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[FB-1623] Un festival ? Non ! Un champ de bataille ! `[FT: Jeska]

21 juin 1623, la Terre des clans et plus précisément la ville portuaire de Dùn Èideann célèbre son traditionnel festival du Solstice d'été. Nombreux et nombreuses Albans de tout clan, se sont déplacés en ce jour de fête. Le traditionnel alcool de la ville a été réquisitionné pour la fête, comment est-ce que cette fête pourrait mal tourner ? L'entièreté de la population d'Alba arbore en ce jour un kilt, cette obligation vestimentaire a comme objectif de viser à repérer les étrangers présents sur l'île et pouvoir les surveiller. Une technique passant comme une simple coutume locale pour les visiteurs venus de tous les coins des Blues. Pour ce qui est de Cillian, ce dernier a été réquisitionné pour ses talents de sonneur, autrement dit de joueur de cornemuse. Il représente de cette manière la contribution du clan Douglas à ce festival, contribution bien sûr suivit par d'autres musiciens venues des différents clans. Bien qu'aimant d'habitude cacher ses talents à l'instrument, si il y'avait bien un jour ou il n'avait pas le choix, c'était bien celui-ci. Quoi de mieux qu'un représentant considéré comme semi-natif à cause de ses attributs physiques pour accueillir des visiteurs étrangers avec sa musique. Tout était fin prêt pour recevoir les différents bateaux se rendant sur l'île, musique, alcool, banquet, cette fête avait tout pour être mémorable.  Pour ce qui est de la Marine, à cette époque-ci l'écrasante majorité des unités se trouvent dans la ville de Glaschù en garnison, cette dernière n'a en ce jour aucun le droit à l'intervention lors du Festival, cet ordre vient des Druides eux même. Ces derniers ne pourront intervenir qu'en cas de force majeure, c'est ainsi que les marines sont tenus à l'écart des festivités. Cillian lui se trouvait sur une gigantesque esplanade, sur une scène faite sur mesure pour l'occasion. Très vite l'esplanade se remplit, et les musiciens avaient l'honneur de pouvoir se déchainer sur leurs instruments, jouant sans relâche tandis que les natifs et les étrangers se ruent sur les différents stands, restauration, boissons, bibelots inutiles. Tout a été réfléchit pour faire de ce festival un événement marquant. L'ambiance vint cependant d'un coup s'alourdir, un bruit effroyable de canon retentit entraînant un long et pesant silence. Un deuxième coup se fit retenir, il n'en fallait pas plus pour que tous les Albans cessent leurs activités et dégainent leurs armes. Revenant du post d'observation, un homme accourt en criant sur l'esplanade.

- ALERTE ! Des pirates nous attaquent, ils sont en train de débarquer sur l'île ! Ils seraient au moins une centaine, voir bien plus. ! Tous à vos armes !

Très vite, des centaines d'Albans se ruèrent sur les quais, ils n'avaient qu'une volonté, défendre leurs terres de l'envahisseur. Cillian lui s'apprêtait à faire de même, posant sur scène son instrument, hérité de son père d'adoption. Il était déterminé à se battre, sa haine ne cessait de monter à la vue des premiers cadavres qui gisaient sur le sol. Ces pirates ne semblaient faire aucune distinction entre civils et soldats Albans, ces derniers étaient en surnombre et était armés jusqu'aux dents, fusils, lames était de la partie. Pour ce qui est des défenseurs, ces derniers arboraient pour l'écrasante majorité des Claymore, arme typique de l'île, n'étant point armé, l'homme à le peau hâlé n'avait le choix, il devait se frayer un chemin et voler à un de ses confrères décédés son arme. C'était une scène de chaos total, les femmes criaient, les enfants pleuraient, les vieillards râlaient, les cadavres pleuvaient. D'un coup, une voix se fit entendre parmi les combattants Albans.

- La Marine ! Elle est où ? Je suis sûr qu'ils collaborent avec ses pirates ! C'est eux qui sont censés sans occupés !

Ils faillaient bien trouver un coupable, très vite, cet avis se partagèrent dans les rangs des soldats, ces derniers n'en avaient que faire de la vérité et de la mise à l'écart des Marines lors de la fête ! Pour eux, c'était un complot, un complot visant à exterminer Alba et les Marines ne valent pas mieux pour les guerriers que les Pirates. De son côté, l'ébène enfant de la famille Kinnear, réussit à subtiliser une lame sur un corps, c'était celle d'un jeune homme, à peine plus vieux que lui appartenant au clan Mackenzie, son corps était recouvert de plaies ensanglantées, nulle doute, ce dernier était décédé. Cillian peinait à rester calme face à ce terrible spectacle, son regard ne diffusait qu'une seule émotion, la rage. Il n'avait qu'une envie, taillader la peau de ses infâmes pirates ! Les découper un par un, c'est avec tout ce ressentiment que le bronzé leva son arme vers le ciel avant de s'élancer au combat. La mort ? Ils n'avaient pas peur de ça, il était prêt, prêt à mourir au combat pour défendre son pays ! Sur son passage, se dressaient de nombreux troufions qui ne pouvaient rien faire face à la monstrueuse hargne du jeune homme ! Il croisait le fer avec une telle détermination, que bien des pirates tombèrent face à ses coups. Sa force n'était pas extraordinaire, mais pour son âge, ils possédaient un style étonnant, particulier et puissant. Dans les deux camps, les hommes tombèrent, après deux heures de combats, la quasi-totalité des effectifs ennemis furent exécutés sur le champ de bataille, tandis que plus des trois-quarts des Albans présent connurent le même sort. Les renforts de la Marine n'étaient toujours pas là, ce qui ne faisait qu'agrandir le ressentiment des survivants. Tant d'Albans ont perdu la vie, les autres ? Ils étaient épuisés, à bout de forces. Les combattants d'Alba avaient été valeureux et avaient été capables de renverser une infériorité numérique avec brio grâce à leurs talents à la Claymore, mais les dégâts sur les quais sont colossaux. La ville en elle-même, et souillé par le sang, et les cadavres, de nombreux bâtiments ont été pulvérisés à coup de canon. Les Albans ne comprenaient pas pourquoi, pourquoi des Pirates étaient venus les attaquer. Après tout, ils s'en fichaient un peu, ils savaient juste qu'ils faillaient tous les exécuter sommairement. Les derniers pirates tombèrent sous les coups des soldats au Kilt. Un bateau de pirates avait cependant réussi à quitter les rives d'Alba. Les Albans ne le savaient pas, mais ils venaient de se confronter à de la chair à canon, envoyé sur l'île en éclaireur par un cruel pirate.  Reconstruire, voilà à quoi s'attelait sans plus attendre les survivants.  Les cadavres étaient rassemblées, les blessés soignés dans la mesure du possible. Quelques guerriers tentaient de rafistoler les quais avec du matériel présent dans les entrepôts. Cillian lui survécut évidemment, son arme était couvert de sang, son corps de plaies, après tout, il n'était qu'un soldat chanceux de survivre parmi tant d'autres.  Ils étaient bien loin d'imaginer ce qui était en préparation au loin, de plus, arrivant enfin aux portes de la ville, les renforts marines venant tout droit de Glaschù. Que va t'il se passer ? Vous le découvrirez bien vite.
    Lieutenant Jeska Kamahlsson. Je ne m'y fais toujours pas! Moi, la petite aveugle de South Blue. Avec mes grandes ailes noires. Je commande des gens! Pourtant, ça fait presque un an que j'ai été promue, mais, je crois que je ne m'y fais pas encore. Enfin, ce n'est pas grave! J'ai une mission qui arrive! je dois aller à Dun Eidann, avec une dizaine d'hommes et du matériel, pour aider à la reconstruction du village qui a été attaqué par des pirates. Je ne connais pas trop l'endroit, mais je sais deux choses, ils n'aiment pas trop les étrangers et vu le désastre qu'ils ont du endurer, on ne va pas être accueillis à bras ouverts.

    On part donc de Glaschu à pied, parce que personne n'a la bonne idée de nous mettre un navire à disposition. On ne nous donne même pas une mule pour tirer le chariot de matériel. C'est dire à quel point mes supérieurs à la base sont radins en moyens. Les soldats et moi-même nous retrouvons donc à devoir tirer la cariole à tour de rôle tout en maintenant un rythme soutenu. Malheureusement, je ne peux aller aussi vite que je l'aurais souhaité. En effet, j''aurais tué mes subordonnés à la tâche si je les avais forcé à suivre mon rythme. Et comme on va avoir besoin d'être dans l'action dès notre arrivée, je me dois d'économiser leurs forces. Quelle plaie! Je sais qu'à chaque minute qu'on perd sur la route, des braves civils peuvent mourir de leur blessures. La mort dans l'âme je me résous à cette terrible éventualité. Et surtout, je me prépare à un accueil des plus froids.

    Et j'ai bien fait, car le silence qui tient place de comité d'accueil à de quoi déstabiliser. Certes, je ne m'attendais pas à une liesse populaire, mais là, je bénis le fait que mes hommes n'aient pas l'ouïe aussi fine que moi.  C'est carrément de l'hostilité! Je n'en crois pas mes oreilles! Mais je décide de faire fi de ces ragots et de faire mon boulot. Mes sens, bien plus aiguisés que la moyenne, m'indiquent où les villageois ont construit un hôpital de fortune. J'y guide donc mes ouailles afin qu'ils commencent à se mettre au travail.

    "Messieurs, avant toute chose, il faut effectuer un triage des blessés. Vous avez les bracelets? Super! Les docs, je compte sur vous!"

    Dans mon équipe, je dispose de deux docteurs, et de deux charpentiers, les autres ce sont un peu des hommes à tout faire. Ils vont donc gérer le "triage" c'est à dire le classement des blessés par ordre de priorité des soins. A l'aide bracelets colorés afin d'aller plus vite. Les verts pour les blessés légers, les oranges pour les un peu plus amochés, les rouges pour les blessés graves, les noirs pour ceux qui sont déjà morts, ou sur le point de l'être… C'est un travail nécessaire, mais qui force à faire des choix difficiles.

    Alors que les charpentiers commencent à monter les tables d'opérations, une main fine, et portant étonnamment vigoureuse me saisit l'épaule. Instinctivement, je me retourne et je me prend un violent coup de poing dans la figure. C'est alors qu'une veuve me prend à partie et me traite de tous les noms. Mes hommes sont furieux et prêts à intervenir, mais je les en dissuade d'un petit geste de la main. A la place je quitte laisse le dispensaire à mes hommes qui commencent à soigner les blessés tandis que moi, je vais dehors, suivie par la furie qui semble encore plus furieuse qu'avant.

    Une fois à l'extérieur, je prend la parole.

    "Mesdames, messieurs, je comprends votre colère. Mais je vous prierai de laisser mes hommes travailler à sauver vos proches. Pour toute réclamation, je suis à votre disposition."

    Me voilà maintenant prise à partie. On m'insulte, on me frappe, on me crache dessus. Mais au moins, on laisse mes gars bosser. Une demi-heure plus tard, la foule s'apaise. Et me laisse seule. De ma poche je sors un mouchoir et je m'essuie le visage. J'ai envie de chialer, mais je retiens mes larmes. Je dois être forte. Ce que je ressens, ce n'est rien à coté de ce que ces gens traversent. Titubante, je rentre dans le hopital de fortune. Un de mes gars m'escorte jusqu'à un lit mais je refuse. A la place, je m'effondre sur une caisse de matériel. Un médecin vient me voir.

    "Vous saignez, laissez-moi vous recoudre l'arcade."

    "Pas la peine. occupez vous des autres, ce n'est qu'un petit bobo de rien du tout."

    "Mais le sang risque de vous faire perdre un œil!" s'insurge le docteur.

    "Ca ne changera pas grand chose, je suis aveugle…" soupire-je en esquissant un sourire qui se veut rassurant.


    Dernière édition par Jeska Kamahlsson le Lun 25 Oct 2021 - 13:02, édité 1 fois
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    Désolation, voici un mot qui se rapporte parfaitement à la ville de Dùn Èideann. Assis sur un amas de débris, Cillian ne pouvait que constater l'horreur des faits s'étant déroulé devant ses yeux. La tête abaissée, sa faiblesse était la raison de son geste. S'il avait été plus fort, des centaines, voir des milliers de ses confrères Albans seraient encore de ce monde. Au fond, sa faiblesse l'afflige, le dégoûte, horripile. Y'a-t-il plus douloureux que de se rendre compte à quel point l'on a aucune force, et capacité d'action et de changement sur le cours d'une guerre. Dans ce genre de situation, se rabaisser et la solution de facilité, cependant, le rabaissement et les lamentations vont de pair avec la faiblesse. Ainsi seuls les faibles se lamente, et tant qu'il se lamentera sur ses capacités, il ne cessera jamais d'n être qu'un pion. Tel est sa façon de pensée, très vite ses lamentations avaient évoluées, en quoi ? Tout simplement en colère, une colère calme en apparence et pourtant omniprésente dans le champs de mines que constituent l'esprit de Cillian. Ses mines représentant la frustration, la rage, et la vengeance, des sentiments encrés au marqueur qui n'attendent que de sortir. Rien ne semblait capable aux alentours de calmer ce moment de réflexion intérieure, qui n'était visible de l'extérieur que par le visage sévère arboré par le musicien. Un marine vint cependant se diriger vers le basané.

    - Dirigez-vous vers l'hôpital de secours, vous êtes blessés et vos plaies risquent de s'infecter. Nous avons ordre de nous occupez de vous, je  sais que  vous êtes méfiant vis à vis de nous mais laisser nous vous soigner !


    Quittant ses esprits, Cillian ne put s'empêcher de foudroyer du regard son interlocuteur, ses yeux et les traits de son visage marquait son agacement, celui-ci vint répondre d'une voix grave. Il est vrai que parmi ses multiples plaies, certaines étaient profonde et du sang s'en dégageait encore et pourtant.

    - Ce n'est pas mon corps qui saigne. C'est ce pays qui est souillé d'une tâche ensanglantée. Je m'occuperais de ses blessures quand je constaterais que les cadavres, les borgnes et les éclopés auront disparut de mon champ de vision.  Le dégoût m'envahit rien que d'imaginer que l'on puisse s'occuper de moi avant de s'occuper d'un mort.

    Le soldat ne put rien rétorquer, il serait aveugle s'il n'avait pas remarqué que déblatérer avec un tel énergumène ne changerait rien à son engagement. Ce dernier retourna vaguer à sa mission laissant à Cillian le malheur d'observer une scène d'une tristesse sans nom. Une Lieutenante Marine subissait sous ses yeux, la rancœur des faibles. En effet, pour le sonneur à la peau bronzé, il n'y a rien de plus lâche que d'exprimer sa rancœur sur un innocent. La rancœur doit s'exprimer sur les criminels et leurs proches et non sur les représentants de la Justice. Pourtant, il savait mieux que quiconque qu'intervenir engagerait un bain de sang. Lui qui est considéré comme le moins Alban de tous les Albans, n'a aucun le droit de s'engager en faveur d'une étrangère, sinon il serait définitivement rejeté par le peu de gens qui daigne l'accepter. Il n'en voulait cependant pas aux agresseurs, car cet acte trouve sa justification dans le mal qui ronge ce pays. Après avoir assisté à ce long passage à tabac, la victime vint se rendre à l'intérieur de l'hôpital, comme par réflexe Cillian mit aussi pied à l'intérieur, il put apercevoir cette dernière effondrée sur une caisse de matériel empêchant un docteur de soigner son arcade ensanglantée. Après le départ du médecin, il ne put s'empêcher de s'approcher de cette femme s'adossant contre le mur se situant à côté de la caisse.  

    - Je vous en conjure, n'ayez guère ressentiment à l'égard de mes confrères. Sachez l'ampleur du fléau dont ce pays est victime.  Ce pays à par le passé subit bien trop de fois  la griffe des malfaiteurs. Ces derniers sont la pandémie qui touchent ce peuple. Nous Albans sommes bien incapable de différencier les corps étrangers sains des bactéries, ainsi autour de ce pays se referme un système immunitaire ne faisant guère différence entre le simple étranger et la source infectieuse. Le seul moyen de guérir ce pays de son maux, c'est l'exécution de la totalité du virus. Ce pays n'arrivera jamais à accepter les étrangers sans cela. Le moindre événément ne fait qu'envenimer la haine éprouvé contre les envahisseurs, votre arcade et la mienne en ont été victime. La simple différence du teint suffit à provoquer la méfiance et la violence. Je ne peux que comprendre la douleur subit après ce genre de lynchage public.


    Cette voix était définie par une pointe de tristesse, même si Jaya ne pouvait le voir, des larmes chaudes coulait sur les yeux de ce jeune homme, ce qu'il avait décrit, c'était tout simplement le fléau de son existence. Rien n'était plus douloureux pour lui que de voir l'état de son propre pays, empirer à la moindre présence d'étrangers.
      Un jeune homme s'est installé près de moi. En dehors de celle du sang dont il est couvert, il a une odeur tourbée un peu comme tous les gens d'ici. Mais étrangement, il s'agit plus de la note de tête. Sa note de cœur, c'est l'orange. Et sa note de fond… mhhh, animale, mais délicate. Oui, le cuir de chevreau! Il me parle, sa voix est grave, mais pas rocailleuse comme celle des autres locaux. Il me raconte le mal qui ronge son pays. L'intolérance. Je soupire. Après tout, je suis une femme dans une armée presqu'exclusivement composée d'hommes. Je suis une ange aux ailes noires dans une armée presqu'exclusivement composée d'humains. Je suis aveugle dans une armée presqu'exclusivement composée de gens valides. Bref, je suis une anomalie. Mais aussi, a l'heure actuelle, la personne la mieux placée pour comprendre les tourments qui rongent ce jeune homme. Et ce pays.

      "Ha, vous savez, ils ne m'ont pas fait bien mal. je suis beaucoup plus solide qu'il n'y paraît." Je plie mon bras droit, gonflant mon biceps. C'est loin d'être impressionnant, je le sais bien, mais c'est pour illustrer mon propos. "Et puis, même si j'avais mal. Comment pourrais-je oser me plaindre face à des malheureux qui ont tout perdu. Ce serait grossier."

      Un silence s'installe. J'entends les médecins s'affairer. Sauver quelques vies. En perdre beaucoup d'autres. Je ne peux m'empêcher d'être triste. Quel gâchis! Un sentiment d'impuissance gonfle dans ma poitrine. Et une certaine rage aussi. La Marine traîne les pieds pour agir ici. Je l'ai déjà remarqué à de nombreuses reprises. Je crois que les hauts gradés font ça dans le but de se faire désirer. Afin que l'installation de soldats ici ne soit pas vu comme de la colonisation, mais comme la solutions aux problèmes des gens. C'est habile, et un peu vil aussi. Et puis surtout, c'est cruel pour la piétaille, dont je fais partie, qui doit essuyer les plâtres. Car actuellement, la populace ne nous voit pas comme des sauveurs. Loin de là. présentement, on est la bande d'incapables qui est arrivée après la guerre. En gros, on va en prendre plein la figure, et on va devoir encaisser. D'ailleurs, voilà un homme qui avance vers moi, le pas lourd et déterminé. Il me saisit par le col, me soulève, m'insulte, me crache à la figure, me lâche et s'en va. Je récupère mon mouchoir et je m'essuie le visage. Puis je m'adresse au jeune homme.

      "Les gens d'ici on peur. Peur de ce qu'ils ne connaissent pas. Et ils ont encore plus peur de se l'avouer. Alors, ils croient se protéger avec de la violence. Et finalement, je les plains. Ils sont condamnés à ne voir que ce que leurs yeux veulent bien leur montrer." Soudain, je réalise que... "Oh, pardon! Je vous parle, mais je ne me suis pas encore présentée. Je suis le Lieutenant Jeska Kamahlsson de la Marine régulière. Ravie de vous rencontrer."
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      Cillian écoutait avec calme les propos de la Lieutenante, il ne bougeait pas d'un pouce quant cette dernière se faisait agresser, malheureusement, il ne pouvait empêcher cela sans produire plus de dégâts que de bienfait.

      - Je suis ravi que vous n'ayez rien, si vos hommes avaient répliqué, cette ville serait sûrement en cendre. Il est vrai que ce spectacle ne peut que m'attrister. Tant d'âmes innocentes quittent en ce jour Alba. Je ne saurais le pardonner, espérons qu'ils trouvent la paix intérieure. Mort pour la patrie, c'est là une bien belle mort. Si je suis vivant, c'est car ce mort ne me convient point, je dois libérer ce pays et le monde des maux qui le consument. Ma destinée est toute tracée et ne peut s'arrêter aujourd'hui. Cela prendra du temps, mais j'y arriverais.

      Le regard pointé vers le ciel, ou plus précisément le plafond de cet hôpital de fortune, Cillian ressentait le besoin de se vider, vivre une telle hécatombe à son âge aurait pu le dégoûter mais ce n'était pas le cas. Cela ne faisait que renforcer sa conviction, exterminer les criminels. Il vint regarder Jeska plus particulièrement son arcade ensanglantée, cette dernière ne le voyait peut être pas mais elle pouvait très certainement sentir son regard remplit de rage et de détermination.

      - Lieutenante, moi Cillian Kinnear, garde du Laird Douglas,  vous affirme que j'agirais toujours pour le bien de l'humanité. Je compte bien punir les criminels et transmettre à mes confrères l'horizon d'un monde meilleur. Mon combat ne s'arrêtera que lorsque le sang des innocents cessera de couler.


      L'homme au kilt pouvait sembler bizarre, il n'avait pas peur de dire à une représentante de l'ordre qu'il comptait exterminer la criminalité et ceux avec une intonation ne cachant guère ses volontés meurtrières.  Bien sûr, il le sait, il est loin d'avoir le niveau pour. Il est encore faible, il vient d'atteindre la majorité mais son niveau s'arrête à celui d'un simple adulte expérimenté. Sa force ? Sa rage, sa colère, sa détermination,  sa lâcheté. Tout est bon pour un combattant comme Kinnear pour la victoire. Ce dernier vint se lever, commençant à partir du bâtiment quit sert d'hôpital.

      - Vous êtes là pour aider non ? Alors n'hésitez pas à venir aider à la reconstruction  Lieutenante.

      Une fois sortie,  Cillian remarquait que les Albans en état avait déjà commencer à rassembler un stock de matériaux conséquents afin de réparer les docks.  Il fallait se reprendre, et ne pas faire de cette attaque une fatalité. Tel était la devise dans la tête de ses guerriers, cette journée était censé être un jour de fête, ainsi se morfondre trop longtemps serait une insulte aux victimes. C'était un rare moment de cohésion, ou tous les Albans peu importe le clan se serrait les coudes. Se relever, voilà ce qu'il fallait faire. Ainsi le musicien ne se fit pas prier, après avoir récupéré quelques outils rudimentaires, et quelques planches, la priorité pour lui était de reconsolider certaines maisons dont les fondations avaient été endommagées.  Il était cependant loin d'être prêt vis à vis  qu'il allait advenir ensuite.
        Les Albans se préparent à réparer les docks. Et moi, je retrouve mes gars. Laissant un peu en plan le malheureux Cllian. Il reste encore pas mal de gens à soigner, je réorganise alors mes troupes, les deux charpentiers viennent avec moi ainsi que quatre soldats. J'en laisse deux à disposition des médecins pour les aider. Ma priorité reste le sauvetage des civils. Je m'approche donc de la première maison en ruines et je l'inspecte, je n'entends rien, mais je sens des odeurs. Des odeurs de gens qui sont encore là dessous. Le tout est de savoir s'ils sont encore vivants ou pas. Heureusement, je dispose de l'Echo Sonar Wave qui me permet d'inspecter ces débris. Il y a de la vie! Mes ordres sont rapides et précis. On entreprend l'excavation. Malheureusement, c'est plus un travail de précision que de force. Il faut absolument éviter de causer un effondrement qui ruinerait tous nous efforts. On fait aussi vite qu'on peut cependant, et, après quelques dizaines de minutes éprouvantes, on sort une fillette des décombres. Malheureusement, on arrive trop tard pour son père et sa mère.

        C'est terrible, mais je n'ai pas de temps à perdre en sensibleries. Je continue d'inspecter les bâtiments détruits et, avec l'aide précieuse de mon équipe, on sauve une petite dizaine d'âmes. On peut enfin aider à la reconstruction. Sauf qu'il se fait tard. Mes hommes sont fatigués et affamés. Et je serais une bien piètre cheffe si je les laissait dans cet était. On installe à la va-vite un bivouac et on entame nos rations au coin d'un feu. Je sens l'amertume de mes soldats. Et je ne peux leur donner entièrement tord. Quelques soient les griefs des locaux envers la Marine. Nous, on n'y est pour rien. On est là pour aider! L'agressivité larvée des locaux fait que mes hommes sont prêts à dégoupiller à n'importe quel moment.

        Sauf qu'un conflit n'arrangerait personne. Je me dois donc d'être la voix de la Raison et de l'Apaisement alors que je suis tout autant énervée qu'eux. Ha, les joies du commandement… Finalement, la nuit tomber comme du parfum sur mes épaules, et on rejoint les bras de morphée pour un sommeil bien mérité.

        Le lendemain, après un solide petit déjeuner, on se présente auprès des Albans pour les aider à réparer les docks. Et on se fait envoyer balader dans les grandes largeurs. Mes soldats enragent et je dois encore m'employer à les calmer. Malheureusement, on ne peut pas aider les gens contre leur volonté. J'ordonne à mes hommes de déblayer des débris et je demande à ce qu'on me guide vers le responsable du village.

        "Bonjour, monsieur". J'essaie de prendre un voix calme et mesurée. "Notre mission était de secourir les blessés et de rechercher des survivants. Cette mission est accomplie. Si vous avez besoin de notre aide pour quoi que ce soit d'autre… "

        Je ne dirais pas ici ce que le chef m'a répondu, mais je suis estomaquée par tant de vulgarité. Rouge de colère, je dois user de tout mon self-control pour ne pas lui en coller une! Sèchement, je tourne les talons et je hèle mes hommes.

        Ils sont ravi de quitter cet endroit et moi aussi. Je suis un peu triste pour le jeune homme rencontré hier. Mais je n'ai pas recroisé Cillian aujourd'hui. J'aurais aimé lui dire au revoir. Il me semblait être le seul type sensé dans ce bled de fous.

        Une petite heure plus tard. Me voilà sur la route avec mes hommes quand on tend des bruits de canon. Le village est attaqué! Mon sang ne fait qu'un tour que je suis déjà en train de revenir sur mes pas et que je leur hurle.

        "Allez chercher du renfort!"
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        Mes hommes ne bougent pas. Je suis sur le point de me répéter quand enfin ils me répondent d'une seule voix.

        "On n'a pas de den den mushi."

        Je peste silencieusement contre cette malchance, et je réalise bien vite qu'il sera bien plus rapide pour nous de retourner au village et d'appeler à l'aide de là-bas. Cependant, j'ai conscience qu'on risque de s'exposer au danger : celui de l'attaque pirate, dans un premier temps, mais aussi celui de l'hostilité des Albans. Mais je suis une soldate de la Marine, une ange aux ailes noires qui plus est, et aveugle de surcroît, je sais ce que c'est que de subir haine et quolibets au quotidien. J'aurais aime préserver mes hommes de cela, mais c'est aussi le lot des forces de la Justice : tout le monde ne nous accueille pas en héros.

        "Allez, on y retourne." ordonné-je avec conviction.

        Chemin faisant, je détaille la mission à mes troupes. Ainsi, on va éviter la confrontation directe avec l'ennemi. Nous ne sommes pas assez nombreux pour repousser un équipage pirate au complet, même avec l'aide des locaux. A la place nous allons organiser l'évacuation des villageois. Et la tâche sera bien plus facile à dire qu'à faire. Je doute que les habitants nous écoutent. En effet, la façon dont ils nous ont accueillis ne m'incite pas à l'optimisme. Ceci dit, je me refuse de céder au désespoir. Si on ne peut pas repousser l'ennemi, au moins on peut faire notre maximum pour limiter les pertes en vies humaines. Quant à moi, je m'infiltrerai dans le village et j'essaierai de trouver un moyen de communication pour j'appeler le Q.G afin de le convaincre de nous envoyer des renforts.

        Fort heureusement, nous ne sommes par partis depuis trop longtemps et en forçant notre allure, on réussit à rallier l'orée du village en moins d'une demi-heure. La situation est déjà catastrophique! Mes hommes me décrivent un port en flammes et des bâtiments détruits. L'espace d'un instant, j'ai l'impression que notre mission d'aide n'a été qu'un coup d'épée dans l'eau et que tout ce que nous avons accompli n'a servi à rien. Mais, la voix d'une femme qui demande à l'aide me remet les idées en place et me rappelle le sens des priorités. Mes ordres sont brefs et précis, et immédiatement, les soldats mettent en place un corridor d'évacuation. Mais les fiers Albans refusent de s'y engager. Alors je dois les convaincre.

        "Albans, je sais qu'il détruisent votre village, mais ne résistez pas! Fuyez! Vos maisons, on peut les reconstruire, on l'a déjà fait! Mais vous vies… si vous mourrez, vous êtes perdus à jamais! Suivez-nous à l'extérieur et mettez-vous à l'abri, je vous en supplie!"

        Par chance, certains nous reconnaissent, se souviennent qu'on les a aidés et nous écoutent. D'autres, aveuglés soit par leurs préjugés à notre égard, soit par la haine de l'envahisseur, nous tournent le dos et s'en vont se battre, allant au devant d'une mort certaine. Quant à moi, j'interroge un vieil homme pour savoir où il y aurait un den den mushi. J'apprends alors que le seul escargophone est dans la mairie, et elle donne sur le port. Prenant mon courage à deux mains, je me dirige vers le champs de bataille, non sans nourrir une appréhension somme toute assez légitime. J'entends les fusils cracher leur projectiles mortels, j'entends les râles d'agonie des victimes. J'aimerais intervenir. Mon cœur brûle de ne pas pouvoir le faire. J'ai une mission, je me dois de l'accomplir! J'essaie de mon convaincre que je vais sauver beaucoup de vies, mais mon impuissance me vrille les tripes et me fait serrer les poings. Je me faufile dans les maisons et j'évolue ainsi à couvert des masures, il ne faut pas que je me fasse repérer! Finalement, je réussis à rejoindre une habitation plus grande que les autres, je ne sens pas d'odeur de cuisine, je suppose donc qu'il doit s'agir d'un bâtiment officiel. Une odeur sèche de papier et d'encre confirme ma première impression, j'ai trouvé la mairie! Je me dois donc de trouver ce fichu gastéropode de communication! Mais comment faire? Ils n'ont pas d'odeur très marquée, je ne peux donc utiliser mon nez pour le localiser. Mais par contre je me souviens qu'ils dorment souvent entre deux appels. Je peux donc me servir de mon ouïe pour le retrouver! Sauf que, malheureusement pour moi, la bataille fait rage en dehors! Une multitude de sons parasites échoue dans mes oreilles, et le temps presse! Justement, ce n'est pas l'urgence qui doit dicter sa loi. Il faut que je me calme et que je me concentre pour bien isoler le ronflement de l'escargophone du reste du bruit.

        Debout dans les ruines de la mairie, je me concentre sur ma respiration. Je dois me calmer et faire fi de l'urgence. Plus facile à dire qu'à faire! Mes deux premiers essais sont des échecs. Je me précipite trop! Nom d'une biscotte, je bouillonne intérieurement et ça obscurcit mon jugement. Il faut que je reprenne le contrôle de moi-même! J'inspire profondément, en gonflant mon ventre, puis j'expire lentement et poussant sur mon abdomen pour chasser l'air. Et à chaque fois que je fais ça j'imagine qu'en plus de mon expiration, j'expulse aussi mes doutes, mes peurs et ma nervosité. Après cinq cycles, j'arrive enfin à retrouver un semblant de calme. Je me focalise maintenant sur ce que j'entends à l'intérieur de la mairie. Je mets les sons qui viennent de l'extérieur sous cloche, et soudain, tout devient plus net. Je perçois le bruit de la charpente qui grince, les couinements d'un couple de souris apeurées, et surtout, un ronflement presqu'imperceptible. C'est lui! Et je sais où il est! Avec la vivacité d'un serpent qui se saisis de sa proie je m'empare de l'appareil et je compose le numéro d'urgence. Au bout du fils, une opératrice note mon numéro de matricule et mon code de sécurité, après quelques trop longues minutes de vérifications protocolaires, elle me met enfin en relation avec le commandant de la base.

        Ce dernier comprend bien l'urgence de la situation et m'informe que les renforts arriveront dans une heure. Je sais que c'est long et qu'il sera probablement trop tard, mais je garde cette réflexion pour moi, inutile de froisser mon futur sauveur. Un clic sonore m'indique que cette conversation est terminée et je raccroche à mon tour le combiné. Que faire maintenant? Retourner aider à l'évacuation? Ou aider les Albans qui défendent le port? Le choix est difficile, car je sais que les locaux ne tiendront pas longtemps, mais je ne suis pas sans ignorer que c'est du suicide d'y aller seule. Alors je choisis une solution hybride. Discrètement, je quitte les lieux et je reviens à l'entrée du village, près de mes hommes. Ces derniers m'informent que l'évacuation des civils est presque terminée. Cette nouvelle me comble de joie, et je ne me fais pas prier, dès que les dernières personnes ont quitté le village, j'explique mon nouveau plan à mes hommes. Ils sont ravis de pouvoir enfin se "dégourdir les bras" et se battre au nom de la Justice. Au pas de course, on traverse les rues à présent désertes et on se hâte vers le port. Nous arrivons tard, mais pas trop tard, et malgré notre nombre réduit, notre arrivée est saluée par les villageois. Enfin un peu de reconnaissance! Ca fait du bien!

        La suite est une bataille terrible de longueur et de violence. Les pirates ont trop vite épuise leur poudre et se retrouvent à affronter les Albans au corps à corps ce qui n'est pas franchement à leur avantage. En effet les claymores des locaux sont certes longues et lourdes, mais les coups portés sont puissants, au point que peu de bandits se hasardent à parer. Les soudards ont eu l'avantage de la surprise et des armes à feu, mais, maintenant, ils se rendent compte que ce peuple est fort et résilient. Plus le temps passe, et plus les pertes sont lourdes des deux côtés, mais ce sont les pirates qui finissent par abandonner. Un mousse sonne un clairon et les forbans organisent non sans mal leur retraite. Nous, portés par une frénésie guerrière, on les poursuit jusqu'à la jetée, n'épargnant aucun fuyard. Et quand le navire ennemi largue les amarres et s'en va enfin au loin c'est une clameur terrible qui accompagne leur déconfiture! Epuisée, mais avec un sourire carnassier aux lèvres, je savoure la victoire tout autant que le respect que j'ai gagné auprès des guerriers. Puis soudain, le son de canons se fait entendre. Au début j'ai cru que ces aigrefins avaient retrouvé un baril de poudre et nous envoyaient quelques boulets de dépit, mais je constate avec joie qu'il n'ne est rien. En fait, la cavalerie est là!

        Les renforts arrivent enfin et arraisonnent le galion ennemi et mettent son équipage aux fers. Mais avant de les jeter en prison, le commandant a la bonne idée de les forcer à réparer les dégâts qu'ils ont causé. Quant à moi, je profite de mon temps pour rester auprès de Cillian qui a été blessé dans la bataille. Et seulement une fois que j'ai été rassurée sur son état de santé, je prends congé. Je doute que les gens de ce village changent d'opinion sur la Marine, mais au moins, ils ont changé d'avis sur mes hommes et moi. J'espère que mes actions d'aujourd'hui seront les graines d'une confiance qui germera dans le futur.

        En tous cas, le jeune Kinnear a semblé fort impressionné par mes hauts faits, je crois même que j'ai fait naître en lui une vocation. J'adorerais le revoir dans quelques années en fier officier de la Marine. Enfin… façon de parler, je suis aveugle!



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