*Clic... Clic...*
- Putain, y a rien qui marche en ce moment !
Je m'obstine à gratter la pierre de mon briquet, de sorte à allumer le bout de ma cigarette, mais rien n'y fait. Je suis condamné à me geler les miches sans pouvoir m'en griller une. Bien que techniquement, je ne ressens plus vraiment le froid. La nuit à Delta est pleine de lumières, mais aucune ne réchauffe l'atmosphère. Il faut dire que la saison n'aide en rien... Matt et moi profitons de ce moment, comme chaque soir, pour faire le point. Mon compagnon d'infortune est avachi contre la rambarde de notre balcon, la tête dans les mains et fixant aléatoirement les éclairages de maisons et les nuages passant devant la lune. Il se met à soupirer :
- Qu'est-ce qu'on fiche encore ?
- On attend.
- Et quoi ?
- Que Mountbatten nous mette au parfum.
Le blond ne répond rien, se contentant de renifler bruyamment. Je me doute bien que ce n'est pas l'envie qui manque, mais le non-dit a plus de sens parfois. Je le comprends : cela fait un moment déjà que l'ex-marine nous a dit d'attendre de ses nouvelles. Depuis, les choses ont pas mal bougé sur Terra. Le Gouvernement est reparti la queue entre les jambes, les tensions ont augmenté, des rumeurs courent ça et là... Pas besoin d'être devin pour savoir que quelque chose sent mauvais dans cette histoire. Le pire étant que je sais à peu près de quoi il retourne, grâce aux informations laissées par Alexander. Si les Empereurs rentrent dans la partie, on peut espérer une sacrée pagaille, en restant poli.
Tandis que nous, on participe à l'effort de guerre en fabriquant des munitions. La paie est quelconque, mais l'expérience a du bon : j'apprends à être minutieux. Matt, avec ses doigts de fée, s'en sort à merveille. Ses compétences de voleur lui octroient une dextérité remarquable. Il n'y a eu aucune erreur de confection de sa part et cela a nettement profité au travail à la chaîne.
Mais je m'égare.
- T'as raison, c'est long.
- Alors qu'est-ce qu'on attend ? Si ça continue comme ça, on va se retrouver pris entre deux feux.
- Comme si c'était nouveau...
- Personnellement, j'en ai ma claque.
- Tu proposes quoi alors ?
- Qu'on se tire d'ici.
- ... T'as conscience que Mount nous a aidé tous les deux.
- Oui. Et j'en suis reconnaissant ! Sinon je ne me décarcasserai pas dans cette usine. J'ai même plus la tête à dérober quoi que ce soit !
- Ta kleptomanie est en train de guérir, c'est super !
- C'est affreux oui !
Malgré l'ironie du moment, Matt est on ne peut plus sérieux. Il faut dire qu'on a pas cessé de se faire balloter dans tous les sens depuis quelques temps. On a même failli y laisser notre peau. Là, on se retrouve à nouveau pris dans les rouages d'une machination qui nous dépasse et dont on ne parvient pas à devenir acteurs. Sans parler du chat que j'ai croisé... Je n'arrive pas à me le sortir de la tête. Il n'agissait pas comme un chat. Enfin si, mais différemment. J'ai l'impression qu'il portait de l'intérêt à ce qui l'entourait... Ce qui ne convient à aucun chat que j'ai pu croiser. Et quand Mountbatten a parlé du Gouvernement, je n'ai pu m'empêcher de penser "Cipher Pol". Si les autorités mondiales préparent quelque chose, leurs agents seront forcément de la partie.
Finalement, mon briquet laisse échapper une faible étincelle, tout juste suffisante pour faire briller ma cigarette, je me dépêche donc de tirer une latte avant qu'elle ne perde sa vigueur et réduise mes efforts à néant. Attisées, les braises s'illuminent davantage. Au moins une victoire d'obtenue.
- On démissionne demain.
- ... Et après ?
- On verra.
- Putain, y a rien qui marche en ce moment !
Je m'obstine à gratter la pierre de mon briquet, de sorte à allumer le bout de ma cigarette, mais rien n'y fait. Je suis condamné à me geler les miches sans pouvoir m'en griller une. Bien que techniquement, je ne ressens plus vraiment le froid. La nuit à Delta est pleine de lumières, mais aucune ne réchauffe l'atmosphère. Il faut dire que la saison n'aide en rien... Matt et moi profitons de ce moment, comme chaque soir, pour faire le point. Mon compagnon d'infortune est avachi contre la rambarde de notre balcon, la tête dans les mains et fixant aléatoirement les éclairages de maisons et les nuages passant devant la lune. Il se met à soupirer :
- Qu'est-ce qu'on fiche encore ?
- On attend.
- Et quoi ?
- Que Mountbatten nous mette au parfum.
Le blond ne répond rien, se contentant de renifler bruyamment. Je me doute bien que ce n'est pas l'envie qui manque, mais le non-dit a plus de sens parfois. Je le comprends : cela fait un moment déjà que l'ex-marine nous a dit d'attendre de ses nouvelles. Depuis, les choses ont pas mal bougé sur Terra. Le Gouvernement est reparti la queue entre les jambes, les tensions ont augmenté, des rumeurs courent ça et là... Pas besoin d'être devin pour savoir que quelque chose sent mauvais dans cette histoire. Le pire étant que je sais à peu près de quoi il retourne, grâce aux informations laissées par Alexander. Si les Empereurs rentrent dans la partie, on peut espérer une sacrée pagaille, en restant poli.
Tandis que nous, on participe à l'effort de guerre en fabriquant des munitions. La paie est quelconque, mais l'expérience a du bon : j'apprends à être minutieux. Matt, avec ses doigts de fée, s'en sort à merveille. Ses compétences de voleur lui octroient une dextérité remarquable. Il n'y a eu aucune erreur de confection de sa part et cela a nettement profité au travail à la chaîne.
Mais je m'égare.
- T'as raison, c'est long.
- Alors qu'est-ce qu'on attend ? Si ça continue comme ça, on va se retrouver pris entre deux feux.
- Comme si c'était nouveau...
- Personnellement, j'en ai ma claque.
- Tu proposes quoi alors ?
- Qu'on se tire d'ici.
- ... T'as conscience que Mount nous a aidé tous les deux.
- Oui. Et j'en suis reconnaissant ! Sinon je ne me décarcasserai pas dans cette usine. J'ai même plus la tête à dérober quoi que ce soit !
- Ta kleptomanie est en train de guérir, c'est super !
- C'est affreux oui !
Malgré l'ironie du moment, Matt est on ne peut plus sérieux. Il faut dire qu'on a pas cessé de se faire balloter dans tous les sens depuis quelques temps. On a même failli y laisser notre peau. Là, on se retrouve à nouveau pris dans les rouages d'une machination qui nous dépasse et dont on ne parvient pas à devenir acteurs. Sans parler du chat que j'ai croisé... Je n'arrive pas à me le sortir de la tête. Il n'agissait pas comme un chat. Enfin si, mais différemment. J'ai l'impression qu'il portait de l'intérêt à ce qui l'entourait... Ce qui ne convient à aucun chat que j'ai pu croiser. Et quand Mountbatten a parlé du Gouvernement, je n'ai pu m'empêcher de penser "Cipher Pol". Si les autorités mondiales préparent quelque chose, leurs agents seront forcément de la partie.
Finalement, mon briquet laisse échapper une faible étincelle, tout juste suffisante pour faire briller ma cigarette, je me dépêche donc de tirer une latte avant qu'elle ne perde sa vigueur et réduise mes efforts à néant. Attisées, les braises s'illuminent davantage. Au moins une victoire d'obtenue.
- On démissionne demain.
- ... Et après ?
- On verra.