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Destins Croisés [FB - PV]



Manshon. Humer son air de décadence lui avait manqué, finalement. Enfin, humer était un bien grand mot pour celui qui portait un casque de métal, pourvu d'un système respiratoire dernier cris. L'auberge qu'il avait choisit pour descendre en ville, n'était pas la plus cossue, ni le plus glauque de tous. La taverne était proprette, les lits bien frais et entretenus tout les jours, les draps n'était pas parasités par la vermines, et le repas était chaud ainsi que généralement goûteux. Il s'en sortait pour quelques piécettes par jour, et même si la période n'était pas rose pour le récupérateur, son train de vie lui permettait de survivre un jour de plus. Nous étions en automne, et les feuilles aux couleurs de feu tombaient sur la route, n'attendant qu'a être poussées par le vent, ou bien ramassés par les agents de service publique. On pouvait dire ce que l'on voulait sur Manshon, la ville était bien tenue, et le maire faisait son travail aussi faire que peu. Jongler entre la mafia omniprésente, et les pouvoirs en place n'était pas une mince à faire, pour autant, celui qui dirigeait le coin d'une main de fer dans un gant de velour, restait un des plus efficace que l'on ait jamais connu sur l'île.

Après tout, tout cela, n'était pas son problème. Nova était là pour une raison précise et concise qui tenait en quelques mots : Faire tomber les vieilles institutions pour en créer de nouvelles. Et ce n'était pas une partie de plaisir qui l'attendait, au vue de la répartition des pouvoirs.

Il clipsa son casque à ses fermoirs -présent sur le col de sa chemise- et enfila ses lourdes bottes cloutées. Il fit jouer ses mains dans les gants qui les couvraient. Ses lames vinrent s'accrocher à ses poignets, et le long manteau noir qui finissait en un col complexe vint cacher l'ensemble des armes qu'il portait sur lui. Pour le moment, on avait pas eu vent de ses projets. Pour le moment, il n'était qu'un simple récupérateur pour la famille mafieuse la plus dangereuse de l'île. Et bien qu'il travaille également pour son propre compte, comme aujourd'hui, il était lié à ce qu'il détestait le plus sur Manshon... Cela lui demandait des efforts, beaucoup de patience, et une abnégation sans faille.

Pas facile pour l'homme de l'ombre, sanguin et impitoyable avec ses ennemis. Mais il avait comprit que s'il voulait arriver à ses objectifs, il devait d'abords s'intégrer. Détruire de l'intérieur était chose plus aisée que d'attaquer de front toute l'organisation tentaculaire, mise en branle par les Tempiesta, et continuer par les six autres famille qui dominait de la tête et des épaules, la petite île. Il était désuet de penser changer les mentalités sans choquer, aussi préparait-il lentement son plan d'action.

Ainsi, aujourd'hui, il devait rencontrer Rosa Parkson, une vieille dame connue pour son job de diseuse de bonnes aventures. Une sacrée escroquerie pour le Commander, mais une croyance populaire enraciné dans les traditions de la population pour d'autres. Toujours était-il qu'elle serait son employeur pour la journée, et qu'il devait ranger son scepticisme au placard. Respecter son employeur était la règle numéro une du récupérateur, qu'elle soit une charlatan à la sauce bohémienne, ou bien un mafieux en mal d'argent, n'y changeait rien.

Sortant par la grande porte, il se dirigea avec aisance et fluidité vers le lieu de rendez-vous, une échoppe qui avait pignon sur rue à Manshon. Affiliée à la mafia, la vieille "mama" était avant tout celle qui donnait des conseils sur les amours et les passions de l'organisation tentaculaire. Son pas précis, et ses bottes, resonnait comme un glas pour ceux qui avaient volé la vieille mamie. On eut dit un militaire en vadrouille, qui ne pouvait s'empêcher de marcher au pas, et de garder sa démarche millimétrée.

En soit, ce n'était pas si faux, même s'il n'avait plus rien d'un commodore, à part la casquette vissé sur son casque.

- Monsieur Nova ! Fit une voix roidie par l'âge, et chevrotante au possible. Elle savait comment vous nouer les tripes, la vieille sorcière. On ne vous attendait plus ! Venez venez, entrez, je vais vous faire servir un thé. Dit-elle avec un brin de malice. Il faut dire que personne n'avait jamais vu le visage du récupérateur, et cela les intriguait tous.

- Impossible, je suis pourtant pile à l'heure... Fit l'intéressé en regardant du coin de l'oeil l'horloge présente dans son casque. Et pas la peine de me servir quoi que ce soit, mettons nous au travail tout de suite. Termina-t-il en prenant un air contrit, qui ne se sentit que dans son ton, car impossible de voir les expressions de son visage derrière le masque froid qu'il portait.

- Façon de parler mon mignon, ne soyez pas désobligeant, je pourrais être votre mère ... Venez, c'est ici que l'on a volé un objet très important pour mon activité... Commença-t-elle par dire en reprenant son air espiègle. Pas de thé alors ? Vous êtes sûr ?

- Je vais le devenir, désobligeant, si vous continuez à me forcer la main. J'en suis sûr. Dites moi d'abords ce qui a été volé, et quand vous avez remarqué son absence. Si vous avez des soupçons sur celui qui aurait pû faire ça, merci de me communiquer une liste de suspects également. . La voix déformée et froide qui parvenait aux oreilles de la "mama" semblait dépourvue de toutes émotions.

- Il s'agit de ma boule de cristal ! Elle est essentielle à ma profession, sans elle je ne suis plus rien qu'une mamie édentée ! Je ne sais pas qui aurait pû faire ça, mais j'ai contrariée pas mal de famille dernièrement, avec mon courrier du coeur. Il paraît que l'on a pas à faire ce genre de choses ici, mais je continuerai, pour le bien être de mes clients, à décerner des conseils sur l'amour ! Fit-elle en pleurnichant à moitié. J'ai remarqué son absence hier soir, et l'on ma conseillé de vous contacter ce matin.

- Quelqu'un à vu quoi que ce soit, chez vous employé ? Puis-je faire le tour de votre boutique ? Fit-il en retirant ses gants avec soin, claquant le cuir contre le rebord de sa paluche. Un sourire naissait sur son visage... Ainsi, peut être qu'un mafieux avait fait une bêtise, en venant voir la "mama". Et peut être pourrait-il en profiter.

- Agnès ! Viens ici ma chère enfant !
- Oui madame, j'arrive. Fit une jeune femme au cheveux blonds, et à l'air juvenile malgré une beauté sans pareille. Nova comprenait alors qu'elle était sûrement la raison de la venue de centaines d'hommes sur l'île dans cette boutique plutôt qu'une autre, et que mama s'en servait d'argument commercial. Il avait horreur que l'on exploite les autres, mais ne pouvait que saluer l'initiative. Lui aussi aurait bien voulu que le conseil de sa patronne, soit de détroussée l'employée de maison.

- Il y'a un homme qui rôde tout les jours devant la boutique, il est sale et puant, mais il m'a confié avoir vu des hommes portant des impairs, et des chapeaux mous s'introduire dans la boutique hier soir. Je pense que c'est notre seule piste pour retrouver le bien de Madame Yrma.

- Très bien, je vais donc interroger cet homme au plus vite. Malgré tout, Novak restait prudent. Souvent, les employés étaient les premiers responsables du vol de leurs patrons. Et il n'était pas exclus qu'elle lui mente. Il se permit néanmoins d'examiner l'ensemble de la maison, de l'appartement qui se situait au dessus, jusqu'à la cave qui se situait en dessous.

Il ressortit de la boutique d'un pas ferme et décidé, avec l'idée fixe de retrouver le clochard, qui squattait toutes les nuits devant la boutique.
    Je suis fatigué. Comme tous les jours je sais, mais je le suis. Crevé de pas avoir pu dormir plus de deux heures, d’avoir dû m’enfiler plusieurs verres et fumer quelques cigarettes à l’opium pour réussir à fermer l’oeil. Je dois à chaque fois me faire violence et ça commence à me fatiguer putain. Fatigué d’être fatigué, c’est quand même con. Le jour s’est encore levé alors que mon estomac se retournait dans tous les sens à l’intérieur, hurlant son abandon face à tout cet alcool que j’arrête pas de m’enfiler. J’ai gerbé. Putain que oui que j’ai gerbé, il le faut si je veux tenir sur mes deux panards.
    C’est un lac d’acide dans mon bide, ça remonte dans tous les sens et ce qui en sort est vraiment pas beau à voir. Entre les vomissements et les hoquets acides, y’a rien qui va. J’ai même pas envie de me boire une gorgée de rhum au réveil, tellement que je suis dans le mal. J’ai le regard vitreux et l’air encore plus pâle que d’habitude, c’est limite si je serai pas plus blanc qu’un revenant. Je vous parle même pas de l’odeur que je dégage. Je pue l’alcool forcément, haleine de chacal d’Alabasta, mais le pire est ailleurs. Je fous le camp sous la douche pour régler ça.

    Aujourd’hui, on me demande de régler l’affaire de la vieille Rosa Parkson. Cette dame, c’est un peu l’entremetteuse personnelle de la mafia de Manshon. Sans déconner, je crois que les trois-quart d’entre eux sont allés la consulter pour connaître leur avenir amoureux. C’est flippant de se dire que ces gros caïds qui hésitent pas à égorger un gamin, bégaient quand il s’agit d’aborder ou de séduire une femme. Rosa, je la connais un peu. Je suis déjà passé dans sa boutique, après m’être fait larguer par Talia.
    C’est qu’on est prêt à tout quand on est au bord du gouffre et qu’on vient de se faire envoyer bouler par la seule personne qui nous empêchait de sauter. Plus d’une dizaine d’années que je suis sur le point de me casser la gueule, ce dernier coup a bien failli m’achever. Alors un soir, après avoir picolé plus encore que d’habitude, je suis allé voir madame Parkson. Je sais pas comment elle est parvenue à comprendre ce que j’ai pu lui jacter, mais elle a fait avec. On est un peu comme ses enfants, nous les mafiosos, à madame Parkson.

    Alors quand j’ai appris que des petits salopards se sont amusés à lui voler sa boule de cristal, les nerfs sont montés. J’allais pas laisser l’affaire à des tontons flingueurs, qu’ils aillent se faire foutre. J’ai posé mes burnes et pris l’affaire. En solo. Je veux pas de ces pète-couilles autour de moi pour régler cette histoire, ce sera pas beau à voir, même pour eux. Aujourd’hui, c’est un Peeter pas jojo qui s’est mis à déambuler dans les ruelles. A la recherche de ce fameux clochard qui traîne depuis trop longtemps autour de la boutique de la diseuse de bonnes aventures.
    Il parait que ce petit merdeux a vu quelque chose, ou plutôt quelqu’un. Quelques-uns même, si on en croit ses dires. Ils seraient plusieurs dans le coup, chapeaux et impairs les habillant. J’ai du mal à croire que des mafieux aient volé madame Parkson, mais ce serait pas non plus déconnant. Certains respectent plus rien ici, si on considère que ces pourritures ont déjà respecté autre chose que le canon d’un flingue enfoncé au fond de leur gorge. C’est ce que je viens tirer au clair de toute, en commençant par notre cher clodo.

    Je l’ai alpagué à la volée, pris par le col puis plaqué contre un mur, dans une bonne vieille ruelle sombre et crasseuse. Odeur de pisse, vision assombrie par le peu de lumière qui filtre jusqu’ici et les fesses qui se serrent, car tu sais qu’à tout moment une saloperie peut te tomber sur le coin de la gueule. Je sais pas si tu me connais, mais moi si. T’es le petit merdeux qui rôde autour de la boutique de Rosa Parkson, la même qui s’est fait voler sa boule de cristal. Petite pression sur sa gorge à l’aide de mon bras droit pour lui montrer que ça me fout les glandes.
    Alors si tu veux pas que je te saigne ici, t’as intérêt de causer. Et de causer bien, j’ai pas ton temps. Comme pour l’encourager, je le relâche pour mieux lui envoyer une série de mandales à travers la tronche. Des coups de poings qui s’écrasent lourdement sur sa vieille carcasse de puant. Des coups qui vont le tuer, s’ils se répètent trop. Heureusement pour lui, j’ai une autre fin à lui réserver. Je retire ma casquette et récupère la lame de rasoir dissimulée dans la visière, plaquant le métal contre sa gorge toute tremblotante.

    Il se sent pas très bien après s'être fait tabasser, j'entends bien, mais il respire encore. Donc il doit pouvoir encore jacter, j'ai épargné sa bouche en plus. Je lui casserai après, s'il me résiste. Qui a fait le coup ?


    Dernière édition par Peeter G. Dicross le Ven 13 Nov 2020 - 9:00, édité 1 fois
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    Il ressortit de la boutique, le cliquetis de ses armes les unes contre les autres étant le seul bruit l'accompagnant. Sa démarche se fit plus souple, sa foulée, plus fluide. Il entrait en chasse, et rien ne pourrait le perturber, tant qu'il n'aurait pas atteint sa cible. Il découpait le plan en plusieurs phases, chaque étapes se dessinant clairement dans son esprit, parfaitement calme comme l'eau d'un lac, que seul un être humain insensé aurait pu troubler. Et cet être là, existait et déambulait dans les rues infâmantes de Manshon. Quelqu'un qu'il n'aurait jamais cru croiser là, les mains dans le cambouis, a dégonder des gars, froisser des abatis. Bien que son tempérament, au final, n'est pas changé d'un pouce, il ne le reconnût pas du premier coup d'oeil. Quelque chose avait changé, quelque chose de sombre et dégoûtant.

    Il avait perdu sa lumière depuis bien longtemps, mais jamais ça n'avait été aussi évident qu'aujourd'hui. En plus d'avoir perdu son sang froid, il perdait surtout en humanité, à chaque fois que le démon prenait possession de son corps, et nourrissait son cœur et son corps d'une énergie débordante et obscure. Ainsi, quand il arriva à hauteur d'homme, la main sur l'épaule du bougre qui menaçait, il sût que rien ne serait jamais pareil. Que ses plans ne seraient définitivement plus les même d'une part, mais également qu'il ne réussirait pas à le calmer en faisait ce genre de chose. Au contraire, même s'ils se connaissaient d'un lointain passé, de galères communes à récurer le fond de la vie, a traverser l'enfer ensemble, à vaincre les pires vices pour survivre quelques jours de plus ; Aucun d'eux n'était plus pareil depuis, et dès l'ors, ils ne se connaissaient plus vraiment.

    - Désolé de t'importuné "l'ami", mais veille à ne pas abîmer ce témoin oculaire, j'en aurais besoin quand tu auras terminé ton interrogatoire. Fit-il, froidement mais sans animosité aucune, toujours professionnel jusqu'au bout des ongles. Perfectionniste aussi.

    Il avait la culture du bien être, du bien paraître, et du bien faire. Il se retourna, faisant claquer son long vêtement qui le suivait partout. Sans attendre une réponse, il retourna un seau qui occupait la rue, plus venelle traversante qu'artère principale, et qui laissait à loisir d'user de son imagination pour menacer le bougre qui l'habitait. On voyait son pauvre carton par terre, sa table de bric et de broc renversé, avec ce qui semblait être un reste de repas froid, sans doute avarié. Il ne vivait pas dans le luxe, Jimini, tout juste de quoi survivre à un hiver plutôt rugueux, une lampe et une couverture pour meilleure posséssion, à mendier chaque jour que dieu faisait, pour trouver un morceau de pain, ou bien un repas repoussant comme seule récompense. Et puis il y'avait tout un égo froissé qui l'avait rendu rugueux au contact, mais pas méchant. Pas comme lui, et Nova. Il le sentait bien, et se radoucit instantanèment, alors qu'il avait l'omerta dans le sang...

    - *Kof Kof* Mon gars ... *Kof Kof* T'es pas le premier à me coller un truc sur le dos, mais arrête de me frapper par tout les dieux ! Fit-il en toussotant, crachant, reniflant du mieux qu'il pouvait. La maladie semblait tellement avoir marqué ce corps, que Nova ne se serait risqué à le toucher, lui. Peu importait, que Peeter ce sente à toucher une charogne pareil, mais de là a malmener un homme qui n'avait commit de crime, si ce n'était d'être au mauvais endroit, au mauvais moment. Le récupérateur sentait qu'il n'aurait jamais eu l'audace de pareil mouvement, sinon il ne se serait pas trouvé en pareil position, dans la ville du vice, et du crime qui payait grassement.

    Il se permit de parler, comme s'il se parlait à lui même.

    - Eh bah mon gars, sa méthode à pas l'air concluante, il sait même pas comment il s'appelle le bougre. Qu'il fit, ses respirateurs lui permettant de s'éconduire de l'odeur de chacal puant de Jimini Kaperskay, l'homme que tous nommait "Le poux". Oh, il pouvait avoir ses avantages de l'avoir dans la poche, chacun savait que personne ne lui prêtait aucune attention, et qu'il était aussi invisible qu'un certains Mizukawa, à son époque. Aussi aérien qu'une brise qui fouette, son camouflage urbain était la seule raison de sa survie.

    Mais l'idée n'était pas bête, il pouvait avoir vu quelque chose,  ou bien quelqu'un l'avait peut être payé pour qu'il ne voit rien. Ou qu'il voit bien quand, et comment, la vieille Dame de coeur, faisait ses allers retours. C'était tout à fait dans ses cordes.

    - Lui, l'est pas bête, il sait qu'je causerais pas si tu me violente, j'aime pas la douleur pourquoi te faire plaisir ? Et en plus, j'pourrais raconter n'importe quoi pour qu'mon supplice s'arrête. Il haussa ses sales épaules, et regarda Nova. L'huluberlu il en a derrière sa boîte de conserve. Qu'il dit en essayant clairement de se rallier au moins violents des deux. Sentant que cela ne plairait sans doute pas à son "ami", et ancien collègue, il enleva son chapeau de son crâne, et se permit d'ouvrir la parole en ses mots : Ferme là, vieillard, je sais très bien ce que tu es, et ce dont tu es capable. Dis nous ce que nous voulons savoir, et je te garantis vie sauve, et peut être rétribution, si tes informations son pertinentes !

    - Et comment tu le sauras, ça ? Qu'il fit du tac-au-tac comme il s'y était attendu, il avait ferré du gros poisson, et ne restait plus qu'à tirer les filets ... Je reviendrai te voir si c'est le cas, et je n'ai qu'une parole. Termina Nova, s'approchant en faisant jouer sa carrure ... Par contre si tu ne me crois pas, je peux toujours laisser monsieur ici présent passer ses nerfs sur toi. Parce que je parie qu'il fait ça pour le plaisir, en plus d'un sacré sens du devoir. Qu'il lança, comme s'il causait de la pluie et du beau temps. Rien ne semblait pénétrer la caboche du vieillard, mais il les regarda, tour à tour, halluciné.

    Il allait tout déballer. Il ne manquait plus qu'enfoncer le clou.
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      Y’a des choses qui changent pas dans la vie et des choses qui vous changent à vie. Venir coller une raclée à un pauvre clochard du coin, c’est pas bien marquant et plus fréquent qu’on le croit. ‘Faut savoir secouer les gens pour qu’ils crachent le morceau. Ce que je m’apprête à lui faire s’il veut pas parler par contre, j’ai beau l’avoir fait des dizaines de fois, je pourrais jamais m’y faire. Y’a des gars dans le milieu qui sont ravis de trucider un zigue qu’ils connaissent même pas, qui pourraient te faire ça tous les jours et taper la meilleure des siestes derrière.
      Et puis t’as des pauvres cons dans mon genre, qui en sont encore à suer et hurler dans leur sommeil parce qu’ils revoient la trogne de gusses qu’ils ont criblé de balles y’a des années de ça. Vivre avec sa conscience, chacun le prend comme il veut. Je cherche ce putain de bouton pour tout éteindre à l’intérieur, mais ça reste bien allumé. Jimini, je le cogne parce que j’en ai besoin, mais surtout parce que j’en ai envie. C’est pas dit que ce soir j'assume, mais je m’en cogne, j’en ai besoin.

      T’as une main qui vient se poser sur mon épaule, comme un bon vieux camarade qui viendrait te dire de lever le pied, de calmer le jeu. Est-ce que je lui accorde un regard ? Plutôt deux fois qu’une. Je veux voir la tronche du sombre connard qui croit pouvoir me poser une paluche comme ça sans risquer de la perdre. Retire-la ou je te l’arrache, l’ami. Je sais pas le poids que pèse ses burnes, mais y’a du lourd pour se montrer aussi confiant devant moi. Ou alors il est complètement con, ce qui serait pas déconnant non plus.
      Témoin oculaire qu’il appelle Jimini, ce qui sous-entend qu’il a l'intention de lui poser quelques questions aussi. On est sur la même affaire, lui et moi. Je le mire un instant, j’ai jamais vu sa sale tronche dans le coin avant. Enfin, ce masque qui lui barre la fiole, plutôt. Par contre, ce qui lui sert de casquette, ça me fait tiquer direct. Y’a une couille dans le pâté avec ce type, ‘va falloir qu’on cause un peu tous les deux. Mais avant, s’occuper du Poux. Trop de bouche celui-là, ça mérite bien d’en prendre une ou deux supplémentaires à travers les dents.

      Crois-moi, que t’aimes ou pas ramasser, tu vas parler. T’as juste le choix d’en prendre moins dans la gueule. Plus vite tu craches le morceau, moins t’auras de chance de perdre ce qui te sers de ratiches. C’est important de rétablir les vérités. Il est déjà à deux doigts de crever de la peste l’enculé, mais y’a toujours moyen qu’il canne avant d’une autre façon s’il continue de jouer les négociateurs. Pour le persuader, je lui écrase le faciès contre le mur et lui racle la dentition en long et en travers.
      Tu sais que si tu lui arraches toutes ses dents il ne pourra plus rien nous dire ? Que le cowboy de l’espace me sort, avec sa voix trafiquée par le masque. Je lui grogne un truc inaudible en réponse qui pourrait se traduire par “fous-moi la paix ducon”. Pourtant, je sais qu’il a raison et relâche finalement Kaperskay. Vingt secondes. Vingt secondes pour te mettre à table. Après ça, j’irais chercher ailleurs. Et toi, tu vas te noyer dans ton sang enfoiré. Il a le visage du type résigné et flippé, la bouche qui s’ouvre.

      Enfin. Il faut le secouer un petit peu le Poux, mais il se montre raisonnable. Par contre, il semble pas vouloir s’adresser à moi, se concentre uniquement sur l’autre. C’est pourtant le plus bizarre de nous deux. Les types masqués, ‘faut toujours s’en méfier que je dis. Bon en vérité *Kof Kof*, je peux pas vous dire grand-chose… Je lui lance un regard mauvais qui en dit long sur les démangeaisons qui me prennent en l’écoutant parler. Il a les fesses qui se serrent et s’empresse de se rattraper.
      C’est qu’il faisait nuit et qu’on voyait comme dans le fond du cul d’une vache ! *Kof Kof* Je lui fait comprendre d’un petit son et d’un regard noire que j’ai pas envie d’écouter ses conneries, qu’il a plutôt intérêt à abréger. Enfin voilà, ils étaient trois, ça je le sais pour sûr ! Et ils étaient habillés un peu comme l’agité du poing, sauf que le chapeau était différent. Un chapeau ? Je porte une putain de casquette enfoiré de myope. Et ils venaient de quelle famille, ces types ?

      Parce que j’ai du mal à croire qu’un des parrains soit assez con pour s’en prendre à madame Parkson. C’est dans les intérêts de personne, il faut le dire franchement. *Kof* J’ai pas pu voir, je vous dis. *Kof* Mon cul t’as pas pu voir, t’as surtout peur pour tes miches vieux sac de fiente. Tu sais pour qui je bosse ? Bambana, ça te parles ? Parce que lui, il fait pas semblant quand il t’as en travers de la gorge. Alors arrête un peu de t’inquiéter pour les autres parce que le plus gros danger, il est déjà devant toi.
      L’un d’eux a dit un truc quand ils ont décarré, j’ai pas trop pigé quoi, mais il a dit “on retourne au Nid.” *Kof Kof Kof* Puis plus rien, disparu les margoulins ! Bordel de merde, il manquait plus que ça. Aller faire un tour au Nid de Vaches. Véritable merdier géant réunissant toute la raclure de bidet dont même Manshon ne veut plus. En général, si tu finis au Nid, c’est que t’as merdé ici et que tu dois te faire tout petit. Le Nid, tu sais comment y entrer, tu sais pas si tu vas en sortir.

      J’aime pas ça putain. Je me sors une cigarette à l’opium que je m’allume, avant de tirer une grosse latte dessus. J’ai besoin de me détendre. Mon regard croise celui du Poux. Je lui balance mon pied à travers la gueule pour l’éteindre un bon coup. On a plus besoin de lui maintenant. Je tire une nouvelle fois sur ma cigarette, savourant les effets de la drogue sur mon système nerveux. Tu vas me dire qui t’es ou t’attends que je te le demande comme à l’autre mongole ? Menace à peine dissimulée, ma spécialité.
      J’aime pas trop sa façon de faire, ‘faut dire. Puis cette casquette. Ce type est louche. S’il est venu jouer avec mes nerfs, il va vite découvrir que j’ai pas de patience, surtout pas aujourd’hui. Y’a des jours comme ça, il faut pas me casser les couilles. Alors mon con, fais gaffe à ce tu vas me dire toi aussi.
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      Quelque part Nova admirait cette force de persuasion. D'auto persuasion plutôt, dans laquelle se mettait le jeune mafieux pour réussir à frapper quelqu'un sans trop le regretter. Surtout quelqu'un qui ne t'avais rien fais, si ce n'est te renseigner. Il fallait beaucoup de courage, ou de connerie, pour en arriver là. Bien qu'ils se connaissaient d'avant, les deux hommes avaient changé, mais le plus humain des deux n'était probablement pas celui aux chaires accessibles. Il ne comprenait pas ce qui l'avait poussé à devenir aussi "méchant". Mais une chose était sûre, ils devaient l'assumer maintenant. Quelque part, Nova aussi, avait été l'artisans de ce jeune homme. Il l'avait formé, après tout ... Il se sentait donc clairement responsable de sa propre bêtise.

      Il en avait fait un monstre ? Sans sentiments, l'autre bugna le Poux, et l'endormit aussitôt, et dans ce geste il ne savait pas s'il y'avait un brin de pitié, et pas qu'une colère non dissimulée. De la rage. En tout les cas fallait il être bête pour parler sous la contrainte. Il fallait mieux mourir debout, que vivre à genoux, c'était l'avis du pirate.

      - Nous partons sur de mauvaises bases j'ai l'impression, jeune homme. Et si tu laissais ton numéro de "pistolero" au placard quelques instants ... Fit-il à la volée, capable de dégainer aussi rapidement une lame qu'une repartie cinglante. S'il pensait lui faire peur... Bien que le Peeter soit plus fort que lui, et semblait s'être développé plus vite que lui, rien ne pouvait faire plier le Commander, quand il se pensait dans son bon droit. Être puissant était important, être juste était pour le moins vitale, dans ce monde aux allures d'un chateau de carte. Et s'il n'était pas le plus important, Nova était un atout donc ne pouvait se passer certaines familles mafieuses.

      Aussi, n'avait-il pas peur du roquet de la famille Bambana.

      - Je vais quand même te dire ce que je suis. Je suis la main gantée des familles de Manshon, je suis le récupérateur de dettes. Je suis celui qu'on appelle quand il faut mener l'enquête ... Nova ! Qu'il fit avec un brin d'hauteur dans la voix, semblant présenter un héros, plus qu'un simple mafieux, comme lui. Il faut dire qu'à cet époque, Nova n'avait pas encore dévoilé aux familles ses plus sombres intentions. Peut être même que Peeter le connaissait de nom, pour avoir entendu parler de quelques deniers recolletés de manière violente par l'ancien commodore.
      C'était juste qu'ils n'avaient jamais été présenté l'un à l'autre.

      - Si tu as compris que tu faisais que me gêner dans le boulot qu'on m'a donné à faire, pars au plus vite et laisse moi donc poursuivre mes investigations jusqu'au bout ... Qu'il fit, dédaigneux, sa voix métallique rajoutant à l'effet hautain qu'il donnait à son phrasé.  Sinon, tu peux toujours m'accompagner au Nid, j'ai pas que ça à faire, la baby sitter, mais tes gros bras pourrait être utile. Qu'il fit en haussant les épaules, certains d'avoir assez excité la bête pour avoir droit à des réponses sèches et pleine de ressentiment. Il connaissait bien la bestiole, et surtout la réputation de brute qui le suivait.

      Il n'avait juste, lui aussi, jamais fais le rapprochement entre un Peeter, et ce vieux bougre de caporal de la marine. Et c'était un choc qui le laissait dénue, et qu'il cachait derrière une fausse assurance, et des manières de diva. Bien sûr qu'il avait besoin du mafieux, et bien sûr, il n'allait pas se priver d'une aide aussi bon marché pour le simple plaisir de montrer qu'il en avait une grosse paire. Le Nid rassemblait la lie de l'humanité, le pire du pire de Manshon.

      Ils n'étaient même pas sûr d'en ressortir vivant à deux réunie, alors y aller seul, c'était pure folie. A cette pensée, il sourit sous le masque, et commença à se diriger vers les recoins malfamés de la ville, en sifflotant un air de l'armée bien connu, auquel il aurait fallut rajouter les tambours battants, et peut être une corne de brume, pour faire plus crédible. Il se tenait les deux mains dans le dos, le dos bien droit, et marchait au pas comme à l'accoutumée.

      Peut être que cela suffirait à lui mettre la puce à l'oreille  sur son identité ? Après tout, il n'avait jamais caché sa casquette, le symbole le plus flagrant qu'un commodore puisse avoir sur lui, comme un pied de nez fait à tout ses enfoirés de mafieux.
        Mon numéro de pistolero ? J'ai du mal à me contenir face à tant de conneries, il se croit sur la terre des cowboys ou quoi ? Je suis pas ici pour jouer les durs, picoler dans un saloon et déclencher une bonne vielle bagarre à l'ancienne qui se finira en duel à mort dans l'allée principale de la ville. Je viens pas non plus m'amuser et encore moins perdre mon temps, alors il a plutôt intérêt à se calmer lui. Entre nous, celui qui se donne un genre c'est pas moi. Y'a qu'à le mirer se la péter avec son masque de cyborg et sa voix toute détraquée. Mon numéro de pistolero... Je vais lui mettre du plomb dans les miches il va l'aimer mon petit numéro.
        Il m'arrache presque un sourire devant sa présentation digne des plus grands guignols de ce monde. On dirait un super vilain qui a besoin de te sortir un monologue de dix minutes dès que t'as le malheur de lui demander qui il est. Eh, je t'ai juste demandé ton nom, pas de me faire un résumé de ta vie. Un récupérateur de dettes... Je comprends maintenant pourquoi t'es aussi chiant. Bah ouais forcément, je suis en train de marcher sur ses plate-bandes là. Il doit pas voir d'un très bon œil qu'un autre tente de récupérer ce qu'on l'a envoyé chercher.

        Moi en tout cas, je l'aurais mauvaise si on venait me couper l'herbe sous le pied. Ce que je comprends pas, c'est pourquoi j'ai cette désagréable sensation à son sujet. Y'a un truc chez lui qui cloche, ou qui me fait tiquer. Je saurais pas dire quoi, mais tout part de cette putain de casquette. J'ai déjà l'impression de l'avoir vu avant, de bien avant, je veux dire. Elle ressemble à ce qui se fait chez les mouettes, celles qui ont du galons. Méfiant comme je suis, je me dis que je suis pas le premier à avoir déserté la Marine pour mal finir.
        Parano, j'imagine un plan tordu pour me mettre la main dessus. Et si ce type était qu'un putain d'infiltré pour me faire tomber ? Ils auraient fait le lien entre l'ancien Caporal de la Marine, Dicross G. Peeter et l'enfant de putain devenu Capo pour l'un des chefs mafieux à Manshon. Ils en auront mis le temps, mais pas impossible. Maintenant, je vois pas trop pourquoi se casser le cul à monter une opération pareille pour quelqu'un comme moi. J'ai des doutes et ça me tracasse fort.

        Et puis cette dégaine quand il marche, cette façon de se tenir... Non vraiment, y'a un truc que je remets pas avec ce Nova. Je vais avoir tendance à m'en méfier doublement, pour le coup. Il me cache quelque chose, je peux le sentir. Si on ressort vivant du Nid, on aura tout le loisir de discuter lui et moi. Qui t'envoies cette fois ? Autant savoir pour quelle famille il fait ce job, quitte à devoir bosser avec. C'est que certaines collent pas forcément avec la famille pour laquelle je roule.
        Elle est d'ailleurs peut-être là l'embrouille. Je t'envoies une espèce d'ancien militaire devenu pro dans l'art de se salir les mains de manière à te perturber et couic, je te tords le cou quand tu t'y attends pas. Je suis pratiquement sûr que certains voudraient me voir hors du tableau dans cette ville. Les enflures ont généralement très peu d'amis, mais ne manquent jamais d'ennemis. Y'en a d'ailleurs qui ont déjà essayé, mais ça c'est pas bien passé pour eux. C'est que je suis un fils de chienne sacrément coriace.

        Si on veut atteindre le Nid sans se faire bouffer par les bestioles qui guettent au fond de l'eau, il va falloir aligner la thune et ne pas se cramer. L'idée étant de se faire passer pour de simples trafiquants d'esclaves à la recherche de la nouvelle pépite à exploiter. Guss et Tucker, des gars de North pas très malins qui veulent faire fortune et qui ont entendu parler du filon que représente l’esclavagisme sur ce petit bout de terre de hors la loi.
        Naturellement, pas question de mentionner l'une de sept familles mafieuses. Sortir un de ces noms devant les nains qui gèrent l'île, c'est comme se tirer une balle dans le pied. J'irai pas me suicider ici, personnellement. Maintenant, se rendre sur le Nid c'est bien. Trouver leur cible, c'est encore mieux. Jusqu'ici, ils ont aucun nom ni même un visage à chercher. J'ai ma petite idée pour ça aussi. Guss et Tucker, ils viennent pas les mains vides. Guss et Tucker, ils ont mis la main sur un objet précieux qui vaut de l'or, beaucoup d'or.

        Qu'il paraît qu'elle est capable de lire l'avenir, leur boule de cristal. Qu'ils l'ont trouvé sur Manshon. Les deux ahuris, quand ils vont se trouver sur le Nid, ils vont picoler et beaucoup parler, se vanter de la petite pépite. Le bouche à oreille fera le reste, leur homme finira pas venir les trouver, au moins seulement par curiosité. Quand ce moment viendra, Guss et Tucker se chargeront de les renseigner, bons gars qu'ils sont.

        Le plan étant approuvé par le Collecteur, ils se laissent jusqu'à la fin de la journée pour mettre en œuvre le tout et s'offrir un passage jusqu'au Nid, à quelques dizaines de miles d'ici.
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        Les deux semblaient camper sur leur position, comme deux alligators qui seraient prit dans le même vivarium, et obligé de coexister. L'un accusait l'autre, et l'autre accusé l'autre, et ainsi de suite jusqu'à ce que l'un des deux arrête de se renvoyer la balle, ou bien simplement que poursuivre n'ait aucun intérêt pour l'un ou l'autre. Ce fut l'ancien commodore qui fut le plus intelligent des deux, et ne chercha pas à marcher sur les plates bandes de son comparse. Il fallait dire que s'il devait aller au Nid, cela se corsait. Et en plus, s'il devait vraiment se coltiner tout le long de l'aventure, autant faire ça avec un minimum de jugeotte, et ne pas en rajouter.

        Mettre de l'huile sur le feu, fait mauvaise cuisine ; Dis le dicton de chez lui. Après tout, il n'était pas un as de fourneaux, mais savait comment traiter une viande cru. Tout type de viandes.

        - C'est la famille Tempiesta qui m'amène cette fois. Fit-il sa voix sifflant dans les airs selon un algorithme mécanique bien précis. Ce ton inhumain renforçait l'impression que le Commander, n'était plus tout à fait un homme. Bien que rien de mécanique ne soit présent dans son corps, il avait cette démarche roide et ses mouvements saccadés. Comme un blessé ou bien un tas de ferraille. Timuthé Tempiesta pour être précis. Dans une lettre il m'a fait part de l'urgence de la situation. Mamie parks est une sommité dans le milieu, et tout le monde accuse tout le monde. Ca risque vite de dégénérer. Fit-il en suivant son comparse à travers le dédale de ruelles qui composaient la ville.

        Ils passèrent par des coupe gorges sans être ennuyés, après tout, c'était eux qui inspirait la crainte de se faire attaquer, pas l'inverse.

        - J'ai pris de quoi rincer la plupart des checkpoint. Ton plan c'est de chercher une boule de cristal, en disant qu'on chercher une boule de cristal ? Pourquoi pas, pressons les citrons, on verra quel sorte de jus en ressortira ...
        Termina-t-il par dire, se dirigeant de ce fait vers le Nid. Ils passèrent devant de nombreux endroits familiers de Nova.

        Il y'avait ses souvenir de jeunesse, ses premiers émois, ses premières emmerdes. Et peut être ses dernières un jour. Après tout, son entreprise était folle, il risquait d'y laisser la peau. C'était faisable, mais pas facile, même pour lui.

        - Enfaite, ce serait peut être le temps de te présenter, aussi. Non ? Qu'il fit en taillant le bout de gras sur le chemin. Bien sûr, il connaissait son nom. Mais il en apprendrait peut être plus sur lui en faisant comme s'il ne savait rien de lui, tout du moins c'était ce qu'il pensait. On peut toujours se tromper, mais la psychologie humaine était subtile et savante à manier. Et le récupérateur savait en jouer comme d'autre composent des sonates.

        Il fit jouer une de ses dagues dans son étuis, tandis qu'ils approchaient de l'embarcadère qui conduisait jusqu'au Nid de Vaches. Ils devraient s'acquitter d'une somme rondelette mais pas coquette, un oeil pour le commun néanmoins, et le passage serait assuré par l'employé de service. C'était la coutume.

        Sauf qu'en arrivant, y'avait personne en poste. Ils allaient devoir attendre ? Ou bien il y'avait un problème... Avec ce genre d'individus rien n'est moins sûr. Dégainant sa lame, il s'approcha de la guérite qui servait d'avant poste à la famille qui dirigeait le Nid. Et là ou l'on était sensé trouvé un employé en poste, 24/24 7 jours sur 7.