallait que je me défoule.
— Lenny…
— Hm… C’est juste que… des scènes comme ça, j’en ai vu des dizaines à l’époque où je bossais dans un tripot à Hinu.
— Des scènes comme ça ?
— Des types qui prennent un malin plaisir à user de leur force pour prendre l’ascendant sur des filles. Des types qui se croient tout permis, qui croient que tout leur est dû. J’en ai vu trop, des pauvres filles, parfois à peine en âge de raison, écrasées mentalement et physiquement par des mecs sans couilles et incapables ensuite de reprendre leur vie en main à cause des traumatismes qu’elles ont vécus.
— Je vois. T’as réussi à déduire ça rapidement je trouve.
— Je t’ai dit, j’en ai trop vu.
— Hm. Bon, et on fait quoi maintenant ? J’avais besoin d’infos moi à la base. »

Une main sur son épaule l’obligea à faire volte-face. Il dévisagea l’homme qui venait de l’interpeller et son regard lui fit comprendre que son geste n’était pas le bienvenu. L’homme retira sa main d’un réflexe quelque peu apeuré et se racla la gorge. Il était de taille moyenne, portait un haut-de-forme noir et élégant comme le reste du costume qu’il présentait et remontait ses lunettes rondes frénétiquement.

« Euh. Bonjour.
— Hm ?
— Je vous ai vu dans le bar, là.
— Et donc ?
— C’était…impressionnant.
— Si vous le dites.
— A vrai dire…j’aurai besoin de vos services.
— Nos services ?
— Les types à qui vous vous en êtes pris dans le bar, ils font partie d’une bande de maraudeurs qu’on appelle les Sang-Noir. Ce sont à la base des pilleurs d’épaves, mais depuis quelque mois ils font pression sur les capitaines de navires les moins…répondants. Ils veulent qu’on leur paie une taxe de plusieurs millions pour pouvoir nous laisser reprendre la mer. Donc…je me dis que des mercenaires comme vous…
— On est pas des mercenaires. Débrouillez-vous, on a autre chose à faire. »

Ned coupa court à la conversation et se retourna, légèrement agacé d’avoir été dérangé pour des broutilles.

« Je vous en prie, insista l’homme. Je vous paierai grassement s’il le faut, mon équipage et moi devons absolument retourner à Karantane ! »

Le pirate s’arrêta brusquement, figé par les mots de l’inconnu. Il fit volte-face de nouveau et observa son interlocuteur de la tête aux pieds.

« Vous avez bien dit Karantane ?
— Euh oui, poursuivit l’homme, surprit qu’on le reprenne sur cette information en particulier. Notre présence à Karantane est capitale, nous avons d’importants projets à mener là-bas, c’est pourquoi nous devons absolument partir d’ici. »

Ned resta muet quelques instants, occupé dans ses pensées. Le silence fut rapidement brisé par l’arrivée de Jayce et Braum qui débarquèrent de manière impromptue, les bras chargés de sacs et de tonneaux.

« S’passe quoi ici ? s’amusa Braum.
— Tais-toi un peu Braum tu veux ? soupira Lenny.
— Qui est cette personne ? » demanda Jayce, dressé à côté de l’homme au haut-de-forme.

L’inconnu déglutit et recula d’un pas en observant le gigantesque requin se tenir près de lui.

« Vous pouvez nous emmener à Karantane ? lança subitement Ned.
— Vous y emmener ? s’étonna l’homme.
— Ned, Karantane, ce n’est pas là que…
— Si, c’est là que ma mère a été vendue en esclave. »

Le simple fait de prononcer cette phrase lui tordit le cœur, mais il s’efforça de rester impassible. Pour la première fois depuis qu’il l’avait perdue, la chance semblait lui sourire. Cet homme face à lui incarnait l’opportunité de sa vie, une main tendue à saisir, maintenant ou jamais.

« Répondez-moi. Est-ce que vous pouvez nous emmener à Karantane ?
— Eh bien oui, tout à fait. D’autant plus qu’une escorte ne serait pas de refus je l’admets. Mais comme je vous l’ai dit…
— Dites-moi simplement où se trouvent ces Sang-Noir, coupa Ned.
— Ils occupent un entrepôt désaffecté près des quais.
— On vous suit. »

Ni une ni deux, ils se hâtèrent en direction des quais, progressant d’un pas vif à travers le port. Ils ne mirent pas longtemps à trouver le quartier général des fameux Sang-Noir. Un vaste entrepôt abandonné, aussi sordide que défraichit. Une grille découpée à la pince marquait l’entrée, l’homme au haut-de-forme indiqua au reste du groupe qu’ils venaient d’arriver à destination. Il s’arrêta devant le trou béant au milieu du grillage, effrayé à l’idée d’y pénétrer en premier. Il fut devancé par les pirates qui ne considérèrent même pas le potentiel danger qui les guettait.
L’entrepôt était grand ouvert et donnait directement sur les quais et l’océan. Les embruns marins apportaient une certaine fraîcheur à l’endroit, ainsi qu’une odeur saline qui se mêlait à l’odeur de la pierre, de la poussière et du tabac froid. Une vingtaine d’hommes et femmes squattaient le hangar, l’alcool coulait à flots et on entendait rires et discussions à n’en plus finir. La fête s’interrompit brusquement lorsque les maraudeurs se retournèrent vers les invités indésirables.

Ned s’alluma une clope et s’avança de quelques pas.

« Tu veux que je m’en occupe ? lui demanda Braum.
— Non, t’embête pas, ce sera vite réglé. »

Les maraudeurs se regardèrent entre eux, comme pour réaliser ensemble ce qu’il était en train de se passer.

« Le navire de cet homme-là partira d’ici quelques heures, s’exclama Ned en pointant du doigt le type au haut-de-forme. Vous allez le laisser reprendre la mer sans rien exiger.
— Bahahahaha ! Je peux savoir qui t’est ? Et de quel droit tu te permets de nous donner des ordres ? lança un des voyous affalé dans un fauteuil.
— Boss ! Boss ! C’est lui et la fille là qui s’en sont pris à moi tout à l’heure, faut les crever ! »

Le « Boss » se leva de son siège et s’avança vers le sabreur. Quelques-uns de ses camarades l’imitèrent et l’entourèrent, armés d’armes rudimentaires mais suffisamment efficaces pour envoyer quelqu’un dans l’autre monde.
« Ici on est sur Grand Line mon pote, darda le chef des maraudeurs. Faut que t’apprennes à rester à ta place. »
Un des Sang-Noir munit d’une batte de baseball cloutée s’avança en ricanant et tenta de frapper Ned en pleine figure. La batte fut tranchée en deux en un éclair, sous les yeux ébahis de son porteur qui eut à peine le temps de réaliser qu’il venait de perdre son arme qu’un coup de manche à l’arrière du crâne l’assomma. Les autres voyous observèrent muets leur camarade s’effondrer avant de se jeter éperdument sur l’invité indésirable.

Nez, mâchoire, crâne, gorge, plexus, tout y passa. En un rien de temps, ils finirent tous au tapis, sonnés, le souffle coupé, sans avoir pu ne serait-ce qu’effleurer leur adversaire. Leur chef resta coi, abasourdi par ce qui venait de se passer. L’orgueil, l’incompréhension et la stupidité le poussèrent à attaquer à son tour. Il fit virevolter sa machette autour du pirate, frappant l’air de toutes ses forces. Les enchainements étaient lourds et gauches et perdaient de leur conviction à mesure que les esquives aisées du jeune homme se multipliaient.

Ned termina sa clope et l’écrasa entre les yeux du bandit. Il cria, se tordit de douleur, fit preuve d’une faiblesse que sa carrure ne laissait pas penser. Mais sa fierté reprit le dessus et le mena tout droit à la mort. Il vociféra quelque chose, s’emplit de colère, et frappa désespérément. Ned fit un pas de côté et sépara sa tête de ses épaules.

Les Sang-Noir se figèrent d’effroi. Derrière la scène, l’homme au haut-de-forme se retint de vomir. La sueur qui dégoulinait le long de ses tempes trahissaient sa stupéfaction. A côté de lui, bras croisés, Braum l’observait du coin de l’œil.

« Vous pensiez qu’on était des enfants de chœurs ? »

Il déglutit et ravala les remontées qui grimpaient dans sa poitrine.

« Non. Mais je préfère juste vous savoir de mon côté. »

Ned essuya sa lame sur le corps sans tête du chef et la rangea dans son fourreau. Il tourna les talons et s’adressa aux Sang-Noir sans les regarder.

« Le navire de cet homme part bientôt et le mien aussi. N’essayez pas de les arrêter. »

Personne n’osa tenter quoi que ce soit. Les Sang-Noir se contentèrent de les laisser partir, sans dire mot. Celui à qui Lenny avait brisé la mâchoire pesta un moment, voulut en découdre, mais ses camarades le retinrent, de peur qu’il finisse comme leur chef.

Le groupe quitta l’entrepôt rapidement. L’homme au haut-de-forme avait du mal à oublier ce qu’il venait de voir, mais était encore plus sidéré de constater que ceux qui l’accompagnaient ne semblaient pas accorder la moindre importance à ce qui s’était passé, comme si cet évènement n’était qu’une anecdote parmi d’autres.

Finalement, ils rejoignirent les quais. L’homme au haut-de-forme retrouva son équipage et son vaisseau, un imposant galion à trois mâts qui arborait une boussole sur ses voiles. Après des salutations expéditives, et des remerciements de la part de l’homme au haut-de-forme, ils embarquèrent respectivement dans leur navire et hissèrent les voiles avec une direction en tête : Karantane.

Ned se rapprochait d’elle, il le sentait. Quelques semaines de navigation les séparaient tout au plus et bientôt, il pourrait de nouveau la serrer dans ses bras.

« Bientôt… »
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