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Première rencontre

Première rencontre
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Alors que ses lèvres allaient rencontrer celles du célèbre acteur Zac Haie-Fronne, Hitoshi fut réveillé en sursaut par les tintements métalliques de son horloge. Ses paupières restaient closes tandis que sa main engourdie tâtonnait avec peine en direction de sa table de chevet. S’il voulait avoir une chance de conclure il devait absolument reporter son alarme de nouveau. De nouveau ?!
Ses yeux s’ouvrirent brusquement et essayèrent tant bien que mal de s’habituer à cette lumière crue.
10h16.
« - Et merde ! »
Hitoshi se précipita sous la douche, l’odeur âcre des champignons consommés la veille lui collait à la peau. Il embrassa sa mère et quitta la maison en courant, les cheveux bouclés encore humides et le t-shirt blanc à l’envers. Si habituellement le jeune homme avait l’habitude de vivre torse nu, il avait récemment trouvé un job d’été dans un restaurant ce qui l’avait forcé à s’habituer au contact rêche d’un vêtement. Le restaurant « Conache Princesse de Cœur » se trouvait dans la rue Artisanat et Terroir, en plein cœur de Maselfush Island. Il y travaillait depuis maintenant plusieurs semaines en tant que serveur à plein temps. Même si Vearth était interdite aux Merbleusiens, en période estivale la population de Skypiéa passait facilement du simple au double. Toute cette économie liée au tourisme créait sur Maselfush Island un business juteux qui attirait fatalement les convoitises. Hitoshi venait de dépasser une boutique de sculpture de nuage lorsqu’il percuta de plein fouet une jeune femme.
« - Excusez-moi ! Vous allez bien ? »
Il ramassa en vitesse les dials tombés au sol et les remis à cette belle merbleusienne qui était visiblement en plein négociation avec un marchand. Alors qu’il c’était éloigné de quelques pas, Hitoshi s’arrêta. Le bruit qu’avaient fait les dials en tombant n’était pas normal.
« - Madame ! »
Après des années d’utilisation et de collecte, Hitoshi connaissait les dials sur le bout des doigts. Il pouvait dire avec exactitude ce qui clochait d’un simple regard. Peu de gens sur Skypiéa pouvait s’enorgueillir d’avoir cette expertise et encore moins à son âge. Il croisa le regard cristallin de la jeune touriste. Si Hitoshi exécrait quelque chose, c’étaient les arnaqueurs. Voir des gens profiter de la faiblesse de quelqu’un, de sa crédulité ou de son manque de connaissance lui donnait la nausée. Qu’il s’agisse de son peuple ou d’un autre, il ne pouvait pas se taire. Cela lui était physiquement impossible.
« - N’achetez pas ces dials. Théoriquement ils n’ont pas de durée de vie et peuvent fonctionner indéfiniment. Cependant ceux que vous avez entre les mains sont abîmés. Ils fonctionneront encore quelques temps, peut-être un mois, puis plus rien. »
Hitoshi entendit le vendeur vociférer mais il était déjà loin.
Après une journée entière de service, l’air frais nocturne lui fit le plus grand bien. Les étoiles brillaient tandis que la lune semblait plus proche que jamais. L’absence de pollution nocturne sur l’île céleste rendait chaque nuit magique. Hitoshi avait l’impression de regarder un voile confectionné par une déesse aux doigts argentés. Lorsqu’il passait la nuit dehors, allongé sur le sable encore chaud, il lui arrivait fréquemment de se sentir happé par les astres, comme si la gravité ne le retenait plus. C’était une sensation aussi effrayante que grisante.
« - Eh ! Gamin ! »
Perdu dans ses pensées, Hitoshi n’avait pas remarqué le comité d’accueil qui l’attendait à la sortie du restaurant. Il reconnut plusieurs vendeurs croisé le matin même.
« - Tu crois que tu peux plomber le business sans conséquence ? »
Depuis la fin (encore récente) de la guerre civile de nombreuses anges peinaient à joindre les deux bouts. Si les tensions étaient rares, le peuple skypién étant incroyablement résiliant, elles n’étaient pas inexistantes pour autant comme purent en témoigner les barres métalliques tenues par certains vendeurs.
« - Je suis désolé, je voulais pas vous causer de problème. Je le referai plus je vous le jure. »
Le vendeur se rapprocha, un sourire mauvais accroché aux lèvres.
« - Je peux vous rembourser ce que vous… »
Une barre métallique s’écrasa contre le visage d’Hitoshi qui tomba mollement au sol. Sa tête frappa avec violence les pavés immaculés tandis qu’un sifflement perçant l’empêchait de comprendre ce que les hommes disaient. Des larmes ruisselaient sur son visage déformé par la peur. Si seulement il avait emmené ses jet-shoes ou ses impact-dials…
« - S’il vous plaît… »
Un deuxième coup lui brisa une côte et c’est avec le souffle coupé que le jeune homme sentit du sang remonter dans sa gorge. Alors qu’un troisième coup allait lui être porté, Hitoshi discerna une forme sombre s’interposer.
Du sang coula par terre mais cette fois ce n’était pas le sien.
KoalaVolant


Dernière édition par Hitoshi le Jeu 6 Oct 2022 - 20:32, édité 1 fois
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Elle s’arrêta. Se détourna, et fit mine de s’intéresser à un vendeur de dials sans intérêt réel à son regard azuré. Le coeur battant, Lydia espéra que sa cible n’avait pas encore calculé qu’elle était suivie, ou bien les conséquences seraient désastreuses. Pour elle du moins.
Trois souffles furent pris, au minimum, pendant que la cipher pol faisait semblant de se concentrer sur des coquillages, les prenant doucement en main sous l’impulsion du vendeur, et avant qu’elle n’osa relancer un regard dans la direction de l’homme qui s’était sans doute retourné par instinct.

Et mince. Elle allait le perdre. Il disparaissait maintenant dans une rue transversale.
Les dials qu’elle tenait furent reposés un peu trop vivement, peut-être ; certains glissèrent en effet de sa paume et chutèrent d’eux-mêmes sur le comptoir du vendeur. Un petit mot d’excuse distrait fut alors offert au pauvre marchand.

Mais, tandis qu’elle s’apprêtait à partir, puis à presser le pas, une bousculade lui fit renverser de nouveaux coquillages et la voix inconnue du passant trop pressé - bien que pas assez pour ne pas les ramasser - lui assura qu’elle ne devait pas se fourvoyer et que l’achat qu’elle ne comptait pas effectuer sur le moment était rempli de faux en devenir.
« Merci ! »
Souffla la femme surprise qu’on s’adressa à elle, plus par réflexe poli qu’autre chose.

Le bienfaiteur de sa bourse imaginaire ne s'arrêta fort heureusement point pour taper la causette et n’entendit sans doute même pas son dire poli.
Et elle-même, après un très vague haussement d’épaules, reprit enfin sa traque sans même un regard pour le propriétaire des gadgets qui maugréait.

**
« “ Tu voulais des vacances. Tu en as. “ Mais bien sûr. » pesta-t-elle tout bas en regardant la ruelle vide de toute trace de son frère. La rencontre impromptue l’avait trop alentie : elle avait paumé le vilain garçon pour de bon.

Elle aurait en tout cas dû se douter qu’il y avait un piège : son aîné avait fait preuve de trop de secrets, en refusant par exemple de lui dire où ils se rendaient avant qu’ils aient presque embarqué à bord du Homard Express, ou en l’incitant à aller profiter de ce que pouvait offrir le complexe hôtelier avec Lézard.
Et de trop largesses, notamment en payant de lui-même leurs billets d’entrée et la chambre d’hôtel, mais aussi en se montrant fort patient quand les gardes avaient fait traîner les choses à l’Heaven’s gate à cause de leur nom de famille. Car ils avaient donné leurs véritables patronymes, oui.

Ne fais pas de conneries, Jamâl. Pas ici. L’idée d’être poursuivie par des anges en colère si son jumeau se laissait aller (ou d’être interdite de revenir), n’avait en effet rien de motivant. Surtout sur un rassemblement de mini îles aussi peu étudié, atypique et aussi haut dans le ciel. C’était de plus un coup à créer un problème diplomatique, s’ils avaient seulement une chance d’en ressortir vivants.
Lydia fureta, flâna faussement de longues minutes, à la recherche d’un indice menant là où son frère se cachait. Finit par passer en soupirant une main dans ses cheveux, pianota du bout des doigts sur son crâne. Enfin. Son idiot de frangin chéri savait sans doute bel et bien ce qu’il faisait, n’est-ce pas ? Il était doué dans son domaine et saurait réduire les risques… Normalement, s’il ne décidait pas que transformer tout le coin en bain de sang l’amusait davantage.

Par sécurité, elle n’irait déjà pas se détendre dans la piscine de nuages mise à disposition par leurs hôtes tant qu’il ne serait pas rentré, ou qu’elle ne lui aurait pas mis la patte dessus. Autant écarter la possibilité de se faire cueillir seule en petite tenue par des bérets énervés, savait-on jamais.
Au lieu d’aller gaiement se relaxer dans les zones les plus agréables de l’île ouverte au public, elle passa donc plutôt la journée à vagabonder, cartographiant mentalement les rues et ruelles dont elle ignorait tout, toujours à la recherche de la moindre micro piste inespérée pouvant la mener à ce que traficotait son jumeau. Elle s’évertua de même à tenter de dresser la liste de manières de s’échapper du coin, outre sauter, pour si cela venait à se montrer nécessaire. Hélas il lui fallut se rendre à l’évidence vite : à part prendre un ange en otage et comme monture, les options étaient fort limitées.

Malgré ses appréhensions et chimères, elle apprécia de nombreuses choses lors des nombreux tours qu’elle fit de l’endroit minuscule, et se questionna sur tout autant aussi.
L’angoisse légère liée à l’inconnu, ou au fait qu’elle ne pouvait qu’attendre de potentiellement subir avec son adelphe les conséquences d’actes qu’elle n’avait pas commis, ne parvint en effet pas à éteindre ses envies de comprendre ce qui l’entourait.

Ce sol… charmant, plein de protubérances et de bosses, aussi opaque qu’une terre blanche, avait-il un coeur qui pleurait parfois, à l’instar des nuées et nuages plus grisâtres que l’on pouvait croiser ailleurs ? « Quand Dieu le voulait. » Fut la seule réponse sybilline qu’elle reçut, lorsqu’elle daigna s’en enquérir auprès d’un vendeur de douceurs nébuleuses.
Sous l’effet des rayons du soleil, l’hôtel et autres constructions changeaient-ils parfois de couleur ? Il faudrait se lever tôt demain pour le découvrir, s’ils restaient jusque-là. Les premiers feux de l’aurore se feraient sans doute pour le coup de meilleurs professeurs que n’importe quel habitant, jugea-t-elle prestement au moment où elle se questionna.

Elle n’osa par contre interroger quiconque dans le but d’obtenir une réponse à ses autres interrogations. Il n’était en effet pas sûr qu’un ange ne prenne pas mal sa curiosité quant à, par exemple, si oui ou non la matière principale de leur si intriguant lieu de résidence pouvait se fendre sous l’effet d’un orage, d’un coup de dague violent à un endroit stratégique, ou d’un humain qui jouerait à sauter lourdement. Sans doute pas pour le dernier. Pour le second, elle pourrait peut-être vérifier cela d’elle-même dans un coin bien caché de sa chambre ?
La jeune femme savait pareillement devoir attendre pour entendre si, rarement, Skypeia s’affaissait vers la mer, ou s’effilochait tout autant. Mettre dans le futur la main sur un ouvrage sur ces îles résoudrait potentiellement ces mystères dont aucune créature à plumes ne devait être très friande.

Lézard, posé sagement sur son épaule, s’assura de même de la distraire de temps en temps, en tentant d’avaler un bout de nuage ici et là. Que rien fut tout ce qu’il obtint sur sa langue à rallonge parut à chaque fois le rendre perplexe un moment et la fit pouffer doucement, oublier ses craintes un instant.
Afin d’être assurée que son animal ne se fasse point gronder et elle avec, ils ne s’attardèrent jamais longtemps devant les ouvrages ainsi tendrement léchés.

La journée passa donc, remplie par la balade presque sans fin pleine de petits interludes agréables et de questionnements moins délicats. Ce ne fut que tardivement que la donzelle se remémora qu’elle avait comme d’habitude des courses à faire : il lui fallait mettre la main sur un présent pour Jamâl et un cadeau à cacher pour Ethan. Ce rituel n’allait en effet pas s’arrêter parce que le premier s’était une fois encore montré totalement bête en l’abandonnant courtement.
Et si un dials amusant aurait peut-être pu faire l’affaire auparavant pour son cadet, l’idée n’était plus d’actualité. Ramener un probable faux ou un objet dégradé à son adorable, son si mignon petit frère n’aurait aucun intérêt.

Oubliant comme toujours qu’il avait grandi et ne verrait sans doute pas d’un bon oeil le gadget qu’elle ferait anonymement déposer dans ses quartiers chez leurs parents, la soeur Lévi se décida pour un fabuleux coquillage non fée, mais orné d’un petit navire sculpté en trois dimensions.
Le trésor fort délicat fut emballé dans maints tissus par le vendeur chevronné. - Il fallait bien que le tout résiste confortablement au retour par Homard Express.

Choisir une bidouille pour Jamâl parmi les étals une vingtaine de fois passés prit bien moins de temps. Un coupe-papier au design éthéré fut payé, puis glissé sans façon dans une de ses poches. L’empaqueter ne servait à rien : la petite lame serait sans nul doute simplement jetée à son destinataire, plus tard.
Au cours d’une de leurs sempiternelles disputes à demi muettes par exemple. Querelle sans gravité durant laquelle elle ronchonnerait potentiellement sur le manque flagrant d’explications de la part de l’homme qui partageait sa vie depuis leur naissance.

***

La nuit tomba, apportant avec elle son lot de nouvelles curiosités. Peu habituée à percevoir un coucher de soleil en étant perchée au delà de l’horizon, Lydia profita doucement de l’instant et se perdit dans sa contemplation.
Marchant distraitement en direction d’un coin de ciel déchiré au lointain, elle songea au bout d’un long temps à finalement tout de même finir par rentrer se reposer dans la chambre d’hôtel qui lui avait été réservée. Ce n’était pas comme si elle s’était dorée la pillule toute la journée, et la fatigue commençait à l’envahir. Il faudrait bien entendu prendre quelques précautions, tel piéger gentiment les ouvertures afin d’être réveillée et prévenue si quelqu’un s’approchait, mais quelques heures de sommeil devraient lui être faciles à grapiller. Si tout allait bien.

Malheureusement pour ses espoirs de paix, il s’avéra que le hasard avait d’autres projets. Et, au lieu d’un passage direct vidé de son surplus de touristes vers son lit, ce fut un attroupement d’hommes à ailes qui se dessina en un instant, à l’embouchure d’une des rares rues de l’île ouverte à tous.
Comme en temps normal, la jeune femme fit mine d’ignorer au tout début ces plumeux humanoïdes aux mains bien occupées. Les gueguerres, surtout du coin, ne la concernaient en rien. En outre, la violence faisait bien trop partie de son quotidien pour que cela la choque d’une quelconque manière. Enfin ceci tant que l’intention, derrière les coups portés, ne se révélait guère tout bonnement meurtrière. Surtout à un contre plein.

Las, il sembla que le passage à tabac ici présent - peut-être un simple rituel dans un gang, s’ils en avaient dans le coin aussi ? - se montrait finalement hélas très proche d’une simple mise à mort organisée.
Le pauvre hère déjà au sol venait de se prendre un deuxième coup sans ménagement, et, aux dires de ses assaillants qui commençaient à se faire entendre de sa position, ceux-ci comptaient continuer leur mascarade de châtiment fort, fort longtemps.

Trop pour la cipher pol, qui, si elle ne reconnut guère la victime, chercha une solution afin d’éviter tout de même la non-assistance à personne en danger de décès prématuré. Vivre était chouette après tout et tout de même, même pour un pseudo innocent malfrat tout faible. C’était toujours garder l’espoir que demain s'améliorerait.
Et puis on risquait potentiellement de la désigner coupable de ce méfait si elle se contentait de rester les bras ballants et que sa présence était démasquée. Accuser une étrangère était une question de facilité bienvenue dans bien des cultures ; le lieu ne devait pas être bien différent niveau usages infâmes, malgré les disparités physiques de ses habitants avec le reste du monde.

Elle jeta un coup d’oeil alerte aux environs. Nota rapidement la position des gens qu’elle percevait, et espéra trouver un de ces gardes qu’elle avait crû apercevoir une fois ou deux dans la journée en dehors de la porte du paradis. Aucun béret hélas ne parut répondre à son appel à l’aide muet.
Se glissant un peu plus contre un mur pour profiter plus pleinement de la couverture qu’offrait la noirceur de la nuit, elle farfouilla alors ses poches. Se jeter dans la mêlée était vraiment une mauvaise idée. Elle ne l’envisagea d’ailleurs même pas en première intention, ne sachant rien des vilains qu’elle voulait purement apeurer.

Bordel Jamâl, tu aurais au moins pu me laisser t’accompagner. Pesta-t-elle courtement à la place, sachant fort bien qu’elle risquait de leur attirer des ennuis quoi qu’elle fasse à présent.
Après avoir effleuré ses dagues - trop de risque d’en laisser une derrière, donc des preuves, si elle tentait de les lancer -, cinq de ses doigts se refermèrent sur le petit coupe-papier que la donzelle avait compté balancé à un visage aimé.

Navrée, mon frère. Il faudrait lui trouver un autre présent, si elle osait se promener de nouveau seule ici. Le mini coutelas n’était en tout cas pas trop affuté pour l’utilisation actuelle qui lui venait à l’esprit. Cela suffira.
Enfin non : cela devrait suffire. Déjà, un des agresseurs relevait son arme. Les étoiles qui scintillaient, plus proches qu’au sol, vinrent presque trop doucement s’y refléter. Armant son bras, les dents serrées, elle tenta alors de rapidement viser une partie spécifique de la forme grossière qui représentait l’individu fâché.

Il fut évident que l’action qu’elle entreprit rata. Nonobstant point comme elle l’aurait réellement espéré. La petite lame fusa en effet, et fusa encore.
Pour venir, finalement et franchement, se loger dans le fessier d’une seconde âme qui avait dû la ressentir et s’était précipitée entre elle et sa cible afin de la réceptionner à sa place.

Oh merc… ! Ce n’était clairement pas là que l’assassin du gouvernement mondial situait normalement le coeur d’un homme, juré. Et elle n’avait pas pensé blesser autant.
Il faisait plutôt nuit. Tirer à distance était loin d’être sa spécialité, Lézard commençait à peser lourd sur son épaule, et le coupe-papier n’était pas franchement mega équilibré ni totalement affûté. Tout au plus avait-elle donc espéré qu’il rebondisse contre un plumage en ne suivant pas exactement la trajectoire qu’elle l’avait forcé à prendre. Mais attaquer et enfoncer son arme improvisée si euh… bassement n’était vraiment, vraiment pas ce qu’elle avait souhaité.

Se reprenant de sa surprise fort rapidement en entendant le cri de douleur de sa pauvre victime qui se retrouvait bien mal empalée, elle s’activa enfin de nouveau, en silence. Et à Lydia de se déplacer donc, louvoyant entre les zones les plus sombres afin de se rapprocher assez en paix des bandits ailés assez inexpérimentés.
Elle pria mentalement pour que le hurlement du blessé suffise totalement à faire craindre à ses comparses d’attirer l’attention d’un béret. Que la réaction de l’un des leurs les fasse fuir en somme.

La cipher pol se saisit au passage cette fois de ses dagues. Renversées, dans le but unique, si possible, d’assommer sans trop se faire voir. S’il n’était pas juste trop tard pour sauver le presque cadavre aux pieds des mécréants, pour sûr… En tout cas, elle l’espérait.
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Hitoshi cracha du sang tandis que l’un de ses assaillants hurla de douleur. L’ange, sentant que les coups c’étaient arrêtés, osa lever les yeux. Le marchand qui se tordait de douleur sembla retirer quelque chose de sa fesse tandis d’épaisses gouttes roulèrent sur les dalles de la rue. Il semba empoigner un petit objet argenté qu’il envoya se fracasser à quelques centimètres du visage d’Hitoshi. Malgré le sang qui le recouvrait, il parvint à deviner les contours d’un coupe papier qui lui était familier. Les vendeurs qui en proposaient se comptaient sur les doigts d’une main et Hitoshi connaissait chacun d’entre eux. Le jeune homme comprit rapidement qu’une personne (sûrement très perverse étant donné l’endroit touché par cette arme de fortune) l’avait aidé. Cependant, si Hitoshi connaissait les vendeurs de coupe papier, il ne faisait aucun doute que c’était également le cas de ses agresseurs. Ces derniers, en tant que marchands Skypiéns, remonteraient aisément la piste de son ange gardien et saurait lui faire payer son audace. Par chance, ses agresseurs étaient trop distraits pour s’intéresser à l’objet de leur malheur. Hitoshi saisit donc l’arme qu’il rangea soigneusement dans sa poche. Il profita de cette diversion pour se relever et affronter ses adversaires. Vu son état, impossible pour lui de s’enfuir en courant. Les marchands le rattraperaient rapidement et se faisant, il laisserait la personne qui lui est venue en aide complètement seule. Il se remémora les entrainements de son père et se mit en garde. Il tenta vainement de croiser le regard de son allié mais il ne croisa que des ombres, déformées par la lune déjà haute dans le ciel. Quatre marchands skypiéns lui faisaient face. Ils étaient encore cinq il y a quelques minutes mais l’un d’eux avait décidé que mettre ses fesses en jeux pour donner une leçon a un jeune homme n’en valait pas la peine. Un autre était à terre, s’agrippant le fessier sanguinolent du mieux qu’il put. Il s’élancer sur l’un d’entre eux, poings en avant. Chaque mouvement était douloureux et lui rappelait à quel point il avait morflé. Alors qu’il se débattait du mieux possible, il entendit un bruit sourd. L’un des hommes venait de s’effondrer sur le sol, sans aucune raison apparente. Le marchand ne savait pas se battre, il suffisait au jeune homme s’esquiver les mouvements réguliers de la barre métallique pour être hors de danger. Alors qu’il lui décocha une droite, le mettant hors-jeu pour le moment, un deuxième corps venait de s’effondrer. Il était désormais seul, au milieu de la rue, entouré de quatre marchands allongés sur le sol. Il avait beau regarder autour de lui, il n’y avait pas la moindre trace de son allié. Comment avait-il mis affronter et assommer deux marchands sans jamais passer dans son champ de vision ? Était-ce un Béret Noir ? Ces soldats d’élite skypiéns étaient le pendant des bérets blancs. Ils opéraient dans l’ombre dans des opérations qui n’avaient pas pour autre but que servir l’intérêt de l’île elle-même. Pour beaucoup ils n’étaient qu’une légende, un conte destiné à faire manger de la soupe aux enfants. Hitoshi fut interrompu dans ses pensées par les fenêtres de la rue s’illuminant.
« - C’est quoi ce bordel ?!
- Y’en a qui dorment ici ! »

La clarté crue des dials lampes éclaira la rue, mettant l’ange dans une situation inconfortable. Avant que les volets ne s’ouvrent, le jeune homme en profita pour s’éclipser, laissant les marchands encore inconscients s’attirer les foudres du voisinage. Les bérets blancs n’allaient plus tarder et le jeune homme ne tenait pas à être dans le coin pour les accueillir, encore moins sachant que son père travaillait cette nuit. Hitoshi s’éclipsa donc rapidement, tentant une dernière fois de chercher la personne qui l’avait secouru.

Le lendemain matin, Hitoshi fit le tour des marchands de coupe papier de Maselfush Island. Il tomba rapidement sur un vieux monsieur qui lui confirma avoir vendu cet article à une touriste. L’ange tomba des nus. Une merbleusienne lui aurait sauvé la vie ? Ce n’était donc pas l’œuvre des Bérets Noirs. En soit cela faisait sens, comment pouvait-il consciemment imaginer qu’une telle troupe puisse exister. Le vieux marchand lui expliqua alors qu’une belle merbleusienne était venue lui acheter la veille et qu’il l’avait emballé à l’intention de « Jamâl ». Le vieil homme s’en souvenait parfaitement puisqu’il avait expliqué à la jeune femme que ce prénom était donné à un ancien esprit de la foret de Vearth. Étant donné le nombre d’hôtels sur Maselfush Island, ce n’est qu’en fin de journée que le jeune homme réussit à trouver le bon. Le beau réceptionniste lui indiqua l’étage et le numéro de chambre.

Fébrile, Hitoshi se trouvait devant la porte sans oser frapper. Avait-il fait le bon choix ? Si ce Jamâl avait utilisé le cadeau de la demoiselle pour l’aider peut-être serait-il heureux que l’on lui rapporte ?  Prenant son courage à deux mains, le jeune homme frappa timidement à la porte et attendit.
KoalaVolant
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Archivage de ce RP suite au (très regrettable) départ de Lydia.
L'intrigue n'est pas posée donc je ne me vois pas le finir seul.
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