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Espionnage avec Caramélie

Cher journal,

Je sors du bureau d’un pas de féline. Je referme doucement la porte et traverse le couloir en quelques rapides enjambées, aussi discrète qu’une ombre. Je passe une seconde porte, et pénètre dans un entrepôt plongé dans le noir. Je me plaque contre le mur. Tapie dans l’obscurité, je suis pratiquement invisible dans mon costume noir et moulant qui, à défaut d’être confortable, me donne l’allure d’une parfaite espionne sexy et redoutable !
L’entrepôt est entièrement vide à l’exception d’une rangée de caisses en bois alignées devant l’entrée. Je jette un œil : rien à droite, rien à gauche : je fonce ! Hop, hop, hop, j’atteins le mur, exécute quelques geppous qui me propulsent jusqu’au toit, et me stabilise au niveau de la lucarne ; je coince sous mon bras la précieuse liasse de feuilles que j’emporte avec moi le temps d’actionner la poignée d’ouverture, et me hisse sur le rebord.

Le toit est constitué de plusieurs plaques de tôle ajustées ensemble, usées par l’air salé mais encore solides. De là-haut j’ai une vue imprenable la ville, un assemblage hétéroclite de bâtiments faits à partir de matériaux de récupération où logent les réfugiés de l’Île de l’Horloge, et qui n’est pas sans me rappeler les bidonvilles de la décharge de ma Goa natale. Les constructions occupent le moindre espace terrestre du minuscule atoll, et même au-delà grâce à des pontons installés sur pilotis. La zone des entrepôts où je me trouve fait partie de ces endroits que l’on a gagné comme on a pu sur l’océan : des dizaines de hangars comme le mien s’alignent le long de la mer, séparés de la zone des habitations par un long grillage, bordant toute la façade ouest de l’atoll et, dans une certaine mesure, lui servant de brise vagues.

Je m’assieds sur la tôle et me laisse simplement glisser jusqu’au rebord, avant de me laisser happer par le vide avant que mon corps, aussi léger qu’un nuage de gaz, ne prenne le relai et me fasse flotter tranquillement jusqu’au sol.
Là, je reste accroupie sur les pavés, sans un bruit, contrôlant ma respiration tout en tendant l’oreille pour capter le moindre bruit. Les seuls sons qui me proviennent sont ceux de la légère brise, des petits animaux de la nuit, et de la mer qui clapote paisiblement au-delà des quais non loin. Personne ne semble avoir détecté mon méfait. Satisfaite, je me saisis de mon escargophone :

« - Caracajou un à Caracajou deux. Les œufs sont dans le panier, la poule rentre au poulailler. »

Il n’y a que le silence pour me répondre. Je passe quelques longues secondes à attendre, avant de reprendre d’une voix légèrement plus sèche :

« - Caracajou un à Caracajou deux. Tu m’entends Caracajou deux ? »

J’entends un bruissement frénétique de l’autre côté du combiné, mais toujours pas de réponse. Je peste à voix basse, toujours accroupie par terre :

« - Allô ? il y a quelqu’un ?! Qu’est-ce que tu fabriques Caracajou deux ?!! »

J’entends toujours le même bruissement frénétique. Puis un fort brouhaha, semblable à une cascade ou à un grondement de tonnerre étouffé par la mauvaise qualité de la liaison escargophonique, avant que ne me parvienne enfin la voix de l’agent Timothée Housi :

« - Allô ? Euh… oui ?
- Ah bah quand même ! Où étais-tu passé ?
- Hé, j’ai bien le droit d’aller aux toilettes ! C’est long de rester à faire le guet quand on a la vessie pleine ! En plus il n’y avait plus de papier, donc j’ai du aller demander à un habitant du coin qui…
- Je n’ai pas envie de savoir ça !! Tu es en position, toi et ta vessie ?
- Pfffff. Oui Mademoiselle la super-agente.
- Surveille la grille alors. Je traverse la zone des entrepôts, je devais être la dans une minute. La voie est libre ?
- Bien sûr que la voie est libre.
- A tout de suite. »

Tandis que je peste intérieurement, je parcours en grandes enjambées silencieuses la distance qui me sépare de la clôture délimitant la zone des entrepôts. Toujours aussi discrète et féline, je me faufile au milieu des bâtiments, profitant du moindre coin d’ombre pour me dissimuler. Finalement j’aperçois le grillage piqué de rouille isolant cette partie du port du reste de la ville des réfugiés de Clock Work : plus que quelques mètres et je serai en sécurité ! Soudain mon escargophone s’alarme :

« - Attends Caracajou un, quelqu’un arrive par ici !
- Occupes-t-en alors, c’est ton travail ! »

Tsss ! Tu vois journal, c’est ça de travailler avec des amateurs ! Il y a encore deux ans, l’agent Housi était un vulgaire civil indépendant. Il a tapé dans l’œil de je ne sais lequel de mes collègues qui s’est mis en tête de le recruter pour employer ses talents particuliers de sniper, et voilà le résultat ! Le Cipher Pol est gangrené d’amateurs comme lui qui font leur travail à moitié, sans professionnalisme ni bon goût, et iront voir si l’herbe et plus verte à la moindre occasion. Je te jure journal, j’ai du mérite de travailler avec…
Bang ! Bang bang ! Trois balles me fauchent avec violence : une dans la tempe, une dans l’épaule et une dans l’abdomen ! Je suis projetée en arrière, et une partie de mon corps disloqué est dispersé dans le vent ! Il me faut plusieurs secondes pour ressentir l’intense douleur qui m’envahit et me paralyse tandis que la partie encore intacte de mon corps heurte violemment le sol. Autour de moi les pages du précieux dossier volé s’éparpillent comme une pluie de feuilles en automne…

« - Haha ! Je ne sais pas qui c’était mais il me dira des nouvelles de mes balles de sniper spéciales ! La voie est libre Caracajou un !
… Caracajou un ? »


Dernière édition par Caramélie le Ven 20 Aoû 2021 - 22:08, édité 1 fois
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Cher journal,

Le ton beaucoup trop calme de mon chef, depuis l’autre côté du combiné, a le don de m’exaspérer :

« - Je ne vois pas ce qui vous chiffonne à ce point : l’agent Housi et vous avez fait du très bon travail !
- Il m’a tiré dessus !
- Mais vous avez survécu ! En plus grâce à votre logia vous êtes comme neuve !
- J’ai affronté plein d’individus dangereux depuis que je suis au Cipher Pol, mais aucun n’avait encore réussi à m’amocher autant que lui ! J’ai encore du mal à lever mon bras droit ! Pas besoin d’ennemis avec un équipier pareil ! »

L’agent coordinateur balaie mes récrimination d’un simple rire et réponds :

« - Allons ma petite, je suis sûr que vous réussirez à arranger ce petit différent avec votre collègue ! Il y a plus important : grâce aux informations que l’agent Housi et vous… » il s’empresse de se corriger « que vous avez récupérées, nous avons un nom et une destination. Toutes ces archives et ces manifestes de livraison prouvent que notre homme, notre déserteur, est bel et bien venu à  Clock Work Island. Qu’il a organisé sa disparition, pris l’identité d’un des habitants, et pris la tête de ses affaires. Sauf qu’à présent, nous avons un nom ! Je veux que vous identifiez ce navire auquel les documents font référence, que vous vous y rendiez, que vous trouviez notre bonhomme et que vous nous le rameniez sans effaroucher les locaux. L’agent Housi…
- … ne viendra pas avec moi.
- Ah mais si ! Je compte sur lui pour assurer une nouvelle fois votre protection !
- Non, il parait qu’il va avoir un accident d’escalier en sortant de sa chambre d’hôtel tout à l’heure.
- Franchement, je ne vous trouve pas très patiente avec votre pauvre collègue. »
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Cher journal,

« - Hihihi, attrape, chéri ! » dis-je en me dressant aussi haut que le permet la bouée qui m’enserre la taille, levant les bras vers le ciel pour lancer un ballon de plage à mon partenaire de jeu. Ce dernier, debout sur le rebord de la piscine, frime un peu, prend le temps de poser, puis tend un bras agile et extrêmement musclé pour saisir le projectile en plein vol.

« - Bien visé bébé ! »
« - Hihi, comme tu attrapes bien ! »

Je prends la pose à mon tour, pour mettre en avant mon buste soigneusement mis en valeur dans un bikini rouge qui fait ressortir la moindre parcelle de ma peau inhabituellement bronzée. Je lis dans le regard de Brandon que l’effet est imparable !

« - Allez, à ton tour mon chou chéri ! »

Il frime encore un peu, se fait quelques passes à lui-même durant lesquelles il en profite pour donner le maximum de volume à tous les muscles débordant de chaque côté de sa chemise à fleurs ouverte et de son slip de bain, avant de me lancer le ballon avec aisance.
Je m’élance avec toute la latitude que me permet ma bouée, tandis que ma crinière de cheveux blonds virevolte au milieu des gouttes d’eau scintillantes comme des perles. Je soigne particulièrement ma posture en insistant sur l’aspect langoureux, désirable, et totalement acquise à notre petit jeu… au point de négliger totalement la trajectoire du ballon qui atterrit à l’opposé de mes deux mains tendues !

« - Oups, hihihi ! Raté ! »

Brandon s’approche de moi, me tend sa main virile et bronzée, et je devine un clin d’œil derrière ses lunettes de soleil tandis qu’il me lance de son air gaillard:

« - Ne t’en fais pas bébé moi je ne vais pas te rater ! Haha ! »

Je relève mes propres lunettes de soleil et réponds à son coup d’œil avec un regard complice et langoureux :

« - Mmmmh… j’ai hâte de voir ça mon chéri chou.

Il m’aide à m’extraire de la piscine sans plus de difficulté que si j’étais un petit enfant, et je ressens avec plaisir mes jambes retrouver leur pleine vigueur alors qu’elles ne sont plus immergées dans l’eau.
Un majordome me tend une serviette avec laquelle je m’essuie avec un air de fausse désinvolture, prenant un temps exagérément long pour faire glisser sensuellement le linge le long de mon ventre puis de mes jambes humides. Nous nous éloignons ensuite de la piscine l’un contre l’autre, son bras sur mon épaule, le mien sur sa taille, vers l’avant du navire où nous attendent un divan, un parasol, et un cocktail bien frais.

Sur une île où la valeur de la moindre parcelle de terrain a subitement explosé suite à l’effondrement de ladite île, l’achat d’une habitation flottante est soudainement devenu une solution alternative plus qu’intéressante ; mais Brandon a vu les choses en grand ! Il a un excellent goût en matière de bateaux je dois dire : le sien en imposerait même aux paquebots de la Translinéenne avec son immense coque où s’affiche fièrement le nom du bâtiment : "EL MAGNIFICO", juste au-dessus de celui de son propriétaire "BRANDON", comme une tentative plus ou moins subtile d’associer le qualificatif du premier au second.
Outre la piscine sur le pont, le bateau est doté d’une série de cabines grand luxe -dont celle de mon hôte qui est digne de la suite du roi de Goa-, trois bars, une salle de billard, une salle de sport, une salle de danse, un théâtre et un pont qui peut facilement être reconverti en mini-golf à neuf trous ! Un signe extérieur de réussite vraiment flagrant pour un individu qui, il y a un an encore, n’était rien d’autre qu’un anonyme rescapé de la cité engloutie parmi des milliers d’autres, tentant de survivre comme il le pouvait en important des ressources de première nécessité. Une réussite qui ne manque pas d’attiser l’envie et la curiosité : certains individus soupçonneux pourraient aller jusqu’à suggérer qu’elle a un rapport avec le fait que le dénommé Brandon Dos Santos Moreira Martinez De Santa Maria Assomption a soudainement changé de personnalité, de voix, de forme de nez et plus ou moins de menton, et s’est retrouvé du jour au lendemain en possession d’un magot d’origine inconnue qu’il a entrepris de dépenser allègrement. Ou encore, que ça pourrait avoir un lien avec sa brusque cessation d’activité et l’abandon de son entrepôt et de ses bureaux remplis de documents intéressants. Ou bien, mais il faudrait vraiment avoir l’esprit tordu pour penser ça, que ça a à voir avec le fait qu’il se trouve être le portrait craché -la chemise à fleurs en plus- de Derreck Otello, agent de catégorie II du CP2 qui a disparu des radars il y a quelques mois alors qu’il devait escorter un important transfert de fonds. Mais hé, qu’est-ce qu’une fille un peu cruchotte en maillot de bain pourrait bien savoir de tout ça ?

Nous nous installons côte à côte sur le divan, partageant un cocktail aux saveurs fruitées et doucement alcoolisées en buvant chacun avec notre paille dans le même verre. J’en profite pour m’allonger contre son épaule puissamment musclée et poser une main sur son torse qui l’est tout autant, la crème solaire faisant luire chacun des renflements à l’aspect dur et puissant de sa peau bronzée.
Brandon tourne vers moi son visage à la mâchoire carrée ; il me décroche un sourire fier et béat, illuminant son menton rasé de près et doté d’une série de dents impeccables. Le seul défaut mais non des moindre de ce visage viril : sa masse de cheveux sombres dont les mèches sont gâchées par une teinture couleur blond platine. Il existe un cercle de l’enfer dédié rien que pour les personnes qui teignent leurs cheveux de cette façon ! D’ailleurs, il se trouve juste après le cercle destiné aux individus qui appellent leur copine "bébé" !

Ignorant tout de ces pensées que je ne laisse pas paraître, mon compagnon enfouit sa tête dans mes cheveux et me murmure au creux de l’oreille :

« - Alors bébé, prête pour un moment d’extase ? Huhuhu ! »
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Tap ! Roulerouleroule… poc.

Cher journal, Brandon a une utilisation vraiment navrante des expressions à double sens ! Et de l’amusement !! Mais le fait est que ma conquête du jour a une obsession maladive pour le golf... Comment qualifier autrement cette passion qui l’a poussé à faire installer sur son bateau un véritable terrain de minigolf ?! Le parcours débute sur le gaillard arrière au niveau de la piscine puis, après quelques trous, on descend sur le pont supérieur qui a été recouvert avec un large tapis de faux gazon pour l’occasion. On remonte sur le gaillard avant en effectuant quelques coups adroits, puis on fait demi-tour et… youhou, on recommence dans l’autre sens !

Il me fait une première démonstration, très fier de lui, puis une seconde tandis que je me jette à corps perdu dans mon faux enthousiasme pour masque ma déception et mon ennui.

« - Alors, ça te plait bébé !?
- Oh ouiiii ! A mon tour maintenant ! »

Brandon, visiblement ravi de partager sa passion, me glisse un club dans les mains. Il se place ensuite derrière moi -contre moi-, les mais sur mes poignets, et m’aide à prendre la bonne position tout en me donnant des explications que je n’écoute pas vraiment.
Heureusement, je suis là pour mettre un peu d’animation !

« - Alors… si j’ai bien compris, je dois pousser la balle dans le petit trou au milieu du gazon avec cette sorte de canne ? Je la tiens correctement j’espère ! C'est vraiment avec ça que je dois tenter de marquer le but ? Pourquoi il n'y a pas de "goal" d'ailleurs ? Je n'ai pas bien compris ce point de règle... »

Je regarde Brandon avec un regard désespérant de naïveté. Il écarquille les yeux, horrifié par l'énormité que je viens de dire ! Je le sens mal à l’aise, comme quelqu’un qui est en train de regretter d’avoir mis son jouet préféré entre les mains d’une parfaite ignare. Pire, d’une hérétique ! J'ai l'air d'une vraie nouille il faut dire...

« - Il n'y a pas de gardien de but au golf, je te l’ai déjà dit bébé... Essaie de te concentrer, tu veux bien ? Commence par essayer de juste pousser la balle dans le trou avec ton club...
- Mon club ? »

Mon compagnon pousse un long soupir et me regarde avec les yeux que l'on pose habituellement sur une enfant dissipée :

« - Ton club de golf, bébé », soupire Brandon. « C’est cette canne que tu tiens dans les mains. » Il pose ses mains sur ma taille ; il a les doigts tièdes et agréables, quoique légèrement raides. « Garde le dos bien droit, les bras tendus. Comme ça, parfait !
- Oh ? Je suis dééésolée mon chou chéri ! Je suis vraiment tête en l’air. Ce nom ne m'est absolument pas rentrée dans la tête... Que je suis distraite quand même ! »

Je laisse échapper un petit gloussement niais, et mes mains serrent la poignée du club de golf auquel je fais décrire un très bel arc de cercle. Tchac ! Je découpe une belle tranche du tapis "imitation gazon" à vingt bon centimètres de la balle !
Brandon me jette un regard désespéré : il y a des limites à ce qu'un homme peut tolérer pour mettre une fille dans son lit on dirait... Il secoue la tête tandis que la caddie détourne le regard pour ne pas assister à la scène un peu gênante.

« - Oups… Pardon, mon chéri chou... hihihi ! »

Heureusement, mon maillot de bain moulant au décolleté ravageur et au ratio tissu-surface couverte parfaitement calculé semble agir comme un parfait antidote à ma bêtise ! Les yeux de Brandon se posent à nouveau sur ma poitrine et je ressens son désir... Par acquis de conscience, je lui vaporise quand même un peu de cara-gaz dans les narines. Après quelques instants, Brandon semble trouver le monde qui l’entoure beaucoup plus beau et un sourire résigné illumine son visage.

A une petite distance de nous défile ce qu’il reste de l’île de horloge, ses atolls, ses maisons de bric et de broc construites par les survivants, et ses plages tristement délaissées par d’éventuels baigneurs. Alors que mon regard se perd un instant dans le paysage, je fais remarquer à voix haute :

« - Tiens, c’est quoi ce drôle de bâtiment à la surface de l’eau ? »

Mon compagnon musclé et bronzé se redresse, pose sa main en visière et scrute la mer:

« - On dirait un petit kiosque. Il y a écrit… Si … re na, souvenirs. C’est un magasin de souvenirs, bébé.
- Oooh, mais c’est adorable ! On y va mon chéri chou ? »

Si je me fie à l’expression qui modèle la figure de mon compagnon à cet instant, je crois que pour son programme il envisageait plutôt de passer le reste de sa journée à jouer au golf sous les regards admiratifs et les gloussements stupides de sa nouvelle petite amie, avant de terminer par une visite intégrale de sa cabine en compagnie de cette dernière ! D’un autre côté, il tient une opportunité inespérée d’en finir avec le calvaire de cette partie de golf que je lui inflige !
Je pose un index sensuel sur mes lèvres tout en lui adressant un regard langoureux et plein de sous-entendus :

« - Je te promets qu’on passera une journée inoubliable après ça. »

Psssh ! Une nouvelle petite bouffée de mon gaz Caradrôle, qui confère à ceux qui l’inhalent une sensation de gaieté et les pousse à de meilleures dispositions, lui envahit les narines. Son regard s’illumine et il déclare :

« - Ok bébé. Tout pour te faire plaisir ! »
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Cher journal,

Dix minutes plus tard, le canot du "EL MAGNIFICO" nous dépose sur le petit embarcadère prévu à cet effet devant l’entrée de la boutique dont le nom trône joyeusement au-dessus de l’entrée : Sirena s.a. Nous entrons dans un ravissant kiosque sentant le neuf, fait de poutres de métal orangé soigneusement ouvragées servant d’armature à des plaques de verre ajustées formant une sorte de dôme pour le toit. Les quelques petits mécanismes et roues crantées installés sur les cloisons ne semblent pas avoir de véritable utilité, mais ils confèrent à l’ensemble un charme "technologie futuriste à vapeur" de très bon goût ! Deux charmants réceptionnistes, un homme et une femme, nous accueillent avec un sourire rayonnant:

« - Bienvenue à la boutique de souvenirs Sirena ! Nous sommes ravis de vous accueillir !
- Mais dis donc, » dis-je en essayant de ne pas avoir l’air de réciter une leçon apprise par cœur, « je ne vois aucun souvenir ici. Avez-vous donc tant de succès que tout votre stock est déjà épuisé ? »

Comment ça journal, j’en fais trop ? Qu’est-ce qu’un journal y connait en théâtre d’abord ?!
Brandon acquiesce mais la réceptionniste nous détrompe prestement avec amabilité :

« - Hihi, mais non ! Il ne s’agit que de l’entrée, la boutique se trouve juste en dessous de vous. Vous pouvez y accéder grâce à ce moyen de transport avant-gardiste, moderne et extrêmement sécurisé ! » Conclut-elle en ayant l’air, elle aussi, d’essayer de ne pas donner l’impression de réciter une leçon apprise par cœur et de croire à ce qu’elle dit. Et tout en parlant, elle ouvre la porte de la petite guérite située au centre du kiosque, qui se révèle abriter ce qui ressemble à l’ouverture d’un toboggan. Un peu comme ceux que l’on trouve au parc aquatique de Suna Land. Mon compagnon affiche un air de surprise méfiante tandis que mon visage s’illumine d’enthousiasme et que je lui prends les mains :

« - On y va mon chéri chou ?
- Bein… »

Je me penche d’avantage de manière à activer mes facultés naturelles d’hypnose. Ce ne sont ni mes yeux ni mon gaz qui l’hypnotisent.

« - On y va mon chéri chou !
- Ok bébé. »

Nous nous asseyons l’un contre l’autre dans le tobog… le moyen de descente ultramoderne et hypersécurisé, et, aidés par l’élan que nous donnent les deux charmants réceptionnistes, nous nous élançons à bonne vitesse vers les profondeurs !

« - Youuuuhouuu ! »

Nous nous attendions à une brève glissade dans le noir, mais il n’en est rien. L’intégralité du tobog…tunnel est fait d’un verre très épais, renforcé par un squelette métallique, et c’est avec un mélange de stupéfaction et d’émerveillement que nous constatons que nous descendons à une bonne profondeur sous la mer. Le spectacle des rayons du soleil qui se diluent dans l’océan turquoise tandis que nous glissons est un véritable émerveillement ! En osant regarder vers le bas, nous bénéficions d’une vue imprenable sur les quartiers les plus proches de la ville engloutie, et en toute sincérité journal, c’est magnifique ! Je veux apercevoir à perte de vue des maisons qui semblent sorties d’un autre monde, parfois décorées d’éléments technologiques étranges, de tours et de toits pointus souvent à demi effondrés, le tout baignant dans une lueur bleutée. On aura beau dire, et peu importe les ennuis que ça leur a causé, les gens d’ici ont bien fait de laisser s’effondrer leur cité !

Je suis bien évidemment ravie, mais pour les besoins de mon rôle je fais mine d’être effrayée. Je me fais un devoir de me recroqueviller contre les bras musclés de Brandon en criant, et ce dernier de me réconforter en masquant sa propre appréhension.

Finalement, la descente prend fin. C’était une expérience étonnamment amusante et je pourrais la réitérer rien que pour le plaisir ! On devrait presque suggérer à la patronne de Sirena de la rendre payante ! J’y songerai…
Avant toute chose, avant même de quitter la sortie du toboggan hautement sécurisé, je prends le temps de vérifier mon reflet dans la vitre et de réajuster ma coiffure. Et je constate … que j’ai une tête de poisson ?!

« - Hiiii !
- Du calme bébé ! C’est juste une vendeuse derrière toi !
- Entrez chers clients ! Soyez les bienvenus à la boutique de souvenirs Sirena ! Que puis-je pour votre service ? »

Effectivement, la colosse de trois mètres de haut, à la peau orange et doté d’une tête de silure, se fend d’un sourire aimable et nous fait un geste serviable de la main pour nous inviter à la suivre.
Guidés par cette relativement sympathique et tout aussi relativement terrifiante guide, nous prenons place dans une boutique de taille moyenne, dans un style tout à fait typique des maisons de la cité engloutie -l’inondation en moins- remplie de rayonnages de métal sur lesquels s’alignent des centaines de produits aussi inutiles qu’indispensables.

« - Il s’agit d’une authentique maison de la cité engloutie que nous avons réparée, vidée de son eau et réaménagée ! » Nous indique fièrement la femme-silure.

Je prends le temps de flâner devant les étagères, et l’entrain reprend rapidement le dessus. Je sautille d’un rayonnage à l’autre, observe avec fascination l’amoncellement de bibelots, et en dépose parfois dans le panier que me tient obligeamment Brandon.

« - Des statuettes de fées peintes à la main ! Comme c’est charmant !
- Ça n’évoque pas vraiment Clock Work…
- Ce sont des objets de collection ! »

Un peu plus loin je m’extasie de plus belle :

« - Ils vendent d’authentiques débris de la tour de l’horloge !
- Tu crois qu’ils ont demandé la permission avant de les ramasser ?
- Il m’en faut absolument ! Un pour moi, et un pour toi mon chéri chou !
- Excellent choix mademoiselle.
- Oh vous, gardez votre avis pour vous. »

Je dépose les deux gravats ornés d’une étiquette « 1000฿ » dans mon panier au milieu de mes autres trouvailles, et continue :

« - Ils ont même des t-shirt collector ! Regarde celui-là, il me va bien non ?
- Je préfère quand tu ne portes pas de t-shirt, bébé…
- On le prend ! Et un autre pour toi ! »

J’accumule ainsi un petit tas de trouvailles puis, fière de mes achats, je me dirige vers la caisse. Me blottissant contre mon compagnon, j’échange avec lui un regard polisson et lui murmure :

« - Il va être temps de remonter mon beau marin, on a encore plein de choses à faire dans ton bateau… »

Son visage, de plus en plus morne au fur et à mesure que les minutes s’écoulaient, s’illumine à nouveau :

« - Haha ouais, carrément ! »

Je le laisse régler les menus détails avec la caissière, puis nous nous dirigeons vers l’ascenseur sensé nous ramener à la surface.

« - C’est aussi « hautement sécurisé » que pour la descente votre machin ? » S’inquiète mon compagnon.
« - Absolument, monsieur ! » Répond la femme-silure sans sembler saisir le sarcasme. « Cet ascenseur est installé dans une colonne maintenue sous vide, il vous ramènera à la surface avant d’avoir eu le temps de dire « aaaaarghalaiiide » !
- Ah ? Bon. Tant mieux, je suppose. »

Nous prenons place tous les deux, et la vendeuse referme la porte derrière nous. La boite est totalement hermétique, et heureusement qu’une lumière au plafond nous préserve de l’obscurité ! Il ne nous reste qu’à attendre que l’appareil démarre.

♦♦♦♦

« - C’est long à partir, non ?
- Le temps me parait filer à toute allure quand je suis à côté de toi, mon chéri chou. »
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*Ding*

La porte de l’ascenseur s’ouvre, mais nous sommes toujours au niveau du magasin sous-marin. Quelques volutes de gaz s’échappent vers ce nouvel espace qu’on leur offre, et je m’empresse de les rappeler à moi pour qu’elles ne viennent pas incommoder les vendeurs toujours présents, ainsi que la femme-silure dont le regard s’attarde un moment sur moi avant de se poser sur le corps inanimé de Brandon qui gît à mes pieds. Avec tout le gaz soporifique que je lui ai fait respirer, il devrait m’épargner ses "bébé" pendant un long moment !

« - Tout va bien patronne ?
- Mission accomplie. A vous de jouer Balgutazara. Je vous laisse délivrer le "colis". Soyez prudente, et discrète.
- Oui patronne. »

Elle hésite quelques secondes, et demande :

« - Le monsieur avec la jambe dans le plâtre que vous nous avez demandé de garder enfermé dans un placard a encore vivement protesté. Est-ce que je peux le laisser sortir maintenant ?
- Je ne vois pas du tout de qui vous voulez parler, Balgutazara. »

La femme-poisson contemple un moment mon sourire espiègle, puis elle hausse les épaules. Elle s’empare du corps du bonhomme aux cheveux teints, le glisse soigneusement dans un sac étanche, puis le hisse ensuite sur son épaule et se dirige vers une porte au fond de la pièce sur laquelle il est écrit : "Sas de sortie – ne pas ouvrir sans autorisation". Quelques minutes plus tard je le vois passer devant moi de l’autre côté de la vitre, et s’éloigner en nageant dans les profondeurs des fonds sous-marins.
Le pauvre Brandon fera une drôle de tête quand il se réveillera dans une cellule du navire de la 346ème division d’intervention de la marine. Et sa tête ne s’arrangera pas lorsqu’il comprendra que je compte le ramener chez ses anciens collègues du Cipher Pol. Des heures de plaisir en perspective !

Quant à moi, je dois prendre soin de jouer mon rôle jusqu’au bout afin de me couvrir. Après avoir pris le temps de réajuster ma mise, je reprends place dans l’ascenseur qui me mène cette fois-ci sans faute, et en moins de temps qu’il n’en faut pour dire aaaaarghaalaiiide, vers la surface !
Le rameur du "EL MAGNIFICO" qui s’occupait de conduire la barque de Brandon est bien étonné de me voir revenir seule. Mais pour ma part je suis toujours aussi étonnée, à chaque conversation que j’ai avec lui, de constater que le cerveau de la taille d’une noix qu’abrite son crâne exagérément bronzé aux cheveux peroxydés lui permet d’aligner des phrases cohérentes, alors chacun son truc !

« - Brandon n’est pas avec vous m’zelle ? »

Je fonds en larmes dans ses bras :

« - Bouuuhouuhouu ! Brandon ! Il… il… »

Je prends tout mon temps pour noyer le bonhomme sous mes larmes et mon maquillage qui coule, avant de reprendre :

« - Il s’est disputé avec un autre client, un homme-poisson. Ils… se sont battus, et l’homme poisson l’a assommé. Il a emporté Brandon avec lui sous l’eau et… bouuhouhouhou ! »

Je sais bien, journal, que ce genre de mensonge n’est peut-être pas ce qu’il y a de mieux à faire si on veut préserver les relations fragiles qu’entretiennent les humains et les hommes-poissons ici. Mais… bah, ce n’est pas comme si ça me concernait directement ?
Le visage de l’homme se déforme de colère :

« - Quoi ?! Un homme-poisson ?!
- Oui, snif. Il paraît que ces créatures-là ne pensent qu’à manger les humains !
- Beurk ! »

Il me pose gentiment la main sur l’épaule, et me dévisage intensément en me disant :

« - Ne vous en faites pas, m’zelle, j’vais prendre soin de vous en attendant que Brandon revienne. Il va s’en sortir comme un grand j’suis sûr ! »

Il ponctue sa phrase d’un sourire… charmeur. Et il ne me lâche pas l’épaule. Ah, oui… J’avais oublié que mes "facultés naturelles d’hypnose" affectaient tout le monde sans distinction…
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