De simple touristes ?

Nous y sommes. Les bourgeons des arbres fruitiers et les fleurs sauvages s'ouvrent pour marquer le début du printemps. Ils indiquent aussi que la première foire de l'année de Kage Berg est lancée. Il faut dire que c'est une date attendue par tous les habitants de l'île, car c'est l'occasion de participer au concours de la meilleure vache, mais aussi de faire de très bonnes affaires en vendant leurs bestiaux aux marchants venus de toutes les Blues. Le père des deux jumeaux ne fait pas exception à la règle et il compte bien remporter pour la troisième fois consécutive le prix tant convoité avec sa vache fétiche Babette.

« Taiyō, Tsuki, j’ai besoin de vous »

A quelques mètres de la maison, les deux jumeaux s'amusent à cueillir les quelques coquelicots et marguerites qui ont déjà terminés leur fleuraison en avance. A l'appel de leur mère les deux enfants se lèvent et courent vers la fenêtre, Taiyō laissant gagner sa petite sœur dans la petite compétition qui vient de se lancer du premier arrivé. Sur le rebord de l'ouverture est posé un torchon qui renferme le repas de leur père, déjà présent sur l'événement depuis l'aube. Il est bientôt midi et les deux enfants ont pour mission d'emmener sa gamelle au compétiteur. Bien évidemment, Taiyō se saisi de celle-ci, car la maladresse de Tsuki risque d'obliger leur père à faire un jeûne pour le déjeuner. Le chemin pour se rendre au village n'est pas long, une quinzaine de minutes environs, que les deux enfants aux yeux verrons parcourent main dans la main, une fratrie indivisible.

On commence à entendre l'agitation du village qui s'est transformé en quelques jours en une ville surpeuplée. Le jeune garçon adore cette ambiance, lui qui aime partir à l'aventure dans les plaines, explorer l'île et voir des personnes venues des quatre coins de l'océan, ce qui est moins le cas de Tsuki. En se rapprochant, on peut rapidement voir qu'il est difficile de se balader tellement la foule est dense, mais les deux jumeaux en ont l'habitude et savent quelles sont les ruelles les moins fréquentées pour se rendre où bon leur semble.

« On va d’abord voir les bateaux au port ? »

Tsuki adore voir les navires accoster au débarcadère situé aux portes de la ville. Se faufilant entre les citoyens, les marchands et les touristes, les deux enfants arrivent sur le quai où une dizaine de bateaux sont amarrés. Le village n'est pas des plus grand, mais le port a été aménagé pour accueillir le plus facilement possible les embarcations de marchandises et de voyageurs. Les yeux de la jeune sœur reflètent son émerveillement, comme sa bouche qui commence à s'entrouvrir, totalement happée par les différents édifices flottants. Il y en a de toutes les tailles, de toutes les formes, à deux voiles, à six voiles, des canons sortis, des pavillons de pirate, de la marine ou de transporteurs maritimes. On compte par centaine le nombre de passagers qui descendent des différentes passerelles pour rentrer dans le cœur vivant de l'événement.

« Oniisen, tu as vu comme il est gigantesque celui-ci ? »

En observant bien ce n'est visiblement pas le plus imposant, mais les couleurs sur les voiles attirent irrémédiable l'œil, lui permettant de se détacher des autres. D'ailleurs il se passe quelque chose d'étrange près de celui-ci. Encore une bagarre ? Taiyō ne veut pas lâcher la main de sa sœur et perdu dans ses pensées cette dernière n'est pas prête de bouger. Le garçon essaye de voir à travers la foule en mouvement, mais impossible de distinguer quoi que ce soit d'où il se trouve. En même temps c'est monnaie courante les échauffourées durant le festival entre les pirates et les garçons de vaches. A moins qu'il s'agisse d'autre chose ?


Dernière édition par Taiyō & Tsuki le Lun 23 Aoû 2021 - 11:30, édité 1 fois
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Les vacances de Yamamoto et Ethan, épisode deux, acte cinq. Cette fois-ci, destination plus calme, moins agitée, normalement sans danger. Contrairement à la dernière fois, le pédalo de son camarade n’étant pas encore réparé, ils décidèrent devenir avec le Leviathan. L’arrivée ne fut évidemment pas discrète, mais bruyante, agitée, et presque gênante. Les soldats de la garnison locale venus les accueillir commencèrent à s’accrocher pour déterminer qui accueillera les officiers le premier. Rien de tel pour mettre le jeune Levi en colère. Daniel fut le premier à descendre pour apaiser les tensions, mais surtout éviter un meurtre en interne dès le premier jour.

Ethan était cependant de bonne humeur ce jour. Picoler, bouffer du fromage et de la charcuterie, dans un esprit un peu champêtre, accompagné de bonnes musiques, de chansons à beugler comme de jeunes bringueurs. Kage Berg restait une destination de choix. Assister à la foire de la Vache, c’était l’occasion d’observer de belles bêtes et d’acheter du très bon fromage. Et qui sait, avec l’alcool et les festivités locales, si l’officier n’investirait pas dans l’implantation d’une usine pour produire en masse les fromages de l’île.

Par simple mesure de politesse, il fut emmené vers la garnison où l’attendait le lieutenant-colonel John Horse. On l’avait prévenu de son apparence assez étonnante, mais impossible de rester de marbre face à cela. À cet instant, Ethan se concentra de toutes ses forces pour ne pas exploser de rire. Il était aligné avec Daniel et Mozart à sa gauche, Yamamoto à sa droite. S'il se retournait vers l’un d’entre eux, il savait le fou rire inévitable. Quelle idée de s’appeler Horse et de se déguiser en cheval quand on dirigeait une garnison. Après des salutations très formelles, le contre-amiral expliqua que sa venue n’avait rien de professionnel et qu’il profiterait simplement des spécialités locales.

De réputation, il connaissait le sérieux de ce sergent aux tendances un peu chevaleresque. Inutile de lui rajouter de la pression, il n’était absolument pas ici pour ce motif. Le lieutenant-colonel proposa une escorte au cas où des petits malins s’amuseraient à taquiner des étrangers, mais Levi déclina l’offre. La petite garnison, bien que suffisante pour un tel patelin, avait déjà bien à faire au cours de ces quelques jours de foire. Avec un commandant d’élite, un contre-amiral, un commodore et un lieutenant-colonel, le groupe devrait bien s’en sortir sans aide extérieure.

- Bon, maintenant qu’on est peinards, commença Daniel, qu’est-ce qu’on fout ? J'aimerais bien goûter aux fromages et goûter aux recettes locales.

Comme le ferait n’importe quel cuistot, pensa Ethan.

- Moi, poursuivit Mozart, mettre un peu le feu à cet événement définitivement trop calme.

Puis il partit aussitôt. Il va nous foutre un boucan monstrueux, songea une nouvelle fois le contre-amiral.

- Et toi, Yama’, qu’est-ce qui te tenterait dans un village agricole où tu as plus de bêtes que d’habitants ? J’ai compté John Horse dans le lot, je te rassure, dit Levi en s’allumant un cigare sorti d’une boîte métallique.

En scrutant les alentours du port, de la garnison, puis de l’entrée du village, il remarqua une vie plutôt agréable, aux antipodes de celle qu’il avait toujours connu. Ici, les gamins ne recevaient certainement pas la même éducation qu’à Saint-Uréa, mais ils inspiraient une certaine joie de vivre et une santé de fer. Deux gamins, manifestement des jumeaux, les avaient suivis depuis le débarquement, certainement curieux de voir des invités de prestige sur l’île. Un regard échangé avec son vieil ami de l’élite lui indiqua qu’il les avait également repérés. Ils n’en firent rien pour l’instant et continuèrent leur visite.

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Aaaah Kage Berg, son odeur putride de déjections animales, de poils mouillés, de vin rance et de fromage rassis. J’en avais entendu des légendes, d’horreur souvent, celle d’une monotonie qui pousse à la folie ou à sombrer dans une apathie débilitante. Mais rien qui s’approche de la réalité. On a accosté dans une foire bariolée où se pressent une quantité faramineuse de bestiaux et quelques humanoïdes plus très frais. A en croire les guides touristiques, c’était le festival de la vache. Une fête inintéressante au cours de laquelle les palefreniers locaux comparaient leurs bestiaux pour voir lequel serait le plus… quelque chose ? Le tout sans doute pour donner un peu de gloire au gagnant, et l’opportunité de gagner quelques breloques en échange de bébés vaches et ainsi espérer gagner les prochaines éditions. Les autres, les perdants, organiseraient peut-être des barbecues avec les perdantes… ou alors son poids en fromage, j’en sais rien, et franchement, je m’en fous.

Cela dit, je dois reconnaitre que le meilleur défense de l’île ce n’est pas sa garnison, mais l’enfer champêtre qu’elle représente. Pendant tout le temps que j’ai dû passer à la garnison, assurément les minutes les plus longues de mon existence, j’ai dû supporter la compagnie d’un gros nullos avec un masque de canasson. Nan mais sérieux, un masque de canasson. Ça me motiverait presque à relire le règlement de la marine juste pour le rétrograde en seconde classe, voire même marmiton. Après les politesses et le salutations d’usage qui nous assurent accès aux mess des officiers et à des quartiers privés, on est enfin lâché dans la ville. Avec les recommandations de monsieur cheval d’éviter les ados trop bourré qui chercheraient certainement à nous affronter juste pour prouver qu’ils étaient capables de se remettre d’une fracture en un temps éclair à force de boire du lait. Imagine t’es intolérant au lactose et tu nais ici, est ce qu’on te jette aux cochons ?

-Tu sais Ethan, C’est peut-être le coin le plus remplis de cul-terreux que j’ai jamais visité, j’aurais presque envie de chercher une base de la scientifique pour vérifier que c’est pas une expérience étrange… sinon, je pense que je vais juste tester la vinasse pour oublier que je me trouve ici.

Au moins, il ne pleut pas tu me diras, mais c’est une bien maigre consolation. Je me demande comment ils vont réagir si je leur propose une compétition de lancer de vache, ça pourrait être sympa en vrai. Tu choisis l’animal le plus aérodynamique, tu le peins un peu. Genre en rouge, avec des flammes sur le côté. Tu chromes les cornes et les sabots, tu rajoutes un fanion au bout de la queue, et tu vois laquelle arrive le plus loin. Après, le soucis, c’est qu’elle survive pas à l’atterrissage, ce qui rendrait tout ces efforts vains. Donc faudrait plutôt organiser des courses de vaches, et pour pimenter le tout on rajoute des gens bourrés sur le parcours que les vaches vont devoir éviter. Oaui, la ça devrait commencer à ressembler à quelque chose, et pour ne pas gaspiller, on prends les gens bourré et on les lancer dans une descente boueuse pour attraper un fromage qui roule. Finalement, y’a moyen de faire un truc sympa avec cette île de dégénéré.
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Voilà des mois que la jeune femme se balladait d’îles en îles sans but précis. Elle avait l’impression d’avoir laissé son âme sur Rokade. Et si Arya faisait le deuil des douleurs qu’elle avait subi, elle continuait cette errance. Voilà quelque temps qu’elle avait l’impression persistante qu’elle allait devoir y retourner. Les premiers temps sans la présence réconfortante de son compagnon de toujours lui avait semblé être un enfer, mais aujourd’hui, elle se donnait la nausée à ne plus le chercher des yeux pas réflexes. Ça allait être le moment, elle se donnait juste un peu plus de temps pour se faire à l’idée de retourner sur ce lieu qui avait été un endroit de servitude pour elle.

La voilà donc dans son périple, seule, elle usait et utilisait ce que ses bourreaux lui avaient appris de force, mais cette fois, elle était maîtresse de ses mouvements.

Kage Berg était une île… Champêtre. Il était difficile de dire autre chose, des prairies d’herbes vertes à perte de vue, des gens qui parlait avec un fort accent de paysan, des bêtes, des enfants qui couraient couverts de terre, ou riant à gorge déployée dans un endroit qu’ils considéraient comme leur maison, leur refuge. Le lieu le plus sécuritaire pour eux. Arya évita un homme qui avait les bras chargés de cagettes. Elle avait pris une chambre chez un habitant. Une vieille dame qui tenait une boulangerie avec son mari. La dame s’était prise d’amitié pour la jeune femme au visage d’ange, et lui avait proposé contre quelques piécettes par nuit, le gîte et le couvert. Prétextant de-ci de-là que de toute façon elle ne serait pas dans le besoin en ces périodes de fêtes.

Et quelle fête. On traînait les plus beaux spécimens bovins, se targuant de leur posture, de leur allure, les gens venaient de toutes les blues pour les voir défiler, mais Arya devinait que c’était pour goûter aux vins et aux fromages, sans oublier évidemment la viande de l’île qui n’avait rien à envier en goût à sa réputation qui guidait les touristes par la force de leur estomac. La jeune femme avait enfilé sous une longue cape noire sur sa tenue de danse. Elle bruissait à chaque pas qu’elle faisait, les grelots à ses hanches et poignets ne parvenaient cependant pas à couvrir les bruits incessants de la foule effervescente.

Il lui fallait trouver l’emplacement parfait. La voilà qui trouva une place, large et pavé, il y avait des stands de vins, beaucoup de stands de vin. Chacun vantait les mérites de son cru, apparemment l’année avait été bonne. Ils étaient disposés en cercle autour, laissant le centre de la place désertée, ou presque, par les adeptes de la vinasse. Elle n’avait plus l’angoisse des débuts, mais son cœur battait la chamade par anticipation.

Ôtant sa longue cape, elle essuya les regards curieux, parfois outrés des plus anciens, ou plus conservateurs. Il fallait dit que sa tenue n’était pas des plus habillées, une longue jupe fluide et fendue ornée de grelots, un soutien-gorge bariolé, des bracelets de tissu ornés de grelots, heureusement que le temps était clément. Elle disposa le long habit pour en faire une espèce de bol où les passants pourraient jeter des pièces si le spectacle leur plaisait.

Il fallait commencer par attirer la foule, la voilà qui se mit à chanter un court air, enjoignant ses hanches à suivre le rythme, faisant tinter avec clarté les grelots qui l’ornaient, et lorsqu’enfin des curieux s’approchaient, et que le bruit se calmait au moins un peu, la voilà qui parfait dans des ondulations et des mouvements plus amples. Faisant virevolter sa jupe dans un rythme imposé et incessant. Mêlant à sa danse des mouvements plus acrobatiques et souples que la plupart des gens du coin avaient dû voir dans leur vie. Des enfants s’étaient approchés, des hommes avec du vin, des femmes qui semblaient ne pas comprendre comment elle pouvait contorsionner son corps de la sorte. Elle aimait danser, elle aimait voir les regards fascinés, elle aimait par-dessus tout gagner sa vie avec quelques choses qu’elle savait faire. C’était un coup-de-poing en pleine face de son ancien maître qui l’avait entraîné pour qu’il lui rapporte de l’argent à lui.

Un large cercle s’était formé, applaudissant à la fin d’un act, la jeune femme affichait un large sourire et on lui jetait des pièces avec enthousiasme. Les festivals étaient toujours prolifiques, les gens étaient là pour s’amuser, et bien souvent personne ne se doutait que son intervention n’était pas prévue. Elle profita d’un moment de pause pour observer la foule. Un homme s’approcha avec un violon et s’assit à côté d’elle, il se mit à jouer sans un mot et la jeune femme reconnut un rythme plus lascif. Se laissant porter par la musique elle se rapprocha du groupe de curieux et attrapa un homme avec un verre de vin à la main, il n’était pas grand, il devait faire sa taille, elle lui fit un sourire éblouissant et le tira au centre de la piste, lui donnant juste assez d’impulsion pour lui faire faire une pirouette maladroite. Sûrement, grâce à la surprise parce qu’il se raidit en comprenant où elle voulait en venir.

Posant une main sur son épaule, elle l’entraîna bon gré mal grés dans un tango souple. Le guidant gentillement alors qu’il n’avait visiblement aucune idée de ce qu’il faisait.

« Un peu d’enthousiasme, vous ne voudriez pas décevoir votre public ? »

Lui dit-elle avait un clin d’œil discret alors que les applaudissements d’encouragement pleuvaient sur eux. Elle trouvait toujours ça drôle d’entraîner la personne visiblement la moins à l’aise dans l’exercice, parce que entretenait la foule et l’impression de la foule que ce n’était qu’un spectacle. D’autant qu’elle n’avait absoluement pas prévu l’arrivée du violoniste qui lui lançait des sourire de temps à autres.
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Voici maintenant quelques minutes que Taiyō et Tsuki suivent les deux hommes dont la marine avait causé tant de raffut à leur descente. Ils doivent sans doute faire partie de l'élite pour que le responsable de la sécurité de l'île vienne faire des ronds de jambes avec une grande partie de la garnison. Pourtant, même avec leur prestige, les deux hommes semblent perdus. Il faut dire que l'un d'eux montre un peu plus de réticente concernant sa présence à Kage Berg, cherchant au travers des ruelles un coin pour boire et manger, comme tous les touristes venant ici. C'est par pure curiosité que le jeune garçon essaye de se déplacer dernières eux, sans se faire voir, accompagné de sa sœur au bout de sa main.

« Tu as vu Tsuki comme ils ont la classe ! J’aimerais trop avoir le même look que l’homme de droite. Il en jette trop, en plus il est dans la marine, un vrai rebelle ! »

Soudain, les deux marins s’arrêtent à un croisement, tournant la tête dans les différentes directions que leur propose cette grande avenue de circulation. Il faut dire qu’avec la foule en mouvement constant et le peu de signalisation, il est difficile de s’y retrouver pendant le festival, sauf pour les deux enfants. C’est à cette occasion que Taiyō se dirige vers les deux hommes pour leur parler. Comme à son habitude Tsuki montre un peu de crainte, mais elle se sait en sécurité au côté de son frère.

« Vous êtes perdu ? Si vous cherchez un bon endroit pour manger et boire on en connaît un, sur une place souvent animée. »

Sans même se présenter, il s'adresse à ses deux hommes dont il ne sait rien, juste qu'ils font partie de la marine. Voyant cela, Tsuki se place directement au côté du jeune homme et baisse la tête pour saluer les marins. Il faut croire que l'un des deux enfants a plus d'éducation que l'autre. On peut voir un peu de réticence dans le regard des personnes interloquées, mais après avoir échangé quelques regards entre eux, ils semblent décidés à faire confiance au jeune homme. Tsuki dévoile un grand sourire, comme heureuse d'accompagner deux grands guerriers.

Passant dans des recoins peu fréquentés, le groupe se déplace sans embuche à travers la ville pour arriver sur une petite place où de nombreux commerçants vendent de quoi s'hydrater le gosier à volonté et accompagner le breuvage de produits du terroir. Il ne faut pas attendre bien longtemps avant que les deux hommes prennent place autour d'une table et commandent de quoi débuter « officiellement » leur venue à Kage Berg. Les jumeaux semblent avoir oublié qu'ils sont venus au village pour donner à leur père son repas. L'apparition d'une danseuse sur la place n'est pas le meilleur moyen de leur faire penser à ce projet, d'autant plus qu'elle se rapproche du groupe pour saisir l'un des deux marins, l'emmenant sur la place pour son plus grand plaisir. Voyant son camarade se figer au milieu de la foule qui les regarde, l'homme jusque là désabusé manifeste enfin un sourire, trouvant sans doute la situation amusante. C'est à ce moment que Tsuki s'approche de l'individu encore attablé :

« Vous savez, il y a plein d'activités autres que le concours de vache pendant le festival. Il y a du tir à la corde, du lancer de tronc d'arbre, des courses de vache... Les villageois adorent ça, et ce sont souvent les jeunes vachers qui gagnent contre les étrangers. Vous pensez-que vous pouvez les battre ? »
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Arrêtés dans un croisement entre des maisons, les officiers cherchèrent où aller pour profiter des spécialités locales. Ils furent alors apostrophés par deux gamins, visiblement des jumeaux après avoir bien regardé, qui leur indiquèrent la marche à suivre pour se rendre dans une taverne où s’abreuver. Après un échange de regards avec son comparse, Ethan haussa les épaules d’un air las et suivit les mioches. Les jumeaux semblaient merveilleusement bien se compléter, tant par leurs différences que leurs similitudes.

La petite bande passa dans les coins reculés du village, évitant la foule, jusqu’à atteindre un coin animé du modeste village. Étonnant de voir autant de monde, mais pas tant que cela en voyant les nombreux navires stationnés sur les quais du port. Cet événement attirait les touristes, agriculteurs, commerçants, politiques du monde entier. D'ailleurs, c’était l’unique raison de la visite d’Ethan et Yamamoto. Donc, les gamins menèrent les officiers dans une taverne où ils s’installèrent et prirent commande rapidement. Et tout aussi rapidement, Ethan fut privé de son plaisir. Yamamoto eut seulement le temps de lui déposer donner son verre, dans un mouvement d’une extrême habilité, qui fut applaudit de tous.

Que s’est-il passé ? Entrainé dans une foule endiablée, Ethan remarqua son bras tiré par une main féminine, douce, agréable. Il se laissa emporter au milieu où un cercle s’était formé. Il entendit des murmures curieux de personnes qui l’avaient vraisemblablement reconnue. Le contre-amiral ne pouvait passer inaperçu. Mais il posa enfin son regard sur celui de la charmante jeune femme qui l’avait attiré ici. Un radieux sourire, de jolis yeux améthyste, les traits assez fins... Franchement, une très belle femme. Ethan en était presque gêné.

- Il est regrettable qu’une si charmante femme ait pris pour danser un piètre cavalier, fit-il en lui accordant un léger sourire. Néanmoins, je m’efforcerai de ne pas vous décevoir, ainsi que nos charmants spectateurs.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, comme tous les Levi, Ethan reçut des cours de danse tout au long de son enfance. Il puisa dans ses souvenirs pour s’en rappeler, mais dès le début de la valse, son corps réagit automatiquement. Les pas étaient ancrés en lui. Éblouis par l’élégance qui se dégageait de ces deux entités, par la beauté de ces deux êtres rassemblés par le plus grand des hasards, sur la place d’un petit village agricole. Au fil du temps et de la mélodie, l’officier se détendit et sembla davantage à l’aise à la réalisation de cet exercice.

- Dites-moi, demoiselle, quel est votre nom ? Je m’en serai rappelé si le destin m’avait déjà fait cadeau de notre rencontre.

Il ne quitta pas les yeux envoutant de la jeune femme, continuant machinalement à réaliser les pas, maintenant complètement synchronisés avec les siens. Pas une goutte n’était tombée du verre qu’il continuait de tenir de sa main encore libre. Yamamoto fut précédemment applaudi pour sa vitesse d’exécution, mais en matière d’habilité, Ethan n’avait pas grand-chose à envier à qui que ce soit. Loin d’être le plus rapide ni même le plus fort, il maitrisa simplement son corps, sa gravité, sa gestuelle à la perfection. En constante recherche du parfait équilibre, il développa de véritables compétences en ce sens.

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D’un léger coup de coude Ethan m’indique la présence de deux moutards qui nous collent aux basques, et ils nous fixent les étoiles plein les yeux. Dans ce genre de situation, faut toujours faire gaffe et se poser les bonnes question. Genre, est ce que ce sont des fan ? des vénaux qui vont nous proposer un tour de la ville, nous trainer dans des bouges infâmes tenus par leur oncles qui nous fera payer plus que les locaux ? ou des enfants de passes qui recherchent leur père marin depuis des années dans l’espoir d’une vie meilleure. Ils finissent par nous aborder et c’est la seconde option qui se dessine. Ils nous amènent donc dans un rade minable, mais qui devait sans doute être un palace pour les locaux. Le genre de troquet qui se vante de n’avoir qu’une trentaine de punaises par lit, et d’un alcool qui ne te fait pas perdre la vue…. En plus j’aime pas le vin. Grand prince, Ethan décide de payer la première tournée, après quelques minutes, il se radine enfin avec deux gobelet de tisane locale. Un truc rouge pour lui, et une sorte de bière de blé épaisse pour moi. Mais le pauvre bougre a à peine le temps de me filer la biture qu’il se fait attirer dans la foule par une saltimbanque locale, elle a un certain genre mais c’est pas mon style. Le pauvre officier, aussi charmeur qu’à son habitude accepte de bon grès la danse. Mozart lui avait rejoint le cercle des musiciens et Dan’ était dans une conversation, certainement palpitante, à propos de fromage et de sauciflard avec une bande de gourmet à une table proche.

Je me retrouve donc dans une situation très gênante. Rester debout avec du jus de chaussette dans chaque mains avec des mioches à mes basques. Autant, la bière, je connais son destin, le rouge, lui est moins facile à appréhender. Je pourrais le garder en main comme un con, le temps que ça devienne du vin chaud et qu’Ethan finisse sa danse, ou je pourrais le boire… mais j’aime pas ce type de breuvage âpre, mais doucereux, avec une touche d’âcreté. C’est alors que les moutards se décident de me causer. Ils me racontent d’ailleurs des trucs tout à fait fascinant, des sports locaux. Bon, je doute que j’aurai une résistance farouche, mais ça pourrait être un divertissement bien venu… bon j’en ai marre de porter le verre d’Ethan.

-Oh oh ! ils n’ont aucune chance croyez-moi, on est du genre coriace dans la marine. Une fois, j’ai affronté une vache qui faisaient la taille de l’auberge… dites, vous savez soif ? allez partagez-vous ! On vous doit bien ça !  

J’enfonce alors le gobelet de vinasse dans la pogne de l'un des mioches. Je trinque avec lui et m’envoie une gorgée du breuvage non filtré. Je dois dire que je suis impressionné, j’avais rarement bu de la grenadine de houblon comme ça. A croire que les brasseur locaux s’était contenté de faire infuser la flotte sans faire les autres étapes. J’imagine qu’on appelle ça rafraichissant. Je reporte mon regard sur Ethan toujours pris dans sa danse endiablée, y’en a au moins un qui s’amuse ici… Et vu l’atmosphère locale, je doute quelle s’améliore. Y’aura ni bagarre, ni beuverie. Juste un cercle d’initié, qui feront quelques clin d’yeux complices aux touristes avant de rester entre eux et de profiter de festivité dont seuls eux ont le secret. A défaut de me faire kidnapper par une danseuse, un forgeron, ou un brasseur digne de ce nom, je me retourne vers les gamins.

-Sinon… vous avez un nom ? le danseur, c’est Ethan et moi c’est Yama…On y gagne quoi à vos jeux, son poids en pâté de foie de poulet ?

Avec un peu de chance, on tuera le temps, Ethan séduira d’autant plus sa blonde aux cheveux noirs et moi je trouverai sans doute un breuvage digne de ce nom. Oh putain, j’espère qu’on va pas gagner un bovin, ça serait chiant à transporter. Je parie même qu’Ethan s’attacherait au bestiau et voudrait pas qu’on en fasse un barbuc…Je finis alors mon verre avec dégout et me dirige vers le bar pour me recharger en binouze et préparer un rafraichissement pour les danseurs… et pour les mioches aussi tant qu’à faire… c’est pas comme si j’avais trop d’argent à dépenser…
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Arya fut agréablement surprise que son compagnon improvisé de danse soit assez enthousiaste pour se prêter au jeu. Et c’était sans compter sur la raideur de ses membres qui n’était visiblement qu’apparente, l’homme semblait maîtriser la danse bien mieux que ce qu’il semblait dire. Une main autour de la taille de la jeune femme, l’autre qui tenait l’équilibre précaire de sa boisson et il exécutait les pas comme ils devaient l’être.

« Ne vous dénigrez pas monsieur, ça n’a rien d’attirant un homme qui se dénigre pour recevoir compliments et éloges de sa partenaire lorsqu’ils sont faciles. Vous avez bien plus d’aisance dans les pieds que n’importe lequel de ces fermiers. Cela me laisse penser que vous connaissiez cet art depuis longtemps. »

Laissant glisser ses doigts légèrement plus bas sur le bras de l’homme elle lui fit un clin d’œil pour appuyer son propos qui n’était qu’une boutade et l’emmena dans de nouvelles pirouettes maîtrisées, c’était agréable pour une fois de ne pas avoir à porter à moitié son partenaire de danse, celui-ci gardait le dos assez droit pour qu’elle puisse lui imposer des mouvement d’une simple flexion du poignet. En plus il n’était pas désagréable à regarder, ce qui n’ôtait rien au charme du moment. Les bruit d’applaudissement s’était calmé, le violon était bien plus languissant et les regards étaient émerveillés. Elle entendait encore les pièces tomber dans son manteau sur le sol.

« Je ne suis pas vraiment du coin, et il semblerait que vous non-plus, cela n’a donc rien d’étonnant… Vous pouvez m’appeler Arya, comment dois-je vous appeler ? »

La musique commença à ralentir et la jeune femme sourit, Et après ces quelques longues minutes dans un symbiose étonnante, le violon s’arrêta et elle s’inclina face à l’homme, qui en fit de même. Elle était sûre à présent qu’il avait appris la danse pour des bals. Elle saisit la main de l’homme, les applaudissements et sifflements explosèrent lorsqu’elle l’invita à saluer son public.

« Vous avez été un partenaire agréable, laissez-moi vous offrir à boire… ou à manger… »

Se ravisa-t-elle en observant son verre. La foule commença à se dissiper, elle ramassa son butin, qui n’était pas petit, qu’elle rangea dans une bourse et recouvrit son corps de sa longue cape. Elle observa un peu la foule, repérant l’homme auquel elle avait retiré son partenaire de beuverie, et saisissant de nouveau la main de son partenaire improvisé, elle le tira doucement dans cette direction. La foule reprenait ses activités. Elle sourit en voyant un homme un peu plus grand qui discutait avec des enfants.

« On y gagne quoi à vos jeux, son poids en pâté de foie de poulet ? »

Arya se mit à rire. Evidemment qu’ils n’étaient pas du coin, et à voir la tête des jumeaux, eux, ils étaient de là.

« Quel cynisme, je suis maintenant sûre que vous n’êtes pas du coin. »

Quoique ça n’avait rien de sorcier à deviner en définitive. L’un des deux portait une chemise à fleur, et Arya n’avait vu aucune chemise à fleur dans le coin. Elle salua les enfants d’un mouvement de la main. Ils portaient dans leur main ce qui ressemblait à un panier repas.

« Travaillez-vous pendant la foire ? Est-ce votre heure de pause ? »

Demanda-t-elle en pointant la nourriture du doigt.
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