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Lorsque le fantôme rencontre l'esprit vengeur... [Peeter G. Dicross]

North Blue, l'île de Manshon — Hiver An 1626.
Lorsque le fantôme rencontre l'esprit vengeur...


« Il me fout vraiment les jetons… » Fit un des geôliers à son camarade. « C’est fou de se dire qu’il n’a pas pipé un mot depuis la mort de cette esclave... » Ajouta -t-il, en jetant un bref regard derrière lui, là où se trouvait la cellule de Sigmund.

Prisonnier depuis maintenant presque deux ans, celui qui s’était rendu en espérant sauvé son amante n’était, désormais, plus que l’ombre de lui-même. Pire, il s’estimait mort depuis ce funeste jour où sa compagne eut préféré mettre fin à ses jours que d’être vendu comme une esclave. Il aurait même pu mettre fin à sa vie pour abréger ses souffrances, pour rejoindre le seul être qui lui eut apporté un peu de réconfort et de bonheur. Mais, non, cela serait beaucoup trop facile et lâche, surtout pour un homme tel que lui.

Certes, il s’estimait comme « mort », mais cela ne signifiait pas que tout était fini, loin de là. Tout ne faisait que commencer, songeait-il intérieurement, en se nourrissant de haine et de colère ; choses que son esprit ne manquait pas de lui servir à chaque fois qu’il en demandait. En l’occurrence, tant qu’il ne sera pas véritablement tué, tant qu’une part de lui serait toujours présente en ce bas monde, alors il s’en servirait et mettrait tout en œuvre pour atteindre les inatteignables, les soi-disant dieux, parmi lequel se trouvait très certainement celui qui avait osé « acheter » sa femme par l’intermédiaire de son réseau.

Tout ne faisait donc que commencer.

C’était un nouveau lui qui prenait forme, petit à petit, depuis cette sordide cellule où il était retenu et dans laquelle on tentait de le briser pour qu’il opère pour ces groupes mafieux. Il fallait dire qu’il était un peu responsable de sa situation, puisqu’il n’avait cessé de s’en prendre aux intérêts de certains groupes sans jamais penser aux conséquences. Chose contre laquelle, Rose, son amante, eut tenté, à de nombreuses reprises, de le mettre en garde.

Un peu tard désormais.

Il ne lui restait donc plus que deux solutions : se soumettre pour obéir à ces crapules ou résister et espérer être libre un jour pour accomplir sa vengeance. Évidemment, c’était sans aucune hésitation qu’il opta pour la seconde option, attendant simplement le bon moment pour agir. Aussi, il se disait constamment que, bientôt, il serait soit mort ou libéré. Dans le premier cas, tout prendrait naturellement fin. Et, dans le second cas, on aura le droit à un fantôme vengeur qui déversera sa colère sur tous ceux qui étaient impliqués, de près ou de loin, à la mort de sa femme.

Une aura sombre s’échappait presque de son corps en songeant à la manière dont il allait les éliminer...

« … Il finira bien par parler un jour. Moi, ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi la Lady a dit au boss de ne pas l’éliminer ? Il nous coûte trop et n’apporte rien, si ce n’est de nous dévisager avec son regard de Yasha. Il aurait dû suivre cette catin qu’on a jetée à l’eau... » Glissa le second geôlier, visiblement frustré de devoir jouer aux gardiens.

Chacun des mots qu’il prononçât était capté par Sigmund, qui grommelait, pour le moment, du fond de sa cellule...
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Les deux mains dans la merde, comme à mon habitude.
Les deux mains qui plongent dans le sang, vont remuer les tripes de mes ennemis. Même pas mes ennemis, en réalité, ceux de cet enfoiré de Bambana. Moi, je suis seulement son putain de chien fou, son foutu clébard qu’il tient en laisse et s’assure qu’il morde quand il en a besoin.
Et crois-moi, chiquer la jugulaire de salopards, je sais faire. Je sais foutrement bien le faire. C’est bien pour ça que j’ai la confiance du Padre, pas pour rien que je suis le Capo le plus utilisé au sein de la famille. Quand il faut se saloper les mimines, c’est pour ma poire. C’est toujours pour ma poire. Tuer et tuer et tuer. Je crois bien savoir faire que ça, désormais. Ah, passer quelqu’un à tabac aussi, lui mettre une telle raclée que la peur envahit son visage, que t’es persuadé après ça que plus jamais il sortira de chez lui l’esprit serein. C’est ce que veut Boule de Billard, être craint et respecté, que personne ne lui mette à l’envers. Ceux qui le font ne le font qu’une seule fois, assurément.

Je suis devenu un fléau à Manshon, un monstre parmi les monstres. Seulement un monstre plus gros que la normale, plus féroce et enragé que les autres. Je pourrais être le roi des monstres si je le voulais, tout ce que j’aurais à faire c’est de coller une bastos dans le crâne de l’actuel roi. Mais je suis trop paumé pour faire quoique ce soit d’utile à cette ville, beaucoup trop brisé de l’intérieur pour espérer agir de la bonne façon, pour une fois. C’est bien plus facile de faire le mal et de s’en contenter, de se morfondre et de culpabiliser ensuite, de noyer ses péchés dans l’alcool en pleurant dans les bras de ses démons.
C’est aussi bien plus lâche, certes.
J’emmerde cette vie. L’ennui c’est qu’elle m’emmerde bien plus encore, que Bambana se fout de savoir dans quel état je suis au petit matin quand il m'envoie deux tontons flingueurs me filer de nouvelles instructions. Un nouveau job, comme on dit.

Je grogne, il fait froid dehors. L’hiver a pris possession de Manshon depuis quelque temps maintenant et son manteau pose un voile glacé dans les rues. Plus sombre, plus froide, plus dangereuse, l’hiver est l’ennemi des gens biens. J’en suis pas un, mais j’aime pas pour autant me geler les burnes à répétition. Raison pour laquelle à cette période de l’année, je m’enferme dans les tavernes ou chez moi pour descendre les bouteilles de rhum et fumer mes clopes améliorées à l’opium.
Je sais, je le fais aussi les autres saisons.
Une descente. Le Padre veut que j’aille rendre visite à une petite famille mafieuse qui s’est installée en ville y’a quelques mois à peine. Pas des gros poissons, tout juste s’ils arrivent à se faire une place dans cet océan de merde et de sang qu’est devenu Manshon. Les Rollini sont un petit clan d’une vingtaine de personnes, de ce qu’on sait. Pas des foudre de guerre, des petits délinquants dans campagnes qui ont tenté de voir plus gros en ville. Pas une raison pour les sous-estimer, moi aussi je vivais à la campagne avant de m’engager dans l’armée.

Rien de terrible pour autant quand on sait distribuer les patates et comment tuer un type d’une centaine de façons différentes. Je vais quand même prendre quelques gars avec moi, l’équipe habituelle. Ca leur fera une occasion de se défouler et moi, de les revoir. Même si je garde ça pour moi, ça me fait du bien de revoir leurs fioles de temps en temps. Les seuls gars sur qui je peux encore compter sans craindre qu’ils en profitent pour me coller un pistolet dans le dos. C’est pas rien quand tu sais que ma confiance, je la donne plus à personne. Morte en même temps que le petit gars naïf que j’étais est mort, cette fois où j’ai abattu un mec pour avoir ma dose. Personne ne mérite de vivre, l’humain est profondément mauvais de nature. L’obscurité se cache en chacun de nous, elle ressort seulement plus ou moins vite selon les personnes.
Aujourd’hui, y’a plus rien à sortir de moi. Tout le mal que j’ai emmagasiné sans le savoir est sorti depuis bien longtemps, bosser pour Bambana a ce petit effet. Sorti, mais pas envolé pour autant. Il s’est accroché à ma peau, s’est mélangé à mon sang, installé dans les plus petits recoins de ma cervelle. Je vis avec.

Je m’y suis résigné depuis, à être un énorme salopard.
Alors je grille une dernière clope, les yeux braqués sur la planque de la famille Rollini et pourtant le regard dans le vide, inexpressif. Une coquille vide, dénuée de vie. Une machine à tuer, un putain de foutu boucher. Il va encore falloir que j’exprime mon art.

– Tu veux qu’on procède comment, Peeta’ ?
J’aurais été tenté de répondre de foutre le feu, comme à mon habitude. On fait cramer la baraque et on attend que les rats sortent pour les ferrailler avec nos armes. Sauf que j’ai envie de la jouer autrement cette fois. Les mains qui tremblent, les doigts qui démangent. Besoin de me défouler moi aussi, j’ai bien l’impression.

On va donc leur rouler dessus à ces enfoirés.
Un énorme coup de panard dans la porte et celle-ci claque contre la cloison intérieure, donnant accès à un petit couloir. Derrière cette porte, deux types habillés en costumes qui nous regardent comme deux ahuris. Ils attendaient pas une visite. Et surtout, ils doivent se demander comment on a pu atteindre cette foutue porte alors que deux des leurs en surveillent l’entrée.
Kaen et Alonzo se sont chargés d’eux il y a de ça quelques minutes.
Et les deux glandus dans le couloir connaissent un sort tout aussi funeste, criblés de balles dans la foulée de notre intrusion.

Le bordel que provoque les rafales et tirs à répétition doit suffire pour alerter le bâtiment entier, mais ça j’en ai rien à carrer.
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North Blue, l'île de Manshon — Hiver An 1626.
Lorsque le fantôme rencontre l'esprit vengeur...


...

« Tu parles de Lust ? Je doute qu’elle ait dit quoique ce soit au boss. Qu’est-ce qu’elle lui trouverait ? Non, sérieux, elle doit être bien occupée à soumettre tous ces poiscailles que de se préoccuper de ce Ghost. » Finit par rétorquer le mafieux, tandis qu’il dégainait une clope pour se réchauffer un peu.

Du fond de sa cellule, Sigmund gardait toujours la même tête, à savoir celui d’un chien enragé qu’il ne fallait surtout pas laisser sans laisse. Le froid glacial qui frappait le sous-sol, il s’en contrefichait royalement, du moins en apparence. Il se contentait de marmonner, de grommeler, attendant sagement le moment où il sera dépourvu de ces liens physiques.

Peu auraient tenu dans ces conditions, mais pour lui, il en fallait beaucoup plus pour le briser. Chaque seconde qui passait pouvait donner le sentiment qu’il se renforçait, qu’il devenait encore plus résistant et endurant. Pire, chaque instant qui passait, sa colère grandissait, sa haine amplifiait, si bien qu’on pouvait avoir l’impression que ces deux éléments étaient ses carburants. Ce qui le faisait tenir. Ce qui le maintenait encore dans cette vie.

« T’aaain, on se le gèle trop aujourd’hui ! Je vais chercher quelques bois et de quoi nous ressourcer un peu. » Lâcha un des mercenaires, qui abandonna son collègue.

Il en fallut peu de temps pour ce que ce dernier se rapproche de la cellule du Schwarz, le dévisageant avec un certain mépris. Le regard noir du colosse à la crinière de lion se posa sur l’homme qui se pensait meilleur que lui. Sur cet abominable mafieux qui ne résisterait pas un instant face à lui dans un combat singulier, songea -t-il, tandis qu’il maintenait le regard. A ce jeu, il ne perdra jamais, à n’en point douter.

Ressentant sans doute cette aura oppressante, ces sombres émotions, presque palpables, le sbire de la famille Rollini pris peur, une peur qui le contraignit à agir comme un idiot.

« Tu fais le malin, mais tu verras, le jour où le boss n’aura plus besoin de toi, je te jetterai au requin, comme on l’a fait pour ta pouffiasse. » Glissa -t-il, avant de cracher sur Sigmund.

Le regard de l’archéologue ne le quittait point, jusqu’à ce que le mercenaire finisse par capituler et retourner à sa position initiale. Une chose était certaine, il vouait une haine féroce au Schwarz, à qui il devait sans doute reprocher sa position au sein de la famille Rollini. Mais s’il ne brillait pas au point d’être relégué au poste de gardien de cellule, était-ce vraiment la faute de Sigmund ? C’était en tout cas, ce qu’il semblait croire, dur comme fer. Pitoyable, c’était le moins qu’on puisse dire. Au fond, s’il y avait une chose de sensé qu’il devait à avoir à l’esprit, c’était sans doute de prier de toutes ses forces pour que jamais Sigmund ne retrouve sa liberté. Autrement, il en avait sûrement bien trop dit pour ne pas finir en enfer…

Finalement, quelques instants plus tard, son collègue finit par revenir, avec quelques bois, mais aussi des bouteilles pour qu’il se régale devant le feu. Amusés, ils souriaient joyeusement tous les deux, tandis qu’ils essayaient d’aménager un peu l’espace pour se mettre à leurs aises. C’était du moins sans compter sur un événement pour le moins inattendu…

Des coups de feu.

À en juger par le son et le nombre de tir audible par seconde, il n’y avait pas de doute possible pour Sigmund sur ce qui se passait. Un règlement de compte, ça ne pouvait qu’être ça. Un des mercenaires s’empressa de monter les marches, avant d’ouvrir la trappe et de voir ce qui se passait.

Entendant encore mieux le son du clash des armes, Sigmund était d’autant plus conforté dans son idée de base. Alors comme ça, même la famille Rollini avait des ennemis ? Quoique, stupide comme question ! Songea -t-il, alors qu’il entendait l’un des mercenaires mettre tout en œuvre pour se cloîtrer dans ce foutu sous-sol. Ils n’avaient donc pas l’intention d’aller porter secours aux leurs ? Pire, ils espéraient s’en sortir, en se terrant ici comme des rats ? Que c’était pitoyable ! Misérable !

« Ahahahaha ! » Un rire pour le moins inattendu se faisait entendre depuis la cellule de Sigmund. « Attention,… Ils arrivent...  Les loups affamés vont surgir d’un moment à un autre. Fuyez, fuyez, autant que vous le pouvez ! » Finit-il par glisser, accentuant d’autant plus la peur de ces deux geôliers.

Ils se demandaient visiblement ce qui le prenait.
Ils ne comprenaient pas. Pourquoi parlait-il maintenant ? Avait-il disjoncté ? Pendant qu’ils s’interrogeaient, quelqu’un frappa deux à la porte de la trappe, qui avait été bien barricadé de l'intérieur...

« Oy les gars, remontez immédiatement ! On est attaqué par les chiens de Bambana ! » Ordonna -t-il, avant de marquer une légère pause. Des coups feu retentirent, tandis qu’il reprenait : « Soldats ! Ils sont moins nombreux que nous, tâchons de les écraser et de leur montrer qui est le futur roi de Manshon ! » Ajouta -t-il, en augmentant le moral de ses troupes.

L’hésitation s’emparait des deux geôliers, tandis que jubiliait da la situation, une situation où rien ne garantissait que les choses se finissent bien pour lui...
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