Le Retour des Dujardins

Rappel du premier message :

Le vent parfumé du Sultanat agitait doucement les fleurs de ses gargantuesques champs, les balançant dans un va et vient harmonique, une peinture colorée toujours changeante. Les fermiers travaillant pour une des trois grandes familles s’afférait à leur tâche, coupant les mauvaises herbes et ramassant les multiples fleurs prêtes à l’extraction de leurs essences. Mais la où les fermiers ne regardaient pas, où le soleil brillait le moins, flouant la peinture végétale, un être étrange mais magnifique rampait, collé au sol, écartant doucement les herbes au parfum divin. Un déplacement qu’iel entreprenait depuis maintenant plusieurs jours, se déplaçant de jour dans les champs et dormant caché dans les granges et boisées de l’île la nuit. Sa tête primée figurait sur les panneaux de tout les villages et Vizirat des lieux après les crimes de l’Okama, ce qui rendait tout mouvement sur les routes complexes.

Et plus le temps passait, plus ce dernier développait une rancœur contre ceux qui lui montraient un manque de respect si grand. Une arrogance et un orgueil mal placé envahissait doucement mais sûrement le danseur primé, a chaque mouvement de coude et de genoux à travers les hautes fleurs.

Sa destination était plus qu’évidente ; le Vizirat de Rosetta, capitale économique du pays, abritant le plus grand port du Sultanat. Là-bas, Rachel espérait pouvoir trouver de l’aide pour se sortir du pétrin ou, encore mieux, se venger des autorités du pays qui n’en faisaient qu’à leur tête. Iel pourrait aussi s’y cacher, les lieux étant vastes et des criminels devaient y avoir résidence, ce qui voudrait certainement dire qu’il y avait de la place pour un de plus. Après quatre jours de voyage, Marco y était presque, pouvant apercevoir, a l’horizon, les champignons géants composant l’étrange flore architecturale de Rosetta, sorti tout droit de Grand Line. Bien que ça n’avait rien à voir avec les labyrinthes éternels d’Astérion, la Beauté Astérienne ressentit tout de même une pointe de nostalgie, se rappelant chaleureusement ses jours passés dans les ruelles de Port-aux-Rois. S’iel voulait y revenir un jour, cette situation devrait être réglé.

La forêt portant le même nom que le Vizirat se dressait malgré tout sur son chemin, maintenant, et les rumeurs sur l’endroit étaient glauques. Iel ne pouvait pas simplement passer par les dalles dorées constituant le chemin officiel, mais l’alternative était de risquer sa vie contre une flore qui se faisait un plaisir à anéantir tout être humain y passant. Préférant ses chances contre des humains, l’Okama se résigna à endosser son manteau et à utiliser le chemin que les bonnes gens utilisaient eux-mêmes, cachant sous sa capuche son visage criminellement reconnut. A son plus grand soulagement, bien que des gardes patrouillaient l’entrée de la métropole, il n’y avait pas de vérification de papier ou de contrôle des passants, ce qui aurait été complexe pour une ville d’un million d’habitants. Le soleil étant encore haut dans le ciel, la majorité de la population s’attelait dans des ateliers, dans des champs ou dans le transport des marchandises destinées à être exportés à travers le monde depuis leur immense port. Les rues étaient donc relativement vide mise a part les chariots de transports et les travailleurs en déplacement.

Questionnant discrètement les passants et touristes par-ci par-là, l’Okama se dirigea vers une taverne en bordure des docks, endroit qui était apparemment fréquenté très régulièrement de la classe ouvrière et des individus possédant moins de scrupules que la moyenne. S’asseyant à une table près des fenêtres donnant sur l’océan, le danseur observa les vas-et-viens du port, utilisant l’occasion pour passer son temps pendant qu’iel appréciait un sandwich fait par le tavernier. Un navire approchant attira l’attention de Rachel, un groupe d’ouvriers se regroupant, pas pour travailler, mais pour accueillir un homme en débarquant. Continuant d’observer, Marco mangeait, loin de comprendre la situation.

“Et t’es qui toi?”


“Tu viens foutre quoi ici à cette heure? On t’as pas appris les manières?”


Un sourire qui semblait crier des excuses de la part de Rachel déchirait son visage contracté sur lui-même dans un effort de contenir la violence qui se concentrait en iel. Toute forme de combat en ce moment provoquerait une alarme générale dans l'entièreté du manoir, ce qui permettrait sans doute au Vizir de se sauver par une sortie secrète et d’aller passer d’agréables vacances sur une île lambda avec un martini et des raisins frais. Hors de question. Endurer des insultes et des regards coriaces et risquer sa vie, Marco l’avait fait durant une grande partie de sa vie. Iel ne devait que faire confiance à son camarade à l'intérieur des murs.


Et ce dernier, qui aurait pu choisir de l’abandonner à son sort, choisit de sortir l’Okama des ennuis, déguisé en garde.


Son attitude et sa façon d’agir suffit à convaincre ses faux-collègues de la véracité de ses mots, qui correspondaient étrangement à l'histoire un peu bidon que le danseur avait offert à ses interlocuteurs. Souriant pour sa propre personne, heureux que leurs paroles aient concordés, la Beautée Astérienne pénétra dans le domaine du Vizir de Verminia. Son collègue révolutionnaire conduit son élégante personne a un placard, dévoilant deux gardes inconscients, ce qui permit à Rachel de rejoindre la parade du déguisement de son camarade. Explorant le manoir, iel se rendit compte encore plus clairement de la richesse profonde de la famille des Kissinger, qui devaient être dans un sommeil profond a une heure si tardive.


Ils se dirigèrent tout deux, de la façon la plus discrète possible, imitant un cycle de patrouille typique, vers la chambre des maîtres, qui semblait somptueuse, des doubles portes richement décoré d’images sculptés de pistolets et de roses offraient un spectacle magnifique aux visiteurs de la vie privée du célèbre couple. Dallas lui demande s’ils allaient leur demander leur aide ou les tuer… La réponse était plus complexe que Clint avait formulé. Ils étaient sans aucun doute des alliés du régime, mais sans leur coopération, le duo aurait sans aucun doute beaucoup de difficulté à trouver le Prince et à rassembler une rébellion.


“Nous allons simplement parler à ce chaleureux couple, mon cher compagnon. Il est préférable ici d’essayer de mettre toutes les cartes de notre côté, tu ne crois pas?”


Cognant à la porte six fois d’une ferme poigne, Rachel laissa quelques instants passer avant que la porte ne soit déverrouillée, lui faisant hausser les sourcils de surprise, ne s’attendant pas à un accueil aussi rapide. Le Vizir devait soit avoir une profonde confiance en sa sécurité ou bien s’attendait à recevoir les deux visiteurs nocturnes. Pénétrant dans la chambre qui, comme le reste du manoir, était somptueuse, éclairé par des bougies, le duo fut confronté au couple le plus meurtrier du Sultanat.


Une demoiselle charmante était étalée sur le lit dans une robe de chambre sobre de soie, des pistolets posées sur ses côtés de façon à ce que ses mains puissent les saisir en un rapide mouvement. Elle observait les visiteurs avec un visage de marbre, inscrutable dans la noirceur a peine trahie par les chandelles. Son mari, un homme clairement plus ancien, au visage plié par une vie entière d’intrigues, sans aucun poil autre que quelques cheveux sur son crâne, leur offrait un léger sourire, la main sur un poignard, les invitant d’une main à s'asseoir sur deux chaises qu’il avait gracieusement placé près des portes.


“S’ils vous plaît, chers invités, asseyez-vous. Vous semblez avoir tant fait pour en arriver ici, après tout. Dites moi tout.”


S’asseyant comme indiqué et indiquant à son camarade de faire de même, Marco repose ses jambes et son postérieur sur un coussin moelleux positionné sur une chaise de création classique.


“Nous allons aller directement au but. Nous souhaitons trouver le Prince. Nous savons qu’il se situe soit à Vermina ou à Essence. J’ai pleinement confiance en la force de mon compagnon de se débarrasser de tout obstacle devant nous et de ré-instaurer le Prince comme souverain légitime. Vous pouvez nous aider à faire cela, bien sûr. Ou vous opposer a nous.”

Dallas rentre dans la pièce avec Marco, il aperçoit une sublime jeune femme allongée à côté de pistolets, Dallas sourcille.

— Elle me plaît celle-là.

Le mari de la jeune femme regarde le cowboy, ce dernier croise les bras.

— C’est toujours les plus intéressantes qui ne sont pas libres.

Rachel et le Vizir font la discussion, puis il demande à ses hôtes de s’asseoir. Dallas pose ses fesses dans le siège, Marco va droit au but. Le Vizir sourcille, il est étonné sans vraiment l’être. Il se pose à côté de sa femme, il lui caresse la main droite.

— Vous voulez détrôner le Sultan, c’est un projet intéressant qui nous tient à cœur. N’est-ce pas, chérie ?

La beauté opine du chef.

— Tout à fait.

Le Vizir arrête de caresser la main de sa femme, puis avec son sublime peignoir à dix millions de Berry, il s’approche de l’Okama. Il tourne en rond tout en joignant ses mains dans le dos, son regard ne lâche pas Rachel, malgré les tours qu’il fait.

— Nous désirons la perte de ce tyran, voir le souverain légitime sur le trône serait une bonne chose pour nous, et pour le peuple. De plus, ce petit aura besoin de quelqu’un pour l’aider à gérer le royaume, nous serons les premiers à l’aider.

Il s’approche d’une commode sur laquelle est posé une bouteille de Whisky sur un plateau avec trois verres dessus, il débouche la bouteille, et verse le liquide dans l’un des verres. Il prend le verre, puis se pose contre la commode.

— Je vois notre intérêt dans cette histoire, mais j’ai du mal à saisir pourquoi des criminels voudraient libérer un royaume d’un usurpateur.

Il boit une gorgée de son Whisky.

— Nous connaissons votre objectif, mais pas votre motivation.

La jeune femme est prête à attraper les pistolets pour faire feu au moindre geste suspect.

— Si votre motivation nous plaît, nous vous apporterons notre soutien.

Dallas se lance.

— Pour ma part, je suis ici parce qu’on m’a demandé de l’aide. Je me fiche que ce royaume disparaisse ou qu’il prospère, si ça doit arriver, ça arrivera. Mais je ne suis pas contre une petite bagarre de temps en temps, et d’après ce que j’ai entendu sur le Sultan, il serait un combattant hors pair, ça m’intéresse.

Le Vizir esquisse un sourire, puis il se tourne vers Rachel.

— Et vous, qu’est-ce qui vous motive à agir pour cette cause ?

La femme du Vizir est prête à faire feu, et son mari le sait.

Un échange de paroles s'enclencha entre les deux duos, la demoiselle au pistolet gardant un silence quasi constant tandis que son mari et le cowboy échangeait questions et réponses l’un envers l’autre. Le Vizir semblait beaucoup plus réceptif que prévu aux propositions des deux criminels, bien qu’il semblait vouloir comprendre avant tout le fonctionnement de ses deux potentiels associés avant de faire un pas vers leur coopération dans ce qui serait sans aucun doute une sanglante rébellion. Et bien que la réponse de Dallas sembla satisfaire la curiosité du seigneur local, c’était à l'Okama de conclure la transaction verbale.


La difficulté résidait dans le choix qui s’offrait au danseur. Bien entendu, dire la vérité aurait semblé simple à plusieurs individus, tels Dallas, qui avait des motivations chaotiques mais plutôt honnêtes. Mais Rachel? Iel savait très bien que son objectif n’avait rien d’honnête. Chaque action que Marco entreprenait qui avait des répercussions majeures étaient pour un seul et simple objectif ; Établir une notoriété terrifiante autour de sa personne. Iel se devait de devenir un monstre, une créature redoutée sur les sept mers, s’iel voulait avoir une chance de protéger sa terre natale une fois conquise.


Mais un homme qui semblait attaché à sa terre natale, qu’il soit pragmatique ou non, aurait certainement du mal à comprendre les motivations tordus et malignes de la Beautée Astérienne. Néanmoins, mentir complètement lui risquerait une découverte total de la part de ses interlocuteurs, qui n’hésiteraient alors pas à ouvrir le feu et à déclencher un combat inutile. Voiler la vérité derrière un demi-mensonge serait sans aucun doute plus efficace et garantirait au duo une possibilité de succès supérieur.


“Laissez-moi être honnête ; je suis un pirate et je cherche à avoir une certaine renommée. C’est pour ça que je voyage d’île en île, à la recherche d’exploits qui titilleront la curiosité des gouvernements locaux et du gouvernement mondial. Pétales est ma cible, puisque j’ai entendu les cris des oppressés et que j’ai décidé que mon objectif serait d’aider les révolutionnaires locaux à changer le régime! Comprenez-vous, cher Vizier? Je suis ici non pas par noblesse mais par désir de faire mes preuves!”


Le Vizir offrit un sourire indescriptible aux criminels, hochant la tête a sa femme, qui rangea son pistolet dans un étui sur le côté du lit sur lequel elle était allongée.


“Je vois. Vous me cachez quelque chose, mais cela est normal de la part d’un brigand des mers. Nous allons… coopérer avec vous. Nous nous occuperons de réveiller l’esprit de rébellion de la population, de les lever contre le régime, pour monopoliser l’attention de l’armée, avec, bien sûr, le Prince en tête de proue. Pendant ce temps, nous compterons sur vous pour vous occupez du Sultan… Après tout, ce cher Cowboy semble en avoir envie.”

Le Vizir accorde son aide aux rebelles, sa femme lui fait confiance, elle veut renverser le Sultan pour devenir la femme la plus puissante et importante du royaume. Son mari regarde Clint avec un air narquois.

— Dites-moi, est-ce que vous excellez dans le domaine de l’assassinat ?

Dit-il sur un ton calme.

Clint croise les bras.

— Vous voulez que j’assassine le Sultan ? La révolution veut qu’il disparaisse, mais il n’a jamais été question que je le tue. Je veux affronter ce type, et si un malheur devait arriver lors de notre affrontement, c’est un risque à prendre. Mais qu’on se le dise, tuer un tyran pour libérer un peuple opprimé ne m’empêchera jamais de dormir la nuit.

Le Vizir est aux anges, ainsi que sa femme.

— Parfait, nous commencerons notre révolution à l’aube. Nos relations nous aideront à mobiliser le peuple, le prince sera exposé aux yeux de tous. Il sera l’étendard de la révolte, le visage de ce mouvement. Pendant que nos hommes destituent l’armée du tyran ainsi que sa légitimité usurpée, je compte sur votre aide pour vous occuper en personne du Sultan. Mais la tâche ne sera pas aisée, non, cet homme est en permanence accompagné par un garde du corps. Cowboy, pensez-vous être assez fort pour vous occuper des deux à la fois ?

Clint est songeur ;

— Je ne pense pas, si toutes les rumeurs au sujet du souverain sont avérées, j’aurai déjà à faire avec lui sans que son chien ne vienne nous interrompre.

Dallas se tourne vers l’Okama.

— En revanche, mon coéquipier pourra s’en charger.

Le Vizir n’attend même pas la réponse de Marco qu’il prend cela comme un acquis, comme si Rachel n’avait pas son mot à dire.

— Je vous conseille de bien vous reposer, car à l’aube, la révolution sera en marche. Vous pouvez loger de nos chambres d’ami, il est déjà tard, et je veux vous avoir près de nous lors de l’attaque.

Le Vizir claque des doigts, deux gardes arrivent dans la chambre, leur maître ordonne à ses sujets de conduire les deux invités jusqu’aux chambres d’amis. Dallas suit les gardes, ces derniers ouvrent une chambre à Clint, celui-ci tombe de fatigue, il s’endort sur un lit confortable en attendant le lendemain.

Quelques jours plus tard


Le soleil se levait sur les murs de Tricastin, sur ses bâtiments richement décorés… ainsi que sur les armes des gardes de l’Armée Sans Bannière et de leurs alliés de la Garde des Ronces, surveillant avec l’oeil appréhensif du prédateur qui voit sa main mordu par sa proie les forces des Nostalgiques amassés au pied des murailles protégeant la noblesse de la plèbe. On entendait, entre la brise venant déranger la rosée s’était paresseusement posée sur la végétation alien de l’île, le son des combats qui avaient lieu entre les forces des Kissinger et du Sultan, plus loin.


La révolution avait semblé être prête depuis longtemps par le Vizir.


Après tout, il avait levé ses forces, avait fait assassiné une poignée d’individus loyaux au souverain actuel et avaient ensuite fait alliance temporaire avec l’organisation des Nostalgiques pour entreprendre une véritable guerre civile. Les Vizir des autres Vizirat avaient probablement été soudoyés, selon un révolutionnaire à qui Rachel avait parlé durant la marche vers le domaine du Sultan, pour qu’ils ne prennent point parti dans le second sanglant conflit des dernières décennies pour l’île fleurie. L’Okama, durant les quelques jours qui avaient été nécessaire pour atteindre Tricastin, avaient vu de nombreux doutes et soucis se développer dans son crâne confus.


Pourquoi est-ce que les Kissinger avaient été si rapides a accepté? Si rapides a déclenché un conflit sanglant? IIs avaient très probablement été prêts à le faire depuis quelques mois, voire même des années… Alors pourquoi pas avant? Est-ce que Dallas était si nécessaire à la défaite de leur liège? Les deux criminels étaient-ils réellement la pièce maîtresse nécessaire à la révolution?


C’était un mystère que le danseur était incapable de comprendre de façon conclusive. Bien entendu, iel avait ses doutes. Allaient-ils être trahis? Le Prince allait-il être assassiné par le couple? Les scénarios catastrophes s’enchaînaient dans une avalanche mentale, laissant doucement mais sûrement comprendre a Marco a quel point iel était un débutant dans les arts d’intrigue politique dans lesquels iel souhaitaient se lancer dans le futur. Est-ce que la Beautée Astérienne avait été manipulée ou se faisait-iel des soucis inutiles?


Seul le temps allait lui en informer.


Le duo avait été accompagné d’un détachement des Nostalgiques, esquivant les conflits majeurs, n’ayant qu’un seul objectif ; infiltrer le palais du Sultan et l’assassiner, lui et son garde du corps. Une fois qu’ils avaient réussi à atteindre les environs du manoir, un détachement des forces des Kissinger avaient déclenché une bataille contre les forces ennemis de Castelet, permettant aux forces révolutionnaires accompagnant les deux hommes de se séparer en deux ; un groupe prenant d’assaut les murailles directement, attirant l’attention des forces, l’autre, plus petit, servant de groupe d’infiltration pour accompagner les collègues. Ils avaient passés les derniers mois à creuser en cachette un tunnel connectant un boisé proche vers le palais, ce qui leur permettrait de s’infiltrer sans grabuge avec leur petit nombre.


Pénétrant dans le tunnel étroit, la quinzaine de révolutionnaire et Dallas avec iel, Rachel se lançait vers la phase finale de cette étrange révolution du Sultanat de Pétales.

La révolution est en marche, les révolutionnaires sortent de leur cachette, plus précisément de leur tunnel, pour se diriger vers le palais. Ce dernier est gardé par quelques gardes, la majorité des forces du maître de l’île s’opposent au premier groupe révolutionnaire, le deuxième dont font partie Dallas et Rachel a pour but de s’infiltrer dans ce palais. Dallas n’y va pas de main morte, il fonce sur les quelques gardes qui surveillent le palais, il les défonce sans difficulté rapidement, il ne s’attarde pas sur eux. D’autres soldats arrivent, mais les révolutionnaires les confrontent, Rachel et Dallas sont les seuls à pouvoir faire tomber le maître des lieux.

Clint maltraite un garde en le frappant régulièrement avec une pichenette, mais une puissante pichenette qui lui fait reculer la tête. Le cowboy lui ordonne de lui dire où se trouvent les appartements du Sultan. Le jeune gardien dit tout, il révèle que le Sultan se trouve dans son salon privé et qu’il écoute de la musique en buvant du vin en se réchauffant devant un feu de cheminée. Dallas prévient le travelo, puis il part devant lui. Le Cavalier monte les centaines d’escaliers qui conduisent à l’étage, il marche dans les couloirs, il se retrouve devant la porte du salon privé. Il saute en direction de la porte, il envoie un coup de pied dedans, l’immense porte en chênes explose sous l’impact du coup. Le Sultan est tranquillement en train de boire du vin en écoutant une musique avec son audio-dial posé sur une table de chevet, en plus d’être confortablement assis au fond d’un fauteuil en soie. Il tourne son regard vers le cowboy, puis il se lève de son fauteuil en poussant un grand soupir.

— Vous êtes venu prendre ma tête, c’est ça ?

Dallas regarde l’ancien se déplacer vers une armoire où sont rangés des sabres courbés.

— Voyez-vous, messager de la mort, je ne suis pas un vieil homme gâteux qui ignore son nom.

Il ouvre l’armoire, et prend un sabre courbé, puis il place devant Dallas.

— Je suis le Sultan de ce royaume, Mym Pavois, c’est mon nom !

Après sa petite présentation, Pavois fait danser son sabre en l’agitant devant lui et dans tous les sens.

— Approche, et je t’apprendrai à me crée…

Il n’a même pas le temps de finir sa phrase que Clint sort son revolver de son étui droit et qu’il lui tire dessus. La lame de l’épée est transpercée par la balle, le sabre tombe en morceau. Pavois est pensif, il demande à Clint un petit instant, ce que son adversaire lui permet. Mym se dirige vers l’armoire, puis il prend deux sabres courbés. Il se place devant Clint, et il recommence sa danse des lames. Dallas recommence à tirer sur l’adversaire, mais celui-ci parvient à trancher les balles avec la lame de ses sabres. Clint le félicite, Pavois affiche un air hautain.

— Et encore, ce n’est qu’une infime partie de ma puissance.

Dallas range ses colts, puis il regarde autour de lui, il ne voit qu’une immense bibliothèque qui entoure la salle.

— Sultan, à mon tour de prendre une arme. Vous permettez que je vous en emprunte une ?

Pavois autorise le révolutionnaire à prendre une arme. Dallas se déplace dans la pièce, et il prend deux livres sur une étagère.

— Je suis prêt, Sultan !

— Êtes-vous devenu fou ? Vous voulez affronter la plus fine lame de la région avec deux livres, êtes-vous azimuté ?

— Ne sous-estimez jamais la puissance de la lecture, un livre peut vous apprendre beaucoup de choses !

Une ombre s’approche du révolutionnaire, il s’agit du garde du corps du Sultan, il se fait discret. Mais Dallas entend ses pas grâce à son Ouïe surdéveloppée, le garde du corps saute à la gorge du cowboy, ce dernier lui envoie un coup de coude par l’arrière sans que sa posture soit perturbée. Le garde se prend le coup dans le nez, il recule en titubant. Le Sultan ordonne à son homme de rester loin de ce combat, et qu’il s’occupe du nouvel arrivant qui est Rachel Marco. Clint s’adresse au garde tout en fixant Pavois.

— Tu as de la chance, je me suis retenu. Rachel, occupe-toi de lui, tu es capable de le faire.

Clint et le Sultan vont enfin pouvoir passer aux choses sérieuses.

Des escaliers à ne plus finir s’étiraient sans cesse devant les yeux de l’Okama, remplacés chaque fois par une autre série, et encore, et encore… On se serait cru dans un palais enchanté par une tortue maléfique! Le bruit claquant des talons aiguilles mortels du pirate résonnait à travers les bruits de combat qui faisaient écho à travers le manoir et au niveau des murs extérieurs. Doucement mais sûrement, les alliés révolutionnaires du duo s’étaient dispersés, s’occupant de bloquer l’avancement des forces du Sultan pour les empêcher de prendre les criminels par derrière une fois qu’ils seraient face au maître des lieux.


Et une fois qu’ils y arrivèrent, Marco préféra garder ses distances. Après tout, ce Sultan avait l’air déterminé à montrer ses talents si bien développés de combat au cowboy, pourquoi donc les déranger? Le danseur connaissant sa tâche ; vaincre le garde du corps pour l’empêcher de se joindre à son maître face à Dallas qui, même avec ses impressionnants talents, ne pourrait certainement pas rivaliser avec deux cibles aussi dangereuses en même temps. Et donc, gardant sa présence cachée derrière le cadre de porte, regardant du coin de l'œil l’échange fort amusant de leur ennemi et de son allié, la Beautée Astérienne se tenait sur la pointe des pieds.


Et iel eut à bondir assez tôt.


Voyant un homme sortir de sous le lit et se jeter sur Clint, l’Okama se lanca dans la pièce, voyant celui qu’iel était destiné à éliminer se faire mettre un très joli coup de coude par le cowboy maladroit, ce dernier donnant à l'individu qu’il appelait le travelo de s’occuper de celui qui avait tenté de briser cet affrontement entre livres et épées. Voyant les yeux, qui semblaient littéralement en flamme, se tourner vers iel, Rachel prit un pas de recul, adoptant une position de combat, les genoux fléchis, ses bras détendus pour aider a ses habituels acrobaties. Le pirate était prête à recevoir toute les attaques de son adversaire… mais iel n’avait pas prévu les flammes qui couvrirent les bras du garde du corps.


“Voyons comment un guignole comme toi se mesure face à la force du plus puissant soldat des Pavois!”


“T’es mignon, c’est dommage… Je promets de ne pas détruire ton pauvre visage.”


Marco bondit, mais pas vers l’homme de feu, sautant plutôt vers le haut, allant loger ses talons aiguilles un instant bref dans une section haute du mur derrière iel avant de s’en servir pour effectuer une puissante propulsion vers le brûlant, effectuant une pirouette pour positionner ses talons vers l’avant. Les bras enflammés furent envoyés dans des crochets vers l’arrivé de ces armes pointus, probablement pour brûler les jambes du danseur ou briser ses pieds… mais ce dernier plia ses jambes contre son torse, effectua une dernière pirouette et envoya son poing frapper contre le visage du soldat, le prenant par surprise alors que ses deux armes des enfers se frappaient l’une contre l’autre à quelques centimètres d’iel.


“J’ai menti.”

Dallas fonce sur son adversaire, celui-ci se met à rire.

— Hahaha… ! Que penses-tu faire avec deux livres contre mes lames !

Le Sultan agite avec ses lames devant lui, puis il assène deux coups à la verticale visant la poitrine de son ennemi. Dallas se protège avec ses livres, contre toute attente, ce sont les lames qui se brisent. Le Sultan est bouche bée, il n’en revient pas.

— Comment est-ce possible, c’est de la sorcellerie ?!

Dallas lui met un coup de livre dans le visage, Pavois crache ses dents.

— Attention, le Haki de l’armement fait de gros dégâts ;

Le Pavois hurle, il ouvre sa bouche édentée en laissant s’échapper un filet de sang.

— Ahhhhh !!!!

Dallas lui met des coups de livres à répétition comme s’il le giflait avec ses deux mains l’une après l’autre. La tête du Sultan se tourne dans tous les sens, il perd beaucoup de dent à chaque rotation de la tête. L’épéiste est tremblotant, il jette un regard d’incompréhension à son adversaire.

— Z'est quoi, ze Haki ?

Essaye-t-il d’articuler avec des dents en moins.

— Le Haki est une force qui sommeille en chacun de nous, c’est ton véritable potentiel qui s’éveille ! Tant que tu ne maîtrises pas l’une des trois formes du Haki, tu n’es pas un guerrier accompli. En venant dans ce Royaume, je pensais que Mym Pavois serait un adversaire de mon niveau, mais je me suis encore planté. Si tu es le bretteur le plus fort de South Blue, je suis déçu. On dit qu’East Blue est la région la plus faible parmi les quatre Blues, mais sache que j’y ai rencontré des épéistes et des combattants énormément plus puissants que toi. Tout ça pour dire que tu es une merde, sans déconner, c’est facile de tyranniser le péquenot du coin, mais ce n’est pas si facile de soumettre un vrai guerrier.

Mym se sent outragé, jamais personne n’avait osé l’humilier de la sorte.

— Je vais te massacrer, tu vas connaître l’arcane secret de la famille Pavois !

Dallas laisse l’adversaire se diriger vers le stock d’armes, il y prend deux sabres courbés. Il se met à marcher en direction de son adversaire en faisant tournoyer les lames autour de son corps. Les rotations créent une sphère impénétrable qui protège le corps de Mym, cette sphère est autant offensive que défensive. Elle tranche tout sur son passage, les lampes, les bougies, le fauteuil, et même les objets de décoration en acier.

— Cette technique est redoutable, je n’ai jamais perdu un combat grâce à sa puissance, mon père me l’a apprise, qui lui-même l’a apprise de son père, et ainsi de suite !

— J’en ai rien à foutre.

— Pardon ?! Comment osez-vous insulter l’héritage des Pavois, vous allez le payer !

— Ton héritage, tu peux te le foutre au cul. Dans un combat, seule la maîtrise de son art compte.

Dallas lâche les livres par terre, ils retrouvent leur couleur d’origine, ils ne sont plus noirs. Le cowboy récupère une cuillère qui traîne sur une table avec un service de thé en porcelaine. Il renforce l’ustensile avec son Haki de l’armement, puis il se jette dans le cercle du Pavois. Le révolutionnaire contre toutes les attaques de Mym avec sa cuillère, les sabres de bonne facture ne font pas le poids. Le Sultan se met à pousser des cris de rage, il se donne à fond, des veines apparaissent sur le front du tyran. Il doit donner une bonne centaine de coups de sabre toutes les trente secondes, c’est-à-dire deux cents étant donné qu’il en a deux, et tous ces efforts sont détruits par une cuillère. Clint arrive à lire les trajectoires des épées, il n’y a pas besoin d’avoir le Haki de l’observation pour lire des mouvements, qui plus est répétitifs.

— C’est terminé, parce que je me suis fait chier.

Le Sultan halète, il n’en peut plus, il va faire une crise cardiaque si ça continue. Ses mouvements ralentissent, il perd de sa force, il fait un malaise.

— Le combat est fini, tu es déjà hors-jeu. Je ne suis pas un épéiste, mais je vais te prouver que dans les mains d’un expert, n’importe quoi peut devenir une arme.

La révolution envoie un coup d’estoc avec son arme dans le buste du Sultan, ce dernier crache du sang en s’envolant à l’autre bout de la pièce. Il est encastré dans le haut de la cheminée, Mym ne bouge plus, il est fini.

— C’est déjà fini ? Merde, putain ! Je voulais en faire plus, bon, je me casse.

Clint met ses mains dans ses poches, après avoir lancé la cuillère par terre par excès de colère. Il assiste au combat de Rachel ; il regarde son ami se battre contre un homme qui n’a plus aucune raison de combattre. Clint se met à hurler.

— Votre Sultan est tombé, et facilement en plus, cette bataille est terminée ! Rendez les armes, sinon, vous mourrez !

Dallas met un coup de pression aux serviteurs de Mym.

Pendant que le révolutionnaire s’amusait a démontrer les capacités sommeillant chez chaque individu au plus profond de leur être, Rachel se rendait compte de la puissance du garde du corps, ce dernier enchaînant des coups de poings et de pieds enflammés après s’être fait brisé le nez par le coup de poing de l’Okama. Ce dernier enchaînait les pas de danse et les mouvements de bassins pour esquiver les coups qu’iel considérait comme extrêmement dangereux. Après tout, des brûlures sur sa douce peau n’étaient jamais agréables et nécessitait des journées entières de maintenance de son apparence par après.


Le claquement des talons hauts a chaque pas résonnait dans le couloir, le craquement des flammes combiné au sifflement de l’air a chaque attaque du guerrier enflammé créait une symphonie de discorde et de violence dans le manoir. Marco se doutait que son adversaire ne pourrait maintenir de telles techniques infiniment, mais iel n’avait aucune idée de quand serait le moment où ce dernier “briserait”. Le danseur ne pouvait donc pas se contenter d’esquiver, iel allait devoir prendre des risques et se lancer dans la mêlée, l'avalanche de bombes inflammables.


S’accroupissant entièrement en un fluide mouvement, esquivant deux coups simultanée adverse, la Beautée Astérienne se propulsa vers le torse de son ennemi, sentant la chaleur étouffante l’entourant, comme s’iel avait foncé dans un four. Sentant un des coudes du garde du corps percuté son dos en plein “vol”, l’envoyant vers le sol, Rachel envoya une main désespérée vers la poitrine du loyaliste de Pavois, attrapant son vêtement et l’entraînant vers iel, lui permettant de reprendre pied rapidement au lieu de simplement s’écraser. Un pied au sol lui donna un élan suffisant pour envoyer un coup de talon haut dans la joue de son adversaire, lui perçant la bouche et faisant jaillir du sang de la blessure.


Mais il ne pouvait n’y avoir aucun temps mort.


Plongeant vers l'arrière, Okama esquiva un puissant coup de pied, toujours enflammé, qui l’aurait sans aucun doute jeté au sol avec beaucoup plus de violence. Effectuant une roulade pour se relever à toute vitesse, juste à temps pour esquiver un coup de poing rapide, Marco n’eut malheureusement pas le temps ni l’énergie, son dos étant désormais blessé, d’éviter la suite ; un crochet qui envoya son visage frapper le mur de brique royal. Malgré le choc momentanée, le danseur serra les dents et envoya ses deux jambes, les seules parties de son corps qui semblaient lui répondre à ce moment, frapper celles de son adversaire, l’envoyant frapper le sol a son tour.


Les deux se relevant, titubant, les flammes ayant quitté les membres du garde du corps, réapparaissant brièvement comme des clignotements de lumières automobiles. Les yeux des deux combattants étaient fixés les uns sur l’autre. Un moment de silence et de calme qui parut éternel, une paix temporaire d’un instant avant que les adversaire se jettent l’un sur l’autre, abandonnant toute fierté, enchaînant coup par dessus coup, le sang jaillissant de partout sur leurs corps, jusqu'à ce qu’ils tombent tout deux au sol, exténué, mais déterminés à finir ce qu’ils avaient commencé.


Le premier à réussir à agir fut, heureusement pour nous, lecteurs et spectateurs de cette histoire, Rachel Marco.


La Beautée Astérienne écrase la tête de son adversaire sur le sol d’un puissant coup de poing avant de le monter et de le tabasser. Un coup de poing après l’autre, tachant ses vêtements déchiré, brûlé et ensanglanté d’encore plus de sang. Le monde n’existait plus, seulement la fin de la vie de ce garde du corps. L'éliminer de la surface des sept mers. Relevant la tête après une éternité de coup sur l’homme déjà mort, iel vit Dallas sortir de la chambre.

Dallas annonce à tout le monde (ceux présents dans le palais) que le Sultan est tombé, les révolutionnaires qui se battent contre les soldats du Pavois sont joyeux. Ils arrivent à repousser les soldats qui eux sont démoralisés. Ils doutent de la véracité des paroles du cowboy, mais ils n’arrivent pas à expliquer comment peut-il se tenir devant eux s’il a vraiment combattu le Sultan… sauf qu’il a gagné. Dallas pose un regard sur Rachel qui vient de vaincre son adversaire, il lui fait un clin d’œil.

— Les gars, les combats sont inutiles, votre souverain est K.O. ! Rendez les armes, vous n’avez plus aucune raison de continuer la lutte, la révolution et le peuple ont gagné !

Les soldats continuent la lutte, car on ne sait jamais, peut-être que le souverain de ce royaume est juste piégé quelque part et qu’il est en train de revenir. Clint voit les soldats continuer leur lutte, il soupire, puis il retourne dans la salle de son précédent combat. Les révolutionnaires luttent de toute leur force contre des gardes en colère, ils pensent que la révolution fait de la désinformation pour tromper le peuple. Mais lorsque le cowboy ramène son adversaire et qu’il brandit celui-ci aux yeux de tous, la lutte cesse.

— Voilà votre roi, voilà votre plus puissant guerrier, regardez-le ! Voulez-vous vraiment continuer le combat en sachant que votre meilleur atout s’est fait battre aussi facilement qu’une fillette ?!

Dallas balance le Pavois jusqu’aux pieds du Marco, son corps rebondit à peine sur le sol. Les Escargophones sont utilisés à travers le royaume, la révolution contacte les principaux acteurs de cette lutte, elle annonce que le Sultan est tombé.

—C’est une annonce sérieuse, Mym Pavois s’est fait battre par Dallas Clint et Rachel Marco, ils sont responsables de la chute de ce tyran !

Le même message résonne dans tous les Escargophones des concernés. Les gardes baissent les armes, ils ne se battent plus, c’est fini. La révolution prend en charge la suite, elle s’assure que le prince légitime de ce royaume retrouve sa place. Mais les Kissinger accompagnent le jeune homme, ce sont eux qui ont pris soin de lui durant le conflit. Le prince est anxieux, il n’est pas prêt pour autant de responsabilités et de popularité. Les Kissinger rassurent celui-ci en lui léchant les bottes, ils lui disent qu’il est le meilleur, qu’il est l’héritier et de ce fait qu’il est fait pour gouverner. Le jeune homme se fait monter la tête par les paroles flatteuses du couple, les Kissinger conseillent au prince de se pavaner dans les rues. Celui-ci écoute ses conseillers, et il se pavane dans les rues de la capitale. À sa grande surprise, il constate que le peuple est heureux de voir l’héritier, et quelques gardes sont aussi jouasses de voir que le prince est encore vivant.

La révolution aide la populace à surmonter cette épreuve, les blessés sont pris en charge par les médecins révolutionnaires et civils. La révolution aide aussi les civils à réparer les dégâts causés durant la révolte, pendant que le jeune prince commence tout doucement à gagner son palais. Les Kissinger conseillent fortement au jeune souverain d’emprisonner ceux qui ont usurpé le trône. Le Sultan et ses vassaux sont donc emmenés dans les geôles royales, mais est-ce que le prince devenu le roi fera preuve d’indulgence envers la garde qui n’a fait qu’obéir aux ordres ? Ce qui est sûr, c’est que la révolution a apporté un réel soutien au royaume et que Rachel Marco n’est plus un inconnu. Mais aussi que les Kissinger ont réussi leur coup, les voilà conseillers (ou presque) du roi. Le rôle de Dallas est terminé, il n’a plus rien à faire sur cette île, il part comme il est venu, en solitaire.

Étendu sur le sol de marbre, écoutant d’un air distrait son camarade en pleine forme annoncé au monde la victoire, respirant difficilement après tant d'efforts. C’était la première fois depuis longtemps qu’iel avait été dans une situation si brutale et mortelle face à un adversaire. Des parties de son corps étaient brûlés, certaines avaient des coupures peu profondes mais très douloureuses, sans oublier la multitude de bleus qui couvriraient sa peau si belle. Mais l’Okama était en vie tandis que le garde du corps gisait avec la tête écrasée sur le sol. Quand le corps inconscient du Sultan fut jeté près de Marco, ce dernier se releva, avec difficulté, un léger sourire au visage, réalisant qu’ils avaient réussi à accomplir ce qu’ils avaient prévu. Et qu’une prime satisfaisante devrait l’attendre par après…Et peut-être une récompense du nouveau régime.


Rachel passa les deux semaines qui suivirent dans le palais royal, se remettant de ses blessures sous les soins de médecins du nouveau Sultan, pouvant ainsi observer a sa guise la transition douce mais certaine du royaume vers son souverain légitime. Les changements n’étaient pas aussi apparents qu’on aurait pu penser, surtout parce qu’un changement comme tel allait prendre beaucoup de temps avant de se concrétiser. Mais les mercenaires furent doucement renvoyés pour être remplacés par une milice composée de volontaires et de Nostalgiques, formant une armée plus petite, moins coûteuse et plus loyale. Pour une raison ou une autre, la Garde des Ronces resta présente, bien que plusieurs désertèrent pour rejoindre les mers, certains se rappelant avidement des actions de celui qui avait aidé à détrôner le Sultan.


Qui savait à quel point l'ancien Vizire de Verminia et sa femme allaient influencer et manipuler le nouveau Sultan? Et dans quelle direction le Sultanat allait-t-il se diriger maintenant que le régime des Pavois avait pris fin? Mais il était fou de croire que tout était fini. Des rebelles, sachant que Mym était dans les geôles, planifiaient déjà une rébellion. Bien qu’ils étaient désormais en petite quantité et qu’ils nécessiteraient des années avant de pouvoir entreprendre quoi que ce soit, le danseur entendait déjà certains des gardes et soldats parler de devoir effectuer des mesures de répressions contre ces groupes rapidement.


Après avoir récupéré une récompense sympathique en Berry de la part des Kissinger, la Beautée Astérienne prit la direction du port le plus proche, étant décidé, maintenant que sa réputation sur les Blues avaient pris de l’ampleur, de prendre définitivement la mer. Mais pour cela, iel aurait besoin d’un navire… et c’est donc après avoir choisir une destination ou Rachel avait cru entendre parler de cette possibilité définitive d’en trouver un qu’iel quitta le Sultanat qui l’avait hébergé, de force ou de volonté, pendant plusieurs semaines.