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Le renouveau

Rappel du premier message :



Parisse. Cette île d’un potentiel inimaginable était actuellement vouée à la destruction. La faute à une Révolution qui a voulu s’imposer de la manière forte et d’un Gouvernement Mondial qui préfère détruire une île du moment qu’elle n’était pas aux mains de son ennemi juré. L’occupant actuel du siège de la Guerre ne pouvait plus fermer les yeux sur cette sombre affaire, il était temps d’y mettre son grain de sel. Autrefois, il tenta d’apaiser les choses, mais une mission prioritaire et un manque de pouvoir l’en empêchèrent. À ce jour, Parisse était sa priorité. À ce jour, il avait le pouvoir de décider de certaines choses. La première tentative fut un cruel échec mais il ne put se résoudre à abandonner ces pauvres gens dans cette guerre intestine.

Ragnar n’avait pas retrouvé son équipage depuis bien longtemps, probablement depuis la bataille de Jotunheim. Déguster de nouveau la cuisine de Mokthar, écouter les réprimandes de Marie à l’encontre de ceux qui jouaient dans son jardin, trinquer jusqu’à pas d’heure avec Yumi, se faire hurler dessus par le vieux Robert au sujet de sa santé, discuter de longues heures avec Suelto, suivre avec précision les recommandations de Marcel sous peine de mort… Mais malgré le temps qui s’était écoulé sans ces derniers, les retrouvailles furent chaleureuses et ils se retrouvèrent comme si de rien n’était. Un véritable équipage dont les liens semblaient incassables.

Le seul changement résidait dans la présence d’une personne, qui n’était pourtant pas étrangère au groupe, mais dont le statut changea depuis quelques temps. Kardelya. La dernière fois que l’Atout vit la belle blonde fut lors de leur dernier passage sur Parisse. Sa présence ici était donc légitime du fait de sa connaissance de l’île, du contexte et, surtout, de l’enquête qu’elle commença et qu’elle ne put mener à son terme par manque de temps. Avec les éléments qu’elle recueillit quelques mois auparavant, elle pourra aisément relancer son enquête. Ragnar avait une idée bien précise de son rôle dans cette quête et Kardelya n’hésita pas une seule seconde pour participer une nouvelle fois à cette aventure.

Mais par-delà ces raisons, le chef des armées révolutionnaires avait d’autres plans pour cette dernière. Comme son prédécesseur, il devait choisir son Excuse, celle qui le contrôlera et s’assurera que la fonction soit correctement exercée. Elle avait absolument toutes les qualités requises pour cette tâche, aussi ingrate et délicate soit-elle. Cette tâche aurait pu convenir à Suelto Visconti, son bras-droit, mais Ragnar réservait d’autres missions ingrates à ce dernier, aux côtés de Yumi qui était un merveilleux exécutant. Non. Kardelya avait la capacité de prendre du recul, d’analyser les situations et d’agir en conséquence. Sans oublier son professionnalisme avec leuquel elle pourrait défaire son partenaire en cas de préjudice causée à la Révolution.

Dans sa cabine, sombre, embaumée par de l’encens, le musicien jouait de sa guitare en attendant ses convives. Une clope au bec, dont la fumée et l’odeur se mélangèrent avec celles de l’encens, qui parfumèrent ensemble la grande pièce. L’un dissimulant l’autre évitant que cette bonne vieille odeur de tabac froid vienne rendre le passage dans ce lieu insupportable. Décontracté, le musicien portait une chemise blanche déboutonnée, laissant apparaître partiellement ses muscles saillants, pendant que ses pieds arboraient le décor du bureau sur lequel ils étaient posés. Il semblait s’entraîner à jouer l’air d’un morceau qui lui posait quelques soucis, puisqu’il s’y reprenait à plusieurs reprises. Suelto entra le premier, sans frapper, sans être étonné de la posture de son camarade.

- Où va-t-on pouvoir aller avec un type comme toi, s’inquiéta Suelto en constatant la posture de son ami.

Yumi entra ensuite, un verre à la main, terminant en brayant un chant commencé avec les hommes à l’extérieur.

- Ah ! Quel soirée putain ! Faudrait faire ça plus souvent, Rag’ !

L’Atout s’arrêta de jouer et arqua légèrement le sourcil.

- De quelle soirée parles-tu, crétin ? Je n’entends rien d’autre que ta sale gueule depuis tout à l’heure, pesta Ragnar en gardant son attention sur la position de ses doigts.
- Laisse tomber, reprit Suelto, ce con ne se rend même plus compte de ce qu’il fait. Le vieux doc’ s’inquiète.
- Ferme-la, le rouquin, j’suis parfaitement conscient de c’que j’fais, dit l’ivrogne en terminant son verre cul-sec.

Le musicien continua de jouer en laissant les deux abrutis se quereller sans rien dire. Il s’arrêta de jouer quand enfin, la poignet de la porte se tourna, laissant ainsi place à la dernière personne attendue ce soir : Kardelya. Il posa ensuite son élégant instrument de musique au sol, contre le même bureau, avant de reprendre une posture un peu plus sérieux. La cigarette étant maintenant entièrement consumée, comme si tout fut programmé, il pouvait enfin commencer cet entretien.

- Bien. Maintenant que tout le monde est là, nous pouvons commencer, fit-il en guise d’introduction, calmement. Pour commencer, je vous l’annonce, vous travaillerez ensemble tous les trois. Vous avez eu le temps de faire connaissance ?
- Qu’est-ce tu m’racontes !? J’veux m’battre à tes côtés ! Ça fait un bail qu’on n’est pas amusés, dit Yumi en agitant son meitou.
- Ce sera pour une autre fois, Yumi, rétorqua l’Atout. Ici, il n’y aura - je l’espère - plus aucune bataille. Cependant, ce que j’attends de vous, c’est votre disparition.

Yumi se retourna vers Suelto pour avoir une explication, mais Suelto ne réagit pas. En réalité, ce type plutôt intelligent d’ordinaire ne semblait pas réellement comprendre. Se doutant néanmoins qu’il y avait bien des intentions derrière cette phrase.

- Il y a quelques mois, Kardelya a commencé une enquête sur l’implication du Gouvernement dans cette guerre organisée sur l’île. Grosso modo, indirectement, le Gouvernement semble avoir des pions au sein du parti opposé pour attiser la haine.
- Et donc, quel est le plan ? demanda Suelto en fronçant les sourcils.
- Vous serez mes yeux.
- Tes yeux ? Y t’sert à quoi ton haki ?
- De mon côté, je vais ordonner à Bernadette de mettre un terme à cette guerre futile, qui nous cause des tords et affaiblie notre armée qui alimente ses rangs. Nous commencerons les travaux de reconstruction. Mon haki, Yumi, servira à protéger nos hommes qui seront concentrés à un autre labeur, vois-tu. Votre objectif sera d’enquêter sur notre ennemi tapis dans l’ombre, protéger les membres du parti pacifiste, qui risquent d’être victimes collatérales également. J’ai pour ambition de rencontrer leurs représentants. Des questions ou suggestions ?

Le musicien reprit machinalement sa guitare et commença certains réglages, comme si cette pause lui permis de régler une énigme.



Dernière édition par Ragnar Etzmurt le Dim 29 Nov 2020 - 20:22, édité 1 fois
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Ragnar, songeur, écouta attentivement les faits relatés par son Excuse et son équipe. Les causes de cet incendie n’étaient pas les éléments qui l’intéressaient le plus. Cependant, en déterminant une certaine méthode ou une certaine technologie utilisée, on pouvait éventuellement déterminer d’où cela provenait. Alors il laissa couler et écouta tout aussi attentivement qu’un autre élément. Il était indéniable que la Révolution avait à faire à un acte prémédité par un camp. Un attentat effectué par un terroriste que l’on retrouvait mort, terroriste dont on nous révélait en plus une identité professionnelle qui n’existait pas... Le but de cette manœuvre ? Accuser la RIP, que la révolution, prise dans un excès de rage, s’attaquait au coupable tout désigné. Heureusement, bien qu’ils aient eu de nombreux dégâts, la sagesse de leurs hommes permis de ne pas rentrer dans cette stratégie plus que douteuse. Mais brillante.

Concernant l’attaque qui causa la mort de l’individu, pas besoin d’être un fin médecin, Ragnar connaissait parfaitement les techniques du Rokushiki pour avoir déjà eu à faire à ces types. Il ne souhaitait pas émettre des conclusions trop hâtives, mais lorsqu’il vit le fuyard s’échapper à l’aide du Soru, ce fut pour lui une évidence. D’un autre côté, l’Atout s’en voulait un peu car en allant chercher François, c’était peut-être ce que voulait les scélérats, étant donné l’état dans lequel l’officier du RIP est venu le lendemain. Tout aurait pu partir de cet incident également. Heureusement que non. Il continua d’écouta Kardelya tout en réfléchissant aux diverses actions possibles.

- Bien, reprit calmement l’Empereur. Nous ne sommes pas à l’abri que la cible que nous avons perdu de vue puisse de nouveau revenir. Suelto et Yami assure la sécurité du quartier en réorganisant un peu les rotations et les zones à protéger. Certains angles nous échappaient jusqu’ici. Nous manquons évidemment d’armement, alors moins nous attaquerons et mieux nous serons.

Il s’arrêta pour s’allumer une pauvre clope, abîmée par le temps passé dans sa poche.

- Ensuite, je pensais rendre visite aux campagnards. La nouvelle leur ait certainement parvenu, auquel on les informera. Mais je n’ai aucun doute que l’information leur a été transmise par le biais de Gabroche, fervent défenseur de leurs droits. Dans l’idée, nous autres révolutionnaires, allons effectuer quelques actions de ce type. Je n’hésiterai pas à retourner la terre ou traire des vaches pour bien me faire voir.

Il tira une taffe et recracha aussitôt le tout en tirant une légère grimace. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas fumé et l’état de la cigarette le prouvait.

- Au fil de mes voyages, en observant un peu ce qu’il se passait sous les coulisses, j’ai compris que tout n’était question de paraitre. Les agriculteurs attendent de voir que des gens les voient, que l’on pense à eux et que nous agissons pour faire valoir leur travail. La RPP, c’est presque la même chose. Ils n’ont pas les couilles d’agir mais savent réveiller la foule. Ce qui est une énorme force en soit. Mais nous sommes les seuls à réellement tenir opposition à la RIP. Ça me donne des migraines toutes ces conneries... Vivement qu’on en finisse.

Le goût était atroce. Il laissa la cigarette se consumer entre ses deux doigts, le temps de discuter avec son Excuse. Au fil de temps, elle devenait bien plus que cela, une véritable amie sur laquelle il pouvait compter à chaque instant.


•••


Lendemain matin, six heures.



- Tu aurais pu nous prévenir la veille, sans déconner, râla Suelto en se grattant les oreilles.

- C’est clair ! J’ai pas eu le temps de finir ma gnole, merde, enchaina Yumi en buvant le fond d’une bouteille d’un cul-sec.

- Yumi, putain, il est six heures du mat’.

- Bah quoi ? C’pas comme si j’avais commencé à me taper la bouteille au réveil. J’ai pas dormi. J’buvais tranquillement avec quelques loustiques qui bossent de nuit.

- C’est rassurant, dit Ragnar en arquant un sourcil. Suleto se frappa le front avec la paume de sa main.

Ce fut ainsi que ce valeureux trio s’en alla en quête d’aventure et de popularité vers des contrées un peu plus éloignées. Le voyage durait quelques jours. La campagne étant si vaste dans cet octogone, il fallait en rencontrer le plus possible pour se faire un grand nombre d’alliés. Oui, Parisse n’était pas qu’une capitale, mais une île essentiellement constituée de champs et de verdures. Autrement dit, celle-ci est majoritairement constituée d’agriculteurs dirigés par des savants, fortunés ou entrepreneurs qui se foutent royalement de leur présence. La crainte était de passer pour des Métropolitains, apparemment très mal perçus d’après le rapport de Bernadette. De plus, il y avait ce qu’on appelait l’Arrière, qui était très hostile à tous les camps responsables de cette guerre. D’un point de vue strictement politique, même humain en réalité, il leur fallait retourner la situation avec tout ce beau monde.

- Eh ! Tu peux m’dire c’qu’on fout là d’ailleurs, à traverser les champs à dos d’un cheval ?

- Vois-tu, Yumi, je suis une personnalité avec un peu de popularité. Nous marchons de manière à être vus de tous, en passant par des chemins assez fréquentés, et cela ne plaît pas à tout le monde. Votre rôle, à Suelto et à toi, est tout simplement de me protéger. D’écouter éventuellement quelques ragots. Et toi, Yami, en plus de cette tâche, tu devras te murger la tronche avec le plus de campagnards possibles.

Le bretteur afficha immédiatement un grand sourire à l’idée de devoir boire au boulot. Ce qui ne changeait en rien ses habitudes. Les tâches étant fixées, ils pouvaient tous les trois commencer leur labeur. L’Atout ne savait pas tellement s’il serait à la hauteur. Avant un affrontement, même face à quelqu’un de plus fort que lui, il ressentait essentiellement de l’excitation. Il comprit à cet instant que son approche n’était pas la bonne. Ce qu’il s’apprêtait à faire était aussi un affrontement. Certes, pas physiquement, mais il allait affronter de manière fictive tout un parti politique en osant s’immerger dans lieu qui lui était actuellement hostile. Le trio n’était pas le bienvenu dans ces champs.





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Que faire et que dire de plus face aux dires de Ragnar? Clairement, c'est lui qui sociabilise mieux que moi dans cette histoire et il doit de toute façon être en avant.
Vu comment j'ai mal géré l'accrochage avec le commissaire, ce n'est pas moi qui vais m'encombrer de grands discours; je suis assassin et espion, pas orateur.

- Hum... Oui, j'imagine que voir les différentes populations pourraient aider à étendre notre influence et notre volonté d'unir l'ensemble de l'île autour d'une même bannière.
Après... Je pense que tu devrais te méfier, capitaine... Les classes sociales rejetées, opprimées, voire méprisées par les élites peuvent accumuler énormément de rancune...
Je... J'habitais à Goa avant et j'ai déjà assisté aux soulèvements populaires contre les nobles, alors je sais de quoi je parle...


Je frissonne en repensant aux histoires que j'avais pu entendre de mon île natale. Même si j'y avais été chassée, j'ai toujours fait en sorte de conserver une certaine attention sur l'île et j'avais appris pour les émeutes contre la noblesse... Ca aurait pu tellement être ciblé contre moi et ma famille, si je n'avais pas essayé de rattraper Malkio et que j'avais continué à vivre là-bas...

Je secoue doucement la tête, en écrasant ma cigarette du talon:

- Tu sembles connaître ton affaire, capitaine, alors je vais te laisser gérer ta partie, pendant que je vais me concentrer sur l'enquête autour de l'entrepôt et surtout du gouvernement. Ils semblent trop bien installés à mon goût et on va tâcher de trouver un moyen de les déloger.

***

Le lendemain, alors que Ragnar est parti de bon matin vers les campagnes environnantes, je suis rapidement repartie en espionnage du coté de la grande ville.
J'ai opté de nouveau pour ma vieille tenue de pêcheuse, un tablier puant la poiscaille, un gros chapeau de paille tressée enfoncé sur la tête, camouflant mes cheveux, des bottes en caoutchouc et les gants qui vont avec.
En faisant le tour du port, j'ai réussi à me faire embaucher et embarquer sur un bateau de pêche, qui longe les berges de la ville, pour rejoindre son coin de pêche et qui...

- Euh... Pourquoi on fait un si gros détour d'un seul coup? On peut pas faire une ligne droite pour rejoindre directement le coin de pêche?

Un pêcheur rafistolant un filet à mes cotés lève un sourcil en tournant la tête vers moi:

- Hoy, tu débarques ou quoi la bleusaille? Tous les navires, commerciaux, de marchandises et de pêche doivent éviter de rentrer dans le périmètre délimité par ses bouées rouges. On sait pas du tout pourquoi, mais des navires ont déjà reçus des menaces de bombardement par canons, s'ils entraient dans ce périmètre.

J'observe plus attentivement la zone concernée, semblant encadrer une zone portuaire, étonnamment sans activité, sans caisses traînant à gauche à droite, sans personne sur les quais... et je vois effectivement six canons dispersés à gauche à droite, pointés sur l'océan.

- Oh la vache... Je m'attendais pas à ça en quittant la campagne pour essayer de trouver du taf ici... Mais c'est quoi ce binz? Pourquoi mettre autant de sécurité dans une zone semblant complètement à l'abandon?

Il grommelle en haussant les épaules:

- Aucune idée. On s'est fait refouler constamment à l'entrée du palais présidentiel, avec quelques communiqués envoyés à nos patrons au début, pour parler de risques d'invasion par la côte Est. Ce serait pour ça qu'ils protègent ce possible point d'entrée et qu'ils préfèrent ne pas courir le risque de voir se faufiler un navire ennemi déguisé en bateau de pêche.

Je choisis de ne pas insister d'avantage, penchant néanmoins la tête sur le coté, assez intriguée sur le coup... Cela fait un moment que je ne suis pas allée sur Parisse et je découvre encore pas mal de choses... mais il y a clairement un truc qui me dérange...

La journée de boulot se termine tranquillement et je me retrouve avec deux poissons dans un sac et pas mal de questions en tête.

Je rentre à l'entrepôt en passant le poisson à Segawa, avant même de dire bonjour:

- Bonsoir! Alors, il y a eu du nouveau dans la zone?

La femme-poisson récupère le sac et observe un temps la marchandise, avant de secouer la tête:

- Nan, c'était assez calme en fin de journée. Et puis bon, tu sais bien qu'on t'aurait appelé, s'il y avait eu un gros soucis.
Non, en fait, c'est surtout le matin, genre une heure après ton départ, qu'il y a eu du bordel à l'entrée. Un troupeau de journalistes harcelait les gardes à l'entrée et Bernadette a dû intervenir. Elle est revenue assez frustrée, parce qu'apparemment, les journalistes rapportaient plein d'histoires sur des terroristes habitant la zone et qu'ils voulaient savoir en détail pourquoi l'entrepôt avait explosé durant la nuit.
Elle les a renvoyés directement vers le commissaire de Goal, en insistant pour qu'on nous laisse tranquille, qu'on avait des blessés à soigner etc...


Je me débarbouille dans une autre pièce, avant de revenir en cuisine et m'avachir sur une table en soupirant longuement:

- Ca n'aura vraiment pas traîné avant que la presse se mêle de cette histoire... Et cette histoire de terroristes, je me demande si ce sont eux qui l'ont trouvé toute seule... ou si on les a aiguillés. Ou alors ils auraient entendu parler de la venue du commissaire la veille au matin, qui sait?
Mais franchement, Bernadette n'a pas besoin de cette pression médiatique sur les épaules en ce moment...


Gaho et Mibu arrivent en cuisine et s'installent à ma table:

- Alors? Quoi de neuf, capitaine?

- Pas grand chose, Gaho.
Apparemment, une partie des docks de la ville est entourée par un périmètre de sécurité, pour prévenir d'une invasion...
Au fait Mibu, tu as autant exploré la ville que moi, la première fois que nous étions venus ici, alors que nous n'étions encore que deux dans l'équipage. Tu pourrais m'aider à repérer ces docks en ville?


Habitué à s'infiltrer au milieu de la foule, avec ces petits spectacles, Mibu espionnait autant que moi et Skela et je me dis qu'il pourrait m'aider à me souvenir:

- Bien sûr, tout ce qui peut vous aider, capitaine!

Je pars de suite dans ma chambre, récupérant une carte de la ville, pour la ramener en cuisine et la déplier sur la table, la parcourant un temps de l'index...
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- Tirez-vous ! Vous n’êtes pas les bienvenus. Vous détruisez absolument tout ce que vous touchez, métropolitains de merde !

Des débuts fracassants mais prévisibles.

- Filez-moi une fourche et vous verrez qui est le métropolitain, répondit calmement l’Empereur en s’allumant une mèche.

- D’autres sont venus avant vous. Paraît que vous avez assassiné un type de la police. Vous êtes des révolutionnaires, hein ?

- Il paraît qu’on a aussi fait sauter nous-même un entrepôt, blessés de nombreux travailleurs, juste pour accuser les types qui sont venus vous voir il y a quelques jours. Complètement barges ces révolutionnaires, vous ne trouvez pas ? Je vous respecte alors faites-en de même. Vous connaissez la politique, vous savez pertinemment comment ça se passe, là-bas, en ville, les diverses stratégies pour mettre à mal un rival...

Le paysan réfléchit quelques instants. Beaucoup les dépassaient mais ils n’étaient pas débiles pour autant. Sceptique mais prêt à écouter. Puis un autre type arriva. Puis encore un autre accompagné de sa femme. Et rapidement, Ragnar faisait face à tout un bel oratoire. Ils échangèrent beaucoup, étonnamment. Ils échangèrent essentiellement sur l’avenir. L’avenir de l’île, de la capitale, mais surtout de l’agriculture, de ses champs et de ses paysans.

- Je ne vous promets rien. D’autres l’ont fait avant moi et voyez le résultat. Alors je ne vous promets absolument rien. Néanmoins, vous serez au cœur des discussions et je me battrai que vous soyez le noyau central de Parisse.

Ce court moment passé dans ce village ne bousculera sans doute pas le poids dans la balance. Mais certains semblaient conquis, d’autres plus mitigés mais pas réfractaire. Détail important à rappeler : le parti révolutionnaire à cesser de se battre avec les armes. Cela, même si la rancœur persistait, se comptait également dans l’équation. De plus, il faut noter que la révolution se trouvait constituée de certains campagnards dans ses rangs. Ce n’était pas négligeable. Ce fut le premier village de la journée, il y en eut d’autres. La tournée se poursuivit. L’Atout dût parfois se salir les mains et retourner la terre avec ses bras musclés et saillants, pour le plus grand bonheur de ces dames qui admiraient le travail. Il l’avait annoncé la veille : il était prêt à tout pour s’attirer la sympathie de ces braves gens. Il s’agissait clairement d’une véritable campagne de séduction, au naturel et sans artifice, n’hésitant à pas s’investir dans l’activité des travailleurs. De la traite du lait jusqu’au labourage de la terre. Il avait même symboliquement planté des graines qui représentaient les “graines de l’avenir”. Un avenir plus radieux.

- Alors là... Si la nouvelle ne répand pas, je ne comprends pas, dit Suelto à dos de son cheval. J’ai repéré quelques curieux aux alentours des villages. Ça discute. Ça parle. Ragnar le révolutionnaire venu prendre contact avec les campagnards. Le gouvernement a décidé de baver sur ta gueule, les paysans ont pu faire ta rencontre, t’écouter, c’est maintenant à eux de prendre leur décision.

Une nouvelle fois songeur, se laissant aller au rythme de sa monture, l’officier révolutionnaire semblait un peu plus sceptique.

- D’un point de vue politique, nous ne sommes pas trop mal, j’imagine. Nous ferons exactement la même chose dès demain. Mais moi, nous, ce qui nous intéresse également, c’est d’éradiquer la gangrène gouvernementale de cette île. Je me fous de savoir qui gouvernera cette île. Gabroche ? Bernadette ? Barnaud ? Ça m’est complètement égal. Dans le fond, ces gens auront toujours besoin de moi et je serai toujours dans leurs petits papiers.

Il s’arrêta quelques instants mais ses deux compagnons savaient qu’il n’avait pas encore terminé.

- Non. Tant qu’il y aura des intrus, ces assassins du gouvernement, nous serons toujours emmerdés. Nous devons les déloger pacifiquement, à l’aide de preuves tangibles que nous tentons de récolter, et ce, dans le seul but que le peuple n’en veuille plus. Soit, ils acceptent et s’en iront d’eux-mêmes. Soit, ils refusent et nous les délogeront avec force. Honnêtement, la seconde option me fait jouir d’avance, mais restons professionnel jusqu’au bout.

- Tant qu’ça picole, je marche, reprit Yumi.

- Professionnels, Yumi, professionnels, tempéra Ragnar avec un sourire.









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Penchés sur la carte, pendant que Mibu étudie cette dernière, je tâche aussi de me réhabituer à cette ville aux rues et ruelles tentaculaires; c'est pire que Logue Town et Goa. Je comprends mieux comment le meurtrier du terroriste a pu nous échapper si facilement, sans doute en se faufilant dans ces ruelles, pour se cacher dans une bicoque quelconque. Un natif ou une personne habitant ici depuis un certain temps devrait connaitre des coins et recoins particuliers et dans le cas de notre théorie, les gouvernementaux sont infiltrés depuis plusieurs semaines, voire mois, sur cette île.

Le jeune musicien me sort de mes réflexions, en pointant un endroit sur la carte:

- Hum... Je ne suis plus sûr de l'endroit exact, mais vous aviez parlé d'une menace des gardes municipaux, près d'un hangar, qu'ils vous avaient braqué parce que vous vous étiez trop approché de marchandises renversées...

Mon regard s'éclaire d'un coup, alors que tout me revient à l'esprit:

- Mais oui! Il y avait un convoi surprotégé qui allait vers ce hangar et lorsque le contenu s'est renversé, je me suis rapproché, pour essayer de voir ce qu'il y avait dedans et c'est là qu'ils m'ont braqué.
Il y avait pas mal de bazar à l'arrière du chariot, mais c'est surtout le contenu d'une caisse que j'ai pu voir, un tuyau métallique avec des bris de verre semblant s'échapper d'un des embouts et ils se sont énervés quand je m'en suis rapproché...


Gaho se penche vers l'avant, bras croisés:

- Un tuyau avec du verre dedans? Il n'était pas incurvé des deux cotés, dans deux directions opposées, formant une sorte de S?

- Je... Je n'ai vu qu'une partie du tuyau, mais il y avait en effet un bout incurvé.
Ca te dit quelque chose, Gaho?


- Peut-être... Je dois confirmer ça quand même. Je passe un coup de fil et j'arrive!

Le charpentier nous laisse en plan et sort à l'extérieur, son Den-Den Mushi à la main. Quelques minutes passent... lorsque Gaho fait son retour précipitamment:

- C'est bien ce que je pensais! C'est un périscope de sous-marin! C'est trop un truc de fou!

Un grand silence suit cette déclaration, alors que Segawa, Mibu et moi nous regardons un temps:

- Euh... Un quoi de quoi?

Le charpentier cligne des yeux à plusieurs reprises, les bras soudainement ballants, avant de s'asseoir:

- Un sous-marin! C'est une vraie révolution pour la navigation! Imaginez un bateau pouvant naviguer sous l'eau, étant quasi indétectable et pouvant avancer à de grandes vitesses, à de grandes profondeurs!
C'est une technologie vieille de plusieurs années, mais c'est un bâtiment tellement complexe à faire que ça ne court pas les mers non plus! La moindre erreur de conception peut faire céder des plaques de métal sous la pression et désintégrer le véhicule en quelques instants, condamnant l'équipage à une mort certaine!


Je lève soudainement la main:

- D'accord d'accord, ça a l'air vraiment impressionnant... mais le péri... le périscope, c'est ça? C'est une pièce qui sert à quoi dans ce sous-marin?

- Ah oui, le périscope! J'ai dû demander confirmation à un pote charpentier bossant à Water Seven, un des plus grands chantiers navals du monde!
Le périscope est un long tube avec deux lentilles de verre aux bouts et un jeu de miroir à l'intérieur du tuyau, permettant d'observer la surface de la mer, lorsque le sous-marin est immergé.


Je croise les bras en baissant la tête, songeuse:

- Donc...Ce hangar pourrait bien contenir un sous-marin, un navire rapide et indétectable... Cela prend combien de temps à construire?

- Euh... Je sais pas trop... mais avec le matos adéquat et personnel qualifié, un sous-marin de taille moyenne, assez pour tenir dans un entrepôt... Quelques semaines, voire deux trois mois?

Je masse mon front un temps... Si ce "bateau" a commencé à être construit dès l'arrivée du gouvernement mondial sur cette île, il est peut-être terminé à l'heure qu'il est...
Mais pourquoi auront-ils construit un tel navire à l'écart des chantiers navals officiels de la ville? Clairement, ils veulent rester discrets et je vois que deux hypothèses:

- Soit le président Enricks se fait construire un moyen de s'enfuir, en cas de défaite, hors des regards... soit c'est le gouvernement mondial qui cherche à se faire un plan de fuite, au cas où leur couverture tomberait...

Je grince des dents, avant de me lever et m'avancer vers la porte de sortie:

- Vous allez où, capitaine?

Je tourne à peine le regard vers Mibu:

- Aller discuter avec le seul parissien qui est clairement dubitatif concernant ce conflit et qui doit connaître la ville comme sa poche.
Skela! Je vais avoir besoin de toi!


***

Près du commissariat central de Parisse, je guette la sortie de ma seconde, qui s'est faufilée par la fenêtre avec un message autour du cou.

Kardelya Koshin a écrit:Commissaire de Goal,
J'ai besoin que l'on se parle de toute urgence; les évènements peuvent potentiellement s'accélérer et Ragnar a besoin que je boucle une enquête pour assurer ses arrières, lors du point final des pourparlers en fin de semaine.
Dans l'intérêt de cette île, nous devons procéder à un échange d'informations au plus vite, dès ce soir s'il le faut.

Kardelya Koshin

Je patiente un temps, connaissant suffisamment le principe d'infiltration, pour savoir que ça ne se fait pas en deux secondes. Même si la soirée est bien avancée et que la garde de nuit commence clairement à prendre le relais, les fenêtres de divers bureaux s'éteignant peu à peu, Skela doit éviter de se faire attraper, surtout avec ce message.

Au bout d'un quart d'heure, un petit chaton roux saute du toit du bâtiment et passe de toit en toit, pour me rejoindre, un papier autour du cou:

François de Goal a écrit:Mademoiselle Koshin,
Rejoignez l'arrière de ma propriété à 23h15 précises, sans armes et seule. Ne craignez rien, je serai aussi seul et non-armé, n'ayant aucune envie de me mettre à dos un révolutionnaire de la trempe de Ragnar en m'en prenant à vous.

F. de Goal

Je ricane doucement devant le message: au final, je me demande ce qui a été le plus convaincant: le fait que je mentionne l'avenir de Parisse ou le tour de force de Ragnar l'autre matin. Il faut croire que Ragnar sait être un bon "argument"...

À 23h10, je suis déjà en place dans les environs, avec ma tenue passe-partout, un bandana bleu foncé camouflant mes cheveux blonds, un débardeur violet, un bermuda noir et des chaussures en toile noires.
Un moment passe, alors que je vois du coin de l'œil Skela sous sa forme animale, arpentant les toits environnants, pour intervenir en cas de problème.

La porte arrière du bâtiment à une rue de moi s'ouvre et le commissaire passe doucement la tête par l'entrebâillement, me voyant lui faire un bref signe de la main. Il observe les environs un temps, avant de me faire signe de la tête, pour que je le rejoigne.

L'intérieur de la demeure est assez modeste, avec quand même une pointe de raffinement et d'ordre. En même temps, cela se voyait bien que ce n'était pas un "homme de luxe" et qu'il vivait comme monsieur tout-le-monde.

Le commissaire garde le silence un temps, les bras croisés:

- Et donc, de quoi vouliez-vous parler, miss Koshin?

Je l'invite d'un geste de la main vers la table de la salle à manger:

- De beaucoup de choses, commissaire, de beaucoup de choses...
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Le lendemain matin, après une nuit pour le moins inconfortable, dans leur tente, les trois révolutionnaires se réveillèrent difficilement. Grosse gueule de bois pour Yami qui n’avait pas dormi et bu sans interruption pendant deux jours, des douleurs articulaires pour les deux autres... Et oui, ce n’était pas une campagne de luxe et ça faisait évidemment parti du plan. Le rinçage se faisait dans le ruisseau, sans produit, à l’ancienne. Et malheureusement, la journée allait commencer sans café, sans thé ni un quelconque aliment à ingérer. Les estomacs criaient famines mais ce n’était rien. Du moins peu de chose par rapport à ce qu’ils avaient vécu par le passé. Ils plièrent bagages, montèrent de nouveau sur leur monture et prirent la route en direction du village suivant.  

Certains villages furent plus accueillants et la visite se passa plutôt agréablement. Parfois, ils eurent même la chance de pouvoir goûter à quelques spécialités locales. Parfois, ils reçurent des insultes, des jets de légumes pourris, voire de légers accrochages rapidement calmés par l’Atout. Parfois, ils finirent en accolades malgré des débuts tonitruants. Parfois, ils furent dans l’obligation de s’enfuir simplement. Mais ce ne fut pas l’élément le plus marquant de cette longue journée. Au cours d’une de leur visite, alors que Ragnar faisait le tour des granges où étaient stockées différents produits issus de l’agriculture locale, quelque chose d’assez inattendu vint interrompre ce moment partagé avec les villageois. Un cheval quitta brusquement le village, un cavalier dessus et... un corps mouvant dans un sac à patate. L’odeur flairée par les sens affûtés de Ragnar lui permit de devenir de qui il s’agissait. Une odeur d’alcool mélangée à celle de la sueur, ça ne pouvait être que Yami. Le tireur, Suelto Visconti, calme et prêt à tirer, fut arrêté par son supérieur qui baissa son canon.

- Je m’en occupe. Ne blessons pas ce brave cheval.

Il eut à peine fini sa phrase qu’il disparut du champ de vision des villageois, se retrouvant l’instant suivant au-dessus du kidnappeur qui se prit un vilain coup de genou en pleine tempe. Il fut violemment projeté contre un arbre. Ragnar prit le contrôle de la monture, Suelto arriva en trombe après une longue course depuis le village. L’inconnu se releva pour tenter de s’enfuir, mais l’Empereur apparut en face de lui et appuya solidement son pied contre sa poitrine.

- Tu n’iras pas plus loin, tu le sais, dit Ragnar en exerçant une pression effrayante sur son adversaire qui peinait à le regarder droit dans les yeux.  

L’inconnu put voir la mort dans les yeux de son interlocuteur.  

- Nous l’emmenons. En attendant, mon brave, tu vas faire une petite sieste.  

Un seul coup d’une redoutable puissance suffit à faire perdre connaissance à l’homme qui était venu interrompre leur dernière visite.  

- Bien fait pour toi, connard, pesta un Yami vexé.  


•••


De retour dans les quartiers, rares sont ceux qui se doutaient de quoi que ce soit. Au fond des quartiers généraux, dans les profondeurs obscures de ce bâtiment, au fond d’un couloir humide et froid, une porte fermée où seule la mort pouvait se trouver. Un homme se trouvait attaché, les yeux bandés, les mains attachées derrière le dos avec des câbles assez robustes. La vieille pièce contenait une fuite. Au plafond, une goutte d’eau tombait toutes les secondes. L’homme était évidemment placé pile à l’endroit où cette goutte tombait. Toutes les secondes, cet homme sentait une goutte d’eau tomber sur son front. Chaque fois qu’il pensait s’endormir, il était réveillé par cette goutte d’eau. Par un mot, pas un bruit, si ce n’était pas celui de la porte qui s’ouvrait et se fermait de temps à autre. Au début, fier et entraîné, l’homme resta silencieux et relativement calme. Mais ce n’était que le début.  

La nuit se passait. Les hommes tournaient dans la garde de ce dernier. Suelto, Yami, Ragnar et Bernadette, scrutant la moindre faille. Un certain temps s’écoula et le voici qu’il commença à gesticuler silencieusement. Ragnar esquissa un sourire diabolique mais il laissa faire sans prononcer le moindre mot. Quelques heures passèrent et des onomatopées se firent entendre. La princesse ne comprenait pas vraiment comment une goutte d’eau pouvait à ce point détruire un homme. Yami s’en curait l’oignon. Suelto, cultivé, savait pertinemment que cette technique de torture était utilisée à une époque lointaine et très sombre. Le prisonnier commençait à se plaindre d’une douleur de plus en plus persistante au niveau de front. Plus le temps passait et plus les plaintes s’intensifiaient, jusqu’à devenir des hurlements. Ragnar décida de boucher le trou quelques minutes.

- Es-tu prêt à parler ?

Le silence régna. Le révolutionnaire sourit et débouche la fuite, laissant les gouttes reprendre leurs droits. La reprise fut plus difficile que prévu. Il hurla de toutes ses forces. Il supplia de faire cesser cette torture. Il promit d’absolument répondre à toutes les questions. Mais, peut-être par sadisme, l’Atout laissa les gouttes agir. En fait, il savait pertinemment que l’individu allait vouloir gagner du temps et se reposer durant le temps où il ne serait plus soumis aux gouttes. De longs et pénibles hurlements se firent entendre dans tout le couloir, de longues heures durant.  


•••


L’homme, en réalité un agent du CP9 en formation, céda aux douleurs psychologiques. Il résista presque deux jours. Ces gouttes d’eau, au fil des heures, devenaient des coups de marteau qui frappaient son front sans arrêt. On ne pouvait comprendre sans l’avoir vécu et rares sont les personnes qui résistaient sans parler. L’agent donc, avoua être envoyé par Lucius, avoua l’existence d’un accord entre le gouvernement et Marcus au sujet des armes fournies discrètement. La guerre n’aurait certainement pas eu lieu sans arme.  

- Dîtes à Kardelya Kioshin de venir me rejoindre le plus rapidement possible.  




Dernière édition par Ragnar Etzmurt le Dim 3 Jan 2021 - 20:38, édité 2 fois
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Un moment de silence passe entre le commissaire et moi, alors que je ne sais pas si je dois prendre ou laisser la parole... Après, je dis ça, mais c'est moi qui ait demandé cet entretien, donc ça doit être à moi de commencer, non?

- Hum... Comme je l'ai expliqué dans mon message, j'ai besoin de vous, commissaire.
Le temps presse et nous craignons que les ennemis infiltrés dans l'île ne s'affolent ou se décident à passer à l'acte de manière plus... "intensive", avant la fin de la semaine.
Vous connaissez et tenez à cette île mieux que beaucoup d'autres et vos connaissances nous seront quasiment vitales pour finir l'opération à temps.


- Une course contre la montre hein? C'est le meilleur et surtout pire moyen de bâcler vos investigations et de risquer des erreurs judiciaires.
À quoi bon empêtrer cette société et les institutions judiciaires dans des pelotes de laine juridiques, avec des dossiers incomplets, des témoignages douteux et le risque d'avoir des coupables en liberté, parce qu'on a voulu faire trop vite?
Pourquoi la Révolution vient maintenant nous parler de cette "troisième faction", alors que le sang inonde les rues et les canaux de notre ville depuis des semaines déjà? Vous étiez là il y a un mois et vous êtes repartis je ne sais où, pour faire je ne sais quoi... ah oui, vous attaquiez et couliez une prison gouvernementale...


Je tressaille un temps, alors qu'il remet sur la table cette histoire de Jotunheim...

- C'est une longue histoire, mais pour résumer, nous étions de base à Parisse pour récupérer des informations sur un de nos supérieurs, dont nous avons découvert le lieu de détention, sur cette fameuse prison de glace.
Le fait que cette prison ait coulé, je maintiens que c'était indépendant de notre volonté, parce que nous avions aucune envie de sacrifier nos troupes et celles des pirates alliés.
Des personnes que je n'ai pu identifier ont mis des explosifs partout sur l'île et tout a explosé peu avant notre fuite.


- Encore une histoire de tierce faction inconnue, ça me rappelle quelque chose...

- Pure coïncidence et ce n'est pas vraiment le sujet de la discussion...
Je reviens sur la raison de ma venue; nous devons unir nos forces et surtout nos connaissances, pour élucider le plus de mystères possible autour de l'attaque de notre entrepôt et aussi le fait que quelqu'un sur cette île ou dans les environs ait eu le toupet de copier une de vos plaques de police.


- Nous sommes déjà sur cette affaire et on a quelques pistes, mais on doit gérer plein d'échauffourées derrière. Depuis que nos forces de police sont partagées entre moi et Lucius, il arrive que nos ordres se télescopent et que je me retrouve avec moins de troupes que prévu.

- Comment ça partagées? C'est ridicule de scinder les forces régulant l'autorité comme ça. Pourquoi faire ça?


Le commissaire grimace, avant de secouer la tête:

- Je n'ai pas à remettre en question les ordres du président, surtout lorsque j'ai juste de la rancœur envers Lucius et rien de concret pour justifier le fait de reprendre l'ancien système, surtout avec l'explosion de recrutement dans la police républicaine, pour essayer d'équilibrer les forces face au soulèvement populaire.
Mine de rien, partager les zones d'influence entre nous deux a ses avantages, mais derrière, il reste le problème d'avoir étendu trop loin les patrouilles, pour être sûr de quadriller un périmètre supérieur et contrer un maximum d'émeutes populaires.


- Et qui s'occupe du quartier Est, jusqu'aux docks abandonnés?

- C'est... attendez, pourquoi vous demandez ça?


L'homme de loi se penche d'un coup, semblant avoir conscience d'en avoir trop dit, mais semblant aussi être intrigué par cette question, trop précise par rapport à notre conversation.
Pour ma part, je me penche également vers l'avant, perçant son regard du mien, décidée à arrêter les faux-semblants:

- Parce que je veux savoir dans quel but le président fait construire un sous-marin dans des docks abandonnés, prétextant vouloir protéger les côtes, en installant des canons à gauche à droite et empêchant les gens de s'en approcher. Il ne peut pas utiliser le chantier naval près du palais, pour faire ce chantier?

Il bloque un moment, clignant des yeux à quelques reprises:

- Un... sous-marin? Mais... le président a déjà... Enfin bref!
C'est Lucius qui s'occupe de cette partie de la ville et il a commencé à installer ces défenses côtières, après avoir convaincu le président d'une menace pirate sur ce flanc de l'île.


- Et ça implique la construction d'un sous-marin, avec des convois lourdement gardés?

- Je... Non, ça ne servirait à rien un appareil de ce genre... et c'est la police qui encadre ces convois?
Je ne sais pas du tout quels objectifs la république veut pour cette zone et je peine à encadrer ma propre zone, constamment prise d'assaut par des cambriolages, attentats, émeutes et autres déboires... J'ai à peine le temps de gérer l'affaire autour de ce faux insigne, même si j'en fais une priorité...


- Et... vous gérez quelle partie de la ville?

- ... L'ouest et le sud, juste à la délimitation de la zone républicaine et celle révolutionnaire.

- Donc... Lucius s'occupe du nord et de l'est, si je suis bien? Il y a quelque chose de particulier dans ces zones? Le nord, ce sont les quartiers bourgeois et le palais présidentiel et l'est, ça m'a l'air assez... vide, plutôt centré sur des habitations civiles?

- Oui, c'est plus ou moins ça. De mon coté, outre la grosse ligne de front du sud, il y a la majorité des commerces et d'habitations civiles, parce que chez Lucius, la plupart des bâtiments sont vides.

- Pourquoi protéger une côte quasiment vide avec des canons, alors qu'il y a peu de risques pour la population, installée plus au centre et à l'opposé de l'est?


Le commissaire tique et garde le silence un temps, avant de secouer doucement la tête, en se reculant légèrement sur sa chaise:

- Le président a eu le dernier mot concernant cette décision et n'a rien trouvé à redire face aux arguments de Lucius et même moi je ne savais pas trop quoi en penser, donc j'ai gardé le silence.

Je me lève et me penche d'avantage sur la table:

- Et la criminalité dans sa zone? J'imagine que ça doit être plus tranquille, aussi loin du front, des commerces, avec le palais présidentiel et les quartiers bourgeois surprotégés? Vous semblez plus débordé que lui et n'avez plus le temps de travailler sur autre chose que le maintien de l'ordre. Il vous a proposé de l'aide? Vous lui avez demandé de déplacer quelques troupes vers votre juridiction?

- Non... C'est effectivement plus calme... Et il a à peine envoyé trente miliciens en quelques semaines, parce que j'en étais limite à le supplier. Le président est trop occupé et se contente de donner raison à Lucius, lorsque ce dernier mentionne l'intérêt de la protection de la patrie, à protéger cette côte Est... Mais on n'a jamais eu d'attaques par ce flanc, parce que les envahisseurs privilégient toujours l'invasion par les campagnes, plus faciles d'accès et moins surveillées...

- Donc Lucius a sous son contrôle une zone plus calme que la normale, avec un sous-marin construit en secret sous sa juridiction, avec vous qui n'avez pas les moyens d'enquêter sur ce qui se passe dans votre propre ville, parce que vous avez à peine les moyens de gérer une criminalité anormalement élevée, alors que vous avez plus de milice et police qu'avant?


L'homme de loi grogne légèrement, avant de se redresser comme il peut, plantant son regard soudainement déterminé dans le mien:

- Hum... Donc... Admettons que votre histoire de troisième faction gouvernementale soit vraie...
Comment comptez-vous rassembler des preuves?


Je réfléchis un moment:

- On manque de temps... Il faut que je trouve des preuves tangibles sur ce qu'il se cache dans cet entrepôt, mais avec ce cessez-le-feu, la moindre erreur pourrait mener à un accrochage armé et vu l'effet qu' a donné l'explosion à notre entrepôt, je n'ai pas envie de tester l'impact de la moindre balle tirée. Lucius saura sûrement rebondir sur la moindre erreur de notre part, pour renforcer sa position et détériorer la nôtre.
Nous devons donc faire cette opération en un seul coup.


- Et...je devrai continuer sur l'enquête autour du faussaire de cette fausse plaque?

- Ce serait un bon échange de procédés: que ce soit l'affaire de l'attentat sur notre entrepôt ou la possible présence de ce sous-marin, ces deux choses n'arrangeraient pas nos affaires.
Je vais tâcher de vous transférer un maximum de renseignements sur cet entrepôt, pour que vous puissiez ensuite en parler au président, pour le convaincre de la culpabilité de Lucius.
Concernant votre enquête, je demanderai à notre camp de chercher également, histoire d'augmenter vos chances de succès.


- Et... si vous échouez? Si vous vous trompez et nous menez vers une fausse piste?

- Si j'échoue, ce sera double peine, et pour Parisse et pour la Révolution. Alors croyez-moi sur le fait que je n'échouerai pas et que je compte bien aller au bout de cette enquête, avec ou sans vous, comme Ragnar compte le faire avec ses négociations.


Le commissaire baisse la tête, plongée dans une longue réflexion, avant de finalement acquiescer d'un signe de tête:

- J'imagine que je peux difficilement refuser de l'aide dans ma situation. C'est d'accord.

Il tend la main vers moi et je la serre avec un sourire sincère.

***


Les deux prochains jours sont assez agités, avec moi faisant des aller-retours entre "l'entrepôt au sous-marin" et une partie de nos troupes occupée à assister à distance la police républicaine. J'ai dû insister un peu, avec l'aide de Bernadette, pour récupérer quelques gens pour enquêter sur nos terres. Cela arrange de Goal, qui a ses effectifs plus proche de lui, pour enquêter de son coté, mais aussi pour les dépêcher plus rapidement sur les problèmes dans son territoire.

Je potasse comme je peux sur ce que j'ai pu découvrir et étudier, avec l'aide de Skela, ses pouvoirs de Zoan étant décidément bien utiles pour l'infiltration. Même si ça reste sommaire, j'avance peu à peu et je pourrai bientôt en conclure que...

Je hausse un sourcil, lorsque l'on vient me chercher, disant que... Ragnar veut me voir?
Je ne me pose pas d'avantage de question, me disant clairement que Ragnar ne me ferait pas venir sans raison cruciale et je pars de suite le rejoindre.

Après quelques instants de course, je retrouve mon capitaine:

- Qu'est-ce qu'il se passe Ragnar?
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- Derrière cette porte se trouve un homme qui, sous certaines contraintes, nous a fait quelques aveux. Rien que nous ne sachions déjà. En le travaillant un peu, j’espère en avoir un peu plus.  

Il s’alluma une mèche. Comme à chaque fois qu’il essayait de réfléchir.  

- Ce qui me dérange, vois-tu, c’est la facilité déconcertante avec laquelle j’ai pu le capturer alors qu’il tentait justement de capturer Yami. En fouillant un peu sur lui, ne me demande pas comment, on a trouvé du poison qu’il comptait ingérer, caché entre deux dents. Mais ça, sincèrement, je m’en carre l’oignon. Là, je me sens une nouvelle fois manipulé. Ce type, on l’a capturé comme une pauvre merde, on l’a torturé, mais il semble pourtant soulagé. Souffrant mais soulagé. Alors pourquoi ce soulagement ?

Kardelya suivit le questionnement de l’Atout et trouva cela également louche, sans émettre d’hypothèse pour l’instant. Elle n’était pas de ceux qui balançaient des conclusions hâtives. L’homme s’endormait alors que l’Excuse et l’Empereur discutaient de son sort. Yami lui versa un seau d’eau pour le maintenir éveillé.  

-  Qu... Quel jour sommes-nous ?

- Pas ton souci, abruti. Là où tu es, t’as pas b’soin d’savoir ce genre de chose, rétorqua sèchement Yami.  

Ragnar fronça les sourcils. Ce n’était pas la réponse qui posa problème, mais bien la question de l’homme attaché. Un agent aussi bien entraîné se moquait de ce genre de détail. Pire encore, il était capable de compter les jours jusqu’à une certaine limite.  

- Si... Si je ne me trompe pas... Haaa, j’suis crevé... ça doit faire deux jours que je suis... Haa... Deux jours que vous perdez votre temps à me surveiller... Moi... Un agent de bas de gamme... Lu... Lucius avait raison. Ragnar est un faible commandant.

Ragnar comprit qu’il avait commis une effroyable erreur. Il comprit que si cet homme se permettait d’en dire autant, c’était déjà trop tard pour réagir. Une énorme détonation se fit entendre. Elle fut si grande car elle était justement à proximité. Un bâtiment manifestement collé à celui où ils se trouvaient. Le sol tremblait violemment. L’Atout ordonna l’évacuation de ce dernier, bien que cela semblait assez évident. À mesure qu’ils avançaient dans ses longs couloirs étroits et humides, ils observaient les murs s’effriter et les premiers gravats tomber. Grâce à son empathie et ses sens qui lui servaient de sonar, Ragnar put guider les siens vers la sortie la plus sûre, évitant ainsi de finir sous les décombres. Il portait également l’agent capturé sur son épaule. Ça s’était joué à un poil de cul. Ils sortirent tous de là, Kardelya, Suelto, Yami, poussiéreux, certes, mais tous en vie. L'immeuble s’écroula derrière eux aussi facilement que des allumettes empilées.

La rage montait et cela se voyait sur le visage anormalement fermé de Ragnar.

- De toute façon, il aurait fallu tout refaire, ironisa Suelto.

Kardelya resta silencieuse et retira la poussière accumulée sur ses vêtements.

- On va dire ça comme ça. Ils savaient où nous étions. En s’en prenant directement à notre bâtiment, je les aurais débusqués, mais ce ne fut pas le cas. Heureusement pour nous, ces deux immeubles sont inhabités et destinés à être reconstruits. Disons qu’ils nous ont avancé. Pas la peine de laisser la panique se répandre. Dîtes simplement qu’on a organisé l’effondrement de ces deux immeubles. Et emmenez-moi ce type auprès de Mokthar, Rosa et Robert. Inutile de les consigner, ils savent déjà quoi faire de lui.  

Les deux hommes de Ragnar s’exécutèrent et partirent tous deux rassurer les travailleurs, révolutionnaires et campagnards. Il ne resta plus que Kardelya.  

- Bien. Concernant le prisonnier, je t’ai tout dit. Qu’en est-il de ton côté ? Du nouveau ?

Elle fit le point sur sa rencontre avec François. Il semblerait que ce dernier soit enclin à coopérer avec l’As. Ragnar savait que cet homme était un homme juste, suffisamment réfléchi pour ne pas se laisser manipuler aussi bien par la Révolution que par son propre parti indirectement contrôlé par le Gouvernement. Il fallait agir avec grande délicatesse quand on se présentait à lui. François était une personne extrêmement méfiante et son flair pouvait vous sentir à des kilomètres. Kardelya repartit en chasse. Il fallait dire qu’elle n’était pas du genre non plus à se ménager. L’Atout voyait quelques points en commun avec celle-ci et François. Une certaine témérité et un sens inébranlable de la justice.  


•••


Discrètement, comme il leur a été ordonné dans la soirée, Suelto et Yami rejoignirent Ragnar un peu plus au nord du quartier, là où rares étaient les personnes qui venaient. En effet, la ligne de front était à proximité et seuls les soldats se relayaient dans cette zone. Maintenant que la Révolution a baissé les armes, ils n’avaient plus aucune raison de s’y trouver. Cela ne voulait évidemment pas dire que l’ennemi n’y serait pas.  

- Vous voilà, dit Ragnar en fumant sa cigarette. Personne ne vous a suivi ?  

- Personne. Je m’y suis assuré, répondit Suelto avec sérieux. Que se passe-t-il ?  

- J’ai une mission de la plus haute importance pour vous. J’en ai un peu ras-le-cul d’être la marionnette de ce connard de Lucius. Ces attentats, ça ne va pas pouvoir durer longtemps. Aujourd’hui, on a juste eu de la chance. Le pire, c’est ce que ce sont des putains de kamikazes qui nous pètent de l’intérieur. On a retrouvé le coupable, calciné, mort avec ses propres explosifs.  

- Sont cons ceux-là, dit Yami devant de boire une gorgée de son breuvage.  

- Je vais vous demander de faire la même chose, reprit Ragnar.  

Yami recracha sa gorgée, mais Suelto mit sa main devant sa bouche pour en pas intervenir. Il connaissait bien son supérieur.  

- Pas chez l’ennemi mais chez nos futurs alliés.

- On a des alliés, nous ?  

- On a commencé à travailler dessus, mais en détruisant les récoltes et en brulant certaines maisons, les Campagnards n’auront pas d’autres choix que de s’allier à nous. Les Pacifistes ne lèveront pas le doigt, donc nous sommes les seuls capables de physique tenir tête à la RIP. Vous allez évidemment vous couvrir le visage et changez vos tenues. Dans la caisse derrière moi se trouve tout ce dont vous aurez besoin.  

- On nous pensera coupables, ça peut être une stratégie de la Révolution. Et François, avec qui nous sommes en discussion ?  

- Justement, camarades, l’armée de François est scindée en deux. L’autre partie est dirigée par Lucius. François est tellement débordé par diverses choses qu’il n’aura même pas le temps de démêler le vrai du faux.  

- Tu es conscient que l’on passe de l’autre côté, Ragnar ? Et Kardelya ? Tu ne comptes pas lui en parler ?

- Pas le moins du monde, fit-il en esquissant un sourire désagréable. Elle fera tout pour m’en dissuader. C’est déjà assez difficile comme ça.  

Il attendit quelques instants en regardant ses deux plus fidèles soldats, attendant de voir si des questions n’émergeaient pas.  

- Bien. Au travail ! Foutez-moi un bordel monstrueux !

Etait-ce une bonne chose ? Le nouvel occupant du siège de la Guerre ne put s'empêcher de se demander si son prédécesseur aurait agi de la sorte. Après tout, Jonas Mandrake n'était pas réputé pour être un tendre, Ragnar non plus.



Dernière édition par Ragnar Etzmurt le Lun 4 Jan 2021 - 18:56, édité 1 fois
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Apparemment, Ragnar n'a pas chômé et a ramené un prisonnier, qu'il a interrogé de son coté. Son histoire me surprend sur l'instant, parce que je ne m'attendais pas à ce que nos "adversaires" s'en prennent de nouveau à nous comme ça.

- Hum... Cela semble aller avec le fait que l'autre terroriste de la dernière fois était aussi condamné à mort, même si ce serait son "commanditaire" qui aurait lui-même appuyé sur la gâchette.
Après... un enlèvement? Quoi, ils voulaient avoir quelqu'un à interroger, pour savoir ce que l'on cherchait à faire, en revenant sur cette île? Difficile de ne pas savoir ce que l'on est venu faire à Parisse, avec ce que l'on a déjà fait ou dit au président et à ses alliés il y a plusieurs semaines de cela.
Peut-être voulaient-ils se servir de Yami pour nous faire du chantage, voire nous inciter à partir d'ici?


Alors que je réfléchis dans mon coin, le prisonnier commence à se réveiller, "aidé" par Ragnar, qui reprend l'interrogatoire, me faisant bien vite hausser un sourcil, devant les propos de cet homme:

- Qu'est-ce que tu racontes là? C'était prévu que l'on te capture?

À l'entendre, sa détention fait tellement partie d'un plan... mais de quel plan? Pourquoi ils auraient besoin de laisser un des leurs se faire attraper?

Une explosion sourde et violente se fait alors entendre, faisant trembler tout autour de nous, quelques gravats tombant à gauche à droite! Et m... Encore un attentat?!?
On s'enfuit aussi vite que l'on peut, Ragnar récupérant le prisonnier et on cavale dans les couloirs, pour s'éloigner de l'explosion et de l'effondrement se faisant dans notre dos.
Quelques instants après, je suis plié en deux, crachant mes poumons, avant d'épousseter mes vêtements, pestant un temps:

- Bordel! Et puis avec la police scindée en deux, un coté étant débordé et l'autre complètement du coté du gouvernement, on va pas compter sur la police pour venir enquêter sur cette explosion!

Passant la main dans mes cheveux, je tourne la tête de gauche à droite, pour observer les environs. Du coin de l'œil, je vois Segawa et Skela partir dans une direction, Mibu sortir prudemment la tête de sous la tente médicale, avec un bout de la veste d'Hachiro dépassant. Quand à Gaho, je le vois se tenir le bras en grimaçant, déjà pris en charge par un médecin.

Secouant la tête en grognant, je tourne la tête vers Ragnar:

- La police républicaine est complètement débordée, enfin surtout du coté de François. Lui et Lucius ont tous deux en charge une moitié de la police et la moitié de la ville. Là où Lucius a en charge des quartiers bourgeois solidement gardés par des mercenaires de chaque famille noble et des entrepôts majoritairement vides, avec quelques hébergements, c'est différent pour François. Il doit s'occuper essentiellement des gros marchés et commerces et la criminalité est grande chez lui, alors que c'est très calme chez Lucius et que ce dernier refuse régulièrement de déplacer des troupes de chez lui vers François. Et le président mange dans la main de Lucius et dit souvent oui aux demandes de ce dernier.

Je prévois de collaborer avec François, pour gérer cette histoire de criminalité dans sa zone, pour essayer de trouver un lien avec Lucius, parce que je pense qu'il "aide" au banditisme dans la zone de François, pour l'occuper et le distraire.
Aussi, je vais aiguiller le reste de mon équipage autour de la surveillance de l'entrepôt de la côte Est, où j'ai de plus en plus de soupçons sur ce qui se cache à l'intérieur et ce que cherche à y faire Lucius.
Plus on aura d'indices et de preuves, plus j'aurai de facilité à clairement faire pencher François de notre coté, nous assurant un support lors d'un probable réunion avec le président.
Et puis tourner autour de François devrait possiblement faire tiquer Lucius et le faire paniquer; je pense que je vais laisser tomber mes couvertures et me montrer à visage découvert.


Sur ce, je pars rejoindre mon équipage, surtout Gaho, qui se fait bander son bras gauche ensanglanté.

Quelques instants après, je donne des instructions à mon équipe, pour que l'on puisse passer à l'étape supérieure.
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Dans la nuit, de nombreux feux ont démarré, des fermes saccagées, des fermiers passer à tabac... Bref, un véritable carnage pour ces gens qui râlaient dans leur coin et qui n’avaient jamais mis le bout de leur nez dans une quelconque bataille. Les récoltes risquaient de s’avérer pauvres. Les quelques types sauvagement agressés ont eu pour message de ne pas s’allier à la Révolution sous peine de sanctions bien plus importantes. Alors oui, cela pourrait jouer en sa défaveur, décourageant les agriculteurs et ne voulant plus discuter avec un quelconque partisan de cette cause révolutionnaire. Mais Ragnar, lui, avait senti en eux cette rage de vaincre. Cette volonté de ne pas se laisse abattre par des types en costumes ou des anciens chefs d’entreprise qui remodélisaient leurs affaires dans leur coin.  

Évidemment, ces attaques se succédèrent sur quelques soirs, le temps de vraiment agacer et énerver les villageois. C'était en se sentant acculés, impuissants et misérables que les hommes prenaient les armes pour se battre. Le parti Pacifiste tenta tant bien que mal d’apaiser les tensions, mais le défi était de taille. En effet, fatigués, usés, et avec une belle envie d’en finir une bonne fois pour toute, les Campagnards se rassemblèrent, fourches en main, pour manifester leur mécontentement. Les attentats produits chez les révolutionnaires leur donnaient un bon alibi. Tous les yeux étaient maintenant rivés vers la RIP. Ainsi arriva le jour de l’entretien avec Gabroche, Barnaud, Hubert et Ragnar. Pendant ce temps, Yami et Suelto roupillaient dans leur chambre, ils avaient bien bossé.

- Bienvenue, camarades, clama joyeusement l’Atout.  

Étonnamment, ils furent bien plus souriants que la dernière fois. L’Empereur garda son calme, du moins de l’extérieur, car il jouissait de l’intérieur à l’idée de devoir cueillir leurs requêtes d’une poignée de main. Ils marchèrent dans les différentes rues du quartier où ils purent observer le travail abattu par tous ces petits hommes. Contrairement à leur première rencontre, aucune arme ne circulait, seules les pelles, les pioches, les marteaux occupaient l’ensemble des équipements des ouvriers. Armés pour travailler uniquement. Ils purent constater le début des différents chantiers, des rénovations plutôt bien avancées. Cela était de très bon augure pour le futur de Parisse.  

- Ragnar, tu n’es pas sans savoir ce qu’il se passe de l’autre côté de la ville, chez nos confrères Campagnards ?  

- Voyez-vous, camarades, je suis pas mal occupé à la reconstruction du quartier. Alors oui, je suis au courant de ce qu’il se trame. Oui, cette situation me préoccupe quand en plus il semblerait que je sois la cause de tout cet acharnement. Mais nous avons décidé, mes confrères et moi-même, de nous retirer de ce combat puéril. Nous...

- Nous avons besoin de toi, Ragnar, interrompit Gabroche avec un regard plein de détermination.  

Sans clairement l’exprimer, l’Atout jubilait.  


•••


Les trois individus installés face au bureau de Ragnar, dans l’obscurité totale où seule une petite bougie donnait un peu de luminosité à cette pièce. Ils attendaient patiemment que l’Empreur prenne la parole.

- Pardonnez-moi ces mesures assez drastiques, mais c’est pour notre sécurité, dit-il en introduction. Alors, dites-moi, de quoi vouliez-vous me parler ?

- Malgré votre retrait de cette guerre, vous continuez d’essuyer des attentats et, pire encore, nos chers campagnards en prennent aussi pour leur blé. Cela doit cesser !  

- Que proposes-tu, monsieur le pacifiste ?  

Gabroche baissa la tête. Barnaud y compris. Ils peinèrent tous deux à affronter le regard du révolutionnaire, certainement honteux de leur demande.  

- Nous ne sommes ni armés, ni entraînés pour nous battre. Vous êtes les seuls ici capables de tenir tête à ces enfoirés de la RIP ! Saccager nos campagnes, non ! C’en est trop ! Nous ne pouvons plus supporter une telle chose !  

Ainsi, le fier représentant du parti pacifiste, pourtant sûr de ses convictions, céda lui aussi à la peur, à l’acharnement, à la fatigue et au désespoir. Ce qu’il se passait à cet instant, Ragnar le connaissait parfaitement. Il l’avait vu et vécu à maintes reprises. L’acceptation d’actes allant au-delà des principes que l’on se donnait pour le bien commun. Un prétendu bien commun du moins. L’Atout scruta les deux représentants, lâcha un regard du côté de Rimbaud qui sembla dubitatif, puis croisa ses bras en s’enfonçant bien confortablement au fond de son fauteuil.  

- Donc si je comprends bien, vous souhaitez que la révolution reprenne les armes pour faire valoir ses droits, à vos côtés et ceux des campagnards ?

Gabroche hésita longuement avant de répondre.  

- Absolument.

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Les prochains jours furent bien chargés et j'imagine que dans le contexte actuel c'est une bonne chose, surtout lorsqu'il s'agit de donner du fil à retordre à l'adversaire.

La collaboration avec François est assez complexe, le commissaire restant très prudent et j'ai surpris plus d'une fois un de ses agents m'observer plus intensément que la normale, signe évident qu'il me surveille.
Mais peu à peu, j'ai fini par convaincre le commissaire de mes bonnes intentions et on a pu avancer différemment.

M'étant de base uniquement centré sur les descriptions du commissaire et de quelques témoignages glanés à gauche à droite, j'ai rapidement compris le malheur de François, concernant la criminalité dans sa zone. De ce qu'il m'en a dit, la criminalité a doublé, même triplé selon les semaines, par rapport à il y a de cela quelques mois. Il y a soit des agressions, soit des cambriolages, soit des dégradations, voire parfois les trois dans la nuit et même une partie de la journée.

Mine de rien, mes pouvoirs sont assez utiles pour me déplacer rapidement à travers la zone "d'influence" de François et aller d'un crime à l'autre.
Mais ça reste étrange... je suis quasiment policière en fait? Oui, même si je n'ai pas l'uniforme, je travaille de concert avec la police, je vais régulièrement faire mes rapports, interroger des témoins, des suspects... Ca fait vraiment bizarre, alors qu'une partie de mon activité révolutionnaire consiste à éviter les autorités... mais bon, je me suis depuis longtemps habitué aux concessions, au fait de parfois faire les choses différemment, d'envisager et faire des choix particuliers, sortant parfois de la "route normale", pour parvenir à mes fins.

Mais pour revenir à l'utilité de mes pouvoirs, c'est clairement ceux-ci qui ont incité François à me donner un rôle de "pivot" dans sa police.
Je patrouille surtout au centre de sa zone, entre le sud et l'ouest, avec un Den-Den Mushi toujours à portée de main, guettant des alertes qui ne tardent jamais à arriver.
Dès que j'ai une adresse, je fonce avec Cloche-Air par-dessus les toits, partant complètement en ligne droite, pour rejoindre au plus vite le lieu d'intervention.

Cependant, je me heurte souvent à un obstacle de taille et qui confirme clairement l'implication d'une "criminalité locale": les coupables arrivent régulièrement à s'échapper avant même que j'arrive sur place. Bon, il y a de temps à autre des histoires de bombe, donc la personne aurait juste à appuyer sur un bouton pour tout faire sauter. Il y a aussi les agressions dans ses satanées ruelles et heureusement que je m'habitue petit à petit à ce labyrinthe dans la ville; les policiers locaux connaissent bien la zone et m'apprennent pas mal de raccourcis qui pourraient être empruntés par les coupables.

Le premier et le deuxième jour sont peu fructueux, entre la méfiance de François et mon ignorance encore soutenue de la ville, mais la tendance commence doucement à s'inverser, à partir de la troisième journée.
Avec les efforts combinés de la police et de mes pouvoirs, nous réussissons à interpeller six criminels... qui meurent bien vite en cellule?!?
Les autopsies révèlent bien vite un décès par empoisonnement, bien avant que l'on aie eu le temps de les interroger. Apparemment, ils auraient tous ingéré du poison et des traces importantes sont révélées au niveau des dents et... attendez... du poison entre les dents?
Me rappelant des propos de l'homme ayant tenté d'enlever Yami et interrogé par Ragnar, je demande quelques échantillons de poison, pour les faire analyser par Hachiro, lui demandant de comparer avec le poison trouvé chez le suspect que nous avons interrogé chez les révolutionnaires.

Le temps que les résultats des autopsies et analyses arrivent, le fait de réussir peu à peu à capturer des brigands et intensifier les patrouilles, avec un peu de renfort révolutionnaire, ça libère quelque peu François. Ce dernier peut d'avantage se concentrer sur les recherches autour du faussaire ayant fabriqué cette fausse plaque de police, qui avait bien failli embraser toute l'île sur un simple malentendu. J'imagine aussi que le fait de me faire d'avantage confiance au fil du temps et de moins se centrer sur ma surveillance l'aide aussi, mais je me garde bien de lui faire des commentaires désobligeants. Tant que nous avançons tous deux dans la même direction, je n'ai pas besoin d'entrer en conflit avec lui; ça le déconcentrerai de sa tâche de toute façon.

Du coté de l'est, Skela et Mibu font un formidable travail d'espionnage et me livrent quelques informations confortant ma théorie sur cet "entrepôt aux canons".
La Zoan passe sont temps autour du hangar et même si elle n'arrive pas à voir à travers les fenêtres, toutes recouvertes de planches, elle entend clairement du remue-ménage à l'intérieur, des bruits de chantier, tout en observant pas mal de va-et-vient. Les patrouilles autour de l'entrepôt et autour du quartier sont assez intenses, alors que la vigilance est traitée différemment ailleurs dans la zone de Lucius.
Le jeune musicien arpente aussi bien l'est que le nord et glane des informations à gauche à droite sur ce qu'il se passe dans ces zones depuis quelques semaines et il y a quelques étrangetés.
Bien que l'activité policière soit assez forte à l'est, les habitants désertent de plus en plus cette zone, tantôt agacés par le raffut ambiant, tantôt parce que... la criminalité a explosé à une époque?
Apparemment, ces anciennes habitations et commerces étaient régulièrement cambriolés ou endommagés par des explosifs, il y a de cela trois quatre semaines. Les habitants ont pour la plupart déménagé, en attendant que leur maison soit réparée, mais les travaux prennent bien du temps , parce que toute la manutention de la ville passait dans l'effort de guerre il y a moins d'une semaine encore. Et même aujourd'hui, les travaux de reconstruction se font encore lentement, les chantiers étant souvent fouillés par la "police de Lucius". Ils bloquent les ouvriers avec des interrogatoires interminables, ferment de sections entières des chantiers, pour désosser les machines, en quête d'explosifs...

Alors... Lucius ne touchait quasiment plus à sa zone depuis deux trois semaines... et après le cessez-le-feu et le début des travaux de restauration de son territoire, il a fortement intensifié l'activité dans l'ensemble de la zone, là où il se concentrait avant que sur cet entrepôt?
Et puis... François ne parlait-il pas de zones complètement délaissées par les criminels et les pirates, au niveau de l'est et du nord? Pourquoi donc passer d'un seul coup à des perquisitions aussi poussées sur les chantiers?

J'ai reçu entretemps les résultats d'analyse du poison, de la part de mon médecin et il est catégorique: bien que les dosages diffèrent de temps en temps, c'est le même poison, avec les mêmes ingrédients, à chaque fois.
Donc... Lucius envoie régulièrement des "agents" causer du grabuge chez François, pour avoir les coudées franches et il saborde les chantiers de construction dans sa zone, pour éviter que les gens ne reviennent trop près de "son entrepôt"?
Ce serait ma théorie finale... mais je dois encore me coordonner avec Ragnar et François. Plus on aura de parissiens de notre coté, que ce soit avec les ralliements de Ragnar ou les succès de nos enquêtes respectives, mieux ce sera, lors de notre prochain entretien avec le président.

Concernant François, il m'a juste dit en quelques mots qu'il avançait dans son enquête, mais sans plus et je me doute bien qu'il attend d'avoir un dossier en béton, commençant à le connaître.

J'envoie finalement un rapport à Ragnar, après plusieurs jours d'enquête et d'observation:

Kardelya Koshin a écrit:Capitaine,

Les choses s'arrangent petit à petit chez François et il semble pencher de plus en plus vers notre camp.
Cependant, il y a de plus en plus de détails qui m'interpellent derrière, au fil des arrestations et rapports de mon équipage.
Lucius semble avoir changé de tactique, suite au cessez-le-feu et à la reprise des travaux de construction dans sa zone. Il bloque les chantiers avec des perquisitions exagérées et il semble intensifier le travail autour de son hangar.
Du coté de François, il avance dans son enquête, mais on fait aussi face à d'étranges suicides chez la majorité des suspects capturés: ils sont tous empoisonnés et ce serait le même poison que voulait utiliser l'homme qu'il y avait chez nous et qui avait tenté d'enlever Yami. Il y a quelques opportunistes qui ont quelques crimes légers à leur actif, mais concernant les morts, il semble ne rien y avoir sur eux, hormis des banalités et aucun passif criminel.

Concernant Lucius, je pense qu'il a aussi cherché à faire déserter la population de sa zone, pour avoir les coudées franches, en ayant organise des vagues de cambriolages et d'attentats sur place, avant que tout ne s'arrête durant deux trois semaines, ce qui correspond à notre première arrivée ici et aux étranges convois dans sa zone.

Clairement, les choses s'accélèrent et on a de plus en plus de preuves contre Lucius, mais je dois encore attendre la fin de l'enquête de François. Lorsque nous aurons tout deux fait nos conclusions, nous aurons certainement un dossier à soumettre au président, pour mettre Lucius dos au mur.

Avoir le soutien de la population derrière nous sera aussi un atout formidable, pour permettre de mieux se faire entendre et de possiblement désavouer Lucius avant même qu'il ne puisse se défendre.
Devant tant de préparation de sa part, il n'y a pas le choix; il faut balancer tout ce que l'on a sur lui en une seule et unique fois, pour lui faire perdre ses moyens et espérer qu'il se trahisse devant l'évidence.

Je te tiens d'avantage au courant, mais je tenais à te prévenir des nombreuses avancées qu'il y a pu avoir de mon coté, en espérant que tout se passe bien aussi chez toi,

Kardelya
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Suelto entra subitement et interrompit les dialogues par sa simple présence. Il tendit une lettre à Ragnar avant de s’en aller aussitôt. Un passage bref mais ô combien important. L’Atout s’excusa et lut la lettre malgré la présence de ses convives. Une lettre de son Excuse, Kardelya, qui abattait un travail colossal de l’autre côté de la ligne de Front, conjointement et discrètement avec François. Avec le soutien de ce dernier, autant dire que la bataille était quasiment gagnée. Mais crier victoire trop tôt n’était pas dans les habitudes de l’Empereur. Il esquissa simplement un petit sourire visible sur le coin de ses lèvres.

- Une bonne nouvelle ? S'empressa de demander Barnaud.

- Ni bonne ni mauvaise, rétorqua posément l'Atout. Ce qui est plutôt une bonne chose de nos jours. Pour en revenir à votre proposition, Madame, Monsieur, je suis contraint de devoir la refuser.  

Les visages devinrent lourds, déçus de cette réponse.

- Néanmoins, je ne vous abandonne pas. Mon cher Hubert, je pense qu’il est grand temps de tous nous rassembler, aux côtés de ce bon vieux Marcus. Une discussion doit avoir lieu. Votre combat pacifique est honorable et je pense sincèrement qu’il faut agir en ce sens.  

Il afficha cette fois-ci un ignoble sourire, exprimant le dégoût à l’idée d’avoir dit une telle chose. Selon lui, se ramener avec une armée et raser la ligne de Front et sa gangrène du Cipher Pol aurait été une situation bien plus simple et efficace. Mais en réalité, non. S’imposer par la force aurait divisé le peuple, comme ce fut le cas la première fois avec Jonas, alors inutile de perpétuer la chose. Le CP était affaibli par la perte de leur directrice qui, selon certaines rumeurs, aurait disparu des signaux. Chose intéressante à ne pas négliger. Un rapport de Jaya lui a d’ailleurs informé que la prisonnière Browneye n’était plus sur l’île, comme volatilisée. Vu son état, elle n’aurait pu y parvenir sans l’aide d’une tierce personne. Annabella Sweetsong aurait donc trahi les siens et sauvé sa protégée sans nous infliger des dégâts ? Ragnar revoyait peut-être son évaluation à son sujet, bien qu’il se doutât qu’une rencontre avec cette dernière serait synonyme de mort pour lui.  

- Nous devons mettre Marcus, qui est le chef de la RIP, face à ses responsabilités. Et ne vous inquiétez pas, camarades, je sais de source sûre que des conflits d’intérêt subsistent en interne. La fin sera grandiose. Cependant...

Alors que les cœurs s’enflammaient, l’Atout vint interrompre cette émulation d’un ton sec.  

- Cependant, nous allons revoir certaines choses ensemble. Nous ne comptions absolument pas participer à cette destitution, mais la situation et votre appel à l’aide nous a conduit à nous remettre en selle. Alors, sans qu’un révolutionnaire soit forcément à la tête de Parisse, je souhaite, ici et maintenant, signer une promesse qui liera le futur gouvernement de Parisse à la Révolution.  

Tous, se regardèrent comme des êtres paniqués, incapables de prendre une décision.  

- Pourquoi paniquer ? Nous avons longuement discuté depuis le temps. On commence à se connaître. Nos idées convergent et il ne me semble pas vous avoir proposé des choses aberrantes. Le but n’est évidemment de vous imposer des choses, au contraire. Le peuple élira certainement l’un de vous deux, peut-être Hubert par un étrange concours de circonstances, peut-être Bernadette pour l’aide visible de la Révolution apportée au peuple. S’il s’agissait de l’un d’entre vous, je vous demande simplement une promesse écrite et signée, affirmant votre affiliation à notre cause. On ne vous pillera pas, on ne vous utilisera pas. On vous protégera, nous formerons une armée, nous développerons des moyens techniques agricoles... La volonté de reconstruire n’est pas là pour le spectacle. Elle est ici réelle et concrète.

L’Empereur sortit une feuille de son tiroir, son plus beau stylo et tendit l’ensemble à ses invités. On pourrait juger la méthode de brutale, de malveillante, mais ce détail ne touchait pas le chef des armés qui souhaitait avant tout aller au bout de ses plans. Puis il croyait réellement au bienfait de cette alliance pour ce pays en devenir. Il se remit au fond de son fauteuil, les bras croisés, scrutant joyeusement les trois invités qui marmonnaient. Ils avaient besoin de l’aide de ce Ragnar pour destituer le parti d’en-face. Néanmoins, Ragnar n’avait aucun intérêt non plus d’imposer sa force et commander ces lieux. Il valait mieux un partenariat avec des gens déterminés qu’obtenir un pouvoir sans soutien, voire même d’une contre-révolution. Intelligents, ils comprirent assez rapidement en lisant attentivement le document, qu’il ne s’agissait en rien d’une prise de pouvoir.

- Nous acceptons ta demande, dit Gabroche sereinement.  

Ils se serrèrent la main. L’entretien prit et le révolutionnaire raccompagna ses nouveaux camarades jusqu’aux limites de son territoire. De généreuses accolades, des serrages de main, des promesses... Tout cela ne pourrait être du vent mais il n’en sera rien. La Révolution comptait bien mettre un terme à cette stupide. Dépenser ses forces dans une lutte aussi minable devenait ridicule. D’autant plus que la situation tournait véritablement en leur faveur. Pour la première fois depuis son arrivée, Ragnar eut l’envie d’hurler de toutes de ses forces. Mais il se contenta de sourire. Visiblement trop fort.

- Je ressens ta joie depuis des kilomètres, dit Bernadette en sortant de l’ombre.  

- Et moi, tes interrogations, rétorqua l’Atout en retroussant ses pas. Allons boire un verre, je t'expliquerai tout.  


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Cette journée fut interminable, avec un lever tôt et un coucher tard, avec clairement Lucius commençant à stresser dans cette histoire.
Alors que j'étais occupée à gérer l'espace de François, les sabotages environnants ont un regain d'activité important. Même si on a appris à se coordonner avec les troupes du commissaire, pour intervenir rapidement sur place, quelques types nous échappent encore et nous parvenons quand même à en arrêter une bonne partie. Cependant, avec cette histoire de poison dans les dents, je tâche d'assommer la plupart des suspects, pour essayer d'extraire le poison et éviter qu'ils se suicident. J'ai essayé de dicter cette consigne aux policiers, mais ils n'arrivent pas assez vite à l'interpeller et l'assommer aussi vite et ce n'est pas rare qu'ils se retrouvent avec un cadavre sur les bras.

D'ailleurs, des gens commencent étrangement bien vite à parler de bavures policières autour de nous, avec le fait que des personnes meurent auprès de policiers et dans le commissariat.
Alors je ne sais pas trop ce que ça donnait avant ici, mais franchement, je trouve que cette rumeur arrive bien trop vite à mon goût et mon sens. Je me demande si Lucius n'a pas grossi le truc et répandu cette rumeur pour essayer de ternir l'image de François... mais là encore on n'a aucune preuve, juste une étrange coïncidence.
Et cette coïncidence est d'avantage renforcée par le commissaire, plus tard dans l'après-midi.

Absent une bonne partie de la journée, François s'occupe un temps des dossiers gérés en son absence, tout en me parlant brièvement de ce qu'il a fait:

- La piste du faux insigne m'a mené vers les docks de la ville, au Nord. Je n'ai pas trouvé où l'insigne à été fabriqué et je me suis finalement demandé s'il n'avait pas été fait en dehors de la ville, voire même de l'île.
C'est pour ça que je suis allé sur place, pour essayer de jeter un coup d'œil aux registres d'entrée des marchandises.
J'ai trouvé plusieurs étrangetés parmi les registres, des navires plus chargés que d'habitude, mais le trop-plein n'était mentionné nulle part et absent lors du déchargement et du transport, quelques heures après l'arrivée du navire au port.
Cependant, je n'ai pas eu le temps de me renseigner d'avantage sur ce qui se passait avec ce "chargement en trop", parce que Lucius est arrivé et s'est... embrouillé avec moi.


- Lucius est venu? Pourquoi? Et comment ça "embrouillé"?

- Je ne sais pas trop pourquoi ou comment, même si je suppose que quelqu'un l'a averti de ma présence.
En tout cas, il a été assez véhément dans sa manière de parler, me disant que c'était sa juridiction et que je n'avais rien à faire ici. J'avais beau lui dire que j'étais là uniquement pour une enquête et que je n'en avais pas pour longtemps, mais il a persisté à vouloir me chasser. Il alternait entre des menaces de raconter mon ingérence au président et le fait que ma zone avait certainement besoin d'aide. Et effectivement, pour ce dernier point, il avait bien raison, parce que j'ai appris un quart d'heure plus tard que des attentats avaient de nouveau lieu chez nous.


- Bizarre... Il semble mieux renseigné que vous sur cette histoire, ça fait une étrange coïncidence, pour vous chasser de sa zone et de vos fouilles...

Le commissaire grommelle doucement en secouant la tête:

- Vous pensez qu'il a organisé les attaques d'aujourd'hui et que ça a servi à me distraire? Peut-être, même si on n'a encore aucune preuve tangible de ça.

Je soupire longuement en levant les yeux au ciel:

- Encore cette histoire de preuves... Vous ne croyez pas que ça fait trop de coïncidences dans cette affaire?
Les transports de marchandises dans son territoire? La criminalité qui s'effondre chez lui, alors que ça augmente drastiquement chez vous? Son refus de transférer des troupes chez vous, alors qu'il est tranquille dans sa zone? Il s'échigne à protéger une cote Est complètement ignorée par les pirates? Il vous tombe dessus lorsque vous empiétez sur son territoire, enquêtant sur des transits de marchandises suspects? Il connait mieux que vous ce qu'il se passe sur votre territoire? Alors que les populations sont sur le point de rentrer chez eux, sur son territoire, il bloque les chantiers avec des perquisitions abusées? Et il...


Il claque furieusement ses mains sur la table en se relevant brusquement, me faisant sursauter:

- Je suis d'accord sur le fait que ce soit étrange! Qu'il y a trop de coïncidences!
Mais si j'ai tant besoin d'un dossier en béton, c'est que je dois aussi présenter ça au président, pour le convaincre de prendre toutes les dispositions possibles à l'encontre de Lucius. Vous avez été absent des semaines durant donc vous n'avez pas vécu les évènements comme moi j'ai pu le voir!
Lucius contrôle tout, le président lui mange dans la main et dit oui aveuglément à chacune de ses décisions et je suis complètement éclipsé à force! Si j'arrive les mains dans les poches, avec que des suspicions et rien de concret, je vais me faire renvoyer dans les cordes en moins de deux et je risque clairement de perdre ma place!


Je grimace, avant de lever doucement les mains:

- D'accord d'accord... Calmons-nous et essayons de réfléchir...
Concentrons-nous sur ces coïncidences, si nous sommes d'accord sur le fait que cette accumulation est trop étrange et nous finirons bien par trouver des preuves.
On peut clairement supposer que Lucius est en stress, à l'idée que ça se calme chez vous, que vous commenciez à reprendre vos enquêtes de plus belle et c'est un peu trop criant de vérité à mon goût.
Clairement, le pousser à bout avec ce genre de "coups de pression", ça pourrait le pousser à l'erreur et se trahir bien vite à nos yeux, voire ceux du président...


Le commissaire soupire longuement, en se laissant tomber lourdement sur sa chaise, levant les yeux au ciel:

- Humpf... Ce n'est pas vraiment comme si j'avais le choix dans cette histoire, parce que j'ai l'impression que le temps presse et j'en ai plus qu'assez de cette situation...

J'acquiesce d'un signe de tête et nous passons le reste de la journée et une partie de la nuit à travailler, avant que je ne rentrer chez la révolution passé minuit, complètement épuisée.

Je m'assois sur le perron du bungalow, allumant une cigarette et tirant une longue taffe dessus, avant de laisser échapper un long soupir de fatigue.
La situation semble un peu bloquée... mais je me dis aussi que je pourrais trouver une bonne échappatoire à tout ça et atteindre à moitié nos objectifs, donc ça devrait aller.
Concernant Ragnar, je ne sais pas trop où il en est, mais ses résultats pourraient clairement aider les miens.
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Quelques jours plus tard.

Suelto et Yami réduisaient la cadence sous les ordres de Ragnar qui suivait l’opération de prêt. Personne n’était au courant de cette affaire. Le lendemain, tout le monde apprenait ses immondices avec horreur. Marcus tentait de démentir les rumeurs au sujet de son implication dans ces attaques. Cependant, étant donné la situation actuelle au sein de son propre parti, peu de personnes semblaient enclin à le croire. Pour autant, il existait aussi des personnes qui pensaient qu’il n’était pas coupable. Elles avaient raison. Du côté de Ragnar, de la Révolution et de tous ceux qui s’étaient rassemblées pour cette cause, tous pensaient évidemment le gouvernement coupable de ces atrocités envers les pauvres campagnards qui, jusqu’à présent, n’avaient jamais rien demandé.  L’Atout, installé dans l’obscurité totale fournie par son bureau, saisit son denden et composa un numéro dont il avait maintenant l’habitude.

- Hubert, c’est Ragnar, fit-il avec beaucoup d’entrain.

- Ah Ragnar ! Ravi de t’avoir au bout du fil. T’as vu ce qu’il s’est passé cette nuit encore ?  

- Que veux-tu, on ne les arrête plus... Je t’appelle justement à ce sujet. Je pense qu’il est grand temps d’organiser cette fameuse réunion dont on parlait. Marcus, Lucius s’il veut, Barnaud, Gabroche, Bernadette, toi, moi... La grande famille réunie. Il est grand temps que ce sketch cesse. Ça ne m’amuse plus.  

- Je t’avoue que j’aimerais bien retrouver mon restaurant et mes clients aussi. Depuis combien de temps dure cette guerre intestine ?...

Depuis trop longtemps, pensa Ragnar. Ils échangèrent quelques conneries, quelques politesses, puis raccrochèrent. Hubert, son rôle, consistait justement à tenter de regrouper l’ensemble des acteurs.  



•••



Un peu plus tard dans la même journée.  

- Hubert, fit une nouvelle fois Ragnar en décrochant ce coup-ci le denden. Je te manque déjà ?  

- Ferme-la gros malin. Si je t’appelle aussi vite, c’est que tous les autres ont immédiatement répondu présent à ta demande. On se retrouve dès demain dans la grande Serre que tu connais déjà.

- Vendu mon brave ! T’as du bon pinard dans tes réserves ?

- On aura quelque chose à fêter ?  

L’Atout resta énigmatique face à cette question. Il ignorait tout simplement la conclusion de ce nouveau chapitre qui s’écrivait.  



•••



Le lendemain matin, à l’aube d’une nouvelle destinée pour ce pays.

- T’es prête Nenette ? On va arriver en retard par ta faute, dit Ragnar accoudé sur une table, non loin de la salle de bain où se trouvait Bernadette Girac.  

- J’ai quasiment terminé. M’emmerde pas.

- Et c’est elle qui râle.

Lorsqu’elle sortit enfin, l’Atout faillit s’étouffer, perturbé par la beauté qu’elle dégageait. Putain. On se rend à un entretien avec des types pas drôles ou à un gala ?, songea Ragnar en détournant le regard. Sans un mot, ils prirent le chemin de la sortie et s’en allèrent à la Serre. Contrairement à la dernière fois, l’Atout s’afficha clairement aux côtés de sa camarade en empruntant le chemin le plus court, sans se cacher, sans passer par les égouts. Pour une fois, Ragnar se présenterait sans embaumer la pièce d’une odeur fétide.  



•••



Les voici qu’ils s’approchaient de la Serre, presque en se tenant la main, légèrement tendus en pensant à l’issue de cette rencontre. Tout pouvait arriver. Un attentat pourrait anéantir tous ces efforts, mais l’Atout chargea ses fidèles alliés à se charger du bon déroulé de cette réunion. À l’entrée se trouvait Hubert qui les accueillit avec joie. De brefs échanges respectueux furent échangés. Rapidement, il les mena, après avoir traversée cette dense forêt, au cœur de celle-ci où se trouvaient déjà les deux représentants de la RPP et les deux représentants de la RIP. La tension était assez palpable, glaciale et prête à exploser. La présence de l’Empereur n’arrangea rien. Celle de Bernadette, qui a toujours été au centre du conflit, réjouit encore moins les différents partis. Ragnar voulut remettre les choses à leur place.  

- Avant de vous saluer, j’aimerais que vous cessiez d’offrir cet immonde spectacle à cette femme, Bernadette, qui n’a fait que suivre des ordres donnés par un haut représentant de la Révolution. Haut représentant qui ne l’est plus d’ailleurs. Alors, je vous en prie, accordez-lui plus de respect et de confiance. Je crois que la guerre a cessé et elle n’a opposé aucune résistance à cette décision. Pire encore, elle en fut soulagée. S’il y en avait un à blâmer, à la limite, ce serait moi. Mais moi, je ne l’accepterai pas, conclut-il fièrement en affichant un sourire qui n’avait absolument rien de rassurant.  

L’ambiance se détendit du côté des pacifistes qui, depuis quelques temps, vouaient une grande confiance envers Ragnar. Marcus, lui, resta assez froid et réservé sur la situation. Le pire d’entre tous, caché par l’obscurité des arbres, légèrement en retrait, n’était autre que Lucius qui, sans se soucier que son ennemi révolutionnaire pouvait ressentir ses pulsions meurtrières. Mais Ragnar ne s’en soucia guère et continua. Hubert rappela l’ordre du jour, à savoir les divers attentats, l’avenir et... les révélations surprises de Ragnar. Le volume augmenta, le ton devint plus sévère, les gorges se chauffèrent au fil des discussions. Marcus ne comprenait pas ses accusations. Il n’était pas au courant de tout cela. Alors, évidemment, il niait tout en bloc.

- Et vous, Lucius, qui détenez un rôle essentiel dans le pouvoir de Marcus, qu’en dites-vous ?

- Que tout cela n’est qu’un funeste coup monté de votre part.  

- C’est vrai que nos ambitions nous poussent à faire sauter nos propres bâtiments et blesser nos propres camarades, dit Bernadette en fusillant Lucius du regard.

- Voyez par vous-même ! Ceci est un aveu !

- Moi qui pensais discuter avec des gens sérieux. Partons, Ragnar.  

- Attendons donc un peu, ma chère Bernadette, fit-il en accompagnant un geste calme du bras pour l’arrêter. Marcus, êtes-vous au courant de tout ce qu’il se passe de votre côté de la ligne ?  

- Pour qui me prends-tu, gamin ? Je gérais une grande entreprise autrefois, je savais absolument tout ce qu’il s’y tramait, ce que chaque employé faisait, du cadre jusqu’au larbin de seconde zone. De la gestion administrative jusqu’à la toilette lavée par la bonne. Alors crois-moi, salopard, que rien ne m’échappe. L’homme qui gère la sécurité de nos quartiers nous informe quotidiennement.  

- Nous ? Lucius et vous, je présume ?  

- Absolument.  

Lucius acquiesça.  

- Et donc vous êtes au courant que votre homme chargé de la sécurité, François de Goal, est actuellement en train de couler sous la tonne de travail dû à l’insécurité qui réside chez vous ? Vous êtes évidemment au courant que Lucius lui a retiré certaines affaires, certaines zones, afin de s’en occuper lui-même ?    

- Si cela est vrai, Lucius devait avoir une bonne raison de le faire.  

- Quelle inébranlable confiance. C’est une chose rare de nos jours. Néanmoins, je ne sais pas comment vous pouvez expliquer que l’un de vos hommes soit débordé, tandis que l’autre ne semble pas du tout impacté par cette hausse de la criminalité, et ce, depuis ce léger remaniement réalisé par cet autre homme.

- L’un bosse peut-être mieux que l’autre. Pas pour rien qu’il est mon plus fidèle allié.  

Il a osé, se dit Ragnar en pouffant de rire.  

- Vous avez sans doute raison. J’ai également ceci, dit-il en distribuant une feuille à chaque acteur, les registres des différentes commandes reçues dans votre hangar. C’est tout à fait légal, hein. Cependant, je vous invite à regarder les éléments que j’ai entouré et qui n’ont jamais été retrouvés. Je peux l’affirmer car c’est votre propre police qui a enquêté dessus.

- Cela ne prouve rien, rigolo, reprit Lucius en esquissant un sourire.  

- Peut-être bien. Mais vue la tronche du grand chef d’entreprise, ça prouve au moins qu’il ne maîtrise pas tout, rétorqua Nenette en exagérant un sourire provocateur.  

Marcus affichait une expression délirante, affichant un semblant d’assurance et une incompréhension totale. Il ne comprenait pas ces commandes et encore moins leur disparition.  

- Ah ! Ce fameux hangar où tout est stocké, ainsi qu’un large périmètre autour, ont été interdits d’accès. Pas de pêche, pas de balade, rien. À l’expression de votre visage, Marcus, vous semblez ignorer des tas de choses. François de Goal a également arrêté de nombreux agents qui se sont suicidés avec le même poison récolté chez notre prisonnier. Notre prisonnier est de toute évidence un agent du gouvernement.  

- Cela fait trop longtemps que vous êtes manipulés par cet homme, Marcus, dit Barnaud d’un ton sévère.  

-  Cela fait beaucoup, Marcus. Les campagnards te vouent une profonde haine à présent, on ne pourra pas les retenir longtemps. La situation chez toi semble également se dégrader mais, aveuglé par cet être, tu n’as pu t’en rendre compte au moment où tout aurait pu être évité, tempéra calmement Gabroche, qui connaissait Marcus un peu plus personnellement.  

- Lucius ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Ces équipements de pointe, à servent-ils ? Je ne les ai pourtant ni commandés ni validés. Pourquoi empiéter sur le travail de François ? Pourquoi ne pas m’avoir informé de tout ce capharnaüm ? Que caches-tu ?  Tenterais-tu de me duper ?? 

Au fil de ses questions, le ton monta d’un cran. Marcus s’avança dangereusement en direction de son bras-droit. Trop dangereusement. Il le saisit par le col et lui hurla dessus, manifestement vexé de s’être fait rouler, de ne pas avoir tout contrôlé. En soit, les faits énumérés auraient pu être contestés, mais François les aurait renforcés avec des preuves à l’appui.

- Alors, voici de longues années que je travaille pour te duper, il a suffi de quelques manœuvres pour renverser la situation, murmura Lucius. Ma mission est un échec. Tu n’es qu’un tas de merde, Marcus. Un être insignifiant dont seul le contrôle de l’ensemble des individus permet de gonfler son égo paternaliste. Adieu. Nous nous retrouverons en enfer. Mais pas de suite. Je te laisse me réchauffer la place.  

L’index pointé en direction de la tête du président du parti, Lucius grilla officiellement sa couverture en envoyant un shigan qui transperça le crâne de son ancien chef. Ragnar et Bernadette ne prirent même pas la peine de bouger. Un soru et l’agent disparut de la circulation. Hubert, sans même s’en rendre compte, avait dégainé ses couteaux de cuisine. Quant aux deux autres, l’un vomit, tandis que l’autre hurla afin que l’on poursuive le criminel. L’As et l’Atout se lancèrent tous deux des regards vainqueurs.  

- Allons remettre de l’ordre, voulez-vous, maintenant que la République Internationale n’est plus, dit Ragnar en se dirigeant vers la sortie, la démarche fière et conquérante. Il saisit ensuite un escargophone déjà activé, probablement depuis le début de la confrontation. Kardelya, François, vous avez tout entendu ? C'est à vous de jouer maintenant. 

Le reste ne dépendait plus que de Kardelya.




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Au milieu de ce capharnaüm, l'infiltré du Cipher Pol doit abattre ses dernières cartes rapidement, avant de fuir la ville. Sa couverture venant de voler en éclats, plus rien ne le retient ici, encore moins la présence d'un des membres du Dragon révolutionnaire.
En bondissant de toit en toit avec le Soru et le Geppou, Lucius joue son dernier acte, en prévenant par Den-Den Mushi ses "troupes", pour que le dernier acte se joue.
Il a minutieusement endoctriné la moitié des policiers de cette ville, tout en gonflant les rangs de quelques mercenaires, glissant de sombres idées et rumeurs dans leur esprit sur des semaines durant.
Tantôt il disait que François conspirait contre Marcus, pour l'abattre lors d'un coup d'état, avec le renfort des révolutionnaires, tantôt il flattait leur égo, en disant qu'ils avaient toute la confiance du président, pour vaincre l'ennemi.
Pétri de rage, de frustration, de mensonges et de patriotisme, les troupes de Lucius sont proches de l'action et même de l'implosion, n'attendant qu'un simple signal de leur chef, qui ne tarde pas à venir:

- Les troupes de François encerclent le palais et ses environs, pour prendre la tête de Marcus! Massacrez-les sans sommation et exposez-les sur la place publique, éventrés pour montrer leurs entrailles putrides de traîtres à la nation!

Alors que l'infiltré se rapproche de son entrepôt, il entend une clameur grondante et bruyante naître dans son dos, avant que des coups de feu et des explosions se fassent entendre, le faisant ricaner doucement. Comme prévu, des impatients parmi ses troupes s'étaient déjà rapprochés des quartiers bourgeois, pour attaquer les forces de François dans le dos.
Clairement, il ne pouvait pas rêver d'une meilleure diversion, laissant derrière lui une ville à feu et à sang, au bord d'une émeute populaire, le temps qu'il ramène des renforts pour "purger" cette ville.

Concentré sur l'exécution de son plan, sa fuite et le rapport qu'il va faire à ses supérieurs, Lucius ne remarque pas un chaton roux quelques toits plus loin, qui le suit à la trace, même si la véloce Zoan Skela peine à se maintenir à sa hauteur.
De toute façon, la petite révolutionnaire a juste à rejoindre son capitaine et lui faire son propre rapport, trouvant bien vite cette dernière, achée dans les ombres, près de l'entrepôt de Lucius...


*****

Les détonations lointaines me font grimacer légèrement, alors que je reste plaquée contre un mur, observant l'entrepôt et ses environs.
Depuis le début de l'opération je suis habituée à travailler dans les ombres et à surveiller Ragnar... mais là c'est silence radio et je sais simplement qu'il est parti au palais pour entamer les dernières négociations.

Un miaulement se fait entendre au-dessus de ma tête et je reçois quelques secondes après une masse sur l'épaule me faisant grimacer légèrement, tournant la tête vers la boule de poils rousse:

- Alors?

La Zoan se change en forme hybride, ébrouant ses cheveux d'où émerge des oreilles de chat:

- Eh bien... Lucius est parti rapidement du palais et quelques instants après qu'il a parlé dans un Den-Den Mushi, l'ensemble de la police parissienne a commencé à s'entretuer et à tout saccager autour d'eux, ravageant peu à peu le quartier bourgeois et la ligne de front coté révolution.

Je soupire doucement, en passant la main dans mes cheveux: la situation échappe soudainement à tout contrôle et ça m'étonne: Lucius semblait si bien maîtriser la situation et tout part en vrille d'un seul coup... et il fuit un tel carnage, juste après un coup de fil coïncidant avec le début des hostilités?
Encore un drôle de hasard, mais très clairement, ce qui me vient à l'esprit...

- Il a déclenché cette bataille pour couvrir sa fuite! Vas aider à protéger les révolutionnaires sur notre terrain! Je m'occupe de Lucius!

La Zoan se transforme en chat et bondit rapidement sur les toits, alors que je fonce en ligne droite vers l'entrepôt...

Clairement occupé sur le front Nord ou Sud, aucun garde ne s'occupe de l'endroit, quasiment désert... mais je ne vais prendre aucun risque!
Dégainant Menteuse, je canalise ma lame-ouragan... pour ensuite projeter une estocade pressurisée sur le grand portail de l'entrepôt, perforant ce dernier dans un grand fracas métallique, suivi d'une séries de fracas à l'intérieur, alors que ma pointe d'air comprimé semble traverser tout le bâtiment.

Je vais pour shooter dans la porte endommagée, lorsqu'un sifflement se fait entendre, transperçant le panneau métallique et quelque chose fuse quelques centimètres à gauche de ma tête, me faisant faire un écart sur le coté par réflexes. Un coup de feu? Je n'ai entendu aucune détonation pourtant...
Je prends de l'élan et défonce la porte d'un coup de pied retourné, chargeant une lame sonique avec mon Meitou, projetant une large lame d'air horizontale dans la zone dévoilée, cherchant à faucher tout ce qui se trouve dans un cône devant moi.

Alors que la lame d'air balaye tout sur son passage, je peux apercevoir bien vite ce que je suspectais ici, d'après les dires de Gaho: une sorte de grand tube métallique gris foncé, avec un tuyau de ferraille dépassant du sommet, une sorte de croix métallique derrière, des boulons absolument partout... et...
Lucius! Il se trouve au sommet de cette chose, ce "sous-marin", si je fais bien le parallèle avec les explications de mon charpentier!

J'ai à peine le temps de remarquer l'espion gouvernemental que ma lame sonique balaie une structure métallique avec des roues sur laquelle se trouve le sous-marin, faisant vaciller ce dernier, qui s'affaisse lourdement sur le coté, dans un grincement métallique sinistre et bruyant.
Lucius, l'index tendu vers moi, hurle tout ce qu'il peut, avant de bondir du haut du sous-marin, atterrissant devant lui, me fusillant du regard, alors que ma lame sonique se fracasse au fond de l'entrepôt derrière lui.

- Souillon révolutionnaire! Tu fais quoi ici?!? Tu te rends pas compte de combien ça coûte un engin pareil!?! Espèce de sauvage! Ragnar devrait d'avantage te tenir en laisse! Ou alors c'est lui qui t'envoie?

Clairement, il ne s'attendait pas à ma présence ici et il beugle des choses sans queue ni tête, alors que je reste silencieuse, pointant nonchalamment Menteuse dans sa direction, avant de soupirer:

- Cela peut se passer de deux manières: ou tu te rends, où je t'abats ici et maintenant. Je n'ai pas à discuter avec toi, ça ne fait pas partie de mon travail que de t'écouter pleurnicher sur le monde qui s'écroule autour de toi.

Il grogne en serrant fermement le poing:

- Me rendre... après tout ce que j'ai subi et enduré dans ce trou-à-rats durant des mois!?! VAS CREVER!!!

Lucius tend de nouveau l'index vers moi, me bloquant un temps, ne comprenant vraiment pas ce que vient faire ce geste après ses paroles... lorsqu'un sifflement se fait entendre et une seconde après, je ressens une vive douleur dans le ventre, d'où je vois du sang gicler subitement?!?
Que... Que s'est-il passé!?! Il n'a pas d'arme à feu sur lui pourtant! Ou alors elle serait cachée?
Mais il continue de tendre l'index et les sifflements fusent de nouveau, alors que je me prends une autre plaie à l'estomac, avant de bondir sur le coté, pour "esquiver".

Ce sifflement... Il me dit quelque chose... Voyons...
C'était... lorsque le terroriste de notre entrepôt s'est fait abattre sous mes yeux, sans doute par cette silhouette que j'avais entraperçu sur les toits!

Grognant de douleur, je tends la main droite, doigts collés les uns aux autres et pointés vers Lucius, qui tressaille un instant... alors que je génère des petites sphères de vent du bout de mes doigts, pour tirer une rafale de Airsoft sur le gouvernemental. Il reçoit quelques balles, faisant gicler quelques plaies sur
son torse, le faisant jurer... avant que des bruits métalliques se fassent entendre et que son corps se raidisse, mes projectiles semblant rebondir sur lui subitement.

- Qu'est-ce que... Du Haki?

- Kof, je suis surprise que tu connaisses le Haki... mais non, j'ai juste plus de compétences que toi et que l'humain moyen...

Je me contente de doucement rouler des yeux devant tant de suffisance et d'assurance et je concentre de nouveau du vent dans Menteuse, pour projeter une nouvelle estocade pressurisée sur lui... et son corps se tord dans un sens clairement pas humain, avant de foncer vers moi à une vitesse ahurissante?!?
J'ai à peine le temps de lever le bras que son pied s'abat sur moi, un choc sourd résonnant dans l'entrepôt, alors que je me décale de plusieurs mètres sur le coté, mes pieds crissant et raclant quelque peu le sol.
Je grimace, en baissant mon bras à peine renforcé au Haki... pour voir Lucius continuer son mouvement de jambe d'un geste vif et rapide... générant une lame d'air qui fond vers moi!
Je tournoie sur moi-même rapidement, générant un dôme de vent autour de moi, dissipant rapidement la lame d'air, même si je sens quelques "éclats d'air", me raser un peu partout autour de moi.

Je souffle longuement, en me remettant en posture de combat: ses mouvements sont fluides et rapides et son sourire narquois me tape déjà sur le système... mais surtout, son style de combat me dérange...
Je lui fonce dessus, décochant un coup de pied retourné et générant une balle d'air comprimé sous mon talon... et autant il recule pour éviter le coup de pied... autant il reçoit la balle d'air dans l'estomac, crachant du sang dans un gargouillis, avant d'être projeté plusieurs mètres en arrière.

Cependant, alors qu'il a encaissé une partie de mon impact pressurisé et a été touché par une autre, il se redresse en me fusillant du regard, avant d'inspirer longuement et tendre de nouveau l'index vers moi.
Cette fois, je prévoie le coup et me jette sur la gauche... lorsqu'il décale simplement son index et me tire dans la jambe droite, me faisant crier brièvement de douleur. J'ai à peine commencé à tituber qu'il me mitraille, en levant sa deuxième main, ses index "tirant" rapidement sur moi. Je canalise mon Haki sur mon corps, pour encaisser comme je peux les coups, pour ensuite fondre sur Lucius et décocher un coup de pied renforcé au Haki dans sa mâchoire, dans un mouvement ascendant, pour le faire décoller de quelques mètres. Mais il se décale nonchalamment sur le coté, ricanant d'avantage encore... et il enfonce son index gauche dans mon estomac, me faisant crachoter du sang.

- Laisses tomber morveuse... Je peux voir de quoi sera faite ta prochaine action alors que tu y as à peine songé...
Retournes donc comme un bon toutou aux pieds de Ragnar et dis-lui que tu as échoué à me capturer. Si tu t'acharnes bêtement à vouloir m'arrêter... eh bien je suppose que ton cadavre sera un bon avertissement pour cette enflure...


Pestant en reculant, un peu penché sur mon flanc blessé, en posture de garde avec Menteuse, j'analyse la situation... Comment ça il peut voir mes actions avant qu'elles soient produites? Je suis tellement prévisible que ça? C'est le pouvoir d'un Fruit du Démon?
Clairement, le voir aussi assuré et narquois, ça ne me rassure pas du tout, alors qu'il avait commencé à perdre son calme tout-à-l'heure, alors que j'avais fait tomber le sous-marin...
Qu'est-ce qu'il cache?


Dernière édition par Kardelya Koshin le Sam 23 Jan 2021 - 17:48, édité 1 fois
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L’heure n’était pas à la contemplation. La mort de Marcus peut être tragique, même si elle ne touchait absolument pas Ragnar qui, par contre, pressa l’ensemble du groupe. Son haki de l’empathie l’alarma sur plusieurs événements aux alentours. De l’agitation. Il semblerait que les campagnards aient finalement décidé de prendre les armes. La milice menée jusqu’à présent par Lucius semblait aussi se réveiller. L’Atout expliqua calmement la situation.  

- Kardelya s’occupe de Lucius, nous devons le récupérer coûte que coûte. Quant à vous, Barnaud, Gabroche, vous allez devoir stopper l’ascension de la Campagne qui semble vouloir récupérer ses droits par la force. Ils vont se faire massacrer par la police de la RIP qui, elle, est lourdement armée avec des armes de pointe. Je m’en occupe.

- Ragnar, dit sèchement Gabroche. Pas de massacre. En aucun cas.

- Ne vous inquiétez pas, Bernadette est garante de mes actes.  

Ainsi, les deux groupes séparèrent dans des directions opposées. La confiance ne régnait pas beaucoup, mais Ragnar avait bien l'intention de respecter ce dernier accord.

•••

Dans le camp de la révolution, un mur avait été consolidé, chacun avait pour ordre de se barricader chez soi. La Révolution ne serait coupable d’aucun crime aujourd’hui. La Révolution resterait chez elle, en famille, là où elle se sentait le mieux. Tous, à l’exception de Bernadette et Ragnar qui se retrouvaient au front, dans le camp affilié au Gouvernement. Un véritable carnage. Une guerre civile de surcroit. D’un côté, la police de François de Goal et les habitants, et de l’autre, la police et les gens endoctrinés par Lucius.  

- Protège-moi, Ragnar. Ma robe coûte une fortune, ce n’était pas prévu qu’on retourne au front aujourd’hui, pesta Bernadette en dardant tous ces gens autour d’elle.  

- Quelle idée d’avoir ta plus belle robe, Nenette, merde, fit-il en la toisant du regard.  

Là où elle marqua un point cela dit, c’était dans le fait que tout ce merdier n’était pas prévu. Ce chaos doit immédiatement cesser sans plus d’effusion de sang. François les aperçut et les rejoignit pressement. Il fit un bref bilan, mais il fut inutile car tout était parfaitement visible. La seule que le détective put faire, à part observer son seul espoir s’avancer au milieu de ce capharnaüm, c’était de prier pour retrouver une paix. Ragnar s’excusa d’avance auprès de ses camarades qui allaient certainement ressentir des maux de tête. Évidemment, il fallait une qui n’était pas contente et qui balança quelques jurons, mais elle était à la fois parfaitement consciente qu’il s’agissait de la solution la plus pacifique.  

L’Empereur, le capitaine des Libérateurs, le chef des armées de la Révolution, s’avança d’un pas lent dans le cœur des affrontements. Des balles le percèrent sans effet particulier. Certains tentèrent de l’embrocher avec des lances, en vain. D’autres encore, essayèrent de le saigner à l’aide de leur lame, mais là encore, toutes tentatives furent inutiles. Le visage calme et impassible, quelques personnes eurent la sagesse de s’arrêter et de baisser les armes. Ils comprirent, sans trop pouvoir évaluer la puissance des uns et des autres, qu’avec un type pareil ici, seule la mort les attendait. Heureusement pour eux, l’Atout avait un tout autre projet pour ces jeunes gens.

- Couché, fit une voix méconnaissable. Une voix si terrifiante qu’elle fit frissonner tous ceux se trouvant autour. Puis une puissante vague d’énergie vint rafler toute la zone. Parmi les personnes présentes, aucune, si ce n’est deux, ne put rester debout. Tantôt un chaos, tantôt le calme. Tous tombèrent comme des mouches, inconscients. Un silence de mort. Fini les tirs, les lames qui s’entrechoquent, les bombes, les hurlements... Le calme plat. Seulement des vomissements, derrière lui, vinrent perturber ce calme. Bernadette, trop fière et plus habituée, se retint et tint sa tête avec sa main. François, lui, vomit absolument tout ce qu’il avait dans le bide.

Ragnar fit signe à ces deux acolytes de le suivre en direction du hangar. Ils s’exécutèrent. Ils étaient maintenant seul et le trajet se fit dans le calme absolu.  

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Un silence s'abat entre Lucius et moi, entrecoupé par les détonations lointaines, signalant clairement le chaos dans lequel se trouve la ville et je peste intérieurement: ce type mérite clairement la prison, pour ce qu'il a fait subir à cette ville, en manipulant tout et tout le monde... Bon, très clairement je voudrai l'abattre ici et maintenant et ramener sa tête à la révolution... mais je ne sais vraiment pas ce qui est le mieux pour cette ville. La capture ou le meurtre d'un agent gouvernemental, dans les deux cas, ça va apporter pas mal d'ennuis à Parisse et aussi à la Révolution. Je ne sais trop que faire de lui... même si en vrai, je vais clairement trop vite en besogne, je ne l'ai pas encore arrêté et le voir devenir plus fanfaron avec le temps ne me rassure pas du tout.

Il ricane devant mon blocage:

- Je sens ton hésitation, hilarante pour une prétendue assassin... Tu dois sans doute penser aux conséquences qu'auraient ma fuite, ma capture ou ma mort? Rassures-toi, Parisse n'aura pas le temps de trop souffrir, avant de flamber et s'effondrer dans les flammes de la guerre. Quant à toi, tu es libre de choisir sous quel angle tu veux suivre cette conclusion logique, sous forme de cadavre ou comme prisonnière du Gouvernement mondial. Après, pour cette dernière option, je ne sais pas si tu auras trop le temps d'apprendre ce qu'il se passe dans le monde... vu le plaisir satisfaisant que prend le gouvernement à pendre haut et court les chiens galeux de ton espèce.

Je me crispe d'avantage encore, avant de vivement secouer la tête: c'est mauvais, vraiment mauvais, car je le laisse clairement prendre la situation en main... et ça ne me ressemble pas!
Depuis quand je me suis ramollie à ce point?!?

Je charge Lucius avec ma lame-ouragan et balaie l'air devant lui, déclenchant une lame sonique diagonale pour le faucher... et il esquive en disparaissant de ma vue, pour réapparaitre sur mon flanc droit, l'index tendu; je sens bien vite une vive douleur dans la hanche droite, me faisant grogner de douleur.

Il fond sur moi, les deux index en avant et je canalise mon Haki, pour encaisser le choc à la poitrine: il a visé clairement le cœur cette enflure!
Je recule sous le choc... et Lucius fait une roulade arrière, projetant deux lames d'air avec ses jambes, qui me foncent dessus.
Autant j'arrive à esquive la première, autant la seconde me frappe de plein fouet, balafrant et déchiquetant mon costume et mon torse en diagonale, me faisant crier de douleur.
Je suis projetée en arrière sur plusieurs mètres et passe à travers une vitre, pour m'écraser lourdement contre une étagère et un mur, dans une sorte de petit bureau annexe, tout le mobilier s'effondrant sur moi avec fracas.

Alors que je suis sous les gravats, je sens soudainement un puissant souffle d'air balayer la zone, comme une onde de choc. Elle semble traverser mon corps, avant de poursuivre sa route et j'entends un bruit liquide dégoûtant et familier vers l'endroit où semble se trouver Lucius... On dirait qu'il a vomi comme lors d'un lendemain de beuverie...

- EURGH! Que... C'était quoi ça?!? ... Non... Ca ne peut pas être... Bordel... Je dois en finir en plus vite et me barrer de cet endroit!

Ignorant comme je peux la vive douleur transperçant mon corps, combiné à la colère et la frustration de me faire balader aussi facilement par Lucius, j'entends un nouveau sifflement venir vers moi et je vois bien vite une autre lame d'air arriver!
Je m'extirpe, bondis en l'air avec Cloche-Air et passe à travers le toit du bureau, la lame d'air fauchant et traversant le bureau, effleurant mes chaussures de quelques centimètres.
Intriguée, j'entends Lucius beugler:

- Sale... Sale raclure! Qui t'a appris le Geppou!?! Tu n'as pas à maîtriser ce genre d'art!

Tendant un index accusateur vers moi, je m'esquive sur le coté, rebondissant sur mes balles d'air comprimés, me rapprochant petit à petit de Lucius, canalisant du vent autour de Menteuse et des petite balles d'air dans les doigts de ma main droite, cachée dans mon dos:

- Je ne maîtrise que ce qui m'arrange, gouvernemental, qu'importe sa provenance ou son nom!

Je projette une lame sonique horizontale sur Lucius, qui bondit en l'air bien vite pour esquiver... et je balaie l'air devant moi avec ma main droite en tournoyant à la verticale, tirant une rafale de Airsoft sur le gouvernemental. Des pointillés de giclures de sang parcourent son torse et une partie de son visage, le faisant crier de douleur.
Je ne lui laisse pas le temps de se reprendre du choc et en équilibre sur ma jambe gauche rebondissant sur une sphère d'air, je canalise une autre balle d'air comprimé au bout de ma chaussure droite et je la tire vers Lucius.
Il commence à partir sur la gauche, et crachotant du sang:

- Kof! Je vois ton action misérable bien d'avance, sale raclu... ARGH!!!

Il n'a pas le temps de reprendre ses fanfaronnades que je fais détonner ma balle d'air comprimé sur son flanc en serrant le poing, déclenchant ma tempête de shrapnel à bout portant littéralement. Les lames d'air explosent à gauche à droite, lacérant profondément le corps de Lucius, son flanc droit semblant exploser de sang. Il tombe et roule sur le coté en hurlant de douleur:

- SALE MERDEUSE! RACLURE RÉVOLUTIONNAIRE! TU IGNORES LA TOUTE PUISSANCE DE CEUX À QUI TU T'OPPOSES! TOUT CE À QUOI TU TIENS VA BRÛLER ET CREVER SOUS TES YEUX IMPUI... BLEUARGH!

Il n'a guère le temps de râler d'avantage que je lui shoote dans l'estomac, une sphère d'air comprimé au bout du pied, ce dernier étant enduit de Haki.

- Et deux actions enchaînées très vite, tu n'arrives pas à les prévoir apparemment...

Un craquement sinistre emplit le hangar, avant qu'une détonation sourde résonne et que Lucius se fasse projeter à travers l'entrée de l'entrepôt, tombant et rebondissant sur la chaussée à plusieurs reprises, répandant du sang sur son passage, avant de rester inerte au sol.
Son bras droit pendouille du reste de son corps avec quelques centimètres de peau et son flanc droit et imbibé de sang et de lacérations, des pieds à la tête.

Après... ce n'est pas mieux de mon coté... L'adrénaline s'est bien vite estompé sous la vive douleur envahissant mon corps, mon torse dégoulinant de transpiration et de sang, avec ma veste de costume lacérée et une douleur vive provenant de ma jambe droite...

J'éponge la sueur dégoulinant de mon front, avant d'entendre un grincement lourd dans mon dos et je tourne la tête uniquement pour voir une partie de l'entrepôt s'effondre sur les cotés en grande partie... J'ai perdu le compte des lames d'air et balles d'air comprimé que j'ai tiré ainsi que les attaques de Lucius, mais ça a fini par achever ce vieux bâtiment...

Je toise le gouvernemental au sol, me rapprochant pour machinalement positionner la lame de Menteuse à quelques centimètres de la gorge de Lucius, qui hoquète et crache un caillot de sang sur le coté:

- Kof... Sale merdeuse... souillon rebelle... Tu ne sais pas... ce que tu vas réveiller... avec tes sales pattes...

Je soupire longuement, avant de retourner Menteuse et asséner un coup de pommeau à la tempe gauche de Lucius, pour l'assommer net:

- Je le saurais lorsque le moment de ma mort sera venu, je suppose...

Je me laisser tomber lourdement sur les fesses, posant mon front sur ma jambe droite repliée, gardant Menteuse au poing, au cas où.
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En arrivant, les deux révolutionnaires et le détective purent observer l’effondrement de toute une partie du hangar. Malgré une expression pleine d’assurance, Ragnar ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour son Excuse, Kardelya, qui se battait encore contre ce monstre de Lucius. Sans un mot, il continua la marche jusqu’à la porte d’entrée qu’il ouvrit avant de pénétrer l’enceinte du hangar. Bernadette et François s’échangèrent quelques regards et suivirent leur compagnon. Au bout du chemin, les deux purent constater avec étonnement ce large sourire qu’affichait Ragnar malgré l’effondrement, les importants dégâts et les tâches de sang répandues un peu partout.

- Il faut l’aider ! hurla François.

L’Atout plaça, d’un geste millimétré, son index sur la bouche du détective.

- Laisse donc cet assassin s’éveiller. Ne la perturbe pas. Elle doit aller au bout de ce combat, seule, fit-il d’une voix menaçante, suggérant à ce brave François que la moindre intervention de sa part mènerait à sa mort.

Des manœuvres, des acrobaties aériennes, de multiples lames d’air, des braillements, jusqu’à la fin de ce combat. Il était temps qu’il se termine. Aussi bien l’un comme l’autre était usé. Mais la personne qui remporta ce combat fut la plus téméraire, la plus obstinée, la plus droite, la plus sûre de ses valeurs : Kardelya Kioshin, cavalière de la Révolution et Excuse de l’occupant du siège de la guerre. L’Atout lança un regard empli de fierté vers elle. En cas de défaite, elle serait probablement morte, auquel cas elle aurait été destituée de ses fonctions actuelles. C’était ce que pensait ironiquement Ragnar. Le pensait-il vraiment ? On n’aura jamais la réponse. En tout cas, elle était là, assis avec sa lame prête à rugir à la moindre occasion.

Le corps de Lucius gisait au sol, inconscient. En vie, nous aurions plus de crédibilité auprès du peuple. Ragnar toisa Bernadette du regard. La suite était pour elle. D’abord annoncer la nouvelle à nos proches, puis rassembler l’île entière. Il fallait quitter les lieux avant que tout le monde ne se réveille. Bernadette s’occupa de Kardelya, tandis que je disparus avec le corps de l’agent du cipher pol.

•••

- Où suis-je ???

- En enfer, répondit un homme aux cheveux roses.

- Toi, fils de chienne ! Que veux-tu ? Tue-moi !

- Te tuer ? Me prendrais-tu pour un barbare, Lucius ? Qui que tu sois d’ailleurs. Nous t’avons même soigné. Mais pour l’heure, tu nous es bien plus utile vivant que mort. Alors tu vivras encore quelques temps. Mais ton heure viendra tôt au tard.

•••

- Mes chers frères, mes chères sœurs, je viens vous annoncer une bonne nouvelle. Cela fait quelques temps que vous me voyez à vos côtés, à la reconstruction de notre belle Parisse, mais sans jamais vous parler en tant que cheffe de parti.

Elle se recoiffa.

- Aujourd’hui, camarades, aujourd’hui, je vous annonce le monde de demain. Aujourd’hui, je vous ouvre les frontières de nos quartiers pour vous aventurer au-delà de nos murs. Aujourd’hui, je vous annonce l’unification de toute l’île. RIP, RPP, Campagnards, tous, ne forment maintenant plus que des parissiens.

Le discours dura encore de longues minutes. Quand elle se lance, difficile de l’arrêter, pensa Ragnar en écoutant qu’à moitié le discours, buvant un verre de pinard avec Hubert, devenu un ami plus qu’un “homme utile” comme il l’appela à son arrivée sur l’île. Ils trinquèrent ensemble au nouveau Parisse en devenir. Gabroche, Barnaud et tout le parti pacifiste investirent les lieux de la RIP pour apaiser les tensions, arrêter les pro-gouvernement et expliquer l’avenir de tous.

•••

Quelques jours plus tard, au levé d’un soleil radieux, des bureaux de vote s’ouvrirent en-même temps. Des citoyens entrèrent en nombre, en continu tout au long de la journée. Avant le déjeuner, l’Atout entra dans l’un d’entre eux, accueillit chaleureusement par les bénévoles qui tenaient les lieux. On lui présenta les bulletins avec une enveloppe dans laquelle placer l’un des bulletins. Deux choix. Deux personnes méritantes toutes deux de diriger ce pays au potentiel exceptionnel. D’un côté Pierre Gabroche, un homme intelligent, poète humaniste, qui œuvre de toutes ses forces pour lutter contre toute forme d’inégalité. De l’autre, Bernadette Girac, une femme fatale pour simplement la définir. Ragnar l’estimait énormément. Brillante, charismatique, elle pourrait tenir ce pays d’une poigne solide et bienveillante. Dure mais juste. Révolutionnaire, elle œuvre comme Gabroche pour que chacun trouve sa place dans ce vaste monde.

Sans l’ombre d’une hésitation, l'Empereur saisit le bulletin de son amie qui, selon lui, sera la plus apte à gérer l’avenir de Parisse. Gabroche fera un parfait ministre. Ragnar plaça le bulletin de Bernadette dans l’enveloppe, sortit de l’isoloir et déposa son enveloppe dans l’urne. La suite appartenait seulement au peuple. À eux seuls et à personne d’autre.



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Comme dans un rêve, dans le flou de mon regard épuisé, je prends finalement conscience que je ne suis pas seule et je finis par reconnaitre Ragnar et François se rapprochant de moi. J'ignore depuis combien de temps ils sont là... et à vrai dire je m'en moque, parce que ce n'est pas vraiment ma priorité sur l'instant...

Une boule de poils rousse me saute à la figure, avec un mélange de miaulements et de pleurs. Je mets un temps à calmer Skela, qui sonne rapidement l'alerte et je ne tarde pas à être prise en charge par Hachiro. Je suis évacuée à l'écart de ce massacre, mais je prends quand même temps de demander à Gaho d'inspecter l'appareil dans le hangar, pour être sûr que c'est bien un sous-marin et en communiquer les détails à François. S'ils peuvent relier chaque pièce de cet engin aux mystérieuses livraisons de Lucius, ça fera autant de preuves à charge à son encontre.
Bon, avec tout ce qu'il s'est passé et ce que j'ai appris sur l'assassinat de Markus, la culpabilité de Lucius est clairement établie, mais je pense que plus on retirera de zones d'ombre, mieux ce sera.

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Les prochains jours sont bien tranquilles pour ma part, sachant que je suis mise au repos forcé par Hachiro.
Je me me remets assez vite de mes blessures, mais je ne tiens pas en place et je me retrouve à arpenter les environs, histoire de m'occuper un peu, pendant que tout se joue sans moi en première ligne.
Mine de rien, ça m'a fait plaisir de retravailler avec Ragnar, même si je dois encore assimiler bien des choses encore, me dire que mon capitaine a pris énormément de galon depuis le temps, que les évènements se sont enchainés très rapidement de son coté et un peu du mien aussi.
Mais... plus que tout, je suis heureuse d'avoir pu contribuer à rendre un peu de bonheur et de liberté sur une île. D'ordinaire, j'entendais surtout ce genre d'histoire de "libération" de territoires par mes ainés et c'est encore dur à croire que je fasse maintenant partie de ces "ainés".

Après, je bloque aussi pas mal sur certains propos de Lucius durant notre combat: son étrange pouvoir de "prédiction", ses pouvoirs similaires au mien, alors que je me souviens encore de sa mention de "Geppou"... Vu comment il en parlait, ça avait l'air d'être une technique uniquement connue du Gouvernement Mondial... ou de sa famille? Peut-être que c'est un pugiliste appartenant à une grande famille de martialistes ayant mis au point ces techniques?
Je ressasse tout ça dans un coin de mon esprit, alors que sur le devant de la scène, les choses s'accélèrent.

Pour leur histoire de vote, je n'y prends volontairement pas part, parce que je m'estime en-dehors de ça. J'ai voulu aider Parisse à survivre à ses oppresseurs, rien de plus et rien de moins.
Et puis... cela fait un moment que je me considère comme appartenant à un mouvement "flou" en terme de territoires, me considérant comme n'appartenant à aucune île, aucun peuple... seulement à l'ombre et à la liberté...
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