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Le bon vieux temps [PV PEETER]

Thème ♫

Le poing frappa, réduisant l'espace entre les deux corps d'un mouvement contrôlé et répété des milliers de fois. L'expérience prime, l'expérience parle, et celui qui prendrait l'ascendant sur l'autre serait victorieux. Une mains ganté stoppa la frappe directe de son opposant, et assène de la senestre un coup violent, en plein dans l'articulation, qui fit geindre celui qui faisait face à Nox. Sergent Nox, de l'élite, s'il vous plait. Et là, ils s'amusaient juste à faire démonstration de leur talent devant une foule de bleu-bites, avide de savoir qui était le plus fort des deux officiers. Ce petit jeu n'amusait déjà plus Nox, mais il ne fallait pas non plus trop le pousser pour qu'il dise oui à une franche camaraderie viril entre collègue. Il glissa sur le sol, passant sous la garde, il ouvrit une brèche à deux poings, comme deux uppercuts dirigé directement sur sa garde, par dessous, avec suffisamment de force pour faire sortir de sa zone de confort le Sergent Mcdonald, qui pourtant ne déméritait pas. Une fois ouverte comme une huitre contre un pêcheur expérimenté et au doigté entrainé, la garde n'avait plus rien d'impressionnante. Tournant sur lui même, son pied crocheta une nuque, et en sautant tout en s'aidant de ce pied, il ramena vers lui l'adversaire, son genoux dextre étant aussi dangereux qu'un plomb dans cette configuration là.

- SA SUFFIT MAINTENANT LES DEUX TOURTERAUX ! Lâcha leur supérieur en entrant dans la danse, et séparant les deux officiers, leur fit le sermon d'usage, sur l'utilité de s'entraîner avec des protections, plutôt qu'à nue "comme des barbares". Aujourd'hui, on voit envois tous sur le feu ! On se prépare, allez, plus vite que ça ! Vous devriez déjà être à la calèche depuis hier, alors on oublie sa brosse à dent et la photo de la rombière, et on attrape son packetage et ses armes !

- CHEF, OUI, CHEF ! Répondirent en coeur tout la cohorte d'agent d'élite. Bien dressés, les chiens de chasses du gouvernement, ou plutôt, de l'amirauté, sentaient l'odeur du sang sans pour autant voir les victimes. En cette période ou le jeune marine venait de prendre ses marques, il ne se posait pas encore de question sur le bien fondé de sa mission, et suivait les ordres à la lettre. Pas besoin de leur dire ou ils allaient, ni ce qu'ils allaient faire. C'était le rôle du sergent de savoir guider les hommes en dessous de lui. Et Nox le faisait avec une certaine assurance, et un savoir faire acquis durant l'enfance, sur des traités de navigation ou des livres de stratégies, qui lui servaient à présent. Tout ce savoir accumulé dans sa tête, et qui ne demandait qu'a pointer le bout de son nez, pour aider du mieux qu'il le pourrait, c'était presque comme s'il comptait pour deux ou trois hommes.

Il cumulait la casquette de sergent artilleur, avec celle de réparateur, ou de bidouilleur. Un bricoleur du dimanche encore à ses heures perdues, dont le loisir était de comprendre comment fonctionnaient les choses. Et une fois le fonctionnement acquis, le reproduire à l'infinie. Il avait su faire son trou, et devenir presque irremplaçable. En tout les cas on scandait son nom au moindre problèmes, au moindre pépin d'un canon ou d'un mousquet, et il aimait beaucoup son statut hybride et bâtard, qui lui permettait de s'adonner à sa passion pour la poudre à canon.

Le top fut donné moins de dix minutes après l'entrée en scène du supérieur. Et tout les gars de l'élite avec lui, répondirent présent, à l'appel. Il partaient direction une île inconnue, pour une mission dont les détails étaient encore flous. Il faut dire que dans l'ordre hiérarchique, le sergent était pas le plus élevé, ni le plus au parfum des grades, on leur disaient simplement de gérer leur hommes, et de ne jamais discuter un ordre directe. Facile pour Nox. Il n'aimait pas réfléchir ni se prendre la tête, donc cette position lui semblait souhaitable.

Quand un autre navire de la marine vint à leur rencontre, on fit les manœuvres nécessaire pour décélérer, et enfin stopper le bâtiment. Grinçant, il s'arrêtèrent en pleine mer dans un ballet répété des milliers de fois. L'ancre leur assura une certaine stabilité, tout du moins ne changeraient-il pas de cap, et ne dériveraient ils pas a travers les mers. Une planche fut tirée entre les deux vaisseau, et un groupe de soldat de la régulière embarqua.

- Hey, Hey pssst... Soldat de Beaufroi, il nous manque un officier pour être à égalité avec eux, ramène tes miches, on t'attends ! Fit le bras droit de l'officier en charge de la mission. Il se radina donc dans le bureau de l'officier, les boiseries couteuse, le grand bureau en bois précieux, et les cartes rangés dans un meuble, organisation militaire.

Devant eux, un mec patibulaire accompagné de trois hommes, et une discussion interminable sur la stratégie à suivre, qui allait débuter. Se tenant droit comme un i, les deux bras le long du corps, et la tête bien droite... Pour autant il ne calcula rien de ce qui se passait, absorbé dans sa contemplation du bois juste en face de lui.







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Repartir en mission quelques semaines à peine après l’échec de l’opération sur Zaun, une spécialité de la Marine… Ils ont pas encore compris que t’as pas forcément la tête à replonger dans leurs conneries alors que tu viens de perdre tes hommes, que des vies ont été retirées sous ton commandement, tes yeux, ta faiblesse. Ils s’en tamponnent pas mal eux, les hauts gradés de l’Amirauté, ils dirigent une pelleté de types, tellement qu’ils sont incapables d’en retenir les noms. Pratique pour ne pas être hanté par leurs fantômes lorsque vient le moment de pioncer.
Sauf que je suis pas comme eux. Je suis ni gradé, ni un enculé sans cœur ni conscience. La justice a un prix selon moi, gaspiller des vies ne rentre pas dedans. Et ça me fout la gerbe de me retrouver sur ce putain de navire de guerre, en pleine mer, entouré de mouettes qui font comme si tout allait bien, alors qu’il me manque mes gars. Et encore, ils ont de la chance que Youdom et Vela ont survécu à leurs blessures, sinon ils auraient pu aller se faire foutre pour leur mission de merde.

Direction le Cimetière d'Épaves, de ce que j’ai capté. Sur South Blue.
Ils me font marrer ces cons, ils me filent une promotion, une nouvelle affectation, me changent de mer et s’imaginent que tout va rentrer dans l’ordre. J’ai même pas retenu les trois-quarts des blases de mes nouveaux collègues. J’ai même demandé à ce qu’on ne m’affecte pas de soldats à mes ordres directs, trop frais pour recommencer à envoyer des pauvres gosses à la mort.
Ils ont pas trop insisté, au contraire. M’ont répondu que j’avais le profil idéal pour la mission qui se profilait. Quelque chose en coopération avec la Marine d’élite. Bah putain, encore elle. La dernière fois qu’on a bossé avec, on s’est fait rouster et on a démoli une bonne partie d’une ville. Ils ont pas servi à grand-chose d’ailleurs, les prétendus soldats d’élites. Je pense que y’a beaucoup de paluchage autour d’eux, mais qu’ils valent pas mieux que nous au final.

Quand notre bâtiment manœuvre pour se ranger à côté du leur, on vient me trouver pour m’ordonner de venir assister à la réunion dans la cabine du Capitaine. Pourquoi est-ce que c’est moi le connard qui me coltine le truc le plus chiant avant une opération ? Je suis Caporal, y’a pas mieux dans le coin ? Inutile de poser cette question à haute voix, on va encore me dire que je râle trop. Puis je connais déjà la réponse, une mise à l’épreuve du petit nouveau. Ils aiment bien faire ça ces enfoirés, te tester après une montée en grade.
Ils vont pas être déçus.
Le Lieutenant Tonfils prend pas la peine de se lever quand les cowboys de l’élite déboulent dans sa cabine, lui non plus m’a pas l’air de trop les piffrer. Est-ce que ça le rend un peu moins détestable à mes yeux ? Oui. Il prend quand même la parole sur un ton plutôt cordial, respectueux de l’institution avant tout. ‘Faut pas trop en attendre d’un Officier Subalterne quand même, c’est pas lui qui ira cracher à la gueule de collègues, ça préfère les critiquer dans le dos. – Messieurs bonjour. Bienvenue à bord du Surfeur Azuré. Je suis le Lieutenant Tonfils, c’est moi qui dirige cette merveille depuis une dizaine d’années maintenant.

Je me fais la réflexion que y’a pas de quoi être fier, mais ça lui tient à coeur de le mentionner donc bon. La peau hâlée, le corps élancé et musclé, regard dur, le Lieutenant est un de ces gars qui aime l’institution plus qu’elle ne l’aime. Il fait le job, certes, mais c’est pas forcément vers lui qu’on se tournerait en cas de situation critique. Il parle fort et adore mettre des coups de pressions aux jeunes, avant de déconner un bon coup avec. Un coup classique ça aussi, par ici. Il aime bien poser ses règles et s’assurer que tout le monde s’y tiennent, me demande ce que ça va donner avec les quatre experts.

Ah oui, le Lieutenant Tonfils voit pas trop l’intérêt de présenter ses hommes, c’est pas sur eux que l’attention doit se focaliser alors qu’est-ce qu’on s’en branle de savoir qui ils sont ? – Comme on a déjà dû vous le faire savoir, l’Amirauté a ordonné une intervention sur le Cimetière d'Épaves concernant quelques bonhommes qui étaient tenus à l'œil depuis pas mal de temps. Des soupçons ont été émis, soupçons il n’y a plus. Des liens étroits avec la Révolution, des informations cruciales en leur possession, nous allons récupérer tout ça. Tout ça ? Il veut dire, les types en question ? Je fronce les sourcils, tente de cacher ma grimace.
J’ai jamais été un grand haineux de ces gars que l’on dit révolutionnaires, parce que déjà je sais que je pourrais en être un si je m’écoutais vraiment. Des idées et des pensées qui dérivent de la mentalité imposée par le Gouvernement, j’y vois pas forcément un gros problème. Ça l’est quand ça cause du tort à des innocents, mais pas besoin d’être un révolutionnaire pour ça, même au sein de la Marine ça arrive.

Un peu d'hypocrisie cette chasse aux sorcières, c’est eux les méchants et il faut les faire taire. Le Gouvernement a dit qu’ils étaient mauvais alors traquez-les. Sauf que tout ce qui ne rentre pas dans les rangs du Gouvernement, est mauvais à ses yeux. Pour devenir révolutionnaire au final, il en faut peu. Sachant quels genres de raclures ce même gouvernement protège et traite comme des dieux, je suis pas certain que se fier à leur version et leur vision soit vraiment la meilleure des choses à faire. C’est pas très gaie comme tableau ouais, mais c’est la dure réalité des choses. Celle qui te frappe dans les dents une fois engagé.

- A ces fins, nous joindrons et mélangerons nos forces pour parvenir à dénicher et capturer les cibles prioritaires. Quant à d’éventuelles résistances, nous avons pour consigne de nous débarrasser de toute menace se présentant. Proprement si possible, nous ne sommes pas animaux. Non surtout pas, mais des tueurs oui. Les animaux nous sont bien largement supérieurs. Il me fout la gerbe. J’écoute plus trop ce qu’il jacte ensuite, jusqu’à ce que mon nom sorte de sa foutue bouche. – Et enfin, le Caporal Dicross ira avec le Sergent de Beaufroi.

Super, encore un Sergent à la con. J’adore les Sergents.
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