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Le début d'une aventure [pv: Ashlinn]

Le grand jour était enfin là ! Le début de l’aventure ! La route vers la découverte, le dépassement de soi, l’intrigue et peut-être même l’amour !
Ce matin-même mon supérieur de Shell Town venait m’informer qu’une toute récente capitaine arrivait sur l’île et souhaitait former un équipage. Je revoyais encore son regard franc et si sérieux derrière son vieux bureau de bois, tenant mon dossier dans ses gros doigts boudinés. Cela faisait plusieurs années maintenant que j’avais commencée ma formation dans la Marine, sous son commandement. Même s’il avait toujours été immensément bourru et stoïque, il n’était pas difficile de déceler sa satisfaction à chacun de ses soupires. Depuis son bureau aux vitres assombries par des volets éternellement mi-clos. Il tenait mon dossier dans ses mains, ses doigts usés par le temps et le sel de la mer arpentaient l’encre déposée sur le papier blanc :

« Lieutenant Emerald, » m’avait-il dit, « il se trouve que vos notes exemplaires à chaque examen soit parvenues jusqu’à de plus hautes oreilles. Une capitaine nouvellement promue arrive et elle cherche à monter un équipage. Son nom est Ashlinn Widdershins. Cela vous dit-il quelque chose ? » Je fis non de la tête sans l’interrompre. « Une ingénieure talentueuse sous la coupe du Vice-Amiral Ethan Levi. Elle s’est notamment fait remarqué il y a peu lors d’évènement à Punk Hazard. » Ce nom ne me disait rien non plus mais il ne s’y attarda pas. « A partir d’aujourd’hui vous ne faites plus partit de mes effectifs. Cependant je vous apprécie, vous êtes un bon élément pour le gouvernement. Ne me décevez pas Lieutenant. Bonne chance » en me tendant mon dossier. Ce fut avec la gorge nouée que je le saluai, bien droite avant de tourner les talons, parfaitement incapable de ne pas sourire.

La réaction de mes parents fut plus délicate le soir venu. Bien entendu ils étaient immensément fiers pour moi, si fier de leur fille, mais également triste car en fin de compte l’oisillon quittait le nid. Hey vingt-quatre ans quand même ! Beaucoup avaient prit leur indépendance plus tôt. En fin de compte nous avons passé la soirée à discuter, à faire mon sac tous ensemble, papa qui racontaient des anecdotes sur son passé de marin baroudeur, puis un film tous les trois serrés dans le petit canapé du salon.

« Qui était cette Ashlinn ? Est-ce que je serais bien traitée ? L’hygiène sur un navire perdu en pleine mer étant rarement aussi efficace que sur terre, est-ce que je ne risquais pas d’avoir des soucis ? Le sel rouille facilement le métal paraissait-il, alors il était encore plus important de faire attention. »

Beaucoup de questions, de sujets, d’interrogation auxquelles je n’avais pas de réponse. Nous étions tous les trois immensément stressés, bien que pour mes parents cela tende plus vers l’inquiétude, et l’excitation pour moi.

La nuit ne fut pas du tout reposante, j’étais si excitée qu’il fût impossible de fermer les yeux, des centaines de question se bousculaient dans ma tête et aucune ne trouvait la moindre réponse. Qui était cette femme ? Comment réagirait-elle à mon arrivée ? Qui d’autre formera ce mystérieux équipage ? Où irons-nous et que ferons-nous ?
Comme à chaque fois que je n’arrivais pas à dormir je grimpais sur le toit pour observer les étoiles. Si belles, si lointaines, si libres, si sublimes. Un jour je pourrais me targuer d’être comme elles …

Le lendemain matin, alors que le soleil s’extirpait difficilement de l’horizon, j’étais sur le quai à observer la ligne éternelle du globe. Un fusil à l’épaule, le sac sur l’autre, l’estomac noué par l’inconnu tandis qu’autour de moi les navires du port allaient et venaient au gré des vagues.
Malgré la joie il restait toujours une petite part de peur, la peur de ne jamais les revoir, la peur de ne plus pouvoir revenir, la peur de les décevoir aussi. Qui pouvoir savoir ce qu’il se passerait une fois là-bas ? A part les étoiles bien entendu.
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Widdershins
Ash

Le début d’une aventure

Une prétentieuse coque de noix trônait avec majesté aux abords du quai auquel il était amarré. C’était une caraque du bleu caractéristique de la marine. Ses trois-mâts n’attendaient qu’à être déployés pour prendre le large. Nous n’avions pu le baptiser, n’étant pas son première propriétaire ni même son mécène. Il répondait au sobriquet de La Tempête cobalt. Cela lui allait bien.

Depuis la promenade du port, nous l’observions les bras croisés, Électron assis à un pas devant nous. Nous étions fière de cette avancée dans la carrière que nous comptions mener. Bien vite, un martèlement de talons nous parvint et s’arrêta à notre hauteur. Nous n’avions pas besoin de tourner la tête pour deviner que Naoko étudiait comme nous ce navire à notre gauche.

— Aussi resplendissant que dans ton imagination ? nous demanda-t-elle, une certaine gravité dans la voix.

— Nous serions presque déçue en vérité, nous l’avions rêvé un peu plus « scientifique », un reflet de notre parcours dans l’ingénierie. Mais il fera très bien l’affaire. Et toi ? Prête à nous céder ta liberté ? nous la taquinâmes.

Son éternel coup de canne dans les jambes nous atteignit encore une fois, nous sourîmes à ce contact.

— Tsss, tu le sais pertinemment bien, la barbare.

C’était devenu une farce entre nous, ce terme. Bien qu’elle ne le pensât plus le moins du monde, elle nous l’assénait quand nous l’agacions. Mais c’était d’ordinaire fait avec complicité. Soudainement, une autre présence se fit sentir sur notre droite. Grâce à son tempérament discret, il nous avait surprise lorsque il ouvrit la bouche.

— Vous êtes sûr toutes les deux que vous me voulez toujours dans cette entreprise ? hésita Tric un instant en contemplant lui aussi la nef.

— Nous n’aurions pas demandé à ce que vous l’intégriez si ce n’était pas le cas, McGuffin. Il nous faut un médecin et vous êtes tout indiqué pour ça.

Il nous regarda profondément, une multitude de sentiments irradiait de ses iris, mais nous sentions une certaine reconnaissance y rayonnait plus intensément que le reste. Bien vite, un vivat se fit entendre autour de nous. Les divers matelots sous nos ordres respectifs étaient arrivés et commençaient à charger paquetages et vivres sur notre navire. D’un hochement de tête complice à ma meilleure et mon nouvel ami, nous suivîmes l’exemple de nos marins et nous embarquâmes à bord la Tempête colbat.

Une bonne demi-heure passa, que nous avions tout prit pour nous approprier les lieux, nous demandâmes un rassemblement sur le tillac. Une foule se réunit près de la porte du château arrière de cette caraque. Nous les observâmes depuis la hauteur du gaillard, les coudes fermement ancrés sur la balustrade. Naoko, appuyé sur sa canne, méditait sur la bande de loups de mer, tandis que Tric regardait l’horizon d’un air grave.

Ces braves gens, nous avions passé une semaine entière à les auditionner. À la suite d’avis de recrutement que nous avions fait circuler, une centaine de personnes s’était amassée devant la taverne où nous avions élu notre quartier général provisoire. Il nous fallut ces sept jours pleins pour tous les rencontrer, écouter leurs motivations, les laisser lister leurs compétences.

Sur les cent marins, nous en avons trié cinquante sur le volet. Cette troupe se composait d’hommes et de femmes volontaires. D’ingénieurs et de médecins formés à travers les différentes facultés de la Marine. De soldats habitués au maniement d’un bateau. Nous étions toutes les trois satisfaites de ceux que nous avions réunis.

Le seul point noir qui venait entacher le tableau demeurait dans le fait que nous n’avions pas pu offrir le poste de seconde à Naoko. On nous avait obligée de choisir parmi un lot de recrues potentielles autre. Nos supérieurs ne voulaient pas que nous fassions du favoritisme. Aller savoir pourquoi. Notre attention s’arrêta sur une belle jeune femme. Ses états de services s’avéraient excellents, sa hiérarchie contente d’elle.

Ironie du sort, elle se trouvait beaucoup plus gradée que nous sur une échelle absolue. Qu’importe, nous le désignâmes quand même, d’une part pour son côté cyborg que nous nous ferions un plaisir d’entretenir, mais aussi pour le défi que cela pouvait représenter d’obtenir le respect d’une « autorité ».

Elle était pour l’instant mobilisée sur Shell Town, une petite île d’East blue. Nous avions donc notre destination première. Après quelques instants perdus dans le vague à réfléchir sur la situation, nous revînmes au présent et vîmes cinquante pairs d’yeux attendre les ordres ou un mot de notre part. D’un ton que nous voulions solennel, nous prîmes la parole.

— Laborantins ! Merci d’avoir répondu à l’appel que nous avons lancé ! Cela nous touche particulièrement. Nous n’aurions jamais imaginé que vous seriez tant, surtout au regard de nos sorties récentes de l’académie. Mais fort de notre expérience mutuelle hors du commun à Punk Hasard avec le Médecin principal McGuffin ici présent, nous serions honorés de vous conduire vers un destin glorieux. Et nous avons pleinement confiance dans les capacités de la Chimiste principale Kurogane, notre meilleure amie, pour pouvoir vous diriger avec justesse et efficacité.

Nous avions entonné ce début de discours en nous déplaçant lentement près de la balustrade. Quand nous avions évoqué les noms de nos officiers, nous tapâmes l’épaule de Tric et saisîmes Naoko sous un de nos bras.

Notre trio voulait renvoyer une image de hiérarchie soudée et c’était un moyen comme une autre que les démonstrations tactiles pour montrer une certaine proximité entre nous. Nous travaillerons au quotidien pour remplir ce rôle de notre mieux. Une fois notre souffle reprit, nous poursuivîmes.

— Nous aimerions vous rappeler que nous sommes tous ici présente dans un équipage scientifique. En plus de notre vocation à protéger les citoyens de notre monde, nous vaguerons à la recherche d’innovations techniques et intellectuelles. Restez donc à l’affût de la moindre idée, du moindre concept qui vous semble intéressant à étudier. L’océan est vaste, c’est une incroyable opportunité d’apprendre !

Un triomphe surgit de la foule en contrebas. Des mains se levèrent pour venir saluer nos dires. Force exclamations de joie et d’excitation filèrent vers les cieux, nous portant, nous l’espérions, sous un bon auspice.

Finalement, Naoko quitta notre étreinte, non sans nous faire un clin d’œil au passage, et s’avança avec assurance pour prendre à son tour la parole. Elle empoigna le bastingage et attendit encore quelque instant, laissant ainsi la liesse se propager un peu, avant d’interrompre nos hommes d’un puissant coup de canne sur le plancher du gaillard.

— Merci, capitaine, un formidable discours. Je partage également ce sentiment merveilleux d’épanouissement pour avoir notre chance de nous lancer dans cette aventure. Naviguer avec vous seras un honneur, déclama-t-elle avec légèreté, mais gravité, avant de se saisir de son monocle et de le nettoyer pour enfin reprendre réellement d’une voix dramatique tout en le replaçant sur son œil. Pourtant nous serons intransigeant. Nous vous avons sélectionné pour vos compétences et votre sérieux. Tout manquement au règlement, tout piètre comportement sera puni avec inclémence. Nous ne tolérerons pas toute rébellion, sous n’importe quelle forme. Mais nous ne sommes pas sans cœur pour autant. Toutes plaintes formulées, tous ressentiments seront entendus et traités avec attention. Au moindre problème de votre côté, venez nous consulter et nous tâcherons de trouver une solution adéquate. Nous n’avons nullement le désire que notre collaboration se base sur une mauvaise communication ou sur une piteuse gérance de notre part. Alors, de grâce, épargnons-nous tous ce genre de désagrément.

La compagnie l’avait écouté avec intérêt, presque suspendue à ses lèvres tant Naoko savait captiver son auditoire. Nos subordonnés eurent un peu de mal à réaliser qu’elle avait terminé sa part de discours. Ils commencèrent à ciller, à se dévisager les uns les autres, comme si la magie se mourait, et ignoraient comment réagir. Pourtant un respect incommensurable rayonnait d’eux. Pour surfer sur cette vague et profiter de leur calme apparent, Tric épilogua lui aussi.

— En vérité, je ne serais rajouter plus à ce qui a été dit. C’est un privilège que d’être ici. Je ne pourrais jamais être plus reconnaissant envers le capitaine Widdershins pour m’avoir pris avec elle et me confier ce poste au sein de son bateau, il nous regarda et nous fit un signe de tête pour nous remercier encore une fois. C’est avec humilité que j’accepte cette responsabilité. Vos vies étant entre nos mains, et particulièrement les miennes en cas de blessure, je vous fais la promesse de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour vous garder en un seul morceau. Parmi vous, nous avons choisi des médecins, il est évident que vous serez sous mes ordres. La partie ingénierie sera attribuée à Ashlinn, tandis que le reste répondra à Naoko. Mais en fin de compte, nous sommes tous les trois vos supérieurs.

A la fin de ce troisième discours, qui s’accordait bien avec le caractère discret de McGuffin, nos gars applaudirent d’approbation. Nous avions dû arriver, à nous trois, à les fédérer, à les inspirer. Il nous incombait donc de maintenir ainsi le moral des troupes. Nous ne bougeâmes pas d’un pouce, appréciant un tantinet ce bain d’acclamation. Pourtant, nous ne pouvions perdre plus de temps que cette dernière demi-heure. Alors nous ordonnâmes enfin de lever l’ancre.

— Bien, assez atermoyer ! Il est l’heure de partir. Qu’on largue les amarres ! Déployez également le moindre centimètre carré de voiles, nous prenons le large !

A l’énonciation de ce commandement, il ne fallut pas bien longtemps pour que les laborantins se mettent en branle. Nos loups de mer filèrent chacun à un poste bien défini et s’évertuèrent à permettre à notre bateau de rejoindre la haute mer.

Une heure plus tard, nous étions à 6 milles nautiques de notre point d’origine, tout semblait aller pour le mieux. Cela serait triste si cela n’était pas le cas. Cependant que Naoko et Tric prenaient possession de leurs quartiers respectifs, nous nous délassions dans notre propre chambre de capitaine.

Elle était spacieuse, comportait un bureau de travail, un lit confortable et quelques rangements sommaires. La baie vitrée du château permettait d’avoir une vue dégagée sur l’horizon. Une caractéristique plus que bienvenue. Nous avions demandé à ce qu’un panier pour Électron soit installé dans nos appartements pour son bien-être.

Nous repensâmes à notre prochaine destination. Cette Lucy Emerald, s’intégrera-t-elle facilement à notre équipage ? Nous l’espérions. Après avoir soufflé une bonne fois afin d’expulser notre tracas, nous nous assîmes à notre bureau et ouvrîmes un cahier. Tout indiquait qu’il était judicieux de commencer un carnet de bord.




Notre voyage jusque Shell town dura une semaine. Rien de bien compliqué, cela dit. Nous passâmes par le réseau Mariejoan pour changer de mer. Nous avions fait escale au G0, nous rappelant, à Tric et nous, notre première rencontre dans une taverne de la base. Nous avions débarqué sur la côte nord de l’île, dans l’un des nombreux ports contrôlés par la marine, sur les coups de midi.


Nous avions rendez-vous avec un certain « Instructeur Wake » à la caserne principale de la ville. Une fois les amarres attachées et la passerelle pour la promenade déployée, nous confîmes les reines du navire à Naoko et laissâmes Électron à bord.

Je ne voulais pas l’exposer à la cité, pour le peu de temps que nous allions y rester, cela n’en valait pas la peine. Après lui avoir donné une caresse en dessous de la mâchoire, fait un clin d’œil à notre meilleure amie, nous débarquâmes.

En demandant notre chemin à une paire de badauds accoudés au comptoir d’une cabane mobile vendant du vin doré, nous rejoignîmes bien vite les baraquements. En qualité de nouveau capitaine, nous avions jugé que porter la chemise réglementaire des marines n’avait plus aucun intérêt.

Dès lors, nous marchions dans nos habits habituels, notre sempiternelle veste rouge par-dessus un débardeur blanc et noir et nos braies lignées. Les seuls signes distinctifs de nos fonctions reposaient dans nos lunettes de soudure visées sur notre crâne et l’écusson de notre statut cousus sur nos manches courtes.

Nous passâmes la porte d’entrée sans difficulté, mais nous fîmes arrêter bien vite par une recrue en faction. Il devait servir de réceptionniste pour les habitants qui arrivait tantôt porter plainte, tantôt prendre des renseignements, ou bien encore présenter leurs respects.

— Qu’est-ce que je peux pour vous ? nous demanda-t-il d’une voix égale, sans vraiment nous regarder

— Capitaine Ashlinn Widdershins, nous répondîmes sur le même ton.Nous venons rencontrer l’officier Wake. Nous avions convenu par Den Den que nous avions choisi la Lieutenante Lucy Emerald comme seconde.

— Mes excuses, je n’avais pas réalisé, s’ébroua-t-il en entendant notre titre, mais en tiquant bien malgré lui face à notre façon de parler. Il doit vous atteindre dans son bureau. Je vais aller le prévenir.

Il trottina de son comptoir à un couloir plus loin et revient quelque instant plus tard, nous invitant à entrer dans le bureau de l’instructeur.

En passant l'huis, nous contemplâmes un homme d’une indéniable stature imposante, pourtant vieillissante. Ses cheveux grisonnaient et devenaient plus épars, son front se ravinait avec les ans. Il ne devait être proche de la retraite.

Il compulsait un dossier, sûrement en rapport avec sa formation. Il nous fit attendre ainsi un petit moment, certainement d’une théâtralité calculée pour montrer qu’il était le maître des lieux. Nous rentrâmes dans son jeu et patientâmes. Il finit par nous gratifier d’un sourire plein d’aménité.

— Capitaine Widdershins, bienvenue. J’espère que vous avez fait bon voyage. Je ne vois pas la lieutenante Emerald avec vous, ne vous avait-elle pas rejoint sur le port ?

— Mes respects, instructeur, nous répondîmes avec un ton affable tout en serrant la main qu’il nous tendait.Une traversée sans encombre, ni pirate, ni mauvaise auspice, un beau ciel bleu. Quoi de plus encourageant pour notre baptême de l’eau ? En effet, nous n’avons pas rencontré notre future seconde, nous n’aurions pas pu la rater pourtant. La photo de son dossier était assez explicite. Y aurait-il eu méprise ?

L’officier plissa les yeux à son tour. Rien de plus normal, c’était toujours une surprise la première fois que l’on nous entendait parler. Il allait poursuivre quand on frappa à la porte. Il invita la personne derrière la battante à entrer. C’était le même soldat qui nous avait accueillie. Il prétendait que Lucy s’était présentée, inquiète. La rencontre s’en trouvait désormais fatidique.



Dernière édition par Ashlinn Widdershins le Sam 31 Déc 2022 - 15:54, édité 4 fois
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Debout donc sur le quai, à observer les navires aller et venir, les divers équipages s’organiser dans un vacarme inaudible ou encore des ordres fuser plus rapidement que les balles d’un fusil. Le port était un endroit vivant, où rien ne restait longtemps à sa place, hormis quelques caisses en attente de chargement tout ici baignait dans une atmosphère vive et énergique. Tout sauf moi. Car malgré les minutes d’attente, rien n’y fit. Aucune trace de cette Ashlinn, malgré la foule entrant et sortant du port, je ne vis aucune femme ressemblant à la minuscule photo qui accompagnait le document officiel.
Progressivement les questions s’amoncelèrent dans mon esprit. Était-ce la bonne date ? Le bon horaire ? Le bon lieu aussi ? Pourtant il était difficile de se tromper, il n’y avait qu’un seul port à Shell Town et le reste était inscrit noir sur blanc à la surface du papier recyclé dans lequel était constitué l’ordre de recrutement. Tout ceci n’avait donc aucun sens, à moins qu’effectivement nous nous soyons loupé mutuellement, passant l’une à côté de l’autre sans se croiser.

Bientôt trente minutes d’attente, je me pinçais les lèvres d’impatience, tiraillée par le doute. Un dernier regard sur l’horloge suspendue à la façade d’un des plus grands hangars du port et je me décidai à tourner les talons. Il y avait définitivement un problème dans ce rendez-vous, et la solution ne pouvait se trouver qu’au QG.
D’un pas décidé je rentrai rapidement, ignorant qui pouvait être sur mon chemin jusqu’à passer la porte et entendre depuis l’autre bout du couloir l’officier responsable prononcer le nom de la scientifique.

« Capitaine Widdershins, bienvenue. J’espère que vous avez fait bon voyage. Je ne vois pas la Lieutenante Emerald avec vous, ne vous avait-elle pas rejoint sur le port ? »

Impossible de ne pas lever les yeux au ciel face à l’absurdité de la situation. De toute évidence nous nous étions simplement croiser sans se reconnaitre.
J’accélérai le pas mais un soldat m’arrêtai en pleine course, demandant l’objet de ma visite. Soupirant sans le dissimuler une seconde, je lui fis un très bref résumé qu’il alla ensuite rapporter en me laissant là, sur le carreau, à attendre l’autorisation pour entrer dans ce bureau mal fermé.
Le regard fixé sur la poignée, patientant en silence comme une prédatrice guettant sa proie, le signal à peine retenti j’étais déjà en train de faire tourner les gons, honteuse d’avoir loupé le rendez-vous.

« Lieutenante Emerald monsieur. » Fis-je aussitôt au garde-à-vous. « Toutes mes excuses je n’ai pas réussi à reconnaitre le Capitaine au milieu de la foule. Cela ne se reproduira pas. »

Une affirmation si solennelle que cela dit sourire le responsable. Il se leva de son bureau et indiqua de me calmer, qu’il n’y avait pas de mal car après tout il fallait de toute façon revenir le voir pour signer tous les documents et clôturer les derniers détails. Mon regard pivota alors sur la Capitaine en question. Une femme plus musclée et plantureuse que moi, avec des cheveux roses lui tombant sur les épaules et un tatouage sur la pommette gauche pour le chiffre 6 dans un alphabet oublié. Une scientifique. Une ingénieure surtout et bien moins gradée que moi. Mais ses derniers exploits en mer expliquaient peut-être cet écart.
Le responsable frappa son bureau du plat de la main comme il avait l’habitude de le faire quand l’attention de ses ouailles lui échappaient.

« Bien, maintenant tout est bon je vais vous laisser faire connaissance. Lieutenant nous venons de recevoir votre Gyropose d’ailleurs, dans cette boite, comme quoi hein. Si vous avez de moi je serais avec les nouvelles recrues, et sinon je vous souhaite à toutes les deux une bonne chance. »

Après quoi il sortit de son propre bureau et nous laissa seules à l’intérieur, dans le silence. J’en profitai pour récupérer le colis fraichement arrivé et souris à celle qui était dorénavant ma Capitaine.

« Hum, et bien enchantée Capitaine. Je suis désolée de ne pas vous avoir reconnue … Vous constituez un équipage donc ? Je n’ai que très peu d’expérience en mer mais j’apprend très vite. Si vous avez eu accès à mon dossier vous devez déjà être au courant de plusieurs choses à mon sujet. » Tel que ma situation de cyborg, par exemple. « Puis-je vous poser une question délicate ? C’est au sujet des grades. Est-ce que cela ne posera pas un problème avec le reste de reste de vos membres, que l’une de vos soldates soit plus haute gradée ? Non pas que je le prenne mal, il en a été décidé ainsi et je vous serais loyale et dévouée jusqu’à la mort Capitaine. »
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Widdershins
Ash

Le début d’une aventure

Une certaine solennité s’échappait d’elle quand elle entra dans le bureau de son ancien officier. En effet, rien de grave n’avait été commis. Après tout, le port s’en trouvait bonder par cette heure. Nous nous dévisageâmes toutes deux quelque instant. C’était une jolie jeune femme, à la chevelure tout aussi atypique que la mienne. Une couleur particulière, comme celle de ses prunelles.

Sa tenue sortait également de l’ordinaire pour une marine, laissant d’ailleurs apercevoir ses changements mécaniques, son grade de lieutenant lui permettait ce genre d’extravagance. La photo de son dossier ne lui rendait aucunement justice. L’officier Wake frappa sur son bureau pour nous imposer la réalité à nouveau, et nous tendit un presse-papier surmonter de documents à signer.

Il se retira juste après, nous abandonnant pour la première fois seules ensemble, entre capitaine et seconde. Tandis qu’elle récupérait son paquet, nous parcourions d’un œil ce que nous tenions. Nous nous saisîmes d’un stylo sur le meuble de l’ex-supérieur de Luy Emerald, dont la charge nous incombait désormais.

— Hum, et bien enchantée Capitaine. Je suis désolée de ne pas vous avoir reconnue… Vous constituez un équipage donc ? Je n’ai que très peu d’expérience en mer mais j’apprends très vite. Si vous avez eu accès à mon dossier vous devez déjà être au courant de plusieurs choses à mon sujet.

A ses salutations tout aussi sérieuses que son caractère le supposait, nous n’eûmes pour tout réponse que de relever la tête de nos papiers, de lui tendre la main et de lui faire un clin d’œil.

— Le plaisir est partagé. Mais, ne vous en tenez pas tant rigueur. Nous avons nous-même fait preuve de distraction sur les quais. La foule environnante n’aurait même pas permis à un chat de retrouver ses petits, alors vous pensez bien que deux personnes ne s’étant vues qu’en photo de 2 cm de haut, cela aurait été difficile. Concernant votre dossier, il était effectivement fait mention de vos réparations structurelles. C’est une chance pour vous, c’est un domaine qui nous est familier. Nous pourrons réaliser la maintenance de vos appareils.

Le point qu’elle souleva ensuite se révéla pertinent. La différence de titre aurait pu devenir un obstacle pour beaucoup, mais cela représentait un défi pour nous.

— Puis-je vous poser une question délicate ? C’est au sujet des grades. Est-ce que cela ne posera pas un problème avec le reste de vos membres, que l’une de vos soldates soit plus haut gradée ? Non pas que je le prenne mal, il en a été décidé ainsi et je vous serais loyale et dévouée jusqu’à la mort, Capitaine.

— C’est justement cet écart de titre qui justifie votre présence à notre bord. De toutes les candidatures qui nous ont été imposées, vous vous êtes révélée la plus intéressante. Du reste, les galons de la régulière et de la scientifique possèdent un système différent. Entre l’équivalence de caporal qui est la nôtre, et votre statut de lieutenant, il n’existe qu’une seule promotion pour nous tandis que vous êtes sûrement passée par d’autres. Notre équipage est parfaitement au courant de la situation, et fort heureusement, ce n’est pas un cas isolé. Ils sauront s’adapter. Nous attendons beaucoup de vous, lieutenante Emerald. Pour l’heure, suivez-nous.

Nous sortîmes, poussant la porte de notre dos tout en signant la liasse de papier sur le porte-bloc. Une fois notre parafe apposé à tous les endroits requis, nous les tendîmes au réceptionniste avec pour instruction de les remettre à l’officier Wake.

— Au fait, nous espérons que vous n’avez pas peur des chiens, nous lâchâmes à notre nouvelle subordonnée un peu taquine. Notre compagnon se promène souvent sur le tillac. Il vous ressemble. Nous l’avons nous-même sauvé d’une mort certaine en le cybernétisant. Et appelez-nous Ashlinn. Capitaine Widdershins, ça ferait trop pompeux.

Et nous nous en fûmes. Sortir du bâtiment produisit un effet salvateur. Nous avions hâte de retourner sur les flots et de rejoindre West blue. La nouvelle Ohara nous attendait. Nous prîmes la tête de la marche et guidâmes la lieutenante vers notre navire. La Tempête cobalt mouillait toujours au même endroit. Des vivats résonnaient depuis le bord jusqu'au ponton où il était amarré.

Nous invitâmes notre main droite à grimper sur son pont avant nous. Une fois en haut, nous découvrîmes les hommes qui s’amusaient, chantaient, et devisaient çà et là. Cela nous décrocha un sourire espiègle. Tric et Naoko nous attendaient près de l’escalier bâbord menant au gaillard d’arrière et s’approchèrent bien vite.

— Voilà donc notre adjointe au capitaine. Bienvenue sur la Tempête cobalt. J’espère que vous vous plairez parmi nous. Je m’appelle Naoko Kurogane, chimiste principale et seconde suppléante de ce navire.

— Enchanter et Bienvenue. Tric McGuffin, médecin de bord et contremaître.

Tric et Naoko avaient tendu tous deux une main avenante. Notre collègue resta concis malgré tout dans son approche, sa timidité naturelle parlant pour lui. Nous espérions que Lucy ne serait pas trop décontenancée par une si grande différence de caractère entre nos deux officiers.

— Fort bien, voilà que les présentations sont faites, nous vous souhaitons également une bonne venue dans notre équipage. Tric va vous montrer votre chambrée. Prenez le temps qu’il vous faut pour vous y habituer. Nous partons d’ici trente minutes.

Nous laissâmes la cyborg suivre notre ami. Une fois à quelque distance, nous nous accoudâmes au bastingage et observâmes avec amusement nos marins. Naoko, sa canne calée contre son flan, nettoya son monocle distraitement.

— C’est donc elle. Qu’en penses-tu ?

— Seul l’avenir pourra nous dire si c’était un choix judicieux. Cependant, elle nous inspire confiance. Volontaire, un brin trop solennel. Et toi ? Qu’elle est ton sentiment ?

— Elle semble gentille, c’est déjà un bon point. Elle devrait arriver à trouver ses marques rapidement. Tric est parvenu à lui dire plus de deux mots, c’est un miracle. Il m’a fallu la fin de notre semaine de recrutement pour enfin avoir une discussion construite avec lui.
Si fait. Cela nous a étonnée également. Sûrement un signe prometteur.

Nous nous retournâmes pour affronter l’horizon, un sentiment d’espoir et d’empressement étirant encore plus notre sourire. Nous avions hâte de lever l’ancre.

— Avoue que ça t’agace toujours de ne pas avoir son poste.

— Taisez-vous, barbare ! nous fustigea-t-elle, accompagnée par son coup de canne dans les mollets, mais dont le ton ne pouvait trahir le ricanement.


Dernière édition par Ashlinn Widdershins le Ven 30 Déc 2022 - 22:34, édité 2 fois
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Sans jamais rétorquer la moindre remarque ni simple jugement, j’écoutai soigneusement et respectueusement les dires de celle qui était à présent ma supérieure. Et rapidement un détail me paru étrange dans sa façon de parler. Ce "nous" utilisé bien trop souvent, même et surtout quand le sujet ne semblait pas concerner un groupe mais bien elle-même, seule et unique. Était-ce là un toc très spécifique du langage ? Ou peut-être était-ce dû à un trouble mental ? Pourtant elle semblait tout à fait saine d’esprit et maitresse de ses moyens.
Je rangeais ces interrogations dans un coin de ma tête, préférant garder cela pour moi ou pour plus tard, et restée concentrée sur les réponses. Notamment celle du grade. J’approuvai silencieuse de la tête, satisfaite de savoir que cela ne posera pas de problème au sein de son propre groupe. Et ce groupe justement, c’est sur la route vers les quais que j’appris l’existence d’un chien cyborg. La pauvre bête ayant été sauvée de la mort en passant par la case bricolage, exactement comme moi.

« Très bien Capitaine Ashlinn. » Assurai-je simplement avec un petit trait d’humour en ne tenant compte que de la moitié de ses requêtes.

Une blague de cyborg entre le 0 et le 1 ! Ahah !
Bref à présent sortie du bâtiment militaire et face au navire qui allait dorénavant être mon foyer, je ne pouvais m’empêcher de ressentir un pincement au cœur. Car après toutes ces années d’effort, de sacrifice, de labeur et d’entraide, cela allait être le début. Le véritable début. Durant plusieurs secondes je fixai la planche de bois faisant lien entre le quai et l’embarcation. Un petit pas pour la femme, un grand pas pour l’aventure. Le sac toujours sur le dos, je gravis pas à pas les derniers mètres qui me séparaient du bastingage, le cœur battant la chamade et le sang venant s’accumuler dans mes joues. Toutes les premières fois avaient ce petit quelque chose de magique, ce moment indescriptible qui venait aussitôt se graver dans notre esprit et que seul le temps parviendra à effacer.

A bord Ashlinn me présenta l’équipage, une cinquantaine de matelots déjà, impressionnant pour un groupe aussi jeune mais peut-être que l’aura d’Ethan Levy, le supérieur direct de la nouvelle capitaine, y était pour quelque chose.
Puis ce fut au tour des deux membres principaux : Naoko, une adulte très droite et clean, qui donnait envie de lui faire confiance et dont la façon de parler laissait agréablement sous-entendre ses compétences avérées pour la chimie. Et Tric, un jeune homme plus vivace que sa collègue, souriant et volontaire, idéal pour un médecin de la mer. Je leur serrai tout deux la main, moi aussi souriante car il était toujours préférable d’instaurer un climat apaisé dès le début.

« Enchantée également. J’espère que cette collaboration se passera sous les meilleurs auspices. Nous aurons quoi qu’il arrive largement le temps d’apprendre à toutes et tous se connaitre. J’aurais pleins de question pour chacun d’entre vous. »

Est-ce que mon trac se lisait sur mon visage ou à travers les tremblements de ma voix ? Pour le moment tout se passait bien, le jeune médecin m’accompagna jusqu’à la cabine qui m’avait été assignée. Un petit espace relativement étroit mais qui suffira largement au regard des dimensions du navire. Après tout nous n’étions pas sur un cuirassé, avec ses dizaines et dizaines de mètres de long et de large. Ici chaque centimètre était compté.
Je remerciai le dénommé Tric, qui ferma la porte de la cabine en partant. Je jetai mon sac sur un côté du lit et m’écrasai sur l’autre, soupirant intensément face à la montagne d’inconnus qui se dressait à présent sur ma route.

« Aller courage Lucy. Maman et papa comptent sur toi. »

Ne riez pas, on se motive comme on peut.
Un dernier soupire et finalement je me remis debout, bien décidée à ne pas laisser le monde avancer sans moi. Prenant juste le temps de recharger mes réserves d’huile d’olive, production locale faite avec beaucoup d’amour et d’attention, je remontai sur le pont et recherchai du regard la capitaine. Elle était accompagnée de la chimiste à l’écart de la troupe.
Toujours très rentre-dedans lors de mes incursions, je les rejoignis sans laisser une chance à l’hypothèse de les déranger parvenir jusqu’à mes neurones.

« Capitaine, Naoko. » Fis-je comme salutation en secouant la main droite. « C’est un très chouette petit bâtiment que vous avez là. Si tout le monde est à bord, on va pouvoir y aller. Vers quelle destination faisons-nous voile ? Il m’a semblé avoir lu Ohara dans les rares notes vous concernant Capitaine Ashlinn. »

Une fois encore mon cœur battait la chamade, il était urgent de se calmer.

« Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n’hésitez pas. Et quand vous aurez un moment donc, j’aimerais vous poser quelques questions, apprendre à vous connaitre un peu. Même si ce n’est fondamentalement pas nécessaire pour obéir aux ordres. Vous aussi Naoko, évidemment. Ainsi que votre médecin très sympathique et serviable. »
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Ash

Le début d’une aventure

— Capitaine, Naoko. C’est un très chouette petit bâtiment que vous avez là. Si tout le monde est à bord, on va pouvoir y aller. Vers quelle destination faisons-nous voile ? Il m’a semblé avoir lu Ohara dans les rares notes vous concernant Capitaine Ashlinn. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n’hésitez pas. Et quand vous aurez un moment donc, j’aimerais vous poser quelques questions, apprendre à vous connaître un peu. Même si ce n’est fondamentalement pas nécessaire pour obéir aux ordres. Vous aussi Naoko, évidemment. Ainsi que votre médecin très sympathique et serviable.

— Fort bien. Si le désire de converser vous prend, ne manquez pas de venir me trouver dans mon laboratoire de fortune sur le pont médiant. Je vous y recevrai avec plaisir. Pour Tric, il devrait se promener sur le tillac pour surveiller les hommes ou être fourré dans son cabinet. Cependant, ne soyez pas surprise s’il n’a que peu de discussion. Il est atteint d’une réserve frôlant la pudibonderie. Sur ce, Ash, Lieutenant Emerald, bonne après-midi.
D’un hochement de tête, nous remerciâmes notre meilleure amie et l’observâmes partir vers l’écoutille, sa canne martelant le plancher au rythme de sa marche. Nous nous estimions chanceuse de l’avoir parmi nos officiers. Pourtant, nous ne nous laissâmes pas trop distraire et revînmes à notre nouveau bras droit.
— Vous n’êtes pas sans le savoir que votre rôle consiste à relayer nos ordres sur ce rafiot. Si vous êtes parée à prendre la mer, veuillez faire lever l’ancre, larguer les amarres, et déployer les voiles. Notre navire met le cap sur Weast Blue et la Nouvelle Ohara en effet !  Aux moindres doutes sur quoi que ce soit, vous nous trouverez au timon à réaliser les manœuvres. N’hésitez pas. Une fois sorti du port, venez nous rejoindre. Là, nous pourrons discuter tranquillement.Nous montâmes la passerelle pour gagner le gaillard d’arrière et la barre à roue qui y trônait fièrement. Nous portâmes nos yeux à l’horizon, visualisant notre destination. Avant que Lucy aille donner ses directives, nous l’arrêtions un instant.— Encore bienvenue parmi nous et bonne chance. Nous sommes contente de vous compter dans les membres de cet équipage.La jeune femme et Tric agirent de concert pour conduire les troupes. Accoudée à notre gouvernail, nous avions plaisir à voir les forces en présence s’unirent comme un seul homme. Pour se coordonner, selon le type de travail qu’ils devaient accomplir, ils entonnèrent tous des chants différents qui, étrangement, rentraient en symbiose et ne paraissaient pas dissonants.

Une joie pour les oreilles. Certaines avaient notre préférence, comme « Randy dandy oh » qui permettait de motiver les marins dans la remontée du cabestan. Elle traitait d’un voyage vers le Horn, un cap d’une île, et les étapes des activités à bord. Il y avait également « Le baleinier ».  

Une balade qu’on vocalisait autour du feu le soir, racontant les péripéties d’un chasseur de baleine, éternellement prit dans une poursuite contre une créature devenue mythique et qui, une fois sa traque finie, devrait apporter thé, rhum, sucre, et ainsi renommée à son atoll.

Nous nous surprîmes à nous demander si un jour on écrirait ou chanterait sur nos futurs exploits. Manœuvrant le timon comme on nous l’avait enseigné, avec adresse, nous sortîmes du port le sourire aux lèvres et la tête pleine de rêve de grandeur.

Un bon quart d’heure plus tard, alors que nous avions déjà parcouru un mille marin et une encablure, notre nouvelle officière vient se poster à quelque distance de nous, près du bastingage. Nous observions toutes deux le tillac, un œil sur nos hommes. Tenant toujours distraitement une jante, surtout pour empêcher notre nef de dériver de son cap, nous portâmes notre attention sur elle.

Sans trop savoir pourquoi, notre regard se posa sur sa nuque apparente. Un endroit où deux curieuses fentes était visible. Nous rougîmes un peu de honte en repensant à Sherry. Ce n’était pas bien. Nous nous éclaircîmes la gorge pour reprendre contenance et entamâmes la conversation.
— Pour une première fois, vous vous êtes bien débrouillé. Félicitation, nous assurâmes dans une tentative de la conforter sur ses capacités.



Dernière édition par Ashlinn Widdershins le Ven 30 Déc 2022 - 22:34, édité 2 fois
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Nous pouvions noter un bon point déjà, ma présence ne semblait pas tant déranger les quelques membres déjà intégrés à ce tout jeune équipage. Il valait mieux cela que l’inverse, assurément. Même les deux qui visiblement connaissaient bien plus Ashlinn que les autres n’exprimait pas de ressentiment. Peut-être le cachaient-ils très bien, le temps apportera tout seul cette réponse, mais pour le moment cela faisait plaisir de se sentir désirée.
La capitaine expliqua en détail les taches qui me seront confiées et surtout la première de toute, relayer ses ordres et faire attention qu’ils soient convenablement exécutés. Sur le papier c’était assez simple mais en pratique il allait falloir avoir suffisamment de coffre et d’autorité pour que tout se passe convenablement.
J’approuvai d’un mouvement de tête, les pieds collés, les jambes et le dos bien droit, très respectueuse face à sa supérieure. Sans doute même trop, mais que voulez-vous, à l’époque je sortais tout juste du cadre extrêmement strict et réglementé du régiment.

Direction West Blue donc et les Flaques, pour rejoindre la nouvelle Ohara de l’autre côté du monde. Un voyage très long et à haut risque du fait de notre passage dans ces boyaux caverneux infestés de bandits en tout genre qu’était les Flaques.
Aidée de Tric, je remplis alors ma tache au mieux malgré une inexpérience criante. Heureusement que le navire comme l’équipage n’était pas immense. Cinquante personnes à coordonner c’était déjà beaucoup. Et heureusement tout se passa pour le mieux, les voiles ouvertes se gonflèrent peu à peu du vent salé tandis que nous quittions les quais. Un dernier regard sur ma cité, la ville qui m’a vue naitre et grandir, mon foyer et mes parents, mes racines. Je quittai un monde connu et apprécié pour un autre bien différent, le cœur lourd et l’estomac serré. C’était sans doute pour cela que je mettais tant d’énergie à ordonner et guider cette nouvelle troupe, cette nouvelle famille ; cela me permettait d’échapper au moins un temps à la mélancolie.

L’horizon s’offrait à nous, cette immense quantité d’eau sans le moindre relief, sans imperfection, aussi plate et immuable qu’une dalle de béton parfaitement uniforme. Cela avait de quoi donner la chair de poule, car à présent nous étions seuls. Au moindre souci nous ne pouvions à présent compter que sur nous-même.
Je rejoignis Ashlinn à la barre, de peur de rester seule et me faire envahir par mes doutes et mes incertitudes.

« Pour le moment tout est bon Capitaine. On va en avoir pour un bon moment, en espérant que les vents se maintiennent. Mais ça se saurait si la météo était une science exacte. »

Accoudée au bastingage, j’observais tantôt la courbe du globe, tantôt cette femme tatouée au cou et à la couleur de cheveux atypique. D’ailleurs cette dernière ne se priva pas pour me féliciter, de quoi me faire aussitôt sourire et fuir son regard pour fuir également le ridicule.

« Je peux vous poser une question Capitaine ? » demandai-je, bien que techniquement c’était déjà une question. « Dans votre dossier il était clairement inscrit que vous avez une expérience certaine dans la Marine et sur les mers. Née à South Blue il y a vingt-six ans de cela, mais pour le reste les descriptions restaient très vagues. » Je lui refis face, une main toujours sur la rampe de bois. « Si vous êtes d’accord, j’aimerais connaitre vos motivations pour la Marine, pour fonder cet équipage et partir sur les flots. Pourquoi une femme aussi talentueuse dans l’ingénierie – vous auriez grandement plus à mon père d’ailleurs – aurait décidée de prendre la mer ? »
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Ash

Le début d’une aventure

— Je peux vous poser une question, Capitaine ?

— Evidemment.

— Dans votre dossier, il était clairement inscrit que vous avez une expérience certaine dans la Marine et sur les mers. Née à South Blue il y a vingt-huit ans de cela. Mais pour le reste, les descriptions restaient très vagues. Si vous êtes d’accord, j’aimerais connaître vos motivations pour la Marine, pour fonder cet équipage et partir sur les flots. Pourquoi une femme aussi talentueuse dans l’ingénierie – vous auriez grandement plus à mon père d’ailleurs – aurait décidé de prendre la mer ?
Une interrogation directe et franche, ce n’était pas pour nous déplaire. Quand bien même elle se révélait dure, elle ne pouvait clairement pas s’en douter. Alors que nous lui rendions son regard, nous sentîmes une ombre passée sur notre visage. Notre humeur devint plus fugilineuse.

Nous portâmes notre attention à l’horizon, cherchant une certaine force pour chasser un sentiment de peine latent. N’était-il pas un peu trop tôt dans notre relation pour lui divulguer tant sur nous-même ?  Noako, alors qu’elle se trouvait être notre plus proche amie et dépositaire, a dû attendre quelques semaines avant que nous nous livrassions à elle.

Nonobstant, en qualité de seconde, il était impératif de nouer un profond lien de confiance. À quoi bon cacher ou mentir. Nous soufflâmes un bon coup et nous épanchâmes.— Une longue histoire. En effet, nous sommes née il y a presque trente années sur l’île au Karaté. Notre enfance fut heureuse, aimée par un père monoparental qui faisait de son mieux au quotidien. Nous possédons deux passions dans la vie, le combat et les engrenages. La première est presque une tradition dans notre contrée. Nous pratiquons de ce fait la boxe depuis nos huit ans. Cela canalise le feu brûlant en nous, cette colère contre la cruauté de ce monde.Nous contemplâmes notre main ouverte devant nous avant de la fermer avec hargne.— Ensuite, deux ans plus tard, notre vocation s’offrit à nous au détour d’une situation plutôt commune. Comme c’est souvent le cas avec les affaires qui émerveillent à cet âge.  Les engrenages et l’ingénierie ne constituèrent plus que les deux seules choses qui poussaient à nous lever le matin, remplissant notre esprit à chaque instant. Nous nous formâmes pendant dix-huit longues années sur notre île, auprès de notre maître, une femme remarquable.Nous fit signe à un marin qui passait par là de prendre la barre à notre place. Nous ressentîmes le besoin de marcher pour affronter ce dur moment. Nous invitâmes donc notre subalterne à nous suivre. La bise nous porta jusqu’au gaillard d’avant, dans un mutisme personnel que nous avions du mal à quitter.

Nous nous arrêtâmes à quelques pas du mât de beaupré. Le ressac de la mer contre la proue se voulait calme, nous fendions l’eau avec aisance. Le cri des mouettes nous accompagnait dans notre épopée. Nous retînmes une mèche de cheveux soulevée par le vent et nous fîmes face à Lucy, un sourire sincère mâtiné d’une tristesse certaine.— Mais le point le plus important, celui qui a tout bouleversé, qui justifie notre mobilisation, trouve son origine dans  l’arrivée d’un bébé dans notre famille, à nos douze ans. Elle avait subi un drame, était devenue orpheline. Notre géniteur l’a recueilli et nous héritâmes d’une sœur cadette. Naomi. Elle se mua rapidement en centre de nos vies à notre père et nous. Nous avions nos passions, bien sûr. Et nous étions assidue. Cependant, nous ne nous départions pas d’une gaieté quand nous étions à ses côtés. Pourtant, rien ne dure. Un autre drame survint. Au crépuscule de mes vingt-trois ans, elle nous fut enlevée par des pirates. Un jour tragique. Ce que nous redoutions le plus se réalisa néanmoins. Des larmes silencieuses perlèrent sur nos joues. Nous ne renâclions pas, ne nous écroulâmes pas. Il ne s’agissait que de vivre et évacuer cette peine enfouie. Sentant notre moment de faiblesse, Électron se joignit à nous et se frotta contre nos jambes. Nous le caressâmes pour le remercier de sa compassion.— Ce ne fut pas facile à partir de ce jour-là. Pour notre père comme pour nous. La Marine s’était montrée inefficace à retrouver les coupables. Et, malgré notre force, notre savoir, et nos compétences, nous n’avions pas réussis à faire guère plus. Alors, il fallait que ça change. Nous nous sommes remise de plus belle à l’œuvre, un nouveau but dans le cœur. Rendre la Marine plus sure, mieux équipée, plus infaillible. Ainsi, le seul moyen d’y parvenir, c’est d’y travailler depuis l’intérieur. Un jour, nous serons au sommet, nous serons le Vegapunk ! Le scientifique le plus brillant de la brigade !  Et rien ne nous empêchera d’y arriver. Nous nous le sommes jurée. Nous avions presque vociférer nos derniers mots, pour leur apporter une forme de véracité, leur donner plus de poids. La rage au ventre était présente, nous ahanions et nous accordions un court instant pour nous resaisir.— Vous voulez connaitre la raison qui nous pousses à voguer sur les flots ? Voyager, c’est apprendre davantage, rencontrer des cultures, voir les évènements sous des angles d'approche insoupçonnés. Mais c’est surtout un moyen patent de retrouver notre sœur. Nous ne savons pas si cette expérience mentionnée dans notre dossier peut vous convaincre, mais vingt ans d’enseignement perpétuel, dont deux dans la prestigieuse académie de Koneashima, et une volonté inébranlable devraient y parvenir.Nous contemplâmes notre seconde à bout de souffle. Une telle diatribe devait être dure à entendre. Nous n’avions nous-même pas prévu de tant parler, de tant nous épancher. Pourtant, nous ne le regrettions pas. Libérer une fois de plus ce drame, à l'orée de nos aventures, nous servait de catharsis et d’une énième promesse silencieuse à nous-même.



Dernière édition par Ashlinn Widdershins le Sam 31 Déc 2022 - 15:56, édité 3 fois
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Le court laps de temps qui s’écoula entre nous me fit aussitôt regretter ma question, car c’était peut-être trop tôt pour une interrogation aussi personnelle. J’en demandais peut-être trop oui.
Nous nous regardions un instant semblant interminable puis elle accepta de raconter son histoire. Je l’écoutai presque religieusement, sans jamais chercher à la couper ni sans dévier le regard plus d’une second de ses yeux bleus.
Son enfance entre boxe et mécanique, comme un refuge pour échapper à ce monde de fou. Une échappatoire qui ferait écho à beaucoup de gens, tant ce monde partait en vrille chaque jour un peu plus, moi la première toujours à me réfugier dans le travail pour m’empêcher de penser. Celle qui lui avait donné ce gout et ces compétences d’ingénieure devait vraiment être quelqu’un de bien.
Ashlinn marqua une pause, voulant marcher pour poursuivre son histoire un marin accouru pour prendre sa place à la barre. Nous allions probablement aborder une petite plus sensible de son passé, une révélation qu’elle n’était nullement obligée de me partager et pourtant. Respectueuse je gardai le silence et la suivie simplement de quelques courts pas derrière elle, slalomant entre les membres d’équipage qui s’afféraient à garder une vitesse de navigation constante malgré les caprices du vent.

Elle avait eu une sœur. Une petite sœur adoptée nommée Naomi. Immédiatement je fis le parallèle avec Naoko, peut-être stupidement comme un réflexe incontrôlé. Et heureusement que j’étais dans son dos, elle pu voir mon incompréhension puis ensuite ma tête – honteuse – quant la révélation sur le kidnapping de cet enfant fut prononcée. Quelle idiote d’avoir crue que Naoko était en faite sa propre sœur Naomi.
Plus silencieuse encore j’écoutai la fin de sa tirade en observant tantôt l’océan devant nous, tantôt sa joue sur laquelle dévalait une larme illuminée par le soleil.
Les mâchoires serrées je me permis de venir effacer du pouce chaque goutte qui s’échappait de ce regard aussi triste que résolu, profitant d’un moment un peu à l’écart de la foule.

« Merci pour toute cette histoire Capitaine. Mais ne céder pas aux larmes, pas encore. Dans ce monde si cruel, c’est encore trop souvent assimilé à une forme de faiblesse, et il vaut mieux ne pas donner une telle image à votre tout jeune équipage … Surtout que vous êtes bien plus belle avec un sourire. » Ajoutai-je en souriant moi-aussi.

Ma main ayant fait son office, le pouce humide, retourna dans mon dos tel le repos militaire habituel. Chassez le naturel et il revient au galop.

« Nos objectifs sont assez similaires finalement, à quelques détails près. Vous recherchez les pirates responsables du kidnapping de votre sœur, et je recherche une bande de pirates à cause de qui je suis à présent autant mécanique qu’humaine. Et nul doute que nous parviendrons à trouver vos malfrats. Les miens sont déjà identifiés mais bien trop loin et trop fort pour moi, pour le moment en tout cas, puisqu’il s’agit Des Ombres du Chaos et de leur capitaine Aoi D. Nakajima. Dire qu’ils sont célèbres serait un euphémisme. Alors à réussir à leur mettre la main dessus, vous pouvez comptez sur moi Ashlinn, nous trouverons ces gens et leur appliqueront la justice qu’ils méritent. »

Le regard franc, fort, droit et dépourvu du moindre doute, je soutenais cette femme aux cheveux roses sans lui manquer de respect ni la prendre en pitié. Une très longue route nous attendait et nous n’avions plus qu’à mettre les voiles.

_-_

Plusieurs jours s’étaient écoulés depuis notre départ, et curieusement cela se passait plutôt bien. Trop bien même. L’océan était décrit comme impitoyable, ne faisant jamais de cadeau à qui que ce soit et pourtant jusqu’à présent nous toujours eu un temps magnifique. Du soleil, du vent et parfois même des animaux venant faire coucou aux alentours du navire. Cependant il y avait tout de même bien moins à faire que sur terre, et donc bien plus d’occasion de tourner en rond, de réfléchir, de penser au passé, à mes parents et commencer à regretter. Fichu blues !
Seulement le destin sembla avoir malheureusement entendu ma détresse égoïste. Car voilà qu’à notre gauche – bâbord donc – une immense ombre venait obscurcir les cieux.

« Navire en vue ! » Hurla brusquement la vigie. « Des pirates à tribord ! »

Je sursautai sur place, puis le temps de digérer rapidement l’info je levai les yeux au ciel, lui demandant s’il n’en faisait pas un peu trop.

« Tout le monde à son poste ! Toutes voiles dehors et préparer les canons ! Exécution ! Capitaine. Ensemble. » Fis-je à Ashlinn le poing serré à son intention.

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Le début d’une aventure

Nous n’avions sentis aucun jugement dans ses paroles lorsqu’elle avait essayé de nous réconforter, nous qui pleurions en silence. La caresse de sa main, essuyant nos larmes de la pulpe de son pouce, fut la bienvenue.

Nous lui rendîmes son sourire d’ailleurs. L’écoutant avec respect aussi sur son propre objectif, nous fûmes surprise d’apprendre qu’elle avait obtenu son corps actuel à la suite d’une attaque pirate. — Comme vous pouvez compter sur nous pour mettre sous les verrous ceux qui vous ont causer du tort. Aucun crime ne mérite de rester impuni.Nous plantâmes notre regard vers l’horizon, effaçant de notre for intérieur le poids de ce moment et gratifiâmes l’épaule de notre seconde d’une tape amicale, attendant là encore quelques instants.





Nous barrions et discutions nonchalamment avec Tric, quand l’annonce des pirates retentit. Il fallait le prévoir. Ces brigands devaient nous suivre depuis notre sortie de la flaque. Nous nous dirigeâmes vers le bastingage tribord et lorgnâmes dans une longue-vue pour avoir un aperçu clair de nos assaillants.

Un seul navire battant pavillon noir filait à l’horizon. Une flûte imposante nous fonçait dessus toute voile dehors. Lucy fut la plus rapide de nous deux à réagir, un bon point pour elle. Nous lui rendîmes sont signe d’encouragement avant de nous-même donner des ordres.— McGuffin, prenez ce qu’il vous faudra d’homme et ruez-vous au pont-batterie.Il acquiesça vigoureusement et courut jusqu’à l’écoutille la plus proche en attirant avec lui des marins. — Lucy ! Faites tourner la voilure dans le sens du vent. Nous devons contourner le vaisseau adverse ! Andersen, sonnez la cloche. Réveillez le quart dans les dortoirs !Un bruit strident résonna dès lors sur tout le tillac. Quelques instants plus tard, nous pûmes voir surgir un peloton de soldat du point inférieur ainsi qu’une Naoko encore à moitié assoupie de la cabine des officiers. Constatant avec effroi la menace proche, elle finit de s’habiller avant d’aller elle-même participer à la manœuvre. Tandis que les matelots calaient les voiles, nous abattions le navire pour gonfler les toiles et gagner en vitesse.

Nous glissions en direction des pirates à vive allure, mais il n’était pas question de l’éperonner non. Le bateau n’y survivrait pas. Au moment opportun, nous changions de bord, offrant aux canonniers sous nos pieds l’occasion de faire parler la poudre. Quelques boulets touchèrent leur cible, comment la rater à cette distance, mais d’autres coulèrent dans l’océan.

La riposte ne tarda pas à pleuvoir sur nous. Des éclats de bois voltèrent, des rambardes explosèrent, mais nous nous estimions chanceuse de ne voir aucun homme blessé.



Dernière édition par Ashlinn Widdershins le Sam 31 Déc 2022 - 15:56, édité 3 fois
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Notre première véritable aventure, notre première embuche sur la sinueuse route du destin. Un double danger et une course contre la montre pour ne pas nous faire submerger. La capitaine saisit aussitôt l’ampleur de la tache, elle qui débutait encore dans son rôle – comme nous tous à vrai dire – et hurla ses ordres avec autorité et justesse. Même sa voix ne tremblait pas, sans doute dominée par l’adrénaline du combat à venir.
Je m’empressai de faire respecter ses consignes avec une partie de l’équipage pendant que l’autre préparait déjà l’offensive, armes au poing, canons chargés, tous positionnés et prêts à la confrontation. Un si bel orchestre que j’aurais juré qu’ils s’étaient entrainés avant.

Les voiles gonflés par le vent, la voilure ainsi optimisée pour la vitesse au détriment du confort nous foncions vers les bandits, de quoi me donner une petite impression de déjà-vu. Filer droit sur un ennemi et l’éperonner de plein fouet pour s’assurer qu’il n’aille pas plus loin. Notre petit navire n’avait rien à voir avec le bâtiment que j’avais dirigé à cette époque, s’il est autorisé d’appeler cela un commandement au regard de la situation. Cela pourra sans doute être une idée à proposer à Ashlinn d’ailleurs pour l’avenir, équiper et renforcer ce petit navire qu’elle a appelé Tillac pour permettre une telle manœuvre dont l’efficacité n’est plus à démontrer depuis des siècles.

Mais nous n’en étions pas là, face à nous les pirates arrivaient à vive allure. De toute évidence ils avaient eu la même idée que nous, en finir avant que la tempête ne nous tombe dessus. Car en mer la météo fait rarement des cadeaux, préférant couler au fin fond des mers toutes les embarcations qui n’arriveraient pas à l’éviter. Et au regard de la taille des nuages, il ne fallait pas trainer.

« Attention ! Canonniers, préparez-vous, vous n’aurez qu’un seul essai ! Faites-leur le plus mal possible, on se chargera du reste ! »

Plus que quelques dizaines de seconde à cette allure. Accrochée aux cordages pour ne rien louper et surtout sans risquer de tomber à l’eau, j’observai notre adversaire approcher. La capitaine toujours à la barre, prête à exécuter son plan, à nous d’être à la hauteur.
Encore un peu, un tout petit peu, encore, bientôt … Et brusquement notre navire vira sur le côté, de quoi nous faire esquiver l’ennemi et nous offrir son flan :

« FEU !!! »

Un déluge de coups de canon retentit sur les flots, le tonnerre de la poudre hurlait sa puissance et sa violence, projetant droit devant des boulets de plomb que rien ne pouvait plus arrêter, pas même une coque de bois. Surement pas une coque de bois. Le navire adverse en fut troué à de multiples reprises, de quoi s’assurer de plusieurs entrées d’eau avec les planches volant en éclat, les clous cédant face au brusque changement et évidemment l’océan qui n’attendit pas une seconde de plus pour s’engouffrer dans chaque brèche. C’était un coup fantastique. Si réussi que nous n’avions pas songé qu’ils pouvaient faire exactement la même chose.
C’est ainsi que le Tillac se retrouva également aussi percé qu’un gruyère soigneusement affiné. Le choc et les débris m’obligèrent à me mettre à couvert le temps du vacarme, jusqu’à ce qu’un autre craquement me fit rouvrir les yeux. Notre mât principal avait été touché et chancelait très dangereusement.

« Attention !! Ecartez-vous !! » Hurlai-je en me jetant sur le côté.

L’imposante structure ouvragée s’abattit sur le navire voisin, se mêlant à leurs propres mâts et formant un pont entre les deux carcasses flottantes.

« Soldats ! A l’attaque ! »

Ainsi le chaos s’installa sur ces quelques centaines de mètres carrés au beau milieu de l’océan. Une multitude de malfrats armés de fusils, de sabres, de chaines et autres outils aptes à donner la mort franchissait déjà les flots pour envahir le pont.
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Widdershins
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Le début d’une aventure

Nous étions abasourdie, alors que nous pensions cette frappe bénigne pour notre navire, voilà que le grand mât tombait comme une mouche pour atterrir dans les cordages adverses. Nous aurait-on refilé un bateau au rabais ? Cela expliquerait bien des choses sur l’état de la cale un peu mal entretenu.

Malgré cette désagréable surprise, notre seconde ne perdit pas son flegme et poussa nos marins à l’action. L’abordage démarra sans attendre. Le gouvernail ne servant plus à grand-chose en cet instant, nous lâchâmes le timon et filâmes dans notre chambrée dans le château arrière. Là, nous nous emparâmes de nos gantelets, trônant paresseusement sur le bureau que nous avions aménagé pour les réviser.

Nous les enfilâmes dans la précipitation et sortîmes d'un pas vif. Si notre pilier principal s’était effondré chez l’ennemi, c’est qu’il ne devait pas y avoir plus de sept mètres de distance. Facile. Nous nous ruâmes vers le bastingage et y prîmes appui pour sauter en direction du navire d’en face.

Au milieu de notre parabole, nous relâchâmes par deux fois la pression dans notre exosquelette pour nous donner l’élan nécessaire pour combler le faussé. Nous posâmes le pied sur le pont opposé avec grâce, et d’un geste fluide, nous démarrâmes l’affrontement.

Nos coups de poing volèrent à droite et à gauche. Les mousses ne firent pas le poids et ne purent résister. Nous les vîmes reculer à vive allure et s’écraser contre les planches du mur du gaillard d’arrière. Nous laissâmes le menu fretin à nos propres soldats.

Dans l’action, nous aperçûmes Lucy aux prises avec des hommes. Quand nos regards respectifs se croisâmes, nous lui adressâmes un clin d’œil complice et nous mîmes à dérouiller de l’officier. C’était légèrement moins facile, mais pas pour autant au point de nous inquiéter.

Tandis que nous nous protégions de nos gants de bottes de sabre, des volées de balles fusèrent un peu partout. Nous avions la chance de passer à travers à chaque fois. Mais, alors que nous pensions notre dos complètement à l’abri, nous sentîmes une ombre s'y mouvoir. Nous apprêtant à accuser le coup, nous fûmes surprise de constater que l’estafilade ne vint jamais.

Alors que nous en finissions avec notre propre ennemi d’un uppercut bien placé, qui projeta notre adversaire à deux mètres au-dessus du sol, nous nous retournâmes pour voir la canne-épée de Noako transpercer de part et d’autre le pirate qui allait nous prendre en traître.— Je t’ai connue bien plus vigilante que ça, nous asséna-t-elle d’une boutade moqueuse

— C’est que le temps nous a appris que tu étais là pour nous couvrir, nous répondîmes du tac au tac, sur le même ton.


Avec un sourire aux lèvres, nous cherchâmes des yeux le capitaine. Où pouvait-il bien être, cet oiseau de mauvais augure ? Soudain, un bruit tonitruant nous provoqua une sueur froide. Le tonnerre s’élevait à quelques encablures de nous. Le combat nous faisait dériver vers lui. Et si nous ne finissions pas cette rixe au plus vite. Nous ne donnions pas cher de la peau de nos hommes.



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Des tirs, des cris, la belle organisation de notre équipage ne fit pas long feu quand les pirates débarquèrent sur notre pont. Il en venait de partout car tous quittaient progressivement leur bâtiment troué de partout, préférant encore le notre malgré les premiers dégâts de la rencontre.
Fusil à l’épaule, genou à terre pour ne pas trembler et à couvert derrière un canon, j’actionnais la mise à feu du mécanisme. La petite étincelle surgit au fond de l’étroit canon, faisant rugir la poudre sombre préalablement tassée et projeter à toute vitesse une fine bille de plomb, guidée par les stries hélicoïdales taillées à même l’acier pour garantir un écoulement de l’air optimal, une réduction des frottements et une précision presque inchangée malgré la distance et le choc du tir. Mes exercices acharnés à l’école de la Marine portaient leurs fruits, chaque tir venait percuter un crâne, traverser un cerveau et arroser les suivants d’une gerbe de sang. Rien de mieux pour baisser le moral de l’ennemi.

Hélas j’avais beau aller aussi vite que possible, tirer, recharger, tirer, recharger, il en venait toujours plus ! La peur ne suffisait plus à les faire reculer et douter. Si bien que la première ligne fut rapidement submergée et les tirs de précision devinrent impossible. Le risque de toucher un allié devenait bien trop grand. Qu’à cela ne tienne Papa m’avait fournit d’autres petites améliorations qu’il était nécessaire de roder.
Jetant mon fusil derrière moi, avec la sangle parfaitement ajustée pour atterrir dans mon dos, je pris appuis contre le bastingage et fonçai dans la mêlée au moment exactement où une silhouette munie de deux énormes mains sortait de la cale, sautait et se jetait au cœur de l’ennemi. Ashlinn ? Avec des cheveux aussi roses rayonnant au soleil cela ne pouvait être qu’elle, mais d’où sortait ces équipements ?

L’impact de mes phalanges dans une mâchoire mal refermée et mal nettoyée interrompit mes questionnements. Nous aurons tout le temps d’aborder ce sujet après cette confrontation, si nous en sortons vivantes bien sûr or le tonnerre au loin diminuait à chaque seconde nos chances de survie, et le combat venait tout juste de commencer.
Chacun se battait du mieux qu’il le pouvait, plus aucune stratégie n’était possible à ce stade. La mêlée demandait maintenant autant une part de chance que d’expérience au combat. Un tacle par-ci, un coup par-là, à quoi bon se trimbaler un sabre quand on avait des mains capables de broyer des noix de coco ? La moindre prise sur une cheville, une épaule, un poignet et il était possible d’entre les os craquer à l’intérieur. Mais je n’avais pas le temps de ralentir, la tempête s’approchait à toute vitesse, alors au diable les plaintes et les gémissements.
J’esquivai en me servant des pirates comme tremplin, glissant entre les jambes des premiers pour tourner autour des seconds et percuter de plein fouet les suivants à grand renfort de coude et de poing. L’un d’eux eu même droit à la crosse de mon fusil ! Quelle chance ! Il a en même perdu une dent avant de s’écraser au sol comme une masse.

« Tenez bon ! Restez concentrez et renvoyez ces forbans chez eux ! » Hurlai-je, les mains pleines de sang.

Et vous savez le pire ? Mon uniforme fraichement cousu, lavé et repassé était fichu. Le sang ça tache, et ce n’était pas en pleine mer que j’allais trouver de quoi nettoyer rapidement les traces avant que cela ne s’incruste. Quel monde cruel.
Et c’était à ce moment-là qu’un coup mal évité eut définitivement raison de cette belle veste sur laquelle ma maman avait cousue mon nom. Une lame qui glissa sur le métal de mon dos sans faire plus de dégâts d’une vilaine rayure et un tissu déchiré. La réponse aurait pu apparaitre dans n’importe quel nanar, avec le pirate volant par-dessus bord en brayant le « Aaaaah » des chutes clichées.
Puis un flash soudain illumina toute la bataille alors que le vent gagnait rapidement en puissance. Les vagues se faisaient de plus en plus hautes, l’air de plus en plus humide et ce grondement qui accompagnait chaque nouvel éclair venait nous rappeler que nous n’avions plus le temps. Pourtant les deux navires étaient toujours accrochés l’un à l’autre, maintenus par ce mât déchu devenu particulièrement encombrant. On allait devoir le briser pour nous libérer.

« Capitaine !! Revenez à bord !! Il faut faire sauter le mât !! »

Mais m’entendait-elle avec le vent de plus en plus fort et le vacarme des combats ?
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Widdershins
Ash

Le début d’une aventure

Nous avions finalement réussi à repérer dans la mêlée le capitaine de ce rafiot. Il essayait tant bien que mal de contenir nos propres soldats qui traversaient eux aussi l’infortuné mât qui servait de lien mince entre nos navires. Il se débrouillait bien. Il fallait lui laisser ça. Et nous n’avions pas non plus hésité longtemps pour aller le confronter pour soulager nos hommes. Le combat se voulait intense.

Il maniait une hache de guerre à double tranchant. Une lame redoutable si manipulée par un habile maître d’armes. Par chance, bien qu’apte à l’utilise convenablement, ce n’était pas un virtuose en la matière. Il nous fallut dévier ses assauts plus d’une fois, mais il se mangea aussi plusieurs coups de notre part. Nous frappions sans retenue, presque comme une sourde.

Quand nous avions maille à partir avec quelqu’un, il se révélait très difficile de ne pas nous jeter à corps perdu dans la bataille, oubliant souvent tout ce qui nous entourait. Les éclairs qui zébraient le ciel noir ne représentaient rien, comme s’il n’existait pas en cet instant. Nous nous étonnâmes, dès lors, de capter quelque chose dans le vent.— Cap…. ne…. Re….z b…d. Il… sa.. t. r. âtNous tournâmes la tête en direction du pont du bateau sur lequel nous combattions, qui se vidait bizarrement. Alors sur le nôtre ? Nous y aperçûmes Lucy nous faire de grand geste et pointer du doigt la proue de la nef. Et comme un coup de tonnerre qui venait de raisonner sur nous, la dure réalité du moment s’imposa à nous. Nous étions complètement rentrée dans la tempête.

La vie de nos hommes se trouvait en danger et il nous incombait de les protéger. Mais le pirate ne l’entendait pas de cette oreille. Il profita de notre distraction pour revenir à la charge. Il balança sa hache dans les airs et nous faucha au niveau de la taille. Un réflexe provenant du tréfonds de notre être nous enjoint à bouger le poing pour emmagasiner le coup. Nous le repoussâmes pour prendre du champ. Et nous l’invitâmes à réfléchir.— Regarde où on est ! nous criâmes pour nous faire comprendre, en pointant les nuages orageux de notre gros doigt métallique. La tempête nous survole et si on continue comme ça, nos deux navires finiront au fond de la mer. Même si nous sommes effectivement en droit de t’arrêter, la vie est précieuse. Autant celle de nos hommes que les tiens. Si tu as un tant soit peu de considération pour eux, nous te conseillons de t'enfuir le plus loin possible.Il estima nos propos avec des yeux étroits, comme si nous proférions le plus impie des mensonges. Mais voyant que nous nous apprêtions à partir nous aussi, il rangea son arme et hurla des ordres.

Nous remarquâmes que tous nos hommes se trouvaient sur le bord de notre nef. Bien, il ne restait plus que nous. Nous nous dépêchâmes de retourner sur la connexion improvisée suspendue dans le vide et nous laissâmes passer les derniers pirates qui rejoignaient leur bateau. Une fois en son milieu, nous sautâmes avec de l’élan pour concentrer toute notre force dans notre poing et retombâmes avec fracas.

Le mât se brisa net en deux, dans un craquement odieux de bois fragilisé. Il commença déjà à pointer vers l’océan. Nous n’eûmes que le temps de continuer notre course folle sur la poutre avant de chuter en catastrophe sur le pont supérieur de la Tempête Cobalt et de constater avec effroi que nous aurions pu finir noyé un instant trop tard.— Vite, Lucy, faites carguer les voiles ! Ne laissez que peu de prise au vent ! Tric, occupez-vous des blesser les plus graves et renvoyez les plus aptes au travail sur le champ ! Naoko, allume les lampes tempête qu’on y voie quelque chose ! Nous nous relevâmes promptement, saisissant la main que quelqu’un nous tendait et filâmes vers la barre tandis que le monde autour de nous se mettait en branle. Le but ici, confronté les vagues de face et non de biais.

Un regard vers nos anciens adversaires nous indiqua qu’ils se hasardaient avec difficulté. La voile qui s’était coincée dans leur cordage les entraînait vers le fond tandis qu’ils essayaient de le dégager de là. Nous ressentions un peu de peine pour eux, cependant notre attention se focalisait sur notre propre avancée.

Nous nous exécutions de notre mieux, mais plus nous nous aventurions aux cœurs de la tempête, et plus la fureur des éléments nous faisait dériver en terrain encore plus dangereux. Les palanches de notre rafiot, aussi vétuste qu’il l’était, crièrent leur complainte. Elles n’étaient clairement pas contentes de ce qu’il se passait.



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Au milieu du chaos je la vis tourner la tête dans ma direction mais son regard trahissait l’absence de compréhension. Je tentai alors d’utiliser des signes en agitant les bras, pointant successivement la météo puis le mât problématique. Seulement les vagues gagnant peu à peu en amplitude faisaient déjà remuer les navires, et puis malgré tout la bataille continuait en mêlée générale. Tous les coups étaient permis, et les plus petits pouvaient profiter de cet avantage pour frapper là où cela faisait le plus mal.

Tournant la tête quand un mouvement particulièrement suspect attira mon regard, je fus brusquement aspergée de sang alors qu’un sabre venait traverser l’épaule d’un marin. S’était-il mit en travers volontairement ? Ce coup m’aurait été fatal. Mais l’attaquant ne s’arrêta pas là, enragé quant à rater sa cible, il envoya valdinguer sa première victime pardessus bord comme s’il s’agissait d’un vulgaire sac de pommes de terre. Nous échangeâmes un regard à la fois intense et brisé l’espace d’un instant, avant qu’il ne disparaisse. Ma main se referma dans la sienne, m’emportant dans son élan je courbai le dos comme un serpent pour éviter le second coup de sabre bien décidé à séparer ma tête de mes épaules. La lame passa tout près sans rencontrer quelque résistance que les mouvements de l’air accompagnant mon corps pardessus la balustrade. En chemin mon pied heurta sa mâchoire mais je n’avais pas du tout le temps de m’en soucier alors que nous tombions tous les deux vers une mer de plus en plus déchainée.
Sans attendre un instant de plus je verrouillai ma prise sur le torse du marin, les rotors de mon bras gauche solidement fixés pour l’empêcher de glisser, je profitai que les canons précédemment utilisés aient toujours leur gueule de fonte encore sortie pour m’y accrocher avec une main droite. Nos deux poids réunis plus la force de mouvement combinée aux vagues qui remuaient le navire, j’eus réellement peur que les vis de mon bras ne cèdent brusquement. Mais heureusement les amis ingénieurs et mon père avaient tous impeccablement travailler, de quoi nous permettre de remonter à bord aussi vite et malgré les plaintes du blessé. Le pauvre fut bousculé aussitôt de retour sur le pont, avec une épaule en sang et des difficultés à respirer. Le poumon avait-il été touché ?

Je me redressai au milieu de la mêlée, faisant face à mon ennemi, la pluie commençait à tomber et les éclairs accentuaient l’instant combatif. Les grondements du tonnerre rythmaient l’affrontement, accompagnait chaque coup, chaque choc, chaque hurlement.
Le pirate se massait encore le menton et du sang lui coulait du bord des lèvres. Dans chaque main il tenait un sabre différent, l’un d’eux devait d’ailleurs certainement appartenir à l’un des nôtres. Nous nous observâmes un moment, le temps sembla ralentir, le ciel fendu d’une soudaine veine étincelante. Moins de trois mètres nous séparaient tandis que ma main venait saisir le fusil toujours dans mon dos. L’homme hurla quelque chose immédiatement couvert par l’orage et me chargea de toute sa brutalité. Un coup de tonnerre retentit avant l’éclair, et le pirate s’effondra à mes pieds. Ce n’était pas passé loin.
Mais hélas la météo ne nous laissait pas respirer, une vague plus intense que les autres vint percuter la coque, obligeant tout le monde à cesser le combat et à se tenir pour ne pas tomber. Derrière nous le capitaine adverse hurla à ses hommes d’abandonner le combat et revenir à bord. Le temps de l’hésitation passé, durant lequel chacun regarda son camarade incrédule, les pirates retournèrent aussi vite que possible sur leur propre embarcation via ce simili-pont. Les rares marins de l’autre côté ainsi qu’Ashlinn firent de même et il n’y avait pas un seul instant à perdre.

Le mât qui nous liait fut détruit, les ordres furent donnés, les survivants coururent à leurs postes pendant que les blessés étaient transportés dans les entrailles du navire. Nous fîmes de notre mieux pour notre survie, mais les vagues étaient toujours plus imposantes.

« Attachez tous votre ligne de sauvetage !! » Hurlai-je alors que nous faisions littéralement face à un mur d’eau.

Le navire avait beau être bien en face, la première gros vague venait tout juste de nous faire piquer du nez, du pain béni pour sa grande sœur s’élevant largement au-dessus de nos plus hauts mâts restants. Avec le vent rugissant à la surface de l’eau, un monstre titanesque ouvrait en grand sa gueule alors que nous étions emportés en son sein, parfaitement capable de fuir.
Le mur d’eau et d’écume grandissait encore, nous obligeant à lever le nez pour maintenant apercevoir le sommet. Les consignes avaient certainement été données trop tard, bien trop peu eurent le temps de quitter leur poste pour s’attacher une corde autour des hanches alors que la proue de notre pauvre navire abimé se fit absorber sous les flots. Je m’agrippai de toutes mes forces au bastingage, prenant une grande inspiration et bloquer.

La mer nous engloutit avec une brutalité sans nom. En un instant le Tempête Colbat disparu sous le niveau l’océan déchainé. Tout ce qui n’avait pas été solidement attaché se fit emporter au loin, une telle force de la nature n’offrait aucune possibilité de jouer sur la chance. Ce qui ne tenait pas la distance était aussitôt éliminé et cela valait autant pour le matériel que pour l’équipage. Mais sous l’eau personne ne vous entendra hurler.

Quand le navire refit surface la première réaction était la stupéfaction. Retrouver un accès à l’air et l’oxygène, malgré le fait d’être entièrement trempé et aussitôt frigorifié par les bourrasques qui continuaient inlassablement à modeler les vagues.
Puis un regard autour, le bateau n’avait pas du tout aimé cette balade sous-marine. A de nombreux endroits des larges craquelures étaient apparues. Le pont avait été vidé de toutes les caisses, de tous les cordages et du moindre équipement qui y restait encore après la bataille. Et combien de membre d’équipage avions-nous déjà perdu ? Pour le moment j’étais parfaitement incapable de le dire. Ce qui occupait plutôt mon attention en cet instant, c’était plutôt la nouvelle vague se dressant devant nous. Le navire ne tiendra jamais un second assaut comme le précédent, et pourtant malgré tous les efforts d’Ashlinn à la barre nous nous dirigions irrémédiablement vers une nouvelle plongée, avec une première ascension relativement douce pour se faire cueillir brutalement au deuxième coup.
Perdue et paniquée, trempée jusqu’aux os, je ne savais pas quoi faire. L’unique chapitre de cours sur cette situation à l’académie de la Marine s’était résumé à « bonne chance ».
Je couru dès lors jusqu’à la barre :

« Capitaine ! Le navire est foutu ! Est-ce qu’on a un plan de secours ? » Aboyai-je contre le vent.

Nous étions pratiquement collées l’une à l’autre pour s’entendre au milieu du chaos. Et trop tard, le navire plongeait déjà vers le prochain mur aquatique. Alors sans demander l’autorisation, outrepassant les grades et le respect dû à la hiérarchie j’attrapai Ashlinn par la taille, verrouillant tous mes pistons dans cette étreinte, et fis de même avec ce qui paraissait le plus solide à portée de main.
Un énorme tremblement retentit à travers toute l’embarcation tandis que la proue plongeait sous l’eau, les planches du pont cédèrent sous la pression, la vague immense se refermait sur nous terminant de détruire ce qu’il restait du Tempête Colbat alors que nous disparaissions à nouveau sous les eaux.
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Widdershins
Ash

Le début d’une aventure

Les vagues, le bruit de la tempête, les éclairs, le tonnerre. Et surtout, nos larmes. Des pleurs de rage induite par cette impuissance qui nous envahissait. Voilà tout ce que cet évènement nous évoquait.

La dernière chose dont nous nous souvenions, c’était Lucy, notre seconde, qui nous enjoignit à repenser la situation avant de nous saisir par la taille et notre vaisseau qui s’éloignait au loin tandis que les flots nous avalaient, elle et nous.

Le noir complet, pendant un temps qui nous parut interminable. Des visions de nos proches, papa, notre maître, Naomi, Naoko, Tric, Électron, Sherry, et étonnement Lucy, s’emparèrent de nous alors que le fond de la mer deviendrait notre nouveau foyer.

Le premier évènement qui nous surprit quand nos sens nous revinrent fut de percevoir le cri strident des mouettes ainsi que la chaleur du soleil sur notre visage. Et puis, nous crachâmes comme si notre existence en dépendait. Enfin, c’était le cas. Une gerbe d’eau se répandit sur le sable devant nous.

Nous demeurions en vie et cela tenait du miracle. Nous haletâmes un brin avant de saisir toute la gravité de la situation. Et nos officiers ? Nos hommes ? Électron ? Qu’étaient-ils devenus ? En voulant nous relever, nous sentîmes un poids qui nous contraignit.

Lucy nous enlaçait par les hanches comme si nous constituions son bien le plus précieux. Un sourire attendri élargit nos lèvres, éclipsant un peu les mauvais sentiments latents. Nous retirâmes l’un de nos gants, toujours visés à nos mains, le plus doucement possible, et desserrâmes son emprise. D’un doigt que nous souhaitâmes délicat, nous vérifiâmes si elle respirait encore.

Le soulagement nous emplit aussitôt, tout allait bien. Elle dérivait dans l’inconscience. Aucune blessure apparente ou cassure technologique ne venait endommager son système. Nous écartâmes une mèche de son visage. Jolie représentait un piètre qualificatif pour la décrire.

Bien trêve de beaux mots, il fallait déterminer où nous avions échoués, notre environnement, et juger de la marche à suivre. À l’horizon, la tempête rageait encore. Des éclairs zébraient les nuages, mais aucun son ne nous parvenait. Signe que l’orage s’éloignait.

Nous errâmes sur la plage de sable fin et, au détour d’une bute de terre, découvrîmes avec stupéfaction un cimetière de bateaux. Une collection impressionnante de carcasses de bois s’agglutinait aux abords du rivage, formant une construction surréaliste.

Le cœur de l’île, aussi étonnant que cela puisse paraître, abritait une forêt dense. Nous trouverons sûrement des ressources en abondance là-bas. Mais le plus inquiétant, c’était que n’importe où nous posions les yeux, il n’y avait aucune trace des autres. Ni notre meilleure amie, ni notre chien, ni Tric, et encore moi de l’équipage.

Une rage sourde s’alluma en nous. Au début, un feu léger, crépitant. Mais plus les minutes passaient et plus il s’intensifia. Il fallait que nous cognions sur quelque chose. Là, maintenant. Que nous nous déchargions de tout ça.

Nous renfilâmes notre gantelet que nous trimbalions d’une main distraite et nous remarquâmes un cocotier qui prenait le soleil un peu plus loin. Un coup, deux coups. Les volées s’enchaînèrent bien plus vite que nous nous étions attendue.

Des vagues de larmes déferlèrent sur nos joues. Nous avions échoué. Nous avions perdu tout le monde. Le bateau devait surement être en miette, les hommes noyés. Et la pauvre Lucy qui n’avait rien demandé. Comment pourrions-nous la confronter ?

L’ire s’évacuait. Le point d’orgue survint quand, au détour d’un énième revers du droit, nous criâmes de toutes nos forces et brisâmes l’arbre. Il ne restait qu’une souche dans le sable, et le tronc qui volait à quelque distance de là.

Au passage, une kyrielle de noix de coco tombèrent sur la plage, tandis que nous ahanions. Cela faisait du bien quand même, nous ne pouvions le dénier. Voilà le "repas" du soir servi. D’une pierre deux coups, comme on dit.

D’un bras chargé en victuaille, une main traînant le bois mort, nous rejoignîmes Lucy, toujours inconsciente. Son état nous inquiétait fortement. Peut-être s’en trouvait-il plus grave que nous le pensions.

Si Tric l’auscultait, il pourrait le dire, mais nos maigres compétences en médecine ne nous le permettaient pas. Cette discipline nous semblait si obscure, alors que cela représentait les rouages d’un corps humain.

Soit, nous ne possédions aucune prise sur la situation, nous réaliserons tout ce qui était en notre pouvoir pour la maintenir en vie et sortir d'ici. Attendre son réveillé sans rien faire ne servirait à rien.

Résolue, nous débitâmes le bois à l’aide de nos poings mécaniques en petit tronc, pratique pour allumer un feu. Avec un dernier regard pour notre seconde, cette femme courageuse, nous partîmes en direction de l’orée de la forêt.

Branchages secs, rocailles et pailles, les trois ressources que nous convoitions. Nous n’eûmes aucun mal à les trouver, la chaleur du cagnard presque permanent que devait connaître l’île aidait.

Toutefois , pendant notre expédition, avec toujours notre officier en vue, nous ne pûmes nous départir d’une sensation étrange. Comme si on nous observait avec attention.

L’atoll devait sûrement être habité par quelques créatures sauvages. Alors, sans pouvoir avoir évalué le danger, nous ne nous aventurâmes pas trop loin. Une fois tout cela rassemblé au bout d’une bonne demi-heure, nous retournâmes là où nous avions échoué.

Peu de temps nous fûmes nécessaire pour bouter les flammes à bouts de bois. Le métal de nos gants entaillés par la pierre produisit bien vite des étincelles. La chaleur qui se dégagea nous réconfortait un peu.

Il ne restait plus qu’à attendre que l’ingénue ne revienne à elle. Nous voilà donc seule, avec nos pensées et le soleil déclinant. Un élan nous poussa à nous asseoir les jambes recroquevillés contre notre buste, nous dévêtir de nos mitaines de fers et de rouages pour saisir une main de la cyborg, espérant que ce geste la guide jusqu’à la réalité.— Nous sommes terriblement navrée…nous soufflâmes à demi-mot, honteuse.  



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Un bruissement singulier vint soigneusement caresser mes tympans, les vagues s’échouant tour à tour en ne laissant sur place qu’un fin liseré d’écume. Puis des croassements de quelques mouettes bruyantes. J’étais sur le dos, encore assoupie les yeux clos et pas tout à fait consciente de mon environnement, le bout de mes doigts plongeait dans un sable chaud et légèrement humide puis une main vint se saisir de ma droite. Mes phalanges de métal ne me renvoyaient aucune réelle chaleur de la part de ce contact mais je sentais bien ce mouvement si particulier, propre à une étreinte douce et patiente.
Alors lentement, très lentement j’ouvris les paupières, avant de brusquement les refermer. Grand dieu cette lumière aveuglante ! Il fallut plusieurs secondes pour être à nouveau pleinement opérationnelle et comprendre notre environnement. Redressée non sans mal, je ne lâchai malgré tout pas un instant la main d’Ashlinn assise à mes côtés. Un petit peu de bois crépitait à nos pieds, une plage de sable blanc de chaque côté, le vaste océan en face et une forêt luxuriante derrière. Nous nous étions finalement échouée sur cette île inconnue, en vie mais seules. Des morceaux de bois et des cordages jonchaient ça et là le rivage, indiquant très clairement ce qu’il était advenu du navire. Est-ce que l’équipage avait péri lui aussi ou bien certains membres avaient eu la même chance quasi miraculeuse que nous ?
J’eus beau observer les alentours, fixer l’horizon, d’ici il semblait bien que nous n’étions plus que deux. Mais une traque allait s’imposer, ne serait-ce que pour être certaine de notre solitude et puis qui sait, il y a peut-être une ville quelque part sur cet amas de sable végétalisé.

Mon regard s’arrêta finalement plus intensément sur la femme qui attendait à mes côtés. Ses imposants poings de métal couchés à côté d’elle et en attente. Le temps paru infiniment long alors qu’il ne s’écoula qu’une ou deux secondes, durant lesquelles je la détaillai soigneusement. Des gens à l’esprit mal tourné pourrait plutôt penser que je la dévorais des yeux, mais la vérité était bien moins glamour. Avec toute l’eau salée ingurgitée, le choc et la déshydratation, les nouvelles étaient difficile à encaisser. Malgré tout je ne pu me retenir de tirer brusquement Ashlinn à moi et l’enlacer, noyant mon visage dans son cou. Céder à la panique était maintenant la pire chose qu’il pouvait nous arriver. Quoi que …

« Non Capitaine c’est à moi de vous présenter mes excuses. Je n’ai pas été à la hauteur, vous m’avez recrutée pour vous seconder et guider l’équipage. Et au lieu de cela nous avons tout perdu. Je ne mérite pas votre pitié. »

Ma prise autour de ses épaules se resserra un instant avant de finalement la libérer.
Ne pas paniquer. Ne pas paniquer. Après tout un naufrage ça arrive, le professeur en parlait à l’école de la Marine. C’était bien plus courant que les nombres officiels pour la très simple raison qu’il fallait des survivants pour pouvoir rapporter l’état d’une telle catastrophe.
J’inspirai profondément, la bouche et les lèvres atrocement sèches, je me sentais vide et épuisée, à court d’énergie. Sans honte et sans gène, je dévêtis mon haut d’uniforme de toute façon trempé afin de pouvoir remonter les manches d’une chemise dans le même état. Ashlinn pu voir de ses propres yeux l’espace réservé à mes biceps s’ouvrir telle une cache secrète et révéler la présence d’une petite bouteille de verre dans chaque bras.

« Vide … bon sang c’est de pire en pire. » Commentai-je plus pour moi-même que pour ma spectatrice avant de les extraire. « Il s’agit d’huile d’olive Capitaine. De la meilleure qualité qu’il soit. C’est à ça que je tourne si vous n’avez jamais vu de cyborg avant moi. J’en avais toute une réserve à bord mais cela doit être au fond de l’océan maintenant. Ne vous en faites pas je ne vais pas m’arrêter et vous laisser seule ici, je serais simplement … disons moins réactive et plus lente tant que ces bouteilles resteront vides. »

Je tentais d’expliquer la situation avec le sourire malgré mon mal de tête croissant dû au manque d’eau et d’énergie. Quoi qu’il en soit je refermai les longues écoutilles, frissonnai un bon coup, remis mes manches en place et me releva enfin. Les bouteilles dans une main, la veste humide pliée autour du bras je tendis l’autre à la demoiselle.

« Venez Capitaine, si on reste là on va finir par se morfondre comme deux loques misérables, et je n’aime pas vous voir triste. Vous avez déjà visité un peu les alentours ? Vous savez s’il y a de l’eau potable quelque part ? Je suis en train de me dessécher plus vite qu’une chaussette étendue en plein soleil, et à la fin du processus ce n’est vraiment pas beau à voir. »

Un ricanement et un clin d’œil suivi puis je tournai les talons direction la forêt.

« Si je me souviens bien de mes cours dans ce genre de situation, d’abord faire un repérage pour la faune et savoir où installer un abri, puis dénicher de la nourriture et de l’eau. Et on pourra s’occuper ensuite de partir vagabonder à la recherche d’une quelconque civilisation évoluée. Peut-être même des survivants. Vous êtes douée en survie Capitaine ? Je veux dire, plus que pour réveiller les jeunes filles sur une plage paradisiaque au coin d’un feu. »

Et vous savez quoi, j’étais immensément fière de cette remarque !
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Ash

Le début d’une aventure

Un immense sentiment de soulagement nous emplit quand nous sentîmes sa main s’agiter dans la nôtre. Elle reprenait enfin conscience ! Nous tournâmes la tête pour lui faire face, retenant les quelques larmes voulant perler sur nos joues.

Cependant, elle ne nous laissa pas le temps de réaliser la chose qu’elle nous attira à elle. Le contact de sa peau métallique se révéla froid sur notre propre derme aux endroits où nous nous touchions, mais étrangement, cela ne possédait aucune espèce d’importance. L’étreinte nous semblait chaude, agréable, réconfortante dans ce moment de doute. — Non, Capitaine, c’est à moi de vous présenter mes excuses. Je n’ai pas été à la hauteur, vous m’avez recrutée pour vous seconder et guider l’équipage. Et au lieu de cela nous avons tout perdu. Je ne mérite pas votre pitié.Cette réplique nous estomaqua. Elle nous saisit à la gorge, comme si on cherchait à nous empêcher de respirer. Nous lui prîmes fermement les mains.— Que nous racontez-vous là ? nous objectâmes d’un ton amène. Baliverne, c’est nous qui sommes capitaine. C’est à nous d’endosser la responsabilité de ce fiasco. Que dirons vos parents quand ils apprendront que nous vous avons perdu dans tel lieu que celui-ci ?Devant nous, elle ôta sa veste, laissant apparaître un chemisier presque transparent à cause de l’eau. Notre visage s’empourpra brièvement, sans lui donner le temps d’en être témoin. Nous ne pensions pas la voir dans cet état. Mais sa raison était valable. Elle vérifiait ses réserves de carburant. Vide. Dommage, ses capacités augmentées auraient pu se révéler bien pratique.— A part notre chien, que nous espérons en en vie, vous êtes la première cyborg humaine que nous observons. Avant cela, les modifications corporelles nous étaient exposées sur des mannequins, des diaporamas, dials vidéo et dans des traités théoriques. Nous ferons en sorte de découvrir une alternative à votre combustible initial, nous vous le promettons.Nous agrippâmes la main qu’elle nous tendit pour nous relever. Nous avions au moins cette chance de ne pas nous trouver solitaire dans cette misère. Nous ramassâmes nos gantelets géants et les renfilâmes pour devenir immédiatement opérationnel.— Oui, nous avons visité. De ce côté s’érige un cimetière de bateaux nous expliquâmes en pointant une direction de notre gros doigt. Le nombre de carcasses est ahurissant. Nous imaginons que nous ne sommes pas les seules à avoir connu ce triste sort. Avant de poursuivre, tenez, buvez et reprenez un peu de force.Nous ouvrîmes avec notre pouce une brèche dans une noix de coco et lui fourrâmes dans les mains délicatement. Son trait d’humour nous décrocha un sourire amusé, alors nous la rejoignîmes dans son élan, la saisîmes par les épaules et la taquinâmes d’un ton joueur.— Et bien, jeune fille, voyons voir si nous avons autant de talent dans l’un comme dans l’autre.A voir le soleil décliné de la sorte, nous ne donnions pas plus de deux heures pour que la nuit tombe. Ce qui laissait suffisamment de temps pour réaliser les objectifs que nous avait fixés Lucy.

Mais où valait-il mieux dresser notre abri ? Sur la plage ? Certainement pas. Nous serions bien trop exposée aux dangers des éléments. Non, l’intérieur des terres constituait notre meilleure chance dans un premier temps.

Pour ne pas nous perdre dans cette jungle luxuriante, nous prîmes le pli de griffer le bois d’arbres à intervalle régulier. Nous ne savons pas d’ailleurs combien de temps nous avons erré entre les troncs. Peut-être une heure ? Et nous n’avons pas trouvé grand-chose de comestible en dehors de quelques baies. Et les animaux devaient encore être bien trop effrayés par nos présences pour se montrer.

Bien cela serait disette en dehors des noix de coco. Mais il était tant de rejoindre le sable. En chemin, nous demandâmes à notre seconde de ramasser le plus de feuilles de palmier qu’elle pouvait transporter. Nous nous occupions de rassembler branches et bois morts pour constituer la charpente de notre tente de fortune et de quoi refaire un foyer.

Nous nous fixâmes aux abords d’une clairière, un peu en retrait de tout, pour nous assurer une protection optimale. Lucy se chargea d’allumer le feu, tandis que nous aménagions la structure de notre cabane. Nous attachions les rameaux ensemble à l’aide des lianes environnantes et superposâmes les feuilles pour en former un toit « décent ».

Au coin du camp, réchauffé par les flammes alors que la lune avait pointé le bout de son nez, nous tressions Lucy et nous, nos paillasses selon des instructions dont nous nous souvenions avoir vu dans un livre. Soudain, l’envie de rompre le silence nous envahit.— Comment vous sentez-vous ? Pas trop mal, nous espérons. Surtout sans combustible. Nous l’interrogeâmes avec toute l’aménité qui nous était possible en cet instant. Baissant un peu les bras et dénouant nos doigts engourdit par un travail si minutieux, nous regardions l’ingénue Lucy afféré, concentré.— Nous nous demandons si nos hommes ont survécu à ce désastre. Comment se portent Naoko et Tric… Et si notre chien les accompagne. Nous… ne voudrions pas que les évènements se révèlent encore pires que ce que nous vivons en cet instant.



Dernière édition par Ashlinn Widdershins le Sam 31 Déc 2022 - 15:57, édité 6 fois
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Une chance dans ce malheur que d’être échouée ici avec elle. Ashlinn aurait pu être quelqu’un de très appréciable et se révélant être un véritable démon sitôt confronté à une situation aussi dramatique qu’un naufrage, mais jusqu’à présent elle tenait le rôle de la coloc sympa à la perfection.
Notre escapade en forêt ne fut malgré tout pas une excursion de plein air, où chaque nouveau pas offrait son lot d’émerveillement. Quand votre pied s’enfonce jusqu’à la cheville dans un sol mou et vaseux tandis que les moustiques découvrent avec un appétit sans fin les saveurs de votre sang sur la moindre parcelle de peau à découvert, la balade devenait rapidement un enfer. Heureusement il y en avait une de nous deux qui avait déjà fait un petit peu le tour pendant que l’autre roupillait au soleil aussi efficacement qu’un crocodile. Alors à aucun instant je ne songeai à annoncer la moindre plainte. Non j’attendrais demain pour ça !
Tout en esquivant une branche un peu trop envahissante, je resongeai à ses propos. Depuis ma transformation je n’avais jamais imaginer pouvoir trouver un substitue à l’huile d’olive. Cette matière à la fois grasse et souple m’offrait au quotidien tellement de bénéfice qu’il n’y avait aucune raison d’en changer. Mais ce n’était plus le cas et Dieu seul sait jusqu’à quand cela allait durer, alors en effet s’il était possible de trouver un substitut.
Chaque chose en son temps, d’abord l’exploration, puis le camp et bien plus tard les expérimentations. La noix de coco qu’Ashlinn m’offrait fut appréciée à plus d’un titre, déjà parce que j’adorais l’eau de ce fruit si étrange, et sa chair pouvait nous tenir quelques jours le temps de là aussi trouver un substitut.

Le soleil déclinait déjà. Il était difficile de garder une idée claire sur l’horaire au milieu de cette jungle inconnue. Nous nous arrêtâmes dans une petite clairière déboisée, chacune sa tâche à hauteur de ses capacités. Ashlinn équipée de ses poings mécaniques bénéficiait d’un avantage certain quant moi je me retrouvais affaiblie, lente et lourde. Le feu allumé et le camp posé via des dizaines et dizaines de lianes superposées et tressées tout en gardant autant que possible les sens éveillés sur un quelconque danger.

« Cela fait très bizarre à vrai dire. » Répondis-je lorsqu’elle brisait le silence de la nuit au milieu de nos travaux manuels. « Je sens clairement qu’il me manque quelque chose, je me sens plus lourde, moins souple, plus lente aussi. Je me fatigue plus vite, il me faut plus de temps pour récupérer et je me sens constamment desséchée, alors que nous avons semer derrière nous un nombre incalculable de noix de coco vidées … Mais le pire si je devais faire un classement, c’est l’impression constante d’être inutile. Vous l’avez vu, j’ai sans cesse besoin de l’aide de vous et vos gros poings pour surmonter un obstacle un petit peu trop ardu. Et c’est terriblement frustrant … »

Je fixai les flammes crépiter inlassablement d’un air absent, observant les bouts de bois se faire dévorer par ce qu’eux-mêmes alimentaient.
La Capitaine à présent dépouillée de son navire partageait son inquiétude pour le reste de l’équipage, et notamment ses amis. Mes yeux quittèrent le petit brasier réconfortant pour l’observer elle. L’image de la femme forte et intrépide qu’elle avait voulu exposé depuis le début de notre rencontre commençait à se fissurer face à l’accumulation de mauvaises nouvelles. J’attrapai une de nos dernières noix de coco récoltées de la journée, la fracassai violemment contre l’un des rochers jonchant le sol et lui tandis la plus grosse moitié.

« D’ailleurs maintenant que vous n’avez plus de navire, vous n’êtes plus Capitaine, mademoiselle Ashlinn Widdershins. Je peux vous appeler Ashlinn sans craindre de piétiner la hiérarchie. » Le sourire ne quittait plus mon visage alors que je percutai ma moitié de coco avec la sienne. « Santé ! A nous et notre équipage sans aucun doute encore quelque part. Ils sont bien trop débrouillard pour se faire avoir de la sorte, surtout Naoko. Pour Tric je ne saurais trop quoi dire, il est très réservé donc difficile d’apprendre à le connaitre mais la chimiste, je n’ai absolument aucun doute sur sa capacité à survivre après tout ça. Dès que cela sera possible nous partirons à leur recherche, peut-être qu’ils ont également échoué ici mais de l’autre côté de l’île. »

Je bus une longue gorgée d’eau de coco avant d’attaquer la chair blanche et amer avec deux doigts faisant office de cuillère. Loin de la saveur d’une bonne viande cuite sur le grill, cela faisait malgré tout plaisir d’avoir quelque chose dans l’estomac. Qui sait, peut-être que nous trouverons demain d’autres victuailles à nous mettre sous la dent.

« Je peux vous demander quelque chose malgré tout Ashlinn ? C’est peut-être personnel ou intime, je ne sais pas, mais depuis notre première rencontre ça perturbe … Pourquoi quand il s’agit de parler de vous, vous utiliser sans cesse le nous ? Sauf erreur de ma part vous n’êtes pas plusieurs dans votre petite tête de mécano surdouée … Et nous ne sommes pas assez proche pour ne former qu’un seul et même être. » Ajoutai-je en dernier lieu sur un ton plus frivole.

Après tout c’était le moment parfait pour se questionner qui n’entrait pas dans le cadre professionnel. Toutes les deux seules sur une île perdue au milieu des mers, pour une durée indéterminée.
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Widdershins
Ash

Le début d’une aventure

Ce sentiment d’impuissance face à la perte d’une source d’alimentation devait être terrible. Se retrouver sans pouvoir faire quelque chose de convenable de ses dix doigts. Nous contractâmes les phalanges à plusieurs reprises en nous mettant à sa place alors qu’elle nous expliquait ces faiblesses actuelles.

Nous ne pûmes lui offrir qu’une caresse de la main sur la sienne en guise de réconfort. Elle-même se voulut rassurante en me confiant une noix de coco à partager. Sa bonne humeur nous semblait rafraîchissante en pareil moment. Son optimisme aussi. Nous nous laissâmes un bref instant envahir par lui.— Si fait ! Un capitaine sans bateau, c’est un peu ridicule. nous plaisantâmes vivement, en lui donnant la réplique. C’est même nous qui nous trouverions en défaut de respect de hiérarchie. Mais ça n’enlève rien à notre rang de capitaine. Il nous faut juste…. Retrouver un navire en état de fonctionner ! Tric peut se révéler aussi capable que Naoko. C’est un taiseux en effet, mais ce n’est pas pour autant un manchot. Nous l’avons vu à l’œuvre. Il  ne participerait pas à cette aventure si nous ne le pensions pas apte. C’est que nous inquiéter pour eux est la moindre des choses en notre pouvoir pour l’instant. Mais nous sommes également convaincue qu’ils ont tous survécu !Nous profitions de l’instant pour essayer de nous détendre malgré tout. Cette discussion semi-sérieuse, semi-frivole, nous faisait du bien. Jusqu’au moment où elle posa une nouvelle question. Une interrogation justifiable après tout. Mais un sujet qui impliquait tant de conséquences. Qu’elle était la meilleure réponse que nous pouvions lui donner ?  

Nous regardâmes à notre tour le pétillement du feu, cherchant l’explication dans l’oscillation des flammes. Et puis, une pensée nous traversa. Ça n’avait pas d’importance que nous soyons proche ou non. En cet instant, nous avions peut-être des chances de finir ici. Autant se vider une bonne fois pour toutes.

Nous restâmes ainsi quelque temps, accueillant lentement la force de parler. Et puis nous nous levâmes et marchâmes quelques pas La pleine lune s’offrait à nous, haute dans le ciel, ne réclamant qu’à être dévisagée.— Nous référencer en « nous », tout le monde tique, certains se taisent, d’autres demandent. Cependant, peu se trouve au courant. Notre père, notre maître, Naoko, la commandante Popov, et un jour nous l’espérons, Tric.Nous nous détournâmes de notre contemplation stellaire et plongeâmes notre regard dans celui de Lucy.— D’aucuns s’accordent à dire que c’est une marque patente de fierté, parfois d’une arrogance sans borne. Et c’est un fait. Il nous arrive de faire montre d’une morgue outrancière et ne craignons pas de l’assumer. Navrée si cela vous désappointe, mais il faut faire avec. Pourtant, nous savons quand même estimer quelqu’un à sa juste valeur. C’est pour ça que vous nous épaulez en ce moment. Parce que nous croyons en vous. Enfin, nous nous égarons.Nous nous rassîmes lentement et tendîmes vers le feu nos mains pour les réchauffer. Nous poursuivîmes après avoir soufflé un long moment.— Nous ne nous sommes pas toujours exprimée de la sorte. Jusqu’à nos huit ans, nous parlions à la première personne, comme tout un chacun. Ce tic de langage trouve sa source ailleurs. Nous n’avons jamais été destinée à être fille unique. Déjà à la naissance, nous aurions dû posséder un jumeau. La grossesse de notre mère se révéla compliquée, en plus d’être morte en couche, elle perdit notre gémeau pendant la gestation. Nous n’en savions rien avant le crépuscule de notre première décennie. Dans notre curiosité naturelle, nous questionnions par trop notre père sur notre génitrice. Il nous jugea assez mature pour nous expliquer.Plus nous déblatérions cette diatribe, plus le temps paraissait s’éterniser. L’instant n’existait plus. Ne subsistait que le flux constant de nos mots, le bruit sourd du bois se consumant et l’impression incertaine de flotter pour observer cette scène.— C’est assez cocasse que quelques mois plus tard, une caravane de la marine marchande accosta au port de l’île. Il y avait cet étrange personnage. Son apparence nous échappe désormais, mais ce qu’il nous a transmis nous a marquée à jamais. Alors que notre père négociait, nous parlions à droite et à gauche. Comment le sujet en est arrivé là ? C'est encore un mystère. Nonobstant, il nous expliqua que dans son pays d'origine, quand des jumeaux attendus finissaient par devenir un, la croyance voulait que le survivant eût « manger » le disparu. Que cela soit pour gagner en force, en intelligence, ou en bien d’autres choses. Nous ressortîmes changer de cette conversation culturelle. De la naïveté de nos huit ans, malgré l’entendement dont nous pouvions faire preuve, notre esprit engendra un concept qui le dépassait. Pour rentre hommage à ce frère ou cette sœur que nous ne connaîtrions jamais, nous nous exprimerions désormais en « nous ». La vanité est venue bien après, par habitude d’échapper à la norme. Cette histoire est un brin confuse, nous vous l’accordons. Et peut-être même un peu saugrenue. En dépit de tout, il s’agit de la nôtre.A mesure que les minutes s’égrainèrent, nous reprenions peu à peu conscience de l’instant, de Lucy à nos côtés et des flammes qui commencèrent à mourir sans bûche pour l’alimenter. Nous frissonnâmes et remîmes une rondin pour raviver l’âtre. Et comme une épiphanie, nous nous rendîmes compte que nous n’avions jamais retourné ses questions à notre second.— Mais, trêve de nous épancher, parlez nous de vous. Nous n’avons pas eu l’occasion de nous intéresser à vous. Racontez-nous comment ce terrible incident est survenu. Votre vie, quelle était-elle avant tout ça ?

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