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Hurt.


J’ai laissé tomber le masque, j’en ai pas besoin pour l’entrevue qui m’attend. Pris contact avec Bambana la veille, plutôt le chien de garde qui l’accompagne partout. Avant que la nuit tombe, l’appel était passé. Lui ai dit que j’étais revenu, que j’avais tout le pognon que je lui devais en plus des intérêts. Un rendez-vous a été fixé au lendemain, aux premières heures du jour. Vous connaissez le topo, j’ai quasi pas fermé l'œil de la nuit, j’ai descendu une bonne bouteille et fumé quelques clopes.
Depuis que je suis allé refroidir Chestair, je me sens pas plus soulagé, au contraire. J’ai goûté à la vengeance, c’était délicieux, mais seulement un avant-goût. Il m’en faut plus, j’en veux plus. Je sais pas s’ils ont déjà découvert le corps, c’est possible depuis le temps, ça remonte à quelques jours. Pas eu à m’inquiéter jusqu’ici, je suppose que de faire le coup sous une autre identité et ce qui me préservera des soupçons. Ou c’est juste que la Marine est toujours aussi incompétente et pas foutu de faire les bons liens. Certains d’entre eux parviennent même pas à joindre les deux liens de leurs godasses alors bon.

Broyer du noir, c’est le noir qui me broie. Une bonne douche, rester une plombe sous la flotte chaude coulante sur mes épaules, ma tête. Les yeux fermés, l’esprit ailleurs. Impossible de pas repenser à tout ce merdier, de se souvenir, aussi douloureux que soient ces foutus souvenirs qui reviennent me hanter. Talia.
Des bons comme de très mauvais moments passés ensemble. Des moments formidables, qui me réchauffaient le cœur, cœur en miettes, détruit de bien des manières et jeté au fond d’un trou, laissé à l’abandon. T’avais le don pour éclairer ce trou par tes caresses, ton sourire, ta simple présence. T’étais une personne formidable. Auras réussi l’exploit de me faire croire que je pouvais avoir le droit au bonheur, plus encore, tu l’as pris entre tes douces mains et tu l’as chéri de tout ton amour. Ce putain d’amour dont j’ai si souvent douté à l’époque, abruti finis à la pisse que je suis.

Y’a des types comme moi, persuadés qu’ils méritent rien de bon, que tôt ou tard le karma viendra les faucher de plein fouet et que tout va s'effondrer. Des types qui se pourrissent l’esprit par toutes ces craintes, doutes et appréhensions, à tel point qu’ils se persuadent eux-mêmes de tout détruire avant qu’on s’en charge pour eux. Des ces enfoirés, j’en suis l’ambassadeur. ‘Vaut mieux vivre avec des remords qu’avec des regrets. Je vis avec les deux et je crèverai étouffés tant ils sont nombreux, pesants, asphyxiants.
Quelque chose a vrillé chez moi depuis ta mort, j’en ai pris conscience l’autre soir quand je jouais avec les tripes de la saloperie qui t’as tué. Je suis bouffé par la haine, la colère, la tristesse. Si on était dans un univers fictif, je serai un petit garçon aux cheveux sombres, à l’allure mystérieuse, tiraillé par un désir de vengeance si fort qu’il va partir très fort en couilles pour parvenir à ses sombres desseins.

C’est ridicule ouais, mais c’est ce que je suis en train de devenir. Il faut que ça s’arrête et que je reprenne le bon chemin. Encore que j’y ai pensé cette nuit, j’ai jamais vraiment marché au bon endroit. Toujours en dehors, à emprunter des sentiers externes, plus dangereux, plus longs. Pour toi, je vais aller droit sur mon objectif.
Tout à l’heure, j’ai pris la mallette dans ma sénestre, rangé mon flingue dans son étui, dont les lanières de cuir habillent mon gilet, puis je me suis mis en marche. Manshon au matin est calme, se remet de ses émotions de sa nuit d’agitation. Il y fait frais, une brise souffle, mais l’odeur persiste. L’odeur de sang, de cadavres pourrissants dans les ruelles que la lumière ne parvient pas à atteindre. Enfin, je me suis toujours demandé si c’était pas juste moi qui parvenait plus à me débarrasser de cette puanteur, à force d’avoir tué trop de monde. C’est comme pour Chestair, depuis que j’ai pénétré son appartement, que je suis tombé sur la photo de son gosse et sa femme, j’ai l’impression de les voir à chaque coin de rue, c’est épuisant. Mais c’est sans doute la fatigue, justement, qui me joue des tours. Ou mon esprit, qui pense que de me torturer la nuit suffit pas.

Rendu devant les portes en acier du jardin devançant l’imposant manoir de monsieur Bambana, je retrouve deux visages connus. Je les plains ces pauvres gars, jouer les piquets toute la journée devant le domaine de ce gros salopard, quel enfer. Bientôt, ils seront libres que je me dis.
Pas besoin d’escorte à travers le jardin, je connais le chemin depuis le temps. C’est con à dire, mais c’est presque comme une seconde baraque ici. Ou comme ma putain de prison personelle depuis des années. Je repasse devant la haie taillée en forme de lion, le roi des animaux. Cette sculpture herbeuse m’a toujours attiré l'œil, j’aime la contempler, elle me parle. Et me demande aussi souvent quel rôle je tiendrais dans la hiérarchie animale, un fauve majestueux ou un foutu insecte inoffensif ?
Un autre tonton flingueur m’ouvre la porte de la maison, blanche comme l’ivoire, en me saluant d’un geste de tête. J’y réponds de la même façon, pognes fourrés dans les poches de mon long manteau qui effleure le sol.

Me revoilà dans cette foutue baraque merdique, qui me file la gerbe chaque fois que j’y fous les pieds. La déco tape à l'œil, les nombreux tableaux de famille, l’atmosphère, les domestiques, tout me répugne ici. Mais c’est pas grave que je me dis, se forcer encore une fois.
Le chien fou rentre à la niche de son maître pour la dernière fois.
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J’ai envie de gerber. Putain ce que ça me brûle les tripes de me retrouver ici après ce que ces fils de chiens ont fait à Talia. J’ai de furieuses envie de massacre, de tout péter autour de moi et de mettre le feu à ce manoir à la con. Chacun des majordomes, des servantes, des mafieux que je croise et ouvrent la bouche pour me saluer me donnent envie de leur sauter à la fiole pour la ravager. J’ai même pas encore atteint la pièce où se planque Bambana que déjà, j’ai du mal à me contrôler. Mes mâchoires sont si serrées que j’en ressens la douleur qui irradie le crâne, je dois résister encore un peu.
Un œil attentif pourra facilement remarquer le bout de mes doigts tenant la mallette, blanchir sous la pression que j’exerce sur la poignée. Si un malheureux veut me serrer la main, je pourrais lui casser les jointures sans m’en rendre compte. Les couloirs défilent, les œuvres d’arts de tous horizons ornent les flancs, sans que j’en ai quoique ce soit à foutre. Il aurait pu peindre les murs en rose bonbon, saupoudré de paillettes et ajouter une licorne au beau milieu que j’aurai pas tilté.

J’ai des putains d'œillères et un seul objectif en tête, Antoni Caesar Bambana. A l’angle du couloir, sur la droite, son bureau. Je suis escorté par deux tontons flingueurs tout du long, des chiens aux dents longues mais qui savent très bien quel Capo ils ont sous la main. Mes avis qu’ils sont pas tranquilles non plus, mais pour des raisons totalement différentes. Pas un mot a été décroché et c’est presque soulagés qu’ils me laissent devant la porte, que je dois m’annoncer avant d’entrer.
Allez bien vous faire enculer, je suis plus un larbin de ce fils de chien. Je pousse la porte sans prévenir, m’engouffre à l’intérieur la tête basse, enragé, le pas décidé, déterminé. Mon long manteau balaie le sol et deux paires d’yeux se posent sur une casquette bombée qu’ils reconnaissent aussitôt. La discussion est coupée immédiatement, l’attention focalisée sur l’arrivée, la mienne. Un chien fou qui marche jusqu’à s’arrêter à quelques mètres du large bureau en ivoire du gros lard à la tête de la famille.

Peeter, c’était donc bien toi… Sa voix suffit à m’arracher une grimace, agacé de l’entendre. L’odeur de son cigare opium embaume la pièce, me donne l’envie de me griller une clope. Je relève la tête, pour braquer un regard désabusé sur le Padre. J’ai repris un visage habituel, je peux pas me permettre de tout gâcher en me laissant bouffer par ma haine. Cette tronche blasée, déprimée, fatiguée, c’est celle qu’ils sont habitués à zieuter depuis de longues années.
Monsieur Bambana. Je prends une voix qui se veut calme, enfin j’essaie. Y’a un démon enragé qui me hurle de simplement me jeter sur lui pour le rouer de coups. Il se permet un sourire condescendant, du genre celui du maître qui est satisfait que son clébard revienne de lui-même à la niche. Ce que j’ai envie de le saigner cet enfoiré. Je commençais à croire que tu ne reviendrais plus, Peeter. Tu semblais soit mort, soit… envolé. Envolé ouais, tu m’a forcé à foutre le camp d’ici connard. A rester sur Manshon sans pognon à te rendre, Chestair serait revenu pour m’achever.

Il m’a fallu un peu de temps pour ramasser la somme que je vous devais, plus longtemps que prévu. Un petit rire moqueur s’élève dans l’ombre du fauteuil en cuir sur lequel le gros cul de Bambana est échoué. Il avait peur des conséquences s’il revenait les mains vides, le Dicross ? Sciavonnache. Toujours là raclure, personne a eu la bonne idée de te refroidir durant mon absence hein. Ma fiole est parcourue d’une nouvelle grimace, plus profonde encore cette fois, en posant les yeux sur la tronche brûlée du bras droit. Il m’en a fait baver toutes ces foutues années, mais aujourd’hui c’est terminé.
J’ai un cerveau et une tête qui est pas passée sous le feu des enfers moi, je sais encore ce qui est bon pour moi et comment ne pas me faire déglinguer connement. Il perd son sourire, monte en pression. Mange un peu ta merde, connard. Il va pour rétorquer mais la main de Caesar s’agite, le coupe dans son élan. Vous pourrez vous chamailler plus tard tous les deux, nous avons des affaires à régler avant. Peeter, ton retour dans la famille prendra une bonne tournure à une unique condition, tu t’en doutes. Je vois que tu as apporté quelque chose avec toi, est-ce que la somme y est ?

Je supporte pas son air suffisant, comme s’il s’imagine que tout lui est acquis, que rien ne peut lui arriver. A les voir tous les deux aussi sereins, j’ai l’impression qu’ils ont oublié ce qu’ils m’ont fait ou alors qu’ils pensent que j’ai pas assez de baloches pour leur faire payer, que j’ai trop peur des retombées.
Tout est là. Quinze millions de berrys, en petit billets. Que je précise en m’avançant pour déposer la mallette sur le bureau, l’ouvrir en grand afin qu’ils puissent se faire une idée par eux-même. Une scène qu’on a déjà joué des centaines de fois, tous les trois. Tout ce qu’il y a de plus banal, à une petite exception près cette fois. Ma main semble fouiller sous le manteau, puis la veste. Le grand brûlé va pour compter les billets sous l'œil attentif du patron. Et voilà les intérêts, sombre connard. L’insulte, inattendue, paralyse Boule de Billard qui peut que constater que ma pogne tient un flingue chargé dont le canon menace de lui faire sauter le caisson.

Peeter, à quoi tu jo -mon doigt presse la détente, je suis pas d’humeur à discuter, je veux seulement en finir. Problème, imprévu à la con, Sciavonnache. Cette pourriture a réagi aussitôt après avoir entendu le mot connard, comprenant qu’une couille venait de tomber dans le pâté. Quand le coup de feu part, il est déjà là, à me tomber sur le lard pour dévier la trajectoire de la balle. Une bastos qui érafle la graisseuse joue d'un Bambana affolé.


Dernière édition par Peeter G. Dicross le Sam 25 Sep 2021 - 18:53, édité 2 fois
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Une vie en mode sans échec, putain ce que ça me ferait du bien.
Et de savoir fermer ma gueule aussi, ça pourrait m’être utile de temps en temps.
Sciavonnache s’est jeté sur moi, plus vif qu’un pitbull sous poudre blanche, afin de dévier le tir et sauver le boulard de son maître adoré. Et il a réussi ce sale enfoiré. Le gros Padre a du mal à s’en remettre, livide, la sueur perlant de son front, tentant encore de comprendre ce qui vient de se passer. Et oui, le bon chien-chien a décidé de mordre la main de son propriétaire, ‘faut dire que l’acquisition a pas été faite de façon très correcte. Peeter… tu… Il sait même plus parler, sa voix tremble et ses mains s’affolent. J’irai bien l’achever des miennes, mais elle sont occupées avec ce foutu connard de gueule cramée.

La rage au ventre, le volcan gronde. Ce mongole m’a empêché d’obtenir ce que je voulais, ma vengeance. Et je suis comme une boule de nerfs qui gonfle, menace d’imploser à tout moment. Il m’a privé de ce que je voulais, de ce moment attendu avec une telle patience et une telle envie que j’imaginais même pas que ça foire. Avant même de tirer, j’ai vu la cervelle de Bambana exploser, puis je me suis vu flinguer les genoux d’un Anatoli en dépression devant la dépouille de son patron.
Si seulement j’avais su fermer ma grande gueule.
Un duel entre deux acharnés, deux enragés contre la vie, deux esprits brisés et à la fois si forts qu’ils pourraient s’opposer au monde. Ses pognes luttent pour m’enlever le flingue et les miennes pour en garder le contrôle. Il me fout les nerfs, cet espèce de connard. C’est même pas lui que je veux dans l’immédiat, c’est le gros. C’est pas à lui que je destinais cette balle avec le nom de Talia gravé dessus, mais à Caesar. Et maintenant, cette foutue balle a disparu dans le mur, parce que je suis qu’un connard.
Ce que ça me gonfle, j’ai envie de hurler.

Monsieur Bambana, restez pas ici, foutez le camp ! Anatoli a la pression, il sait qu’il a pas ce qu’il faut pour me tenir cloué au sol trop longtemps, que je vais finir par me relever et finir le travail. Il secoue l’autre gros empoté pour qu’il décarre avant que je sois en position de le trouer. Ce qui fonctionne bien, ce qui a donc le don de me foutre encore plus la rage. J’en bave, tellement je force pour repousser cet enfoiré de là, qu’il me laisse me défouler, déverser ma haine. Le Padre se dirige vers la sortie, confus, avant de se faire rappeler à l’ordre par son second. Pas par là ! La sortie d’urgence !
Petit enfoiré de merde, y’avait un passage secret. La main graisseuse de Boule de Billard qui active un interrupteur sous le bureau, un pan de mur qui s’active pour offrir une brèche tout juste assez large pour laisser se faufiler le parrain, et ce gros tas de merde qui fout le camp sans même se retourner.

Il se casse l'enfoiré.
Dégage en un seul morceau, même pas une goutte de sang de versé.
Putain...
Le volcan de haine explose.

NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !

Cri de rage qui sort du plus profond de mon être, qui fait vibrer tout mon corps, yeux révulsés. Une frustration énorme évacuée dans cet hurlement, voir Bambana s’échapper d’ici vient de me faire vriller comme jamais auparavant. Une seule émotion dominante, la haine. La haine pour moteur, je colle un violent coup de carafe à Sciavonnache qui s’écroule sur le côté, le nez pété. Viens pas me les briser maintenant toi, fous-moi le camp. J’en ai les larmes aux yeux de rage, la colère d’avoir échoué et d’avoir laissé filer cette pourriture. Ça me fait vriller, muscles tremblants, tête en feu, confus, énervé, attristé, frustré, y’a tout qui se mélange pour donner un cocktail explosif.

RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! BAAAAAAAAAMBANAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !

Je hurle après lui, je hurle en direction de ce couloir caché parce que c’est tout ce que je peux faire. Je vois rouge, je me noie dedans. Envie de tout fracasser, de foutre le feu à la pièce, de tuer tout ce qui bouge. A commencer par le bras droit du Padre, sur lequel mon regard déchiré par la haine et les larmes se pose, sans équivoque. Mon bras se lève et mon flingue s’apprête à cracher la mort quand deux tontons flingueurs se pointent dans la pièce.
Ils auront mis le temps les mongoles. Je change de cible et explose le crâne du premier, Sciavo’ hurle immédiatement au second de laisser tomber et d’aller chercher Bambana au garage, de l’escorter jusqu’au port.
Ce salopard est à moi. Sa bouche se fend d’un rictus, y’a le raisiné qui pisse de son nez jusque sur ses lèvres, ça lui file une allure de psychopathe. C’est bien ce qu’il est de toute façon. Mais j’ai pas peur de lui, j’ai juste envie de le massacrer.

Je lui rentre dans le lard avec une seule idée en tête, lui exploser le crâne.


Dernière édition par Peeter G. Dicross le Sam 25 Sep 2021 - 18:12, édité 2 fois
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La première patate est dans ses gencives, le coup de coude dans mes côtes, le genou dans son bide et le coup de boule doublé termine de nous faire reculer. On vacille, groggy, quelques pas hasardeux, les pognes qui brassent l’air pour tenter de rétablir l’équilibre précaire qui nous anime. C’est à peine si j’ai senti les coups me heurter, tellement j’ai vrillé. Une colère comme celle-là, je crois que j’ai jamais connu. Je m’entends plus penser, je pense plus. Me contrôle plus, sait même plus ce que je fais. Juste, j’ai envie de tuer. Si fort, si violent, que j’ai l’impression que mon crâne va imploser.
Alors je retourne au charbon en hurlant ma rage, lui abat mon poing sur l’arcade et le plaque à l’épaule, le poussant contre une armoire dont les vitres se brisent. De mes doigts je lui enfonce sa fiole de bouffeur de roustons contre les planches du mobilier, à trois reprises, le geste bien appuyé par la haine. Je veux tellement qu’il crève ce salopard. Les étagères, fracassées par la succession de coups, foutent le camp et les objets de valeur qu’étaient dessus avec. Une partie de la fortune du gros lard qui roule au sol, se casse pour certains.

Il en a tellement que ça va pas lui faire un deuxième trou de balle.
Riposte du grand brûlé qui me frappe à la gorge, coup de salope qui me coupe la respiration et me fait prendre de la distance, toussant, crachant ce que je peux, le maudissant plus que jamais encore. A lui d’avaler la distance qui nous sépare en petites foulées pour me heurter en bout de course. On passe par dessus le canapé en cuir blanc, pirouette entremêlée pour retomber sur la table basse en ivoire. Massif comme c’est, les os le sentent passer. Sciavo roule par terre tandis que je grommelle, dos sur la table, grimaçant. Pas le temps de dormir, de souffler, de me plaindre, je dois aller choper Bambana.
Le temps qu’il se relève, je lui ai remis une tatane sur le coin de la mâchoire, puis lui balance mon genou dans le nez, sa tête repart en sens inverse et il s’effondre comme la sombre merde qu’il est. Pendant qu’il tente de souffler, mes yeux s’agitent, scannent les alentours, à la recherche de ce petit quelque chose qui fera couler le sang.
Il bouge, cherche à se relever.

Mon panard lui balaie le visage, ainsi que toute espérance de se redresser.
Un second coup pour lui remettre les idées en place, un dernier pour la haine. Pas suffisant pour l’abattre, il tousse du sang, tourne et se retourne, m’invite par sa gestuelle à venir le secouer encore un coup.
Aveuglé, obnubilé par le désir de faire mal, de vengeance, je vois que trop tard sa main droite nouvellement armée d’une petite lame. Elle se plante dans le mollet. L’enfoiré ! Je douille, me penche dans la précipitation pour retirer le corps étranger pénétrant ma chair, se frayant un chemin à l’intérieur. Y’a une baffe qui claque sur ma joue, force l’arrêt du geste et impose la marche arrière, une main sur la joue endolorie. Fulminant, je me rue sur lui d’un grognement pour l’étrangler une bonne fois.
Encore bien trop vif, il contre ma tentative d’une prise étrange avec ses jambes, toujours dos au sol, il bloque mes bras dans un premier temps avant de passer à ma tête. Son tibia appuis sur ma gorge et ses mains au-dessus de ma tête exercent une pression supplémentaire, je suis comme un con.
Ce connard va m’étrangler avec sa technique de merde et je peux rien y faire, à part gesticuler comme un attardé pour tenter de casser la prise.

Si tu crois petit enculé que tu vas m’humilier comme ça, t’as vraiment pas capté quel genre de fils de chien je suis. Je me débats comme un animal pris au piège, prenant peur devant sa mort imminente. Je tente tout ce que je peux dans cette position de faiblesse, même les trucs les plus merdiques, parce que je veux pas avoir en arriver là. Pas maintenant. Borné, je flirte avec la limite de la conscience, sent que je commence à chavirer, que la lumière devrait pas tarder à s’éteindre.
Quand je commence à plus sentir mon propre corps, que je me dis que je vais crever ici de la plus dégueulasse des manières, je lâche ma petite surprise. De l’électricité se forme autour de mes mains, arrachant une grimace de surprise à Sciavonnache qui comprend pas ce qui lui arrive. L’instant d’après, la foudre s’est étendue à l’ensemble de ma carcasse avant d’être soudainement relâchée tout autour de moi.
Fiole cramée hurle son mal et me relâche dans la foulée, tremblant sous le voltage de la châtaigne qu’il vient de se ramasser. On est tous les deux à terre, sur la moquette hors de prix partiellement cramée, l’odeur qui chatouille les narines.

Respiration hasardeuse, gorge rougie, écrasée, le goût de mon propre sang en bouche et toujours qu’une seule pensée en tête…

TUER.

#Tesla
Technique offensive pouvant toucher plusieurs adversaires autour de Peeter. Il concentre de l'électricité entre ses doigts, qu'il va ensuite étendre à tout son corps et libérer l'électricité soudainement dans une déflagration d'arcs éclectiques qui vont frapper aléatoirement autour de lui.
Technique évolutive, tous les 2000 dorikis la zone est étendue d'un mètre autour de Peeter, son épicentre. Le rayon de départ est de 2m de diamètres.
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Si décompte il y avait, on aurait assisté à une double disqualification. On est à bout, de souffle comme de force. Ma dernière attaque semble en avoir mis un sacré coup à Anatoli, qui accuse le coup. Il crache du sang, la peau marquée par l’électrocution et les coups précédents encaissés. TUER.
J’ai pas forcément meilleure mine, mais je suis déjà debout. Pour Talia. Pas le droit de lâcher le morceau, pas le droit de crever ici, pas le droit. Serrant les dents, mon adversaire aussi force sur ses muscles pour se remettre sur ses jambes. C’est à peine si on tient debout, mais l’énergie du désespoir nous fait continuer le combat. Si je perds ici, tout est fini. TUER. Talia n’aura jamais sa vengeance, je n’aurai jamais la mienne et ni l’un ni l’autre ne pourront trouver le repos tant attendu.
Si Sciavonnache mord la poussière, il laisse la porte grande ouverte à la bête. Il libère le passage au chien fou, qui va se jeter sur les traces de son patron chéri pour lui chiquer les miches jusqu’au sang. TUER. Et bien plus qu’une question de travail pour lui, c’est une question d’honneur.

Je représente ce qu’il a toujours détesté, un petit con insolent et arrogant qui pensait pouvoir prendre sa place aux côtés du Padre. Un enfoiré de mafieux trop ambitieux, les dents trop longues, qui lorgnaient sur son poste à lui, sa position. TUER. Une place qu’il occupait depuis des années, un taff qu’il accomplissait avec une dévotion rare, lui qui donnerait sa vie pour Monsieur Bambana. TUER. Lui qui a donné son visage pour cet homme qu’il respecte autant qu’il vénère. Qu’un petit salopard comme moi, enrôlé dans la famille de force, puisse prétendre à prendre sa place, il n’a jamais pu l’accepter.
Et aujourd’hui, c’est l’heure de régler les comptes. On s’est pourri la tronche pendant si longtemps, une éternelle joute verbale et des coups de chiennes à la pelle, sans jamais en venir aux mains. Aujourd’hui, on relâche toute la tension, la frustration et la haine emmagasinée envers l’autre. TUER. Si je pouvais encore penser clairement, je dirai que c’est pas seulement un duel pour venger Talia, mais un affrontement pour l’honneur.
Putain… de salopard…

Il a toujours eu la gniac cet enfoiré de grand brûlé, m’étonne pas qu’il soit encore capable de se battre après ce que je lui ai mis.
TUER.
Je me jette sur lui, faciès déformé par la colère et lui colle une énorme patate qui lui écrase le pif, les lèvres et cogne aux ratiches, le propulsant en arrière dans une série de roulades incontrôlées. Il se rétablit tant bien que mal, tout juste pour me voir débouler sur sa gauche, silhouette abaissée et le poing qui vient lui fracasser le flanc, suivi d’un crochet du gauche qui tape à la tempe comme une balle de fusil. TUER. Il décolle du sol pour s’encastrer dans le bureau, qu’il traverse comme dans du beurre et termine contre le mur plus loin.
Poing chargé en électricité, je vais le chercher pour lui abattre toute ma rancœur et ma rage sur sa sale tronche de raclure. Il se jette sur le côté au dernier moment et mes phalanges s’écrasent sur le mur, y créant un cratère, tandis que l’électricité emmagasinée s’échappe et ne frappe personne. PUTAIN ! TUER.

Cette salope perd pas de temps, sort une lame de sous les fringues et tente de m’ouvrir en deux. Me tourne d’un demi-cercle sur place, mon coude frappe le dos de sa main et dévie la trajectoire, l’acier tranche et se fraie un chemin sur mon dos. Mon pied droit a pas encore repris appuis au sol qu’il revient à la charge, tente de me perforer le bide. Mes doigts bloquent son poignet et annulent la suite du geste. Le haut de son crâne vient se fracasser sur mon menton, une droite enchaînée d’un coup de pied sauté me fait valdinguer contre une pendule, à moitié sonné. TUER. Un panard qui cherche à m’enfoncer la gueule dans le mobilier dans mon dos, que je bloque avec mes avant-bras, repousse, me relève tout juste à temps pour ramasser une nouvelle tatane, jamais sans la deuxième en prime. Riposte d’un coup de genou qui calme ses ardeurs, quelques secondes de flottement durant lesquelles on arme chacun nos poings, bras en arrière, pour frapper de concert contre la joue de l’autre. TUER. Mes doigts libèrent une décharge à l’impact et en plus de la force du coup, Anatoli ramasse une nouvelle châtaigne haute en voltage.  

Repoussés par les frappes simultanées, le cramé va se ramasser plusieurs mètres plus loin contre une armoire remplie de vieux livres à la con tandis que je retourne sèchement me reposer contre la pendule.
Drôlement solide cette merde, d’ailleurs.

# Electric Punch
Une utilisation basique de son pouvoir Electro. Peeter balance un coup de poing à son adversaire, de l'électricité parcourant son poing. La cible subira alors un choc électrique en plus de la puissance du coup de poing.
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C’est douloureux de se venger, putain. Ma trombine ressemble plus à grand-chose, maculée de raisiné auquel la transpiration se rajoute. Les cheveux trempés, qui me tombent sur le front, collants. Respiration saccadée, muscles douloureux, le constat est le même pour le type à l’autre bout de la pièce qui me mire, à moitié mort. Il a tenté de se relever, mais des restes de la dernière électrocution ont ramené son cul à terre.
Deux bonnes minutes qu’on a pas bougé, yeux dans les yeux, à s’envoyer des insultes par le regard et à s’imaginer comment on va fumer l’autre. Je crois que j’ai perdu autant de sang que j’ai bu d’alcool ces derniers jours, les différentes blessures accumulées durant l’affrontement n’aident pas. Mais pas question d’abandonner, pas aussi proche du but. Je vais étriper Sciavo’ et filer retrouver ce gros lard de Padre. Il faut juste que je serre les dents encore quelques minutes, il est sur la fin.

Encore une fois, se relever. Une dernière fois, faire l’effort. Grimacer, oublier le mal de chien qui irradie toute ma carcasse et s’avancer vers Anatoli. L’énergie est plus la même, mais la détermination de tuer n’a pas faibli. Un échange brutal et primaire, pas de stratégie ni de combinaisons de frappes. Juste des tartines envoyées à la bobine, des coups lourds, anesthésiants, assassins. Le fameux à toi à moi, sans que l’ordre soit respecté. Il m’en envoie autant que je lui en balance, les bras s’agitent frénétiquement et les phalanges heurtent la peau à répétition.
La chair souffre, nez qui se brise, lèvres qui se déchirent, arcades qui pètent, ecchymoses violacées qui s’accumulent sur les têtes. Aucun ne veut lâcher l’affaire, aucun ne veut s’avouer vaincu, aucun ne brisera la machine à propulser des mandales tant qu’il n’y aura pas été forcé. Des cris, du sang, de la bave, de la sueur et beaucoup de patates de forain.
Les images défilent dans ma tête, ma première rencontre avec Talia, nos premiers échanges, le premier sourire arraché, premier rendez-vous, premier baiser. Première étreinte, première danse charnelle, première fois qu’elle m’avoue son amour. Première dispute, première déception, premières larmes, première nuit passée loin d’elle. Première réconciliation, seconde dispute, seconde réconciliation…

Talia dans l’encadrement de cette chambre où je me planquais, un flingue qui apparaît à quelques centimètres de sa tête, le coup de feu.
Son corps qui s’effondre, ce visage glacé d’effroi.
Sa mort.
Ma haine. Ma douleur. Ma colère.
Ma vengance.
Tuer. Tous les tuer.
TUER.
TUER.
TUER.
Le poing ensanglanté et déchiré de cette ordure qui se heurte à la paume de ma main, mes doigts se referment dessus, tordent son poignet d’un geste sec et mon pied vient lui enfoncer le bide, pliant le mafioso en deux. Je le choppe par la taille, libère la foudre via mes mains afin de le paralyser et lui couper toute envie de casser ma prise. Je le soulève tout en faisant basculer son corps de manière à ce que sa tête soit renversée vers le sol, mes mains le lâchent un court instant pour le réceptionner aux aisselles.
La rage au ventre, je lui claque épaule, nuque et dos contre le parquet vernis à mes panards, hurlant toute ma haine, ma colère mais surtout ma peine et ma douleur afin de m’en libérer une bonne fois pour toute.
Le bois éclate à l’impact, Sciavonnache s’enfonce de plusieurs centimètres dans le revêtement, séché sur le coup. Une dernière gerbe de sang s’échappe de sa bouche grande ouverte et son regard s’éteint, tandis que je m’effondre sur lui, exténué.

C’est fini. J’ai réussi, j’y suis arrivé. Besoin de souffler, de récupérer de l’air, d’éteindre le feu qui brûle mes poumons, ma gorge, mes yeux, mon cerveau. Je lui ai réglé son compte, enfin presque. Je dois terminer le travail, m’assurer qu’il ne se relèvera pas. Jamais plus.
Prends de longues dizaines de secondes pour me remettre de mes émotions, balayant la pièce du regard. Fini par me remettre sur pieds, chancelant, grimaçant, victorieux. Talia, je t’envoie un second cadavre.
Le mini-bar en coin de pièce m’offre ce que j’ai besoin, une bonne bouteille de rhum totalement hors de prix. Importée depuis Grand Line, probablement, vingt-ans d’âge. Mes chicots retirent le bouchon, goulot aux lèvres, j’enquille plusieurs gorgées. Véritable putain d’élixir de vie. Ça me fait autant de bien où ça passe que de mal. Mais qu’est-ce que c’est la douleur physique quand je crève psychologiquement depuis ta mort, Talia ? Tu pourras poser la question à cette chiure de gueule cramée quand je te l’aurais envoyé.
Me revoilà devant lui, toujours dans les vapes, à moitié mort. A moitié seulement, comme il est à moitié brûlé. Il est temps que ça change, hein.

Le reste de l’alcool est entièrement versé sur ce salopard, du bon combustible pour le briquet à essence entre mes doigts. Je fais rouler mon pouce sur la molette, fait jaillir la flamme et laisse tomber le tout sur la pourriture imbibée d’alcool sous mon nez. Réaction instantanée, le feu se déclenche et se propage en une fraction de seconde.
Brûle enfoiré, ça te lavera pas de tes péchés, mais qu’est-ce que ça fait du bien à regarder.

Lentement, un pas après l’autre, je retourne me poser contre l’horloge. Plus la force de rester debout maintenant que tout retombe. M’allume une clope, sans doute la dernière si je trouve pas la force de foutre le camp d’ici avant que les tontons flingueurs viennent découvrir le résultat de notre face à face.
Je le sais, mais j’ai pas la force de bouger, là tout de suite.
Mes paupières sont lourdes, mon corps fatigué...

# Pupil Breaker
La technique est simple, Peeter agrippe son adversaire par la taille, libérant par ses mains de l'électricité pour foudroyer son adversaire et paralyser ses mouvements quelques secondes. Il le soulève alors dans les airs tout en renversant sa tête vers le sol. Il le réceptionne ensuite au niveau des aisselles, et lui claque épaules, nuque et haut du dos au sol avec violence.
Spoiler:
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