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Un petit poisson dans une grosse flaque



Un Petit Poisson dans une grosse Flaque


Partie 1- Un Marché Douteux
Présent
✘ Quête Solo – Partie 2




La traversée commença bien, au sein de cet immense navire, dans le boxe de Borat. Je m'étais assuré qu'il soit calme et qu'il s'endorme tranquillement avant de quitter son énorme pièce, assez spacieuse pour accueillir son royal postérieur. Son gros ventre, renversé sur le côté, avait finit par se gonfler pour relâcher de lourds souffles de ronflement, soulevant la paille devant ses naseaux. Puis, j'étais sortis du boxe, arpentant l'immense couloir où de nombreux cris d'animaux résonnaient au travers de la pièce géante. Grégor Athelbaf nous avait laissé nous reposer après nous avoir conduit jusqu’ici, m’invitant à le rejoindre plus tard sur le pont pour me parler. Je ne savais pas ce qu’il me voulait, mais je me méfiais de cet homme aux allures de mafieux, avec ses sourires carnassiers qui me faisaient froid dans le dos. Néanmoins, il avait tout de même réussit à me convaincre d’accepter sa proposition. Comment refuser en même temps ? Moi qui étais fauché, me payer un trajet aussi cher à moi et Borat, l’occasion était bien trop rêvée pour ne pas la saisir.  

Le navire était composé de plusieurs strates, le grand entrepôt à bestiaux dans lequel j’étais en était la dernière ainsi que la plus spacieuse et haute de plafond. En grimpant les escaliers, j’atteins l’étage supérieur destiné à des cargaisons plus banales, des caisses à perte de vue hormis pour des passages entre elles qui formaient un véritable labyrinthe. Grâce à des panneaux pour indiquer le chemin j’atteignis le prochain escalier. La dernière strate avant le pont était destinée aux cabines, cuisines et tout ce qui est nécessaire à la vie à bord de l’immense navire. Je grimpais enfin le dernier escalier après avoir emprunté de nombreux couloirs et m’être perdu plus d’une fois. J’atteignis alors le pont, j’en profitais pour prendre une grande inspiration d’air frais, les odeurs des nombreux animaux du dernier palier m’étaient restées dans le nez pendant tout le trajet. Je pus ainsi observer l’immensité de la mer, la hauteur du bâtiment permettait de voir l’océan d’un point d’observation que je n’avais jamais atteint jusque là. Tel un aigle qui observe sa proie haut dans le ciel, je m’approchais du bastingage pour admirer la vue, me rendant compte de la hauteur qui me séparait de la surface de l’eau.

« C’est magnifique. » soufflais-je, admiratif en observant la mer qui s’étendait jusqu’à se fondre dans le ciel à l’horizon.

J’avais dormis dans le boxe de Borat une bonne partie de l’après-midi, le soleil commençant à se coucher à l’horizon. La grande boule de feu vint épouser l’océan, descendant peu à peu en coloriant le ciel de milles couleurs. Des dauphins bondissaient en banc hors de l’eau à une centaine de mètres et de longs bancs de poissons passaient sous le navire. Je me remis à marcher sur le pont immense, je passais à côté d’un mât aussi large qu’un arbre centenaire et vêtu d’une voile gonflée tout aussi grande. Une centaine de matelots s’affairaient à leurs tâches quotidiennes sur le pont du navire, courant dans tout les sens comme des fourmis. Je dus d’ailleurs en éviter plusieurs alors que j’avançais tranquillement, les mains dans les poches en sifflotant. En regardant devant moi, j’aperçus Grégor, toujours entouré de cinq de ses gardes, des espèces de gorilles tout en muscle, comme moulés dans leurs costumes.

« Hey par ici ... » commença-t-il en levant la main dans ma direction tandis que j’approchais. « Je me rends compte que je ne connais même pas ton nom. »

« Appelez-moi simplement Mazino. » lui répondis-je simplement, sans un sourire mais sans être froid pour autant.

« Très bien Monsieur Mazino. » reprit-il alors, enchaînant directement comme s’il était pressé. « J’aurais adoré vous faire visiter cette merveille de navire moi-même, seulement des affaires urgentes demandent mon attention. Cependant, mes hommes ici présents se feront un plaisir de vous accompagner pour vous montrer tout les secrets de ce navire. » dit-il, presque d’une traite, désignant les cinq gorilles qui avoisinaient tous les deux mètres.

« Hm je préférerais visiter seul. » fis-je en observant les cinq hommes aux visages patibulaires, pas convaincu pour un sou.

« Pour votre sécurité, bien entendu. » continua-t-il pour me rassurer, cette phrase sonnait comme répétée de nombreuses fois. « Vous savez, de nombreux bandits, criminels et pirates empruntent ces transports pour subtiliser leurs biens aux passagers. Et, sur mon honneur, je ne laisserai jamais mes chers clients être mis en danger. Ainsi, vous comprendrez mon insistance à vous confier à la protection de mes hommes. » sa tirade finie, il plaça une main sur son cœur en me saluant en se baissant légèrement en avant. « Je vous prie de m’excuser si cela vous met mal à l’aise. »

Je l’observais attentivement, de son sourire commercial à ses manières, dans ses gestes et son regard perçant qui tentait de lire en moi. Je faisais en sorte de ne pas laisser une seule émotion transparaître, gardant mes doutes pour moi. A sa longue tirade, j’avais compris que quoi que je dise pour me débarrasser de ses gorilles il trouverait une excuse pour me les imposer. Il était fort pour tourner les choses dans son sens, et je m’inquiétais d’où il allait bien pouvoir aller pendant que ses gardes me feraient ‘visiter’ les lieux.  

« Bien, j’imagine que je n’ai pas le choix. » répondis-je finalement en hochant la tête, résigné à devoir en passer par là.

Sur ces mots, Grégor tourna les talons et disparut par un escalier menant aux paliers inférieurs. Les cinq gorilles m’entourèrent et celui en tête me fit signe de le suivre. Ils ne parlaient pas, même pas entre eux, leurs visages fermés ne me jetant même pas un regard. L’avantage était, qu’en effet, personne n’osait m’approcher ou me chercher des noises. Le désavantage était que, bien qu’ils étaient censés me montrer les environs du navire, ils me bouchaient la vue, ne voyant que par intermittence de leurs mouvements d’épaules dans leur marche, un interstice se créant de temps en temps. J’avais l’impression d’être enfermé en cage et, ce n’était vraiment pas à mon goût.

Ils passèrent ainsi près d’une heure à me montrer différents endroits du navire, bien que la visite était si imprécise et désordonnée que je ne saurais retrouver mon chemin tout seul. Plus nous avancions désormais, et moins il y avait de personnes autour de nous. Le soleil s’était couché et seules des lampes à huile et des torches éclairaient les lieux. Nos pas nous menèrent jusqu’à un pont arrière, à l’abri des regards derrière un ensemble de cabines. La cage de gorille s’écarta finalement, les cinq hommes toujours m’entourant firent deux pas en arrière avant que leur chef prenne la parole.

« Bon, tu dois te douter de ce qu’il va se passer maintenant. » me fit-il en me défiant du regard, son large poing s’écrasant dans sa main ouverte.





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Dernière édition par Ren Aoncan le Dim 27 Mar 2022 - 20:30, édité 3 fois
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Un Petit Poisson dans une grosse Flaque


Présent
✘ Quête Solo – Partie 2





Les cinq hommes me toisaient, visiblement en confiance de par leur taille, tous me dépassant minimum d’une tête. Celui qui avait parlé, le chef probablement, était le plus impressionnant des gorilles, comme gonflé par ses propres muscles. Ils étaient tous vêtus de costumes assez classes, des vestes du même coloris recouvrant des chemises blanches aux boutons sur le point de craquer, leurs pantalons allaient de paire avec la veste. Je les jaugeais rapidement de brefs coups d’œil, confiant de pouvoir les vaincre s’ils ne comptaient que sur leurs muscles et leur force. Aussi forts qu’ils soient, ce ne seraient pas leurs muscles qui bloqueraient la douleur que je leur infligerais.

« Si vous étiez plus discrets, je l’aurais peut-être été, mais vous êtes plutôt évidents les mecs. » commençais-je, un léger sourire sur les lèvres tandis que je faisais un mouvement de tête d’un côté à l’autre. « Tout dans les muscles, rien dans la tête, hein ? » leur lançais-je alors dans une pique qui atteignit sa cible avec succès.

« Que.. ? Tu te fous de notre gueule nabot ? » s’écria le chef, apparemment blessé dans son fragile égo. « On va t’écraser et te donner à bouffer aux monstres marins, enfoiré ! »

Sur ces mots emplis de poésie, le cercle autour de moi se resserra tandis qu’ils s’approchaient tous en même temps d’un pas vers moi. Tirant brièvement la langue à leur attention, je bondissais en arrière, lançant mes jambes par-dessus ma tête en exécutant une torsion du haut du corps vers l’arrière. Mon bond me fit ainsi faire un salto arrière, assez haut pour passer par-dessus le gorille dans mon dos. Je pliais mes deux genoux, ceux-ci tombants sur les épaules de la marmule, sa tête bloquée par mes rotules.

« Et paf le singe. » dis-je en riant, tournant mon regard vers les yeux ébahis du gars sur lequel je m’étais perché.

Aussi rapidement que je m’étais placé sur ses épaules, une torsion soudaine de mes hanche tourna violemment la tête de l’homme jusqu’à ce qu’un ‘crac’ sinistre se fasse entendre, résonnant un instant dans le silence qui s’était fait, seulement interrompu par le bruit des vagues. La soudaine démonstration semblait les faire hésiter, les quatre hommes restants ayant aussitôt fait un bond en arrière alors que le corps sans vie de leur camarade s’écrasait au sol. Moi, toujours perché sur ses épaules, je me laissais tomber jusqu’à ce que le sol soit assez proche. Là, je mis mes mains en avant pour me réceptionner en une roulade qui me mena aux pieds de l’adversaire le plus proche. A la fin de ma roulade, je déplias les jambes pour frapper le gorille au sternum, lui coupant momentanément la respiration tandis qu’il titubait en arrière. Ne perdant pas un instant, j’évitais un coup de poing avant de me baisser pour passer en-dessous et m’élancer sur celui que je venais de cogner. Interrompant ma course par un léger saut, j’envoyais un genou plié sous le menton de l’homme qui fut soulevé du sol. A deux mètres de la balustrade, le corps de mon adversaire fit un léger vol plané au-dessus de celle-ci avant de disparaître dans le vide. Sa chute fut si longue qu’il fallut plusieurs secondes avant d’entendre le ‘plouf’ fatidique. Je me tournais alors vers les trois derniers encore en vie, un sourire en coin comme pour me moquer d’eux, je fixais alors leur chef.

« Bon, vous devez vous douter de ce qu’il va se passer maintenant. » commençais-je en reprenant ce qu’il m’avait dit un peu plus tôt . « D’habitude, je ne suis pas aussi radical, mais vous m’avez vraiment saoulé. Alors, voilà ce qu’il va se passer maintenant : je vais en épargner un pour qu’il me lâche quelques infos et je tuerai les autres. Alors, un volontaire ? » dis-je, mon sourire s’élargissant à mesure que je parlais jusqu’à atteindre l’hilarité.

En face de moi, en particulier le chef, ils devinrent tout rouges jusqu’aux joues comme s’ils étaient affreusement gênés. Leur expression faciale était intéressante car on pouvait également y lire de la peur et de l’appréhension. Quoi de plus normal, après tout je venais de tuer deux d’entre eux avec rapidité sans faire couler une goutte de sang. Les affrontements s’étaient enchaînés durant les dernières semaines, voir même les derniers mois, et je sentais une nette différence de puissance depuis que j’avais commencé mon aventure. Chaque combat était un enseignement, c’est ce que m’avait dit un jour le vieux Gareth, mon premier mentor dans les arts martiaux. Et aujourd’hui j’en comprenais la signification, moi qui analysais tout mes combats et en retenais les leçons, chaque adversaire était une marche de plus pour devenir le roi de ce putain de monde.

« Amenez-vous les teubés. » leur lançais-je tandis que je tapais du bout du doigt sur ma tempe en faisant un visage absurde pour souligner le dernier mot.

En rage, ils s’élancèrent tout les trois sur moi, alignés et levants des poings menaçants. A leur air boudiné dans leurs vêtements qui n’offraient pas une grande aisance des jambes, ils devaient être expérimentés dans le combat aux poings. Leurs gros bras en attestaient d’ailleurs, leurs manches commençaient à craquer sous leurs muscles qui se contractaient. A mon tour, je me mis en position, les poings en avant, puis je m’élançais vers eux en me pliant un peu vers le bas pour rendre leur allonge inutile. Le premier face à moi, le plus à droite, se plia à son tour en direction du sol pour écraser son gros poing sur moi. Cependant, plus rapide que le gorille, j’esquivais son coup en penchant la tête vers le côté opposé, juste assez pour éviter sans pour autant que je ralentisse. Mon propre poing droit levé, je passais sous son bras en remontant pour venir l’écraser sur son visage en passant le long de son bras.




Je sentis son nez se briser sous l’impact et je vis du coin de l’œil une dent voler hors de sa bouche dans un jet de sang. Propulsé la tête en arrière, l’homme s’écrasa sur le pont pour rebondir sur plusieurs mètres, les membres tournés de telle manière que j’avais mal pour lui. Je fis alors un pas glissé de côté pour éviter un coup venant du chef des balourds, celui-ci enchaînant aussitôt avec de vifs coups de poings. Je reculais à chaque attaque en parant ses coups, j’analysais la situation en cherchant une ouverture. Le dernier des golgotes, dans le dos de son chef, le contourna pour venir me frapper de côté pendant que j’étais occupé avec le premier. Je me baissais subitement, sentant les poings des deux hommes me passer au-dessus de la tête. Ma main toucha le sol tandis que j’exécutais un fauchage de la jambe. Le chef esquiva d’un petit bond arrière, mais l’autre se le prit de plein fouet, sa cheville se tordant dans un sens anormal. Je ne termina pas mon mouvement là et ma jambe faucheuse enclencha une rotation de tout mon corps, se posant alors au sol pour prendre appui et envoyer mon autre jambe en remontant. L’homme frappé plus tôt était toujours en l’air, presque à l’horizontal à la rencontre du sol. Sans lui laisser le temps de s’écraser, mon pied vint le cueillir à la gorge, l’envoyant valser dans l’autre sens. Son corps se tordit en arrière et il effectua une vrille incontrôlée avant de retomber sur le plancher du pont arrière, sa tête enfoncée dans le sol. Je me tournais vers le dernier survivant, leur chef qui avait complètement perdu son expression de supériorité. De longues gouttes de sueur coulaient le long de son front, les yeux écarquillés et injectés de sang. Son cerveau devait être en pleine ébullition, à hésiter entre la vengeance de ses camarades et l’instinct de survie qui lui criait de prendre ses jambes à son cou.

« Alors, c’est toi le dernier survivant finalement. » lui dis-je alors en m’approchant de lui en arborant un grand sourire amusé. « On fait moins le fier, Monsieur le tas de muscle, hein ? » continuais-je, m’approchant de plus en plus tandis qu’il reculait à petits pas. « Maintenant tu vas causer mon petit pote. » dis-je en arrivant devant lui, frappant mon poing dans ma main ouverte.

L’homme tenta un coup de poing désespéré que j’esquivais sans difficulté, me rapprochant en longeant son bras, à l’intérieur de sa garde pour lui envoyer une véritable patate de forain en plein ventre. Son visage fut tordu par la douleur, tout comme son corps qui se plia en deux alors qu’il était projeté en arrière. Il rebondit sur le sol, roulant sur plusieurs mètres avant de s’arrêter avec le dos contre la balustrade, du sang lui coulant de la bouche. En quelques pas, avant qu’il n’ait pu se relever, j’étais déjà sur lui, lui envoyant une nouvelle droite en plein visage. Je lui attrapais les cheveux en lui plaquant l’arrière du crâne contre la balustrade.

« Maintenant, dis moi, c’est quoi le plan de ton chef ? » lui hurlais-je dans les oreilles alors que l’homme peinait à garder conscience. « Et dis moi un truc utile sur lui ! »

« Je...keuh..Il veut...ton cochon. » souffla-t-il difficilement. « C’es..c’est pour ça qu’il voulait qu’on...te tue et qu’on te jette par-dessus bord. Effacer les traces...et vendre le cochon. ...vaut une fortune. » il marqua une pause en ravalant sa salive, ses yeux clignaient frénétiquement comme pour lutter contre l’évanouissement qui le gagnait. « Du..poi...son...cou...teaux. » sur ces derniers mots, l’homme perdit connaissance tandis qu’un filet de sang et de bave se mit à pendre le long de sa bouche.

« Quel enfoiré celui-là... » grommelais-je pour moi-même, me relevant droit comme un i en me retournant, me mettant à marcher pour me diriger vers les escaliers les plus proches. «Attends-moi putain de Grégor, je vais te buter. On touche pas à mon cochon ! »





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Dernière édition par Ren Aoncan le Sam 26 Mar 2022 - 18:03, édité 1 fois
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Un Petit Poisson dans une grosse Flaque


Présent
✘ Quête Solo – Partie 2





Je quittais le pont arrière, couvert des trois corps des hommes de main de Grégor. Je longeais un bord du navire tandis que l’activité se faisait plus présente. Les marins-fourmis continuaient de s’affairer dans tout les sens sur le pont, même de nuit. Plusieurs contremaîtres géraient leurs équipes, leur criant des ordres ou les insultants pour les motiver. C’est ainsi que je compris ce qui provoquait toute cette agitation.

« Allez bande de larves ! On approche de Red Line, la Flaque est droit devant c’est pas le moment de lambiner bande de raclures de fond de cale ! » hurlait un grand moustachu, ses gros bras velus croisés devant lui. « On se bouge le cul si vous voulez pas nourrir les rois des mers ce soir ! »

Sous ses ordres, tout les matelots se dépêchaient, tirant sur les cordages et ajustant les voiles. Curieux, je m’avançais pour m’approcher de l’avant du navire, je levais alors les yeux pour voir l’immense ombre qui apparaissait devant nous. Immobile, aussi haute qu’un millier de cochons géants, ce fameux mur qui marquait l’entrée de Grand Line. L’entrée de la Flaque ressemblait à un immense gouffre noir, il faut dire que de nuit je n’y voyais pas grand-chose. Grâce aux nombreux éclairages présents sur le pont, le gouffre béant ressemblait de plus en plus à la gueule d’un monstre immense à mesure que le navire approchait. Peu à peu, l’obscurité se fit plus présente et les étoiles disparurent, ne laissant plus que des ombres. De grandes lumières à l’avant du bâtiment illuminèrent ce qui lui faisait face, aidant à la navigation dans cette noirceur omniprésente. Le tunnel creusé dans Red Line était large, suffisamment pour laisser l’immense bateau passer. Tout son résonnait intensément dans ces grottes artificielles creusées par l’homme. Et, de nombreux animaux vivants là, chaque cri retentissait de tout côtés en amplifiant le son original. Chaque matelot sur le pont était tendu, mais ce n’était pas mon problème, j’avais autre chose à régler.

Hâtant ma marche, j’atteignis des escaliers que je dévalais quatre à quatre pour atteindre la première strate destinée à la vie à bord. Quelques matelots ou cuisiniers arpentaient les couloirs à la hâte en portant des caisses et des plats. Quelques gardes étaient postés à intervalles réguliers, dernier étage où j’en avais remarqué lors de mon trajet aller. Mais, de nuit, les choses étaient peut-être différentes.  Les couloirs s’enchaînaient les uns après les autres en un dédale où il m’était impossible de m’orienter. Je ne pouvais pas demander ma route tant les quelques passants étaient pressés, soit de voir les beautés obscures de la Flaque, ou accaparés par leurs tâches. Je finis par tomber sur un couloir qui donnait finalement sur un escalier qui descendait. Deux hommes vêtus de noir gardaient l’entrée, non pas des gardes du navire, mais plus probablement des hommes de main de Grégor, placés là pour m’empêcher de rejoindre le boxe de Borat.

« Eh ! Toi ! Arrêtes-toi tout de suite, cette zone est interdite aux clients de la Translinéenne ! » s’exclama l’un des deux hommes, un air autoritaire sur le visage.

Sans un mot, je continuais d’avancer, la visière de ma casquette vers l’avant cachait mon visage à leur vue. Un léger sourire arpentait mes lèvres tandis que je serrais les poings, mes articulations se blanchirent sous la pression. Les deux gardes s’agitaient, sortant leurs sabres hâtivement, l’un d’eux se cognant le coude dans l’encadrure du passage.

« Eh t’as entendus ce que je viens de dire ?! » commença à s’inquiéter le premier garde.

« T’approches pas plus on a dit ! » enchaîna le second, autant à l’aise que son comparse.

A cinq mètres d’eux, je pris appui sur mon pied droit avant de m’élancer en avant, légèrement plié vers le bas, arborant un air sauvage tandis que mes yeux carmins dépassaient sous ma casquette. La soudaine accélération prit les deux hommes de court et frappèrent l’air dans le vide tandis que je me retrouvais entre eux deux. Mes deux poings levés, je les écrasais sur leurs visages en les envoyant valser dans les escaliers.

« J’ai pas le temps pour vos conneries. » dis-je simplement en passant entre leurs corps inconscients pour emprunter les escaliers.

Je les descendis quatre à quatre, pressé par le temps. Je ne savais pas ce que Grégor avait prévu de faire à Borat, ou s’il le laisserait tranquille pour en tirer le meilleur prix. Tout ce que je savais, c’est ce que je ferais subir à cette ordure d’arnaqueur. Bien que je n’avais jamais douté qu’il voudrait me la faire à l’envers, je ne pensais pas qu’il agirait de manière si indirecte. Il laissait le sale boulot à ses sbires, comme un fourbe qui agit dans l’ombre.

L’étage des marchandises était un véritable labyrinthe, des empilements de caisses formaient des couloirs étroits où les lampes se faisaient rares, propageant des ombres épaisses et inquiétantes. Se repérer était proche d’impossible, me guidant à l’aide de quelques pancartes ici et là. Mais, même en suivant les indications fournies, je ne trouvais pas d’escalier menant à la dernière strate remplie d’animaux. Je me baissais alors légèrement, profitant de la faveur des ombres pour me dissimuler en arpentant les couloirs improvisés. Je dus faire demi-tour à plusieurs reprises en tombant dans des culs-de-sac. Enfin, une lampe apparut dans mon champ de vision, portée par un homme vêtu de la même manière que les sbires de Grégor. Combien étaient-ils ? Il avait dû se préparer à l’avance et faire entrer bon nombre de ses hommes de main dans le navire. Accroupi, je profitais qu’il soit retourné pour arriver dans son dos. Je plaquais alors une main sur sa bouche tandis que l’autre lui saisissait la gorge. L’homme, surprit, lâcha sa lampe qui se mit à tomber, j’eus l’impression que l’instant se passa au ralentit alors que j’avançais un pied pour amortir le choc de la lampe avec le sol, et ainsi éviter qu’elle se brise et que le feu se répande. J’aimais me battre au milieu des flammes, mais j’avais encore besoin de ce navire pour arriver à bon port et je ne souhaitais pas mettre mon compagnon porcin en danger.

« Dis moi où se trouve l’escalier pour descendre, et n’essaye pas de faire le malin ou je te brise la nuque comme si ce n’était qu’une brindille. » j’avais soufflé ces mots à son oreille, affirmant ma poigne sur sa gorge avant de relâcher ma prise sur sa bouche.

« C..c’est tout droit, puis à droite deux fois et une fois à gauche. » bégaya-t-il, inquiet pour sa vie. « S’il vous plaît, ne me faite pas de mal, j’ai une femme et deux gamins.. » continua-t-il en commençant à pleurer, une humidité toute autre gagnant son entrejambe et dégageant une forte odeur d’urine.

« Ça marche ! » répondis-je alors souriant, sa petite supplication m’ayant touchée.

Sur ce, je le frappa du tranchant de la main au niveau de son trapèze, et l’homme s’écroula aussitôt dans l’inconscience. J’enjambais son corps en attrapant sa lampe à huile pour prendre la direction indiquée. Alors que j’entamais le dernier virage, j’entendis des voix plus loin là où je me dirigeais. Je jetais un œil discrètement à ce qu’il s’y passait, une bande de huit personnes, toutes habillées comme les sbires de Grégor. Ils étaient en pleine conversation, seulement éclairés par une lampe au sol.

« Putain, vous avez vus le morceau que le patron a choppé ? » s’exclama l’un d’eux. « On va tous être riches ! »

« Hahaha le boss a le flair pour les bons coups. Paraît que le proprio faisait l’voyage seul avec la bestiole, le crétin ! Hahaha ! » ricana une seconde.

« On pourrait même le dresser au combat pour se faire des tonnes de fric dans une arène ! Héhé. » enchaîna un autre.

« Bon, les gars, déjà le crétin il vous emmerde, et maintenant j’arrive pour vous péter la gueule ! » m’exclamais-je alors en sortant de derrière les boîtes qui me cachaient, je commençais à m’avancer en serrant les poings, de nouvelles mandales ne demandant qu’à être distribuées.  




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Dernière édition par Ren Aoncan le Sam 26 Mar 2022 - 18:03, édité 1 fois
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Présent
✘ Quête Solo – Partie 2





« Bordel, mais t’es qui toi ? » lança l’une des sbires de Grégor.

L’escalier que je cherchais se trouvait juste derrière leur petit groupe, ceux-ci placés là pour le garder si jamais j’arrivais jusqu’ici. La lampe à huile toujours en main, la lumière provenant de sous mon menton, je leur offris un sourire carnassier et inquiétant, l’ombre soulignant mes traits.

« Je suis le crétin de proprio qui va vous botter le cul. » répondis-je en roulant des mécaniques dans ma marche pour m'échauffer. « Eh toi, attrapes ! » fis-je à l'homme le plus proche.

Je lançais soudainement la lampe à huile qui tourna dans les airs en direction des sbires, espérant secrètement que l’un d’entre eux la rattrape car un feu me mettrait également en danger. Pendant ce temps, je retirais ma veste pour la nouer autour de ma taille pour arborer fièrement mon tatouage ‘Mazino’ trônant en grosses lettres dans mon dos, ainsi que la septuple paire d’ailes. Le premier type à portée, au bout du couloir de caisses, réceptionna la lampe, lui permettant de voir clairement mon visage s’approcher de lui.

« Bouh ! » le surpris-je en profitant de ses mains occupées pour lui envoyer un uppercut.

Les mains du pauvre gars lâchèrent la lampe que je récupérais tandis qu’il était soulevé du sol avant de s’écraser lourdement entre ses camarades, de la mousse au bord des lèvres. Je posais la lampe à la hâte sur une pile de caisses, puis je sentis quelque chose de froid m’effleurer la joue, une lame passant à quelques centimètres de mon œil. J’y répondis d’un violent coup de pied, mené par une torsion du corps et une rotation des jambes, frappant en plein dans sa gorge, le propulsant en salto arrière dans des caisses qui se mirent à vaciller.




La pile de marchandise s’écrasa dans un fracas tandis que je m’élançais sur mon prochain adversaire. Une femme grande et élancée qui maniait un nunchaku simple à double bâton qu’elle faisait tourner autour d’elle en fouettant l’air. Elle envoya son arme dans ma direction, j’esquivais de côté en attrapant le bout du nunchaku, le second toujours dans les mains de la femme. Un de ses compagnons choisit ce moment pour me viser au visage à l’aide d’une batte de métal, venant de côté. Je tirais violemment sur le bâton que je tenais et, sa détentrice eût beau résister de toutes ses forces, elle fut tirée dans ma direction. Je parais alors l’attaque à l’aide du bâton, repoussant l’homme par la même occasion tandis que la femme luttait pour que je lâche son arme. Elle tenta un coup de poing que je bloquais à l’aide de sa propre arme avant de la frapper au visage avec le bout du bâton à plusieurs reprises jusqu’à ce qu’elle perde connaissance. L’attrapant par le col, je la projetais sur l’homme à la batte qui tomba à la renverse. Il n’en restait plus que quatre debout, deux combattants sans armes me fonçaient dessus dans un combo d’attaques. L’un envoya un coup de pied chassé en direction de mes jambes tandis que l’autre visait mon visage, sa jambe se détendant dans un bel effort de souplesse.

« Joli ! » m’exclamais-je, grand fan des combats à mains nues, le corps comme seule arme. « Mais vous arrivez dix ans trop tôt ! »

Mes jambes se décollèrent du sol, mon corps passant à l’horizontale tandis que je lui infligeais une torsion violente et rapide. La jambe du premier passa en-dessous tandis que la seconde attaque passait au-dessus, m’effleurant alors que j’exécutais une vrille de côté en dépliant mes jambes dans le mouvement. Un pied cueillit celui toujours debout sur le côté de la mâchoire tandis que mon autre jambe vint se poser sur la jambe toujours tendue de l’autre, accroupi au sol. Mon pied vint frapper par le même temps en tordant la jambe du malheureux dans un sens improbable et anormal qui lui tira un cri à vriller les tympans avant de perdre connaissance à son tour. Le premier s'était écrasé au sol en bavant abondamment.

Toute cette scène de violence n’était éclairée que par deux lampes, une au sol et une posée sur des caisses à l’entrée du couloir par lequel j’étais arrivé. A présent, les deux lampes étaient derrière moi, plongeant tout mon visage et l’avant de mon corps dans l’ombre. Sous ma casquette, visière vers l’avant, mes yeux rouges brillaient dans la pénombre en fixant les deux derniers hommes. Ils étaient restés figés, visiblement peu expérimentés à ce genre de combat et de violence. Dans leur dos se trouvait l’escalier qui menait à la cale aux bêtes où je devais me rendre et cinq mètres nous séparaient. Leurs mains tenaient leurs sabres en tremblant, voulant probablement fuir le plus vite possible. Je n’étais pas particulièrement quelqu’un de cruel, mais j’aimais bien lorsque j’inspirais la peur chez les autres et, à ce moment précis, la mise en scène était parfaite pour cela.




« Allez les jeunes. » dis-je d’une voix forte et autoritaire. « Lâchez vos armes et rendez-vous bien gentiment, vous n’avez aucune chance de me vaincre. » fis-je, ma voix tonnant dans ce dédale de caisses empilées, je bombais le torse et mes muscles pour paraître plus imposant. « Faites le bon choix. »

Les deux jeunes, pas plus que le début de la vingtaine, hésitèrent en se regardant un instant. La peur se lisait dans leur regard et leur position de combat, mal assurée, me montrait assez clairement que ma victoire était gagnée d’avance. Enfin, leurs mains lâchèrent leurs armes, celles-ci tombant au sol dans un tintement métallique. Leur regard baissé, je m’avançais doucement vers eux. Puis, des pas résonnèrent derrière moi, au bout du couloir de caisses.

« Eh vous ! » fit une voix d’homme au ton assez grave. « Vous n’êtes pas autorisés à accéder à cette partie du bateau à la nuit tombée ! »

Je me retournais pour voir sept gardes de la Translinéenne, il y avait ainsi bien des rondes la nuit dans ces cales. Ils tenaient des lanternes et des armes, sabres et lances courtes, ces dernières assez adaptées pour frapper d’estoc dans ces couloirs étroits. Derrière moi, les deux jeunes désarmés en profitèrent pour faire volte-face et descendre les escaliers quatre à quatre.

« Revenez bande de petits cons ! » les invectivais-je en levant le poing, m’apprêtant à les suivre.

« Monsieur ! Nous ne nous répéterons pas ! » continua le garde, commençant à s’avancer avec ses hommes dans le couloir.

Soudain, le navire pencha sans crier gare, secoué par de grosses vagues à l’extérieur. Les innombrables piles de caisses s’écroulèrent. Il y eut un instant de flottement, au propre comme au figuré, tandis que mes pieds se décollaient du sol. Mon corps se retrouva à tomber d’un côté, accompagné des caisses qui me percutèrent à plusieurs reprises. Dans feu le couloir, les gardes étaient en bien fâcheuse posture ainsi entourés de caisses qui leur tombaient dessus. J’eus l’impression de parcourir plusieurs mètres avant que le bateau ne bascule dans l’autre sens. Une nouvelle fois, le monde autour de moi se mit à flotter et passa d’un côté à l’autre. Je me récoltais au passage plusieurs caisses un peu partout sur le corps, frappant dans mon vol plané pour tenter de m’en défendre. La bande de gardes criaient comme des enfants dans une attraction de fête foraine. Enfin, tout revint à la normale tandis que le navire géant se stabilisait. Je me retrouvais à terre, recouvert par des dizaines de caisses dont j’essayais de m’extirper, les poussant des mains et des pieds en les faisant tomber à terre. Je sortis avec difficulté du monceau de boites en tout genre et de toutes tailles.

« Aaaah c’était quoi ce bordel ! » m’exclamais-je en me remettant debout.

Mon visage et mon torse étaient couverts de petites coupures et d’ecchymoses, frappés pendant la chute. Je grommelais sous la douleur des blessures, minimes mais nombreuses. Cette soudaine chute m’avait perturbé et je ne retrouvais plus les escaliers, des milliers de caisses jonchant le sol. Alors que j’observais les murs pour retrouver un point de repère, j’entendis derrière moi les gardes ressortir de sous la montagne de caisses qui les recouvraient. Malheureusement pour eux, nombreuses de leurs lanternes s’étaient brisées dans la chute et des flammes commençaient à se propager autour d’eux. Tout d’abord surpris, ils se reprirent rapidement pour s’affairer à éteindre les flammes, deux d’entre eux partants pour chercher de l’aide. Je profitais de la confusion ambiante pour m’éclipser, trouvant finalement l’escalier sous une vingtaine de caisse et de boites. J’avais un cochon à sauver.




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Un Petit Poisson dans une grosse Flaque


Présent
✘ Quête Solo – Partie 2





Je dévalais les marches à toute vitesse, ne perdant pas un instant en sautant les marches du long escalier menant à la cale la plus haute et plus large du navire. Depuis l’escalier en colimaçon, j’avais une vue imprenable sur la cale et les nombreux boxes qui laissaient dépasser des parties d’animaux provenant de toutes les Blues. Les deux jeunes qui s’étaient enfuis plus tôt étaient allongés au sol, quelques mètres plus bas. Ils avaient dus être projeté hors de l’escalier lorsque le navire avait brutalement tangué. J’espérais pour eux que la chute ne les avait pas tués sur le coup, ils étaient encore jeunes après tout. J’arrivais enfin au bas de l’escalier, j’avais profité de mon point de vue depuis l’escalier pour retrouver le boxe de Borat, ce qui n’avait pas été si difficile étant donné qu’il occupait le plus grand disponible. L’immense boite de trente mètres de côtés dépassait à côté de toutes les autres.

Je me mis à courir dans le large couloir, entouré de grognements et de cris d’animaux en tout genre, du prédateur énervé d’avoir été réveillé par les secousses, au pachyderme qui avait prit peur suite à toute cette agitation. La cale entière s’était emplie de bruits, cris, grognements et autres meuglements. L’ambiance n’était pas rassurante et il n’y avait personne, j’entendis alors de gros grognements porcins, assez fort pour faire taire une bonne partie des autres bêtes. M’inquiétant soudainement beaucoup plus, j’accélérais le pas pour filer droit vers l’emplacement du boxe.

« Boraaaat !! » criais-je alors en espérant qu’il me réponde.

« GRRUUUIIIIK ! » répondit-il alors dans un grognement sinistre qui tenait plus de la souffrance qu’autre chose.

Mon sang ne fit qu’un tour et je poussais de toutes mes forces sur mes jambes pour aller le plus vite possible, tentant tant bien que mal de repousser mes propres limites. Alors que je m’approchais, j’aperçus sept hommes qui sortaient du boxe, Grégor n’en faisant pas partie. Sans leur laisser le temps de me remarquer, je bondissais en avant dans les airs, les deux genoux en avant pour venir les écraser sur deux visages en même temps. Les deux sbires furent projetés à plusieurs mètres de là, leurs corps inertes s’écrasant lourdement au sol. Les cinq restants se tournèrent vers moi, profitant de cet instant où j’étais toujours en l’air, retombant à hauteur de l’un d’eux. J’envoyais mon poing droit dans sa tempe, ses yeux roulant dans ses orbites tandis qu’il s’écrasait au sol face la première. J’atterrissais, accroupi en donnant un effet de rotation à mon corps en tendant la jambe, fauchant les jambes de deux autres sbires qui tombèrent en arrière. Je remontais alors en envoyant mon autre jambe sur un autre gars qui fonçait sur moi. Il réussit à parer en plaçant son bras entre lui et mon attaque, continuant sa course en me donnant un coup d’épaule dans la poitrine, me faisant tituber de quelques pas en arrière. Reprenant mon équilibre, j’envoyais ma jambe vers le haut devant moi, la dépliant en frappant l’homme sous le menton, ma jambe finissant droite comme un i à la verticale. Je la redescendis brusquement en frappant une nouvelle fois l’homme face à moi, au sommet du crâne. Mon pied l’accompagna jusqu’à enfoncer sa tête dans le sol.




« Qu’est-ce que vous avez faits à mon cochon ! » m’écriais-je, bouillant de rage. « Il est où ce putain de Grégor de mes couilles ?! »

J’enfonçais plus encore le type sous mon pied dans le sol, m’avançant vers les trois types encore conscients, les deux qui étaient tombés plus tôt se relevaient. Je repris appui sur le sol pour foncer sur eux, exécutant un salto avant lorsque j’atteignis le premier, frappant du talon droit sur son trapèze. Un cri de douleur et l’homme était au tapis, hors combat. Les deux derniers sortirent leurs sabres, tentant de me trancher en rondelles en attaquant en même temps en frappant l’air devant eux tandis que je reculais pas à pas. Je repris une petite distance après une nouvelle tentative de leur part, puis j’envoyais un coup de pied haut issu d’une rotation des hanches pour frapper une main tenant un sabre. L’arme fut réorientée en direction de son camarade qui se prit un coup large de l’aisselle à la hanche, maculant le sol et mettant l’homme hors d’état de nuire, et de vivre probablement au vu de l’hémorragie. Je redescendais légèrement ma jambe toujours levée, la plaçant face au ventre de l’homme en pliant la jambe avant de la déplier en un puissant coup de pied qui souleva le sabreur du sol et de le projeter plus loin. Ma course et ce bref combat m’avaient laissés essoufflé, respirant bruyamment. Je n’étais pas particulièrement fatigué, mais l’inquiétude pour mon compagnon de route était si grande que je sentais mon cœur battre à tout rompre. J’enjambais les corps pour me placer face à l’entrée du boxe de Borat, serrant les poings en m’apprêtant à me battre contre Grégor. Je sentais qu’il ne serait pas aussi facile à vaincre que ses hommes mal-entraînés.

Avançant pas à pas, je poussais la porte entre-ouverte du boxe, sur mes gardes. Je m’attendais à ce que Grégor Athelbaf, cette sale raclure de fond de cale, me saute dessus à tout moment, mes yeux balayant les lieux frénétiquement à mesure que la porte s’ouvrait complètement sur le boxe. Il n’en fut rien, personne n’était là mis à part Borat qui était allongé en boule, sans ronfler ce qui était assez inhabituel. J’avais dormis bien des nuits contre lui et il ne s’était pas arrêté de ronfler ne serait-ce qu’une nuit. Mais là, il semblait calme, son ventre se soulevant et redescendant ce qui prouvait bien qu’il respirait encore. Cependant, en m’approchant d’une de ses pattes, je remarquais plusieurs plaies peu profondes.

« Qui est l’enfoiré.. » commençais-je, hors de moi, mes articulations blanchissant sous la pression de mon poing.

« C’est moi que tu cherches, Mazino ? » fit une voix juste derrière moi.

Je ressentis alors une vive douleur au ventre, baissant les yeux pour voir une lame de couteau dépasser du côté de mon ventre. Ma main s'y posa par réflexe, se maculant de sang.



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Un Petit Poisson dans une grosse Flaque


Présent
✘ Quête Solo – Partie 2




La lame ressortie aussitôt, libérant la plaie pour laisser le sang couler, projeté au sol et tâchant en quelques endroits le corps endormi de Borat. Une vive douleur m’assaillit, m’obligeant à serrer les dents en me mordant l’intérieur de la joue pour ne pas m’écrouler et hurler à la mort. Prenant sur moi du mieux que je pouvais, je me retournais en frappant d’une droite l’endroit où devait se trouver cet enfoiré. J’avais reconnus sa voix et ce ton si malaisant, Grégor Athelbaf, ce salopard de fourbe venait de me planter par derrière. Il esquiva le coup facilement en reculant de plusieurs pas en faisant tourner son couteau dans sa main, maculé  de mon sang. Je me demandais s’il n’avait pas prévu que je me précipiterais dans le boxe de Borat, me piégeant facilement. Je n’avais pas été assez attentif, m’inquiétant pour mon cochon vert géant en pensant être en sécurité.

« Espèce d’enfoiré de fourbe. » lui jetais-je en crachant un mollard de sang par terre.

« Hahaha eh oui, c’est moi ! » s’exclama-t-il, mimant une révérence. « Je t’aurais bien poignardé au coeur, mais j’aime faire durer le plaisir. Hahaha tu as au moins le mérite d’être arrivé jusque là ! » continua-t-il en me narguant, finissant en pointant son arme vers moi.

La douleur m’assaillait, je posais une main en pression sur la plaie, mais le point d’entrée de la lame dans mon dos n’était pas facilement accessible et le sang continuait de couler. Je profitais de ce moment où nous discutions pour remonter mon sweat-shirt noué à ma taille au niveau de la blessure. Je resserrais les manches pour maintenir la pression et éponger le sang afin qu’il coagule au plus vite. Mon visage était traversé de brèves grimaces de douleur, j’essayais de concentrer toute mon attention sur mon adversaire, difficilement.

« Qu’est-ce que t’as fais à Borat, enfoiré ? » demandais-je en serrant les dents, ma colère montant de plus en plus en moi.

« Ton cochon géant ? Je lui juste chanté une berceuse pour qu’il s’endorme, voyons ! » ricana-t-il de son sourire carnassier.

« Salopard... » soufflais-je, me préparant au combat en ignorant ma blessure et la douleur autant que faire se put.

Je m’élançais en tentant d’ignorer la douleur qui frappait à chaque mouvement. La distance entre nous était courte et je fus rapidement face à Grégor, j’envoyais à nouveau une droite qu’il esquiva en bondissant en arrière. Bercé par ma rage, je continuais de frapper à mesure que j’avançais, envoyant mes poings, puis mes pieds. Mon adversaire était imperturbable, toujours son sourire sur le visage, il paraît ou esquivait, il recula jusqu’à ce que l’on sorte du boxe. Je voulais mettre de la distance avec mon compagnon, afin de le protéger. Fourbe comme il était, Grégor aurait put tenter de l’attaquer ou de le prendre en otage pour me vaincre plus facilement. Il frappa alors de sa dague, un coup en avant d’estoc qui me visait la gorge, je repoussais sa main du dos de la main avant d’envoyer ma jambe se déplier dans le ventre du mafieux. Le bout de mon pied s’enfonça au bas de son ventre, sur le côté, au même endroit que là où il m’avait planté.

« Un partout ! » m’exclamais-je, le suivant alors qu’il était poussé en arrière.

Contrairement à ses hommes qui se seraient envolés sous un tel coup, Grégor broncha à peine et glissa sur le sol en maintenant ses appuis bien ancrés dans le sol. Un sourire en coin, il lança son couteau dans ma direction avec force, si bien lancé que la lame, pointée vers moi, siffla dans l’air. J’évitais de justesse la lame affûtée en penchant la tête du côté opposé d’où elle passa, pas assez vite visiblement car une légère balafre superficielle se dessinait à présent sur ma joue en faisant couler quelques larmes de sang.

« Sois pas trop sûr de toi, gamin ! » siffla-t-il tel un serpent, son sourire narquois dévoilant toutes ses dents dont trois en or. « Mais je dois l’admettre, tu te bats bien. » continua-t-il en hochant la tête comme pour me valider. « Ça rendra ta mort encore plus savoureuse ! »

Il s’élança vers moi, aucune arme en main alors qu’il semblait exceller dans la maîtrise des couteaux. Je l’avais remarqué à sa manière de tenir son arme ou la façon qu’il avait eut de me le lancer dessus. Par le passé, j’avais côtoyé des lanceurs de couteaux et, cet homme n’aurait pas eut à rougir dans un concours face à eux. L’imitant, je fonçais également à sa rencontre, ne souhaitant pas nous rapprocher du boxe de Borat, et bien déterminé à lui éclater la tronche, surtout si c’était un combat à mains nues. Un poing levé, je m’apprêtais à le frapper lorsque je le vis esquisser un mouvement de ses deux mains, plongeant deux doigts dans ses manches pour en ressortir quelque chose de brillant. Par réflexe, je me pliais, mon poing se muant en main pour se poser à plat au sol. Au-dessus de ma tête, deux courtes lames tranchaient dans le vide d’un mouvement si vif qu’il tinta lorsque les deux lames se croisèrent.

« Bouffes-toi ça ! » criais-je en me relevant.

Mes deux mains posées au sol et accroupi, je remontais aussi vite que je le pouvais en poussant à la fois sur mes bras et sur mes jambes. Ainsi propulsé, je baissais légèrement la tête de sorte à ce que mon crâne soit en avant. Je ramenais mes bras le long du corps, poussant à présent uniquement sur les jambes en les dépliant subitement. Mon crâne frappa directement son visage et je sentis son nez craquer sous l’attaque.




Grégor fut projeté en arrière, ses appuis ne furent pas assez solides ce coup-ci pour encaisser le choc et il fit un vol plané sur plusieurs mètres. Cependant, il en fallait visiblement bien plus pour se débarrasser de ce genre de type. Ainsi, il parvint à se réceptionner dans les airs pour atterrir au sol sans se péter la gueule. Son sourire avait disparut et son expression était devenue sévère, fermée et respirant la colère.

« Putain ! Sale petite merde d’albinos, je vais te crever à petit feu, sois en sûr ! » cracha-t-il, verbalement et physiquement en crachant par terre, une de ses dents en or partant avec en tintant quand elle atteint le sol.

« Tu l’as cherché, ducon. » lui répondis-je aussitôt, arborant un sourire fier en faisant craquer ma tête d’un côté puis de l’autre. « Tu fais le malin jusqu’à ce que quelqu’un te pèt...e la...gueu...le ? » commençais-je avant de sentir un vertige soudain.

Mes yeux se mirent à cligner comme si j’avais soudainement envie de dormir. Je bougeais frénétiquement mes doigts alors que je les sentais s’engourdir, fermant la main avant de la rouvrir. J’avais comme une sensation de lourdeur, que mon corps était subitement devenu plus lourd. Je ne sentais plus mes pieds, bien que j’arrivais toujours à les bouger. Ma mâchoire se faisait pesante, comme si elle pouvait tomber à tout moment.

« Que...qu’est-ce que tu m’as ...fais ? » dis-je alors que je titubais de deux pas vers l’avant, tentant de me redresser en faisant un pas en arrière, puis clignant trois fois des yeux.

« Hahaha je vois que ma petite toxine commence à faire effet. » ricana-t-il en penchant la tête de côté pour me regarder. « Ben alors ? On se sent lourd ? »




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Dernière édition par Ren Aoncan le Sam 26 Mar 2022 - 18:04, édité 1 fois
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Un Petit Poisson dans une grosse Flaque


Présent
✘ Quête Solo – Partie 2




Mon corps devenait de plus en plus lourd, comme si le sol m’attirait à lui. Mes sensations s’engourdissaient, ne sentant déjà plus la douleur qui m’assaillait le flanc une minute plus tôt. Enfin, en y jetant un coup d’œil, je me rendis compte que seule la sensation avait disparue, le sang continuant de maculer mon vêtement noué à la hâte. Ma vision faiblissait également, entrecoupant mes vertiges par des voiles flous qui recouvraient mes yeux. La lumière générée par les lampes à huile placées tout les dix mètres me vrillait le cerveau, comme si quelqu’un s’amusait à me titiller le globe oculaire avec un tisonnier. Grégor avait parlé d’une toxine, ainsi sa fourberie tenait également dans ses poisons, en plus de son comportement d’enfoiré. Cela dit, j’aurais dû m’en douter, en me rappelant les mots du chef du petit groupe de gardes que j’avais affronté sur le pont du navire. Des couteaux et du poison, l’information avait été claire pourtant. Aveuglé par ma rage, cherchant désespérément à sauver mon compagnon de voyage, j’avais foncé dans le tas sans réfléchir. Et désormais, les pinces du scorpion se refermaient sur moi tandis que son venin faisait effet.

« Sale...raclure. » soufflais-je, de plus en plus faible. « Le poison...truc de lâche. » finis-je en serrant les dents, essayant tant bien que mal de rester éveillé.

« Hahaha oui, appelle-moi comme tu veux, lâche, fourbe, raclure, je m’en fous ! » s’exclama-t-il, apparemment fier de lui. « Tout ce qui importe, c’est que ce soir je serai en vie et toi tu nourrira les poissons ! Hahaha ! » continua-t-il en terminant de son rire gras et machiavélique.

Maintenant, je comprenais mieux ce qu’il entendait par ‘berceuse’ lorsque je lui avais demandé ce qu’il lui avait fait. Cet enfoiré avait empoisonné mon cochon, ou tout du moins il l’avait paralysé avec ses toxines. S’il y avait bien quelque chose que je ne pouvais pas pardonner, c’était de s’en prendre à mes amis. Ceux-ci se faisant rares, j’y tenais tout particulièrement. Les dents serrées, je sentais toujours des forces en moi, bien qu’elles me quittaient peu à peu. Je ne pouvais pas attendre sans rien faire pendant que le poison infiltrait mon sang et se propageait au travers de mon corps. Pour l’instant, seules les parties de mon corps touchées par sa lame étaient inopérantes. Mon flanc droit où sa lame m’avait transpercé, et ma joue gauche où son lancer de couteau m’avait entaillé. Ma mâchoire s’était alors faite lourde, engourdie comme si j’avais mâché pendant des heures. Quant à mon flanc il en était de même, mais la blessure bien plus importante propageait la toxine beaucoup plus rapidement qu’au niveau de mon visage. Je sentais l’engourdissement gagner le haut de mes jambes et le bas de mes côtes. J’avais toujours l’usage de mon corps, mais je n’en mesurais plus la force.

« Tu vas...me le payer, enflure. » grinçais-je des dents, ma lèvre du côté droit se releva telle la babine d’un animal sauvage prêt à attaquer.

« Monsieur Mazino a du vocabulaire à ce que je vois ! » ricana-t-il en faisant tourner ses petites lames, dépourvues de poignées remplacé par un trou dans lequel il passait un doigt.

Puisant dans des forces que je ne percevais plus très bien, je m’élançais vers mon adversaire, bien décidé à le finir avant de m’écrouler. Je l’avais bien sonné avec mon coup précédent, il n’était plus dans sa meilleure forme lui non plus. J’envoyais une droite en direction de son visage, puis une gauche, enchaînant ainsi tandis que Grégor esquivait ou paraît de ses lames. Au cours de cet échange, sans que je ne m’en aperçoive tant l’engourdissement de mes sens était important, le truand en profita pour égratigner mes poings et mes avants-bras. Il bondit en arrière, retrouvant son air supérieur et de confiance. Il savait que plus il ferait durer ce combat, plus il serait avantagé.

« Alors ? On se fait lent ? » s’exclama-t-il hilare.

Il avait bien raison, mes mouvements ralentissaient. Je n’arrivais plus à bien contrôler ma force, et ça n’allait pas en s’arrangeant. L’effort que ce combat me demandait drainait encore plus rapidement mon énergie, la circulation du sang favorisant probablement la propagation du poison. Je devais penser à autre chose, me focaliser uniquement sur cet affrontement, oublier tout le reste. Je repartis à la charge, sautant à un mètre de Grégor pour effectuer une légère rotation des épaules et des jambes, ne pouvant compter sur mes hanches, afin d’envoyer un coup de pied tandis que mon corps était à l’horizontale. Surpris, le mafieux ne para pas l’attaque à temps et reçut mon pied en plein visage, faisant sauter une seconde dent en or et gicler un long filet de sang partant de sa lèvre. Plié en deux par mon coup, j’en profitais après m’être réceptionné sur mon pied qui venait de frapper, je tournais ce dernier sur le sol afin d’imprimer un nouveau mouvement rotatif à mon corps. Je fis un tour complet sur mon axe vertical afin de donner plus de force à mon attaque. J’envoyais alors ma jambe libre dans une frappe horizontale qui, malgré la garde de Grégor qu’il relevait, le cueillit à nouveau au visage.




Avant d’atteindre son visage mon coup de pied avait repoussé ses bras relevés au niveau de la poitrine, l’entaillant légèrement de ses deux lames. Il fut ensuite projeté en arrière, tombant lourdement sur le sol en crachant du sang. Sa glissade sur le sol fut interrompue par le mur en bois d’un boxe, l’impact réveilla l’habitant de la cage, une longue trompe grise sortant d’entre les hauts barreaux pour fouetter l’air au-dessus de la tête de Grégor. Ce dernier roula de côté pour éviter que la trompe ne lui tombe dessus et s’adossa au mur alors que j’avançais lentement vers lui.

« Je vais te faire bouffer les dents qu’il te reste. » soufflais-je, ma vision devenait de plus en plus trouble et floue.

Soudain, je sentis mes pieds céder sous moi, tombant à quatre pattes en crachant un long filet de sang et de bave. Je me rendis soudain compte de mon état, je ne sentais plus la moitié de mon corps, des fourmillements en habitaient l’intégralité à présent. J’avais chaud, puis froid et à nouveau chaud dans un changement perpétuel de température. Ma gorge était sèche et de grosses gouttes de sueur trempaient tout mon corps. J’observais le sol sous moi, des tâches noires parsemant ma vision tandis qu’un voile tout aussi sombre en habitait les bords. J’avais l’impression de voir par le prisme d’un écran de dendenmushi-visio qui s’éteindrait très lentement. Je n’arrivais plus à enchaîner deux pensées logiques.




Je relevais mon regard vers Grégor, le visage en sang et pourtant, il souriait de contentement face à ma souffrance. Il se mit à tousser bruyamment avant de cracher du sang qui vint maculer le sol devant lui. En s’adossant au mur derrière lui, il réussit à se relever en tirant une grimace de douleur.

« Tu m’as bien amoché, petit connard. » cracha-t-il tel le poison qui m’envahissait. « Mais, te voilà impuissant et je vais me faire un plaisir de t’achever. » fit-il en s’avançant d’un pas boiteux dans ma direction.

Ses pas lents résonnaient dans mon esprit embrouillé, je le voyais s’avancer peu à peu vers moi sans pouvoir rien faire. Arrivé à ma hauteur, il m’envoya un violent coup de pied en plein visage, comme une vengeance pour tout ceux que je lui avais mis. Je fus projeté en arrière, roulant sur le sol et pourtant, je ne ressentis rien, tout mon corps engourdit par le poison qui m’assaillait. A nouveau, il me frappa en plein ventre qui me souleva du sol pour m’envoyer bouler de manière assez grotesque jusqu’au mur d’un autre boxe. Mon dos se prit violemment le bois, sentant l’onde me parcourir le corps. J’étais essoufflé, respirant difficilement tandis que je ne sentais plus que le côté gauche de mon corps, hormis pour mon visage où c’était le côté droit. Dans le boxe dans mon dos, j’entendis des renâclements et de gros beuglements. Apparemment notre affrontement les avait réveillés et cela ne les mettait pas en joie.

« Alors ? T’as des dernières paroles, l’albinos ? » me lança Grégor en s’avançant avec difficulté, traînant une de ses jambes sur le sol. « Tu préfères quoi, que je te plante petit à petit jusqu’au cœur ou que je t’écharpe lentement ? Moi-même j’hésite, j’aurais aimé avoir ton avis. » continua-t-il en s’écoutant plus parler qu’autre chose, plus que moi en tout cas.  

J’arrivais encore à bouger un peu la tête, la reposant contre le mur derrière moi, légèrement vers le haut tandis que l’autre gus continuait de parler en m’insultant et ce, sur plusieurs générations. C’est ainsi, les yeux vers le plafond, que je me rendis compte que je n’étais pas contre un mur mais une porte d’un boxe de taille moyenne. La barre en bois verrouillant la porte se trouvait à un demi mètre au-dessus de ma tête. Dans mon dos, les renâclements de ce qui ressemblait à des buffles continuait, j’entendais même leurs sabots frotter le sol de paille. Face à moi, Grégor continuait sa tirade du méchant prototypé, s’avançant pas à pas dans ma direction, il ne me regardait même plus alors qu’il se parlait tout seul, enfin peut-être à moi si je l’avais écouté.

« ...et ton cochon géant est maintenant à moi, je vais bien en prendre soin, enfin jusqu’à ce que je le vende, son propriétaire en fera ce qu’il voudra. » il parlait encore et encore, il finit par s’arrêter à deux mètres de moi, le regard baissé pour plonger ses yeux dans les miens. « Et toi, tu vas continuer à souffrir encore un peu, je vais faire bien attention à te garder éveillé pour que tu n’en rates pas une miette avant de fermer les yeux à jamais. »

Il rangea ses petites lames pour tranquillement ouvrir sa veste, probablement pour y prendre une autre arme plus importante, bouton par bouton en détournant son attention de moi. Il continuait d’ailleurs de parler, m’expliquant ce qu’il allait me faire subir à moi comme à Borat. C’était l’instant rêvé pour agir. Je levais mon seul bras valide pour frapper du poing contre la porte derrière moi avant de le lever au-dessus de ma tête pour soulever la barre de bois qui la fermait. Derrière moi, les beuglements s’intensifièrent et un bruit de sabots frappant le sol parvint à mes oreilles. Je poussais sur la porte derrière moi, me projetant sur le côté tandis que la porte était frappée par ses habitants en colère. Libéré de son verrou, les deux battants s’ouvrirent violemment, me propulsant à plusieurs mètres tandis que de gros buffles aux longues cornes sortaient en trombe du boxe. Ils étaient aussi gros qu’une charrette, leurs gros sabots martelant le sol alors qu’ils fonçaient droit sur Grégor.




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Un Petit Poisson dans une grosse Flaque


Présent
✘ Quête Solo – Partie 2




Je m’écroulais au sol après avoir rebondit sur plusieurs mètres, tourné de côté en direction de la magnifique scène que j’avais préparé pour Grégor. Les buffles relâchés et assez remontés, ils s’élancèrent vers le mafieux qui n’eut pas le temps d’esquiver, s’en défendre simplement semblait inutile au vu des bestiaux. Des monstres de muscle et de graisse qui devaient peser une demi tonne au bas mot. Et l’impact fut d’une violence inouïe tandis que l’un d’eux frappait Grégor d’un coup de tête magistral porté par sa charge. Frappé en plein torse, l’homme fut projeté à toute vitesse dans le boxe derrière lui qui se trouvait être celui de Borat. Le truand avait hurlé lors du coup de tête, mais à présent je ne l’entendais plus. Les buffles prirent une autre direction et s’élancèrent dans le couloir dans le sens opposé où je me trouvais, étalé au sol.

« Bien fait pour ta gueule, raclure. » murmurais-je, bien qu’il était trop loin pour m’entendre actuellement.

Je tendis l’oreille, m’attendant à l’entendre gémir de douleur aux portes de la mort, mais rien. Il avait été éjecté dans le boxe de Borat, et cela m’inquiétait pour mon camarade cochon. Ce salopard s’en était déjà prit à lui et il pouvait recommencer. Je me relevais alors, enfin pas du premier coup, je commençais d’abord par me relever sur une jambe avant de m’étaler tandis que la seconde, presque endormie, glissait pour me faire chuter. Je m’étalais au sol comme une crêpe, mon nez accusant le coup en craquant alors qu’un filet de sang s’échappait de mes narines. Mon visage devait être maculé de tâches sanglantes, mon corps était recouvert de contusions et de plaies plus ou moins longues. Mon sweat-shirt s’était tant imbibé par le sang s’échappant de ma blessure au flanc que celui-ci gouttait au sol dans un petit ‘ploc’ régulier. Je m’approchais d’un mur en me tirant sur le sol de mon seul bras valide, me tirant une grimace tandis que le côté anesthésiant du poison paralysant se dissipait. La douleur revint peu à peu, manquant de me faire abandonner et de perdre connaissance ainsi allongé au sol. Arrivé au mur, je m’en servis comme appui pour me tirer et me relever. A chaque pas, je tentais de poser ma jambe inerte le pied à plat, manquant à plusieurs reprises de glisser. J’arrivais avec difficulté devant le boxe du pachyderme géant, l’épaule contre la porte ouverte pour assister au spectacle. Là, allongé au sol, se trouvait Grégor, tremblant et gargouillant dans les gerbes de sang qui sortaient de sa bouche. Vu son état, il ne devait plus lui rester beaucoup de temps à vivre.

« Tu n’as que..ce que tu mérites. » lui dis-je alors, le fait de parler me tirant un petit cri de douleur tandis que je grimaçais. « Voilà ce qu’il se passe quand on s’en prend à mes potes, souviens-t-en. » je marquais une pause, n’arrivant plus à réfléchir correctement. « Ah merde, c’est vrai tu vas crever, désolé mec ça m’a échappé Héhéhé. » ricanais-je, mon rire secouant mon torse me tira un nouveau cri peu viril.

Suite à mes paroles, le bras de Grégor bougea, poussant sur le sol pour tenter de se relever. Il luttait contre son inéluctable mort, et j’en étais admiratif. Bien que c’était une raclure de fond de cale, ses prouesses au combat avaient gagnées mon respect. Il m’avait poussé dans mes derniers retranchements, même si l’utilisation de poison et son attaque surprise avaient rendus le combat inégal. Le mafieux parvint à se relever en position assise, ses jambes ne bougeant pas d’un pouce, probablement inutilisables à présent. Le truand vomit à nouveau une gerbe de sang qui s’étala sur ses jambes, ses yeux gorgés de rouge me fixaient avec haine. Dans un dernier effort, il réussit à sortir une petite lame qu’il s’apprêtait à me lancer dessus dans une dernière tentative de m’achever.

« Gruik Gruik gruik. » fit Borat dans son sommeil comme s’il faisait un rêve.

L’immense cochon était tourné de côté et Grégor se trouvait de l’autre côté, dans son dos. Suivant ses ronflements bruyants, l’animal gargantuesque commença à bouger, basculant de l’autre côté pour se retrouver avec ses pattes en l’air, complètement sur le dos. Son poids imposant le fit basculer d’un côté puis de l’autre dans un mouvement de balancier hypnotique. Et, au grand dam de Grégor, le destin a un drôle de sens de l’humour. Ainsi, Borat se mit à pencher dangereusement au-dessus du truand avant de complètement se retourner. La dernière vision que j’eus de mon nemesis du jour fut ses yeux ahuris qui virent venir l’énorme corps s’écraser sur lui. Lorsque le cochon se fut complètement retourné, une longue mare de sang se mit à couler de dessous lui. C’était définitif, Grégor Athelbaf était mort. Je soufflais alors de soulagement, n’en pouvant vraiment plus. J’attendais juste de pouvoir m’écrouler et de dormir jusqu’au Cap des Jumeaux. Je tournais alors la tête vers le couloir où avait eut lieu l’affrontement.

« Putain, quel bordel ! » soufflais-je en voyant tout les corps des sbires de Grégor joncher le sol.

S’il m’était resté encore quelques forces, j’aurais tenté de nettoyer mes traces. Mais là, c’était inconcevable, je me serais étalé au sol au bout de deux pas et j’aurais été retrouvé là le lendemain par la garde, mis aux fers et embarqué par la Marine. Et ce n’était clairement pas mon destin. Ainsi, m’y appuyant comme je pouvais, je fermais la porte du boxe, espérant que cela serait suffisant jusqu’au lendemain, ensuite il faudrait probablement improviser. Et, à ce moment précis, je n’avais pas l’énergie pour y réfléchir plus que ça. Une fois la porte fermée, je m’avançais dans le boxe jusqu’à la tête de mon ami porcin avant de m’écrouler au bout de trois pas et de me traîner jusque là. Je m’appuyais contre son oreille, m’en recouvrant pour à la fois me cacher et me faire un abri chaud et confortable.

« On l’a fait mon pote, l’aventure nous attend. » murmurais-je à l’attention de Borat qui me répondit de petits grognements-ronflements.

Toute force m’avait quitté, j’avais perdu beaucoup trop de sang et le poison paralysant de Grégor n’avait rien arrangé. Heureusement pour moi, le saignement s’était arrêté et je ne risquais pas de mourir de ma blessure dans mon sommeil. Mes yeux papillonnèrent quelques secondes, le flou et le noir ambiant devenant plus importants. Puis, ne cherchant plus à lutter, je basculais dans un sommeil bien mérité, profond, bercé par les ronflements de mon ami le cochon vert géant.




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