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L'espoir, cette insidieuse idée

Nous nous retrouvons au sein de geôles de fortune, aménagées dans les sous-sols de la gare. Là, nous retrouvons tout ce qui se fait de pire en matière de contestation et de crimes en tous genres. Comme dans toute société orientée vers la survie, les hommes et femmes s'étaient réunies en groupuscules aisément identifiables. Les deux majoritaires étant les aficionados gouvernementaux et, en face, leurs opposants les plus farouches. Mais il existait d'autres groupes qui survivaient plus qu'ils ne vivaient, qui hantaient les espaces les plus sombres, crasseux et humides de la prison. L'un de ces infortunés groupes appartenait aux membres de la flibuste qui, grâce à des airs patibulaires et une réputation de forcenés, étaient parvenus à maintenir leur intégrité de manière admirable.

L'on y trouvait pourtant un pauvre hère, sorte de masse musculeuse et virile pourtant réduite à rien. Il s'agissait de Landstorm qui, lors d'une mission de contrebande, alors qu'il avait miraculeusement navigué jusqu'à l'objectif s'était retrouvé capturé à terre lors du déchargement. Depuis lors, il croupissait dans cette geôle. En frère de la côte par excellence, éloigné de la mer avec la certitude de mourir sur terre, l'étincelle de vie et la flamme combative qu'il arborait s'étaient peu à peu éteintes. Il ne devait sa survie qu'aux efforts cumulés des flibustiers de tous bords qui l'avait érigé en mascotte, lui qui était sans nul doute le meilleur d'entre eux, véritable amoureux de la mer. Le laisser mourir, c'était abandonner tout espoir, c'était renoncer à un idéal de vie.

Mais le temps passait et la morne perspective de mourir à terre, seule véritable crainte du frère de la côté, l'avait profondément atteint. Tel un animal vieillissant, pressentant la mort à venir, il commençait à se recroqueviller sur lui même. La première lame aurait bien tôt fait de venir à bout de se frêle esquif. Les jours, les mois passèrent, jusqu'à ce que le compte n'ait plus de sens, jusqu'à ce que les dernières parcelles d'espoir laissèrent place à une marée de malheur. Alors Benjamin Landstorm, l'homme qui restait roide dans la plus formidable tempête semblait sur le point de rendre l'âme.

C'est un ce funeste instant qu'une nouvelle lueur scintilla. L'on était en train d'ouvrir les geôles et de libérer les prisonniers. Pourquoi ? Comment ? La n'était pas la question. Benjamin fut prit d'une secousse extraordinaire. Il lui semblait que les embruns emplissaient ses poumons, il se leva comme s'il avait vingt ans et marcha à la tête des flibustiers qui étaient partagés entre la stupéfaction et la fierté. Landstorm marchait !

Ô l'homme avait simplement vu un ultime espoir s'ouvrir à lui. Il était prêt à aller au devant de sa destinée. S'il devait mourir, au moins mourrait il en tentant de rejoindre la mer. Son amante ne lui reprocherait ainsi pas d'avoir tout tenté pour elle.

C'est au demeurant peu grâce à lui et son groupe que les évènements s'enchainèrent suffisamment bien pour que la libération prenne des formes définitives.

Déjà tous s'affairaient à reconstituer une sorte de fonctionnement et de hiérarchie au sein de ce groupuscule nouvellement libéré. Les survivants, tels des cafards, semblaient capables de s'adapter extrêmement rapidement.

Landstorm avait quant à lui repérer l'homme par qui tout semblait possible, un homme que tous n'avaient pas reconnu mais que Benjamin connaissait de vue et de réputation. Il s'agissait bel et bien de Red. N'écoutant que son cœur, il s'avança vers lui.

- Capitaine Red. Benjamin Landstorm, frère de la côte. Mordiou, je croyais mourir ici ! Tout n'est pas encore résolu mais, foi de Landstorm, je sens déjà le sel m'emplir les nasaux. Mon bras est peu de choses, surtout à terre, mais ramenez moi sur mer et j'aurai une dette de marin à m'acquitter. SANGDIEU ! Ma vie pour la mer ! Je ne tiens plus, j'étouffe !

Les camarades de Benjamin étaient prêts à intervenir pour le soutenir. Cependant, l'homme souffrait surtout d'une grande impatience.

- Coquin de sort ! Mourir sur terre ! Baste ! Landstorm qui ne meurt pas en sombrant dans les abysses ! Les poumons gorgés d'une belle eau salée ! AH ! NON ! Capitaine, le premier radeau qui vient suffira ! Mon honneur de frère de la côte, je vous mènerai où bon vous semble !

La sueur perlait sur son front, le ton était implorant mais le regard était assuré.
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Le type qui vient de surgir dans la foule hétéroclites des détenus, et qui est le premier à me reconnaitre, a l'air d'avoir été bâti par le dieu des océans en personne quand il a fait surgir le premier marin des mers. On dirait une de ses vieilles figures de proues façonnée par la mer et les embruns, marquée, abimée, privée de peinture et de vernis, mais qui continue pourtant a se dresser dans la tempête sans marquer la moindre faille.

Mains marquées par le passage des aussières, visage taillé à la serpe et buriné par le soleil, démarche caractéristique de celui qui n'a pas l'habitude d'un sol qui ne roule pas sous ses pieds, et un galure si bien vissé sur le front qu'il doit être tout aussi difficile de lui enlever que de lui décoller la tête des épaules. Oui, l'homme est un marin, ou alors le monde entier n'est que mensonge.

D'ailleurs. Landstorm ?

-Landstorm ? Si tu es le Landstorm dont j'ai entendu parler un moment alors je te croyais aussi mort que moi depuis des lustres. On ne peut vraiment plus se fier à aucune liste de disparus en mer...

Autour de nous les murmures vont bon train. Même chez les citadins de Parisse, les bruits qui ont accompagnés l'année qui a précédé ma mort trouvent encore des échos suffisant pour que mon nom circule de bouche en bouche, et pour que même chez les prisonniers que je viens de libérer, on se mette à se demander si on n'est pas tombé de charybde en scylla. Sans importance, tous les hommes marchent de la même façon, et dés que nous aurons mis la main sur les vivres et l'alcool qui accompagnent tous les soldats et que les ventres seront satisfaits, les esprits se calmeront.

-En tout cas si le prix de tes services n'est que de mourir en mer alors tu es le bienvenue à mes cotés. Mais qu'il n'y ait pas de tromperies entre nous. Je suis actuellement capitaine comme toi tu es pilote. Loin dans les terres et sans aucun navires à quai. Alors avant de prévoir des funérailles marines il va nous falloir remédier à ça.

Si ça te convient tu es des nôtres.


Et m'avançant vers le vieux loup de mer, je lui tends la seule main qu'il me reste.

Un manchot, une aveugle, et maintenant pire, un marin.


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Le combat est fini, les ennemis fuient. Et alors que tous se demandent ce qui va bien pouvoir se passer, je prends le commandes. Mon passé de soldate de la Marine m'aide bien. Quelques ordres simples et concis, un soupçon d'autorité et voilà que les loqueteux qui composent notre bande commencent déjà à nettoyer l'endroit comme de besogneuses petites fourmis. Cependant, un gaillard fend la foule et va se présenter à Red. Il a le phrasé bizarre des gens de la mer. Il en a l'odeur aussi. Malgré qu'il ait passé du temps dans ces geôles pourries, il sent l'iode à plein nez. Bref, un drôle de loustic, si vous voulez mon avis! Enfin, je suppose qu'on s'accommodera de son parler original et de sa lubie morbide de vouloir périr noyé en mer car le capitaine vient de l'accepter à bord de notre équipage sans navire.

Un poignée de main plus tard, l'accord était scellé. Et moi dans l'histoire en cours, en plus d'être aveugle, je suis aussi invisible. Mais ce n'est pas grave, passer inaperçue a toujours été une de mes plus grande qualités. Car sans même que les deux pirates ne s'en rendent compte, je me suis éclipsée à la recherche des deux choses qui m'ont le plus manqué en captivité après mon fils. Des habits, et de l'alcool. Pour les vêtements, rien de plus facile, je prélève ce qu'il me faut sur un des cadavres ennemis. Un pantalon, une ceinture serré jusqu'au dernier trou, et une chemise. Après m'être changée, me voilà avec une apparence à peu près humaine. Vous allez me dire que ce n'est pas ce qui devrait m'importer en premier, d'autant plus que je souffre de cécité, mais on m'avais toujours dit que si j'étais aveugle, les autres, non. De ce fait, je prends toujours soin de m'apprêter un minimum. Ce n'est qu'ensuite que mon nez me guide vers une petite planque derrière un mur reconstruit grossièrement. Oui, il s'agit d'une planque!

Et mieux encore, d'un garde manger!

J'ouvre un passage d'un grand coup de poing et je ressors fièrement avec un saucisson dans une main, et une bouteille de rhum dans l'autre. Je croque avidement dans la charcuterie. Grand dieux! Elle est succulente en plus. J'ai sans doute trouvé la réserve privée des gradés du coin. Ma bouche s'emplit de salive alors que la faim m'envahit. L'espace d'un instant, j'ai envie de me laisser aller à mes bas instinct et de m'empiffrer en catimini. Puis je débouche avec les dents le bouchon de la fiole et je m'enfile une bonne rasade d'alcool. Une gros frisson parcourt tout mon être alors que le tord-boyaux me file dans le gosier. Palsambleu! (ça y est je parle le Landstorm) Ca réchauffe agréablement. Et surtout, ça me donne envie de partager.

"Ohé! Les gens, j'ai trouvé de la bouffe et de la picole! Arrêtez tout et venez fêter ça!"

Encore une lampée de rhum. Juste pour me donner du courage. Et je réalise qu'une chose n'a pas changé, je ne tiens toujours pas l'alcool! Je suis déjà toute chose.

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