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Cigarillo et guérilla [PV CORSANDRE]



Commandant d'élite Travis "Booker" Johnson:

Sale temps pour faire un entraînement. Valait mieux rester coucher ce jour là. Ou alors manier son code d'honneur, et sa morale avec la flexibilité d'un bambou qui ploie mais ne casse pas. La corruption laisse une sale odeur dans l'air, et un mauvais gout à Nox de beaufroi. Les ordres, c'est les ordres. Alors quand on lui dit de s'habiller, fissa, et de filer sur North Blue pour encadrer une manœuvre en milieu hostile, en plein territoire ennemis, il le fit. Quand on lui dit de tenir son groupe paré, ils arrivèrent en ordre de combat, soudés, à l'heure dite. De gros nuages noires menaçaient déjà d'éclater au dessus du QG du BAN, s'amoncelant comme de la poussière en dessous les meubles. Manshon. Cité décatie de Nort Blue, capitale du vice, et de la corruption la plus visible. Il fallait montrer patte blanche aux familles, c'était eux à qui on se referaient quand il y'avait un problème, un désaccord. La justice biaisé des neufs, n'en était pas une. Pas plus que l'entraînement du lieutenant Johnson, en était véritablement un. Sa garde personnelle absente, pour des raisons obscure, il chargea le lieutenant d'élite en garnison de lui fournir des soldats triés sur le volet.

Ils étaient donc une trentaine d'hommes à peine, plusieurs unités parmi les plus efficaces de la promotion, les plus valeureux, les plus forts ... Et lui, le meilleur tireur d'élite à ce qu'on disait. Faut dire que rien ne lui échappait vraiment, sa vision aiguisée, et ses iris percevant même la nuit. Infatigable machine, Nox tirait tous les jours, et possédait des nerfs d'acier en mission. C'était comme si une sorte de bulle l'entourait, il était dans son monde, mais son monde surplombait le nôtre, et lui permettait de rester alerte. Sa concentration déjà fort médiocre, lui exigeait prudence et rigueur, pour ne jamais laisser ses idées divaguées. A l'instar des maître du zen-do, il maîtrisait son souffle, mettait en joue, calme et lisse comme une mer d'huile, puis faisait feu. Chaque mouvement optimisé, et fluide, il était un soldat complet et nul doutait dans la hiérarchie, qu'il monterait les échelons.

Nox bailla, imité par deux trois compère, tirés du lit aux aurores. ils commençaient par se cailler les miches sur le pont d'un navire qui n'avait rien de réglementaire, si ce n'était son équipage. Le lieutenant fit les gros yeux à ses hommes, et tous piaffèrent de rire. Le calme avant la tempête, la détente avant d'entrer en territoire sinistré. C'est comme  ça que le voyait Nox, un territoire sinistré par l'appât du gain, l'immoralité, et le pire de ce que pouvait offrir l'humanité. Pas étonnant qu'il se trouva derechef à l'affût, quand il mouillèrent dans le port de Manshon city. Il commanda à ses homme de rester discret, mais sur le qui vive. Tous hochèrent la tête religieusement, ayant peur d'être le premier à briser le silence qui leur donnaient une certaine illusion de discrétion. Trente hommes, même si on ne les mettait pas en tenue, cela attirait forcément l'attention.

- On me suit, et on fait gaffe où on met ses grosses mains pleine de doigts, soldats ! En avant. Que lâcha sobrement le commandant comme seul discours fait à ses troupes depuis le départ. Plus le nez dans son livre de compte, que dans les affaires de ses soldats, Booker était le type de gars qu'on ne voulait pas avoir pour ennemis. Puissant, fort, malin. Vicieux. Il aimait tout autant faire preuve de clémence, que de la plus dur et sévère des justices expéditives. Fin stratège, corrompu jusqu'à l'os, mais le cachant très bien ; Il était difficile de le cerner et de connaître son prochain mouvement. Impitoyable et hautain, ce sel défaut pourrait lui jouer des tours à l'avenir, mais s'en contentait-il très bien à ce moment de sa carrière.

Au sommet de sa gloire, et avide d'encore plus. Il remontèrent les rues, tous stressés, tous sur les nerfs. Il n'aurait pas fallut qu'un rat traverse soudainement devant eux, pour qu'ils n'engagent le combat, sabre et fusil à portée de main. Remarquant la tension, le Lieutenant de Beaufroi se promit de leur faire une leçon sur l'importance du sang froid durant une mission en milieu hostile. Tout à ses observations, il ne prit pas la peine de prendre des points de repères dans la ville, pour savoir comment retourner au point alpha si les choses tournaient mal.

Ils s'étaient stoppés devant une grande demeure à l'aspect louche, et le commandant prit avec lui son bras droit, qui ne le quittait jamais, leur ordonnant d'entrer dans la résidence et de ses disperser en mode guérilla. Son fusil de précision, encore classique à l'époque, sur l'épaule, Nox se percha dans un arbre non loin de la propriété, qui donnait sur l'extérieur du mur d'enceinte qui encerclait le manoir d'une famille mafieuse bien connue, à la tête d'un véritable empire du crime et du mal.

Comble pour l'utopiste, qui voulait déjà changer le monde, le rendre meilleur et un peu moins corrompu, la mission d'aujourd'hui impliquerait de devoir en aider une. Pour l'instant, sans vision sur l'ensemble de la pièce, il avait un pied négligemment posé sur une branche, l'autre pendant dans le vide comme un pendule, égrenant les secondes qui passaient.

Pendant ce temps, se jouer une scène bien particulière, dans un bureau somptueux, à en donner la nausée tellement il était surchargé de boiseries, de statuettes de mauvais gouts, et de tableaux des ancêtres du parrain.

- Veuillez attendre ici, elle va vous recevoir ... Fit le majordome à l'aspect plus usé qu'un vieux parchemin ancestral. Il quitta dignement la pièce, tandis que le commandant d'élite s'esclaffer, à presque cracher le rafraichissement servit par le serviteur : Comment ça, elle ?!








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- Cigares-



Farore quitte Manshon le cœur léger. Son père ainsi que sa mère, repose en paix et ont jouient d'un cérémonie digne grâce aux économies dûment amassées par les habiles négociations de la nouvelle "Cheffe de famille" autoproclamée.
Alfred, quant à lui, avait d'ores et déjà pris ses affaires et rejoint la ville où il attendrait sa patronne. Alfred n'avait pas pris grand chose avec lui, quelques habits, mais surtout son tablier de cuir à l'odeur si particulière ainsi que ses outils favoris. Ce qu'il pouvait y tenir à ses outils. La mallette qui les accueillent était rapiécée, usée, et de mauvais goût. Farore lui a proposé maintes fois de changer ce conteneur qu'elle avait en horreur, mais rien ne le ferait changer d'avis.

Farore lui avait laisser une série d'instruction ainsi qu'un pécule pour qu'il puisse passer le temps à Manshon sans craindre quoi que soit. Elle ne pouvait décemment pas laisser son majordome favori avoir l'air dans le besoin ou être démuni. Non, ce n'était pas l'usage de Farore qui a besoin d'un permanent contrôle de l'image qu'elle reflète. Aussi, afin de s'accommoder du fait que tout devait être parfaitement parfait, elle avait fait venir des paysagistes réputés devant le manoir familial pour agrémenter les lieux. Le gazon n'était pas un problème, beau, verdoyant. Le trèfle s'y invite parfois, mais le se second majordome aimait le désherbage -il disait ou voulait faire croire que cela avait des vertus relaxantes- Farore n'en croyait pas le moindre mot. Elle avait -comme à son habitude- pris les rênes du chantier en scandant des ordres çà et là. Indiquant clairement où planter les Lys, indiquant ou réaliser les massifs de vivaces tout en harmonisant les couleurs et donnant des nuances dans les tailles. L'allée de pierre blanche avait été faite sur le tard, et de la boue, de la salissure, et même de la mousse avait envahit les lieux. Elle faisait faire frotter ces messieurs afin de lui rendre sa couleur d'origine tandis que d'autres étaient en train d'installer le plus droit possible, une magnifique petite clôture blanche au pied de laquelle des rosiers grimpants venaient agrémenter le tout. Après que tout le travail soit contrôlé sous son œil minutieux et critique, elle a pu rejoindre la voiture qui attendait depuis plusieurs heures. Farore n'estimait pas être en retard, non, c'était au cocher d'attendre voilà tout.

Elle se présente donc devant la voiture, les deux mains sur son sac de voyage. Un sac de cuir brodé de tissu satiné et de fils dorés. Voyant que la dame ne monte pas à bord, le cocher s'interroge. Farore arque simplement un sourcil, lui intimant de bien vouloir ouvrir la porte. L'homme lève les yeux au ciel. On lui avait pourtant bien dit que la dame de la forge est une cliente particulière. Comblée de voir la porte s'ouvrir pour sa personne, Farore daigne renter dans le carrosse. L'intérieur est plutôt cossu et coquet, offrant ainsi à la dame tout le confort nécessaire pour un voyage de plusieurs heures. Car oui, même si elle habite non loin de son objectif, il fallait tout de même emprunter une voiture et des chemins complexes. Une fois bien installée, la jeune femme retire ses gants et entame la lecture de son dernier livre. Le cocher, lui, préfère réajuster son chapeau pour mieux se protéger du soleil et avoir une vue parfaite sur la route. Il agite alors les lanières de ses montures qui quittent lentement le domaine familial.

La campagne est belle, quoi qu'un peu ternie par la monotonie des paysages et des récentes pluies. Les montagnes au loin semblent nimbées de mystères en portant leur manteau brumeux. Au cours de sa route, Farore s'assoupit, usant de ce moment de répit pour prendre un repos réparateur. Elle a besoin d'avoir l'esprit le plus clair possible, car les affaires à Manshon, n'attendent pas !

Si la famille Corsandre est réputée pour la qualité et les finitions de ses pièces, elle se devait d'évoluer pour devenir un patrimoine à part entière.
Les affaires du Majordome et de la sœur avaient duré quelques jours restant chacun de leur côté.
Une fois de retour à la demeure familiale, Alfred gratifie sa patronnne d'un simple "c'est fait."
D'ailleurs, cette dernière n'est pas plus expressive puisqu'elle opine simplement du chef.
Elle profite de ce bref instant de repos pour adapter sa coiffure et sa tenue, il ne faudrait en aucun cas que les affres du voyage ne se fassent pas sentir sur elle, ni sur sa posture.

Puis un événement "inattendu" surgit dans sa journée. Elle déteste l'inattendu, ce qui n'est pas programmable est un contre-temps dans un agenda déjà bien fourni. Alfred frappe à sa porte, elle l'ouvre bien qu'elle ne soit pas encore parfaitement à son aise. Mais Alfred avait toujours su faire abstraction de tout cela.

"Qui y a-t-il Alfred ?"

Le majordome esquisse un sourire, comme s'il savait d'ores et déjà qu'il allait énerver sa patronne. Car il avait beau aimer sa cheffe, il avait beau respecter son travail. Il savait, lui aussi, qu'elle déteste l'imprévu. Et cet imprévu, il est de taille !

"Il est là."

Un petit silence s'installe tandis qu'une moue étrange se dessine sur Farore, lui déformant le visage et lui faisant arquer un sourcil.

"Pourrais-tu être un peu plus précis ? Qui est là ?"

Alfred à beau être le majordome de la famille depuis des lustres, il connaît la relation entre Farore, et l'autorité.

"La Marine."

Il n'avait pas osé dire son nom, de peur de cité un mot interdit qui aurait pu mettre sur la famille une terrible et néfaste malédiction. Farore, n'a pas bougé d'un iota. Son visage ne trahit aucune émotion et son langage corporel est neutre au possible.

"Soit."

Elle referme la porte de sa chambre. Estimant que la Marine peut bien attendre quelques minutes, elle qui avait du attendre tout ce temps sans lettres ni visites. Elle enfile sa robe de cocktail pourpre avant de mettre un nœud sombre dans ses cheveux blanc. Elle emprunte le lourd escalier de bois aux senteurs étrangères, faisant voyager à chaque expiration. Son cœur se serre dans sa poitrine, et une kyrielle de questions assaillissent son esprit qui s'embrume peu à peu vers un seul fil rouge. Pourquoi maintenant ? Pourquoi aujourd'hui ? .
Faore ne dit rien, préférant observer de haut en bas les hommes de la Marine.

"C'est ce qu'il vous donne comme uniforme au sein de la Marine ? Je suis consternée de voir que vos outils de protection soient fins comme du papier et de qualité moindre. Mais bon... Je suppose que l'on fait comme on peut n'est ce pas ? Comme prendre la peine d'écrire une lettre avant de venir ? Il est bientôt l'heure de manger, si j'avais su que vous veniez... J'aurai organisé une fête en tout honneur et invité tout Manshon... Sauf la famille qui vit sur la butte là... Comment s'appellent-ils déjà ? Ah oui. Les Bussac. Ils ont toujours été très étranges."


Marquant une pause, elle ouvre grand les portes de la demeure familiale avant de se retourner pour jeter un regard à la Marine

"Bienvenue chez les Corsandres."

Elle avant dans le hall d'entrée avant de tendre la main vers le salon de réception. Farore est très strict en matière de réception, il y avait le protocole de la noblesse bien entendu, mais surtout le protocole de Farore. Tout devait être parfait, et deux membres du personnels étaient constamment affecté à cette salle, car on ne sait jamais quand des invités peuvent surgir.
Aussitôt,Farore prend place dans un fauteuil feutré, si la Marine l'avait suivi, elle l'inviterait à faire de même tandis que les employés s'affairent d'ores et déjà à préparer un apéritif pour faire patienter leurs employeurs avant le repas.

Maintenant, il reste en suspens, une question brûlante, une question qui aurait probablement l'effet d'une bombe. Étaient-ils ici pour les affaires familiales ? Ou une demande bien spécifique. Tandis qu'une fine coupe de vin blanc atterrit dans ses mains, Farore ne peut se retenir.

"Qu'elle est donc l'objet de votre visite ?"


Le ton sec, l'air froid, et le sourcil arqué renforçant un air déjà bien dominateur. Les mots de Farore ont claqué dans l'air comme un coup de tonnerre. Alfred ne s'était pas encore joint à eux. Le ferait-il ? Aucune idée, mais elle ne mènerait aucun esclandre devant lui. Mais la Marine devait dès aujourd'hui, justifier son comportement.






    détails sur booker:

    Pendant ce temps là, dans le jardin, du côté de Nox, cela s'agitait un peu dans tous les sens. Etaient-ils venus mettre un coup de pied directement dans la fourmilière, et arrêter une grande famille de North ? Ou bien qu'ils avaient des informations à venir chercher, et que mettre le pied ici sans autorisation des neuf, ou sans l'aide de trente soldats de l'élite chevronnés, était suicidaire, peut-être ? En tout les cas, Nox avait retenu le nom sur la grande plaque à l'extérieur de la bâtisse ; Domaine Corsandre y était écrit en toutes lettres, comme s'ils n'avaient jamais eu peur, ni n'avaient du se cacher de la justice mondiale un seul jour de leur vie durant. C'était intolérable pour le jeune homme, qui savait que des pauvres gens exploités ou bien influencé par une addiction souffrait de ce genre de personnage sans foi, ni loi autre que celle du talion, ou de l'omerta. Il fallait que cela cesse, et il espérait dans son fort intérieur, pouvoir participer même qu'un peu à une opération sous marine destinée à déstabiliser les neuf. Tout serait bon à prendre, et aveugle aux signes qui ne trompaient pas, emporté par l'enthousiasme et la fougue de la jeunesse, ses espoirs transcendaient la réalité.

    Nox vit des hommes de mains se mettre en groupe au loin, depuis la lunette de son fusil de précision. Ils se massaient ci et là, regardant de travers les marine qui pourtant, n'étaient pas dans leur uniforme réglementaire. Aucun d'entre eux ne portait la couleur blanche caractéristique du métier, ni les casquette ridicule que l'on vous donnait en tant que troufion. Non, on avait bon goût dans l'unité du Lieutenant de Beaufroi, et rares étaient les occasions ou ils portaient l'uniforme règlementaire. Sa pelure usée sur les épaules, du cuir ou un simili marron, avec un col pointu comme une lame de couteau, et ses traditionnelles montures argentée identifiaient le lieutenant d'élite pour tout les hommes sous ses ordres.

    Pendant ce temps là, du côté du Commandant d'élite Booker, assis sur le fauteuil luxueux d'une maison honnêtement plus pompeuse que celle d'un vice amiral à la retraite -il trouvait cela honteux par ailleurs, on se demandait ce qui se passait. Qui était cette 'elle' ? Pourquoi 'elle' mettait tant de temps à arriver ? Devait-il couper court toute négociation et faire carnage ? Toutes les données défilaient dans la tête de Travis, qui commençait à souper de cette attente lorsqu'elle' arriva.

    Des cheveux blancs, un maquillage soigneux, un décolleté avantageux. Sorcière envoutante de la famille Corsandre, la jeune femme s'avança en prononçant tout un laïus sur les vêtements, et d'autres inepties de gonzesse, pensa derechef Booker, qui écouta tout en sirotant son thé et les petits biscuits sec, se gourmandant en se retournant vers Farore. Eh bien mademoiselle la pie, vous êtes bien bavarde pour une matrone de vot' genre. Fit-il sans aucune manières, ni aucune classe, les deux pieds encore suspendus à la table basse. Vous avez pourtant oubliée de vous présenter. Et ça, c'est vraiment pas très diplomate, ou bien juste poli. 'Vous de voir. Il se redressa, son arme à sa ceinture ne servait pas qu'a faire de l'apparat et l'on pouvait sentir son passable agacement. Son monocle s'éclaira d'une lueur irréelle, tandis que ses yeux se transformèrent en un puit sans fond, rouge sang, donnant lieux à des visions terrifiante si l'on y regardait bien en son centre. Massacres, meurtres et morts attendaient ceux qui allaient contre ce regard de braise, presque démoniaque. Non, assurément démoniaque.

    Alfred détourna le regard en se tournant vers sa maîtresse d'un regard lui suppliant d'arrêter cette torture si elle tenait à sa santé mentale. Tout l'atmosphère changeait autours du marine d'élite, les ombres semblaient plus épaisses, l'air plus difficile à respirer, presque opaques plus on s'approchait.

    - Je vais tout de même vous énoncer l'une des raisons de ma venue dans cette maisonnée. Il attrapa négligemment un gâteau. Je viens collecter la dette de la famille Corsandre, même si je m'attendais pas du tout à ce que cela soit vous qui me reçoive. Il écrasa le gâteau dans son poings, qui éclata en miette par terre. Je pensais que le patriarche me respectais un peu plus que cela, mais ses retards dans le paiement en échange de notre protection et son absence, semble désigner notre comme caduque... Son regard redevint humain. L'atmosphère s'allégea. Allons, ne faites pas cette tête mes bons, comme à chaque problèmes souvent plusieurs solutions, je suppose que vous allez me faire une nouvelle offre, pour un nouveau contrat ?


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    - Cigares-



    Tout ce qui se dit ici est fascinant. C'est du moins l'avis de Farore qui observe et écoute avec la plus grande attention l'officier de la Marine qui semble on ne peut plus corrompu. La "corruption" est mot qu'il faut utiliser avec le plus grand soin dans Manshon tant ses niveaux et ses nuances sont habiles et subtiles. Farore, amusée de la situation que lui lègue son paternel, y voit une parfaite occasion de couler davantage sa propre famille. Si l'acte peut paraître suicidaire, voir nombriliste, le plan qui en découle et quant à lui bien plus fascinant qu'il n'y paraît. Satisfaite d'une telle situation, elle déploie des trésors de verve et de fougue pour mettre à mal l'officier dans une joute verbale qu'il a lui même initié.

    "Oh, je crois que je n'ai aucunement le besoin de me présenter. Sinon, vous ne seriez pas ici n'est-ce-pas Monsieur ? Oui, je n'ai pas saisi votre nom ni votre fonction."


    A son image provocatrice et peu maniérée, Farore répond de la meilleure façon qu'il soit en s'adressant à Alfred d'un ton sec et d'un regard implacable.

    "Allons Alfred, il ne me semble pas qu'il est acceptable de recevoir des invités de cette façon. Nettoyez donc ce gâteau au sol."

    Elle déploie tous les subterfuges et les malices et autres fourberies que son père lui avait apprise. Tout le monde a un prix, et cet homme plus que quiconque avait dévoilé qu'il était avide de quelque chose. Farore comptait bien tirer profit de la situation, mais elle avait aussi compris qu'elle était en face d'un terrible orateur et que la bataille ne fait que commencer.

    "J'entends bien là vos réclamations mon cher. Cependant... Comme vous le soulignez habillement, mon père est mort, tout comme ma pauvre mère. Il me semble donc évident de devoir revoir l'accord passé avec mon père. Car oui, je suis en charge des affaires familiales, n'en déplaise à mon père je ne suis pas pourvue d'attributs masculins. Dieu m'en préserve d'ailleurs."

    Elle marque un temps de pause avant de faire signe à un autre serviteur d'avancer avec le chariot d'alcool, tout semble disponible et à foison pour satisfaire les soifs les plus intarissables. Le majordome sert un whisky sans glace d'une quinzaine d'année à sa patronne, qui lève son verre en direction de l'officier supérieurs.

    "Dites aux cuisiniers de s'activer, que tous les soldats ici présents aient un plat chaud, un dessert, et au minimum un verre de vin. Nous n'allons tout de même pas les laisser mourir de faim et de froid hm?"

    Elle s'enivre l'esprit en reniflant allégrement son breuvage, réfléchissant par ailleurs à son prochain mouvement. Il avait l'avantage pour le moment car il possède plus de données qu'elle dans l'affaire qui les unissent avec son père. Cependant, elle ne devait montrer aucune faiblesse sous crainte de voir un tribut exorbitant s'abattre sur elle. Une chose est sûre cependant, elle a besoin de son nom et de son prénom pour mener son enquête par la suite. Car ce qui est vrai en 1615 ne l'est pas forcément en 1628.

    "Très bien, maintenant que tout le monde est à l'aise. Parlez-moi donc de l'accord passé entre vous et mon père. De quel type de protection s'agit t'il ?"

    Une question relativement neutre et sans ambiguïté pour appâter l'officier de la Marine vers son territoire: celui des chiffres et des contrats.






      Booker pouffa, toute la tension disparaissant d'un coup, la petite ne semblait de toute façon pas très impressionnée par son tour de passe, que son coeur soit fait de glace, ou son sang de plomb, ou bien que le charnier dans lequel il l'avait emmené, fruit de nombreuses batailles et de nombreux morts à son actif, soit un endroit ou elle pourrait se prélasser. Il se contenta donc de regarder le vieux majordome faire le ménage là ou il avait écrasé le biscuit, avec un petit sourire entendu, qui voulait dire : Chacun ses prérogatives, il n'y a que sa propre force qui permet de s'élever. Du moins, c'était l'intention de Travis en souriant de manière aussi mauvaises.

      - Eh bien, je suppose que les ainés doivent montrer l'exemple ... Je m'appelle Travis Johnson, commandant d'élite Booker pour le commun ... Mais maintenant que j'y regarde de plus près, tu serais donc la petite Farore ... Il pouffa une nouvelle fois. La dernière fois que je t'ai vu, tu n'étais pas plus grande que trois pommes. Et regardez maintenant quelle femme tu es devenue. Si j'avais sû, j'aurais demandé autre chose que de l'or et des bijoux à ton père, ma petite ... Il semblait obscène, presque sur qu'il aurait réussit à mater une femme au pareil caractère, pour la briser et la mettre dans son lit.

      Une langue glissa sur le bord de ses lèvres... Ainsi, ton père et ta mère nous ont quittés, quelle tristesse ... Toutes les condoléances de la part de la marine, ma petite, bien que cela semble te laisser assez froide. Tu n'aurais pas de cœur, petite ? Question rhétorique, ils savaient tout deux que non, les animaux à sang froid se reconnaissent entre eux, parait-il. Il se contenta d'attraper le brandy qui trainait sur le chariot à alcool, et sans aucune manière, but au goulot sans crier gare.

      Booker aimait choquer son auditoire, et laisser sa marque sur ceux qui l'ont rencontré. Nox avait déjà une solide opinion sur l'homme avant de travailler, le gars était fort pour accomplir ses missions, mais ne s'embarrassait jamais des détails, ni du sang sur ses mains. Pas son supérieur favoris, mais il devait bien obéir aux ordres s'il voulait prendre sa place un jour. Pour une justice et une marine plus propre, plus juste. Pendant ce temps là, à l'extérieur, on entendit des cloches de majordomes sonner dans tous les sens, tandis qu'une voix passa à travers l'Escargophone réglementaire des hommes de l'élite, avec la tête et la voix de Travis : A tous les hommes, rassemblez vous devant le pavillon, on vous réserve un petit déjeuner avant toute chose, restez en stand by pour le moment.

      Comme un chien fidèle, Nox descendit de son arbre, et se dirigea vers le lieu de la collation, une grande table dressée vite fait bien fait, avec des viennoiseries, des pâtisseries, du sucré, du salé, des bières, du vin et autres boissons non alcoolisées. Il se contenta d'un croissant et d'une tasse de thé, trempant l'un dans l'autre, tandis que ses hommes se baffraient goulument. Le Lieutenant d'élite est une machine, il doit montrer l'exemple en toutes circonstances à ses hommes, ne tient qu'à eux de le suivre ou non.

      - Allez Lieutenant, vous prendrez bien une bière avec nous ? Il secoua la tête de manière négative, tandis qu'à l'intérieur, Booker en venait au fait.

      - Ecoutez Farore Corsandre, la protection que j'offrais à votre père, lui permettait d'avoir des passes droits, surtout en terme de douanes, ou bien de poursuites en justices. Je peux tout bonnement effacer une affaire de la surface de la terre, j'ai les contacts. De plus, nous étions son assurance, que son domaine et ses 'terres', si l'on puis dire ainsi, restaient en sécurité. Avez vous remarqué que depuis quelques temps, les vautours essayent de grignoter des parts sur vos territoires ? Si c'est le cas, je crois que vous devriez reprendre notre vieil accord .... Pour la modique somme de trois millions par trimestre, je vous garantis que personne, non, plus personne n'essayera de vous grignoter, sans se rappeler que j'existe.

      Booker sourit, et l'affaire semblait d'ores et déjà entendue pour lui.
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      - Cigares-



      La plus grande des attention et le plus grand des respects étaient prodigués aux hommes de Booker. Non par manipulation, non par appât du gain, mais par simple respect. Un respect relatif lorsqu’on connaît l’avis de Farore sur la Marine et le Gouvernement Mondial, mais un respect sommes toute.
      A un moment donné, lorsque vous entrez dans un réseau mafieux, vous cessez d’exister en tant qu’individu. Il n’est plus que l’élément d’un ensemble qui lui est supérieur en tout et dont il ignore souvent les desseins. Les yakuza de Wano par exemple indiquent à leurs recrues : Le nouveau kobun devra se comporter comme une balle dans les combats contre les autres gangs ; il devra se tenir en première ligne, devant les fusils et les épées des adversaires, au péril de sa vie... Le cas échéant, il assumera la responsabilité d’un crime commis par son Oyabun et ira en prison à sa place. Les mêmes Wa exigent des membres qui commettent une faute qu’ils expient cette faute par auto-ablation de la phalange dupetit doigt avec un couteau selon un rituel solennel. La phalange ainsi coupée étant remise au supérieur en gage de soumission. L’honneur devient ici un véritable don de soi.
      Autre aspect de cet honneur bien particulier, pas le moindre : la capacité à tuer. On s’en doute, aucune place pour l’amour ou la compassion dans cet univers où tout le champ est envahi par le devoir et l’obéis- sance. La mafia est une culture de la mort. Celle des autres, mais aussi la sienne, le sacrifice de soi dans l’intérêt supérieur de l’ordre mafieux pouvant aller jusqu’à accepter sa propre mort. Cette dimension est commune à toutes les organisations authentiquement mafieuses des différentes mers et océans, et ici Farore ne dérogerait pas à la règle.

      Booker devait être bien plus puissant qu’elle, il devait aussi avoir une pléthore de pouvoirs et de passés droits lui permettant de détenir la vie de Farore comme bon lui semble, mais la jeune femme ne pouvait pas se laisser démolir dans cette jouté verbale sous peine de voir son autorité et sa crédibilité mise à mal. Non, il était hors de question de tomber dans un tel précipice qui serait un point de non retour.

      « Je ne saurai que trop remercier votre galanterie pour des présentations si spontanées de votre part, Monsieur Booker. Vous ne m’en voulez pas si je n’utilise pas votre grade? Les titres sont pour moi de doux artifices et je préfère que nous conversions tout deux sur un pied d’égalité. Je suis effectivement Farore Selena Corsandre, dernière héritière en lice de la maison Corsandre. Feu mon père Allister, dieu lui en garde, n’a pas fait ce choix de bonté de cœur. Je remercie aussi cette même galanterie qui semble chez vous former une parfaite qualité, quand à la description juste mais un peu archaïque de mon corps. »

      Les présentations étant effectuées, il fallait maintenant faire preuve de discernement de bon sens pour répondre à un Marine d’élite. Elle n’avait aucune idée de qui pouvait être cet homme mais à la simple analyse de sa façon de procéder et d’approcher, il fallait être à peu près sûr qu’il n’hésiterait pas à utiliser la force, un outil tout à fait propice quand on sait s’en servir mais qui peut tout aussi bien se retourner contre nous.

      Sur un ton bien plus doucereux et compatissant elle reprends.

      « Je vous remercie pour votre égard quant à mes parents. Ils sont partis sans trop souffrir. Et oui, j’ai un cœur de pierre. Mais nous faisons grossièrement le même travail. Vous devez savoir qu’en tant que leaders, si nous nous asseyons, nos soldats s’allongent et la chaîne de commandement s’effondre et là c’est le chaos qui émerge. Alors oui, je suis sans cœur, impitoyable et déterminée. »

      Booker avait beau utilisé toutes les pires manières qu’il soit pour choquer Farore, rien n’y fait. On ne naît pas et ne vit pas sur Manshon sans se préserver de quelques déboires et Booker pouvait « presque » paraître anodin. Les majordomes eux, semblaient de plus en plus fatigués par les frasques immondes de l’individu.
      D’ailleurs, un nouveau majordome fait son apparition avant de venir chuchoter à l’oreille de la belle dame, un sourire carnassier s’affiche dès lors sur son visage qui semble se tordre dans une folie passagère, comme si l’un de ses mauvais coups avaient subitement abouti.

      «C’est très intéressant Monsieur Booker. »


      Elle pose son verre sur le rebord de la table en cristal sous la surveillance étroite de ses collaborateurs.

      « J’entends votre offre. Et vos services sont ont ne peut plus alléchants. Mais… »

      Elle scrute le vissage de chacun des serviteurs tentant de voir d’où pouvait venir la fuite, Booker n’avait pas pu échafauder tout ceci sans un contact à l’interne. Allister Corsandre lui avait pourtant dit. « Garde tes amis près de toi et tes ennemis encore plus près », elle n’avait pas su écouter et voilà qu’une leçon s’abat sur elle sans crier gare.

      « Mais je n’ai jamais pu voir en peinture les assureurs. Or ce que vous me proposez ici ce n’est ni plus qu’une assurance. J’ai une autre… »

      Oliver, fervent serviteur de la famille se permet d’interrompre Dame Corsandre, il est loin de devineur qu’il va s’attirer les foudres de cette dernière.

      « Madame vous devriez peut-être reconsidérer l’offre. »

      Farore saisit son verre et boit une franche rasade de son breuvage avant de plonger son regard froid, vicieux et implacable dans celui du majordome qui semble désormais littéralement pétrifier.

      « Oliver. Je vous estime beaucoup, vous êtes au service de cette maison depuis longtemps. Mais plus jamais, vous entendez? Plus jamais vous ne prenez parti contre la famille! »


      Le ton sec et autoritaire venait de claquer dans l’air faisant l’effet de dix coups de fouet sur la place publique, mettant à mal l’image d’Oliver qui semble devenir livide au fur et à mesure que le temps avance.

      « Je disais donc Monsieur Booker. Voici mon offre: Rien. »

      Des murmures suspicieux fusent dans la pièce, c’est sur cette fois-ci elle a perdu les pédales et c’est la fin de tout. Un seul homme ne bouge pas dans la pièce: Alfred.

      « Vous allez m’offrir vos services gratuitement. Lorsque je serai ennuyée par une quelconque affaire avec la Marine ou le Gouvernement, vous accourrez sans hésiter. Pour ce qui est de mes terres. Elles sont miennes et le resteront, d’ailleurs, en parant d’ici, vous vous rendrez au quartier général de l’île pour attester de leur authenticité et de la nécessité qu’elles soient intact pour le bien publique. Concernant l’argent que vous devriez me verser, je vous en fait cadeau. En gage de ma bonne foi et de mon respect pour vous, je vous fais don des trois millions de Berry que vous auriez dû me verser par mois. Je pense que nous n’avons pas besoin de tergiverser davantage et que nous pouvons d’ores et déjà trinquer à notre accord et notre futur collaboration n’est-ce-pas? Car si vous êtes venus ici. C’est que vous saviez qui j’étais et ce dont j’étais capable, et aue vous êtes venus ici investir sur l’avenir de Manshon. Je me trompe? »


      La tirade s’était abattu avec une violence toute soudaine, tel un couperet sur un quartier de bœuf. Mais à quoi joue t’elle?!


        Le sourire sur le visage de booker s'évanouit une seconde, le masque de jovialité crasse disparaît, une moue de dégoût et d'une colère qu'on ne saurait quantifier tant elle est longue elle trainerait presque par terre. Loin de l'idée de Booker de perdre ses revenus, même s'ils ne sont pas les seuls qu'il grapille à droite à gauche, fidèle à sa bourse, et à rien d'autre. Mais loin de l'idée du Commandant d'élite de faire des erreurs en perdant son sang froid, et attaquer de front la mafia de Manshon, n'avait jamais été une bonne stratégie. Pas sa préférée en tout cas. S'ils survivaient, les neuf savaient qu'ils ne devaient cette existence qu'aux officiers qui détournaient le regards, et ne se préoccupaient pas de cette région du monde, à dessein. Apparemment, il devait rappeler ce fait à la jeune dame du clan Corsandre.

        - Mh.. Ecoute, je vais être calme, clair et concis. Il s'approcha, et la peur semblait s'accrocher au ventre des employé de la maison mafieuse, comme une huitre à son rocher. La peur est un frein, pas un moteur, il en convenait, cependant ... Je suis ici pour collecter la dette de la maison Corsandre, trois millions par trimestre. J'allais commettre une erreur, je te remercie de me rappeler que trop de gentillesse et de compassion sont mauvaises conseillères dans les affaires. J'allais effacer ta dette pour recommencer sur des bases saines, mais vu ton ... comportement, je pense sincèrement à faire autrement.

        Encore un pas de plus, son pied qui frappe sur le sol semble sonner un glas, olivier en tremble, et refuse de croiser le regard du démon en face d'eux. Personne n'avait prévenu qui que ce soit, il le savait. Booker était un problème qu'ils avaient cru derrière eux, après la mort d'Allistair. Mais le voilà qui revenait en force, attiré par un trou dans ses caisses. D'habitude, je n'interviens pas directement, surtout que j'ai des hommes qui font ça très bien pour moi, c'était une visite de courtoisie dictée par mon respect envers feu votre père.... Mais ne pousse  pas ta chance trop loin Farore Selena Corsandre, et accepte mon offre. C'est la dernière chance que je t'offre, ou accepte d'avoir une cible dans le dos en permanence, car tu ne sauras jamais quand la 'justice' tombera sur ton cas. Et surtout, ne crois pas être la seule famille demandant à avoir protection de la part d'un officier de l'élite. Tu n'es qu'une quantité négligeable... Et il ne considérait ce genre de personne que comme des portefeuilles sur pattes, qui nourissaient ses vices et lui permettaient de vivre confortablement.

        - Ce que j'ai construis, je peux le détruire, tu sais ... Il était presque à son contacte, il pouvait presque la toucher. Et j'ai amené des hommes chevronnés, une trentaine comme eux suffirait à détruire tout ton petit univers, gamine. Il fallait avoir les moyens de ses menaces de nos jours, et Booker avait de quoi faire le malin, peut être Farore lui démontrerait qu'il avait tord, lors que viendrait son heure?

        En attendant, Nox se demandait ce qui prenait autant de temps. Etaient-ils des informateurs ? Des témoins ? Quelle était la nature de ce qui liait Booker à une organisation mafieuse? Un ennemis naturel pour le marine qui aimait défendre le pauvre et l'opprimé, première  victime de ce genre d'individus.

        - Les gars, vous savez ce qu'ils foutent là haut ? Balança-t-il aux hommes rassemblés ici, trois lieutenant d'Elite comme lui, et chacun avec leur hommes de confiances. La crème de l'élite du QG de North. Pourtant, il sentait quelque chose de louche planer dans l'air. Il se rapprocha des hommes de la maisonnée et demanda ... Chez qui nous sommes exactement ? Fit-il avec ses lunettes à montures d'argent dissimulant son regard, et son sourie énigmatique.  
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        - Cigares-



        C’est une tout autre ambiance qui s’abat implacablement sur le Manoir de la famille Corsandre. Le silence le plus brutal et le plus aiguisé qui soit est tombé dans la pièce à vivre.
        Booker, par un habile jeu d’intimidation et de manipulation, s’approche lentement, telle la lionne observant la gazelle avant de fondre sur elle. Il avait eu des mots durs, et surtout des mots faux, il pouvait même voir le sourire de Farore s’accroître au fur et à mesure de ses paroles dénuées de sens.
        Que croyait-il ? Qu’il fallait être simplement sur Manshon, détenir la justice et imposer sa loi? Bien sûr que non. Manshon a survécu à la Marine et ce n’était pas prêt de changer.
        Elle l’écoute encore et encore rabâchant sans cesse les mêmes inepties, elle était presque déçue de sa façon étroite de voir les choses, au prime abord elle l’avait dépeint comme une personne intelligente et sensée, mais la réalité, sous des aspects tangibles, semble bien loin de ce portrait dressé à même un piédestal.

        « Je ne vous cache pas ma surprise Booker. »


        Cette fois-ci, les choses sérieuses commencent, il est grand temps de mettre un terme à ces préliminaires verbales pour entrer dans le vif du sujet. Sujet qui, d’ailleurs, semble échapper totalement à Booker. Elle vide d’un trait son verre avant de le jeter en direction d’Oliver, elle s’occuperait de lui à autre moment, il n’était pas la priorité.

        « Quand on veut négocier Monsieur Booker. On se doit d’avoir toutes les informations au préalable. Faute de quoi, on risque d’une part de passer à côté de quelque chose et d’être floué. Et d’une seconde part, être ridiculisé. Pour ma part, je vous estime, mais je vois que vous n’avez pas compris comment fonctionne cette île. Mon père a toujours fait preuve de faiblesse, et votre visite est la preuve flagrante de son manque d’ambition et de jugeote. Vous croyez négocier avec un agneau comme il l’était ? Vous vous mettez le doigt dans l’œil. Nous allons donc repartir de zéro vous et moi. »

        Elle observe Alfred du coin de l’œil, ce dernier hoche lentement la tête pour lui indiquer que la tâche demandée avait parfaitement été effectuée.

        « Comment était le gâteau, l’alcool ? Vos soldats ont ils appréciés le buffet ? »

        Une question tout à fait déconnecté de la discussion, les autres serviteurs échangent des regards dubitatifs devant un tel questionnement, mais où veut, elle en venir à la fin ?

        « Vous savez. Manshon est un endroit très particulier. Comme je vous l’ai dit. Quand on parle d’argent, il faut savoir investir et parier. Après tout, le système boursier du Gouvernement Mondial est basé sur la conviction et l’erreur humaine. Si j’ai l’intime conviction qu’il faut vendre une action ou en acheter une, c’est un investissement personnel que je fais et je prends un risque. N’est-ce pas? Et bien, c’est ce que vous allez faire aujourd’hui Monsieur Booker. Vous allez investir dans l’avenir. »

        Elle marque une pause et se contente de se retourner vers Alfred qui tout comme elle, semble bien déterminée à aller jusqu’au bout de cette folie.

        « Si vous êtes l’homme que je pense, vous devez voir grand. Au-delà de l’ambition des badauds. Si je me trompe faites le moi savoir immédiatement et nous réglerons vos stupides engagements. Car oui, demander si peu est stupide quand je peux vous offrir bien plus. »


        Farore croise ses jambes et pose ses mains parfaitement manucurées sur ses genoux, prenant ainsi une pose à l’allure princière. À aucun moment, elle n’avait trahi le moindre sentiment ni émotion. Elle pouvait très bien être terrifiée intérieurement, comme totalement loufoque.

        « Ce que je propose Monsieur Booker. C’est l’avenir. J’aurai pu faire empoisonner la nourriture de vos soldats, votre boisson. Je ne l’ai pas fait. Et pourtant, je me serai débarrassé de vous si facilement. En un minimum de temps et de ressources. Mais comme je l’ai dit. Je suis de celles qui ont l’ambition. Je souhaite investir dans l’avenir. Car ce sont les graines d’aujourd’hui qui feront ce que nous sommes n’est ce pas ? Dans plusieurs années, je vais obtenir un avantage certain sur North Blue. Des relations, du pouvoir et de l’argent. Si vous faites impasses sur l’argent et que vous m’offrez votre protection, je serai à même de financer votre campagne auprès de vos supérieurs. Devenir le chef ultime de la 257eme… »

        Elle laisse un silence lourd s’installer de nouveau, profitant ainsi de ce moment de blanc pour articuler son offensive oratoire, il faut désormais se montrer convaincante et achever cette négociation unilatérale.

        « Vous m’offrez votre protection. Je vous offre le poste de Colonel de la 257e. Je dirigerai Manshon à vos côtés, vous bénéficierez des impôts exorbitants des autres familles. Vous obtiendrez un statut à part entière. Sans compter les bonus et les dividendes de mes affaires florissantes. Nous parlons donc ici d’un pouvoir incommensurablement élevé, et un montant financer qui serait à la hauteur de vos exigences. Bien sûr, vous n’avez aucune garantie. Je vous propose donc, de fixer un taux d’intérêt à vingt pour cent en cas d’échec. Je vous laisse faire le calcul… »

        Satisfaite de son offre elle esquisse un sourire ravageur, un sourire qui aurait pu faire fondre n’importe quel individu. Mais Booker n’est pas de la trempe du commun des mortels, c’est un gagnant, un battant à part entière.

        « Ou bien… Nous pouvons rester sur votre idée de base. Sans aucune ambition ni grandeur. Je trouverai une personne plus compétente pour gérer les soucis de Manshon. »


          Perdre la face ne l'amusait pas. Booker était tout puissant depuis si longtemps dans le sphères qu'il siphonnait. A côté de ça, voir une jolie brin de fille lui tenir tête, ça lui plaisait. Il attisait le feu, jouait du tisonnier, vouloir voir jusqu'ou elle était capable d'aller pour le convaincre. Et cette force de conviction, inébranlable, cette assurance due, peut être, à la jeunesse et au feu sacré qui coulait dans ses veines. Il avait envie de l'étriper, de la vider, et de boire son sang pour voir s'il avait le goût vierge de l'huile d'olive. Non, pas que, mais les idées qui trottaient dans la tête de Booker à ce moment là, étaient bien trop horrible pour être appréhendées par un être humain équilibré. Après, qui disait qu'elle l'était ? Qui disait qu'elle était saine, et qu'ils n'avaient pas plus en commun qu'il voulait le croire ? Déjà, elle mouchait la flamme qui naissait dans son œil, la noyant sous des promesses, des mots cascadant sans discontinuer de sa bouche. Il testait la solidité de sa psyché, comme un on teste la taille d'un pantalon, ou bien la pointure de ses chaussures. Booker, assez malin, ne voulait ni la gloire, ni les paillettes.

          L'argent, c'est le pouvoir. Et le pouvoir, il aimait en avoir à disposition tout le temps. Il s'achetait même des choses qui ne coutaient pas d'argent, et se créait un monde, ou il était le maître. Un sacré obsédé du contrôle.

          - Donc, vous ... Négociez ? Arrh Arrh Arrh .... La jeunesse de nos jours, elle est de plus en plus précoce, de plus en plus vivace. Gare à ne pas trop en faire miss Corsandre. Les neufs vont pas gentiment nous regarder conspirer dans notre coin sans rien faire. Certaines forces, sont inébranlables, et méritent qu'on s'y adaptent ... Et je fais partie de ses meubles, dont tu as héritée ... Il sourit. En tout les cas, je suis heureux de voir qu'un peu de répondant se dresse parfois, et ces négociations, bien que perte de temps, sont d'un rafraichissant pour moi ... Il ricana en se tapant les cuisses ... Bien, je vois que j'ai poussé assez loin le bouchon, je vais t'expliquer la vraie raison de ma venue ...

          Pendant ce temps là, dans le jardin, Nox de Beaufroi, une légère faim au ventre car midi allait bientôt sonner, et qu'ils poireautaient la sans avoir d'ordre depuis des lustres, retourna à son arbre, et à sa surveillance. Son oeil dans le viseur du fusil de précision classique de l'élite, mais légèrement modifiée par de stabilisateurs auxiliaires, et un deuxième manche qui surplombait le premier et qui donnait moins de recul à la main directrice. Il observait de loin la campagne environnante, qui vivait tranquillement sa journée. En 1613, Nox rêvait d'action d'éclat, et d'action tout court. Il n'aimait pas rester statique, ca lui donnait l'impression d'être en retard sur ceux qui, eux, continuaient d'avancer.

          - ... La vraie raison de ma venue, c'est pour parce qu'on m'a payé pour ça. Feu ton père m'a envoyé une lettre, et comme il payait bien mes services, je suis venu. Dans cette lettre, il m'expliquait que vous aviez besoin d'étendre votre territoire. Les trois premiers millions ont donc déjà été payé d'avance, je suis à ton service, lady Corsandre. Les dettes de nos pères nous incombe, mais les héritages, sont également parfois de bon aloi. Plutôt que de t'offrir des joyaux et des belles robes, ton père t'as offert ... Moi. Je suis venu avec trente soldats chevronnés, séance tenante, fais en bon usage, ma petite.

          Et un clin d'oeil sembla tout régler dans l'esprit du vieux Marine d'élite.

          - Mais n'oublie jamais, que ton plus fidèle allié d'aujourd'hui, moi, n'est qu'une épée à louer pour les familles de Manshon. Et il ne souhaite en rien devenir plus. En tout les cas, pour l'instant, tu as trois mois de mes services offert, et ce n'est pas rien. Commande, et nous ferons tomber. Choisis, et nous tuerons. Comme dis la chanson, du sang pour le dieu du sang, et des crânes, pour le dieu des crânes.


          Ainsi, le ton était donné. Booker avait été engagé pour la servir pendant trois mois, mais elle savait à quoi s'attendre. Travis l'avait jaugé apte à se servir de l'arme que lui avait confié son père, avant de la lui remettre sur un plateau. La victoire ou la mort, une pièce, deux faces, le même combat.
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          - Cigares-



          Booker affiche une mine Kafkaïenne. La réponse semble lui déplaire au plus haut point, il faut dire que Farore le comprend. Dans sa position, rarement, on est bousculé. Booker est celui qui enfonce les portes, celui qui vous réveille au petit matin avant de vous jeter dans une cellule aux murs verdâtres et aux barreaux rouillés. Ou l’enfer de la bureaucratie n’a aucune prise sur vous, vous êtes laissé à l’abandon, dépérissant, vous mourrez rapidement. Et tout le monde vous oubli. C’est aussi ça Manshon.

          « Les neufs vont agir? Ah. Ont ils agi lorsque la Marine a imposé un blocus à Manshon ? Ont ils agi lorsque la révolution fleurie s’est faite véhémente ? Vous savez ce que je pense des neufs ? C’est… Un cancer. Les familles de Manshon sont comme des virus. Elles s’installent, se multiplient, dilapident bêtement des ressources et vont ailleurs quand il n’y a plus rien. Elles prennent un nouveau secteur. Répète sans cesse la même bêtises. Voilà ce que sont les neufs. Une peste, un virus. Ils pullulent sur cette île en croyant que tout est acquis. Sauf qu’il n’y a qu’une seule chose qui existe dans notre domaine. La violence. Elle peut prendre différentes formes. Verbale, physique, sexuelle. Mais c’est elle qui domine les bas-fonds de Manshon. Et ils l’ont oublié. Préférant se pavaner dans leurs luxueux châteaux remplis de serviteurs et de pique-assiette odieux. Ils ont oublié la violence, ils sous-estiment absolument tout ! Et c’est bien ce qui fera leur perte, je peux le garantir séance tenante. J’apprécie donc grandement votre franchise et votre attention. Mais je n’ai que faire des avertissements. Cependant. Comme vous l’avez souligné. Mon père vous a déjà réglé, mais les plans ne sont pas à un stade suffisamment avancé pour que je puisse désigner sur ordre une cible de manière si simple. Je vous fais donc une contreproposition, une fois encore. Partez. Garder mon nom dans le creux de votre tête. Car bientôt, d’ici quelques années. J’aurai réellement besoin de vos services. Non seulement pour confondre quelqu’un devant la justice ou la mort, selon votre nom vouloir. Mais aussi pour s’assurer que cette île ne sombre pas dans le chaos perpétuel. Il n’y aura bientôt plus qu’une seule famille ici. »

          Finissant sa tirade, elle vide définitivement son verre, jetant un regard furtif en direction des jardins pour apercevoir de nombreux soldats s’occupant comme ils peuvent. Satisfaite de son offre, Farore jeter son regard le plus déterminé dans celui de Booker. Soit ils trouvent un accord maintenant, soit ils n’en trouveraient pas. Les dés sont jetés et il est désormais flagrant que Corsandre ne peut plus faire marche arrière. Elle est dans le guêpier et ne compte pas en sortir avant des années.

          Farore se lève et s'excuse poliment auprès du soldat avant de se retirer, Alfred congédie poliment le personnel ce qui n'est pas du goût de Booker. Peut-être que Farore devra composé différemment avec La Marine ou pas.