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Jeune fille en détresse ! [Yuna - Ann]

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L’île de Dawn, ancien bastion de la Révolution qui s’est vu soumis au Buster Call. Le Gouvernement Mondial n’est toutefois pas aussi crédule et il y a de grandes chances que ces perturbateurs soient encore tapis dans l’ombre, attendant le moment pour agir et défier à nouveau l’autorité suprême. Leur objectif n’aura certainement pas changé et dans l’unique but de créer le chaos, ces parasites n’hésiteront pas à étendre leurs tentacules jusque dans l’esprit des plus jeunes. Les différents rapports de la garnison sur place font l’état de divers campements dans le Mont Corbo et si ces derniers se font passer pour de vulgaires criminels, volant et agressant les imprudents croisant leur route, il reste la possibilité que les Révolutionnaires tirent les ficelles de ces groupes dans l’ombre. Cette pensée a poussé l’éminence grise du CP5, René Réginald Scorpio d’envoyer un agent sur place afin de vérifier cette théorie. C’est donc dans le cadre de cette mission que la jeune Yuna débarque tout simplement au port de la République de Goa, habillée d’une jolie robe blanche qui contraste avec ses cheveux roses. Le regard innocent et une attitude de touriste s’intéressant à chaque étale ou boutique, elle était loin de susciter la méfiance, bien au contraire.

Comme tout bon agent, elle se renseigna subtilement auprès des marchands sur la situation actuelle de l’île. Devant son charmant sourire, la plupart ne manquèrent pas de la prévenir du danger que représentait l’extérieur de Goa. Que cela soit Grey Terminal ou même le Mont Corbo, il s’agissait de véritables coupe-gorges selon les dires des marchands et même des quelques clients qui participèrent à la discussion. Il était évident désormais que si elle voulait avoir plus d’informations, c’était hors de Goa qu’elle en obtiendrait. Afin de ne pas attirer l’attention, la jeune femme passa le reste de la journée à faire du shopping, s’achetant quelques nouveaux habits qui viendraient sans nul doute agrémenter sa garde-robe. Ce n’est qu’à la nuit tombée qu’elle s’éclipsa discrètement de sa chambre afin de quitter les fortifications de Goa pour les zones plus désolées de Grey Terminal. Voulant se faire passer pour une simple curieuse naïve, elle resta habillée de sa jolie robe blanche, ses longs cheveux roses attachés en deux couettes qui lui arrivaient jusqu’au milieu du dos.

Il ne lui fallut pas longtemps pour tomber sur quelques dépouilleurs à la recherche d’un butin médiocre au milieu des ruines. Discrète, elle se dissimula derrière une sorte de tas d’ordure, prenant soin de ne pas tâcher sa robe en touchant ces immondices. Elle put écouter tranquillement leur discussion et visiblement, le plus grand des trois avec les cheveux bleus était le chef de cette petite bande. La gamine, qui devait sans doute avoir son âge et qui jouait avec un couteau, semblait être une parfaite chieuse jamais d’accord avec ce qu’on lui disait. Quant au dernier, le typique suiveur à l’allure un peu bête et aux muscles démesurés, il semblait assez sympathique et acquiesçait à chaque parole des deux autres, cherchant à calmer les choses dès que le ton montait. En clair, si Yuna voulait des renseignements sur les différents campements à proximité, elle allait devoir interroger le grand et se débarrasser des deux autres. Elle attendit donc patiemment qu’ils se séparent et s’attaqua à sa première cible, le gentil nounours velu. Alors qu’il fouillait dans les décombres, elle s’approcha en silence et sortit ses aiguilles. Le timing allait être crucial et surtout, le choper au bon moment.

Elle attendit derrière lui le moment parfait et d’un coup net et précis, enfonça son aiguille dans sa nuque. Le colosse ne la sentit même pas. Ce n’est que quelques secondes plus tard qu’il se redressa, sentant sa vue se brouiller, avant de s’écrouler inconscient dans les ordures devant lui. La première cible hors-jeu, il n’en restait qu’une avant de pouvoir s’en prendre au chef de la bande et lui soutirer des informations. Toutefois, les choses ne se passèrent pas comme espérer et avant que Yuna puisse mettre la main sur la gamine au couteau, sa première victime fut découverte par un quatrième individu qui donna l’alerte. Prostrée derrière un tas de ruines, l’agent du gouvernement ne put s’empêcher de broyer du noir en comprenant que son super plan venait de tomber à l’eau. Perdue dans ses pensées, elle fit même l’erreur de soupirer un peu trop fort, attirant l’attention du chef et de la gamine qui se dirigèrent vers elle. Assise par terre, elle ne put que relever les yeux pour les voir lui barrer tout chemin de fuite. L’homme aux cheveux bleus s’adressa à elle avec une grosse voix menaçante, sans doute pour lui faire peur.

« Qu’est-ce que tu fous là ? C’est toi qui a attaqué mon pote ? Réponds gamine ou tu vas prendre cher ! »

Dans ce genre de situation, il n’y a clairement qu’une seule chose d’intelligente à faire et c’est pleurer ! Les yeux de Yuna commencèrent à s’humidifier et soudain, les sanglots et les larmes se mirent à jaillir à foison. Telle une gamine martyrisée dans une cour de récréation à l’école, elle se mit à chialer sans répondre à la moindre question, espérant bien provoquer une situation où ils la laisseraient partir sans trop discuter.
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Journal N°1

 
Il est 10h, et je ne sais toujours pas si je dois raconter ma vie, ou laisser la place à quelqu’un de le faire. Vous savez, j’avoue être assez subjective par rapport à mes aventures, mais je pense que je raconte bien mieux qu’un simple narrateur de pacotille. Après tout, je suis une descendante d’une famille importante, juste que je n’ai pas encore retrouvé mes parents. J’ai laissé quelqu’un raconter mon histoire, et je dois avouer, la fin, les détails, c’était comme s’il avait tout bâclé. Il avait même publié une première version sans ma permission, elle n’avait pas pris, trop mièvre comme fiction disait-on. Mais j’existe ! Et je vais vous le montrer ! A partir du moment où j’ai pu enfin débuter ma quête personnelle qu’était de retrouver mes vrais parents, afin de les arrêter pour leurs horreurs, comme celle de m’avoir abandonnée alors qu’ils étaient nobles.
 
Enfin !  Je suis sortie de la base pour une véritable mission pour la Révolution, la véritable et unique ! Ils ont mis du temps, sûrement parce qu’ils pensaient que j’étais de sang noble, et donc qu’ils ne pouvaient pas me faire confiance ! Mais moi, je savais que j’étais prête depuis longtemps. L’espionnage, l’écoute, l’affaiblissement, puis l’achèvement, il s’agissait des règles des révolutionnaires les plus aguerris. J’étais de cet état d’âme, une battante qui n’avait peur de rien. Pour ma première mission, je devais aider à la surveillance de l’île de Dawn, afin de voir la folie de la guerre, mais aussi parce que je n'étais pas connue, afin d’aider à réaliser un constat du royaume, plusieurs années après la révolte, qui avait tourné au massacre. Mais tout ça, c’était parce que je n’y avais pas participé, sinon  l’issue aurait été plus prolifique.
 
Enfin, la personne que je devais retrouver avait été arrêtée et exécutée le temps que j’arrive à destination, me laissant seule révolutionnaire dans un univers où mon cas était assez mal vu par les habitants car leur rappelant un massacre, ou une défaite et un échec d’idéal. Autant faire motus quant à ma situation et essayer de trouver un moyen d’attendre de sortir de cette prison. Il me fallait alors trouver une nouvelle identité, un nouveau but qui pouvait aider les personnes à vivre convenablement, puisqu’il s’agissait des valeurs mêmes de la cause que j’avais rejoint, un peu par défaut, mais qui ne m’empêchait pas du tout d’accomplir mon objectif, au contraire.
 
Les problèmes venaient souvent du côté de Grey Terminal. Lieu complètement ravagé par les différents assauts, dont un Buster Call, et dont les ruines pouvaient laisser les personnes les plus démunies à rechercher un semblant de mémoire, ou d’espoir. Ce lieu était souvent un endroit simple d’accès pour les rebuts de la société, et je parlais de ceux dont même nous ne voulions pas. Les rats qui viennent gratter sous terre en quête de richesse, prêts à tout pour égorger une vieille au cas où son collier vaille cher. Moi, au contraire, je n’égorgerai une vieille que s’il s’agissait de ma mère, pour des raisons beaucoup plus logiques que cela. Bref, s’il fallait bien se faire voir, sauver des gens dans cette zone qu’était le Grey Terminal, c’était parfait.

Et l’attente ne fut pas longue, puisqu’un homme hurla, pensant être seul avec son groupuscule dans cet immense tas de cendres. Accompagné par des sanglots de fillette. Voilà comme je vous le disais, ils étaient capables de tout et n’importe quoi, ces types. Enfin, c’était une situation plutôt étrange. Ils semblaient être sur la défensive par rapport à la gamine. En fait, il y avait deux gamines, mais l’autre, elle était dans le groupe du type aux cheveux bleus, parce qu’elle semblait demander au meurtre sans arrêt. J’avais l’impression d’être tombée sur la situation idéale, un peu trop idéale, si bien que j’avais l’impression qu’il s’agissait d’un piège. Alors je me mis à cogiter, et comme toujours, une idée parfaite émergea de la part de mon intellect supérieur. Avançant complètement sur le champ de vision de tout le monde, ils auraient été obligé de remarqué ma personne, mais ils semblaient tellement intrigués par une poupée qui pleure, ils avaient vraiment un problème pour se concentrer sur les éléments importants. C’était peut-être pour ça qu’un gros était au sol.
 
« Arrêtez d’taper une gamine, c’est moi qui l’ai frappé ton pote. »
 
« Mais… T’es arrivée après notre pote là. »
 
Il s’agissait de la personne qui avait gueulé avant, d’après la voix, et qui avait donné l’information sur l’individu au sol,  qui avait sûrement préféré aller ménager ses muscles plutôt que de muscler ses méninges. Le donneur d’alerte était plus observateur que prévu. Il fallait que j’améliore la situation.
 
« Non mais je veux dire, vous êtes amis avec une gamine qui semble prête à égorger n’importe qui, regardez-la avec son couteau, vous pensez vraiment qu’elle est si méchante ? Vous pensez vraiment qu’elle serait capable  »
 
L’intéressée afficha un immense sourire qui me glaça le sang. Tuer, c’est mal, sauf si ce sont mes parents les victimes. Mais toutes les autres personnes étaient en train d’affirmer mes dires d’un simple signe répété de la tête.
 
« C’est vrai ça ! On va la buter la gamine ! »
 
Vous savez, c’est difficile de travailler avec des personnes idiotes qui sont persuadées d’être dans le juste, parce que la psychologie inversée, ça ne fonctionnait pas du tout. Cela faisait beaucoup trop de temps que je n’avais pas eu de contact autres que les personnes du QG aussi. C’était un peu de leur faute aussi !
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La situation était un peu compliquée mais bon, sa mission était assez claire et elle ne devait surtout pas attirer trop l’attention. Tuer ces idiots aurait été une option mais bon, est-ce qu’un autre se cachait encore ? Elle ne pouvait pas prendre le risque de se faire griller si rapidement. Si cela devait arriver, Mister Tea ne manquerait pas de lui tomber dessus pour des exercices supplémentaires, jusqu’à lui faire cracher du sang. Et tout le monde sait à quel point le sang tâche ! Jouer la fille perdue et innocente était donc une alternative tout à fait acceptable, surtout qu’elle endossait à merveille ce rôle. Ses talents d’actrice n’étaient d’ailleurs plus à démontrer depuis le temps. Quoi qu’il en soit, pleurant et sanglotant face aux trois individus bien décidés à lui faire payer l’attaque sur leur complice, Yuna avait accepté l’idée de se faire un peu maltraitée, même s’ils ne manqueraient pas de payer chèrement tout dégât sur sa magnifique robe. C’était la moindre des choses vu le prix qu’elle lui avait coûté sur Grand Line.

Toutefois, un imprévu débarqua dans le jeu de quilles et c’est avec une certaine surprise que la jeune fille vit débarquer une inconnue à la crinière rouge. Ouvrant des grands yeux sur cette inconnue, Yuna sentit son cœur battre plus fort d’un coup. Telle une héroïne de roman, elle était venue à son aide sans se soucier de sa sécurité. Sans nul doute que l’Amour avait guidé son chemin et que cette rencontre était écrite dans les astres ! Homme ou femme, l’Amour ne connaissait aucun frontière et il était évident pour la jeune fille que c’était cette personne qui lui était destinée, bien loin de ses 586 échecs précédents. Le doute n’était pas permis face à un tel emballement de son cœur et ses yeux remplis de larmes de crocodile ne purent quitter la belle rousse du regard alors qu’elle tentait de pointer les disfonctionnements dans le groupe de truands. Malheureusement pour elle, ceux-ci ne semblaient pas tout à fait disposés à aller dans son sens et l’agressivité monta d’un cran. La gamine au couteau était prête à bondir sans attendre, lançant par moment des regards à son chef pour obtenir son aval.

« Tu crois que tu peux débarquer dans notre business comme ça ? Kola joue avec ses couteaux depuis le berceau et elle en a dépecé plus d’un qui cherchait les problèmes ! »

Le pseudo-compliment de l’homme aux cheveux bleus ne manqua pas d’exciter encore un peu plus la gamine prénommée Kola qui fit passer sa lame d’une main à l’autre avec une certaine rapidité. A côté de ça, le quatrième homme adopta une posture ressemblant à une sorte d’art martial obscur que Yuna ne connaissait pas le moins du monde. Après, il fallait avouer qu’elle n’était plus très concentrée sur ce qu’il se passait, ses yeux ne pouvant quitter la belle inconnue qu’elle ne manqua pas d’appeler à l’aide.

« Onee-chan ! Aide-moi ! Ils veulent me tuer ! J’ai rien fait !!!! »

Sa phrase entrecoupée de sanglots et les larmes coulant sur ses joues, Yuna était absolument parfaite dans son rôle de victime. Evidemment, le chef du groupe analysa la situation avec un peu de recul et si cette femme était intervenue, c’était peut-être car elle connaissait la gamine aux cheveux roses. Par conséquent, il attrapa celle-ci et la força à se relever. Ses doigts enserrèrent sa gorge en la tenant entre lui et l’inconnue, comme un bouclier. D’un geste de la tête, il indiqua à ses deux complices de se débarrasser de cette fouine. A Grey Terminal, seule la survie comptait et pour y parvenir, il fallait se montrer sans pitié. De son côté, Yuna jouait son rôle toujours avec précision, se tortillant comme si elle souffrait, gémissant juste ce qu’il faut pour augmenter son impression de détresse.

« Je vais te faire la peau la Rougette ! »

Immédiatement, la gamine bondit à l’attaque de cette inconnue, cherchant à la taillader à l’aide de son couteau. Il était évident vu ses mouvements qu’elle misait tout sur son agilité et sa rapidité pour porter son attaque. Dans un premier temps, l’autre costaud resta immobile, prêt à agir si jamais Kola ne parvenait pas à prendre le dessus sur cette femme. Il faut dire qu’avec le temps, ils avaient appris à ne pas juger un livre à sa couverture et que même la plus fragile des personnes pouvait se révéler être un véritable monstre. Maintenant, ils avaient sans doute oublié d’appliquer ce principe de précaution à l’autre jeune femme qu’ils détenaient et sans doute que tôt ou tard, cela leur coûterait très cher.

En attendant, Yuna ne put défaire son regard de ce nouvel Amour naissant, se faisant déjà une tonne de films sur la façon dont elle la sauverait des griffes de ces brutes.
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Aloooors, je devais avouer que je pensais que mon plan allait se passer d’une manière beaucoup plus positive, mais il fallait croire que travailler avec des personnes saines d’esprit m’avait fait perdre toute possibilité d’interaction avec des fous. Comme la gamine qui m’arrivait au niveau du ventre et qui maintenant essayait de me poignarder juste parce qu’elle aimait faire ce genre de chose. Elle voulait me faire la peau, mais au moment de bondir pour pouvoir m’atteindre réellement, j’avais déjà bougé et profité de mon allonge pour l’envoyer bouler au loin sans vraiment forcer sur le coup. Tout le monde l’entendit crier jusqu’à ce que le mouvement s’arrête.

« Oui donc je disais, déjà, ce n’est pas bien d’empêcher les personnes de discuter. C’est vrai ça, pourquoi prendre cette fille en otage alors que vous pourriez simplement la laisser tranquille. »
 
D’ailleurs, elle me regardait avec insistance la fille, entre ses larmes. Je sais que je suis belle et tout, mais je n’étais clairement pas à l’aise. A ce moment, je me suis demandée si j’avais réellement envie de la sauver, elle. Enfin, c’était aussi bien de se faire aduler pour un sauvetage réussi, je le pensais vraiment, mais bon, il y avait encore deux personnes à éliminer, et un bouclier à mettre de côté. Et ce fut à ce moment qu’un tas de charbon me fonça dessus en hurlant. C’était la gamine qui voulait ma mort. Et ce fut à ce moment qu’un nouveau plan me vint en tête. Préparant mon coup, jambes légèrement pliées, corps en avant et bassin vers l’arrière, je regardais alternativement entre mon futur projectile et ma cible. Il fallait que tout fonctionne, après il y avait toujours cette marge d’erreur, comme ces personnes qui ne savaient pas ce que je faisais.

D'ailleurs, cette position ne tarda pas à agacer les personnes qui étaient en face, et qui commençaient vraiment à s'impatienter. C'est vrai, ils avaient l'avantage d'avoir une personne à menacer facilement, donc ils n'allaient pas prendre de risque à attaquer bêtement, contrairement à la n... fille pleine de saletés mauvaises pour le corps.

« Mais prends le combat sérieusement ! On te menace merde ! On a un otage ! »
 
« Silence ! Je dois me concentrer ! »
 
Oui oui, très au sérieux, mais il fallait attendre encore un peu de temps. Le tas de charbon humain, muni d’un couteau, voulut planter ce dernier dans ma jambe, mais ne sauta pas comme la dernière fois, ce qui fut un problème pour mes calculs. Je mis alors un peu plus de force dans mon coup pour compenser un peu l’appui que cette Kola collée au sol, et elle partait bien, mais sur la mauvaise personne. Parti comme c’était, elle allait percuter de plein fouet l’otage que je devais sauver. J’étais un peu rouillée aussi, c’était normal de ne pas réussir du premier coup, surtout si le projectile décidait d’agir différemment.
 
« Mais elle est complètement folle ?! »
 
Non, juste que ma perfection a été un peu trop mise de côté ces derniers temps, et qu’elle a du mal à s’en remettre.
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La situation semblait devenir de plus en plus tendue et pourtant, l’inconnue restait très calme. Cette attitude sûre d’elle ne pouvait que renforcer son image d’héroïne aux yeux de Yuna qui était littéralement sous le charme. Son petit cœur palpitait à cent à l’heure et ses mains devinrent moites à l’idée de leur future idylle. Son imagination débordante se faisait déjà des films sur leur prochain mariage et même sur leur progéniture, se moquant royalement que la biologie de chacune rendait cela particulièrement compliqué à concevoir. Quoi qu’il en soit, l’agent du Gouvernement resta parfaitement dans son rôle de victime et d’otage, feignant la douleur alors que l’homme aux cheveux bleus la maintenait devant lui. La gamine au couteau sembla être assez pressée d’éliminer ces deux gêneuses et passa à l’attaque. En un seul échange, Yuna put constater que la différence de force entre les deux adversaires était considérable. Il était évident que la belle inconnue pourrait facilement se défaire d’une telle adversaire sans trop mouiller sa chemise.

« Vas-y Onee-chan !!!! Montre-leur à ces bandits !!! »

Ses encouragements furent rapidement étouffés par la main de son gardien qui se resserra sur sa gorge. Son regard détendu se transforma en colère et pour cause, il avait également compris que l’inconnue n’était pas une adversaire à prendre à la légère. Toutefois, la situation dérapa complètement lorsque Kola repartit à l’attaque et que la jeune femme à la crinière rouge flamboyante l’esquiva pour lui mettre un coup un peu trop puissant. Le couteau en avant, la folle gamine allait se prendre de plein fouet l’otage que tenait son chef. Les yeux larmoyants de Yuna en direction de son nouvel Amour ne pouvaient rien changer à la situation. Il ne lui restait pas dix milles solutions pour se sortir de cette situation, soit laisser faire son ravisseur pour qu’il esquive avec elle, soit se laisser planter en s’assurant de ne pas avoir une blessure trop grave, ou encore intervenir et risquer de griller sa couverture. En tant qu’actrice et agent, elle se devait de préserver son rôle et par conséquent, la troisième option n’était pas envisageable. Surpris par la situation, l’homme aux cheveux bleus ne semblait pas en mesure d’esquiver à temps, surtout avec un poids en plus à s’occuper.

C’est donc dans un cri de douleur et une plainte que le corps de Yuna accueillit la lame du couteau. Etant versé dans l’art de la médecine, elle put se déplacer juste ce qu’il fallait pour que la lame évite ses points vitaux et cause assez peu de dommage.

« Onee-chan !!!!! Aaaaaaaaaaah !!!! »

Immédiatement, la gamine ressortit la lame en regardant la fille aux cheveux roses s’écrouler au sol, son chef l’ayant lâché comme dans un réflexe pour éviter d’être blessé également, même s’il ne risquait pas grand-chose au final. Kola se retourna vers l’inconnue, ne manquant pas de lui signaler que c’était sa faute.

« Tu es débile ! Ta copine est blessée maintenant et c’est ta faute ! Après, ça ne change rien vu qu’on comptait vous éliminer de toute façon ! »

Malgré son sourire sadique, on pouvait voir les gouttes de sueur sur sa tempe qui démontraient qu’elle avait à son tour pris conscience de la différence de force et surtout que cette rougette n’allait pas les laisser filer comme ça. Toutefois, sa crainte s’estompa lorsque son chef s’avança à ses côtés. Les trois bandits étaient désormais bien décidés à agir en équipe et en un seul regard de leur chef, ils se mirent en formation triangulaire, encerclant leur ennemi et délaissant l’otage blessée qui ne servait plus à rien. Le grand costaud au crâne rasé sortit son énorme massue, tandis que l’homme aux cheveux bleus ajusta ses gants, tic qui devait vouloir indiquer qu’il se battrait essentiellement à mains nues.

« On va régler ça rapidement et ensuite, on rentre au camp. Ca ne sert à rien de s’éterniser ici, on risque d’avoir de la compagnie rapidement. »

Les trois bandits s’élancèrent sur leur ennemie, démontrant qu’ils étaient parfaitement habitués à combattre ensemble. Le travail d’équipe maîtrisé pouvait facilement compenser une différence de puissance individuelle, surtout si cela faisait des années comme eux qu’ils se battaient ensemble. Le premier à porter son attaque fut le chauve à la massue. Celle-ci avait pour but de forcer leur adversaire à esquiver afin que les deux autres puissent l’attaquer lorsqu’elle serait déséquilibrée. Quelque soit le côté choisit pour esquiver, elle rencontrerait un autre coup. A chaque attaque, ils inverseraient les rôles, ne lui laissant aucun répit jusqu’à ce qu’elle commette une erreur et soit blessée. Durant des années, ce groupe de bandits avait survécu à d’autres groupes plus puissants, simplement par cette ruse et surtout, leur capacité à se replier lorsque le combat s’avérait perdu d’avance. Il restait donc à voir si l’inconnue parviendrait à surmonter tout ça, jusqu’à leur faire éprouver cette sensation d’échec inéluctable.

De son côté, Yuna avait déjà commencé à se soigner discrètement, faisant pression sur la blessure pour contenir le saignement. Cette blessure était un bien petit prix pour maintenir sa couverture et voir son Amour exploser de rage en cherchant à la venger. Ou en tout cas, c’est l’image qu’elle avait de la situation, même si cela n’était pas tout à fait exacte. Il faut dire que l’Amour peut parfois obscurcir le jugement.

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Il me semblait que, d’après les cris et le sang qui coulait, j’avais fait une légère erreur de jugement lors de mon coup de pied, et c’était plus qu’un simple coup de grillé que la gamine s’était pris. Et moi, et bien je me faisais engueuler alors que la personne avait osé prendre un otage. Moi je faisais beaucoup plus de paperasses que de vraies situations ces derniers temps. Alors je répondis immédiatement de manière maîtrisée, même si légèrement vexée par ces propos.

« Je vous ferai dire que, premièrement, cette personne n’est pas mon amie. Secondement, il s’agit du couteau qui l’a blessée, donc ce n’est pas de ma faute, mais de la tienne, puisque c’est le votre qui le tenait. Et troisièmement, je n’ai pas d’argent, donc vous allez payer les frais de médecin, et vous n’avez pas intérêt à mourir ! »

La réponse, étrangement, fut négative, et le chef de groupe voulut en finir le plus rapidement possible, et avec un otage à l’agonie qu’il avait lâché et non récupéré depuis l’incident, mais il semblait normal qu’un criminel comme lui la lâche pour venir me chercher moi. Et soudainement la situation avait tourné au vinaigre pour moi, et je me retrouvais seule contre trois personnes, et la plus dangereuse des personnes présentes, c’était étrangement Miss Cendrée, parce qu’elle risquait d’attaquer souvent après l’un de ses amis afin de m’empêcher de continuer à la frapper. Et ce vraiment le cas, j’esquivai le coup de massue d’un pas sur le côté, me rapprochant de celle qui en profita pour attaquer et me planter l’épaule. Le chef me frappa par la suite au niveau du dos, me faisant me cambrer vers l’arrière, et la massue s’abattit sur moi.

Mais j’allais bien, enfin, je n’étais pas morte, et c’était le plus important. Alors que je reprenais mes esprits, l’homme aux cheveux bleus reprit l’assaut de plus belle. Mais cette fois-ci, j’encaissai pour aller cueillir Kola d’un coup de pied en pleine face, l’envoyant voler au loin, mais brisant réellement leur combinaison de l’enfer, puisque le coup de massue arriva trop tard, me permettant de mettre mon bras blessé en opposition, parce que bon, je préférais que ce soit ça plutôt que mon crâne, une seconde fois. Et il tint bon. J’avais pu observer un peu leur force de frappe, et je remis mes gants en place : j’allais pouvoir frapper maintenant. Mes phalanges métalliques me démangeaient de détruire quelques ossements, comme au bon vieux temps. Regardant mon veston transpercé, je me mis à soupirer.

« Vous n’avez pas idée de combien coûte ce genre de vêtement je suppose. J’ai des entretiens d’embauche à tenir après moi. Vous croyez vraiment qu’un employeur voudra de moi dans cet état ? Une fois que j’en aurai terminé, j’irai vous envoyer la facture. Ce n’est pas possible. »

« Si tu veux, je suis certain qu’ici, il n’y aura même pas de croque-mort pour te prendre avec lui ! »

Les trois étaient de retour pour m’encercler, mais la fille ne semblait pas du tout hésitante à l’idée de me frapper, puisqu’elle continua avec son couteau, et en première. Cette fois, elle était protégée par ses deux acolytes, il n’y avait donc pas moyen que je me permette de contre-attaquer. Alors je fonçai sur l’homme à la massue, le contournai et le frappai en pleine mâchoire, qui craqua, mais ce coup avait pour action de sonner mon adversaire, et il s’écroula après avoir lâché son arme. L’action m’avait permis de prendre une nouvelle fois du recul, mais surtout je gagnais du temps pour que l’otage puisse s’enfuir, bien que je ne sache pour où elle était pour le moment. Mon bras gauche me faisait mal, il fallait vite que j’aille nettoyer la plaie, ainsi que de la désinfecter.

« Vous êtes sûrs de vouloir continuer ? Je veux dire, c’est mal parti pour vous. Vous voyez bien que je suis plus forte que vous, et c’est normal. Mais si vous ne le comprenez pas, ce n’est pas grave, on ne peut pas tous naître intelligents. Par exemple, si la gamine que vous aviez entre vos mains a bien mis votre ami au sol, mais cela reste une supposition, penseriez-vous réellement qu’il soit judicieux de lui tourner le dos ? »

En fait, je ne savais pas où elle était, mais lorsqu’ils tournèrent la tête, ils le regrettèrent. Enfin surtout Blue, parce qu’il avait les cheveux bleus, qui se prit un Superior Punch en pleine face lorsqu’il comprit que ce que je disais n’était pas forcément vrai. Il vola au loin pour retomber au sol. Mais il restait un problème plus important, et que je n’arrivais pas à prendre au sérieux. Bien sûr, son chef allait se relever, mais je n’étais pas la seule ici, il fallait peut-être que je laisse briller d’autres personnes que moi, même si bien sûr, c’était un gâchis immense, ou de la bonté de ma part. Ou les deux…

« Ce n’est vraiment pas un endroit pour des enfants, petite Kola. Il est dommage de gâcher sa vie aussi tôt. Tu aurais pu étudier et devenir riche, mais tu as décidé de gâcher ta vie et celle d’autres personnes. C’est navrant. »

« J'ai 34 ans, connasse ! »

Ah...
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Jeune fille en détresse ! [Yuna - Ann] 20971bdcf338f1968e7ee5cfca55ddcb


Couchée au sol, soignant sa blessure pour éviter que cela se complique, Yuna observait avec attention le combat qui opposait son Aimée à ces trois vauriens. Si elle fut surprise par la première attaque, au point de provoquer l’inquiétude de la jeune fille blessée, elle parvint à reprendre l’avantage sans trop de difficulté. Visiblement, cette inconnue avait quelques compétences et cela ne fit qu’augmenter les sentiments que l’agent du CP5 éprouvait pour elle. Presque à chaque mission, son cœur parvenait à trouver l’amour et pourtant, cela ne se finissait jamais très bien pour l’élu ou l’élue de son cœur, car en Amour, le sexe de la personne importe peu. Quoi qu’il en soit, alors qu’elle s’était adossée à quelques débris, Yuna fut surprise d’entendre son tendre amour l’utiliser comme une feinte pour attaquer par surprise le chef des bandits. Toute sourire de l’efficacité de la manœuvre, elle alla même jusqu’à bruiter une approche discrète, pas si silencieuse que ça afin de faire paniquer un instant les deux autres.

Lorsque l’homme aux cheveux bleus se retrouva projeté dans les décombres non-loin de Yuna, cette dernière se redressa pour aller près de lui. D’un geste vif et rapide, elle enfonça ses aiguilles pour l’endormir complètement. Il était clairement celui qui devait détenir quelques informations mais bon, elle ne pouvait pas dévoiler sa véritable nature à son Aimée pour le moment. Que penserait-elle en sachant qu’une si magnifique jeune fille travaillait pour le Gouvernement Mondial ? Sans doute serait-elle impressionnée et cet Amour durement construit serait irrémédiablement biaisé … Non, elle ne pouvait pas se résoudre à endommager cet Amour véritable qui naissant qui méritait toute son attention et sa ferveur ! En plus, elle pourrait très bien continuer son enquête plus tard, ce n’est pas comme si on attendait son rapport pour aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, elle pouvait profiter de la situation pour augmenter l’affection de la belle rousse et pour se faire, elle trouva un morceau de ferrailles coupant et le posa sous la gorge du chef inconscient. Il ne risquait pas de reprendre ses esprits mais bon, il était préférable de jouer la comédie un peu plus longtemps.

C’est donc d’une voix tremblante qu’elle interpela la gamine et le balèze qui continuaient à s’opposer à son Amour.

« Arrêtez tout de suite d’être méchants avec Onee-chan !!!! Sinon … sinon … sinon je fais mal à votre chef ! »

Si l’intervention n’était pas vraiment convaincante vu ses mains tremblantes et sa voix peu assurée, l’actrice avait eu la présence d’esprit de mettre cette lame tremblante assez près de la gorge du bandit pour lui entailler la peau. C’était juste suffisant pour en faire couler lentement le sang et inquiéter ses deux acolytes. En voyant cela, ils s’arrêtèrent immédiatement, fusillant la jeune fille aux cheveux roses du regard. Visiblement le plus conscient de la situation délicate dans laquelle ils se trouvaient, c’est l’homme à la massue répondant au doux nom de Kurt qui mit fin aux hostilités.

« On a compris ! On se calme tous et on discute tranquillement ! »

Kola ne semblait pas du même avis mais bon, un regard plus appuyer du balèze suffit à la faire taire définitivement. Elle qui aurait voulu planter cette rouquine et l’autre débile, c’était foireux désormais. Ils allaient rentrer bredouille à coup sûr et avec une humiliation sur le dos. Kurt reprit la parole afin d’exposer sa proposition de fin de conflit, regardant plus particulièrement la rousse qui semblait être la leadeuse du duo.

« On voit laisse tranquille ta copine et toi. On vous laisse partir et on en reste là. Parole de hyènes ! »

A ses derniers mots, Yuna leva un sourcil en se demandant s’il était de coutume pour les hyènes d’honorer leur parole. C’était assez nouveau pour le coup mais bon, jouant une jeune fille innocente et naïve, elle se devait de maintenir son rôle. Elle se releva d’au-dessus du chef des bandits et rejoignit l’inconnue en faisant pression sur sa blessure qu’elle avait déjà recousue discrètement. Des cœurs pleins les yeux, elle fit mine de trébucher pour s’accrocher à elle et l’enlacer un peu, son visage se posant tout naturellement sur sa poitrine avec un air de satisfaction. Bien sûr, lorsqu’elle redressa le visage pour regarder son Amour, elle afficha une mine plaintive qui traduisait sa douleur, mais également le soulagement de voir tout cela se terminer.

« On ferait mieux de partir Onee-chan. Je ne crois pas que les hyènes tiennent longtemps leurs paroles … Je dois aller à Fushia, tu veux bien m’accompagner ? Je vais avoir du mal toute seule dans mon état … »

Suppliante et cherchant à jouer sur la corde sensible de l’inconnue, Yuna voulait simplement s’enfoncer dans le Mont Corbo pour en apprendre plus sur les campements de bandits et leurs liens potentiels avec les révolutionnaires. Toutefois, si elle pouvait en même temps développer un peu plus ce coup de foudre jusqu’à le transformer en belle et merveilleuse histoire d’Amour qu’elles pourraient raconter à leurs enfants, elle n’allait pas s’en priver.

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Si des choses pouvaient se passer à cause de la colère, il me semblait bien qu’il s’agissait de ceci, parce qu’à un moment, il y avait une petite femme de 34 qui venait de m’insulter, puis un clignement d’œil qui suivit, j’étais avec une personne qui était en train de plonger sa tête dans ma poitrine. Il m’avait fallu un petit moment avant de me souvenir d’où j’étais, qui j’étais, ce que je faisais, et que j’avais le bras en sang. Mais sinon, tout se passait pour le mieux. Avais-je eu une seconde personnalité qui avait désintégré les quatre bandits de grand chemin ? Je ne savais pas, mais la petite me dit qu’ils étaient juste partis d’après ses dires. Kola, c’est bien ça son nom, elle ne perdait rien pour attendre, de me traiter de… de… voilà quoi ! Encore aujourd’hui j’aurai voulu lui en coller une bonne et lui apprendre à être polie avec les autres.

« A Fuchsia ? C’est embêtant ça, je ne suis pas une babysitter… »

Je ne savais pas, j’avais surtout une mission ici, même si mon contact avait été choppé, et que je n’allais pas chercher un autre lieu et crier « Qui est Révolutionnaire ici ? », en camp ennemi, ce n’était pas la chose à faire. Et ça ne leur rendrait pas service. Impossible non plus de les contacter, parce que je n’avais pas de Den Den Mushi sur moi. Alors que nous nous mettions en route pour sortir de Grey Terminal, je me disais plusieurs choses : j’étais en zone de danger, il fallait l’avouer, mais le village que l’autre proposait, ce n’était pas forcément une bonne idée. Il s’agissait d’un coin réputé pour y avoir des bandits… Mais une idée bondit dans mon cerveau, se révélant comme quelque chose de vraiment intelligent. Je me mis à penser tout fort.

« Et puis, s’il est possible d’y trouver un petit travail, ce serait un peu intéressant. Un salaire, il s’agit toujours de quelque chose d’intéressant. »

Mince, j’avais la gamine avec moi, et pas de résumé de mes compétences. Il allait falloir jouer sur les mots en cas d’entretien d’embauche, mais voilà, je me demandais comment j’allais faire pour…

« Ils n’ont rien donné pour les frais médicaux ! Ce ne sont pas des hyènes mais des rats ! Ils m’insultent ! Ils m’humilient ! Moi ! La grande Ann ! Je jure que si je travaille ici, jamais je ne leur servirai ou leur paierai une tournée ! »

Eh oui ! J’en aurai le pouvoir, si bien sûr je me trouvais avec le boulot à la clef, parce que je pouvais continuer à travailler comme garde du corps. D’ailleurs, ceci m’avait donné une idée, comme toujours, pour la gamine. Elle voulait que je l’accompagne ? Eh bien il n’y avait pas de mauvais côté à lui demander ceci, mais il fallait jouer sur la compassion, et non forcer à demander directement ce genre de chose.

« Dis-moi petite, tes parents peuvent payer ? Si tu veux, je t’amène jusqu’au village, une petite compensation serait agréable, mais sinon, tant pis, j’en appelle juste à ta générosité, parce que tu vois, je cherche un emploi sur cette île, parce que j’ai décidé d’y vivre, pour un long moment afin de m’améliorer dans mon travail. Si je ne compte pas mes voyages afin de me former aux arts de l’alcool du monde entier bien sûr. »

Elle était petite, je n’allais pas l’amener à lui dire que j’étais révolutionnaire. Elle serait capable de le crier sur tous les toits, alors je préférai donner une version plausible, parce que la plupart du temps, c’était un peu ce que je faisais, m’occuper d’un bar, boire, ne plus me souvenir d’une bonne partie de la soirée. Sur le coup, j’en avais oublié que Fuchsia était surtout connu pour être le village où un grand nom de la piraterie, était né, sous le nom d’un autre grand, lui, de notre cause qu’était la Révolution.
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Après cette petite situation périlleuse mais totalement sous contrôle, le calme était revenu. Le groupe de bandits avait embarqué leurs amis inconscients et s’était enfui sans demander leur reste. Evidemment, il y avait à parier vu le regard lancé par Kola qu’ils n’en resteraient pas là et ne manqueraient pas de se venger si l’occasion se présentait. Quoi qu’il en soit, Yuna était désormais seule avec la belle rousse qui semblait avoir retrouvé ses esprits. Si de prime abord, elle n’était pas trop emballée pour aller à Fushia, elle changea doucement d’opinion, sans doute sous l’effet de l’Amour qui les unissait désormais. Enlaçant toujours l’inconnue comme une petite fille le ferait avec son héroïne, elle l’écouta avec attention parler de ses projets professionnels. Trouver un boulot n’allait pas être une chose simple dans le coin, en tout cas, rien de très légal. Ce n’est que lorsqu’elle parla des frais médicaux que la jeune fille aux cheveux roses se manifesta de façon plus clair, relâchant son étreinte en souriant.

« Je suis médecin Onee-chan ! Je peux te soigner sans problème. »

Immédiatement, Yuna chercha à lui faire ôter sa veste afin d’examiner la blessure, oubliant totalement la sienne. Fort heureusement, elle avait bien suturé la plaie et par conséquent, son agitation ne sembla pas rouvrir la blessure. En écoutant les paroles de son Aimée, elle avait découvert qu’elle s’appelait Ann et il était donc de bon ton de se présenter à son tour.

« Je m’appelle Yuna. C’est surprenant comme le hasard peut parfois faire se croiser deux personnes comme ça. C’était sans doute le destin ! Attention, ça va piquer un peu. »

Sur ses mots, elle appliqua un peu de désinfectant sur la plaie au bras gauche de la rousse. Elle ne put s’empêcher de rire en entendant Ann lui proposer une petite compensation financière pour ses services. Il est clair que ses parents avaient de quoi payer mais bon, il serait mal venu que son Amour soit présentée à ses parents de la sorte. A moins que cela soit une façon détournée d’indiquer qu’elle voudrait déjà être à cette étape de leur relation … Cette pensée ne manqua pas de faire rougir Yuna qui commença à bredouiller un peu de gêne.

« Présenter mes … parents … c’est un peu … tôt … Mais promis, je leur parlerai de toi ! »

Totalement dans son monde d’amour et de rêve, Yuna n’avait pas compris que pour Ann, il n’y avait aucun sens caché derrière sa demande. Quoi qu’il en soit, alors qu’elle recousait la plaie avec une adresse pouvait rendre jaloux de nombreux médecins, elle chercha à en apprendre un peu plus sur le rêve de son nouvel Amour.

« Ooooh !!! Tu distilles de l’alcool alors ? Et tu sais déjà en faire beaucoup de différents ? Ca doit être amusant de découvrir et d’apprendre de nouvelles choses partout où tu vas. Je ne savais pas qu’il y avait un alcool réputé sur l’Ile de Dawn. C’est quel genre d’alcool ? J’avoue que je ne tiens pas bien l’alcool, mais je te promets que je gouterai ce que tu auras fabriqué ! Sinon, j’ai un peu d’argent en attendant que tu trouves un travail. C’est un peu tôt …, mais on peut habiter ensemble si tu veux. »

Les joues toutes rouges après cette proposition qui à ses yeux, impliquait un pas supplémentaire dans leur couple, Yuna termina de soigner la blessure en appliquant un pansement. Une fois que cela fut fait, elle lui annonça la bonne nouvelle avec un large sourire.

« Voilà, tu es comme neuve. Ca ne devrait presque pas te laisser de cicatrice. Evidemment, la prudence d’usage est de vigueur. Pas de mouvement trop brusque et éviter les tensions sur la blessure. Je changerai ton pansement toutes les quatre heures. On peut se mettre en route pour Fushia ! »

Toute guillerette, Yuna n’en oubliait toutefois pas sa mission et avoir une personne à qui parler allait dans un certain sens lui faciliter la tâche. En effet, le Mont Corbo grouillait de bandits qui pourraient avoir un lien avec la Révolution. Ils pourraient donc facilement espionner le duo et par conséquent écouter leurs conversations. En centrant celles-ci sur les révolutionnaires, l’agent du CP5 pourrait peut-être les faire sortir de leur cachette plus facilement. Sans demander l’avis de Ann, la jeune fille lui prit la main et se mit en route en souriant. Une balade en forêt avec son Amoureuse, que pouvait-elle demander de plus ?

« Tu sais que c’est l’île qui a vu naître Monkey D. Luffy et Sabo ? Deux légendes ! C’est dommage que les Révolutionnaires qui étaient ici n’aient rien fait pour sauver les gens … Je suis venue sur l’Ile afin d’aider les gens. Même si ça fait deux ans qu’il y a eu le Buster Call, je trouve qu’il est important qu’une île avec une telle histoire retrouve la paix. Je ne serai peut-être pas d’une grande aide, mais j’apporterai ma pierre à l’édifice. »

Si son discours semblait plein de bonté et qu’elle le pensait sérieusement, la réalité était peut-être très différente vu que pour Yuna, écraser la Révolution était le meilleur moyen d’aider les gens et d’apporter la paix à l’Ile de Dawn. La moindre cendre devait être écrasée afin qu’aucun feu ne puisse reprendre un jour.

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Vraiment, je ne savais pas vraiment comment j’avais fait pour en arriver là, parce que j’avais l’étrange impression que la fillette avait compris autre chose avec ma phrase, au vu de sa réaction. Enfin, elle était en train de douter, et c’était quelque chose de normal lorsqu’on parlait d’argent. Cependant, elle s’en sortait plutôt bien avec des outils de médecins. Je l’écoutai, parce que c’était la moindre des choses, mais aussi parce que je n’avais pas grand-chose d’autre à faire.

« Je ne fabrique pas l’alcool fillette, je le vends, ou je le bois, ou les deux, donc voyager et découvrir, c’est important. J’ai beaucoup travaillé dans des tavernes, assez pour connaître la règle qu’un combat éclate souvent dans ces zones, donc il faut avoir assez de force pour se faire respecter. Malheureusement, mes blessures me prouvent que je dois encore m’améliorer. Je te remercie pour les soins, je vais considérer ceci comme un paiement, ne t’inquiète pas, même si je préfère l’avis d’un professionnel. D’ailleurs, tu as quel âge pour vouloir boire et avoir toutes ces connaissances ? »

On avait plutôt bien avancé sur l’île, sans me demander mon avis, Yuna me prit par la main, peut-être pour avoir un sentiment de sécurité. De mon côté, c’était plus encombrant qu’autre chose, mais je n’étais pas vraiment la personne à refuser violemment quelque chose, surtout venant d’une gamine qui m’avait soignée auparavant. Nous avions atteint le Mont Corvo pour recommencer la discussion sur un tout autre sujet, qui me fit remarquer ce que j’avais oublié ! Cette île était le lieu où avaient grandi de grands noms par le passé ! Je m’étais bien dit que, lorsqu’on m’avait donné cette affiliation, il devait y avoir quelque chose d’important comme cette île ! Vraiment, me donner cette mission venait de donner l’intérêt et l’importance que mes supérieurs pouvaient me donner, une étoile en devenir.

La petite était triste par rapport au Buster Call, et de l’incapacité aux Révolutionnaires d’avoir pu réaliser de bonnes actions, en effet, cette île était le parfait exemple d’une tentative de révolte qui avait échoué, et les conséquences avaient été énormes. Si j’avais été amenée ici, c’était aussi parce que je ne m’étais pas encore fait de nom et que ma présence n’allait pas éveiller de soupçons. Le Gouvernement avait eu son impact, et un massacre avait eu lieu.

« Tu sais, petite, certaines fois tu vas toi aussi tenter des choses, mais rarement la réussite sera parfaite. De tous les côtés, il y aura eu des pertes. Mais les plus terribles seront toujours les civils, parce qu’ils seront toujours entre les deux camps qui s’affronteront. Cette île possède une histoire magnifique, et tragique, cette Révolution en a payé le prix fort, mais elle a aussi mis en danger la vie de beaucoup d’innocents. Tout conflit nait d’une rivalité, si elle est juste, je ne suis pas là pour juger, mais tes intentions sont louables, bien plus que les miennes. »

Rejoindre la Révolution afin de partir à la recherche de mes parents, en profitant au passage de juger les nobles, il s’agissait de l’égoïsme à l’état pur, mais c’était quelque chose que je savais, et dans lequel je m’enfonçais depuis bien des années. Je n’allais pas avouer mon appartenance au groupe Révolutionnaire. Donner cette information à une enfant, c’était le champ ouvert à ce qu’elle le répète à beaucoup d’autres personnes, mais donner trop d’amour envers la Marine, c’était une possibilité à ce qu’elle s’intéresse un peu trop à mon cas, et je voulais rester neutre, pour le moment, même si c’était faux sur le papier

« Fais attention cependant, ici, il devrait y avoir des bandits, s’il s’agit bien du Mont Corvo, il serait logique de tomber sur eux. »

Alors qu’au loin, il y avait une sorte de stand avec une pancarte où il était écrit la chose suivante : Mont Corvo visite sécurisée : 50 000 Berries. C’était plutôt cher selon mon estimation, mais il fallait croire qu’il y avait moins de chances de se faire agresser si on payait la taxe. De mon côté, je me demandais s’il y avait une visite guidée par rapport au lieu de naissance d’un grand nom de la Révolution, le côté de Monkey D. Luffy ne m’intéressait pas du tout, son père, en revanche, oui. Et les bandits, je ne leur faisais pas vraiment confiance niveau sécurité. Le problème ? C'était aussi que je me retrouvai à présent seule devant eux, parce que la gamine n'était plus là. Avait-elle pris peur ? Sûrement, pourtant j'avais eu l'impression d'avoir entendu un Den Den Mushi peu de temps avant. Ceci m'arrangeait un peu, si j'allais continuer ma mission sur cette ville, autant ne pas prendre de risque immédiatement et me trouver une taverne qui pourrait avoir besoin de mes services... D'ailleurs, elle ne m'avait pas payée avant de disparaître alors que j'avais beaucoup œuvré pour la maintenir en vie, cette énergumène. J'allais donc au bar le plus proche pour y trouver un travail, et oublier cette journée qui ne m'aura rien amené. En espérant que les prochaines soient meilleures, bien sûr.

TERMINE
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