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Jardin perdu, Ferveur retrouvée



Jardin Perdu,

Ferveur Retrouvée


Flashback
✘ Solo




Près d’une semaine avait passée depuis mon altercation avec les contrebandiers. Et, lorsque l’on est couvert de bandages de la tête aux pieds, à se déplacer à l’aide de béquilles, les journées sont sacrément longues. Toutefois, le paysage était magnifique depuis le King’s Hat, qui pour une fois, n’était pas posé sur mon grand ami porcin verdoyant. Accoudé à la rambarde du second étage de la maison-taverne, je buvais tranquillement un verre de vin en observant mon environnement.

Tout autour de la maison, les tontattas avaient montés des tentes et tonnelles pour s’installer un petit campement. Là, s’affairaient plusieurs d’entre eux autour de fourneaux, cuisinant à tour de bras bon nombre des denrées stockées dans les greniers de la taverne pour faire à manger à nos hôtes. D’ailleurs, deux jeunes cochons géants étaient posés juste à côté des tentes, un vert foncé qui avait apparemment un lien de parenté avec Borat, et un violet qui adorait la cuisine des petits bonhommes et se pointait tous les jours pour que l’on s’occupe d’eux.

Alentours, la prairie était calme, ponctuée à intervalles réguliers de larges troncs d’arbres hauts de près d’une centaine de mètres. Leurs branches et leur feuillage formaient un plafond végétal éparse, laissant filtrer la lumière qui s’abattait en contrebas dans des teintes un peu plus vertes que la lumière naturelle. Cette ambiance donnait un petit quelque chose de féerique au lieu dans lequel les pachydermes géants évoluaient. Ils se baladaient calmement dans l’immense plaine dissimulée au sein d’un cratère, d’autres se reposaient en se dissimulant sous terre, formant une zone bombée colorée qui dénotait avec les herbes de la plaine. Ainsi, des mottes de tailles variables et de toutes les couleurs dépassaient, laissant même parfois les tontattas s’en servir de trampoline en riant comme des enfants.

Parmi les arbres immenses, certains étaient fruitiers et exhibaient de larges fruits haut dans leurs branches. Pour les récupérer, cela nécessitait une sacrée adresse et un talent certain en escalade. Enfin, si vous n’êtes pas capables de soulever des objets par votre simple pensée, ce qui n’est pas très commun, je dois l’avouer. Ainsi, j’avais assisté à plusieurs moments ‘Liquor’ Jack pour le faire grimper tout en haut des arbres en soulevant des plateformes à l’aide du fruit de la gravité. Il avait alors put récupérer plusieurs de ces fruits immenses, s’attelant aussitôt à en faire de la liqueur qu’il enferma dans des jarres quasiment aussi grandes que lui, et deux fois plus larges. Quand il était question de faire de la picole, ce bon vieux Jack était toujours au rendez-vous.

La plaine descendait ensuite, laissant quelques régions ouvertes au ciel parmi la futaie épaisse, quelques strates en pente creusaient directement dans l’un des bords du cratère, opposé à l’entrée par laquelle j’étais arrivé. La trouée dans la bordure du cratère formait comme une large arche qui recouvrait le passage menant jusqu’à une crique partiellement couverte qui s’ouvrait sur la mer. Toutefois, le passage ne semblait pas praticable par voie navale, encombré de récifs aussi acérés que les crocs d’une bête féroce, à l’image de celles que l’on pouvait rencontrer sur Little Garden. Les tontattas, commandés par Norbert, avaient d’ailleurs essayés en menant le navire des contrebandiers que nous avions vaincus plusieurs jours plus tôt. Mais, ça avait été un cuisant échec, la frégate s’était lamentablement empalée sur un récif, coulant partiellement le bateau, la proue coincée dans le croc de roche. Nous en avions récupéré l’essentiel, mais les petits membres de l’équipage, accompagnés de cochons géants amphibies désirant jouer, s’affairaient toujours à fouiller l’épave. Et les autres, les marées et les années ayant menées bon nombre de navires à s’écraser sur la mâchoire naturelle.

Je leur avais promis qu’une fois remis, je les aiderais à l’aide de mes capacités maudites à sortir quelques épaves. Je ne savais pas si j’en étais réellement capable, n’ayant jusque là jamais encore testé les limites actuelles de mon pouvoir. De plus, ma convalescence semblait toucher à son terme, et déjà Mirabelle, la tontatta dure à cuire et mère poule de l’équipage, débarqua derrière moi sur la terrasse.

« Salut Ren, comment tu te sens aujourd’hui ? » demanda-t-elle d’une voix guillerette.

« Pleinement remis. » lui répondis-je en me tournant vers elle, faisant jouer mes muscles et articulations. « Merci de t’être occupée de moi. » dis-je alors, reconnaissant.

« Parfait, parfait, on va pouvoir te débarrasser de tes bandages. »

« On ? » tiquais-je sur la formule alors qu’un autre tontatta débarquait à mes côtés en bondissant sur la rambarde.

« Yo captain ô my captain. » fit timidement Norbert en se frottant l’arrière du crâne comme quand il était nerveux.

Les deux petits bonshommes s’affairèrent à me débarrasser des bandes de tissus unes à unes. J’étais surpris par la présence de Norbert, mais surtout par son comportement. Il semblait avoir quelque chose à me dire, sans oser.

« Tu voulais me demander quelque chose mon vieux ? »

« C’est un peu gênant. »

« Demandes toujours. »

« Bien. On se croyait balèzes avec les potes...et on est tombés sur ces types. » commença-t-il songeur en bloquant son geste, une bandelette à la main. « On se sent assez nazes pour être franc, et on...fin voilà, on pensait que tu pourrais peut-être nous donner quelques conseils. »

Il se tortillait sur place, une moue gênée au visage, osant quelques regards dans ma direction. Il était peut-être inquiet que je me moque de lui et des siens, ou que je confirme ses craintes. Mais, il n’en était rien, je respectais profondément ces compagnons que je m’étais fais au cours de mes aventures, que je le montre ou non.

« Ça marche. » répondis-je simplement, observant toujours le paysage fantastique qui s’offrait à moi depuis mon perchoir. « Soyez prêts demain matin. » dis-je en me tournant vers Norbert, le tontatta avait des étoiles dans les yeux, visiblement reconnaissant de ma réponse.

Il prit alors congé, disparaissant dans la demeure pour aller rejoindre ses camarades et les prévenir de la nouvelle. En contrebas, je le vis passer de groupes en groupes pour les informer. Dans l’ensemble, ils semblaient heureux de pouvoir s’améliorer. La mort de quelques-uns des leurs semblait leur avoir mit un coup au moral, nourrissant cette envie, cette ferveur, cette rage de vivre, et de vaincre sans faillir. Mirabelle continuait de me retirer mes bandages méticuleusement en gloussant, amusée par la situation.

« Tu sais Ren, ça lui fait vraiment plaisir. Pendant ta convalescence, il a commencé chaque journée par s’entraîner pour se montrer digne de se tenir à tes côtés au combat. » déclara-t-elle en affichant un léger sourire maternel.

Mira s’occupait de chaque membre de l’équipage, y compris moi, comme si nous étions ses propres enfants. J’avais cru comprendre qu’elle et Norbert en avaient déjà eus un par le passé, mais que suite à un terrible accident ils l’avaient perdus et ne pouvaient plus procréer à présent. Pour palier à ce traumatisme, elle avait reporté tout cet amour vers ses compagnons de voyage et était aux petits soins avec chacun d’eux.

« Et il le fera, après cet entraînement, plus rien ne les arrêtera. » ricanais-je sardoniquement.

« Vas-y mollo quand même, ne vas pas les estropier. » s’inquiétait-elle en retirant mes derniers bandages. « Et voilà, t’es comme neuf ! Mis à part quelques cicatrices, tu n’es plus en danger. »

« Qu’en est-il de celle dans mon dos ? On voit toujours mon tatouage ? » demandais-je en l’exhibant devant la tontatta.

« La cicatrice est fine, on la remarque à peine. »

Depuis Îlipucie et mon affrontement contre Sal Veol, j’étais inquiet que la blessure la plus profonde qu’il m’avait infligé, d’un coup tranchant de dague dans le dos, avait dénaturé ce tatouage dont j’étais si fier. Sept paires d’ailes liées entre elles le long de ma colonne vertébrale, qui accueillaient entre elles des symboles tels des épées, des étoiles  et une demi-lune à la jonction des vertèbres dans ma nuque, surplombée par le nom ’Mazino’. C’était là l’hommage fait à ma troupe itinérante qui m’avait vue grandir, m’avait éduqué et apprit la vie. Un héritage, un souvenir et un but.

Je le couvris en remettant ma veste, adressant un signe de tête de remerciement à Mirabelle avant d’enjamber la rambarde pour bondir au bas de la maison. C’était agréable d’être à nouveau libre de mes mouvements, m’étirant brièvement devant le perron du King’s Hat, je me mis à parcourir dans le camp en saluant ceux que je croisais. Maintenant que j’étais remis, j’avais beaucoup à faire. Je sortis alors la feuille blanche qui m’avait été laissée par Goldy, le maître des lieux. Le papier flottait continuellement dans la même direction, changeant parfois lorsque le cochon géant doré se déplaçait. De ce qu’en m’avait dit Norbert, c’était une Vivre Card, un papier lié à quelqu’un qui permettait à la fois de le retrouver comme de s’assurer de son état vital. Lui-même en avait confié une à ceux de son peuple et à sa famille, afin qu’ils le retrouvent et n’aient pas à s’inquiéter. Toutefois, j’ignorais toujours pourquoi Goldy me l’avait confiée, mais il suffisait que j’aille le voir, en espérant pour que la communication soit compréhensible. Eux semblaient nous comprendre, mais la réciproque était rare.




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Jardin Perdu, Ferveur Retrouvée


Flashback
✘ Solo




Traçant ma route au milieu d’une petite forêt de grandes herbes folles, je suivais le bout de papier qui flottait au creux de ma paume. Du tranchant des doigts, je tranchais les herbes pour voir un minimum où j’allais. Une ombre me couvrit alors soudainement, me faisant lever les yeux sur le ventre orange d’un pachyderme géant qui avançait lentement dans la plaine immense. Chacun de ses pas faisait légèrement trembler le sol sous mes pieds. Au sein de ce jardin perdu, tout humain se sentirait incroyablement petit, nous rappelant poétiquement que le monde est vaste et que nous sommes finalement peu de chose en comparaison.

En sortant de la jungle d’herbes géantes, je débarquais au milieu de ce qui ressemblait à un potager gigantesque. Tant par la taille des plantes alignées soigneusement que de leurs légumes presque aussi grands que moi. Je n’aurais pas cru les cochons si habiles de leur groin, ils étaient même capables de se bâtir des cahutes. Tout ce qu’il y avait de plus simple, mais tout de même sacrément impressionnant.

J’évoluais ainsi entre haricots et carottes, repoussant les lourdes cosses de petits-mais gros-pois qui pendaient sur mon passage. D’un coup tranchant de la main, j’en ouvris une en laissant tomber les légumes sphériques qui n’avaient de petit que le nom, faisant pour le coup la taille de mon poing. Croquant dedans à pleines dents, je continuais mon chemin, guidé par la petite feuille qui tressautait chaque fois que je perdais le cap. En écrasant une branche qui craqua sous mon pied, je fis fuir une dizaine de petits dinosaures herbivores, surpris par ma soudaine apparition en écartant une grappe de haricots verts près de deux fois plus grands que moi.

Finalement, je passais sous la ceinture d’arbres qui entouraient ce que j’appellerais la Salle du Conseil, où j’avais été mené à ma première visite, jugé par un conseil composé par chaque cochon géant qui avait souhaité prendre la parole ce jour-là. Les larges troncs coupés, comme des trônes spécialement dédiés aux postérieurs des pachydermes, s’élevaient ci et là. Mais, cette fois-ci, pas de cochons de toutes les couleurs se relayant pour mugir les uns après les autres. Non, seul le ronflement profond, emplissant tout le lieu, du géant et massif pachyderme doré, scintillant sous les rayons du soleil filtrant à travers la voûte végétale.

Je fis un pas vers lui, son ronflement s’interrompant aussitôt, laissant le silence retomber lourdement autour de nous. Il battit des paupières en se réveillant, ses profonds yeux noirs se fixant sur moi. Son ventre parfaitement rond roula de côté et il était debout sur ses quatre pattes.

« Euh..salut Ô Grand Cochon Doré ? » le saluais-je, plus dans une tentative de trouver la formule adéquate.

~ Gruik Gruik!~ (Salutations, jeune bout-d’humain ami des cochons.) s’exclama-t-il pour toute réponse, me laissant perplexe quant à l’interprétation.

« Okay okay, je me disais bien que ça n’allait pas être simple. » soufflais-je pour moi-même, réfléchissant à un moyen pour le comprendre. J’optais alors pour des questions simples, auxquelles Goldy pourrait répondre par oui ou par non en secouant son gros groin. « Cette feuille de papier qui pointe vers vous, vous vouliez que je vienne vous trouver ? » demandais-je lentement, pesant chaque mot en évitant les ‘pourquoi’ qui me venaient à la bouche.

~Gruik!~ mugit-il en hochant vivement la tête de haut en bas pour confirmer mon hypothèse.

« Pourq...euh...vous souhaitiez me dire ou me montrer quelque chose en particulier ? » demandais-je, hésitant, pataugeant déjà dans mes questions sans vraiment savoir comment orienter la conversation.

~Grugruik Gruik Gruik Gruugrugruiiiik!~ (Certes, tu es intéressant bout-d’humain, jamais les hommes n’ont autant sympathisé avec notre espèce que Ren et Borat. Lui beaucoup parler de Ren le bout-d’humain. Tu lui as sauvé la vie, et je souhaite te remercier pour cela.) mugit-il assez longuement pour me perdre complètement. Je me raccrochais aux intonations de ses mugissements pour m’aiguiller sur le chemin de la compréhension, mais c’était plus facile à dire qu’à faire. ~Gruiiiik gruik Grugruik Gru~ (Fermes tes yeux, bout-d’humain, je vais t’apprendre à ouvrir ton esprit, peut-être alors pourra-tu mieux comprendre ton ami Borat.)

Il termina son monologue mugit, posant lourdement son postérieur parfaitement rond sur la souche géante sur laquelle il était perché. Ses paupières se refermèrent, et il resta là, immobile dans le plus grand silence qui soit. J’observais les alentours, nerveux, ne sachant pas quoi faire. La présence de Goldy avait quelque chose de mystique, dégageant comme un aura qui faisait se sentir tout petit, bien que sa taille devait probablement y contribuer.

« Dois-je..euh..faire comme vous ? »

Pour toute réponse, il hocha lentement la tête de haut en bas, n’émettant pas un son, les yeux toujours fermés. Haussant les épaules, je m’assis en tailleur sur la souche sous mes pieds, reposant mes bras sur mes cuisses et fermant les yeux. Je ne savais pas où il voulait en venir ou ce qu’il souhaitait me montrer, mais dans le doute, j’obéis. Cet exercice devait être un genre de méditation, ouvrir ses sens ou ce genre de choses. Je ne doutais pas que les cochons géants étaient en harmonie avec la nature, mais je ne voyais pas où il voulait en venir. Seul le silence, pesant, agaçant, et horriblement long.

Les minutes passèrent ainsi, sans cesse dérangé par mes pensées et des démangeaisons dans mes fesses. Rester parfaitement immobile était une torture, j’étais déjà resté dans le même état pendant une semaine à me remettre de mes blessures. J’avais rêvé de courir et de taper dans quelque chose, mais voilà que je tentais désespérément de ne plus bouger d’un cil. Et pourquoi d’ailleurs ? Certes, ce gros cochon avait l’air sage, dégageant cette aura de confiance, mais je n’étais pas venu ici pour méditer. Entrouvrant un œil, je vérifiais que Goldy était toujours là et qu’il ne m’avait pas laissé ici comme un con. Mais, il était bien là, immobile, une respiration profonde et régulière soulevant son large ventre. Il respirait la concentration et l’harmonie, chose qui me faisait impossible pour moi tant j’avais la bougeotte. Je le fixa ainsi quelques minutes avant de refermer les yeux pour m’y mettre un peu plus sérieusement.

Les heures passèrent, les yeux éteints à tenter vainement de faire le vide dans mon esprit. Mais ce n’était pas si simple, faire taire cette petite voix intérieure qui vous chuchote à l’oreille tous vos doutes, vous rappelle toutes vos peines ainsi que vos objectifs. En l’espace d’une année, j’avais quitté Saint-Uréa, vogué à travers les Blues, puis atteint Grand Line où j’étais devenu pirate. Tant de choses avaient changées, en commençant par moi. Cependant, ce n’était pas le moment de penser à ça. Faire le vide, faire le vide.

Faire taire la voix, se concentrer sur tous mes autres sens encore actifs. Le bruissement des feuilles dans les arbres, le hululement d’une chouette dans les branches, la sensation de la brise sur ma peau. J’essayais de visualiser ce qui se trouvait autour de moi, concentrant mes pensées et mes sens sur un point précis à la fois. Je commençais par la souche sous moi, vestige d’un arbre plus que centenaire qui avait dû voir cette plaine perdue évoluer à travers le temps, jusqu’à ce qu’un cochon forestier ne l’abatte pour former ce cercle où leur conseil se réunissait. Avait-il été là avant les pachydermes géants ou bien était-ce eux qui l’avaient plantés ? Non, pas de question, seulement de la description. Me raccrochant aux souvenirs visuels que j’en avais, je suivais les stries du bois, son écorce épaisse, jusqu’aux racines larges et ancrées profondément dans le sol. La terre était jonchée d’une couche de feuilles mortes, friables et craquant à chaque pas. Des millions d’insectes devaient vivre là, grouillant tout autour de moi sans que je ne m’en rende compte.

Ma respiration calme et posée, je rouvris finalement les yeux, me rendant soudainement compte que la nuit était tombée. Trop concentré pour percevoir le temps qui avait passé. Tout d’abord surpris, je fus interrompu par la profonde respiration de l’immense cochon doré face à moi.

« Bordel, ça fait combien de temps qu’il dort lui ? » m’exclamais-je, faisant grommeler le Roi Cochon dans son sommeil.

Faisant montre de toute la discrétion dont j’étais capable, je quittais alors la souche géante, et la plaine circulaire faisant office de Conseil des Cochons. Direction, le King’s Hat, j’avais un entraînement à dispenser à mes hommes le lendemain. Et, une chose était sûre, c’est qu’ils allaient en chier.




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Flashback
✘ Solo




Dès les premières lueurs du jour, nous étions prêt. Enfin, pour être honnête, moi je l’étais mais, du côté des tontattas, la murge qu’ils s’étaient mis la veille semblait les ralentir sur le réveil. Norbert lui, était déjà debout à s’entraîner au sabre au bas de la taverne lorsque j’en étais sortis. Comme l’avait dit Mira, il était gonflé à bloc à l’idée de s’améliorer et de se rendre plus utile lors des combats.

« Salut boss ! J’suis fin prêt pour l’entraînement ! » me salua-t-il, ne s’arrêtant pas pour autant de taillader l’arbre qui lui faisait face.

« J’vois ça, et les autres ils foutent quoi ? »

« Ils ne devraient pas tarder, la ponctualité c’est pas trop leur truc. »

« Bien, tu sera le premier à en chier comme ça. » déclarais-je en fixant le tontatta d’une expression sadique et carnassière qui ne sembla pas le rassurer.

Trêves de palabres, je retirais mon sweat-shirt pour me mettre torse-nu, sentant sur ma peau les rayons solaires filtrant à travers le plafond végétal, formant comme des tâches sur mon corps. Je fis signe à Norbert d’arrêter de frapper le tronc, lui faisant face pour l’entraîner à l’ancienne : lors d’un affrontement direct. En réalité, je n’avais simplement aucune idée de comment l’entraîner, surtout pour un sabreur comme lui. Ainsi, ma seule solution était de combattre, les conseils suivraient sûrement.

Lui faisant signe d’approcher, le tontatta s’élança vers moi, bondissant assez haut pour que je contre sa lame du tranchant de ma main. Gardant une posture défensive, je le laissais lancer ses assauts les uns après les autres, analysant ses mouvements et réfléchissant au meilleur moyen pour qu’il s’améliore. Il était rapide, agile et ses bonds successifs pour m’atteindre rendaient ses attaques imprévisibles hormis pour un œil expert. Un humain non-habitué à combattre des tontattas aurait eut du mal à le contrer, mais quoi qu’il en soit, mis à part sa vitesse, il manquait encore cruellement d’expérience.

« Sers-toi de ta petite taille comme d’un avantage, attaques les endroits sensibles et loin de la garde de ton adversaire. »

Il hocha la tête pour toute réponse et revint à l’assaut, se dirigeant vers mes jambes pour suivre mes conseils. Visant un de mes mollets, je levais simplement le pied pour le poser contre la lame, la repoussant ensuite avant de cueillir Norbert en plein ventre d’un léger coup de pied. Projeté en arrière, il roula sur deux mètres avant de se remettre debout. Un sourire aux lèvres, il s’élança de nouveau, loin d’être abattu par la facilité avec laquelle je le contrais. Rester en position défensive n’était pas suffisant, il avait besoin d’une vraie confrontation. Il passa rapidement entre mes jambes, essayant vainement de me trancher les tendons des pieds, je me pliais alors pour frapper le sol de mon poing, assez violemment pour y former un cratère et faire trembler la terre sur quelques mètres. Déstabilisé, Norbert passa sur un pied au moment où je lui mis une pichenette puissante en plein front, l’envoyant de nouveau en arrière, dans les airs ce coup-ci.  

C’est à ce moment que les tontattas se décidèrent à sortir de leurs tentes, baillant et s’étirant. Avant de nous remarquer et qu’ils se rendent compte de leur retard. Norbert et moi les regardions d’un air blasé, faisant clairement passer le message : « vous allez en chier les petits potes ». Et, c’était exactement mon plan.

À courir pendant des heures autour du camp, les petits bonshommes regrettèrent bien vite de s’être réveillés trop tard. Les gardant à l’œil, je leur criais dessus chaque fois que l’un d’entre eux ralentissait, ou d’un coup de pied au cul lorsqu’ils s’arrêtaient. Avant de les entraîner au combat, il fallait qu’ils se renforcent physiquement. Les tontattas étaient rapides et petits, mais leur endurance laissant à désirer, ainsi les faire courir jusqu’à l’épuisement était le meilleur moyen pour combler leurs faiblesses. Pour Norbert, son endurance était correcte, mais c’est en force qu’il avait des lacunes, je lui avais alors débarrassé de ses armes pour lui faire soulever des haltères. L’avantage, c’est que je n’avais pas besoin d’augmenter les poids, simplement à augmenter la pesanteur autour du petit bonhomme pour en arriver au même résultat. Les pauvres gars étaient en sueur, alors que je restais au centre, allongé sur une chaise longue, sous un parasol à siroter des cocktails apportés par Jack.

« Montez les genoux les gars. » dis-je aux coureurs qui passaient à quelques mètres, terminant ma phrase en buvant bruyamment à la paille. « Tu t’en sors Nono ? »

« Aaaargh, ouais...ça va...juste un peu plus eeeeet voilàààààà ! » souffla-t-il lourdement en finissant une nouvelle série de développés-couchés.

D’un geste, je relâchais la pression pour lui permettre de poser la barre d’haltère et de souffler un peu. J’ouvris une glacière à mes pieds pour lui lancer une bouteille d’eau, faisant saliver ses congénères qui lui jetèrent des regards méchants.

« Continuez de courir vous ! Et plus vite que ça ! »

Une heure plus tard, je les fis s’arrêter pour les laisser souffler quelques minutes. Essoufflés et trempés de sueur, ce n’était pourtant que le début des festivités. Toujours allongé dans ma chaise longue, je les fis s’aligner devant moi, gardant l’écart de leurs bras entre eux pour qu’ils aient un minimum d’espace. L’avantage c’est que, même à une cinquantaine d’entre eux, ils n’occupaient pas un grand espace, facilitant l’utilisation de mes pouvoirs en zone. Ils se mirent tous en position de squat et j’appliquais une augmentation doublée de la pesanteur autour d’eux, les empêchant de remonter aussi facilement que d’habitude. L’exercice était difficile, mais ils ne lâchaient pas l’affaire pour autant, poussant sur leurs jambes de toutes leurs forces. Norbert, en tant que chef de la bande, s’en sortait mieux que ses hommes qui étaient tout rouges, renforçant encore plus leur apparence de nains de jardin.  

Les minutes passèrent, chronométrant le temps qui passait aux centilitres bus de mon verre, décidant de terminer cet exercice lorsque je le finis. Enfin, je me levais pour leur faire face, relâchant la pression de mon fruit du démon pour les laisser souffler jusqu’à l’exercice suivant.

« Alors les p’tits potes, vous en avez encore sous le pied ou vous préférez en rester là ? » m’exclamais-je tel un officier à ses troupes, un petit sourire moqueur en coin.

« On en a encore sous le pied, boss ! » répondirent-ils en chœur, quasiment tous sur les rotules pourtant.

Leur ténacité était admirable, ils se savaient épuisés, mais s’accrochaient pour s’améliorer et me rendre fier. On ne se connaissait pas depuis si longtemps, toutefois ça avait été suffisant pour que je m’attache à eux et je les considérais un peu comme faisant partie de ma famille, à défaut d’en avoir une.

« Bon, prenez une pause les gars, je vais aller voir Borat, buvez de l’eau et faites des étirements en mon absence. » dis-je alors en les prenant en pitié, les voyant batailler à rester debout.

Je n’avais pas vu le grand cochon vert depuis plusieurs jours. Il avait retrouvé ses parents et le reste de sa famille, et j’avais opté pour les laisser tranquillement à leurs retrouvailles. Et, j’étais toujours inquiet quant à la possibilité où il déciderait de rester avec eux. Ainsi, il y avait une conversation importante à avoir entre nous, pour mettre les choses à plat.





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Jardin Perdu, Ferveur Retrouvée


Flashback
✘ Solo





Je marchais depuis de longues minutes, incapable de connaître la position exacte de Borat dans le jardin perdu. Pas de vivre card ce coup-ci, et demander mon chemin aux autres pachydermes géants était inenvisageable non plus. S’ils proposaient des cours pour apprendre leur langage, je serais preneur. Toutefois, cela me servait de balade, las de mon immobilisme. Découvrir les recoins de Lost Garden, cette végétation aux proportions hors normes, tout comme les fruits et fleurs qu’ils portaient. Tout semblait plus grand ici, un monde de géant pour des êtres tout aussi grands.

Mes pas me menèrent finalement à une forêt plus dense, plus sombre, où seuls quelques rayons du soleil perçaient à travers la futaie, étalant des flaques de lumière au sol. J’avançais en sifflotant, observant les grands arbres touffus, devinant des animaux parmi les branches. De petites paires d’yeux qui me suivaient, attentifs au moindre de mes gestes. Au détour d’un carrefour sur le chemin, j’entendis quelques mugissements qui me rappelaient ceux de Borat, vers lesquels je me dirigea. Débouchant bien vite dans une clairière au milieu de laquelle trônait un étang.

Les mugissements se firent plus proches, plus distinctement, permettant d’en discerner plusieurs aux intonations. Mon grand compagnon pachyderme avait retrouvé ses proches, et ils semblaient en pleine discussion. Dans ce décor de végétation luxuriante il était difficile de les apercevoir nettement, assis sur leurs larges postérieurs, de l’autre côté de l’étang. En plus de Borat, ils étaient trois, tous dans des teintes vertes différentes, hormis pour l’un ou l’une d’eux qui était blanc cassé. À mon approche, les mugissements et grognements cessèrent, leurs petits yeux ronds tout noirs se posant sur moi.

~Gruiiik?~

« Salut Borat, j’espère que je ne dérange pas ? » demandais-je en m’approchant doucement pour ne pas faire fuir la famille de mon ami porcin. « Enchanté, famille de Borat, moi c’est Ren. »

~Grugruik grugru~ (Salutations, petit bout-d’humain Ren, ami de notre fils Goriak, surnommé Borat.) grogna le plus grand pachyderme, d’un vert forêt qui le faisait se fondre parfaitement dans le décor verdoyant.

Encore une fois, la communication serait compliquée mais, contrairement aux autres, je reconnaissais certaines intonations propres à Borat, ce qui me faciliterait  peut-être un peu la tâche. Aux côtés du grand vert foncé, probablement son père, se tenait un cochon qui devait être très jeune au vu de sa taille, d’un vert plus pâle. Ce devait être là le petit frère ou la petite sœur de Borat, tandis que la dernière, blanche comme l’ivoire, devait être sa mère.

Dans l’étang, de petits poissons faisaient clapoter la surface de l’eau en bondissant en dehors avant d’y replonger. Quelques oiseaux piaillaient haut dans les branches et de petits animaux tels des lapins et hérissons venaient s’abreuver au point d’eau sans craindre ma présence. Ce jardin perdu était un véritable havre de paix ou la peur n’existait pas, loin de tout danger.

« Je peux te parler, mon pote ? » demandais-je alors à Borat, un peu gêné de l’interrompre.

~Grugru-ik!~ (Ça marche, j’te suis copain humain-Ren.) s’exclama-t-il gaiement avant de se relever et de s’approcher de moi.

Il tendit son large groin à ma hauteur, m’invitant à lui grimper dessus. Ne me faisant pas prier, je m’exécutais, et nous fûmes partis. D’une démarche tranquille, le porcin géant vert s’éloigna lentement de sa famille. Nous reprîmes le chemin que j’avais emprunté pour venir jusqu’ici, mais pas à la même hauteur, me permettant d’atteindre quelques fruits pendants des branches sur notre chemin. Je lançais une pomme juste assez haut pour que Borat puisse la gober goulûment en mugissant ce qui ressemblait à un roucoulement de contentement.

Après quelques minutes de marche, j’indiquais à mon pote pachyderme une clairière éclairée au milieu de la forêt dense. Il se posa au milieu de celle-ci et s’allongea de sa lourde masse au sol. Je descendais alors de son dos, m’asseyant face à son gros groin en tailleur.

« Tu m’as l’air heureux d’avoir retrouvé les tiens, mon copain, ça fait plaisir à voir. » commençais-je alors en grattouillant les bords de ses larges naseaux.

~Gruigruik gruik Gru gruü Gruik!~ (Oui, Borat est content, retrouver famille aller bien rassure Borat.) couina-t-il en me léchouillant le visage de sa langue aussi grande que moi. Contrairement aux autres pachydermes, j’arrivais bien mieux à comprendre ce que voulait dire ce bon vieux cochon.

« Je comprend, t’as dû t’inquiéter pour eux, surtout après que tu  aies été enlevé par ces contrebandiers. Et, tu comptes faire quoi maintenant ? »

~Guruik?~ (Comment ça?)

« Eh bien, maintenant que tu as retrouvé ta famille et ton peuple, j’imagine que tu souhaites rester ici à présent ? »

~Gruik gru gruiik Gururuiruik~ (Borat voir ce que bout-d’humain veut dire. Mais, humain-Ren pas avoir à s’inquiéter, Borat fidèle à ami, Borat veut continuer aventure avec humain-ami-Ren.) mugit-il longuement, terminant sa tirade en me poussant légèrement de son groin alors que j’avais le regard bas, cachant mon visage derrière la visière de ma casquette.

« Merci l’ami, ça me rassure, moi aussi je veux continuer nos aventures ensemble. » reniflais-je, chassant les larmes qui avaient commencées à embuer mes yeux, soulagé que mon compagnon de ces derniers mois souhaite ainsi rester à mes côtés, j’étais touché qu’il m’ait choisit. « Bien, j’imagine que t’as encore plein de choses à raconter à ta famille, allez va, moi il faut que je retourne entraîner les p’tits mecs. À plus tard, poto ! »

Ainsi, nous nous séparions pour retourner à nos tâches respectives. À présent, les tontattas devaient s’être suffisamment reposés pour mettre les bouchées double pour leur entraînement. Ils voulaient s’améliorer et se rendre utile, et j’allais leur donner exactement ce qu’ils demandaient.





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Jardin Perdu, Ferveur Retrouvée


Flashback
✘ Solo




L’entraînement des troupes n’était pas de tout repos, pour eux tout du moins. Moi, je me contentais de passer le plus clair de mon temps à rester allongé sur ma chaise longue à siroter des cocktails en profitant de la chaleur du jardin perdu. La futaie éparse avait cet avantage de laisser passer la lumière et de maintenir la chaleur dans la plaine lorsqu’elle remontait. Couplée à une forte humidité, la température en était tropicale, laissant perler quelques gouttes de sueur le long de mon torse-nu.

Quant aux tontattas, eux baignaient allègrement dans leur jus, trempés de sueur à respirer bruyamment en continuant leurs exercices sous une pesanteur augmentée. Comme si leur poids pesait le double, ils enchaînaient les exercices physique par séries. J’avais commencé petit, des séries de dix abdos et pareil en pompes, mais lorsque votre corps pèse le double que d’habitude, des exercices aussi simples devenaient tout de suite beaucoup plus complexes. Toutefois, à mesure que j’avais augmenté les séries, les petits hommes avaient montrés une détermination à toute épreuve. Serrant les dents, les muscles saillants et de petites veines apparaissant à leurs tempes. N’étant pas un tyran, enfin selon les avis, je les laissais souffler entre deux séries, un petit temps de repos et c’était repartit.

Des squats sautés en augmentant encore d’un chouia la gravité, ne laissant que peu d’entre eux décoller les pieds du sol. Norbert s’en sortait bien, parvenant à enchaîner de plier les genoux et sauter, il avait même réussit à frapper dans ses mains au-dessus de sa tête au plus haut de son saut. Une telle ferveur, c’était admirable et, si les choses continuaient ainsi, ces petits bonshommes seraient bientôt de véritables guerriers.

Le jour déclinait et la troupe n’en pouvait plus, haletants sous l’effort des exercices qui avaient duré des heures. J’avais déjà annulé mon pouvoir depuis plusieurs minutes déjà, le maintenir si longtemps, même en dosant à la baisse sa puissance, m’avait moi aussi épuisé. Terminant mon mojito bruyamment, je me levais de mon transat en retirant mes lunettes de soleil.

« Bon, les petits potes, vous pouvez souffler, c’est finit pour aujourd’hui. » m’exclamais-je en m’attirant leurs regards désespérés, ils relâchèrent alors tous leur position et s’écroulèrent au sol en grommelant et jurant abondamment. « Félicitations à vous tous pour avoir tenu le coup jusqu’au bout. Toutefois, reposez-vous et mangez copieusement, car le programme de demain ne va pas s’adoucir. » ricanais-je, les glaçant d’effroi, ou bien étaient-ils tout simplement blêmes dû à leur fatigue.    

Les laissant là, je pris à nouveau congé et m’éloignais du campement qui entourait ma maison-taverne. Ils étaient bien assez grands pour prendre soin d’eux tout seuls, enfin façon de parler. Je sortis à nouveau la vivre card de Goldy dans ma poche, la plaçant au creux de ma main pour déterminer sa position. Contrairement à la fois précédente, ce n’est pas vers la clairière du conseil que la feuille me guida. Tout en bas de la plaine, passant sous le couvert du cratère, creusé en un de ses flancs au fil des années, rongé par les eaux accumulées qui avaient érodées la roche jusqu’à former un passage. Une immense grotte naturelle, descendant continuellement jusqu’à une crique à demi couverte par le plafond rocheux. Là, se tenait un Goldy rayonnant à la faveur de la lune qui avait déjà prit le pas sur l’astre solaire.

~Gruruiruruk~ (Tu es revenu.) mugit-il doucement à mon approche.

« Bonsoir, Roi Cochon. Je me disais qu’on aurait pu continuer l’exercice de méditation d’hier ? » demandais-je, sans être bien sûr de ce que je pouvais bien demander.

Goldy se releva sans piper mot, se dirigeant vers un monticule qui surplombait l’eau de quelques mètres, la lune apparaissant juste au-dessus de lui tel un halo. S’asseyant comme la veille sur son postérieur, il ferma les yeux et resta là sans bouger, son ventre remué au rythme de ses respirations. Tel un bon élève, je fis de même, m’asseyant en tailleur pour me concentrer, ayant prit la peine d’observer mon environnement au préalable. La présence du Grand Roi Cochon avait ce quelque chose d’apaisant, et allié à la méditation, je pouvais vider mon esprit de toute pensée, négative comme positive. Et, pour quelqu’un comme moi qui avait tendance à tout analyser, c’était une pause salvatrice dans le temps.

Tout d’abord, faire le vide, chasser toute interférence pour uniquement se concentrer sur mes sens. Le sol sous moi, la roche, imaginer son histoire, son évolution. Et étendre la chose de plus en plus loin. Attentif au moindre son, aux échos des gouttes tombantes dans la grotte, futures stalactites, identifier la provenance et la distance, le temps qu’a mit la goutte à se former, la hauteur de laquelle elle est tombée. Les vagues qui s’échouaient à intervalle régulier dans la crique, se retirant pour revenir en force contre la roche, s’accumulant, roulant sur elle-même. Son éclat cristallin, et ses embruns marins qui venaient me chatouiller les sinus.

Et, la vie qui y grouillait, nombreuse et organisée, de grands bancs de poisson y dansant sous les reflets de la lune. Bondissant parfois hors de l’eau dans des clapotis éclatants à mes oreilles comme milles minuscules notes. Les chauve-souris qui nous surplombaient, hautement perchées dans l’ombre du plafond grottesque. Tant de vie, et la plus lumineuse qui soit, comme un phare, se trouvait face à moi. Véritable astre de conscience, luisant comme un ver ou comme l’or dont il prenait la teinte. Je rouvris soudainement les yeux, haletants, exorbités et fixés sur Goldy toujours en méditation paisible.

« C’était quoi ça ?! »






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Flashback
✘ Solo




Cinq jours avaient passés depuis mon épisode de pleine conscience bouddhiste. J’avais évolué à ce niveau là, à prendre un peu plus conscience de ce qui m’entourait plutôt que de rester fixé sur moi-même. Le monde est grand, le monde est vaste, et je n’étais que peu de chose. Peu à peu, j’avais eus accès à un nombre d’informations qui m’avaient tout d’abord vrillées la tête, Goldy m’aidant à faire le tri. Dans ce domaine, et sans piper mot que je puisse comprendre dans ma langue, il avait été un phare dans un océan d’obscurité, ouvrant la voie vers d’autres horizons. Et ça m’avait fait cogiter, sur mon parcours, sur mes buts, sur l’avenir et ses possibilités. J’avais des rêves de grandeur, et seul le culte de la puissance et le savoir qui en découlait pourraient m’aider dans ma quête. Le capitaine avait promit de m’aider à me venger, et la moindre des choses était de lui rendre la pareille. Ainsi, il fallait que je devienne constamment plus fort pour l’aider, et me montrer digne de me tenir à ses côtés.

Quant à l’entraînement de l’équipage, les tontattas avaient été remarquables, subissant une pression de plus en plus forte au fil des jours. Ils n’avaient pas eus l’impression de s’améliorer sur le coup mais, au bout du cinquième jour, lorsqu’ils exécutèrent les exercices sans l’influence de mon fruit du démon, la différence était notable. Dans le lot et sans surprise, c’était Norbert qui avait fait le plus de progrès, tout d’abord soumit à des exercices sans son sabre il avait dû s’adapter. Et, lorsque je lui avais demandé de m’attaquer armé, toujours soumis à la pression, il m’avait surprit, parvenant presque à m’atteindre. Puis, sans mon intervention, il s’était à nouveau mit à frapper le tronc d’arbre contre lequel je l’avais vu se battre au premier jour. Mais, ce coup-ci, ses frappes déchiraient et creusaient le bois, avec bien plus de puissance qu’en premier lieu.

« Au King’s Hat et à nous ! » m’exclamais-je solennellement, levant ma pinte en face des tontattas.

« À nous ! Et aux cochons géants ! » répondirent en choeur les petits bonshommes et Jack, derrière moi et le comptoir.

C’était à peine le début de l’après-midi et nous picolions déjà à foison depuis le repas. Après tout, quoi de mieux que des litres de bières pour aller avec des steaks de dinosaures, carnivores, bien que ça n’avait pas rassuré nos voisins pachydermes et herbivores préhistoriques pour autant, nous fuyant calmement, juste assez pour prendre leurs distances. Enfin, sauf certains, comme le chef de la garde Rojo, qui à n’en point douter y avait déjà goûté à force de défendre leur territoire. D’autres s’étaient joints à nous, acceptant nos large écuelles remplies d’alcools fruités et nos victuailles, tant de viandes pour les plus hardis que des fruits géants cueillis dans la journée.

Grâce à l’acidité de la bave d’un escargot géant que Jack avait baptisé ‘escargot licorne’, de par son œil unique qui s’élevait au-dessus de sa tête comme la corne de l’animal légendaire, il était parvenu à accélérer le processus de fermentation de ses liqueurs. Et, même sous forme liquide, ces fruits étaient exquis. La fête battait son plein, chacun buvant et riant. Pendant quelques minutes, j’avais sortis mes instruments pour égayer l’ambiance générale, faisant danser quelques cochons géants qui firent trembler le sol sous leurs pas. Les tontattas ivres bondissaient sur leurs dos, jouant dans leurs poils longs, épais et de toutes les couleurs. Norbert, le nez tout rouge sous l’effet du tonnelet de bière qu’il venait de s’enfiler, vint à ma rencontre.

« Yo boss ! Je pourrais te causer d’un truc ? »

« Bien sûr Nono, c’est pour quoi est-ce ? » demandais-je curieux en hoquetant.

« Suis-moi. » fit-il accompagné d’un signe de main, sortant de la taverne.

Je m’exécutais, remarquant Eve à la fenêtre de l’étage, apparemment toujours pas prête à se joindre à la fête. La jeune femme était plus sauvage qu’une bête, tout particulièrement quand ça touchait aux hommes qui représentaient la majeure partie de l’équipage. Depuis Boyn, elle n’avait acceptée de voir que moi, et au vu de son caractère il était sans doute préférable de la laisser prendre son temps.

Norbert me guida en direction de la crique, empruntant le passage de roche couvert de mousse.  

« J’ai reçu un coup de fil de la part de vieux potes, ils viennent du même village que nous et, quand on s’est lancé dans la flibuste, on leur a laissé une vivre card pour se retrouver. » expliqua-t-il d’une traite, pointant le doigt vers l’horizon à l’approche de la crique.

« De nouvelles recrues en perspective ? »

« Pas qu’en perspective, ils m’ont clairement dit qu’ils souhaitaient nous rejoindre, ça te dérange pas ? »

« Tu connais l’adage, plus on est de fous...y a pas de souci mon pote, tu sais combien ils sont ? »

« Super ! Ils sont environs une soixantaine, heureusement qu’ils ont leur propre navire, on aurait été serrés sur le dos de Borat. »

Nous prîmes place sur des rochers au bord de l’eau, observant la forme qui dessinait ses contours à l’horizon. Une petite caravelle, trop petite pour contenir un grand équipage, enfin pour des humains lambdas. Tout aussi efficaces qu’eux, voir même plus, les tontattas avaient l’avantage de ne pas prendre beaucoup de place, leur offrant un avantage stratégique certain. À la proue, les petits bonshommes nous faisaient de grands signes, se dirigeant droit vers nous. Toutefois, aussi étroite qu’était leur caravelle, ils devraient faire face à un danger qui avait déjà eut raison de nombreux navires, comme l’attestaient les fonds de la crique : les immenses récifs à pic

Telle la mâchoire d’une bête gigantesque, la roche sortait de l’eau en grands crocs naturels qui avaient déjà dévorés des centaines de marins, sinon plus. Le doute me prit alors que la caravelle approchait, me tournant vers Norbert.

« Tu les as prévenus pour le passage ? »

« Quel passage ? »

« Eh merde... »

En effet, seul un espace entre deux ‘crocs de roche’ était praticable pour les petits navires car, ce n’étaient pas ceux qui sortaient de l’eau le plus grand danger, mais ceux qui restaient cachés dans les fonds-marins. La caravelle s’approcha encore, et pas au bon endroit, ils semblaient viser l’espace qui avait l’air le plus praticable, en plein milieu de la mâchoire entre deux des plus grandes dents de pierre. Erreur fatale et, avant même que je ne puisse réagir, le navire s’arrêta brusquement, butant sur quelque chose en le faisant pencher dangereusement en avant. Les cris furent audibles depuis la rive, les pauvres tontattas s’accrochant à ce qu’ils pouvaient pour ne pas chuter dans la mer. Une bonne centaine de mètres nous séparaient, et d’ici je ne pourrais pas les aider.

« Norbert, va prévenir les autres et ramènes-les ici, si tu peux faire de même avec quelques cochons géants, on va avoir besoin de leur aide pour repêcher tout le monde. »

« Ça marche ! » répondit-il avant de disparaître en direction de la taverne.

Nous avions peu de temps, et il fallait agir maintenant. Je trouvais un rocher assez large pour m’accueillir. Je tendis ma main devant moi, paume vers le haut en invoquant les pouvoirs du fruit de la gravité, créant une zone en diagonale qui se dirigeait vers le navire échoué qui commençait lentement à couler.


Rise



Le rocher se souleva doucement, se déplaçant en biais au-dessus des eaux de la crique. D’un regard, j’aperçus les centaines de poissons qui y grouillaient, un coin de pêche idéal pour les pachydermes géants. Le rocher s’arrêta au sommet d’un pic rocheux à la surface plane, à une dizaine de mètres de haut, surplombant l’endroit où le navire sombrait. Relâchant mon pouvoir, je sautais au bas du rocher pour me pencher au bord de l’à pic. La caravelle avait été éventrée à bâbord, de nombreuses planches avaient éclatées et flottaient à présent à la surface. Pointant la plus large et plus proche des semi-hommes tombés à la mer.

« Eh les p’tits potes ! J’suis le boss de Norbert, enchanté. Grimpez là-dessus que je vous remonte. » m’écriais-je pour couvrir le bruit des vagues et être entendu. Ils ne semblaient pas convaincus par la fin de ma phrase, mais s’exécutèrent en montant sur le large morceau de coque.

Une vingtaine de petits bonshommes, la majorité de ceux tombés à l’eau, se serrèrent sur la plateforme. Puis, comme un ascenseur, je fis monter la plaque jusqu’au sommet du pic, les tontattas descendant aussitôt pour m’y rejoindre.

« Vindieu, c’tait quoi ça ?! » s’exclama un barbu miniature à l’air presque patibulaire, l’impression diminuée par son apparence de nain de jardin.

« Plus tard les questions. » le coupais-je sèchement, renvoyant la plateforme auprès du navire dans lequel subsistaient la majorité de l’équipage, une quarantaine de petits bonhommes qui, spectateurs de mon pouvoir, s’étaient regroupés à la proue en attendant mon canot de sauvetage improvisé.

Alors que je remontais la moitié d’entre eux, la plaque bien que large ne pouvant en accueillir plus, les cris de mes compagnons d’équipage s’élevèrent sur la plage de la crique. D’un bref regard, je les vis accompagnés d’une bonne dizaine de cochons géants, séparés en groupes sur leurs dos alors que les animaux massifs gagnaient les eaux pour venir à notre secours. Rapidement, j’eus ramené presque tous les tontattas sur mon perchoir, cinq nains avaient été bloqués dans les cales lors du naufrage. Les laissant là, je montais à mon tour sur la plateforme que j’envoyais en direction du pont de la caravelle, sautant sur celui-ci dès que je fus à portée.  

Le navire penchait de plus en plus, larguant ses marchandises dans la mer où elles coulaient bien vite. M’aidant du bastingage pour descendre jusqu’à la trappe de la cale, je noircis mon poing au haki avant de la frapper pour la briser. La caravelle fut secouée, s’enfonçant encore plus dans les eaux qui remontaient dangereusement dans ma direction. Me dépêchant je brisais chaque tonneau et caisses qui encombraient l’escalier, permettant aux cinq tontattas coincés d’en sortir. Accrochés comme moi au bastingage, nous remontions le pont qui était à présent quasiment à la verticale. S’enfonçant d’un nouveau cran dans la mer, la cabine du capitaine fut déchirée par un rocher pointu, manquant de peu de nous faire tomber sous la secousse. Toujours accroché d’un main à la rambarde, je tendis l’autre en direction d’une planche assez large pour nous accueillir à quelques mètres sous nos pieds dans le vide. Je la fis alors flotter vers nous, nous permettant de lâcher le bastingage et de nous élever au-dessus de la caravelle qui sombrait, la proue disparaissant dans les flots tumultueux.

« Eh patron ! Flotte jusqu’ici ! » cria Norbert, s’approchant sur le dos de Borat qui fendait la mer en la brassant de ses grandes oreilles.

En quelques secondes, ce fut chose faite, retrouvant un espace assez confortable pour que l’on puisse se détendre. Je n’étais toujours pas à l’aise lorsque j’étais trop proche de l’eau. Je savais qu’en tant que maudit cela pouvait m’être mortel, bien que je ne l’avais pas encore expérimenté. De l’autre côté de la mâchoire naturelle, l’équipage s’affairait à faire descendre leurs congénères et amis de longue date à l’aide de cordes et de grappins. J’étais rassuré, nos nouveaux camarades étaient tous sains et saufs, bien que l’on avait perdu un navire dans le processus. Toutefois, une idée me vint.

« Borat, approches-toi de l’endroit où a coulé le bateau. Norbert prépares-toi à intervenir avec tes hommes, je vais essayer de le sortir de l’eau mais je ne pourrai pas tenir très longtemps je pense, profitez-en pour récupérer le plus de marchandise possible, vous êtes prêts ? » m’exclamais-je, ordonnant mes compagnons d’aventure.

« Yep chef ! »

~Gruiiiik!~ (En avant!)

Borat se positionna comme demandé tandis que Norbert et ses hommes se préparaient, s’attachant à des cordes tenues par ceux que je venais de secourir pour s’assurer qu’ils ne sombrent pas si je ne parvenais pas à maintenir l’épave. Sur le bord du groin du cochon géant, je levais ma main au-dessus des flots, voyant encore le navire qui descendait vers les profondeurs. Usant des pleines capacités de mon fruit du démon, j’inversais la gravité dans une zone circulaire d’une vingtaine de mètres de diamètre.

Par petites gouttes tout d’abord, l’eau commença à remonter dans la zone, les gouttes se fusionnant à mesure qu’elles remontaient, s’agglomérant en grandes bulles aqueuses. L’effort était conséquent, mais le navire finit par déchirer la mer dans le sens inverse habituel. Remontant de plusieurs mètres dans les airs jusqu’à se stabiliser à la hauteur du dos de Borat. Sans perdre de temps, une dizaine de tontattas bondirent sur le pont, gagnant les cales en formant une chaîne humaine pour se passer les caisses et tonneaux jusqu’au dos du grand cochon. De mon côté, je serrais les dents, suant abondamment à mesure que le temps passait. Finalement, je sentis que j’étais à la limite.

« Descendez rapidement les gars, je vais lâcher ! »

Norbert et ses hommes s’exécutèrent, le dernier d’entre eux sautant juste à temps, au moment où le navire retombait avec une trombe d’eau digne d’une cascade, s’écrasant de nouveau en se remettant à couler. Je m’affalais sur le dos du pachyderme gargantuesque, soufflant bruyamment, exténué. Les marchandises et les tontattas récupérés, Borat prit la direction de la plage pour nous y déposer. Là, tous les autres cochons qui nous étaient venus en aide avaient fait de même, laissant les petits bonshommes se réunir pour leurs retrouvailles. Je descendis alors du dos de mon compagnon porcin en lui grattant le groin au passage pour le remercier, me dirigeant aussitôt vers les nouveaux arrivés.

« Bienvenue chez vous les petits potes, moi c’est Ren, le capitaine de cette bande de joyeux lurons. »





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