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Une histoire granité

Lorsque l’on arriva en vue de notre destination, j’étais épuisé. Pas physiquement, mais mentalement. Le trajet m’avait semblé interminable, alors même que les éléments avaient plutôt été avec nous. Certes on avait essuyé du gros temps, mais le vent avait toujours été favorable. Mais ça ne changeait rien au fait que j’en avais marre de faire attention à tout, peur de tout compromettre. Marre de me sentir constamment épié. Lassitude et appréhension, tel était mon état mental. Il me faudrait une bonne dose d’adrénaline pour arriver à continuer à jouer mon rôle au milieu d’une base marine de cette importance.

Heureusement pour moi, nous arrivâmes peu avant minuit. Qu’elle avantage à cela, me direz-vous ? Et bien, nous eurent droit à un accueil bougon, mais un accueil rapide. Ils nous conduisirent tous, même le capitaine et moi dans un immense dortoir. Directement sans formalité, j’entendis juste l’une des personnes qui nous conduisit dire qu’on devait être crevé et que les formalités attendraient demain. Je trouvais ça normal, mais étrange à la fois. Je ne sais pas ce qui m’avais dérangé. Je supposai que j’avais remarqué plein de petites choses sans vraiment le réaliser. Il fallait dire que j’étais bien content de pouvoir dormir dans un vrai lit et de remettre les problèmes à demain.

J’étais tellement soulagé d’avoir pu pénétrer dans ce bunker que je n’eus pas de mal à m’endormir. Ce fut un peu avant l’aube que mon cerveau sembla avoir recollé toutes les choses qui avaient fait naître l’ombre d’un doute en moi. Je me réveillai alors en sursaut quand j’associai le petit bruit que j’avais entendu quand ils avaient fermé la porte de pièce. C’était le déclic d’une serrure. Ils nous avaient enfermé pour la nuit, tous autant que nous étions, même le capitaine Jeff. Maintenant que j’avais réalisé ça, tout le reste me sauta aux yeux. Il n’y avait pas de fenêtre dans ce dortoir. Il y avait quand même beaucoup de soldat en armes qui nous avaient escorté. Puis, j’étais le seul qui avait l’air content de dormir à terre.

Putain, ça ne rigolait pas ici. Ils avaient enfermé tout l’équipage pour la première nuit, juste par précaution. Faut dire qu’il protège ici l’un des atouts stratégiques du gouvernement mondial. Puis d’après les plans que j’avais vu la défense était vraiment de taille. Il faut dire que de nuit, je n’avais pas bien pu me rendre compte de la taille des remparts et des canons. Certes, maintenant que j’y repensais les lumières étaient quand même vachement hautes et les ombres des remparts bien profondes. Je voulais de l’adrénaline et bien je l’eus mon rush d’adrénaline lorsque je réalisai pleinement où j’avais mis les pieds. J’avais beau le savoir dès le départ, l’avoir imaginé. Là maintenant, enfermé avec une petite centaine de soldat de la marine dans un bastion dont j’avais à peine aperçu la structure en entrant, ça prenait une autre tournure. A croire qu’une partie de moi doutait de pouvoir mener le plan suffisamment loin que pour mettre les pieds ici.

En une nuit de sommeil j’étais passé d’amorphe et stressé à surexcité et anxieux, il y avait une nette amélioration. Comment ça, ça ne change rien ? Bien sûr que si c’est pire. J’eus un mal fou à garder mon calme et mon flegme. Ne pas faire les cents pas, en attendant qu’on vienne nous chercher et que le flot de l’action consume l’adrénaline, fut un vrai supplice. Mais heureusement on peut compter sur la bureaucratie de la marine dans ces cas-là. En effet, il n’était pas encore sept heures du matin à mon avis quand on vint nous avertir que l’on était prêt à nous recevoir formellement. Tout serait régler avant le petit-déjeuner. Gloups ! Je n’avais plus faim d’un coup. Puis, une bureaucratie aussi efficace, c’était impossible. Non ?


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"C'est en forgeant que l'on devient forgeron, c'est en voyageant que l'on se forge un nom"


Dernière édition par Yukikurai le Mar 8 Nov 2022 - 18:20, édité 1 fois
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Apparemment si, la bureaucratie de G11 était efficace. Vous voulez leur secret ? Et bien Jeff les fit se mettre par ordre alphabétique. Puis il se mit avec moi tout au bout de la file. Le type derrière son bureau était armé d’un gros tampon et tamponnait pour chaque personne une feuille avec leur visage et nom. Mon tour vint bien trop vite à mon goût. Mais heureusement le capitaine Bungondy resta avec moi.

«  Alors Peete, ça roule aujourd’hui ? »
« Oui tranquille. Ils étaient encore parfaitement dans l’ordre alphabétique. Tu es le champion du classement mon vieux Jeff ! Hahah. »
 « Tu m’étonnes, je les ait fait se ranger par ordre alphabétique trois fois sur le trajet. Ils peuvent bien être prêt. Sinon, les gens que je ramène sur Arcadia sont dans quelle état ? »
« Il était temps que tu arrives. Ils sont au bout du rouleau. Un groupe de pirate à tenter un gros siège. Ils sont épuisés. »
 « OK, ceux que je t’amène m’ont l’air bien tu n’auras pas de problème avec eux. »
« Oui, j’ai vu d’assez beau CV pour la plupart. Tiens et lui ? Il n’est pas dans mes fiches. »
 « Je te présente l’agent Blue Corail. Il a littéralement atterri sur mon pont alors qu’on quittait le port. »
« Bonjour agent Corail, je n’attendais pas votre arrivée aussi vite, mais tant mieux. C’est nous qui vous avons appelé, bienvenu. »
« Merci… »
« Lieutenant-colonel Peete Paon. »
« Merci lieutenant-colonel Peete Paon. J’ai sauté dans le navire du Goéland Marrant dés qu’on m’a assigné la mission. Désolé si mon arrivée vous prend au dépourvu. »
« Bo vous savez, j’ai l’habitude avec vous. Vous arrivez toujours sans prévenir. Comme quoi, ça risquerait de faire fuir les taupes… Les excuses classiques pour justifier leur administration incompétente. Sans vouloir vous offensez bien-sûr. »
« Non bien sûr, je comprends. C’est parfois compliquer pour nous aussi, agent de terrain. »
« Blue Corail, agent CP, tampon vert. Et voilà, allons déjeuner. Qu’est-ce que tu as à me raconter mon vieux. »

Je suivis le Capitaine et le lieutenant-colonel au mess, incrédule. Bordel, ça passe comme ça ? Alors qu’on essaie depuis des années d’entrer ici. J’ai le cul tellement bordé de nouille que je dois pouvoir nourrir tout Gray Terminal pendant un an. Je n’y crois pas.

Alors que j’étais toujours sur le cul, Jeff lui ne faisait que raconter de la merde et se marrer avec Peete. Comment pouvait-il être capitaine ? Comment avais-je pu entrer aussi, facilement ? En y pensant j’étais à peu près dans la même situation que sur le navire. J’étais entouré d’ennemi, sans moyen de fuir à part me jeter à l’eau. Ils attendaient peut-être simplement que je me trahisse, comme par exemple en me trompant dans les grades. Je ne sais pas les lire moi. Et ho, mais en y pensant capitaine n’était pas un grade dans la marine ? Du moins il me semble ? Vaut mieux s’en souvenir si je ne veux pas faire de bourde.


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Dernière édition par Yukikurai le Mar 8 Nov 2022 - 18:26, édité 1 fois
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Après avoir mangé Peete, se mua en guide touristique. Il n’était pas peu fier de montrer la puissance et la grandeur de la base. Il voulait que les nouveaux soldats se sentent chanceux de pouvoir servir ici. Montrer ce que leurs collègues accomplissaient et qu’il n’en attendait pas moins d’eux. Booster le moral des troupes avant de les dispatcher dans la base. Puis surtout qu’ils soient capables de retrouver le mess s’il se perdait. J’eu moi aussi droit à la visite des lieux. Si cela augmenta le moral des nouveaux venus, le mien plongea dans mes chaussettes.

G11 était une base magnifique, il fallait le reconnaitre. Des murs d’enceinte énorme et très résistant. Plus de tourelles que tout ce que j’avais déjà pu voir garnissaient le moindre recoin. Enfin, ça c'est ce que je voyais de la cour intérieure. En montant sur la muraille, je pus voir qu’il y avait un deuxième mur plus loin. Je vis des patrouilles bien organisée qui arpentait le sommet de la muraille. Elle avait l’air désuète avec ses créneaux datant clairement d’une autre époque. Par contre, elle était dans un état bien meilleur que ce que j’aurais supposé d’après ce que Raven m’avait expliqué sur la fréquence des attaques pirates.

Je compris pourquoi un peu plus tard. En effet, j’eus droit à une démonstration. Un navire s’approcha frontalement de l’ile. L’un des canons de la base lança un coup de semonce. Le boulet atterri suffisamment loin pour bien montrer que c’était intentionnel et suffisamment près pour bien indiquer qu’ils n’hésiteraient pas à les couler. Quelques instants plus tard le navire répondit en bombardant G11. La volée de boulet heurta de plein fouet la muraille, pourtant je ne distinguai aucun éclat projeté par les impacts. Bougrement résistant les ancêtres. La riposte ne se fit pas attendre, l’air vibra et je ne sais combien de canon rugirent simultanément. Je n’avais jamais vu de Buster call, mais j’imaginais sans mal que ça devait ressembler à ça. La mer vibra cracha des geysers d’eau et de planches. Puis quand ça se calma, il ne restait rien du navire.

Nous continuâmes notre visite et je pus voir un navire de la base qui allait à la pèche aux forbans. Repéchant les éventuels survivants. Je n’étais pas sûr qu’il y aurait beaucoup de gens à secourir, mais bon. Ça semblait les faire marrer de sauver les gens assez bêtes pour les attaquer, et de les enfermer par la suite. Si ça m’arrivait, je crois que j’aurais préféré périr dans l’assaut. Mon ventre fit un nœud de plus à cette pensée, si cela était encore possible.

J’avais beau penser ça, au fond de moi je savais que je voulais tellement vivre que cela ne durerait pas. M’étant déjà retrouvé prisonnier ou mal en point au point de souhaiter mourir, je savais que on corps et mon esprit lutterait toujours, car je voulais vivre. Ma volonté de survire était plus forte que ce je pensais toujours. Cependant, je n’avais pas spécialement envie de la tester de sitôt. C’était ce qui me rendait si nerveux. Je ne voulais pas échouer, mais je voulais surtout éviter de me retrouver à envier la mort.

Nous visitâmes ensuite l’intérieur. Des couloirs, des infirmeries, des dortoirs, des salles d’armes, d’entrainement, le mess, il n’y avait là rien que du classique comme dans toutes les bases. Des ailes avec des noms et des numéros. J’essayais de retenir autant que possible les informations, mais ça allait trop vite. Nous décrivîmes un cercle comme le plan que j’avais eu avant l’avait prévu. En effet, Les installations militaire entourait le château. Peete, nous expliqua bien, que personne n’avait accès au château. Nos habilitations n’étaient pas assez hautes. Le château, l’endroit où était extrait et transformer le granite marin. Le saint des saints. J’étais si près et si loin à la fois.

Après avoir dispatcher tout le monde à son affectation, Peete me rejoignit, me précisant bien que moi non plus je n’aurais pas accès au château. Me faisant un clin d’œil, il ajouta que je n’en aurais pas besoin.


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"C'est en forgeant que l'on devient forgeron, c'est en voyageant que l'on se forge un nom"


Dernière édition par Yukikurai le Mar 8 Nov 2022 - 18:35, édité 1 fois
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Tout allait tellement vite, se déroulait tellement facilement que je ne pouvais pas m’empêcher de penser que quelque chose clochait. Cependant, je n’arrivais pas à mettre le doigt sur le problème. Enfin si le problème était que c’était trop facile. On m’avait vendu une base sur laquelle de nombreux révolutionnaire avait perdu la vie sans qu’on n’arrive jamais à percer ses secrets. Certes la base était impressionnante, mais les hommes semblaient faire preuve de laxisme. Ou bien mon plan, mon alibi était tellement bon que personne ne se posait de questions. Ce qui me faisait peur c’était qu’il y avait un danger, une menace qui était là, mais que je n’arrivais pas à saisir.

Pour tout dire Peete me conduisit à la prison ou à une de leur prison. Apparemment, il avait trouvé la taupe et il voulait que je l’interroge. Voulait-il que je me compromette devant lui ? Le piège était-il là ? Était-ce seulement un piège ? La seule façon de le savoir était d’essayer.

« Comment avez-vous trouvé la taupe ? D’après mes informations, il ne s’agissait que de soupçon vis-à-vis de vieux contact révolutionnaire qui se réactivait. Je devais mener une enquête, pas simplement interroger un prisonnier. Je pense que ma question est légitime, non ? »
« Oui, c’est légitime. On a simplement laissé savoir que le CP allait venir pour enquêter sur d’éventuel traitre. »
« Mais, cela allait saper tout mon travail. Puis, ça avait peu de chance de marcher. »
« Vous n’êtes pas les seuls à savoir mener l’enquête, vous savez. Cela a suffi à agiter tout ceux qui n’était pas blanc comme neige. Puis, on a fait un petit tri et finit par trouver la taupe révolutionnaire. »
« Ça semble si simple. »
« Vous verrez que ça n’a pas été si simple que cela. »

Lorsqu’il m’ouvrit la porte de la cellule, je vis qu’en effet, ce ne fut pas si simple que cela. Ils avaient eu recours à un interrogatoire musclé, non à la torture pour obtenir leurs informations. Cela me fit frissonner des pieds à la tête. Pour avoir moi-même subit la torture, je savais que l’on était prêt à tout pour que cela s’arrête, même avouer des choses qui étaient fausses.

Avant de pénétrer dans la cellule, j’arrêtai Peete pour lui parler à l’oreille.

« Vous savez que les informations recueillies par un interrogatoire musclé ne sont pas fiables à cent pour cent ? »
« Vous nous prenez pour des bleus ? Bien sûr, mais tout concorde. Je vous laisse, vous faire votre propre avis. J’attendrai de l’autre côté de la grille, si vous avez besoin d’aide. »

Je dus me contrôler pour m'empêcher de dire qu’en effet c’était un bleu comme tout les marines et leurs uniformes. J’acquiesçai et pénétrai dans la cellule. Il serait de l’autre côté à écouter tout ce que j’allais dire. Méfiance. Je n’avais jamais vraiment fait d’interrogatoire, comment allais-je procéder ? Avec les perceptions améliorées de mon Haki bien sûr, mais d’habitude je discute simplement. Tant pis, ici aussi.

« Alors qu’est-ce qui vous a fait prendre ? »

Regard incrédule du type en face de moi. De plus près, je peux voir que son corps est couvert d’un nombre impressionnant d’hématome. Ils n’y ont pas été de main morte. Mais ce qui est fait ne peut plus être défait, du coup ce n’est pas là-dessus que je dois me concentrer. Je dois le faire parler pour arriver à lire en lui. C’est toujours bien de prendre les gens par surprise au début comme ça leur attitude et leur pensée concorde. Il est ensuite plus simple de sentir quand il commence à y avoir une divergence pour masquer des choses. Ici son visage et son esprit exprime l’incrédulité.

« Je me présente Agent Blue Corail. Quelle est votre nom ? »
« Je m’appelle Harmine. »
« Et bien Harmine savez-vous pourquoi vous êtes là ? »
« Pour servir de punchingball à des marines apparemment ! »

Il cracha de dégout par terre. Son aura irradiait la colère. Bien, il n’avait pas été totalement brisé. S’il n’avait été que honte et dégout de lui-même, je n’aurais rien su lire en lui.

« Huhu ! Oui, la marine a parfois un comportement brutal. Veuillez accepter mes excuses pour cela. »
Il leva les yeux au ciel, ne répondit rien. Je continuai donc.
« Savez-vous pourquoi vous êtes ici ? A part pour servir de sac de frappe, bien sûr. »

« Vous pouvez rester terré dans votre mutisme, cela ne me dérange pas. »

« Bon, je vais vous l’expliquer alors. Vous êtes accusé d’être un révolutionnaire infiltrer sur G11. Nos renseignements, nous ont fait savoir que des mouvements suspects avaient lieu ici. Et d’après l’enquête menée, la taupe serait-vous. »


Bon, je faisais face à un mur, il avait cessé de me répondre. Cependant son visage et son aura elle continuait de parler. Plus j’avais parlé, plus son visage c’était fermé et était devenu impassible. Normal, j’en aurais fait autant. Par contre, que je sache, il n’était pas possible de dompter son aura. Il fallait que je suscite d’autres émotions en lui. Là, il se cachait dans la colère.

« Vous pouvez me parler, je ne suis pas comme eux. »
« Je ne vous frapperai pas. »
« Je suis là pour vous. Si vous êtes innocent vous devez me le faire savoir. Je suis dans votre camp. »


Il passa de la colère à l’exaspération, c’était déjà ça de gagner. En plus, il me répondit.

« Je ne vous crois pas. J’ai toujours fait de me mieux pour la marine et voyez comme ils m’ont traité. »
« J’en conviens, ce n’est pas une façon de traiter les gens. »
« Pour sûr. Ils n’ont aucune preuve. Je suis innocent. »

Ha voilà enfin la phrase que je voulais entendre. Si sa voix ne manquait pas de conviction, son aurait indiquait qu’il n’était pas tranquille. Cependant, il pouvait être embêté par le fait de servir d’appât pour moi. Ça ne voulait pas encore dire grand-chose du coup.

« Pourtant, ils m’ont dit qu’ils avaient des preuves. »
« Ils ont que dalle, oui ! Je travail dans cette base depuis dix ans. Si je devais vendre des secrets se serait déjà fait, non ? »
« Oui, vous n’avez pas tort. Sauf s’il surveille les communications ou que vous n’avez atteint ce que vous cherchiez que récemment. »
« Vous ne me croyez pas non plus ! Je le vois bien. Pourtant c’est un coup monté. »
« Si je crois en vous. Je crois que je finirai par obtenir la vérité de vous. Mais il me faut plus de détails. Pourquoi pensez-vous qu’ils vous ont choisi comme bouc émissaire ? Quelqu’un vous en voulait-il ? »
« Non, je m’entendais bien avec tout le monde. »
« Pas d’histoire de femme ? »

Son agacement creva le plafond.

« Vous pensez qu’on est où ici. Ici, on vit dévoué à la marine et au gouvernement mondial, pas le temps pour des drames autour des dames. »
« Pourquoi, alors ? »
« Peut-être… peut-être parce que j’ai été promus dans la zone le plus sécurisée de la base. Peut-être un concurrent au poste mécontent. »

Là, c’était la vérité ! Merde, il venait d’avoir accès au savoir que l’on cherchait. Ça expliquerait qu’il essaie de se faire exfiltrer maintenant. Merde, ce n’est sans doute pas un piège. Bordel ! Comment en avoir le cœur net ?

« Qu’est-ce qui te fait le plus mal ? Avoir été trahi par ceux que tu servais ou avoir l’impression d’avoir trahi ceux pour qui tu travailles ? »
« Elle vraiment bizarre ta question ! »
« J’avoue, mais essaie d’y répondre. Que ressens tu dans les deux cas. Que ressens-tu en ayant été trahi par ta marine ? »
« Pfff, je suis dégoûté. Je n’ai pas pris de vacances depuis que je suis ici et c’est comme ça qu’il me remercie. »

Son aura, elle semblait dire qu’elle s’en foutait que son allégeance n’était pas là.

« Et quand tu penses, que tes actions peuvent nuire à l’organisation ? »
« Comment pourrais-je nuire à l’organisation si je suis innocent ? »

Là, elle indiquait un profond regret, de la mélancolie. Mon instinct me disait que c’était bien la taupe. Il faudrait que je l’extraie d’ici. Puis, Raven confirmerait que c’était la bonne personne. Et dans le pire des cas, si c’était un jeu de dupe et un contre espion. Je les laisserai le faire disparaitre.

« Oui, comment pouvez-vous nuire puisque vous êtes innocent. Vous m’avez convaincu. Merci ! »


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Dernière édition par Yukikurai le Mar 8 Nov 2022 - 18:50, édité 1 fois
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La suite fut un peu floue. Deux jours passèrent tranquillement. En y repensant, plein de petites choses qui faisaient grandir mon appréhension sans que je comprenne réellement pourquoi, étaient pourtant évidente. Les groupes de soldats qui se taisaient à mon arrivée. L’impression de toujours croiser les mêmes personnes, alors que la base était énorme. L’impression d’être épié constamment. Puis cette facilité, aberrante. Tout devint clair ou presque, tard dans la nuit du troisième jour.

Ce soir-là, j’avais encore eu du mal à m’endormir dans ma chambre personnelle. En effet, tous les soirs, je me disais que j’aurais dû utiliser des phrases codées pour faire savoir au prisonnier que j’étais de son côté. J’aurais ainsi pu vérifier qu’il répondait la bonne phrase codée et être sûr à cent pour cent que c’était le révolutionnaire que je cherchais. Cependant, il y avait plusieurs problèmes. Déjà, je ne connaissais que peu de phrases codées. Puis quelles phrases existaient déjà il y a dix ans, quand il avait commencé sa mission ? Quelles phrases étaient connues par la marine ? La peur de me trahir, la peur de faire une bourde m’empêchait de tenter cela. J’avais confiance en mon instinct. Il faudrait faire avec. J’avais fini par m’endormir quand je me réveillai en sursaut quand une main se posa sur moi.

« Réveille-toi Yukikurai ! Tu n’es pas croyable »
Le contact de la main, puis entendre mon véritable nom me sortit de ma torpeur instantanément. Devant mes yeux se tenait une femme aux cheveux verts. Celle qui m’avait épié sur le Goéland marrant et que je n’arrêtais pas croiser ici.
« Mais qui êtes-vous ? »
« Encore ? Déjà que j’aurais pu te tuer dans ton sommeil, tu ne me reconnais pas ? Et tu es censé être quelqu’un d’important à la cause ? Allez bouge-toi. »
Il fallait peut-être m’expliquer longtemps, mais je comprenais vite. La manière de parler, cette voix, cette intonation, je la reconnaissais.
« Mais… mais tu es celle qui m’a donné les informations sur le Géoland, non ? »
« Correcte ! Habille-toi, on est dans la merde ! »
« D’accord je m’habille, mais explique moi ce que tu fais ici ? »
« Ce que je fais ici ? Je gâche une infiltration de cinq ans dans la marine pour sauver tes miches ! »
Voyant mon regard incrédule, elle explicita.
« Il y a cinq ans que j’ai intégré la marine, gravi les échelons un à un, pour aujourd’hui être suffisamment reconnue dans la marine pour être enfin mutée sur G11. Je devais y rester des années et repartir avec tous les secrets de la base. Là, je vais repartir avec le révolutionnaire le plus con que j’ai jamais rencontré. Tu parles d’une récompense. »

Je finis de m’habiller laissant le dégoût de Corolle s’exprimer. Je comprenais mieux. La vivre card pointait vers la base sur d’Arcadia parce que c’était là qu’elle était en faction. Je n’aurais jamais dû essayer de la trouver avant le rendez-vous. J’ai failli compromettre sa couverture. Non, j’ai compromis sa couverture, vu qu’elle vient me prévenir d’un danger. Puis en y pensant, pourquoi Raven m’a-elle envoyée, Corolle aurait pu faire l’infiltration. Elle l’a d’ailleurs fait. Pourquoi m’avoir envoyé en plus ? Voilà, une nouvelle question. Une question qui méritait d’être posée.

« Pourquoi Raven m’a envoyée, si tu étais déjà là, prête à infiltrer la base ? »
« C’est une très bonne question. Je lui ai posé également. Tu ne vas pas aimer la réponse. Tu étais une diversion, une agitation qui devait me permettre de fouiner plus facilement, sans attirer la méfiance. »
« Je suis un leurre, un appât... C’est dur à accepter ... mais je peux comprendre. Par contre, pourquoi ne pas t’en tenir au plan ? »
« Là, c’est dur à accepter pour moi, mais je n’arriverai pas à faire évader le prisonnier tout seul. J’ai besoin de ton aide. »
« Hein ? »
« Le prisonnier est bien des nôtres et il a les informations que l’on cherchait. Si on le sauve ma mission n’a plus de raison d’être. Puis un navire avec de vrai agent gouvernementaux vient d’arriver au port. Ma couverture, allait de toute façon être mise à rude épreuve. »
« Et la mienne ? Pourquoi veux-tu fuir maintenant ? »
« Tu es sérieux ? »
« Oui ! »
« Ta couverture n’a pas fait long feu. Ils se méfient tous de toi, mais ils espèrent pouvoir tirer avantage de la situation. Que tu leur donnes des informations, que des gens viennent t’aider. Ils veulent faire un plus grand coup de filet. »
« Tu veux dire que je suis prisonnier depuis que je suis monté sur le Goéland ? »
« Oui, on peut voir les choses ainsi. »
« Ça explique bien des choses. »
« Allez, on se magne. Il faut qu’on atteigne la prison avant que la base ne se mettent en branle-bas de combat. »

Nous sortîmes de ma chambre. Puis nous partîmes au petit trop caractéristique des soldats appelés en renfort quelque part. Bien que ce fusse la nuit, G11 était fébrile. Il y avait de l’électricité dans l’air. Toutes personnes un tant soit peu doué de perception pouvaient sentir dans l’air qu’il allait se passer quelque chose. Les animaux nocturnes le sentaient également, la nuit était calme sans hululements. Ils se faisaient discret pour éviter l’orage.

Je jetai un œil à la lune quand nous passèrent dehors. La demi-lune était voilée par moment par des nuages, mais le ciel était malgré tout assez dégagé et lumineux. Pas les meilleures conditions pour une évasion.


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Dernière édition par Yukikurai le Mar 8 Nov 2022 - 18:57, édité 1 fois
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Arriver jusqu’à la prison, ne nous prit pas trop de temps. Là, par contre, nous rencontrâmes les premières personnes suspicieuses.

« Halte-là ! Que faites-vous ici en pleine nuit ? »
« Heu…, je viens pour interroger quelqu’un ! »
« En pleine nuit ? »
« Oui c’est pour le perturber. »
« Avez-vous l’accord de… »

Corolle assomma les gardes de faction, de coups rapides dans la nuque. Sentant mon regard sur elle, alors qu’elle traînait les corps dans un recoin d’ombre, elle répondit à ma question silencieuse.

« Quoi ? On n’a vraiment pas de temps à perdre. Ça va quand même péter d’un instant à l’autre. On fonce ! On n’oublie la finesse ! »

***

« Il faut qu’on trouve les clés pour ouvrir la cellule. »
« Il me semblait qu’on oubliait la finesse ? Allez, bouges, j’ouvre la porte. »

D’un coup rapide et précis, mon Minus One explosa la serrure et nous entrèrent en trombe dans la cellule.

« Lève-toi camarade, on se barre d’ici ! »
Un peu éberlué par notre entrée fracassante et pas encore totalement réveillé, il demanda :
« Quoi ? Pourquoi ? Comment ? »
« On vient te sauver les miches. Dépêche-toi de te lever ! »
« Puisque je vous dis que je suis innocent ! Arrêtez ces simagrées de fausse évasion. Je voudrais dormir. »

Le visage de Corolle devint écarlate. Elle soupira, puis concentrée, elle déclama.
« Le dragon se lève à Ouest et se couche à l’Est pour engloutir le soleil dans sa course et que de cette nuit noire renaisse le monde. »  Elle marqua une pause d’hésitation. Puis finit sa tirade.
« Qu’il renaisse propre et blanc comme l’agneau gambadant dans les prés en compagnie de lapereaux duveteux. »

La tête du prisonnier changea du tout au tout. Il se leva, s’épousseta et se tint fièrement debout.
« Appeler moi John. Quelle est le plan ? » Dit-il en me regardant.
« C’est vrai ça quelle est le plan ? »
« On sort d’ici. On passe les murailles. Direction le ponton nord-ouest. Là le Divergence viendra nous récupérer ! »
« Mon Divergence ? Comment ? »
« Plus tard. Moi, c’est Corolle, lui c’est Yukikurai. En route. »

Nous nous mîmes en route, sachant tous les trois pertinemment que les failles dans le plan étaient nombreuses et de tailles.

Arrivé à proximité de la porte de sortie sans rencontrer de garde autre que ceux nous avions assommé à l’aller, je me laissai aller à dire : « Jusqu’ici tout va bien. »
La seconde d’après la sirène se mis à hurler. Le bruit de tous les projecteurs que l’on allumait en même temps fut comme un coup de tonnerre.

« Tu porte vraiment la poisse, toi ! »
« Oui bon ça va.
Attendez derrière-moi et tenez-vous prêt. »


Avec mon empathie, je sentais un groupe de soldat qui s’était masser derrière la grande porte métallique de la prison. Je dégainai mon sabre et frappai l’encadrement qui retenait la totalité de la porte. La grande porte, celle de cinq par trois qui devait faire plusieurs tonnes, pas la petite de service.

« Attention, on sort ! »

J’entendis des ricanements nerveux derrière la porte avant que je ne frappe la porte et qu’elle ne tombe sur le contingent grouper derrière. Dix centimètres d’épaisseur d’acier basculèrent. Nos opposants furent écrasés sous le poids de celle-ci. Nous voilà dehors. Il faisait clair comme en plein jour avec tous les spots qui balayait l’ile. On était dans la merde.


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"C'est en forgeant que l'on devient forgeron, c'est en voyageant que l'on se forge un nom"


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Quelque temps auparavant, un navire de la marine accosta en toute hâte. Deux ombres surgirent du pont avant même que le bâtiment ait fini sa manœuvre. Ils étaient nerveux et pressés, ça se sentait. Enfin, tout le monde n’était pas sensible aux signes extérieurs. Il faut dire que de garde, la nuit on peut comprendre que les sens soient émoussés.

« Halte-là ! Que venez-vous faire ici ? » demanda le soldat de faction au port.
« Il est sérieux celui-là ? »
« Calme-toi ! Il fait son boulot. Nous sommes du CP et nous venons pour les révolutionnaires ! »
« Mais vous avez déjà envoyé quelqu’un pour le traitre. Il est arrivé il y a trois jours. »
« On est tombé sur un con, ce n’est pas possible ! »
« Excusez mon collègue, il est un peu à cran. Pouvez-vous nous mener à votre supérieur ? »
« Mais, mais il dort à cette heure-ci. »
« Si c’est comme ça, j’y vais tout seul ! »
« Vous… vous n’avez pas le droit de passer ! Attendez ! »
« C’est bon, laisse-les passer Arthur. Je les attendais ! »
« Heu… à vos ordres, commandant ! »

Quelques instants plus tard dans les couloirs de la forteresse.
« Haaa ! Enfin un interlocuteur digne de ce nom ! »
« Calme Henry. Vous savez pourquoi nous sommes-là? Commandant? »
« Bien-sûr ! Je suis le commandant Blake, The Wall, White. »
« Où sont les révolutionnaires ? »
« L’un est en prison, l’autre est dans sa chambre à dormir tranquillement. »
« Mais pourquoi n’est-il pas aux arrêts ? »
« Il n’y a pas de raison à cela. Il croit encore que sa couverture tient. Puis où irait-il ? Il est coincé sur cet ile, de toute manière. »
« J’espère pour vous. Certains révolutionnaires sont de véritables anguilles qui vous filent entre les doigts. »
« Il croit que se faire passer pour un CP est une couverture digne de ce nom ? Je vais lui montrer, moi ! »
« Du calme Henry ! »
« C’est donc cela, qui le met tant à cran. Je comprends.
Allons, le cueillir dans son sommeil. Suivez-moi ! »

La suite, vous la connaissez plus ou moins. Ils arrivèrent et trouvèrent la chambre de Yukikurai vide. Après quelques cris et injures, la base fut mise en état d’alerte. Des troupes se rendirent un peu partout pour tenter de retrouver les fugitifs. Les escouades de soldats de gardes furent dispatchées aux divers points stratégiques dont les prisons.

***

Nous pûmes courir que dix mètres avant qu’une pluie de balles s’abattent sur nous. J’eus tout juste le temps d’attraper mes comparses par le col et de plonger à l’abris du coin d’un bâtiment.

« Pfffew… C’était chaud. »
« Comment as-tu réagi aussi vite ? »
« Je peux ressentir les choses autour de moi, principalement le danger. »
« C’est vraiment pratique. »

« Peut-être, mais on est toujours coincé ici par les tirs de fusil. Et vous pensez qu’ils oseraient utiliser les canons vers l’intérieur ? »
« Je n’en sais rien, mais je préfère ne pas avoir à le savoir. »
« Qu’est-ce qu’on fait ? »
« On passe par l’intérieur. Je connais un peu les bâtiments, mais John devrait être capable de guider au mieux. »
« A l’intérieur, on risque de se retrouver coincé comme des rats. »
« Vaut mieux ça que de se faire tirer comme des lapins. Yuki tu en pense quoi ? »
« Dans un couloir, ils perdent l’avantage du nombre. J’essaierai de nous faire éviter les souricières. »
« Ok, allons-y. Mais il faudrait rejoindre le bâtiment d’en face qui est à quatre mètres. Comment allons-nous traverser ? »
« Vous me faites confiance ? »

Et ils me firent confiance. Le plus important était Harmine, il profiterait donc de l’effet de surprise. Je le fis courir vers moi. Puis mettant mes mains en marche pied, je le propulsai, non vers la porte, mais vers la fenêtre du premier étage. Il partit comme une fusée et atterrit dans le couloir. Corolle sauta ensuite vers moi. Légère comme une plume, je la rattrapai à une main, tournai sur moi-même une fois et la propulsai presque trop vite pour être vue. Après quoi, je me servis de mon Yukishiki Wing pour prendre de la hauteur. Je tourbillonnai rapidement sur même et envoyai une salve de lame d’air sur ceux qui nous avaient tiré dessus précédemment. Uzu Hyo ! Ensuite, je pris appuis sur l’air et plongeai à mon tour par la fenêtre.


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Alors que j’atterrissais, je vis Corolle ranger un Den Den Mushi dans sa poche.

« Mais qu’est-ce que tu fais ? Ne perdons pas de temps ! »
Nous nous mîmes à trottiner dans les couloirs, toujours guider par John.
« Je viens de nous faire gagner un peu de tranquillité. »
« Comment-ça ? »
« Je t’ai dit que tu servais de leurre. Et bien grâce à toi, j’ai pu introduire une Miss Den Den dans la base. Puis avec tous les regards braqués sur toi, j’ai pu l’installer à proximité du récepteur principal qui sert de relais pour les visio Den Den. Elle ne s’active que quand je la contacte. Voilà qui est maintenant fait. Elle devrait perturber tous les gastéropodes à l’entour. Je ne connais pas exactement sa portée, mais avec un peu de chance, les appels seront brouillés également. »
« C’est une bonne chose ça. »

Les voilà aveuglés. Seuls ceux possédant le même genre de capacité de perception que moi pourront nous suivre facilement. Il fallait vraiment profiter du fait qu’ils ne sachent pas où nous étions. Jusqu’ici, nous ne dûmes pas éviter de troupes de soldats. Combien de temps faudrait-il pour que toutes la base soit réveillée et sur le pied de guerre ? Cinq minutes, dix minutes ? Il fallait vraiment qu’on se rapproche le plus possible du point d’extraction endéans dix minutes. Combien de temps depuis le début de l’alarme ? Je dirais trois minutes.

« Où sommes-nous par rapport aux remparts ? A la moitié ? »
« Oui environ. On tourne à droite ici et il faudra changer de bâtiment. »
« Non, des gens arrive de par là. Il faut aller à gauche ! »
« Mais il n’y a pas de sortir par-là ! »
« J’en découperai une ne t’inquiète pas ! »
« Ok alors suivez-moi ! » Répondit-il avec un grand sourire.

Du coup, nous quittâmes le couloir pour entrer dans une pièce longue qui ne disposait pas d’autre sortie. John m’indiqua où je devais percer les murs, puis le sol et nous débouchâmes directement dans le couloir menant à l’escalier du mur intérieur. Nous venions de prendre un sacré raccourci. Cependant, les choses allaient se corser. Je sentais les groupes de soldat qui se mettaient en place stratégiquement. J’avais raison, d’ici les cinq prochaines minutes, la base serait bouclée et on devrait oublier la discrétion.

***

Dans le même temps du côté du commandant The Wall et des agents du Cipher Pole, la tension monte toujours plus.

« Envoyez immédiatement un groupe dans la prison ! »
« Qu’est-ce que vous pensez que je viens de faire ! »
« Restons calme. Nous les trouverons. »
« Salle de commande, vous voyez les fugitifs ? »
« Heu… scrrrk…. Perdu visuelle… ssccrrrrk ! »
« Je vous entends mal ? »
« Com scccrrrk compliquée…. Scrrrccck. »

« Bon messieurs, il semblerait que quelque chose brouille les communications. »
« Ça en est trop ! J’y vais moi-même ! »
« Très bien Henry ! Commandant White, allons directement au centre de communication. Nous communiquerons à l’ancienne s’il le faut. Ordre en direct via coursier. »
« Vous avez raison ! Toi va réveiller le colonel ! »
« Mais, il dort… »
« Je sais, fait de ton mieux. »
« Toi, va à la prison. Prends une trompette. Trois coups si le révolutionnaire n’y est plus. Un seul, s’il est toujours. »

Alors que l’agent du CP9 fonçait la rage au ventre à la recherche de Yukikurai, son collègue, lui, gardait la tête froide et aidait le commandant à gérer la crise.


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Comme escompté, les choses se dégradèrent rapidement. Nous n’avions pas fini de monter l’escalier qu’un groupe s’engagea derrière nous et nous repéra. Les choses sérieuses allaient commencer.

« On n’est suivis. Qu’est-ce qu’on fait ? On passe à travers le mur ? »
« Non, les murs de l’enceinte sont trop épais pour que je les perce de manière efficace. On risque de perdre trop de temps. Il faut continuer tant qu’on n’est pas bloqué. »
« C’est dangereux, on va arriver dans un couloir. Ils vont avoir aucun mal à nous tirer dessus. Ce sera comme tirer sur un éléphant dans un corridor ! »
« Si c’est vrai pour eux, ça l’est d’autant plus pour moi. »

Je sentis que Corolle était sceptique, mais elle continua à courir. Comme, elle l’avait dit au sommet de l’escalier, nous débouchâmes dans un long couloir rectiligne.  Quelques instants plus tard, Les soldats débouchèrent derrière nous. Mon haki me prévint qu’ils allaient tirer, les ordres criés également. Il faut bien l’avouer.

« Continuez, je m’en occupe ! »

Je me retournai, saisis mon wakizashi par la floche et entrepris de le faire tournoyer rapidement. Lorsqu’ils firent feu, ma lame tournait suffisamment vite pour créer un bouclier qui couvrait presque tout le couloir. Les balles percutèrent ma lame et n’allèrent pas plus loin. Yuki Onna, forme défensive ! Quand la salve s’interrompit totalement, je ramenai mon bras rapidement en arrière, puis en avant. Se faisant, je créai une lame d’air conique, un mini tourbillon quasiment maintenant, que je projetai sur les marines. Yuki Onna taille 3 ! Mon attaque percuta de plein fouet l’escouade. Ils furent balayés, lacérés formant un meli mélo de jambes et de bras, nous donnant le temps de fuir.

« Vous voyez ce que je disais. Je ne peux pas les rater non plus. Les couloirs sont nos alliés. »
« Tu exagères un peu. Mais si tu continues comme ça, je reverrai peut-être mon jugement sur toi. »

Au cours des deux minutes suivantes, je dus recommencer l’opération à deux reprises. Une fois pour un groupe qui nous bouchait le chemin et une autre fois pour un groupe qui nous tendait une embuscade à un T. Soudain, un homme seul déboucha devant nous.

« Merde voilà les choses sérieuses ?!? »

***

Les trois coups de trompette se firent assez rapidement attendre, augmentant encore d’avantage la tension du Commande White.

« Bordel, ce n’est pas bon ! »
« Je ne vous le fait pas dire.
Que font vos collègues ? »
« Mes collègues ? C’est là que c’est problématique. Le timing ne pourrait pas être plus mauvais. L’un des commandants escorte le train charger du granite marin extrait. L’autre est en patrouille en mer. Le dernier est encore totalement bloqué sur son lit à l’infirmerie. Il y a eu une grosse attaque, il y a environ un mois. Elle a fait beaucoup de dégâts et de blessés. C’est suite à cette attaque qu’on a demandé les renforts qui nous ont apporté le révolutionnaire. »
« Et le colonel ? »
« Le problème du colonel Isaac Atéride, c’est qu’il prend tout sur ses épaules, puis il dort du sommeil du juste. Certes, il se remet de tout en une nuit, mais impossible de le réveiller. »
« Si je comprends bien, vous êtes le seul gradé disponible ? »
« Oui ! »
« Allez faire votre travail ! Je m’occupe de résoudre les problèmes de communication. »

Bien que la surveillance soit toujours bloquée, l’évolution de la position des révolutionnaires était maintenant assez facile à suivre. En effet, il suffisait de se repérer au bruit des coups de feu qui retentissaient de temps à autre. Les trompettes se joignirent au fond sonore de la nuit. Elles signifiaient feu à volonté avec les canons et ce même vers l’intérieur de la base.


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L’homme avait l’air surpris de nous voir. C’était ma chance il fallait que je profite de l’ouverture pour en finir rapidement. Je me propulsai vers lui, la main sur le pommeau de mon sabre. Je m’apprêtais à dégainer mon arme alors que j’arrivais à sa hauteur. Quand Corolle hurla.

« Non, Yuki ! Arrête ! Attends ! »

Elle cria juste à temps, je me retrouvai dans le dos du marine, sans avoir dégainé. A une demi-seconde près, je n’aurais pas pu arrêter mon Ryoko Kage. Je m’apprêtais à rouspéter violemment, mais la scène que je vis ne m’en laissa pas l’occasion. L’homme ne semblait même pas avoir réalisé ce qu’il venait de se passer. Il n’avait d’yeux que pour Corolle. Il avança vers elle légèrement tremblant.

« Corolle. Ma Corolle, je te retrouve enfin ! Je t’ai cherché partout. C’est dangereux ! La base est en état d’alerte. Des révolutionnaires courraient dans la base. »

Je n’en croyais pas mes oreilles. Il devait être complètement con ou complètement aveugle pour ne pas comprendre la situation. John avait encore ses vêtements de bagnard et moi, je ressemblais si peu à un agent gouvernemental pour le moment.

« Bob, je suis là ! Calme-toi. Tu me fais confiance ? Regarde autour de toi et respire profondément tout en m’écoutant. »
« Bien-sûr mon amour ! »

Ha, oui l’amour. Bien sûr, l’amour rend aveugle, c’est bien ce qu’on dit. Je crois que j’avais devant moi l’incarnation de cette expression. C’était presque intimidant, tant ça semblait irréelle à cet instant.

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(Bob et Corolle)

« Ecoute ! On est dans la merde avec mes camarades. Il y a bien des révolutionnaires dans la base… c’est nous ! Tu me fais confiance ? »

C’est fou, il sembla se rendre compte de notre présence que quand elle nous mentionna. Je n’avais jamais vu un homme autant dans son monde. Enfin, pas d’homme sobre en tout cas.

« Oui… bien-sûr ! J’ai toujours eu confiance en toi ! »
« Tu nous aideras à fuir ? »
« Tout à fait, je ferais n’importe quoi pour toi ! »
« Même t’opposer à la marine ? A nos collègues ? Tu obéiras à mes ordres quels qu’ils soient ? »
« Je ferai tout pour toi, ma princesse. »
« Très bien alors… »
« Alors courrez ! Les ennuis arrivent ! Je le retiens ! »

A peine, le nouveau trio formés de Bob, Corolle et John, se fut-il mis en route qu’une ombre surgit du fond du couloir. Elle progressait par bond ultra rapide. J’vais du mal à le suivre des yeux. C’était même sans doute impossible et seul mon haki me permettait de le percevoir. En deux respirations, à peine, il fut sur moi. Je parai son attaque avec mon bras et son doigt s’enfonça dans ma peau. Bordel, je reconnus le Shigan instantanément. Je l’avais déjà expérimenté, en plus d’avoir eu droit à des briefing sur les agents gouvernementaux à de multiples reprises. Neuf minutes et les ennuis étaient là. Ils avaient une minute d’avance sur le programme. Et mine de rien, Bob nous avait fait perdre plus de temps que les autres marines.


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Il était rapide et ses attaques étaient bizarre. J’avais beau connaitre la théorie concernant leurs capacités, chaque agent les assemblait selon son bon vouloir, ses affinités. Rien que sa vitesse en faisait un opposant chiant. Cependant, pour une fois, je n’avais pas trop de mal. Je devais être plus fort que lui et mon empathie devait bien aider. Pas sûr que je la maitrisais déjà aussi bien la dernière fois que j’avais croisé la route d’un agent. Bien que j’arrivais à éviter ou à parer sans trop de difficultés ses attaques, je n’arrivais pas à faire porter les miennes. Il avait l’art plier son corps comme du papier pour s’extraire de mes assauts. Le premier échange fut rapide, les coups plurent. Puis nous brisâmes le contact. Maintenant que je voyais clairement son visage, il avait l’air en colère. Furieux même.

« Ha, je t’ai enfin rattrapé ! Tu vas me le payer ! »
« Quoi donc ? »
« Avoir osé te faire passer pour l’un de nous, l’élite formé et choisi par le gouvernement en personne ! »

Je comprenais mieux, sa colère. Enfin, non pas vraiment, c’était vraiment futile comme raison. Puis de tout façon, moi, il fallait que je rattrape mes collègues. Je n’avais vraisemblablement pas le temps de le vaincre. Il fallait juste que je l’empêche de bouger une minute ou deux. Vu que je n’arrivais pas à la toucher, il allait falloir prendre des risques. J’étais malgré tout confiant, car avec l’avantage que lui conférait ses techniques, je devais être plus puissant en force brute.

Je relançai le combat et lorsque son Shigan suivant arriva, j’étais près. Je bloquai avec mon avant-bras droit. Venant percuter rapidement son doigt, je lui fis perdre de la vitesse et cela diminua les dégâts que je ris. Hasshield ! A l’instant où son doigt s’enfonça dans ma peau, je refermai ma main gauche autour de son poignet. Palms Lock ! Maintenant que je le tenais, ça allait barder.

Je commençai par dégager son doigt en lui balançant un puissant coup de boule dans le nez. Difficile pour lui d’esquiver alors que je le retenais. Le ramenant à moi d’une violente traction, je lui balançai un Hasshoken dans la poitrine. Il parvint à esquiver en se pliant à nouveau dans un angle impossible. Mais l’ayant presque anticipé, je lui envoyai un vilain coup de genoux dans les parties quasiment simultanément. Parfois les attaques simples étaient les plus efficace.

J’avais pris l’avantage, il ne fallait pas que je le perde. Il tenta de s’extraire à coup de Soru, mais ma poigne était solide et je ne le laissai pas partir. S’en suivit un échange de coup à bout portant. Cinq des miens touchèrent pour dix des siens, mais le poids derrière mes coups était bien plus grand.

Je pivotai sur moi-même le projetai de toute mes forces dans le mur du couloir. Il passa au travers du mur. A peine l’avais-je lâché que j’envoyai plein de lame d’air sur le sol et le plafond. Le sol s’effondra sous lui et le plafond sur lui. J’espérais que les gravats le ralentiraient un petit moment. Il m’avait semblé qu’au moment où son dos avait percuté le mur, il s’était brièvement évanoui. Mais mieux valait être prudent.

Je me hâtai de rejoindre les autres. J’avais pris de multiples coups et du sang coulait de multiples perforations. A croire que je venais de combattre une perforatrice vivante.


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Alors que je remontais le couloir, j’entendis plusieurs explosions proches suivies par le tremblement du rempart. Au détour de l’angle du couloir suivant, je les vis qui ressortaient d’un nuage de fumée noire.

« Bordel qu’est-ce qu’il se passe ? »
« Les canons sont prêt et ils canardent même vers l’intérieur. On est mal ! »
« Ils ont tiré trop tôt ? Comment avez-vous esquivé les tirs ? »
« Heureusement Bob a reconnu le signal joué à la trompette disant feu à volonté. »
« Oui ! »
« Ça nous a donné la seconde d’avance salutaire. »

« Bon, on n’a quand même pas le choix, il faut continuer quand même ! On savait que les canons nous poseraient un problème. »
« Tu as un plan Yuki ? »
« Non, juste courir le plus vie possible. Détruire quelques canons pourrait nous donner un peu de répit. »
« Les canons d’ici sont vraiment très résistant. Il va être compliqué de les détruire de l’extérieur. Il faudrait le faire de l’intérieur. »
« On n’a pas le temps de faire ça ! Je dois pouvoir le faire de l’extérieur. »
« Malheureusement, Bob a raison. De l’extérieur, ils résistent à des assauts répétés depuis des lustres. C’est vraiment du costaud. »
« Alors, il faudra juste défendre chèrement notre peau ! »
« Je peux en saboter s’il faut ? »
« Mais si tu fais ça Bob, tu resteras coincé ici ! »
« Je ferai n’importe quoi pour toi ma princesse ! »

Voyant que Corolle hésitait, je tranchai.
« Très bien essaie de faire autant de dégâts de possible. »
« Et essaie de ne pas mourir ! »
« Très bien comptez sur moi ! ».

Bob parti en courant dans la direction opposée à la nôtre. Je sentis bien que Corolle était affectée par le sacrifice de Bob. Cependant, je n’avais pas le temps de lui demander ce qu’elle ressentait, car d’autres troupes approchaient. Il fallait qu’on reprenne notre marche en avant pour éviter de se retrouver totalement coincé.

Arrivant devant ce qui aurait dû être l’escalier donnant sur le sommet du rempart, il n’y avait plus qu’un cratère fumant. Je donnai mes instructions pour la suite, car si le danger avait déjà été présent avant, là, on était monté d’un cran.

« Bon Corolle, John vous rester juste derrière moi au début pour la première salve. Puis quand je vous dirai de courir vous obéirez. Compris ? »
« Oui ! »
« Pas de soucis ! »
« Vous arriverez à sauter hors du cratère ? »
« On est des agents de terrain autant que toi, ne nous prend pas de trop haut. »
« Parfait. A trois, on bondit hors du cratère. Un … Deux… Trois ! »

Mon wakizashi à la main je bondis hors du cratère. Concentré sur mon haki, je sentis mes alliés me suivre comme mon ombre. D’après l’angle du cratère, j’avais supposé que le canon serait face à nous. J’avais eu raison. A peine avais-je surgi qu’il fit feu. Nous étions quasiment à bout portant. Giant Baboon slash ! Abattant mon sabre verticalement, je tranchai le boulet en deux. L’explosion se produisit derrière ceux que je devais protéger. L'action aurait été cool, si nous n’étions pas aussi loin d’être sauvé.

« Ike ! »

Ils partirent comme des fusées vers le bord du rempart. Bien qu’il fasse nuit, on voyait comme en plein jour avec les projecteurs braqués sur nous. La discrétion n’était plus de mise, maintenant seule la vitesse compterait.


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Tout en commençant à les suivre, je balançai mes plus puissantes lames d’air sur le canon qui venait de faire feu. Sous mes yeux ébahis, elles ne laissèrent que des égratignures superficielles mordant à peine dans l’alliage.

Bordel, ils avaient raison. C’était vraiment du costaud. Bon comme je venais de le dire, il ne nous restait plus qu’à vendre chèrement notre peau.

Je me mis à suivre les autres et je plongeai à leur suite dans le vide. Il n’y avait pas de chemin plus rapide pour descendre. Soudain, alors que nous chutions, j’entendis un bruit sinistre. A cette distance, on entendait parfaitement le bruit des tourelles qui s’ajustaient pour nous mettre en joue. Quatre canons firent feu en même temps, créant un bruit assourdissant. Je lançai une première lame d'air pour trancher un boulet qui venait à peine d’être tiré. Puis une deuxième finissant d’intercepter les projectiles venant de droite.

Impossible de chopper les deux derniers en une fois et ils commençaient à être de plus en plus proche. Ma troisième lame d'air fit son sort au troisième boulet. Mais, malheureusement Corrole et John était entre moi et le dernier projectile. Je ne pouvais pas balancer d’attaque à distance au risque de toucher mes camarades. Prenant appuis sur l’air, je me propulsai le plus vite que je pus. Yukishiki Wing ! Égaler la vitesse d’un boulet était-ce seulement faisable ? Je passai en trompe entre eux et tranchai en deux le boulet a à peine un mètre d’eux. Survivre à cette pluie continue serait plus compliqué que prévu.

***

De son côté, l’agent du Cypher Pole était arrivé au centre de surveillance. Tout le monde était tendu et courrait partout. Il entreprit de remettre de l’ordre et du calme. Puis sous son commandement, ils commencèrent à fouiller les environs pour trouver la source du problème. Connaissant les Den den de communication et les différents moyens de les pirater ou les brouiller, il transmit ses connaissances. Le brouilleur ne devait pas être très loin et devait faire une dizaine de centimètres. Avec tout ces informations, ils trouvèrent rapidement la miss Den Den et la désactivèrent.

« Moshi moshi Blake ? »
« Oui. Problème réglé ? »
« Tout à fait, nous avons trouvé la Miss Den Den qui faisait interférence. Les fuyards viennent de sauter du premier rempart dans la zone nord. Tu en es où ? »
« Je viens de finir de donner mes ordres. Là je suis équipé, je pars me mettre en position pour les intercepter. De ton côté, renvois quelqu’un voir si on sait réveiller le Colonel. »
« Ok, je te tiens au courant. »

***

Sous la pile de gravats Henry commençait à remuer pour s’extraire. La poursuite n’allait pas tarder à reprendre.


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La première salve passée, nous avons pu atterrir au sol. Nous étions maintenant dans l’espèce de no man’s land entre les deux murs. Plusieurs centaines de mètres d’herbes avec quelques rares arbres. La distance semblait à la fois terriblement longue à parcourir, mais en même temps les deux murs nous écrasaient de toute leur hauteur. C’était un contraste assez difficile à appréhender. Être écrasé par la distance et la hauteur à la fois, c’était une chose que l’on ressentait devant des montagnes, pas devant des murs.

Mes réflexions furent bien vite balayées, car plus on s’éloignait du mur intérieur, plus le nombre de canons qui savait nous mettre en joue augmentait. Sans compter sur ceux du rempart extérieur qui venaient de finir de pivoter vers l’intérieur des terres. Nous allions vivre l’incarnation de l’expression être pris entre deux feux.

Passé le moment fugace, entre l’atterrissage et la reprise des tirs où je pus me faire ces réflexions, tout mon corps et tout mon cerveau fut dédicacé à la survie. Les obus arrivaient de toutes part, ne laissant plus le loisir de philosopher sur ce que l’on percevait. Le plus compliqué était de savoir quels boulets esquiver, quels boulets parer, ou encore lesquels fallait-il simplement ignorer. Le bruit des tirs et les flashs lumineux des explosions saturaient totalement nos sens. C’était de la folie, bien trop d’informations nous parvenaient. La seule chose positive avec l’augmentation du nombre de projectiles, c’était qu’on pouvait en bloquer beaucoup plus avec une seule lame d’air.

Corolle et John s’en sortait drôlement bien. Ils continuaient à courir le plus droit possible en ayant foi en moi pour nous protéger. Je balançais lame d’air sur lame d’air. Je commençais à percevoir de mieux en mieux les réels dangers, ce qui me faisait économiser une attaque de temps à autre.

Si Corolle ne possédait pas le mantra, je crois que cette situation de vie ou de mort était sur le point de l’éveiller en elle. En effet, de plus en plus souvent, elle infléchissait notre course vers une zone moins dangereuse. Soit elle sentait le danger, soit elle savait que modifier le rythme de notre course était important pour notre survie.

Soudain, il me sembla que moins de canon nous tiraient dans le dos. Du coin de l’œil, je vis l’un d’eux faire feu sur son voisin le plus proche. Mais comment ? Le phénomène se répéta, nous donnant un semblant de répit. La menace venant maintenant principalement de l’avant.

« Qu’est-ce qu’il se passe ? »
« Bob a réussi ! Il… nous offre une ouverture ! Sob ! »
« C’est génial ! »
« Oui c’est vraiment génial ! Sob ! » grommela-t-elle pleine de dédain. C’est alors que je remarquai que des larmes coulaient le long de ses joues.
« Je suis désolé. Je ne le connaissais pas autant que toi, mais ne laissons pas son acte de bravoure être vain. »
« Qui aurait cru qu’il se sacrifierait pour la révolution ? »
« Tu l’aimais beaucoup ? »
« Pour être franche, avant aujourd’hui, je ne m’étais jamais rendue compte que je prenais sa présence à mes côtés comme acquise. Au début, je le détestais. Il me collait partout, voulant toujours m’aider. Ça a rendu ma mission de taupe extrême un nombre de fois incalculable. Il a fallu qu’il se fasse muter avec moi, ici. Il aura fallu attendre qu’il se sacrifie pour moi, pour que je me rende compte que je l’appréciais vraiment. »
« Il s’en sortira peut-être vivant. Garde espoir de le revoir un jour. »
« Quel utopiste tu fais ! Je n’imagine même pas l’état dans lequel il est maintenant qu’il a pris le contrôle d’un canon. Pas sûr qu’il se laisse prendre vivant, si ça risque de nous empêcher de fuir ! »

Je ne savais que répondre à ça. Alors, je ne répondis rien et me contentai de trancher la nouvelle salve.


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"C'est en forgeant que l'on devient forgeron, c'est en voyageant que l'on se forge un nom"


Dernière édition par Yukikurai le Jeu 10 Nov 2022 - 19:39, édité 1 fois
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Arrivant de plus en plus prêt du mur extérieur, les canons situés sur celui-ci ne parvenaient plus à nous viser. Cela nous permis de souffler, mais également de voir les escadrons qui se massaient au pied du rempart. Trois groupes en ordre de bataille, avec leur supérieur se tenant fièrement devant eux. Bref, un magnifique peloton d’exécution.

« Mettez-vous derrière moi. Ça va chauffer ! »
« Je peux m’en charger aussi tu sais. »
« Moi, pas par contre. »
« Du coup, tu protèges John de tous ce que je pourrais laisser passer. »

La première salve croisa ma lame d’air. Si mon attaque dévia les balles, elle fut parée par un gradé et ne fit pas de dégâts dans leurs rangs. Pas de blessé ni d’un côté, ni de l’autre, c’était problématique pour moi. En effet, plus on se rapprochait d’eux moins j’aurais facile à contrer leurs attaques, car elles allaient finir par nous encercler. D’ailleurs ça n’allait pas tarder à arriver à mon avis, car les canons se turent, nous laissant dans un silence surnaturel. Le bruit des fusils semblait bien lointain en comparaison.

Salve après salve nous approchions. Corolle devait à présent parer de nombreuses balles avec son sabre. A nous deux nous arrivions à protéger notre précieuse taupe. Cependant, je commençais à avoir des estafilades causées par des balles passées un peu trop prêt. Maintenant à une cinquantaine de mètres d’eux, il fallait réduire leur nombre.

« Je compte sur toi. Je vais tailler dans la masse. »

Aussi tôt d’un Yukishiki Wing, je m’élevai à trois, quatre mètres de hauteur, puis je tourbillonnai sur moi-même pour balancer une salve peu précise mais dense de lames d’air. Uzu Hyo ! Les gradés tentèrent à nouveau de parer mon attaque, mais à cette distance, mes lames d’air étaient beaucoup plus puissantes que les leurs. Puis je venais d’en balancer une douzaine, bien trop pour eux trois. Mon attaque frappa les différentes unités, creusant de gros trous dans leur rang. J’espérais avoir eu la moitié de leur troupe.

Je venais à peine de toucher le sol quand les trois gradés me foncèrent dessus, sabre au clair. Je ne pouvais pas me permettre d’affronter les trois à la fois. Je bondis vers celui de gauche et balançai un Hasshoquake. L’onde de choc se propagea dans le sol en créant une fissure sous ses pieds. Il trébucha, ce qui le ralentit, en plus de lui faire quelques dégâts.

Je me précipitai ensuite vers celui du milieu qui était le plus proche. Me déportant sur la droite pour esquiver son attaque d’estoc, je feintai d’un large coup de taille horizontal. J’ouvris ma main droite, lâchai mon sabre, pour le reprendre avec ma main gauche. Switch ! Ude Surudoi ! D’un coup d’estoc qu’il ne vit pas venir, je le transperçai. Un de moins, pour le simple prix d’une estafilade sur mon épaule gauche.

Juste dans les temps. Le dernier arrivait m’attaquant lâchement dans le dos. Pas de chance pour lui, il fut plus surpris de mon contre, que moi de son attaque. L’ayant senti arriver grâce au mantra, je pivotai sur mon pied gauche et lui encastrai le droit dans la mâchoire. Sous le choc, il lâcha son arme et partit s’écraser au pied de la muraille.

Celui que j’avais fait trébucher, sembla hésiter. Cela me permis de lancer une lame d’air sur ses troupes et ainsi soulager les autres. Etant déjà déstabilisé, il se fit trancher par mon Giant Baboon Slash ! presque sans réagir écrasé par mon aura de Mandrill.
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Sans les gradés, Corolle et John avait commencé à tailler leur chemin dans les soldats. Je les rejoignis et ensemble nous finîmes par voir le pied du mur. Les petits dégâts s’accumulaient, mais nous étions toujours plus proche de nous échapper.


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Dernière édition par Yukikurai le Jeu 10 Nov 2022 - 19:46, édité 1 fois
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« Mushi mushi ! Alors le colonel est réveillé ? »
« Euh, non monsieur ! La porte est ouverte et je vois trois soldats couchés au sol endormis par le haki du colonel. Je n’ose pas m’approcher plus. »
« Mais, bordel, c’est quoi pour un commandant ça ? »
« C’est le commandant Isaac Atéride, dit le sommeil du juste, capable de combattre cinq jours d’affilées sans dormir. Il a repoussé plus d’attaque sur G11 que vous ne pouvez l’imaginer. Le timing est juste des plus mauvais. Il s’est plié en quatre en attendant les renforts. Puis il a intégré tout le monde et maintenant que la pression est retombée, il dort. »
« Très fâcheux, mais nous ferons avec. »

***

Une fois place nette faite, John et Corolle s’accrochèrent à moi. Je fléchis mes jambes et bondis comme une fusée vers le sommet du mur. Enfin, ça c’était dans mes rêves. Lesté de deux personnes, mon Yukishiki Wing ! avait du mal à nous faire monter. Heureusement, j’arrivais maintenant à m’appuyer sur l’air aussi bien avec mes mains que mes pieds. Du coup, je gravis la distance restante après mon premier bond, comme un petit lapin. Deux pieds, deux mains, un petit bond à la fois. Pas très classe, mais efficace. J’arrivai fortement essouffler sur le sommet du rempart, après mon plus mauvais atterrissage depuis un siècle.

Mes deux passagers se relevèrent avant moi et observèrent ému la mer sombre synonyme de liberté par cette nuit agitée. Je restai quelques secondes allongés sur le dos. Cet instant de répit aussi cours fut-il, me sembla beaucoup trop long vu le danger qu’on encourait. Il me fit cependant le plus grand bien.

« Quelle distance nous sépare de la mer ? »
« Je dirais environ cinq cent mètres. Nous touchons au but. »
« Ne nous relâchons pas. Où est notre moyen de s’enfuir ? »
« Je le contact. »
« Dépêches-toi, car je sens des navires qui arrivent par l’Ouest.
Sautez comme la première fois. Je m’occupe des deux canons les plus proches et je saute. »

« Ça roule ! »
 
« Mushi mushi ! Divergence faites surface dans cinq minutes à la coordonnée prévue. »
« Roger ! »

Pendant qu’ils sautaient dans le vide, je courus vers la première tourelle que je vis. Profitant de ma vitesse, je tranchai de toutes mes forces la base du canon. A cette distance, je parvins à le détruire. Je piquai donc un sprint vers l’autre canon le plus proche et le tranchai net. Une bonne chose de faites.

Toujours sous les feux des projecteurs, j’atterris dans l’herbe et j’avisai les autres plusieurs mètres devant moi, qui courraient en direction d’un brise lame se jetant dans la mer. Soudain l’orage reprit. Je pensais nous avoir mis à l’abri en détruisant les canons les plus proches, mais de plus lointain nous avait en vue également.

Il me fallut le temps de rattraper les autres pour me rendre compte que ces tirs provenaient de la mer et de la flotte qui approchait. Nous étions loin d’être sorti d’affaire, d’autant plus que plongeant du rempart revint le CP enragé.

« Bordel ! Continuez ! Je m’occupe de lui pour de bon. »

Avec son Soru, il fut sur moi en un instant. Je ne voulais pas refaire le même combat que précédemment. J’avais dû ruser et prendre pas mal de dégâts pour finalement l’immobiliser si peu de temps. Je me rendis heureusement rapidement comptes que le combat ne serait pas identique. En effet, nous combattions à présent sous un arrosage constant de boulets de canons. Et à ce petit jeu-là, j’étais bien meilleur que lui pour lire leur trajectoire.

Soudain, tout s’aligna, ma position, celle de mon adversaire, la trajectoire d’un projectile et je tentai un mouvement insensé. J’utilisai d’abord Minus One pour refroidir mes mains. Ensuite, je frappai l’air devant moi pour le durcir et ralentir le boulet. Yukishiki Wall ! J’enchaînai avec un Hasshield pour lui faire encore perdre un peu de vitesse, mais surtout pour mettre mon bras à sa vitesse. Grâce à Palms locks, je me saisis du boulet et d’une rotation rapide et subtile, Kitai je renvoyai un boulet dans le ventre de mon adversaire qui a vitesse réelle ne compris rien du tout. Je venais de dévier un gros calibre sans me blesser, ni lui faire perdre trop de vitesse. Un exploit? L’agent gouvernemental partit se fracasser dans le mur où il perdit connaissance. Il pouvait bien, je venais d’utiliser plus de technique en une fraction de seconde que ce que j’aurais imaginé possible.


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Dernière édition par Yukikurai le Jeu 10 Nov 2022 - 19:56, édité 1 fois
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Lorsque je me retournai pour reprendre ma course vers la liberté et le bout du brise lame, je vis une énorme explosion s’y produire. Là où une seconde plus tôt, je voyais mes camarades, je ne voyais plus que de la fumée. J’avais la fâcheuse impression que l’impact c’était produit exactement là où ils se trouvaient. Mon estomac chuta dans mes talons. Ça ne pouvait pas être possible. Ça ne pouvait se terminer si bêtement, si près du but. Je courus, au bord du désespoir droit dans ce qu’il restait du panache de fumée. Là, mon cœur se serra encore plus fort, ne les voyant plus nulle part sur le brise-lame. Je me sentis, vide, si vide que je m’arrêtai ne sachant que faire. Alors que courir et se battre pour notre survie m’avait semblé si instinctif jusqu’à présent.

Je me rendis compte que j’étais à genoux sanglotant comme un enfant quand j’entendis du bruit à ma gauche. Là, à mon plus grand soulagement, je vis un John trempé apparaitre devant moi. Il fut suivi par Corolle. J’étais tellement content et soulagé que je ne réagis même pas à sa pique.

« Que fais-tu par terre à pleurer ? Le bébé veut sa maman ? On n’est pas encore tiré d’affaire, ramène tes fesses. »

Je les serrai fortement dans mes bras passant outre leurs interrogations. Puis nous marchâmes vers le point d’extraction en espérant que notre moyen de transport n’allait pas tarder, car la marine, elle, n’allait pas tarder et ce aussi bien sur terre qu’en mer.

***

Après l’appel reçu, le Divergence se mit en branle-bas de combat. Ça faisait un jour qu’il attendait bien loin au large de l’ile. Ils s’étaient mis en mouvement sous l’eau au premier appel de Corolle, peu avant qu’elle ne réveille Yuki. Ils avancèrent plein pot vers le point de rendez-vous. Allaient-ils être à l’heure au rendez-vous ? Allaient-ils trouver le bon endroit du premier coup ?

Peu avant d’arriver, ces considérations furent reléguées aux seconds plans. En effet, ils venaient de passer sous une flottille de cinq navires se dirigeant dans la même direction qu’eux. Heureusement le vent ne semblait pas leur être favorable, car ils les dépassèrent sans soucis.

Peu après la localisation ne fut plus un problème. La nuit s’éclaira des flashs typiques des canons. Leur destination? La cible des canons de la marine. Puis en remontant un peu plus à la surface, ils purent voir le morceau d’ile qui baignait dans la lumière artificielle. S’ils tiraient c’étaient qu’ils étaient au bon endroit et que ceux qu’ils devaient extraire étaient encore en vie. Tout du moins n’étaient-ils pas encore mort.

Ils ne pouvaient pas faire surface avec cinq navires dans leur dos. Ils devaient faire quelque chose. Ils chargèrent deux harpons spéciaux pour effectuer un tir arrière. La flottille était disposée en un, trois, un, bien rangé comme seul la marine savait le faire. Ils visèrent le navire du milieu et firent feu. Les deux projectiles touchèrent la proue bâbord du navire. Ils n’y firent cependant pas de dégâts. Le tir avait été assez lointain. Mais cas cela ne tienne, l’extanplouf fit son œuvre. La substance au contact de l’eau gonfla formant une protubérance sur la coque. Celle-ci fit dévier le navire qui vint toucher son voisin le plus proche, créant un méli-mélo de bois, de cordages et de cris. Peu de dégâts, mais cela retarda quatre des cinq navires.

Comme tirer un harpon faisait remonter le Divergence, autant tirer des harpons sur le dernier navire dans la course pour faire surface. Ce fut ce qu’ils firent et un de leur projectile créa une voie d’eau suffisamment problématique pour avoir un peu de répit. Il avait maintenant fait surface.

***

Le temps me sembla long, très long. Nous ne tardâmes pas à atteindre l’extrémité de notre promontoire. Cependant, je ne voyais rien arriver. Enfin, si je voyais la flotte de la marine qui continuait de nous tirer dessus. Après avoir repoussé une énième volée de boulet, nous nous cachâmes dans l’eau pour nous protéger derrière la construction. Sans doute parce qu’ils ne nous voyaient plus, ils cessèrent de tirer. Nous patientâmes dans l’eau froide de la nuit, collé à la pierre rêche bardées de mollusques aux coquilles tranchantes.

Il y avait tellement longtemps que j’utilisais mon Haki pour nous faire survivre que je n’analysais plus vraiment ce que je percevais, mais le calme et l’ennui me permis de m’y remettre. Je perçu alors l’agitation et l’incrédulité sur plusieurs croiseurs. A en croire leurs émotions, c’était comme s’ils venaient de se faire attaquer.

Distinguant, un petit groupe, que je n’avais pas repérer avant, assez proche de nous, je passai ma tête au-dessus de notre barricade de fortune. Quel ne fut pas ma surprise de découvrir un sous-marin qui faisait route vers nous.

Quand il fut plus proche, je reconnus mon submersible, le Divergence. Je fis monter les autres sur le brise-lame excité et soulagé. Les derniers mètres qui nous séparaient d’eux semblèrent interminable. Mais en fait, pourquoi attendre ? Il fallait profiter de l’accalmie pour mettre les voiles.

« Je vais vous lancer sur le pont on gagnera du temps. Quelqu’un vous rattrapera. Sans doute Bouly. Vous êtes … »
« Attention ! »

Corolle bouscula John, puis un bruit d’impact retentit. Quelque chose d’humide m’éclaboussa la figure. Puis l’instant d’après, elle fut au sol. Alors que je me penchais vers elle, ses lèvres remuèrent mais aucun son ne sortit. Juste un gargouillis de sang. Son regard me délivra le message. Fuyez ! John trébucha et tomba. Timing parfait, car une balle passa là où il aurait dû être sa tête.

Le regard sévère de Corolle se voila, me forçant à réagir. Je me redressai et saisis John comme un vulgaire sac de patate. Mût par la colère, la rage, je bondis et pris appuis dans l’air comme si je n’étais pas chargé. Même la balle qui me traversa l’abdomen, me fit à peine dévier de ma trajectoire.

Mes pieds touchant le pont, j’hurlai.
« On dégage ! Plein pot ! Personne ne reste sur le pont ! Bouly fait vite rentrer John ! C’est un putain de sniper ! »

Juste avant que l’homme détenant le secret du granite marin n’eut passé la porte son corps eut un spasme dû à un impact. Bouly le tira à l’intérieur et je plongeai à leur suite fermant la porte étanche. Je dus également fermer la porte de mon esprit, car je ne me souvins pas de la suite. Mon corps relâcha trop d’émotion, de stress, de fatigue. Je restai prostré là.

***

De son côté Blake était mitigé. Il n’avait touché que trois fois sur quatre et le nombre de mort confirmée n’était que de une. Celui qu’il devait à tout pris abattre, ne devrait pas survire. Le dernier vivrait. Ça ferait tache sur son tableau de chasse, mais c’était le mieux qu’il puisse faire en arrivant si tard dans la partie.


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Dernière édition par Yukikurai le Jeu 10 Nov 2022 - 20:09, édité 1 fois
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Les révolutionnaires n’étaient pas encore sortis d’affaire pour autant. Bien qu’ils soient en sécurité sur le Divergence, le sous-marin, lui, était encore loin d’être en sécurité. Dès que le commandant au sniper arrêta de tirer, les canons du mur prirent le relais. Ils devaient mettre les voiles le plus vite possible. Et pour avoir un maximum de vitesse, Bouly devait ressortir sur le pont pour déployer la voile qui leur permettait de naviguer sans utiliser d’énergie.

« Viktor, j’ai un problème! »
« Quoi? »
« Yuki bloque l’accès à la porte et il ne réagit pas. Il ne fait que grommeler : Trop dangereux ! »
« Tant pis, n’insiste pas. Occupe-toi plutôt de lui. L’anémomètre indique qu’il n’y a pratiquement pas de vent de toute façon. »

Le vent était, en effet, fortement tombé durant la nuit. C’était bien, car les navires de la marine auraient du mal à les rattraper, mais par contre ils allaient rester plus longtemps à portée de canon. Ils auraient pu plonger pour jouir de la protection de la mer, mais ils devaient refaire le plein d’air, s’ils voulaient pouvoir plonger suffisamment longtemps pour semer les éventuels poursuivant. De plus, la résistance de l’air était plus faible que celle de l’eau, ils iraient plus vite en surface, même si c’était plus dangereux.

Le submersible se faisait chahuter par les tirs toujours plus proches. Par chance ou bien par compétence, ils ne subirent pas de gros dégâts. Rien qui les empêcheraient de plonger. Viktor coordonnait la fuite ordonnant d’activer les propulseurs d’eau. L’eau des ballasts mise sous pression pouvait être évacuée aussi bien à la proue qu’à la poupe ou encore tribord et bâbord, c’était d’ailleurs comme cela qu’ils propulsaient leurs harpons. Ils utilisèrent tantôt ceux de l’arrière, tantôt les latéraux, cela donnait une trajectoire erratique avec des bonds en avant, à bâbord ou tribord.

En plus de cela, le Divergence semblait surfer sur les vagues provoquées par les boulets heurtant la mer, narguant G11 dans sa fuite. En ce jour, il sembla que l’âme du Divergence, lui-même, les guida loin de la mort.


Ça faisait un moment que les canons de G11 n’auraient plus dû les inquiéter, mais des impacts continuait à se faire ressentir. En regardant derrière eux, ils se rendirent compte qu’un des croiseurs qu’ils avaient dépassés plus tôt était équipé de roue à aube et semblait pouvoir les suivre, voir même les rattraper sans soucis.

« Les gars, on a un problème. L’un des croiseurs est équipé de roue à aube. On risque de se retrouver en panne sèche bien avant eux. »
« Qu’est-ce qu’on fait, du coup ? »
« On plonge ! La réserve d’air est plus que suffisante. Vérifier les verrouillages de tous les sas ! »
« Sas verrouillés et étanche ! »
« Remplissez les ballasts avant, on plonge ! »
« Je vais mettre Bok sur le tapis roulant pour avoir un boost d’énergie ! »
« Bonne idée. »

Alors que Bouly allait placer Bok, le bouquetin mascotte de l’équipage sur le tapis roulant relié à la machinerie de Viktor, le sous-marin plongeait. La course de la mascotte apporta un surplus d’énergie permettant un gain de vitesse. Disparaissant sous l’eau, ils n’avaient plus qu’à semer leur poursuivant.

Le temps passa, mais ils n’arrivaient pas à gagner la sécurité des eaux profondes. A croire que le croiseur sous les ordres d’un des commandant de G11 attendait ça depuis le début. Ils devaient être nombreux à disposer du Haki de l’observation, car bien que n’ayant plus la cible en visuelle, les tirs étaient toujours proches et le navire les talonnait. Il fallait rajouter à cela qu’ils disposaient d’un arsenal anti-submersible, des canons tailler pour tirer dans l’eau, des projectiles qui explose sous l’eau et j’en passe. Plutôt que de se retrouver en sécurité sous l’eau, ils se retrouvèrent plus malmené qu’avant encore.

« Bordel, il faut faire quelque chose, sinon soit ils vont nous couler, soit nous devrons faire surface ! »
« Il faut descendre plus profond ! »
« Je sais ! Mais les explosions nous en empêchent ! »
« Le train des mers ! »
« Quoi le train des mers ? »
« C’est le train des mers qui achemine les cargaisons de granite vers le cercle d’or, non ? »
« Oui et alors ? »
« Le train roule sur des rails, non ? »
« Oui, mais je ne vois toujours pas le rapport ! »
« Passons sous les rails du train des mers, ils ne devraient pas pouvoir nous suivre ! »
« Ça se tente ! »

Ils mirent le cap dans ce qu’ils estimaient être la perpendiculaire aux rails. Cinq minutes, qui leur semblèrent durer une éternité, plus tard ils virent la structure sous-marine de la voie ferrées. Ils la virent juste au moment où ils commençaient à penser être contraint de faire surface.

Le passage à travers la structure ne se fit pas aisément, car ils durent viser une ouverture pas si grande que ça par rapport à la taille du Divergence mais cela en valut la peine, car les marines restèrent coincés de l’autre côté. Les révolutionnaires purent enfin souffler, faire un état des lieux des dégâts subits aussi bien par les humains que par leur vaisseau et finalement disparaître dans l’immensité bleue.


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Je me réveillai couché dans l’infirmerie du Divergence. Apparemment j’avais dormi 28h, c’était le petit matin quand je me levai. J’avais des bandages partout, mon corps me tirait sur chaque centimètre carré. Le fait de m’asseoir réveilla toutes les blessures, mais celle que je sentis le plus était celle dans mon ventre causé par la balle du sniper. Me souvenir de lui, me rappela que j’avais abandonné Corolle là-bas. Elle, ainsi que son amant. Une partie de moi, essayait de se consoler en se disant qu’ils ne s’étaient pas quittés longtemps et qu’ils étaient à présent unis dans la mort. Avec des pensées pareilles pas étonnant que le sentiment prédominant soit celui de l’échec.

J’errai sans but dans mon submersible, l’esprit ailleurs. Je m’assis à la table de la cantine, perdu dans mes pensées jusqu’à ce que Krishna arrive comme une furie.

« Tu ne devrais pas t’être lever ! Tes blessures vont se rouvrir ! »
« Je ne suis pas si blessé que ça. »
« Je sais et c’est un miracle pour quelqu’un qui vient de s’exfiltrer d’une base marine du nouveau monde. Si tu ne veux pas retourner à l’infirmerie, mange un peu alors ! »
« Maintenant que tu le dis j’ai vraiment faim. »
« Tu m’étonnes, tu as dormi plus d’une journée complète. En même temps tu es tombé d’épuisement. Je me suis occupé de toi après m’être occuper de John. »
« Ah oui ? Et comment se porte-il ? »
« Pas trop mal, la seule blessure qu’il a est cette balle qui l’a touché avant qu’il ne rentre. J’ai réussi à le stabiliser et endiguer l’hémorragie malgré le fait qu’on était secoué comme des pruniers. Quand on a été sorti d’affaire et qu’on voguait calmement sous l’eau, j’ai réussi à extraire la balle. Il va s’en sortir. La balle n’a pas trop fait de dégâts. Il a juste un poumon un peu abîmé. Il sera vite essoufflé quelque temps, mais il vivra. »
« Tant mieux. Tout n’aura pas été vain ! »
« Mais qu’est-ce qui s’est passé ? Ce n’était pas du tout ça la mission. »
« Tu as raison, mais autant en discuter avec tout le monde plutôt. »

« Tu sais comment on a semé la marine ? »
« Vaguement, j’étais au chevet du blessé. Viktor te racontera ça mieux que moi. Si tu as fini de manger ? Repose-toi ton corps en a besoin. »
« Je mérite de souffrir tu sais. »
« Personne ne mérite de souffrir et quand tu seras prêt, il faudra parler de ce qui s’est passé. »

Je n’avais rien à faire à part ruminer. J’allai donc dans ma cabine et m’assoupis. Je me réveillai sur le temps de midi. Cette fois-ci je trouvai tout le monde au réfectoire. Ils m’expliquèrent comment Raven et puis Corolle les avaient contactés pour qu’ils accélèrent, car l’extraction aurait lieu plus tôt que prévu. Ils m’expliquèrent leur arrivée et notre fuite. Puis, moi je leur expliquai toute mon aventure depuis Arcadia. Je dus faire une pause quand j’évoquai le sacrifice Corolle.

« Bon, il n’y a plus qu’a s’assurer que John a bien le secret du granite marin en sa possession. »
« Attends encore un jour avant de le questionner. Il a perdu pas mal de sang malgré mon intervention rapide. Il a besoin de repos. »
« OK, pas de soucis. »
« Ne traines quand même pas trop, car nous serons à Parisse dans cinq jours. »
« Parrisse ? »
« Oui, c’est un ex-bastion révolutionnaire depuis le passage de Ragnar et Kardelya là-bas. On devrait être en sécurité là-bas. Et des gens plus compétents que nous se chargeront de faire disparaitre John. »
« C’est une bonne nouvelle ça. »


Une histoire granité 229f206b0ad68563dc50c5d95741feb2Une histoire granité Kuroko.no.Basuke.600.1903798 Une histoire granité Steamp10
"C'est en forgeant que l'on devient forgeron, c'est en voyageant que l'on se forge un nom"


Dernière édition par Yukikurai le Jeu 10 Nov 2022 - 21:08, édité 1 fois
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Comme prévu, nous arrivâmes rapidement en vue de Parrisse. Les discussions que j’avais eu avec John avait réussi me faire accepter un peu mieux la situation. Corolle et son amant n’étaient pas mort en vain, ils nous avaient donné la possibilité de combler un des avantages écrasants du GM, le granite marin.

Nous arrivâmes à l’embouchure du fleuve principal de l’ile. Nous nous y engageâmes et le remontâmes tranquillement. Parrisse était une énorme cité bordée par la campagne. Pour avoir un accès rapide à la civilisation c’était ça le plus rapide. Sinon, il aurait fallu marcher dans la rase campagne un bon moment. John était sorti d’affaire, mais un tour chez un vrai médecin lui était indispensable, voilà pourquoi nous avions décidé d’accoster directement à Parrisse même.

Lorsque nous débarquâmes, je me rendis compte que je n’aimais plus les villes immenses. Qui dit iles immenses, dit souvent grande population et grandes villes. Le manque de nature, la surcharge d’aura humaine qui affleurait mes perceptions, j’aimais décidément encore moins qu’avant les villes.

Si je préférais la nature d’une ile inhospitalière comme Winter Island, je dus avouer que nous passâmes devant quelques constructions et monument qui valait le détour. Je me détendis, bien que nous soyons au milieu de plein de gens. Personne ne semblait faire attention à nous. L’anonymat et la sécurité d’une ile neutre, ça faisait du bien.

J’étais détendu pour la première fois depuis que j’avais mis les pieds sur Arcadia. A partir de là tout s’était succédé à une vitesse folle. J’avais passé près d’un mois non-stop en compagnie de marine. Je ne pouvais jamais totalement me détendre pour éviter de me faire griller. Ce qui était quand même finalement arrivé. Ça faisait du bien de se relâcher entourer de mes amis. Que pouvait-il bien arriver, j’avais le droit de me détendre, j’en avais besoin. Je me laissai donc aller à flâner.

Je finis par être détendu, trop détendu même, car au moment où j’entendis le coup de feu, il était déjà trop tard. Je tournai la tête et vis John tombé raide comme un arbre. La tache rouge qui maculait sa tempe m’appris qu’il était trop tard. Il venait d’être assassiner pour le savoir qu’il avait dérobé à la marine. Alors que je m’élançais dans les airs pour tenter de trouver le coupable, les autres se mirent à l’abri avec le corps sans vie de celui qui fut pour trop peu de temps mon ami.

La colère fit perdre de l’efficacité à mon Haki. Je n’arrivais pas à trouver l’assassin. Et pour cause, c’était un expert du Cypher Pole, un CP9 ou peut-être même un CP0. Un homme dont l’esprit était calme et détendu comme celui de n’importe qui, alors qu’il venait de sniper un homme à plusieurs centaines de mètre de distance. Je dus me rendre à l’évidence au milieu de milliers de civil, jamais je ne le retrouverais.

Puis, soudain quelque chose me traversa l’esprit. Heureusement pour moi, ce fut une idée et non une nouvelle balle. Si John était mort parce qu'il connaissait le secret du granite marin, toutes les personnes qu’ils soupçonneraient de détenir ce savoir seraient en grave danger. Moi, mon équipage, mes amis. Je fis demi-tour aussitôt. Nous n’étions plus en sécurité nulle part. Une fois que j’eus rejoint mon équipage, je les fis alors courir vers le seul lieu que je considérais comme sûr, notre maison, le Divergence.

***

Quelle ne fut pas ma colère quand de retour sur le pont de mon navire, je constatai qu’il avait été fouillé et retourné de fond en comble. Mais le pire, fut quand nous retrouvâmes mort le mousse que nous avions laissé pour garder le Divergence. Une balle dans le cœur ? Non en y regardant de plus près, je reconnu l’impact d’un doigt. C’était la signature des CP. Pour la première fois de ma vie, je me sentais réellement traqué. La menace était réelle. Elle était présente et n’hésitait pas à frapper.

***

Nous redescendîmes le fleuve à la hâte. Les morts n’avaient plus besoin de médecin. La civilisation, ne nous apporterait plus que des dangers. La campagne suffirait à nous fournir nourriture et eau. Et surtout si quelqu’un approchait, son aura trancherait sur celle des moutons, des vaches et des chevaux.

Je n’arrivais pas à reprendre mon calme, je passais mon temps sur la proue du navire à sonder les alentours, certains qu’on nous suivait. De temps à autre, je rentrais et allait à l’infirmerie où reposait les deux corps sans vie. Cela faisait enfler la rage en moi et je ressortais bien vite sur le pont.

Le reste de mon équipage était perturbé également, c’était la première fois que la mort venait à nous. D’habitude on la croisait en mission ou sur un champ de bataille, on savait qu’on risquait de la croiser. Ici, elle nous avait tous pris par surprise.

Bouly était une éponge et mon stresse et mon angoisse le stressait. Heureusement pour moi Viktor pragmatique et Krishna plus sensible pour les animaux que les humains prirent la suite en charge. Viktor ordonna de naviguer au centre du fleuve, sans se presser particulièrement. Il ne fallait pas qu’on attire l’attention. Ensuite, ils entreprirent de faire l’inventaire du navire. S’ils l’avaient retourné c’était qu’ils chechaient quelque chose. Une petite heure après avoir commencé les fouilles, Viktor arriva près de moi la mine soucieuse.

« Yuki que penses-tu qu’ils cherchaient ? »
« Je ne sais pas trop. Il y a trop peu de chance que ce soit une coïncidence. Donc tout est lié à John et au secret du granite marin. »
« C’est ce que je pense aussi. D’après le premier inventaire, rien n’a l’air de manquer. Par contre… »
Ouvrant sa main j’aperçus un petit escargophone que je n’avais jamais vu. Il avait l’air assoupis.
« Ils nous ont laissé un souvenir pour nous espionner. »
« Si j’étais eux, j’en aurais placé deux, voire trois, histoire d’en avoir un qui passe inaperçu. »
« Ce serait bien vu. Voici ce que je te propose. On fouille tout de fond en comble, ils n’ont pas eu le temps de les cacher de manière optimale. Une fois qu’on a tout trouvé, on se débarrasse de tous sauf de un. Comme cela, on leur fournira les informations que nous voudrons. »
« Ça me semble bien en effet. »

Lorsqu’il repartit, je tapotai la poche intérieure de ma veste. Là, le bruissement précieux du papier sur lequel j’avais écrit les informations que John m’avait données, me calma quelque peu. Voilà ce qu’il cherchait et voilà ce qu’il chercherait encore. Sur ce simple bout de papier était inscrite des informations suffisamment précieuses pour qu’on tue de sang froid pour elle. D’un côté cela me révoltait, mais de l’autre ça voulait dire que ceux qui étaient morts pour qu’on l’obtienne, n’étaient pas mort en vain.

Plus tard au soir, quand nous eûmes finis d’enterrer nos morts à l’orée d’un petit bois bordant la mer et les champs, nous discutâmes de la suite des évènements.

« Les gars à partir de maintenant nous allons risquer nos vies constamment. »
« Bo ça ne change pas grand-chose. »
« Si maintenant, ce sont des assassins sans scrupules que nous croiserons et plus de simples soldats. »
« Yuki j’ai une idée, servons-nous à nôtre avantage des leurs espions. »

Son idée pouvait marcher. Elle ne durait pas indéfiniment, mais ça nous offrirait du répit, le temps de retrouver nos camarades, de distribuer l’information, que la révolution se prépare à produire son propre granite marin. La marine découvrirait le pot aux roses, mais le plus tard serait le mieux.

Après avoir balancer deux des trois gastéropodes espions à la mer. Je retournai à l’intérieur du Divergence et je passai un coup de Den Den à Raven.

« Moshi moshi ! Raven ? »
« Yuki que se passe-t-il ? Tu as l’air abattus. »
« C’est un désastre ! John que l’on a réussi à exfiltrer de G11, s’est fait tuer aujourd’hui. On devait le faire soigner d’urgence, car il n’était pas en état de parler, ni d’écrire. Pour cela on se rendait à Parrisse et il a été abattu. »
« Parrisse ? Mais l’avons quitté il y a plusieurs mois. Il n’y a pas de base là-bas. »
« Je m’en souvenais vaguement, mais il nous fallait un médecin au plus vite pour éviter qu’il meure en emportant le secret du granite marin. Et c’est ce qui est quand même arrivé. »
« C’est fâcheux, mais reprenez-vous ! Quittez Parrisse le plus vite possible, faite vous oubliez et tâchez de rejoindre une de nos bases. Minimisez les pertes ! Nous nous relèverons comme toujours. »

Lorsqu’elle raccrocha, le Den Den espion replongea dans la torpeur. Il ne restait plus qu’à espérer que les gouvernementaux tomberaient autant dans le panneau que Raven.

Le lendemain fin d’après-midi alors qu’on venait de charger suffisamment de provision pour partir, Bouly m’appris que Ragnar avait tenté de me contacter via le Divergence juste avant mon évasion. Je le recontactai, mais toujours à portée de l’espion laisser par le CP. Il n’y aurait pas d’informations cruciales qui serait échangées et il valait mieux qu’il continue à entendre mes conversations sans quoi, ils finiraient par avoir des doutes sur ce qu’ils captaient comme message.

« Mochi, mochi ? Ragnar ?
Tu as essayé de me joindre pendant que j’étais infiltré ? Une nouvelle mission d’envergure ? »

« Oui, le match retour contre le Malvoulant. »
« Sérieux, là tout de suite ? »
« Oui rendez-vous dans dix jours sur la fin Toreshki, le temps de rassembler nos forces. »
« Dix jours, déjà je ne pense pas que je serai suffisamment remis… »
« Tu n’es pas trop blessé ? »
« Non, ça va encore, c’est plus psychologiquement que j’ai pris un coup. Mais surtout, j’ai encore à faire. Ne t’inquiète pas, je viendrai et avec un atout dans ma manche. Je fais au plus vite. »
« Pour me retrouver, tu n’auras qu’à suivre ma vivre card. Tu te souviens ce que c’est ? »
« Oui, j’en ai pas mal utilisé pour le moment. Kof… kof…»
« Yuki tu ne devrais pas encore t’agiter aussi fort. Donne-moi ça! »
« Mais c’est Ragnar ! »
« Monsieur Ragnar, on vous rejoint aussi vite que possible. Et Yuki, il retourne se coucher s’il veut pouvoir aider. Bonne soirée. Klak. »

« Krishna tu exagères, je ne suis pas si mal que ça ! »
« N’empêche que tu as besoin de repos. »

Alors que j’allais rouspéter, il me tapota amicalement le ventre, faisant vibrer mon nouveau trou de balle. La douleur me lança et je dus me plier en deux. L’air satisfait de lui, il finit par me dire.

« Le corps humain à ces limites. Tant que tu ne me laisses pas t’améliorer, tu restes humain, jusqu’à preuve du contraire. Il est temps que tu te reposes. Vraiment ! »

« Passe ton appel hors de portée du machin et puis on met les voiles. En mer tu seras obligé de te reposer ! »

Je ne voulais pas l’admettre, mais il n’avait pas tort. Chaque fois que le stresse me quittait, je me sentais vide, sans énergie, sans objectif. J’avais mal partout, même là où je n’étais pas blessé. Mon corps me le disait autant que mon médecin, il fallait que je me repose. Cependant, il y avait encore tant à faire. Puis Ragnar voulait qu’on défie à nouveau Teach. Je n’aurais sûrement pas le temps d’essayer de fabriquer quelque chose en granite marin. J’en avais vraiment envie, mais le plus important était de transmettre l’info avant qu’elle ne se perde. Aller dans une nouvelle bataille en étant le seul détenteur de ce savoir serait criminel.

Je marchai et m’éloignai d’au moins cinq cent mètres du Divergence. J’espérais être hors de portée, mais dans tous les cas, je ferais court pour éviter toute mauvaise surprise. Je sondai les alentours une dernière fois puis contacter à nouveau Raven.

« Raven, vous avez une vivre card de moi ? »
« Oui, bien sûr quelle question ? »
« Envoyez-moi quelqu’un de confiance au plus vite. »
« C’est comme si c’était déjà fait. Klak ! »


***

Quelques jours plus tard en plein milieu de l’océan, le Divergence s’arrima à un autre navire. Quel ne fut pas ma surprise quand j’aperçus Raven l’œil sévère en plein milieu du pont. Nous allâmes dans la sécurité de sa cabine et là, je lui racontai toute l’opération. Cela pris plusieurs heures. A la fin, je lui donnai une copie des notes de la recette du Granite Marin. J’avais caché soigneusement l’original dans le Divergence. Pour ma part à force de l’avoir lu et relu tant de fois, je le connaissais par cœur.

Raven me conseilla de garder le Den Den espion, jusqu’à que la Révolution lance des opérations d’envergure. C’est donc ce que nous fîmes.

Maintenant direction la fin de Toreshky pour rejoindre Ragnar et affronter Teach.


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