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Je saurai, faire de vrais, hommes de vous

De la bleusaille, voilà ce qu’on m’avait fourgué. L’ordre venait d’en haut, ils avaient statué sur une réaffectation… Comment c’était déjà ? Ah oui, en finesse. Ainsi le retour sur le pont se ferait progressivement, dans un enchaînement fou de missions, toutes plus chiantes les unes que les autres. Prenons notre mal en patience Wayne… Car au delà de tout ça, une chose positive pour la justice ressort : Papa est de retour.

Me voilà donc là, prédisposé à remplacer un vénérable instructeur en arrêt maladie, trop forcé sur la bibine qu’ils ont dit. Prendre en main une bande de chiards tout beaux tout neufs, tout droit sorti de l’académie ? Sincèrement c’est pas ma spécialité, mais puisqu’il faut passer par là. Soit, je me dirige vers la cour d’entraînement pour y découvrir ceux qui seront amenés à devenir une véritable meute de chiens de guerre… Oups… La meute ? Déjà pris. Rectification : pour y découvrir ceux qui seront amenés à devenir une troupe de bêtes enragés ! Mouais ça ne sonne pas trop mal. J’arrive aux abords de la porte, un gratte papier se met au garde à vous et me sert son baratin.


Commandant Macallan, c’est un privilège de vous avoir au sein de cette unité, voyez-vous j’ai lu vos états de service…

Tu as lu mes états de service et t’es encore là ? Intéressant.

Hé bien c’est à dire que…

Perdons pas d’temps. On est dans la dernière étape de ma réinsertion, j’ai hâte de voir la belle bande de brigands qu’on m’a….



La porte ouverte par un homme trépignant à l’idée de découvrir une fournée de jeunes pousses prometteuses, c’est un sacré tableau qui s’offre à moi. Une dizaine de gosses, en train de bavarder tranquillement, fraîchement débarqués des jupons de leur môman. Personne ne prête attention au bon vieux Wayne, c’est vrai que j’ai pas l’allure d’un grand commodore pisseux du G-3, couvert de médailles jusqu’au cou… Mais merde un peu de respect quoi… Le gratte-papier y met les forme lui au moins !


Gaaaaarde à vous ! Soldats en rang, voici le Commandant Macallan ! Il sera votre instructeur aujourd’hui. s’égosille le pauvre garçon.


J’suis pas un grand fan des discours pompeux, donc je vais tacher d’être concis. Sans m’attarder je m’approche donc en silence de cette joyeuse troupe qui se tient désormais droite comme le contenu d’une boîte de cure-dents. Y’a tous les parfums dans ce lot là, le grand dadais musclé et plutôt beau gosse mais qui ne semble pas avoir la capacité intellectuelle suffisante pour réaliser que son uniforme est à l’envers, le p’tit mec un peu trop fébrile qui finit par te rendre nerveux rien qu’en le regardant trembloter, y’a vraiment de tout.

Je continue à avancer parmi les aspirants jusqu’à atteindre une petite frimousse qui me dit quelque chose. Oh cette gamine je l’ai déjà vu récemment, sur Las Camp si je ne dis pas de connerie. Bref, mon petit tour d’inspection terminé je sens que ces jeunots ils attendent beaucoup de moi, enfin au moins la moitié d’entre eux.


Bien bien bien… Je suis le commandant Macallan, si je suis là aujourd’hui c’est pour vous enseigner les quelques bases du combat.


Je reviens sur mes pas, tranquillement en repassant devant ces petits loups et y’a ce mec là qui continue à trembler. Bordel il vibre tellement que je peux presque sentir les vibrations à la plante de mes pieds. Donc comme le bon gars que je suis, je saisi ses épaules et lui assure que tout va bien se passer, qu’à la fin de la journée il aura toujours ses deux mains et ses deux yeux. Je reprends donc.


Pendant cette charmante journée, je serai pour vous… comme une sorte de père spirituel. Je donnerai le meilleur de moi même pour voir ce que vous avez dans l’bide.


Sans plus attendre, le spectacle va pouvoir commencer et je sens comme une alchimie entre moi et ce publique passionné. Je cherche des yeux et bingo je l’aperçoit à environ quinze mètres de là, une petite table avec de la paperasse (sûrement plus que barbante) et une petite tasse de café.


Commençons… Voyons un peu c’qu’on apprend à l’académie. A tour de rôle vous allez essayer de décaniller cette tasse là-bas. Celui qui réussit remporte un bon point.

Heu commandant Macallan, je ne suis pas certain que tirer hors de l’enceinte de tir soit…



Mais il s’interrompt tout seul comme un grand quand il voit le sourire ravi que j’arbore soudain. Hâte de voir de quoi sont capables ces nouvelles recrues.


Dernière édition par Wayne Macallan le Mar 29 Juin 2021 - 17:55, édité 1 fois
    Pour la plupart des matelots, c'est un jour normal au QG; Leur sergent leur a rabâché les oreilles avec l'importance de nettoyer convenablement la base, les soldats confirmés leur ont refilé les tâches ingrates, et la bouffe était naze. Mais Eïna était un peu mieux informée. Il y a quelques jours de cela, on avait ordonnés à Eïna de nettoyer les aérations de la base : La plupart des soldats sont trop grands pour ça, donc c'est un peu la pire corvée qu'on refile à Eïna parce qu'elle petite et aussi parce que comme ça on l'entends plus pendant une heure. Mais pendant qu'elle est dans les conduits elle entend souvent ce qu'il se passe un peu partout dans la base.

    Normalement, y'a pas grand chose d'intéressant à entendre, juste des marines qui parlent de leur boulot, de l'ennui et de leurs familles. Mais pour une fois, elle a entendu son adjudant parler avec un haut gradé au sujet de leur entraînement. Apparemment, l'officier qui se charge de les entraîner est malade et il doit être remplacé. Sauf que y' a pas grand monde qui est intéressé par le fait d'entraîner les nouvelles recrues, donc ils ont décidé après quelques arguments de refiler la tâche à un certain Macallan, un nom qu'ils ne peuvent mentionner sans soupirer.

    Pendant les jours qui suivirent Eïna prit le temps de demander au tour si quelqu'un connaissait le dénommé Macallan, il lui fallut un moment pour réaliser qu'en fait elle connaît déjà le commandant : Lors de sa toute première mission c'était lui le capitaine du navire. Elle se rappelle du visage bien sûr mais le nom lui avait échappé. En vrai les matelots du coin ont pas trop l'air de le connaître, donc elle en déduit que c'est pas le genre de commandant à prendre sa retraite par ici. Et vu qu'il a l'air d'agacer les gradés...ça n'annonce rien de bon.

    Du coup, quand le commandant a fait irruption dans la salle, Eïna était la seule à être prête. Elle s'était tenu à l'écart du reste du groupe et elle s'est mise au garde à vous avant que ça ne soit demandé. Et pour la première fois depuis le début de sa formation, la petite a au moins pris la peine de laver et de repasser son uniforme avant de venir ici. Par contre les cheveux elle y pas pensée, ils sont toujours dans un bordel pas possible. Faut pas déconner non plus.

    Eïna profite de l'introduction de Macallan pour essayer de le comprendre un petit peu. Il n'a pas l'air aussi terrible que ce qu'elle attendait, il ressemble plus à un vieux matelot qu'autre chose. Elle sait d'expérience que les vieux matelots comme son père peuvent avoir leur lot de défauts, mais c'est généralement moins problématique pour Eïna que ceux qui attendent beaucoup de rigueurs et de contrôle. Elle fait plus attention au langage corporel du commandant que les autres, et dès qu'il pointe la tasse, Eïna est la première à sortir son arme tirer dessus!

    Pan!

    La vitesse à laquelle elle a tiré était impressionnante, le jeune officier qui discutait avec le commandant n'a même pas eu le temps de finir qu'Eïna avait déjà fait un trou dans le mur. Malheureusement, la précision laissait beaucoup plus à désirer, et c'était un exercice de précision pas de vitesse. Du coup Eïna regarde Fred, c'est un garçon très anxieux qu'Eïna essaye toujours d'encourager quand elle le peut. Elle trouve qu'il a une nature assez douce et c'est souvent eux qui subissent le plus de punition. Elle remarque que Fred a visiblement la tête ailleurs, malgré le fait qu’il vient de se faire “encouragé” par le commandant. Alors Eïna décide de lui jeter son fusil avant de dire :

    "Au suivant!"

    En faisant ça, elle a implicitement donné le deuxième tour au garçon. Il hésite pendant un instant avant d'hocher la tête et de tirer à son tour, malheureusement il rate la cible lui aussi mais sa balle se loge dans la table en plein dans un document administratif. Toute l'unité se relai pour tirer mais personne n'arrive à toucher la tasse au premier tour. Même si la plupart touche au moins la table. Certains, plus malins, essayent de s'approcher pour faciliter le tir mais ce n'est pas ce qu'Eïna fait pendant le deuxième tour. Elle n’avait pas avancer, elle a juste continué à sautiller sur place sans raison. Son tir manque encore la cible mais au moins elle s'est un peu plus rapprochée cette fois. Finalement, c'est un gars musclé qu'Eïna ne connaît pas très bien qui arrive à faire exploser la tasse. Il ne restait plus grand-chose de la table ou des documents installés dessus quand les recrues ont terminés.


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    Et c’est la gamine qui ouvre le bal, elle saisit son fusil et tire dans la précipitation. Sans surprise la balle se loge dans le mur, le gratte-papier… D’ailleurs on va lui donner un nom ce sera plus simple ! Je disais donc, Steve, notre gratte-papier se décompose peu à peu en voyant les nouvelle recrues faire feu tour à tour. Tous manquent leur cible et il faut attendre la deuxième fournée de pruneaux pour qu’un des bleus finisse enfin par faire mouche.

    Le grand dadais musclé qui ouvre la voie hein… Sans attendre il frime, se pavane en dénigrant les autres allant même jusqu’à les qualifier d’incapables. Impossible de laisser passer ça, y’a que moi ici dans cette cour qui ait le droit, que dis-je ? Le privilège ! De pouvoir juger ces petits nouveaux. Me vient alors l’envie de le ramener à la réalité. À MA réalité.


    Bien joué grand dadais.

    Il s’agit du seconde classe Jim Pa…

    Grand Dadais, tu remportes le bon point. Tu vas me faire trente pompes là tout de suite.



    Là je devine à sa mine déconfite que notre grand gaillard ne comprend pas ce qui lui tombe dessus, mais malgré tout il s’exécute docilement après quelques secondes d’hésitation. Je marche alors jusqu’à la table, sort une petite pomme volée tôt ce matin dans les cuisines et la pose avant de revenir voir mes brebis.


    Qui peut me dire ce qui fait défaut à notre grand dadais ?

    Personne prend la parole, je décide donc d’interroger au hasard… Disons ce mec là, qui semble rêvasser.

    Toi là, c’est quoi ton nom ?

    M.. Moi ? C’est… Fred monsieur.

    Ok « Fred monsieur », peux tu me dire ce qui manque à ton camarade ?



    Le petit reste de marbre, il est même devenu totalement blême. Bon sang ces gamins sont loin d’être prêts, j’imagine pas le carnage si on les envoie au fourneau. Mais bon tachons de leur être utile. Devant ce silence digne des plus grands monastères, je décide de m’offrir moi même ma réponse tant attendue.


    La cohésion de groupe putain ! Dans un futur pas très lointain… Bon sans doute plus lointain pour certains… Vous allez rejoindre une unité. Votre unité ce sera un peu comme votre famille, si vous veillez sur elle, elle veillera sur vous. C’est pourtant primordial les gars… Sur le terrain si vous avancez en solo, dans le meilleur des cas vous finissez comme tonton Wayne et dans le pire des cas… Pas b’soin de vous faire un dessin.


    Le silence commence à être étouffant, c’est pas gagné tout ça. Notre capitaine biceps ayant terminé ses pompes, il retourne dans le rang. J’ai pas l’impression que mon petit discours ait convaincu qui que ce soit va falloir me creuser les méninges pour leur trouver l’exercice de mise en situation adéquat.

    Mais en attendant on continue de tirer, je m’approche de la jeune fille dont le visage m’est familier, c’est bien à Las Camp que je l’ai croisé. Ni une ni deux je charge un fusil et je lui tend.


    On réessaie, mais on respire cette fois ! Tranquillement, ok ?


    J’hoche la tête, pointe la pomme du doigt et je demande n’a ce brave Steve d’aller nous chercher d’autres objets susceptible de servir de cible. Le gars ne sait pas trop quoi dire, il finit par obéir et quitte la cour un bref instant. Je répète à la jeune fille de respirer, de prendre son temps et je recule voir un peu de quoi elle est capable.
      Eïna fronce les sourcils en voyant le grand dadais qui se moque d'eux alors qu'il a lui même réussi que grâce à un coup de chance. C'est sûr qu'eux aussi ils auraient réussi au bout d'un moment! Bon pas forcément Eïna parce qu'elle aurait fini par s'impatienter et aurait juste sorti son couteau pour cueillir la tasse. Mais la jeune fille n’est pas non plus contente de le voir faire des pompes. Même si il a été arrogant, c’est injuste de le voir se faire punir alors qu'il a théoriquement gagné.

      La question que le commandant pose était un peu évidente aux yeux d'Eïna, elle essaye de chuchoter quelques mots à Fred pour l'aider, mais le garçon était visiblement trop anxieux pour réussir à réfléchir sur le moment. Pour elle, le fameux grand dadais a trop frimé. Il a heurté ses relations avec les autres recrues juste pour booster temporairement son égo, même si Macallan ne l'avait pas puni il aurait quand même été perdant au change dans tous les cas. Mais en soit le raisonnement du commandant fait sens aussi. Eïna aurait bien voulu faire des commentaires sauf qu’elle réalise que ce n'est probablement pas le rôle des matelots de faire des critiques, même constructives, sur ce qu'un commandant dit.

      Le commandant s'approche d'elle et lui donne une nouvelle cible. Eïna hoche la tête avec enthousiasme et elle attrape le fusil au vol, elle allait tirer immédiatement mais Macallan l'arrête. Ah oui, prendre son temps, c'est vrai. C'est comme Raln lui disait: "Putain, Respire gamine ! T'as le droit d'arrêter de bouger 5 minutes. Et ça nous ferait de sacrés vacances." Sauf que malheureusement ce n'est pas une leçon qu'Eïna arrive à retenir, elle est juste beaucoup trop hyperactive. Même quand elle fait un effort conscient pour arrêter de bouger elle a du mal à le faire. Du coup, elle rate sa cible quoi qu’il arrive.

      Plutôt que de se laisser abattre, elle recherche et tire à nouveau! Elle rate à nouveau! Elle recharge, elle retire. elle recharge, elle retire. ça continue pendant un moment. Au final, elle n'a frôlé la pomme qu'une seule fois. En fait, les traces d’impact dessine presque un cercle autour du fruit. À ce stade c'est plus de l'incompétence, c'est de la grosse malchance. Eïna regarde le commandant et se gratte l'arrière de la tête. Elle ne devrait pas, mais pour le coup elle se sent obligée de se justifier.

      "Huum...Commandant...Je suis pas aussi nulle pour d'autres trucs hein. Je sais courir, grimper et me battre un peu avec mes couteaux. Mais je crois que les armes à feu c'pas trop mon truc... "

      Faut aussi que son fusil est un fusil standard de la marine, et qu'elle a pas du tout la taille standard d'un marin. Mais là elle se cherche juste des excuses, si les autres peuvent tirer avec elle devrait pouvoir le faire aussi. Et les marines plus expérimentés utilisent des armes beaucoup plus lourdes et imposantes que le fusil standard.

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      La petite tire, recharge, tire, recharge et ainsi de suite, mais pas une seule balle ne frappe la pomme. Il y encore un sacré chemin à parcourir avant de pouvoir espérer rejoindre un bataillon. Mais avant la réussite vient la persévérance et ce petit bout de femme venait d’en faire une bref démonstration. Elle va même jusqu’à se justifier, miracle un de ces petits loups de mer ouvre enfin la bouche. Alors ton truc c’est plutôt les couteaux hein ? Même si le standard du troufion lambda est d’être un tantinet polyvalent, a chacun sa spécialité et ce n’est pas ce vieux briscard de Wayne qui dira le contraire. Là je ne peux m’empêcher de sourire, moi qui commençais à me dire que j’allais me faire chier, j’ai peut être trouvé de quoi m’occuper de manière utile. Après tout moi aussi je sais jouer du couteau.

      Ce brave Steve arrive alors les bras chargés de cibles en bois, il manque de trébucher à plusieurs reprises mais ça va notre bonhomme tient la route. Je lui demande d’aligner les cibles contre le mur, ce qu’il fait en marmonnant quelque chose dans sa barbe puis je l’envoi chercher quelques outils pour l’entraînement. Après quelques minutes il rapplique avec une petite caisse qu’il dépose à mes pieds.


      Un fusil, un couteau… Peu importe, ce ne sont que des outils permettant à un bon soldat de faire son job. Après à chacun sa spécialité.


      Une belle équipe de bras cassés, plus je les regarde et plus je me dis que l’instructeur Ravlin va avoir un sacré boulot quand il va revenir. Enfin si il survit à sa dysenterie… On m’a souvent dit que j’avais pas la fibre paternelle, mais bon sang si je peux leur donner un ou deux conseils pour éviter qu’ils se fassent trucider par le premier tocard croisé en mission… Alors merde, c’est bien volontiers.

      Deux groupes se forment alors, un premier qui souhaite continuer à s’exercer au fusil, et un second groupe, pour ne pas dire un duo, qui souhaite orienter la formation sur le corps à corps. Sans surprise la jeune fille, qui ne tient toujours pas en place a opté pour le second groupe, accompagné du petit jeune, c’est comment déjà… Ah oui Fred ! Pendant que mon gratte-papier favoris supervise et observe les prouesses de tireur d’élite des bleus, tout en désapprouvant le fait de tirer dans cette cour, moi je vais m’occuper des deux tourtereaux, pour l’amour des couteaux.


      Bien. Les fusils c’est cool, mais ne vous y trompez pas, sur le terrain ça peut bien souvent tourner au vinaigre.

      Tourner au vinaigre ? Comment ça … ?

      Disons que quand ça part vraiment en sucette et qu’il faut se sortir les doigts… Y’a pas meilleur ami qu’un bon couteau, crois moi mon petit Freddy.



      Je leur donne à chacun un tanto, ces petits couteaux de bois et j’en prends un également. Les balles fusent à côté, un petit coup d’œil permet de voir que certains commencent à prendre le coup ça fait plaisir. Je me retrouve face aux deux jeunots, voyons ce que ça donne. On va commencer par la jeune fille, qui sait apparement parler aux couteaux, je me tourne vers elle.


      On va commencer par toi, tu vas m’attaquer de front et je m’efforcerai de contrer ton assaut… C’est quoi ton nom déjà ?


      Et si je me prenais une branlée ? Oh ça la foutrait mal devant toutes ces nouvelles recrues. Mais peu importe, je reste là, solide sur mes appuis, tanto en main, à attendre la réponse de la petite. Réponse qui précédera sans doute l’attaque.
        Déjà Eïna s'estime heureuse de ne pas s'être fait hurler dessus pour avoir répondu. En général, c'est plutôt ça l'ambiance avec les supérieurs. Mais au contraire Macallan semble vouloir discuter avec les sous fifres, c'est tout à son honneur mais il risque de le regretter bien vite avec Eïna. Elle avait fait un petit clin d'œil à Fred quand il choisit de prendre les couteaux aussi, peut être que le garçon n'était juste pas à l'aise avec le fait d'être en concurrence avec tout le monde. Eïna le jugerait pas si il est pas bon au couteau, elle se fait déjà suffisamment juger pour sa nullité aux armes à feu.

        La gamine prend le petit couteau et le fait tourner entre ses doigts puis le fait passer de main en main rapidement pour se familiariser avec. C'était différent des couteaux utilisés par son cirque mais c'est le même principe en soi. Elle s'étire brièvement, faisant passer ses bras derrière sa tête dans un angle qui a pas l'air confortable du tout, puis elle se met en position, baissant son centre de gravité et mettant la lame sur le côté pour qu'elle puisse profiter pleinement de la vitesse de ses attaques.

        "J'm'appelle Eïna monsieur! Euh enfin." Elle se mets vaguement au garde à vous. "Matelot Eïna Nesterii à vos ordres mon commandant!" Elle sourit. "Bref! J'arrive commandant!"

        Elle ne va pas charger comme une chienne non plus, elle lui laisse le temps de la voir venir. Mais quand elle vient la première chose qui surprend Macallan c'est la vitesse de la gamine. Elle n'est peut être pas au niveau d'un membre du Cipher Pol qui utilise les 7 pouvoirs, mais pour une gamine qui sort à peine de l'entraînement de base des marines, c'est une vitesse impressionnante. On apprend pas vraiment à se battre comme ça dans la formation de matelot. Le but étant plutôt d'apprendre à tirer, obéir et se mettre en formation.

        La deuxième chose qui surprend Macallan c'est l'agilité de la gamine. Là y'a pas vraiment de comparaison possible, personne ne se déplace exactement comme elle. Au lieu d'attaquer directement elle fait des feintes et sur la gauche puis fait une pirouette pour l'attaque sur la droite, ou alors elle alterne entre glissade, salto et mouvement brutaux qui auraient déboité les os d'une personne normale. ça donne à ses attaques un côté extrêmement imprévisible et spontané. Difficile de savoir ce qu'elle va sortir exactement et il y a beaucoup de créativité dans les mouvements, et aussi beaucoup de mouvements superflus qui pourraient être enlevés complètement sans affecter le reste. En faite, certains des mouvements de la gamine ont un côté plus esthétique que pratique.

        Toutefois, ça ne veut pas dire pour autant qu'Eïna arrive à battre le commandant. Elle l'oblige certes à se défendre sérieusement s'il veut éviter de se faire toucher, mais la différence d'expérience réelle est claire : La gamine c'est utiliser un couteau mais ce n'est pas une combattante. Elle se déplace bien et Macallan aurait du mal à la toucher, mais quand il s'agit de concrétiser ses actions, ses attaques manquent toujours de force ou de précision. Son style est brut et parfois un peu sauvage. Elle ne se distingue que par son agilité et sa vitesse. D'une certaine manière, le style de combat d'Eïna peut faire penser à celui d'un pirate : plus née de capacités naturelles pour le combat et de mouvements spontanés que d'un entraînement plus traditionnel avec un style travaillé et affiné par plusieurs générations d'experts.

        Au bout d'un moment, la gamine finit par reculer. Admettant que le commandant est définitivement meilleur qu'elle.

        "Vous êtes trop fort m'sieur! Comment vous faites...ça? Genre comme vous arrivez à prévoir ce que je fais? Pourquoi est-ce que vous pas besoin d'autre aussi rapide que moi pour esquiver?"

        Eïna n'a même pas le vocabulaire qu'il faut pour décrire le combat et ce que le commandant fait. Mais c'est la première fois qu'elle tombe sur une Marine qui se bats au moins un peu comme elle.
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        C’est pour le moins surprenant, le style de combat de cette gamine n’a rien à voir avec ce qu’on apprend sur les bancs de l’académie. Eïna frappait avec vitesse et agilité mais ses coups manquaient clairement de précision. Bigre, cette manière de danser n’était pas banale, un vrai petit diable ! On échange quelques coups, elle en vient même à m’étonner par moment, mais finit par reculer. Ça manque d’entraînement mais c’est pas mal du tout, mieux qu’avec un fusil en tous cas. Elle a l’air étonnée de me voir dominer l’échange, faut dire que j’ai un peu de bouteille.


        Boarf j’ai un peu d’expérience. Cela dit, tu te démerdes pas mal Eïna.


        Je jette de nouveau un œil en direction de mes tireur d’exception, ça commence vraiment à rentrer c’est bien. Maintenant reste à voir ce que vaut notre petit Fred, je lui dit de se mettre en garde et de m’attaquer à son tour. Bon sang ce qu’il a l’air hésitant.


        On y va Fred, montre moi c’que tu sais faire.


        Il lance un regard hésitant en direction d’Eïna et moi plein de malice je lui fais un clin d’œil. Faut vraiment bosser sur sa confiance en soit. Il tente une attaque hasardeuse, de front, que je n’ai pas de mal à contrer. Le p’tit gars renchérîtes de plus belle et cette fois il tente de taper dans mon flanc. Faut reconnaître qu’il est rapide le bougre, mais ses attaques manquent clairement de volonté. Tellement que d’un petit balayage il finit le nez par terre.


        C’est pas trop mal, tous les deux vous êtes rapide, mais ça manque encore de conviction.

        Ou… Oui monsieur. Merci Monsieur…
        balbutie Fred lorsque Macallan l’aide à se relever.


        Je siffle un bon coup, et tous se rassemblent, en ordre et au garde à vous. Non d’un chien, c’est qu’ils se sont bien débrouillés au tir, je check les cibles et ça m’a l’air plutôt bon. Cette joyeuse bande de chiards apprend vite, y’a clairement du potentiel.

        Y’a encore du boulot les gars et je suis certain que l’instructeur Ravlin saura faire de vous de vrais chiens d’guerre.

        Quelle est la suite monsieur ?
        interroge notre Steve de circonstance.


        La suite ? C’est simple, chacun est invité à ramasser un shinai dans la caisse à outil, vous savez ces sabres d’entraînement faits en bambou. Je pose mon cul sur un banc et les fait se mettre en rang. Deux par deux, face à face, on va voir ce que ça vaut à l’épée, c’est la base de tout soldat avec le fusil. Le petit Fred me lance un regard anxieux, bordel celui là… Il a besoin d’être rassuré mais j’suis pas sa mère. Je le regarde fixement et j’hoche la tête en espérant qu’il se ressaisisse un peu, on s’engage pas dans la Marine pour jouer à la dînette après tout. Dès que tout le monde semble prêt je leur dit de commencer et d’y aller de mieux qu’ils peuvent et c’est parti.
          Eïna court littéralement pour attraper le sabre en bambou avant de commencer à jongler avec. C'est une arme assez amusante, très légère mais bizarrement solide. Elle a quelques bases pour utiliser les sabres même si ce n'est pas son arme de prédilection. La gamine regarde les groupes qui se forment autour, initialement elle commence par défier Fred en combat! Le garçon hésite mais Eïna lui fait un thumbs up et lui laisse le temps d'attaquer à son rythme...Le problème par contre c'est qu'elle n’a pas l'intention de le laisser la toucher.

          Avec la différence de vitesse, elle peut esquiver les attaques timides du pauvre garçon les yeux fermés. Mais vu que c'est censé être un entraînement et pas juste une promenade de santé, elle essaye tout de même de parer les attaques de temps en temps. C'est le seul moment où leur combat est plus intéressant parce que Fred est plus grand et fort qu'Eïna, donc il arrive à la repousser petit à petit. Jusqu'à ce qu'Eïna se jette au sol et donne un coup de sabre latéral aux jambes du garçon qui a bien failli le désarçonner. Techniquement, c'est une victoire pour la gamine, du coup Eïna force Fred à lui faire un high five et elle attend sur le côté pour trouver un autre adversaire.

          Pendant qu'Eïna était occupée avec son combat, le grand dadais lui a gagné pas moins de deux duels contre les autres marines qui ne pouvaient pas rivaliser avec sa force physique. Quand Eïna le voit donner un gros coup à un petit matelot qui voulait manifestement se rendre, la gamine se dit qu'elle a trouvé son nouvel adversaire.

          "Hé! Le grand dadais! Vient te battre avec moi."

          Le garçon se retourne soudainement face à elle et fronce les sourcils, manifestement offensé.

          "Alors par contre la sauvage, moi c'est Jim. "

          Eïna hoche les épaules.

          "Tu sais combien de Jim je connais? Personne mais il y a beaucoup de Jim! Grand dadais c'est quand même plus court et facile à retenir."

          Jim allait répliquer mais il est juste perturbé parce ce que la gamine vient de dire.

          "Quoi?! Mais qu'est-ce que tu racontes?"

          Eïna hoche les épaules.

          "Si tu gagnes je t'appelle plus grand dadais, et si je gagne tu ne m'appelles plus la sauvage. ça te va?"

          Le matelot réfléchit à cette proposition pendant un instant, il sait qu'Eïna est plus forte qu'elle n'en a l'air du haut de ses 1m50. Mais il vient de gagner deux combats et il a les meilleurs résultats en tir, donc il est confiant.

          "Marché conclu la sauvage!"

          Sans plus attendre, Jim charge vers elle, arme levée vers le ciel. Prêt à l'abattre sur elle. Sauf que bien sûr, le temps qu'il arrive Eïna était déjà au sol en train de préparer un tacle pour le faire tomber. Elle arrive à frapper à sa jambe mais avec pas assez de force pour le faire tomber. Elle roule au sol et se relève rapidement, juste à temps pour parer la nouvelle attaque du garçon. Il frappe son sabre tellement fort qu'Eïna sent sa main s'engourdir à cause de l'impact. Il continue de la frapper mais à chaque fois Eïna esquive ou recule. Les autres combattants s'écartent d'eux pour éviter de se prendre les coups perdus du grand dadais.

          "Pourquoi.est-ce.que.tu.arrêterais.Pas.de.fuir!"

          Le grand dadais commençait à s'essouffler, Eïna est toujours en pleine forme. Elle tire la langue en direction du garçon.

          "J'sais pas, essaye de viser ça pourrait peut être t'aider?"

          Énervé, le garçon lève les mains et essaye de charger contre Eïna pour l'attraper. Mais son mouvement était trop prévisible, Eïna s'est juste baissée et lui a fait un vieux croche-pied, l'envoyant voler contre un mur avec un "Aie!" Elle attend qu'il se relève avant de passer à l'attaque. Le garçon fait de son mieux pour parer les attaques rapides mais Eïna finit par le toucher à plusieurs endroits. En combat réel ça ne serait que des entailles mais techniquement c'est suffisant.

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          Le signal est lancé et tous ces petits jeunes plein d’entrain commencent à se taper dessus avec leur shinai. Il y en a dans le lot qui y mettent du coeur, c’est plaisant à voir, peut être que je suis passé à côté de ma vocation ? Non, rester en caserne à remplir de la paperasse, à passer des coups de denden, le cul collé à une chaise c’est vraiment pas pour moi. Ce qui fait vibrer dans ce métier c’est le terrain, rien de plus jouissif que de coller une bonne branlée à des foutus pirates.

          La petite Eïna se débrouille bien, mieux que la plupart des gamins présents dans cette cour. Sans surprise elle corrige le pauvre Freddy, y’a pas à chier cette petite est rapide. Peut être un peu trop espiègle mais ça, ça finira par passer avec l’âge. C’est alors qu’elle défie notre champion, le grand dadais qui a première vue se fera une joie de l’écraser.


          *Voyons ce que ça va donner…*


          L’affrontement commence, la jeune fille use au maximum de son agilité mais manque clairement de force pour attaquer de front un gars costaud comme lui. Un vrai David contre Goliath, va sûrement falloir ruser pour l’avoir. Tous s’écartent pour regarder l’échange de coups de shinais, ça s’entrechoquent avec force et Jimbo commence à s’essouffler. Eïna quand à elle semble en parfaite forme, dans une démarche défensive, évasive même, elle s’autorise même à provoquer son adversaire.

          Quelques secondes et un croche-pied douteux plus tard, le gaillard se met à rouler et entre en collision avec le mur. Outch. C’est l’heure de la contre-attaque, la jeune fille lui offre une tournée générale sauce Macallan, des coups de shinai qui fusent de tous côtés. J’interviens alors et saisit l’épée de bois en vol avant qu’un énième coup ne provoque plus de rougeur.


          C’est terminé pour aujourd’hui les gars, j’aurais aimé qu’on s’amuse un peu plus mais avec le raffut qu’on a fait je sens qu’on va pas tarder à venir le briser les noix.

          Oh ça c’est sûr…
          murmura Steve.


          Les jeunes gens déposent les armes et remercient brièvement pour le défouloir avant de quitter la cour. Pas très conventionnel et plutôt court ce petit cours pratique mais peu importe, toutes les étapes conditionnant la réaffectation sont désormais achevées. Reste plus qu’à aller pointer, comme dans une foutu réunion des alcooliques anonymes, j’ai fait acte de présence et c’est ce qui était demandé. Au moment où je vais pour quitter la cour, en évitant à tout prix le regard du chef des gratte-papier, je tombe nez à nez avec la petite Eïna. Bordel une véritable pile électrique, même lorsqu’elle n’est pas supposée faire quoique ce soit, elle gigote dans tous les sens comme si elle avait des vers au cul.


          Pas mal ta démonstration au Shinai. Les gradés diront que ça fait bagarre de rue, bla-bla-bla… Mais on s’en cogne, je suis convaincu qu’avec de la pratique tu pourrais devenir redoutable.


          Je vois qu’elle sait pas trop quoi répondre, est ce le manque de considération envers la hiérarchie ? Le psy avait fait une remarque à ce sujet… Non c’était plus une suggestion qu’une remarque, faut que je fasse gaffe à ce que je dis et à qui je le dis. Ou pas, au fond qu’est ce que ça change. Bref on est désormais seuls dans la cour tous les deux et je vois qu’elle jette quelques regards rapides à mon couteau. Je dégaine donc ce bijou de l’industrie Doscarienne, le fait danser entre mes doigts dans un rythme endiablé avant de lui tendre.


          Quand j’étais a l’académie, les fusils c’était pas trop mon truc non plus, j’ai toujours préféré un bon couteau. Te formalise pas, on peut pas tous rentrer dans le moule… Qu’est ce que t’as prévu pour la suite de tes états de service ?


          La question est sincère, pour une raison qui m’échappe cette petite m’intrigue. Peut être parce que j’ai toujours voulu partager des moments père-fille-couteau avec Lyonna. Oh je sais bien que ce genre de truc n’arriverait jamais, y’avait peut être un lien… Du coup je reste face à elle, couteau tendu dans sa direction.
            Eïna essaye juste de faire en sorte d'éviter que celui qu'on surnomme donc officiellement le grand dadais ne conteste sa victoire quand Macallan vient arrêter son sabre! C'est dommage avec son physique le grand dadais aurait pu encaisser beaucoup d'autres coups. La gamine hoche la tête et fait une révérence exagérée à son adversaire avant de jeter son sabre dans la pile...Et encore le ramasser par terre pour vraiment le mettre à l'intérieur. L'entraînement a été rapide mais du coup elle a plus grand chose à faire maintenant. Elle regardait dehors en réfléchissant à escalader la base pour glander sur le toit quand le commandant vint vers elle.

            "Merci m'sieur! Je sais pas trop me battre comme les marines, c'est trop...Propre. Et en formation vu que je bouge beaucoup je crée un bordel pas possible. Mais... J'suis pas aussi forte que vous."

            Elle regarde le couteau avec un air impressionné, et puis elle sort ses armes pour comparer. Les couteaux d'Eïna ont l'air d'antiquité, et ils sont mal aiguisés, mais à la base ils ont probablement été d'excellentes armes. Elles ont juste été utilisées très souvent, que ce soit par Eïna ou par Raln avant qu'il ne les lui offre. Au lieu de faire tourner ses couteaux comme Macallan, elle jongle avec! C'est peut être pas aussi impressionnant mais c'est surtout beaucoup plus dangereux. La gamine hoche les épaules.

            "J'sais pas trop commandant! Quand j'ai rejoint la marine c'était un peu un coup de tête, je voulais juste aider les gens. Mais maintenant...Je vois que pour être gradé faut être intelligent, avoir de la patience pour la paperasse et surtout être capable de donner des ordres aux gens." Elle fait non de la tête lentement. "Et tout ça c'est pas pour moi. J'aime bien m'occuper des civiles et les protéger, et j'aime bien naviguer. Mais globalement c'est tout. 'Parait qu'il y a la marine d'élite qui recrute mais ça me fait un peu peur. Ils ont pas l'air commode, et je sais pas c'est quoi vraiment leur rôle."

            Faut dire que la gamine n'est pas très bien informée. Faudrait peut être des conseillers d'orientation pour les matelots pas très malins comme Eïna? Si elle dit que les marines d'élite lui font un peu peur c'est parce qu'elle en a déjà vu quelques-uns dans la base ici. Comparé aux matelots normaux ils sont pas sympa du tout. Tout ce qu'elle retient d'eux c'est leur agressivité, leur force et le fait que les autres semblent les éviter. Si être Marine d'élite ça consiste à être les méchants de la marine ça ne l'intéresse pas! Mais si ça lui permet d'éviter la paperasse, elle serait prête à vendre une partie de son âme.

            La gamine marque une longue pause avant de continuer avec plus d’hésitation.

            “Mais vous...Vous avez pas l’air comme les autres supérieurs m’sieur. Vous êtes plus…?” Elle ne sait pas exactement comment expliquer ce qui lui passe par la tête en restant dans les limites de ce qu’elle a le droit de dire. “Merci pour ce que vous avez fait pour Fred. C’est le meilleur marine ici, c’est le plus gentil. C’est le plus important pour être Marine non?”


            Dernière édition par Eïna Nesterii le Mer 30 Juin 2021 - 20:42, édité 1 fois
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            Les conseillers d’orientation c’est toujours pas ça, des jeunes qui s’engagent dans la Marine sur un coup de tête il y en a une chiée. Eïna à l’air hésitante, elle ne sait pas trop où elle va, mais elle y va. En tous cas c’est beau, ce n’est pas vraiment de la naïveté lorsqu’elle parle des gentils, on voit que derrière ce tempérament explosif et sûrement un peu bordélique se cache une réelle volonté d’aider son prochain. C’est devenu bien rare en ce bas monde de croiser quelqu’un avec de telles convictions surtout pari les jeunes générations.

            Une vision assez élitiste des gradés, si seulement elle savait… Et elle en vient même à remercier d’avoir essayé de pousser Fred vers le haut. À dire vrai ce fut pour le moins surprenant, de se prendre au jeu comme ça, à entraîner ces jeunes recrues. Il y a tant de choses qu’ils ne connaissent pas encore, et de ce fait tant de chose à leur enseigner. Mais tout doux Wayne, passer instructeur c’est pas pour toi.


            Bah écoute j’ai pas fait grand chose. Le plus important je dirais plutôt que c’est la confiance en soit et en son escouade.


            C’est vrai quoi, une centaine de Freddy hésitants ne valent pas un seul Freddy ayant pleinement prit conscience de ses capacités. Mais trêve de blabla moralisateur bourré de bon sens, y’a des choses bien plus importantes.


            Les gentils hein… Tu sais Eïna, le bien et le mal c’est qu’une question de point de vue… Il y en a des mecs mauvais en ce bas monde et même au sein de la Marine.


            Et voilà, ce qui devait arriver arriva, je continue mon laïus, noyé dans la spirale infernale du monologue. Et pour rendre la chose un peu moins barbante rien de tel qu’un petit lancer de couteau bien placé. Bingo, la lame tournoie dans les airs et se loge dans l’une des cibles. Pour être honnête, c’est un putain de coup de chance.


            La paperasse tu sais… Tant que tu fais ton job, y’a toujours moyen d’y échapper, c’est pas mon truc non plus hé hé. Je partage ton envie d’aider son prochain… À ma manière certes. Mais je t’imagine difficilement passer ta vie à lambiner dans une base, surtout si t’aime naviguer.


            Bon elle n’a pas tort, filer le commandement d’une unité de combat à une véritable petite bombe à retardement comme elle, c’est sûrement pas l’idée du siècle. Quoique… Qui sait ce que ça pourrait bien donner.
              Eïna ne fait que sourire, sur ce point ils ne pourront probablement pas être d'accord. Elle trouve que Fred fait un très bon Marine. Peut être qu'il aura besoin de plus d'autonomie si il veut être gardé un jour, mais ce qui compte c'est qu'il garde son caractère gentil. C'est vrai que ça ne lui ferait pas de mal d'avoir plus confiance en lui, tant qu’il n’échange pas son manque de confiance contre sa gentillesse ça ne dérangerait pas Eïna.

              "J'me casse pas la tête avec les grosses questions de moralités, je laisse ça aux gens plus intelligents que moi." Eïna hausse les épaules. "Je vois juste ce qu'il y a autour de moi et je choisi l'option qui me semble meilleur pour le présent, les conséquences à l'avenir ça sera le problème de quelqu'un d'autre. Même si ce quelqu'un d'autre c'est le moi du futur. Si j'croise des méchants dans la marine j'aurais pas plus de considération pour eux que pour des criminels."

              C'est un peu abstrait ce qu'elle dit mais ça a du sens dans sa tête! Sa mère aurait probablement été plus apte à expliquer cette philosophie et ses nombreuses nuances. Eïna n'a rien inventé, elle a juste repris aveuglément les enseignements de sa mère sans les comprendre complètement. L'idée que la fin ne justifie jamais les moyens est très importante dans cette philosophie, pourquoi faire des sacrifices pour ce qui est bien quand on peut faire le bien maintenant et s'occuper des conséquences lorsqu’elles viennent? En plus, si tout le monde se comporte de la même manière les conséquences néfastes ne viendront jamais, il faut donner l'exemple.

              "Na mais vous êtes plus intelligent que moi aussi!" Elle enchaîne avec tout le sérieux du monde. "Je peux pas rester dans une base, je finirais par faire exploser les réserves de poudres à canon pour tromper l'ennui." Tout comme Macallan, elle jette ses deux couteaux contre les mannequins, elle arrive à en toucher un à l'épaule. Soudainement, la gamine se fait silencieuse. Elle posera une dernière question au commandant : "Comment vous faite...Quand vous devez donner des ordres qui pourraient amener à la mort de vos hommes?"

              En fin de compte, c'est ce qui fait qu'Eïna ne pourrait jamais être leader. Même dans dix ans lorsqu'elle aura plus de maturité. Elle ne peut juste pas s'imaginer ordonner à d'autres humains de prendre des risques. Si un jour un ordre qu'elle donne est mauvais et amène directement à la mort de bonnes personnes, elle ne pourrait jamais l'accepter. Pour elle, ça serait comme si elle les avait tuées de ses propres mains. Macallan ne s'attendait peut être pas à une question aussi profonde venant d'une gamine hyperactive qui se prétend stupide. Mais l'intelligence d'Eïna n'est pas inexistante, elle est juste moins conventionnelle que la norme. Elle ne connaît pas les trucs compliqués comme les livres ou les calculs ou la stratégie ou la paperasse. Mais les gens, ça elle connaît.
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              La petite Eïna est dans l’improvisation, plutôt marrant c’est aussi mon cas. En tous cas elle a pas l’air coincée dans une idéologie de la Marine ou tout est rose et tout le monde est gentil. Ça évite les désillusions donc tant mieux, quand à la question de la confiance en soit bah elle a l’air de grandement se sous estimer allant même jusqu’à se prétendre stupide. Mais ne soyons pas dupes, derrière son tempérament fofolle, elle n’est certainement pas dénuée d’intelligence.

              Vient alors la question fatidique du « comment tu fais pour envoyer des soldats à la mort ? ». Vrai que c’est une question profonde et pertinente, disons les choses, c’est l’genre de question qui ne s’est jamais posée. Vrai aussi que pour une personne dont le but est de protéger les autres, c’est un concept paradoxal.


              Boarf, tu sais quand tu commandes une unité, tu prends parfois des risques et tu fais parfois courir des risques à tes gars certes… Mais généralement les mecs qui s’engagent le font en connaissance de cause et un bon marine se doit de savoir aller jusqu’au bout quand il s’agit de faire son devoir.


              C’est sur, ça n’fait jamais plaisir d’envoyer un gosse à l’abattoir et bon sang chez les gradés y’en à qui n’ont aucun scrupule à le faire. Le plus important doit rester la mission, le maintien de l’ordre est plus important que l’état d’âme des quelques officiers qui se préoccupent de leurs hommes. Mais dans le fond, quand on rejoint la marine, on sait que ce sera pas facile tous les jours, on sait qu’on prend le risque de se manger des mandales. Fin bref quand tu t’enrôles c’est comme un foutu mariage, c’est pour le meilleur comme pour le pire. Je récupère mon couteau ainsi que ceux d’Eïna et les lui rend.


              Les opinions là dessus sont très partagées, perso j’considère que la mission est importante… Après un bon gradé pour moi c’est celui qui fera toujours en sorte de mener tous ses gars au bout.


              Une petite cloche sonne, hé bien, déjà midi. C’est fou ce que le temps passe vite quand on s’amuse. On va enfin pouvoir mettre fin à ce putain de programme de réintégration, y’a intérêt à ce que le psy me déclare apte d’ailleurs. Si c’est le cas faudra fêter ça comme il se doit avant de reprendre la mer. Notre Steve national refait surface l’air sévère, faudrait vraiment qu’il apprenne à se détendre, sûrement qu’un stage avec ce bon vieux Wayne lui ferait le plus grand bien.


              Je croyais que l’entraînement était terminé, que faites vous encore là tous les deux ?

              Rien de spécial, on papote. Et toi qu’est ce que tu fais encore là ?

              Hé bien je suis ici pour…

              En fait je m’en fous , tu fais c’que tu veux ! Ça a été un réel plaisir Eïna, j’espère qu’on aura l’occasion de se re-croiser. En tous cas si tu te cherches une affectation une fois tes classes terminées, n’hésite pas à me contacter.



              Je lui offre un sourire que je pense bienveillant mais qui, dans ma maladresse, doit me donner un air de psychopathe avant de donner une tape amicale au gratte-papier. Bon vu sa grimace, j’ai peut être cogné un peu fort. Il me salut malgré tout, et je quitte cette cour, direction les bureaux officiels, afin d’enfin savoir si je rempile ou pas.
                La petite a l'air pensive, la réflexion de Macallan la laisse sur sa faim. Peut-être que ce n'est juste pas un problème quel doit prendre au sérieux à ce point-là; c'est vrai que quand tu t'engages dans la marine tu connais les risques. Mais il y a toujours quelque chose qui cloche à ses yeux, il manque un sens particulier qui donnerait une légitimité aux gradés pour ordonner la mort de leurs soldats. Elle en déduit surtout qu’elle préférerait ne pas avoir des soldats sous ses ordres, que ça a l’air d’être trop de responsabilité pour elle. Déjà que protéger les civils c’est pas évident...

                "Mais même si ils se sont engagés personne n'a envie de mourir..."
                Est-ce qu'on peut vraiment imposer un engagement que personne ne voudrait voir tenu? "Vous avez l'air d'être un bon gradé commandant, pas comme..."

                Oups. Eïna se met immédiatement au garde à vous en voyant que la personne à qui elle pensait rentre dans la pièce. C'est pas avec le 'gratte papier' qu'elle aurait une conversation sur la responsabilité d'un leader dans la marine. Mais du coup la gamine récupère ses couteaux et les dissimule dans ses poches. C'était déjà midi et la petite avait bien l'intention de dévorer le repas de toute façon. Elle répondra d'abord au gratte papier :

                "Rien lieutenant! Je vais retourner à mes tâches!" Elle ne voulait pas d'ennuis après tout. Mais après ça elle se tournera vers Macallan. "Merci commandant, je ne l'oublierais pas."

                Eïna ne trouve pas du tout que le sourire de Macallan fait psychopathe, pas de raison qu'un sourire fasse psychopathe! Elle évite de s'attarder dans la pièce, sinon le gratte-papier va lui poser des questions auxquelles elle a tout sauf envie de répondre. Donc pour éviter la confrontation, elle sort par la fenêtre. Oui oui, par la fenêtre. Elle connaît bien les murs de la base, il y a suffisamment de petites imperfections entre les murs renforcés pour qu’elle puisse s’accrocher, c’est moins facile que d’escalader une maison mais c’est faisable. Elle n'a pas trop de mal à arriver à l'étage d'au-dessus, direction : La cantine. Elle a beaucoup de trucs à raconter aux autres matelots pour une fois!

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