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Le stade de non retour -

Rappel du premier message :



On troquait le temps sec et froid avec un temps humide et chaud. Les journées étaient plus longues, plus éprouvantes et on finissait souvent avec une épouvantable odeur de sueur. Le jeune contre-amiral Levi, raffiné, parfumé et toujours bien coiffé n’existait plus. À présent, c’était un homme toujours de petite taille, reconnaissable grâce à sa longue chevelure descendante jusqu’au niveau de ses pectoraux, son cache-oeil et son fusil. Son vieux fusil n’était plus, on nota une arme de précision bien plus sophistiquée, et ce, ne serait-ce que sur le système de visée. Il échangea ses costumes et chaussures hautes gammes contre des bottes noires en cuir, un pantalon slim de la même couleur en cuir également et une chemise blanche. Lorsqu’il faisait un peu plus frais, il portait une veste noire entièrement accordée au reste de sa tenue, puisqu’elle était aussi en cuir. Tout de noir et de cuir vêtu, Ethan était en quelques mois connu de tous sur l’île.

Le trio légendaire foulaient les terres de Tetsu Island en seigneurs, chevauchant les prairies et traversant les villages au dos de leur monture. On leur avait attribué une petite armée pour assurer leur devoir envers la nation. Globalement, si ce n’étaient les bagarres tardives en sortie de bringue, l’île était assez calme. Ils évitaient néanmoins de se rendre à Medelin, lieu dans lequel s’étaient probablement retranchés les rebelles, mais ils ne voyaient pas l’intérêt de les chatouiller tant qu’ils restaient dans leur coin. En résumé, le trio s’emmerdait et en avait ras-le-cul de faire le tour de l’île. Ethan, songeur, se disait que les habitants craignaient tellement l’impératrice qu’ils se tenaient d’eux-mêmes à carreau. Mais il savait aussi que ce genre de dictature rassemblait secrètement des hommes et des femmes voulant renverser le pouvoir en place. C’était à cette réflexion qu’il eut une pensée pour son camarade, Yamamoto, qu’il n’avait pas revu depuis de longs mois.

Un messager arriva soudainement à la rencontre de la partie armée.

- Messire Gokuba ! Un message du temple !
- Serait-ce là notre bon de sortie de cet ennui ? dit nonchalamment Ethan en recoiffant ses cheveux.
- Ne t’emballe pas trop, tempéra Benjamin. On a déjà eu ce genre de missive auparavant, regarde donc où nous-en sommes.

Le troupe s’arrêta et fit une pause improvisée, pendant que les trois pirates écoutèrent avec attention ce que le messager avait à leur dire.

- Messire Steeve met fin immédiatement à votre mission en cours. Vous êtes priés de retourner au temple.
- Et pourquoi est-ce qu’on retournerait dans ce foutu temple ? demanda le chef de troupe en s’agaçant un peu.
- Me-messire Steeve…

Gokuba saisit le messager par le col avec force.

- J’crois que t’as pas bien compris ma question.
- L’impé… L’impératrice a contacté le temple. Si messire Steeve vous convoque, c’est…
- Te fatigue pas davantage, lâcha subitement l’ex-supernova. Vous avez entendu les gars, ça sent bon pour nous cette affaire !
- On n’a pas eu le temps d’écouter le messager, fit Benjamin en restant calme et stoïque.
- On s’en tape !

Ethan resta comme à son habitude silencieux, nettoyant tranquillement son arme. Les deux autres avaient pris l’habitude de le voir ainsi absent. Sans perdre un seul instant, la petite troupe s’en alla en direction du temple où Steeve les attendait. Gokuba, le chef de meute, était plus excité que jamais. Il sentait un nouveau tournant dans son ascension. L’officier de la marine aimait se fier aux ressentis de l’ex-supernova qui, étonnamment, ne se trompait que rarement. Il n’était pas forcément le plus fûté, ni même un fin stratège, sans pour autant être un gros débile, mais son instinct semblait lui dicter des choses assez fiables et cohérentes. Les souvenirs d’un temps lointain rappelaient un cours que suivait Ethan, quand il n’était encore qu’un jeune soldat, où l’instructeur présentait les plusieurs types de leaders. Il lui avait semblé entendre parler d’un type « instinctif ». Était-ce une forme de haki de l’empathie développée à son maximum ? On l’ignorait.

Sa seule certitude était qu’en se perdant dans ses songes, le voyage jusqu’au temple parut passer en un clin d’oeil. Les portes s’ouvraient face à eux.

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De retour au temple.


- Pas le temps pour le deuil, dit froidement Ethan en toisant du regard les nombreux apprentis présents autour de lui. Nous ne sommes pas à l’abri de nouvelles attaques. Tiens-toi, le messager, transmets cette lettre à Leona ou à Shazu, le premier des deux que tu croiseras.

- O-oui, monsieur.

Benjamin se rapprocha discrètement en attrapant l’infiltré par l’épaule.

-C’est que le gamin semble savoir gérer ses hommes d’une ferme poigne. Les forgerons de nos jours regorgent de talent. Ton maître semble maîtriser les techniques du Rokushiki, non ?

- Roku-quoi ? Fit Ethan en feignant l’incompréhension.

- Mh. Nous reprendrons cette discussion plus tard.

S’il apprenait qu’Ethan était un officier de la marine, sa mission tomberait à l’eau. Un allié oui, mais un allié qui pourrait rapidement devenir un cauchemar. Lâcher un type comme Gokuba sur lui serait un désastre.



•••



Voici donc la fameuse Leona et son fidèle chien de garde, Shazu. Un rapport bien fourni attend l’amirale en cheffe.

La grande représentante de l’île était arrivée une garnison entière. Elle rendit visite au corps de celui qui l’avait formé jadis, puis se dirigea dans la grande salle où l’attendaient l’unité de Gokuba et quelques autres officiers de Tetsu, debout, face à leur chaise. Quand celle-ci s’installa, l’ensemble de la salle suivit.

- Bien, commençons, nous avons perdu bien assez de temps comme ça. Je sais que la perte de Steeve est une tragédie, sachant que nous sommes presque tous passés par lui, mais la situation est suffisamment inquiétante pour que l’on s’y affaire en priorité.

Elle toisa du regard le nouveau trio.

- Sacrée équipe nous avons là. Un ancien supernova et son bras-droit, accompagné d’un apprenti forgeron dont le maître est, selon l’enquête préliminaire, l’assassin de Steeve. Estebàn, c’est ça ? Si tu es encore parmi nous, c’est uniquement pour la simple et bonne raison que tu puisses m’être utile dans la traque de mentor. Paraît-il que tu souhaites le tuer de tes propres mains, nous verrons ce qu’il en est.

Ils se fixèrent tous deux d’un regard à glacer le dos, puis la pirate se tourna vers l’assemblée. Shazu incendia Ethan du regard.

- Le temps presse et je ne compte pas faire long, fit-elle en croisant les bras. La déesse nous m’a transmis un ordre que je vous transmets à mon tour : ”rayez définitivement Medellin de la carte”.

Beaucoup de chuchotements. Cet ordre ne semblait pas être au goût de tous. Ethan resta les bras croisés, impassible. De même pour Benjamin qui adopta la même posture. Entre les deux, un homme tremblait d’excitation. Ces discussions stériles l’agaçaient plus que tout. D’un violement mouvement, il plaqua la paume de sa main avec force contre la table en se relevant. L’assemblée se tut. Certains soldats de Leona saisirent leurs armes, mais celle-ci leur ordonna de ne pas bouger.

- Fermez-la, vieux croulants et jeunes peureux. C’est la meilleure activité proposée depuis mon arrivée ici, alors croyez-moi, on va y aller sans la moindre hésitation. Celui qui n’est pas d’accord, j’l’invite à aller en discuter avec moi derrière cette porte.

Des chuchotements aux frissons, chacun commença à se faire petit et à songer à cette bataille en perspective. La représentante esquissa un sourire avant de reprendre.

- Merci Gokuba. Vous trois, j’ai un dernier message de notre déesse, la vénérée Kyori : “Lavez l’ile de ces souillons, lavez notre honneur en purgeant l’île de ces rats, et vous obtiendrez votre bon de sortie pour prétendre me rejoindre”.

Les trois bonhommes constituant ce trio frissonnèrent à la suite de ce message. Le corps entier du chef de ce groupe commença à produire de légères étincelles.

-Calme-toi, abruti, tu vas tous nous faire sauter, dit Ethan en levant un œil dans direction, conservant ses bras croisés.

- Il n’a pas tort. On va passer de héros à criminels hautement recherchés par Kyori et son empire, rajouta Benjamin.

Pour une fois, celui que l’on nommait “BomberKill” décida d’écouter ses conseillers. Il se rassit et darda l’ensemble de l’assemble avec un regard de tueur.

- Quand est-ce qu’on commence ?

- On se met d’accord sur quelques formalités et il sera grand temps de t’épanouir, jeune homme, conclut-il Leona en affichant un vilain sourire.



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Quelques secondes passent, pas de réponses, quelques minutes passent, et seul le vent me répond. Si je ne disposais pas du haki de l’empathie j’aurais sûrement été persuadé que le lieu était désert. Mais je sais qu’ils sont la, derrière. Une nouvelles poignées de secondes passent, comme pour tester ma volonté. Alors d’un terrible grincement, ou du moins un grondement, les deux battants de la porte immense qui me domine s’ouvrent, lentement. Un écho se répercute dans le défilé, comme pour déclarer au monde que Medelin ouvrait ses portes, comme un son de défi à quiconque désirer abattre ces murs. La forteresse inviolées de Medelin est toujours là, tapie dans l’ombre, prête à plonger ses griffes dans le territoires de la déesse… A la pensée du surnom de l’impératrice, un rictus me vient, un démon contre une déesse ? sérieusement ? Ce n’est sans doute pas la fin du chemin, mais je me sens comme libéré d’un poids, pourtant rien n’est fait. Mais voir ces lourdes portes m’accepter… c’est comme si… je sais pas…

Les portes s’arrêtent à mi-chemin, s’entrouvrant juste. Derrière une série de torches et des lanternes en papier s’amassent avant de se déverser hors de la gueule de Medelin. Je suis alors entouré pas une vingtaines de combattants qui me tiennent en respect avec des lances et des sabres, d’autres jaillissent sur les flancs des murs et des corniches armés d’arme diverses, des arcs, des arbalètes, des javeline, des armes à feu. Une horde peu organisée et hétérogène, tous portant des armes et des équipements différents. Alors l’un d’eux, un chauve barbu revêtu d’une toge qui expose ses muscles puissant s’avance.

-Salutation étranger… dis-moi, ça ne serait pas la tête du vieux du dojo ? belle prise. Je vais te demander de me livrer tes armes et de me suivre.


Je m’y attendais, mais ce n’est pas pour autant que j’étais préparé à une telle demande. Je n’aime pas trop me séparer des mes armes, encore moins quand ce sont celles que j’ai façonnées avec mon cœur et mon âme. Mais face à ces potentiels nouveaux alliés je n’ai pas le choix. Il faut que je voie ça comme un test pour gagner leur confiance, et prouver que je leur accorde ma confiance. Dans les mouvements séditieux, la trahison ne rôde jamais loin, c’est pourquoi, avant d’accepter un nouveau frère d’arme, il faut qu’il prouve sa fidélité. Lentement, je défais ma ceinture et lui remet mon sabre et poignard. J’y rajoute quelques couteaux de lancer, et les quelques autres armes qui me restaient, je garde cela dit mes air ring, l’intérêt des armes cachées.

L’homme récupère respectueusement mes armes et me fait signe de passer la porte. La masse des combattants m’escortent, le visage neutre. On débouche, sur une grande place pavées encadrées par des bâtiments massifs. Le tout enchâssé dans une impressionnante cuvette rocheuse, de nombreuses construction ont été faite à même la roche. Une véritable forteresse troglodyte logée au creux de deux montagnes qui couvrent la ville d’une ombre menaçante. La ville doit toujours être plongée dans une certaine pénombre. De nuit, on remarque surtout d’énormes massif de roches … presque rassurantes en fait qui enserrent le lieu laissant à découvert un ciel parsemé d’étoiles. C’est assez particulier de se dire que ce qui te protège et assure ta tranquillité est aussi ce qui t’enferme et te coupe tout espoir de fuite. L’espace est assez propre, bien plus que l’on pourrait s’y attendre pour des « barbares », en fait ils me feraient plus penser à des moines combattants et à des mercenaires que des sauvages. Peu à peu, ils se dispersent et derrière moi les lourdes portes se referment d’un claquement sourd qui se répercute longuement dans la cuvette.

La plupart des combattants qui m’entouraient repartent pour la plupart à leur poste, ou leur paillasse, je ne sais pas. Je ne suis plus encadré que par quelques combattants, ceux qui ont le plus de cicatrices. On pénètre dans un bâtiment éloigné du reste, on débouche sur un couloir sertit de lourde porte et on me conduit devant l’une d’elle. Il s’agit d’une cellule assez spartiate, le genre de celle qu’on dédie aux moines plutôt qu’au prisonnier. La différence réside dans un mur dénué de tout graffiti et d’une pièce qui évoque plutôt l’isolement que le confinement. C’est difficile à décrire, mais l’ambiance qui émane du lieu est plus celle de la sérénité que de la détresse. Un homme dépose des vêtements propre similaire à ceux du chauve sur un bureau en bois et je m’assieds sur le futon. Il ne reste alors plus que l’homme chauve et un autre type.

-On va te demander de rester ici, étranger, on va décider ce que l’on va faire de toi, un médecin va venir t’examiner et on va nettoyer tes fripes… j’imagine que tu ne tiens pas à dormir couvert de sang… on va aussi t’amener une bassine.


Je hoche de la tête, presque rassuré, la porte se ferme. Pour la première fois, depuis des mois, je me sens presque comme en sécurité, je ne ressens aucune animosité de la part des « barbares », mais il est encore trop tôt pour crier victoire. J’ai quelques souvenirs des récits de Salem sur l’île qui reviennent à moi, je me demande s’il est entré comme moi et s’il a admiré le même mur. Le temps passe, trop fatigué pour dormir, je me suis plongé dans une méditation en tailleur sur le futon. Ça fait combien de temps que je n’avais pas médité comme ça ? que je n’étais pas dans une situation de danger presque direct ? je l’ignore. Pour une fois depuis longtemps, je décide même de me couper du monde, laissant mon empathie muette. C’est vraiment… étrange de se retrouver dépourvu de ce sens après des mois, toujours à l’affut à ressentir tout ce qui m’environne… c’est vraiment apaisant.

Ma porte s’ouvre, on me prodigue des soins, on m’éponge avec un tissu rêche, et on me laisse enfin seul avec un plateau de nourriture dans lequel on retrouve un bouillon fait à partie de sorte de racines et de champignons, ainsi qu’un peu de riz sauvage. J’imagine que l’approvisionnement est compliqué dans cette place forte…. J’engloutis mon repas. Je retourne alors à ma médiation, l’esprit clair, pour la premières fois depuis plusieurs mois, je sens que j’ai fait un pas décisif en direction de la fin de cette mission. Je sombre alors dans un sommeil sans rêves.
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L’attaque se devait être rapide. L’effet de surprise était quasiment nul. En effet, les barbares se doutaient bien qu’après avoir pris la tête d’une figure du royaume, des représailles seraient envisagées. Le contre-amiral suggéra d’attendre deux jours, le temps de rassembler la plus grande armée possible, de laisser du temps à l’impératrice de débarquer, puis surtout d’effectuer quelques repérages avant l’assaut. L’infiltré s’en chargea, accompagné de son nouvel ami, Benjamin. À la limite de la fin de cette vaste forêt, celle qui séparait le Dojo et ses environs avec Medellin, les deux hommes observèrent les lieux avec attention.

- Tiens, regarde un peu au-dessus, dit Ethan en pointant du doigt le sommet des collines.  

- Mh. Des sentinelles. Plutôt logique. Ça aurait été dommage pour eux de ne pas profiter de la hauteur.

- D’autant plus qu’il n’y a qu'une seule entrée possible. Les fils de chienne ! En voilà un beau QG naturellement taillé !

Benjamin s’arrêta et observa son camarade avec beaucoup d’attention.  

- Que comptes-tu faire ?  

- Vous servirez d’appât et vous entrerez de force par l’entrée principale. Pendant ce temps, avec une unité que j’aurais sélectionné, nous grimperons pour prendre de surprise leurs tireurs. Ainsi, on prendra de nouveau l’ascendant sur l’ennemi et nous pourrons vous couvrir du ciel.  

Le bras-droit de l’ancien supernova resta songeur.

- Ne fais pas l’idiot, Estebàn. Bien que ton plan soit assez intéressant. Je t’ai dit que nous reprendrons notre discussion. Ton mentor utilise des techniques de déplacement propres du Gouvernement. L’autre jour, lorsque tu affrontais Goku’, je t’ai surpris en utiliser l’une d’entre elles.

Le regard d’Ethan s’assombrit. Duper cet homme n’était pas quelque chose d’accessible.  

- Es-tu un agent du gouvernement ?  

- Non.  

- Où as-tu appris cette technique ?  

- Par mon mentor.  

- Que faisait-il avant d’être ton mentor ?  

- Je n’en ai pas la moindre idée. Peut-être bossait-il dans la marine ? Je n’en sais foutrement rien.

- Vas-tu nous trahir ou nous causer des tords ?  

- En toute honnêteté, Benji’, je te le dis parce que tu as mon respect, mais je ne compte pas poursuivre bien longtemps l’aventure à vos côtés. J’étais un honnête citoyen avant la rencontre avec ce chien de Steeve. Bien content que serve de décoration à ces barbares. Là, je vous accompagne jusqu’à notre objectif commun, à savoir anéantir le monde de cette foutue impératrice.  

Benjamin sourit.

- Ce n’est pas son monde que l’on veut anéantir mais sa personne.  

- Heh. Je ne viendrai pas empiéter sur vos plates-bandes. Quoi qu’il en soit, Kiyori Tashahari va bientôt débarquer avec toute sa flotte. Alors, je ne sais pas trop comment vous comptez vous y prendre, mais j’ai bien peur que la mort vous attende dans cette entreprise. À la moindre occasion, je vous suggère de rapidement prendre vos distances, qu’on ne vous associe pas à une action de grande ampleur. Votre heure viendra, conclut-il avec un sourire significateur.  

Ethan était sérieux quand il disait respecter son camarade pirate. Son capitaine était un horrible type, mais il n’avait rien fait d’encore bien alarmant depuis leur rencontre.

•••

- Ton plan comporte des anomalies, on va perdre beaucoup d’hommes, s’inquiéta l’un des officiers.  

- T’en as pas marre d’être une baltringue, connard ? Sans déconner, le borgne t’a expliqué qu’il n’y a pas d’autre entrée. Tu veux passer par où ? Il a la gentillesse de gravir la montagne pour n’affronter l’ennemi que de front.  

Pour une fois, Ethan n’en rajouta pas. Le capitaine avait plutôt bien résumé la situation.  

- Laissez-moi prendre la tête du convoi. C’est la seule chose que je vous demande. Les peureux resteront derrière.  

- Les peureux auront du travail, suggéra Benjamin. La puissance de frappe de Goku’ est destructrice, mais il y aura forcément des hommes encore debout. Notre objectif, à la première, c’est d’arriver le plus rapidement possible à leur QG. On ne perdra pas de temps avec ceux à moitié vivants. Cela vous convient-il ?

Frappé par l’assurance des trois nouveaux, les anciens ne pouvaient néanmoins rien ajouter. Le plan était déjà ficelé dans leur tête et leur puissance redoutable. Ils savaient pertinemment qu’ils ne pourraient rien changer. Ils étaient trop lâches. Trop effrayés à l’idée d’affronter ces barbares. Heureusement pour ces derniers, la nouvelle génération relevait fièrement le défi.

- Si tout le monde est d’accord, je valide ce plan, conclut la représentante, les bras croisés.

•••

La grande armée de Tetsu Island, réunie au complet pour la première fois depuis longtemps, exception de la flotte de Kiyori, traversa la forêt sans trop s’épuiser. Les guetteurs barbares, placés en hauteur dans le mont Fuji, aperçurent les oiseaux s’envoler au passage de la grande troupe. Difficile de cerner un ennemi à travers cette dense forêt, mais ils attendaient un retour vengeur de l’armée de la déesse. Cela pouvait être un simple animal qui chassait, ou bien un groupe d’ennemis. Ils ne réfléchirent pas plus longtemps que cela. Quelques regards échangés, puis ils décidèrent de faire sonner le gong.  

Une bonne heure plus tard, le premier groupe sortit de la forêt à tout vitesse et courut vers la cité juchée dans le mont. Gokuba en tête, les soldats étaient remontés à bloc et rien ne pouvait les arrêter. Une première ligne se présentait pour tenter de ralentir ce premier assaut, accompagné de tireurs derrière cette ligne, mais aussi au-dessus, bien protégés par les hauteurs. Benjamin dégaina sa lame envoya une puissante lame d’air vers les tireurs aériens. Juste de quoi laisser le temps à son capitaine de massacrer cette première. Intégralement recouvert de haki pour se protéger des balles et lames, il chargea la ligne, s’engouffra dedans en saisissant le plus d’hommes, puis une fois au milieu de tout ce rassemblement, son corps entier s’illumina et de puissantes détonations raflèrent l’ensemble de cette première ligne.  

- Quel bonheur ! J’attends ça depuis tellement de temps !

La voie libre, les autres vagues sortirent de la forêt et s’engouffrèrent dans cet étau dont n’importe quel soldat aurait peur. Alors que les tireurs postés au sommet de cet étau tiraient avec joie sur l’ennemi, des soldats de Kiyori grimpèrent péniblement ce mont Fuji avec leur arme de tir à leur dos. Le contre-amiral Levi en tête, il décima une bonne partie de son côté. Ceux placés en-face se concentrèrent sur lui, mais la deuxième salve dirigée par l’infiltré n’avait plus qu’à tirer sur l’ennemi. Un contrôle net et sans bavure. Steeve avait au moins eu l’intelligence de surentrainer les snipers, souvent jugés comme faibles physiquement. Cette faiblesse était en réalité devenu leur atout.  

Comme convenu, Gokuba infligea de nombreux dégâts au sol, Benjamin le couvrant en organisant les ouvertures afin d’y laisser entrer des barbares, puis Ethan assurait leurs arrières et servait de guide de par sa position avantageuse. La situation semblait devenir perplexe pour les barbares qui partaient pourtant avec un net avantage au départ. Néanmoins, ces derniers n’avaient pas dit leur dernier mot.

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Ma porte claque, et je me réveille en sursaut. Face à moi un petit groupe de combattants, assez bien équipé. Je n’avais pas remarqué leur équipement la veille, mais ceux-ci on tous une arbalète passé à la taille ainsi qu’un katana et un sabre court. Un équipement assez similaire à celui qu’aurait pu porter les ghost ou les guerriers de Shimotsuki en fait. Ils se consultent du regard et l’un d’eux jette un paquetage à mes pieds qui se défait au sol révélant mes armes. Un autre pose une tenue similaire à la leur sur une chaise. Une sorte de kimono renforcé de pièces de cuirs et de lattes de bois. L’un d’eux alors, celui avec le plus de cicatrices, prend la parole.

-Bon mon gars, t’as donné un prétexte à la chienne de nous attaquer, alors tu vas participer aux réjouissances, change-toi et suis-moi, t’as pas intérêt à perdre de temps.


Je ne pose pas de question, ça ne servirait à rien, une forme de tension plane dans l’air. Je laisse alors à nouveaux mon esprit prendre conscience du monde qui l’entoure, je sens alors deux choses. D’une, un contingent belliqueux progresse dans notre direction, deux une frénésie s’est emparée de Medelin, les combattants prennent les armes avec une sorte de satisfaction sanguinaire. J’enfile rapidement ma nouvelle tenue et m’équipe prestement. Le meneur m’inspecte du regard avant d’hocher la tête et de faire signe de le suivre. On sort du bâtiment qui sers de prison. La place centrale de la cité fortifiée est remplie de combattants en armes et en rang serrés. Ils possèdent un équipement différent du neutre. Ceux-ci semblent avoir des tenues plus renforcées que les nôtres ainsi que des casque et sont principalement équipés de boucliers et de lances. Le meneur du groupe prend cela dit la direction opposées des portes.

On emprunte alors une série de galeries creusées à même le flanc de la montagne et on finis par déboucher sur une sorte de caverne où attendent déjà une bonne centaines de combattants équipé comme nous, face à eux se trouvent un homme, grand, aux long cheveux blanc son œil unique lorgne rageusement sur les troupes rassemblées devant lui alors qu’il semble être en train de briefer ses hommes en pointant du doigt des dessins à la craie sur le mur de la caverne.

-…. On a affronté ces chiens de l’impératrice, nous les avons défaits et on a ravagé la moitié du pays, leur demandant de passer des mois à reconstruire et à faire rentrer en masses de nouveaux fidèles pour remplacer ceux qu’on avait éliminés, cette fois-ci, on refait la même ! A ce moment même les troupes de la chienne s’engouffrent dans le défilé, ils pensent pouvoir gagner par la force brute, on gagnera par la stratégie !

Il pointe alors une série de points sur le dessins, manifestement, il existe quelques galeries qui émergent à la sortie du corridor et d’autre aux pourtours des corniches. Le plan est de laisser les ennemis pénétrer dans le défiler et attendre qu’ils se heurtent aux premières lignes de défenses, des braves qui se sacrifient pour la cause, pour ensuite prendre les ennemis à revers en étau. On est alors répartis en plusieurs groupes, certains auront pour but de prendre à revers les tireurs qui auraient l’audace de monter sur la corniche, pour ensuite précipiter des éboulis sur les troupes au sol grâce a des pièges préparés à l’avance et camouflé dans le décors. Les autres eux, auront pour mission de s’occuper de l’arrière garde des impériaux pour ensuite remonter vers Medelin en ne laissant derrières eux qu’un océan de cadavres.

Le leader prend la plus grande partie des troupes pour prendre à revers les troupes au sol tandis que je me retrouve dans un groupe d’une trentaines de combattants pour reprendre les corniches. L’un d’eux, sans doute un officier de Medelin nous explique que l’on a été choisi pour notre mobilité, il faut que l’on puisse au plus vite reprendre les sommets pour pouvoir permettre à nos alliés d’en bas de ne plus avoir à faire attention à ce qui se trouve devant eux. Manifestement, ma fuite a travers l’empire jusqu’ici n’est pas passée inaperçue. L’officier me décrit en effet comme « l’enragé » qui a décidé d’affronter l’empire seul et d’en revenir d’un seul morceau. C’est intéressant, ils me perçoivent plus comme un expert de la guérilla que comme un combattant de champ de batailles, je ne peux pas trop leur donner tort. J’ai d’ailleurs le plaisir de voir que je me retrouve aux cotés du chauve qui m’a accueilli.

L’officier nous conduit alors par une série de galeries, en chemin, mes nouveaux compagnon d’armes, me félicitent, certain me remercient même d’avoir « amené les chiens à l’abattoir ». On se sépare à une intersection, l’officier part avec la moitié des combattants sur un versant de la montagne, et je me retrouve sous les ordre du chauve qui prend l’autre versant. Après quelques minutes de marches, rythmées par les détonations du champ de bataille, on débouche sur ce qui ressemble manifestement à un cul de sac. Mais il n’en est rien, le chauve, saisit la paroi et la tire vers lui avec un grognement, révélant une ouverture… c’est habile… camoufler une sortie par une grosse pierre… c’est sûr que personne ne trouverait jamais l’entrée dans ces conditions… On sort à la surface, balayée par les vents, on se trouve derrière un piton rocheux que l’on contourne pour enfin remarquer le défilé en contre bas. Avec un miroir, le chauve s’assure que l’équipe d’en face est bien en position, et on s’élance en direction de sniper impériaux dos à nous et concentré sur l’affrontement.
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Il est fort à parier que ces connards disposent de galeries dans ces montagnes pour circuler aisément. Notre stratégie n’a rien d’exceptionnelle et ils ont déjà perdu une fois. Ce n’est certainement pas un hasard.

Ethan sentait que l’ennemi pouvait arriver à son à tout moment. Il s’en moquait. Pire encore, il l’espérait. Une victoire de l’armée de Kiyori ne l’intéressait pas. Celle-ci devait être au plus bas, être dans l’incapacité de pouvoir soutenir leur déesse quand celle-ci sera acculée. Aucune aide ne doit venir de la terre ferme. Comme supposé, des hommes montèrent des deux côtés du Mont, certainement en empruntant un raccourci. Les hommes s’alertèrent et tirèrent immédiatement. Le contre-amiral ne pouvait néanmoins pas rester immobile. Il chargea son arme d’un geste fluide et à peine lisible, mit un barbare en joue et tira. La balle eut une trajectoire parabolique, perforant la tête de sa cible, mais pas uniquement. Elle continua sa route et fit chuter deux autres ennemis.

- Tst. Je n’étais pas sûr de le passer ce shot, marmonna l’infiltré.

Il y avait de tout dans cette armée aux compétences hétérogènes. Des tireurs et des épéistes s’étaient mêlés à cette bataille acharnée. À courte ou à langue distance, Ethan semblait assez à l’aise. Alors qu’il venait de tirer sur un barbare qui venait à peine de franchir le sommet, un autre l’attaqua avec sa lame. Il esquiva le coup d’une rotation, plus enfonça le canon de son fusil dans la bouche de l’ennemi. Il tira ensuite sans la moindre hésitation. Aucune. Le crane explosa et les bouts de cervelle visibles. Une véritable boucherie. Pourtant, son visage resta impassible, bien que maculé de sang qui n’était pas le sien. Nous étions loin du jeune bourgeois qui détestait la crasse.

Un peu plus loin, sans grande surprise, il vit que les plus grosses pertes étaient provoquées par la présence d’un seul homme. Sans grande surprise, il reconnut la technique de ce seul homme. Sans grande surprise, cet homme n’était autre que son ami : Yamamoto Kogaku. Rapidité, agilité et force. Il surpassait Ethan en toutes ces compétences, mais cela ne le freinait dans ses ambitions. En effet, le contre-amiral s’interposa au cours d’une de ses attaques, parant son coup avec ses deux dagues qu’il avait dégainé pour l’occasion.

- Du calme, mon vieux, du calme, fit-il en esquissant un sourire. Comment je fais si tu me les butes tous maintenant, hein ?

Se battre contre lui était toujours source d’excitation pour l’officier, même maintenant alors qu’il ne s’agissait pourtant pas d’un entraînement. Il était à la fois partagé par cette joie de “jouer” avec lui et celle de devoir l’affronter un peu plus sérieusement que d’ordinaire. En apparence, du moins. Il repoussa en décroisant ses dagues et en poussant sur ses jambes fléchies. Le fusil accroché à son dos, il fit tournoyer ses dagues avec beaucoup de vitesse, sans bouger.



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On profite d’un effet de surprise de courte durée, bien que les tireurs aient été pris au dépourvu, ils reprennent assez vite du poil de la bête, faut le reconnaitre, c’est pas entièrement des brèles. On en massacre une série et on remarque nos compagnons en supprimer d’autres, mais peu à peu on commence à avoir des pertes… et il est curieux d’à quel point cela ne me touche absolument pas, manifestement ma légendaire empathie a finit par s’éroder face au poids de mes objectifs. Ensuite, ces gens ne sont pas de troupes sous mes ordres, juste des compagnons d’armes temporaire qui dans d’autre circonstances auraient sans doute été des ennemis. Je me défais assez rapidement du groupe, après tout, mon job ici consiste à faire mes preuves, et quoi de mieux que d’être celui qui s’occupe du plus de menaces possible protégeant ainsi ses alliés indirectement.

Je m’occupe d’un nouveau groupe et remarque enfin la présence du petit gars, manifestement, il a décidé que sa nouvelle arme de prédilection était le flingue… ma foi pourquoi pas, s’il a envie d’être sub-optimal, grand bien lui fasse. Bon et bien jouons un peu, après tout, notre affrontement est nécessaire pour le plan. Je me propulse dans sa direction, et lui lance une attaque téléphonée qu’il bloque sans le moindre mal. Il me lâche une petite pique et je me contente d’un petit grognement approbateur. Il me refait donc l’une de ses habituelles bottes dont il a secret, à savoir, le « vroum vroum je suis un moulin ». Technique qui consiste à faire tournoyer ses lames dans un but qui m’a toujours échappé, sans doute défensif ou un truc du genre. Je prends alors un pas de recul et l’air de rien, je projette une petite lame d’air en contrebas pour donner un coup de main aux troupes au sol.

-C’est comme ça que tu les protèges ? et vas pas me faire croire que t’as pas plein de copains encore en réserve, mon gars.

Bon a présent, il ne reste plus qu’à faire un petit « jeu », essayer de massacrer le plus d’ennemis possible tout en donnant l’impression qu’on se tape dessus avec ferveur, un exercice pas des plus simple. Allez voyons comment tu vas réagir à ça, me demande si tu t’es amélioré depuis la dernière fois. D’un pas sur le côté, je lui décroche un coup de taille puissant enrichi de haki, réalisé avec le plat de la lame, histoire de l’envoyer balader un petit peu, ce qui me donnera un peu d’amplitude pour continuer ma sale besogne tout en l’empêchant de faire la sienne… après tout… l’objectif ici est de faire le plus de dégâts aux troupes de l’impératrice… alors en effet pourquoi ne pas « tous les buter maintenant ».
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Quel horrible responsable faisait Ethan. En voyant ses hommes découpés par les assauts de Yamamoto, il ne put s’empêcher de sourire en voyant la rapidité avec laquelle le commandant d’élite voulait mettre fin à cette stupide bataille. À chaque vrille contre son camarade, Ethan balançait également des lames d’air, qui touchaient aussi bien les barbares que ses propres alliés. Ils mettaient tous deux de la puissance dans leurs coups, pour rendre leur affrontement crédible, sans pour autant tenter des attaques qui pourraient déstabiliser l’un comme l’autre.

Ethan vrillait de plus en plus vite, envoyait de plus en plus de lames d’air avec de plus en plus de puissance. Elles allaient sur les soldats, les parois rocheuses, et évidemment sur son adversaire. Lorsque la dernière salve fut envoyée sur son adversaire, il arrêta sa rotation et bondit en visant les membres inférieurs avec ses deux dagues. Yamamoto sauta et prit de la hauteur pour esquiver son attaque. Le contre-amiral envoya alors deux lames d’air en formant une croix, puis disparut du champ de vision de son adversaire. Il réapparut juste au-dessus de lui, le fusil chargé et prêt à tirer. Il tira sans l’ombre d’une hésitation une balle chargée en haki.

Un réflexe, un coup de chance, Yamamoto découpa la balle en deux à l’aide de son meitou grâce à un mouvement totalement inespéré. Tel un chien enragé qui ne comptait pas arrêter avant d’avoir mordu sa proie, Ethan envoya avec rage son pied en pleine tronche de son ami, qui s’écrasa violemment au sol. Le choc provoqua un bruit sourd, un tremblement et un dense nuage de fumée. Les quelques survivants autour restèrent bouche-bée, paralysés par ce combat qui leur sembla complètement démesuré. Dans ce tourbillon de fumée, Ethan crut voir une ombre et une aura terrifiante. Le temps d’un instant, il ressentit de grands frissons lui parcourir tout le corps. Son adversaire n’était pas n’importe qui. Il profita uniquement de la fatigue de son ami qui n’avait cessé de se battre et de se démener ces derniers jours.



•••



En bas, la situation n’était guère plus réjouissante. Les assauts de l’homme bombe étaient extrêmement bruyants et destructeurs. Benjamin assurait sa stratégie en laissant volontairement pénétrer dans l’infernal étau fait de soldats qu’il avait confectionné quelques temps avant. Cela permettait de ne pas ralentir leur avancée et donc de pouvoir suivre son capitaine. Cependant, un homme comprit ce subterfuge et envoya dans cet étau des hommes kamikazes. Quand les explosions eurent lieu, beaucoup pensèrent qu’il s’agissait de l’homme-bombe, mais Benjamin ne fut pas dupe et comprit qu’un homme avait pris les devants.

La situation n’était plus sous contrôle. L’étau était explosé, des hommes morts des deux côtés, mais aussi vivants continuant de se battre sans relâche. Les hommes continuaient d’affluer en-face d’eux, Goku’ ne pouvait tous les exploser et leur troupe semblait débordée. Mais alors que la situation sembla désespérée, Shazu fit irruption dans cette étroite cavité, accompagné de toute une troupe qui déménagea rapidement la zone. Les forces s’équilibrèrent de nouveau. Mais ce qui vit ensuite Benjamin eut pour effet, pour la première fois depuis le début de cette bataille, d’installer un léger doute en lui. Une main recouverte de haki, sortie de nulle part, saisit brusquement le fer de lance explosive par le cou, puis l’envoya violemment s’écraser contre les parois rocheuses. Cet homme était borgne, grand, avec des yeux bleu azur et pourtant un regard qui n’inspirait qu’une seule chose : la mort. Cet homme n’était autre que Horus Stormlord.



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Je me redresse un peu moins vaillamment que je ne l’aurai espéré, je commence déjà à atteindre une limite, je n’ai eu au final que quelques heures de repos, pas de quoi s’élancer dans un combat dantesque. J’espérais pouvoir finir ça vite et profiter de le hauteur pour faire du dégât en bas et pas entamer directement sur la suite du plan, mais là, y’a pas grand-chose à faire, je suis pas en mesure de mener un affrontement long sans commettre d’erreurs… Je décroche un coup puissant à Ethan pour le forcer à reculer. Pour l’heure, il n’est plus vraiment question de donner de coup de pouces aux barbares, ne reste plus qu’à prendre de la distance. Ethan tente un coup d’estoc et j’esquive d’un pas chassé sur le côté, d’un coup de sabre, je le force dans une rotation qui l’amène dos à la faille. Il m’assène un coup, et je recule d’un pas, un nouveau, un nouveau pas en arrière.

Pendant ce temps-là, les barbares et les impériaux continuent à s’écharper, si bien que la majorité des forces en présence sur les contrefort à déjà déjà disparu, il ne reste plus que quelques rixes à droites et à gauche, pour notre segment de montagne cela dit. De l’autre coté, il semble que les combattants se sont déjà débarrassé des derniers pirates et se dirigent vers un tas de rochers pour provoquer une série d’éboulement mortels sur les troupes en contrebas. Si bien qu’une pluie de rochers s’abattent sur l’arrière garde séparant ainsi en deux les renforts pirates. Une technique à double tranchant qui coupe toutes chances de retraites aux deux forces en présences et ralentis l’arrivée de nouvelles troupes dans la mêlée.

Notre valse mortelle nous entraine en direction des pics, manifestement, le petit gars à compris ce qu’il se passait et avait réduis l’ampleur de ses attaques, juste de quoi faire des impacts impressionnant, comme on pourrait en trouver dans les dojos dans des match d’exhibition. Pour l’instant, le combat donne l’impression qu’Ethan a repris la main et en profite pour écarter une menace de le mêlée pour le terminer dans un duel singulier et ainsi protéger ses troupes en contrebas. De mon côté, j’essaye de rythmer notre rythme par des feintes et d’autres contre-attaques pour regagner un peu de terrain tout en tentant d’évaluer la progression des combats en fonction des flammes de vies qui s’éteignaient les unes après les autres.

On finit enfin par arriver sur un promontoire en hauteur, d’un coté le défilé qui mène à Medelin et de l’autre une falaise vertigineuse qui donne sur une forêt de sapin en contrebas. Le combat reprend de plus belle, après tout on a un espace plat et dégagé l’endroit parfait pour un duel. Les coups se déchainent et on sort tout les deux nos meilleurs répertoire, principalement pour attirer l’attention des combattants en contrebas, j’en profite aussi pour étudier les progrès du petit gars, manifestement, il a pas eu un mauvais maitre. Sa lame passe à quelques centimètres de ma carotide, suivie de la seconde que je bloque précautionneusement, il a amélioré ces enchainements et ces rotations. Lors de nos derniers combat, je pouvais lui filer un coup de pied pendant ses rotations, ou alors les esquiver suffisamment pour le contrer méchamment. Je lui décoche un énorme coup ascendant qui le propulse quelques mètres en arrière, pour ma part, j’ai encore gagné en puissance, et qui plus est c’est comme si ma lame s’alourdissait à chaque impact. Et je commence à m’habituer à cette sorte de brume de chaleur froide qui s’amplifie au fur et à mesure du combat. Je pense qu’il est bientôt temps d’abréger. Attrapant mon arme à deux main, je l’abats de toute mes forces sur Ethan qui la bloque avec ses lames entrecroisée, l’écho du choc se répercute dans toute la vallée et fait fléchir Ethan tandis que le sol se fissure sous ses pieds. Néanmoins, il réussi à esquiver mon nouvel assaut et on se trouver séparé par quelques mètres de distances.

Je lui fais un clin d’œil.

On prend tous les deux une posture de combat et on se jette l’un sur l’autre tentant de trancher l’autre d’un coup puissant, ou tout du moins, je m’arrange pour dévier suffisamment sa lame pour qu’elle pénètre le plus superficiellement ma chair. Mais cela n’empêche qu’il s’agira d’une nouvelle balafre à ma collection. Un flot de sang jaillit vers le haut, tandis que la lame d’Ethan fait un grand arc de cercle. Je recule d’un pas, d’un geste presque solennel, j’écarte les bras, titubes de quelques pas en arrière et chute vers les arbres.
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Ethan regarda son camarade tomber, jusqu’à ne plus le voir, perdu dans cette dense forêt se trouvant aux pieds de cette montagne. L’entaille réalisée était suffisamment profonde pour y laisser une flaque de sang, mais certainement pas mortelle pour un type comme Yamamoto, et ce, malgré son état peu encourageant. Le contre-amiral profita de la faible forme de son ami pour prendre l’avantage. Il n’en était pas fier mais cela faisait partie du jeu. Plusieurs témoins pouvaient attester ce “grand” affrontement et de la victoire d'Estéban contre sans ancien mentor.

Quand Ethan disparut, il refit apparition derrière des survivants barbares avant de les poignarder avec précision. Le nettoyage fut bref. Cependant, en bas, la situation était assez délicate. Les quelques tireurs restants reprirent les tirs. L’officier de la marine visa celui qui mettait à mal son capitaine temporaire. Horus esquiva de peu la balle, mais ce laps de temps suffit à Gokuba pour lui coller, en pleine tronche, son poing qu’il fit exploser pour augmenter les dégâts.

- Je le retiens, dit Ethan d’un air supérieur. Détruis les blocs de pierre pour mettre aux troupes de nous rejoindre.

Jugeant en effet être la priorité, l’ex-supernova qui n’appréciait guère qu’on lui donne des ordres, accepta et s’exécuta. Le chef des barbares voulut saisir l’occasion pour abattre le pirate, mais un un duo de dague s’abattit sur lui. L’effet de la gravité couplé à la fusion geppou/soru en chute était assez intéressante. Dans d’autres circonstances, Ethan aurait volontiers utilisé la technologie Tesla, mais il ne devait pas griller sa couverture. Elle était suffisamment en danger comme ça.

- Encore un chien, un insecte, qui vient entraver ma route, dit Horus avec une expression du visage qui aurait pu en paralyser plus d’un.

Après un léger laps de temps, le borgne reprit.

- Qui est-ce que tu traites de chien, connard ?

Cela eut pour effet d’agacer monsieur Stormlord qui envoya son adversaire contre les parois rocheuses. Alors qu’il reprit sa course vers sa proie, il sentit une balle perforer sa jambe droite. Il se retourna et put celui qu’il appela “chien”, encastré contre la roche, mais fusil en main avec une légère fumée apparente au bout du canon. Ce chien enragé n’allait surtout laisser un individu attaquer son maître. Même si cela lui faisait vraiment mal de l’admettre.

Mais alors qu’Horus se retourna contre Ethan pour en finir une bonne fois pour toute, il entendit des hurlements, comme des sabots qui frappaient le sol et, le temps d’un instant, le contre-amiral put lire la peur dans son visage. Cet être effrayant il y a encore quelques instants, changea complètement d’expression et ordonna un repli immédiat. La cavalerie dirigée par Leona franchit ce long et sinueux couleur grâce à Gokuba qui fit le ménage. Ils pourchassèrent le reste de l’armée qui se barricada dans son temple, encastrée dans la montagne. Un mur infranchissable. Benjamin s’approcha d’Ethan pour l’aider à se relever.

- Ton mentor ?

- Mort. Son cadavre doit être en train de pourrir dans la forêt, derrière Medellin.

Leona reçut un appel qui ne dura guère très longtemps. On comprenait néanmoins à son regard que cet appel était de la plus haute importance. Elle ordonna à tout le monde de se diriger vers le port et d’être prêt au combat. Sur la route, elle expliqua aux officiers que l’Impératrice était aux abords de l’île, mais qu’elle n’était malheureusement pas arrivée seule. Shazu campa avec une troupe en face du temple pour les dissuader de s’en aller. D’autres soldats du temple viendraient compléter sa petite armée. Le contre-amiral Levi esquissa un sourire. Tout ce travail allait enfin, il l’espérait, être récompensé.



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