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En chasse !

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“Allez le bleu, tu vas pas te dégonfler quand même !
Si tu le fais pas pour toi, fais-le au moins pour tes frères !”


Ces paroles raisonnent encore dans la mémoire de Black.

A son inscription sur les listes du Baroque Works, on lui avait fait piocher des affiches dans la liste des “indésirables”. Comprenez, les criminels au rapport qualité/prime vraiment déplorable. Il était tombé sur le fameux équipage des Marsupiaux au travers de deux affiches : Sephsa la capitaine, cinquante millions de berries, et Antabrand son second dont la partie inférieure de l’affiche a été arrachée, donnant un peu de suspens au montant de la prime. Black a eu beau demander un exemplaire plus complet, personne n’a été foutu de lui en trouver un.

En réalité, les Marsupiaux semblent inactifs depuis bien longtemps, lui a-t-on dit. Personne n’a entendu parler d’eux depuis plusieurs années, personne ne sait où ils se trouvent. Peut-être sont-ils même disparus ? La prime est énorme pour une première proie, mais là encore on n’a pas pu trouver d’information justifiant ce montant exorbitant. Le Baroque Works, une organisation utile ? Mouais, on repassera, ça n’avait pas été l’exemple le plus frappant hein...

En clair, les Marsupiaux étaient dans la pile des indésirables parce que trouver une info sur eux relevait de l’exploit et s’il fallait travailler d’arrache-pied pendant plusieurs mois, c’était plus rentable d’aller s’attaquer à plein de petites primes.

Mais voilà, alors que Black hésitait entre relever ce défi considérable – parce que franchement ça claque de commencer par une prime aussi élevée et qui plus est, issue des indésirables – et lâcher l’affaire au profit de criminels plus faciles à débusquer, un administratif du Baroque Works qui voulait le titiller lui avait soufflé l’information comme quoi les Marsupiaux s’étaient adonnés au braconnage marin. Et plus précisément au braconnage d’orque.  

Il n’en avait pas fallu plus. Même si Black, loin d’être crédule, reconnaissait bien là une provocation pour le pousser à aller à la chasse à l’équipage introuvable, il y avait toujours un petit doute au fond qui lui faisait se dire “et si c’était vrai ?”. Eh bien si c’était vrai, ils allaient salement dérouiller. Ni une ni deux, dès cette pseudo-information reçue, il était parti bille en tête en gueulant “j’vais aller leur arracher la tête à ces connards” sous les acclamations presque moqueuses de ses désormais confrère du Baroque Works.

Six mois. Il aura fallu à Black six putains de mois pour retrouver la trace de ses proies. Il aurait eu le temps de s’occuper d’une dizaine de petits criminels de bas étage et se faire beaucoup plus de pognon en moins de temps. Mais non, entêté, il avait continué. En plus, une traque comme ça s’apparente plus à un boulot de détective qu’à une vie de prédateur. Et bordel que ça le saoule de faire le détective. S’il n’y a pas une poursuite active, franchement, c’est chiant. Et on n’est pas là pour se faire chier. Ce qui motive Black, c’est la traque dynamique, le mode prédateur, se jeter sur ses proies après les avoir fait flipper, les déchiqueter dans un bain de sang, les... pardon... C’est difficile à contrôler quand ça le démange !

Alors mener l’enquête ça va bien cinq minutes. Enfin, plutôt six mois en l’occurrence. Trop fier, trop d’orgueil, un défi à relever, des gens qui l’y ont envoyé en se moquant de lui – ah, s’il n’avait pas ce profond respect pour la loi il leur aurait bien arraché la tête à eux aussi – et le petit doute quand même que les Marsupiaux soient bien des braconniers d’orques... Tout ça cumulé, ça donne un taré assoiffé de sang impossible à arrêter. Et mon dieu qu’il est borné quand il se lance dans des trucs comme ça. Enfin, ça finit toujours bien ces histoires-là ! Enfin, ça dépend pour qui...

Oui parce que sur le chemin il a laissé pas mal de déchets. Oh pas d’inquiétude, une grande partie était du compostable et ce qui ne l’était pas a été revendu dans des bric-à-brac ou des ferrailleurs pour se faire quelques piécettes pour soudoyer d’éventuels détenteurs d’informations.

J’ai dit “compostable” ? Oui, certes... Bon, maintenant il faut apporter quelques explications ? Allons-y ! Pour tout comprendre il faut poser les bases. Black est un prédateur qui vit de choses assez simples. Il s’arrange pour toujours être à proximité de la mer car c’est là qu’il s’y nourrit, via la chasse sous-marine, mais également qu’il y dort. Vous vous attendiez à quoi, c’est quand même un orque ! Oui, bon, un “homme-poisson de type requin-orque", on va pas pinailler, surtout qu’il a toujours plus tenu de l’orque que du requin ou de l’homme dans son comportement. Mais au-delà de manger et dormir, ce qui le passionne c’est la prédation. Oh bordel quelle sensation cela provoque chez lui ! Indescriptible, il en frétille à chaque fois. Et la prédation de n’importe quoi hein, depuis l’objet de son futur repas jusqu’à des proies plus imposantes sans but nourricier. Tout ça dans le respect de la consommation – on ne tue pas un roi des mers pour le plaisir, il faut le manger tout entier sans le gâcher, vous voyez ? – et dans le respect de la loi. Faut pas déconner, si toute la planète se mettait à braver l’ordre mondial ce serait le capharnaüm. Ah, c’est le cas ? Oui mais bon, ça pourrait être pire.

Petite parenthèse au sein de la parenthèse, vu qu’on évoque le régime alimentaire de notre cher compagnon : Black mange de tout. Absolument tout. Oui oui, également les humains, les espèces marines de toute sorte, à la seule et unique exception des orques. Faut pas abuser non plus, un peu de respect non mais oh ! On n’est pas des cannibales. Alors oui, “homme-poisson requin-orque", si tu manges un homme ou un requin tu manges ton espèce, et gnagnagni et gnagnagna. C’est qu’une affaire de conviction c’est tout. Si Black se sent plus orque qu’homme ou requin c’est son droit, venez pas lui dire comment penser, c’est de l’acharnement et de l’oppression des minorités !

Hem, on s’égare. Bon, le fait est que tout n’a pas un goût magistral non plus. Le porc par exemple, c’est très surfait. C’est probablement dû à la perception très aquatique de Black, mais voilà, il n’est pas fan. En plus niveau chasse c’est pas la folie. C’est peut-être ça d’ailleurs qui fait qu’il n’en raffole pas. Quand on ne s’est pas éclaté comme un dingue à attraper son repas, il n’a pas la même saveur. Et c’est là que l’humain en bonne santé gagne des places au classement ! De base, c’est pas un goût top top on va pas se leurrer. Mais quand ça court et qu’il faut le rattraper, là le plaisir rajoute une touche non négligeable au goût et on savoure beaucoup mieux son repas.

Alors pour pouvoir s’adonner à son activité favorite, il faut s’en donner les moyens. Et parfois pour trouver des proies dignes de ce nom il faut des informations et il faut les payer cher. Donc autant faire d’une pierre deux coups : être payé pour traquer des proies et utiliser cet argent pour traquer d’autres proies. Accéder à des niveaux plus hauts placés chez les chasseurs de primes pour bénéficier de meilleures informations pour traquer d’autres proies. Et surtout ne pas dévier du cadre légal, au risque de voir s’effondrer ce cycle vertueux. C’est simple, non ?

Donc, pour en revenir aux déchets compostables... Il y a d’une part les honnêtes gens qu’on traite avec tact et délicatesse. Ils n’ont rien fait de mal et ne méritent pas de se faire bouffer. Et d’autre part, il y a les criminels, qu’on traite comme c’est écrit dans les avis de recherche : “mort ou vif”. On n’a pas précisé dans quel état ça devait être, “mort”. Du moment qu’on apporte la preuve irréfutable qu’il s’agissait bien de criminels... Bref, ces deux catégories de personnes disposent souvent d’informations permettant à Black de parvenir à ses fins. En l’occurrence, mettre la main sur les Marsupiaux – oui oui, on en est toujours là. Si le gars qui a l’info est un voleur, meurtrier ou autre criminel, Black va le traumatiser et éventuellement le bouffer. Ou en tout cas un morceau. Si vraiment il a bon goût, il ne restera que les os – le fameux compostable – et les vêtements et autres armes. Ces derniers se vendent, même contre pas grand-chose du tout, et ça sera toujours ça de gagné pour payer un coup à un type bien qui a des infos utiles.

On prend aux méchants, on donne aux gentils. Vous voyez, sous son attitude prédatrice de chasseur sanglant et carnassier, c’est un type bien Black ! Mais si mais si, soyez-en assuré.

Bref. Six mois donc. Six mois pour obtenir une information plus ou moins crédible disant que nos chers-pirates-futurs-casse-dalle se trouvent actuellement sur Hat Island en North Blue à se dorer la pilule au soleil en profitant allègrement de leur vie de flibuste et de larcin.

Soit dit en passant, traquer un agneau qui en train de paître paisiblement dans un pré verdoyant, c’est pas le truc le plus amusant du monde. Il a intérêt à se transformer en créature mythique dangereuse l’agneau, sinon ça n’aura été qu’un travail de détective à la con toute cette histoire. Ce serait bien qu’au moins il y ait un peu de baston parce que s’il s’agit juste de cueillir deux ou trois clampins c’est pas ça qui va nourrir la bête.

Hat Island.

Ah oui, encore une précision – on n’est plus à une digression près, n’est-ce pas ? –, Black n’a pas de navire et n’aime pas voyager sur un navire, que ce soit un grand bâtiment marchand ou une petite chaloupe de pêche. A voiles ou à rames, là n’est pas la question. Bein oui, pourquoi naviguer sur l’eau alors qu’on peut naviguer sous l’eau ? Au cas où l’accent n’aurait pas encore été suffisamment mis sur le fait que Black, malgré son appartenance à une espèce sacrément hybride, se considère majoritairement comme un orque... Eh bien remettons-en une couche ! Quand on nage si bien et avec une endurance à faire pâlir les marathoniens, quand on s’accommode à la fois des eaux chaudes et des températures glaciales, et quand au final on va plus vite en nageant qu’en se tournant les pouces dans un navire, pourquoi hésiter ? En plus ça fait faire du sport. Du coup on peut manger ce qu’on veut. Malin le bougre ! Et bien sûr en parlant de manger, nager ça permet au passage d’aller se faire un casse-croûte. Parce que d’une certaine manière, Black se balade dans son frigo. Bon les aliments bougent encore et faut les attraper, mais il n’y a pas plus frais ! Directement du producteur à l’estomac, ça c’est du circuit court ! Et zéro déchet s’il vous plaît. Donc Black se déplace dans les mers en nageant, avec son armure-scaphandre rangée dans un grand sac sur son dos et son ancre monumentale harnachée juste à côté. Le coup de l’armure-scaphandre et de l’ancre on y reviendra plus tard sinon ça va devenir indigeste.

Hat Island. Cette fois pour de bon. Quelle ville ? Qu’est-ce qu’il en sait, il est arrivé en nageant et en se repérant aux étoiles, c’est déjà pas mal qu’il soit arrivé sur la bonne île ! Bon ok, il avait une carte. Oui, étanche. Et non, pas une carte de l’île.

D’ailleurs, il y a quoi comme ville à Hat Island ? Et pourquoi tout le monde porte un chapeau ? Mais c’est quoi ces clowns ?
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Black est arrivé sans le savoir du côté de l’île où se trouve On-vous-jure-c'est-pas-du-tout-un-piège City. Depuis la mer, il a repéré une zone de mise à l’eau des embarcations propice à son arrivée : une passerelle en pierre qui s’enfonce dans la flotte en pente douce pour permettre d’y faire glisser barques et autres chaloupes sans les abîmer. L’endroit parfait pour mettre pied à terre. Comme à son habitude, il a enfilé son armure-scaphandre dans l’eau en prenant bien soin de ne pas se faire voir, a fixé son immense ancre de navire sur son dos et une fois tout son attirail bien en place, a entrepris de gravir pas à pas la pente en pierre.

Vu de l'extérieur, ça n’est qu’un scaphandrier qui regagne le port par un endroit tout à fait adapté. Oui mais voilà, Black a beau mettre en place ce stratagème, à chaque fois c’est la même chose et il ne sait pas comment faire mieux : on parle quand même d’un colosse de deux mètres et demi de haut avec un scaphandre bien éloigné de la petite combinaison souple habituelle et qui se trimballe une ancre de navire accrochée dans le dos, mine de rien. Niveau normalité on est loin du compte. Bon, c’est toujours mieux que de voir surgir de l’eau un homme-poisson aux dents saillantes, certes. L’une ou l’autre solution sortent toutes deux de l’ordinaire, mais mieux vaut être bizarre que flippant.

En général quand il débarque comme ça on le regarde de travers un temps, mais il se fond rapidement dans la masse des bizarreries de ce monde. Enfin, c’est plutôt valable sur Grand Line que sur les Blues, mais bon, parfois ici aussi on y trouve des gens étranges qui font tout pour se faire remarquer. Après tout, une partie de la racaille extraordinaire de Grand Line vient des Blues à la base.

Sauf que là, à Hat Island, tout le monde s’arrête en le regardant. La plupart portent leur main à leur bouche comme s’ils étaient choqués, d’autres froncent les sourcils comme s’ils jugeaient toute sa personne. Il leur arrive quoi à ces guignols ? Black ne fait pas cet effet-là d’habitude. Enfin, pas autant, surtout qu’il n’est encore que dans le port à peine à dix mètres de là d’où il a émergé.

- Saisissez-le ! C’est inadmissible cette attitude, cet irrespect !
- Bouuuuuuh, criminel ! Malpoli ! Impertinent !

Black se fait huer de toutes parts. Mais pourquoi ? Quelques cow-boys s’approchent de lui, à la fois motivés par la fierté de défendre leur île et effrayés par le mastodonte de métal qui se tient devant eux. En quelques secondes, une immense foule l’entoure.

- Oh mon gars, t’es fou ou quoi, c’est d’la provoc’ ? T’veux t’faire pendre c’est ça ? T’veux qu’on t’refasse le portrait ?
- Mais de quoi vous parlez ?

Sa puissante voix abyssale fait reculer toute l’assemblée d’un pas, prise par surprise.

- T’es... T’es miro ou quoi ? T’trouves pas qu’y a un truc qui dénote là ? Vraiment pas ?
- Je suis trop grand ?
- Le chapeau, mon con !

Mais oui c’est vrai ! Black s’en était rendu compte quand il était encore en mer et qu’il observait la côte, mais cela lui était rapidement sorti de la tête, préoccupé par le fait de trouver un lieu pour sortir de l’eau. Mais maintenant, oui, c'est évident. Absolument tout le monde porte un chapeau. N’importe quel type de chapeau hein, mais un chapeau tout de même. Un tribly, un porkpie, un canotier, un haut-de-forme, un chapeau-melon, un chapeau-cloche, un chapeau de cow-boy, même un béret ou un bob ! Mais alors aucune, absolument aucune tête nue. Et de son point de vue élevé, Black peut l’attester sans difficulté.

- Le chapeau c’est obligatoire sur Hat Island ! C’est même dans le nom, faut être le dernier des abrutis pour pas s’en rendre compte !

Le cow-boy interlocuteur privilégié de Black prend de l’assurance à mesure que la foule le soutient. Sauf que Black se pose plein de questions, et il faut qu’il en apprenne plus.

- Mais... Pourquoi ?
- Pourquoi ? POURQUOI ? Il ose demander ? Mon gars, c’est la loi c’est comme ça, ça ne se discute pas ! T’as un chapeau, tout va bien, t’as pas de chapeau, t’es un criminel, alors tu nous suis on va te juger pour non-respect de la loi principale de notre île !

Black, un criminel ? Lui qui est si attaché à l’ordre et à la loi ? Mais c’est le monde à l’envers !

- Bon, tu nous suis sans faire d’histoire ou tu préfères la manière forte ?

La manière forte... Notre homme-poisson aimerait bien les y voir, à employer la manière forte. Sauf que voilà, la loi c’est la loi et jusqu’à preuve du contraire, il est censé la respecter. Et s’il ne la respecte pas, il faut en accepter les conséquences. Foutue mentalité... Alors, comme pour manifester son désarroi et son accord, il hausse légèrement ses épaules massives et suit le cow-boy d’un pas nonchalant. Ce dernier, accompagné de ses semblables, mène le convoi pédestre suivi de près par toute une foule désireuse d’assister à la suite. Seulement voilà...

- Eh les gars, on l’emmène où le gugusse là, l’est trop grand pour le saloon du Pied-Qui-Pisse ?
- Bah p’t’être le Verre-A-Moitié ?
- Plein ou Vide ?
- Vide, le Plein y r’font la peinture cette semaine...
- J’sais pas, y a quelle hauteur sous plafond ?
- Oh, bien quat’ ou cinq mèt’, y pass’ra large !
- Et la porte ?
- Ah merde la porte ouais nan ça va pas l’faire, l’est pas assez large la porte... Beh du coup y aurait bien la Vache-Qui-S'Marre, y font tout en terrasse depuis que l’gros Ernest a vomi toutes ses tripes sur les murs.
- Mais ça fait plus de deux semaines ça nan ?
- Ouais mais ça part pas l’odeur, du coup faut qu’y r’fassent la peinture...
- C’est pour ça qu’au Verre-A-Moitié-Plein ils sont en travaux ?
- Tout juste ! Ernest y a fait son show l’mois dernier !
- Putain, bon, va pour la Vache alors, mais fait chier c’t’à l’aut’ bout d’la ville...

Et en traversant la ville, de plus en plus de monde vient s’agglutiner au cortège, curieux de voir quel sort sera réservé à cet odieux criminel.

Une fois tout ce petit monde arrivé à la Vache-Qui-S'Marre, ils préviennent en quelques mots le patron qui fait dresser en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire toute une installation dédiée à la situation, comme s’il faisait ça tous les jours. Ainsi, Black trône désormais au centre d’un hémicycle formé de petits gradins où tous les badauds ont pris place. Il se tient debout, les mains posées sur une barre de tribunal à sa taille – aucune idée de l’endroit où ils ont réussi à dénicher ça – et faisant face à cinq énergumènes hâtivement déguisés en juges avec une perruque blanche sortie de la caisse à déguisements et des manteaux de fourrure rouge délavée. On y reconnaît entre autres le cow-boy qui a fait office de guide à tout ce merdier, qui désormais se comporte de manière exagérément hautaine, comme s’il devait refléter par ce trait de caractère la justice.

Un poil d’exagération, non ?

- Bien, je déclare le procès ouvert !

Black, au milieu d’un procès, sur le banc des accusés... On aura tout vu... Et pour quoi, pour un chapeau ?

- Il est reproché à monsieur... D’ailleurs c’est quoi votre nom ?
- Black Bart...

Oui, bon, Bartholomew Blackley, mais là ça fait pas vraiment tribunal officiel, alors quitte à faire une parodie de justice autant donner un pseudonyme...

- Tenez-vous mieux monsieur ! Ça n’est pas une cour de récréation, vous êtes ici au tribunal officiel de Hat Island ! Un tribunal mobile certes, mais ça n’en est pas moins sérieux ! Alors tenez-vous à carreau !

Prenant conscience de la réalité de la situation, il se redresse.

- Bien, alors où en étais-je... Ah oui ! Il est reproché à monsieur Black Bart ici présent d’avoir enfreint la loi la plus importante de notre île, à savoir, le port obligatoire de couvre-chef ! Par la présente, je vous condamne donc à être pendu par le cou jusqu’à ce que mort s’ensuive !
- QUOI ? Comme ça, si vite ? Et j’ai rien le droit de dire pour ma défense ? Être pendu pour non port du chapeau, mais ça va pas la tête !
- SILENCE ! C’est un outrage à la cour, c’est très grave, très très grave !
- Et je risque quoi de plus que la pendaison, hein ?
- Un duel ! Qui dans cette assemblée souhaite avoir l’honneur de représenter son île pour montrer à notre touriste criminel que nous ne rigolons pas ? Je rappelle que s’il gagne le duel il sera pendu juste après, et que s’il perd il sera pendu quand même histoire de dire, parce que c’est quand même cool !
- Mais vous êtes tarés, tout ça pour une histoire de chapeau à la base !
- SILENCE ! Vous tenez tant que ça à bafouer nos traditions et vous pensez vous en tirer vivant ? C’est vous qui êtes taré monsieur ! Sachez pour votre information, histoire de pas mourir bête dans quelques minutes, que cette tradition est née il y a des dizaines et des dizaines d’années grâce à nos ancêtres, les colons qui sont arrivés sur cette île ! Les seuls qui ont survécu sont ceux qui portaient un chapeau, car le soleil a cramé la cervelle de tous les autres. Ils ont rapidement rendu ça obligatoire et depuis, autant pour leur rendre hommage que pour nous protéger nous-mêmes de la chaleur, il est strictement obligatoire de porter quelque chose sur sa tête de manière à se protéger, que ça vous plaise ou non ! Et je vous rappelle que nul n’est censé ignorer la loi ! Doooooonc... PENDAISON !

Chapeau ou pas, c’est clair qu’ils ont bien tous la cervelle grillée. Pas sûr qu’un couvre-chef soit suffisant ici. Mais Black a soudainement un éclair de génie.

- Attendez attendez !
- OUTRAGE A LA COUR !
- ATTENDEZ ! Vous m’accusez de ne pas porter de chapeau depuis le début mais je n’ai même pas pu m’expliquer ! Je connais bien cette loi et cette tradition, et surtout l’importance de porter quelque chose pour se protéger du soleil. Mais voilà, avant d’arriver ici je m’étais procuré un superbe chapeau comme le vôtre, votre honneur, mais malheureusement des chenapans me l’ont chapardé avant que je n’arrive sur Hat Island. J’ai donc dû improviser, et je me suis dit que j’allais me balader tout le temps dans mon scaphandre, même à terre ! Comme ça je suis sûr de toujours avoir quelque chose sur la tête qui me protège des rayons agressifs du soleil. Vous voyez, là, le heaume, le soleil ne peut pas m’atteindre ! Demandez à tous ceux qui m’ont conduit ici, je ne l’ai pas enlevé, personne ne pourrait même vous dire quel visage j’ai !

Et heureusement... Le juge principal n’a même pas à demander confirmation à l’assemblée, vu qu’il fait lui-même partie depuis le début des premiers interlocuteurs de Black. Notre homme-poisson reprend.

- Ainsi, je pense que tout cela n’est qu’une énorme méprise. Vous n’êtes probablement pas habitués à voir ce type de couvre-chef, mais je peux vous assurer qu’il s’agit bien-là de bonne volonté de ma part, voulant bien faire et respecter vos lois. Loin de moi l’idée de les ignorer ou de vouloir les transgresser !
- Mouais... Bon, bah du coup vous êtes pas condamné à la pendaison alors, j’suis triste... Mais pour éviter toute future erreur, tenez, mettez ça par-dessus votre heaume de scaphandre !

Il revient sur sa décision si vite ? Décidément, la justice ici est bien étrange... Le juge sort d’on ne sait où un immense sombrero et le lance à l’accusé comme un frisbee, pour qu’il vienne se poser directement sur le haut de son crâne. Mais de quoi il a l’air maintenant... Un mastodonte de métal avec un sombrero sur la tête... On aura tout vu.

- C’est beaucoup mieux ! Aaaaattendez, pas si vite, il reste encore un souci, vous êtes coupable d’outrage à la cour ! En conséquence, j’autorise un volontaire à venir se présenter pour provoquer en duel officiel monsieur Black Bart ici présent, pour lui montrer qu’on ne bafoue pas notre justice à tout-va !

Bon... S’il faut vraiment en passer par-là... Au moins un duel ça n’est pas une condamnation à mort qu’on subit les bras croisés !

- Alors, un volontaire ?

Mais voilà, petit souci, là il faut que quelqu’un se dise “tiens je vais aller affronter ce bestiau-là à un contre un”.

- Moi.

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