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La quête de Blackburn : La piraterie pour les nuls Volume 1


« Le cimetière d’Épaves… Quel étrange nom pour une ile ! »

L’euphorie avait disparu, dorénavant le jeune homme avait pleinement conscience du double tranchant la célébrité pour un pirate. Redoublant de précautions, il frôla la paranoïai, voyant possiblement derrière chaque individu, un marine ou un chasseur de prime. Heureusement pour lui, depuis qu’il était sur ce navire, il reprenait le cours d'une vie normale, plus besoin de devoir jeter en permanence un coup d’œil dans son dos. D’ailleurs, aucun des marins, et encore moins le capitaine ne lui avaient posé la moindre question sur son identité ou ses motivations.

De son côté, il découvrit que les marins étaient presque tous des anciens hors de la loi désireux de retrouver la tranquillité d’une vie dans le respect de la loi. Le capitaine avait fait le choix de troquer sa casquette de pirate contre celle d’honnête commerçant. Sa particularité ? Desservir et ravitailler les quatre coins de South blues sans aucune exception. Pour certaines iles, comme le Cimetière d’épaves, il avec le monopole du marché. Tout ça grâce à un carnet d’adresses construit autour de plusieurs dizaines d’années de navigation. De toute façon, vue la tronche de l’équipage cela ne donnait pas tellement envie de venir leur chercher des noises.

En discutant à de nombreuses reprises avec l’équipage, James collecta un certain nombre d’informations sur leur prochaine destination. Notamment que l’ile était complètement laissée à l’abandon par le gouvernement, aucune force de sécurité présente sur l’ile. Pour blackburn, c’était déjà un bon point, il n’avait pas besoin de raser les murs ni de vivre dans l’ombre. En revanche, l’endroit était sous le joug d’un redoutable pirate, Glark dit le Colosse, un terrifiant homme poisson qu’il fallait à tout prix éviter de près ou de loin. La récompense de 45 millions pour sa capture  n’était en rien usurpée d’après les marins. Blackburn avait déjà vaguement entendu parler de  ce nom, mais il n’était en aucun cas au courant du montant de sa prime. Qu’est-ce qu’un bestiau comme lui faisait-il encore sur un Blue ? Sa place était sur le Grand Line ! Ben rajouta une couche sur les exploits plus ou moins avérés du poiscaille, utilisant soi-disant de l’électricité pour venir à bout de ses adversaires...Tout un programme !

Le jeune homme avait développé une haine farouche contre les hommes-poissons, depuis ses déboires sur Las Camp. Mais pour celui-cil, il ferait bien une exception. La traversée dura de nombreuses semaines, la vie à bord était assez sommaire, mais James avait déjà vue pire. De toute façon, il n’avait pas le choix, c’était ça ou rien. Il décida d’utiliser son temps libre à l’apprentissage de nouvelles connaissances, notamment dans le domaine maritime. Suivant comme son ombre le capitaine et le pressant de questions dans tous les sens. Ce dernier se plier volontiers à ce petit jeu, éprouvant même une une satisfaction à transmettre son savoir. En trente ans de carrière, il en avait vu des choses !
Mais être capitaine, c’était avant tout être un leader, pouvoir assoir son autorité sur l’équipage sans non plus déclencher une mutinerie.

La clé selon l’ancien ? Le Charisme ! Pour lui, cela faisait tout, un équipage pouvait suivre son capitaine jusqu’aux portes de l’enfer si celui-ci était admiré et respecté de ses hommes. Point de hiérarchie ni de rigueur militaire à bord ! À tout moment le maitre du navire pouvait être destitué au profit d’un autre. Un capitaine était un ensemble, il devait être  à la fois leadeur, protecteur, exemplaire, professeur et bien d’autres choses. Tout pirate, possédant un minimum d’ambition, s’imagine un jour ou l’autre à la tête d’un équipage. Mais, beaucoup s’arrêtaient uniquement au prestige de la fonction, occultant la lourde responsabilité qui incombe à ce dernier. Que ce soit au niveau des conflits internes ou pendant une bataille. Tout ça fit grandement cogiter le jeune homme, tellement d’aspects à prendre en compte, lui qui aimait les choses simples et sans prise de tête. D’après ce qu’il avait pu observer jusqu’à présent ici, le patron ne faisait pas mine avec ses hommes. En même temps, il en fallait de la poigne pour gérer une bande de bras cassés comme eux. Il n’imaginait pas ce que cela devait être à l’époque durant la répartition du butin.

Dans tous les cas, Blackburn n’allait pas se décourager pour si peu, il avait la ferme intention de quitter les Blues à la tête de son propre navire. Mais tout reposer sur les épaules du contact de Ben, ce soi-disant aubergiste situé dans la zone d’Encanis.  D’après ce qu’avait entendu  James ici et là, c’était de loin l’endroit le plus vivant de l’ile. Lieu idéal pour se détendre et boire des coups jusqu’à plus soif.

D’après les calculs du capitaine, la traversée touchait à sa fin. Une nouvelle, accueillie par James avec soulagement, la mer au bout d’un moment cela le bardait d’une puissance. Voir que de la flotte à perte d’horizon, le clapotis des vagues en permanence, quand une tempête ne vous secouiez pas la goule pendant des heures. Pirate, mais pas trop non plus tout de même, la terre ferme c’était tout de même plus confortable ! D’ailleurs le temps était depuis quelques jours totalement exécrable ! Un déluge incessant obligeant le pirate est resté au fin fond de sa cabine pour trouver un peu de chaleur.

Le lendemain, le capitaine, annonça terre en vue. Bravant la pluie et le vent, il se força à monter sur le pont pour voir de ses yeux cette fameuse ile, considérée comme l’un des pires, si ce n’est le pire lieu de South Blue. Et malgré les mises en garde, il fut estomaqué par ce qu’il voyait, une véritable décharge à ciel ouvert.

Le navire longea la côte pour rejoindre son port d’attache, le jeune homme eut donc tout le loisir de découvrir pourquoi cet endroit avait pour nom, cimetière d’Épaves, une véritable décharge de navire à ciel ouvert. Au final cette météo pourrie collait parfaitement à ce bout de terre perdue dans l’océan. Obligé de hurler pour se faire entendre, Blackburn questionna le capitaine sur l’origine de toutes ses épaves, selon lui c’était lié à un phénomène nautique, cette ile était au milieu d’un croisement de plusieurs courants marins. Des épaves par dizaine, non par centaines, de toutes tailles, certaines étaient si montreuses que le pirate pensait que ses yeux lui jouaient des tours. Oubliant totalement qu’il se ramasser des litres de flottes en pleine poire, il resta planter sans un mot, observant cette désolation.

L’arrimage aux quais fut une manœuvre particulièrement délicate à cause de la houle. Mais le timonier démontra que son titre n’était pas usurpé. De son côté le patron du navire convoqua son passager dans sa cabine pour les adieux et surtout une ultime mise en garde.

« Suis-moi Blackburn »

Ainsi sa couverture n’avait pas tenu bien longtemps, elle qui pensait avoir voyagé incognito …

« Sache James, que tu as choisie la plus belle des voies, mais aussi la plus dangereuse. J’ai bourlingué pendant assez longtemps pour pouvoir tirer cette conclusion. Même si au demeurant la marine et les chasseurs de primes sont une réelle menace pour nous autres, pirate, méfie-toi encore plus de tes semblables. Garde toujours en tête que plus ta notoriété sera grande, plus ta liste d’ennemie sera longue. Agissant dans l’ombre pour frapper au bon moment, et ainsi récupérez le bénéfice de ta notoriété. Ne montre jamais ta faiblesse et sois intraitable. Sur les Blues tu as le droit à l’erreur, sur le Grand Line non. Bon vent, James W. Blackburn, je suivrais avec attention tes aventures !
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Accompagné de plusieurs membres d’équipage souhait eux aussi passer du bon temps, les deux hommes se dirigèrent sous bonne escorte vers Encanis. L’endroit n’était que désolation et misère, cette ile n’était qu’aux finales qu’une immense épave. James croisa à de multiples reprises la route de locaux, la plupart étaient à l’image de lieu, des ombres errants sans aucun but dans ce décor sinistre. Mais, il rencontra aussi certains individus bien moins recommandables. Sans la présence de leurs accompagnateurs, les deux hommes auraient rapidement eu quelques visiteurs envahissants. D’ailleurs, le capitaine leur offrit quelques armes, qu’il avait en surplus, un sabre et deux pistolets. Une fois de plus, du matériel de seconde main, ayant vécu plus que de raison, mais faute de mieux… James gardait sa main sur la garde de son arme, craignant à tout moment une attaque d’un groupe plus téméraire, s’affranchissant des règles en vigueur ici. Ou pire encore, une rencontre avec des hommes-poissons.

Au terme d’une marche interminable sous une pluie battante, ils arrivèrent enfin à destination, devant eux ,  se dresser cinq caravelles monstrueuses, encastrées les unes dans les autres. Blackburn n’avait jamais vu rien de tel de sa vie, l’amoncèlement de bois donnait vie à un immense bâtiment disparate d’où émanait mille lumières et autant de voix.

« Nous y voilà ! Bonne chance à vous les gars, et surtout un conseil, pas de vague ici.. Les gangs ont tendance à être à cran ces derniers temps. »

Après des adieux en bon et due forme, James et Hackman étaient livrés à eux même dans ce monde hostile. La dernière visite de Ben ici remontait à tellement d’années qu’il avait gardées comme unique souvenir, l’amas de caravelles. À l’entrée, se dresser un groupe d’hommes armé jusqu’aux dents, sans aucun doute des hommes de main présents pour faire régner un semblant d’ordre. Celui qui semblait être le responsable des gros bras stoppa James :

« Vous êtes qui ?! Jamais vu vos gueules dans le coin !»

« James W. Blackburn

Le caïd observa avec curiosité son interlocuteur pendant un moment avant de faire signe à l’un de ses sous-fifres. Ce dernier avait en sa possession un paquet d’avis de recherche, après une rapide recherche il donna l’un des documents à son boss.

« Hum… C’est toi le jeune rookie aux dents longues de South Blue ?! Vous pouvez entrer, par contre ne faites rien de préjudiciable. On a déjà maté des mecs plus costauds que toi. »

Une fois à l’intérieur, l’ambiance était en parfaite opposition avec le reste de l’ile. Joyeuse, lumineuse, animés, vivante ! Cela sentait à plein nez la vie, la vraie ! Des centaines de pirates et de marins profitaient de l’endroit pour chasser tous les malheurs. Une sorte de taverne classique, mais dans des dimensions XXL  !

Son entrée attira l’attention de certains, son visage était de plus en plus familier dans certains milieux. Maintenant, comme l’avait prévenu le capitaine, la notoriété attire la jalousie et la convoitise de certains, désirant ardemment se faire eux aussi un nom dans le grand livre dans la piraterie. Se faufilant dans cette cohue, le jeune homme se fit interpeler par l’un des clients se tenant à quelques mètres d’eux :

« ET TOI ?! TU NE SERAIS PAS BLACKBURN ?! »

James fit la moue, il n’avait pas fait cinq minutes dans cet endroit que quelqu’un l’avait déjà reconnu.

« Tout dépend de ce que tu lui veux ?! »

Un immense colosse quitta sa chaise pour se planter devant eux, James s’arracha le cou pour le regarder dans les yeux. Un véritable mur, faisant au bas mot trois mètres de haut et six-cents ou sept cents livres. Il avait le plus grand mal à rester debout sur sa jambe de bois, sa barbe était imbibée d’alcool.

« CE QUE JE LUI VEUX ?! »

Son haleine empestait l’alcool, à croire qu’il avait passé sa vie à boire jusqu’à plus soif. Une immense cicatrice parcourait l’ensemble de son visage, lui emportant au passage son œil droit. La voix rauque de l’homme avait fait taire toutes les discussions, tout le monde était attentif à la suite des évènements. Les bagarres étaient monnaie courante ici, mais la présence d’un rookie de ce calibre changeait la donne. De quoi ravir le plus exigeant des publics. Le bond posa discrètement la main sur le pommeau de son sabre. À tout moment cet endroit pouvait devenir un véritable champ de bataille. Intrigués par ce soudain silence, plusieurs hommes de main du gang s’étaient postés aux quatre coins de la pièce.

« Je veux lui dire… MERCI ! PUTAIN ! Tu as fait la peau à ce maudit Lieutenant GLOCK ! Il m’a pris un œil et une jambe CE FUMIER ! »
Il cracha une énorme glaire sur le sol !

« QUE MA JAMBE LUI BOTTE LE CUL EN ENFER ! »

Il saisit sans ménagement le jeune homme pour le pousser jusqu’à sa table !

« Viens donc boire un coup en notre compagnie ! C’est le moins que je puisse faire  ! Un sacré morceau le GLOCK ! Un bâtard de la première heure, mais le bougre était très fort  ! Ah oui ! Je me présente, le capitaine WISKHAS et voici le tas de charognes qui me sert d’équipage !  ET TOI ?! BOUGES ! NOUS AVONS DES INVITES DE MARQUES ! »

Blackburn ne se voyait pas refuser une telle invitation dans les circonstances actuelles. Quelques secondes auparavant il se voyait déjà au milieu d’une bagarre générale. Il savoura donc son breuvage en racontant dans les moindres détails son combat contre le lieutenant d’élite ! Le colosse tenta à plusieurs reprises de les recruter, mais James déclina l’invitation. Après tout il était ici pour trouver son équipage. Après une bonne demi-heure de parlotes, les deux hommes quittèrent la table pour d’autres horizons. James et Ben étaient au centre de toutes les attentions, la plupart de leurs congénères les regardaient avant tout par curiosités. D’autres en revanche, voyaient en eux une potentielle cible. D’autant plus, qu’au premier abord, ni l’un, ni l’autre ne semblait mériter une telle prime. D’autres soulards voulaient les invités à rejoindre leur table, James dû résister à l’appel de la boisson pour se focaliser sur le motif de leur présence. Une fois débarrasser des plus collants, ils accédèrent enfin à la seconde partie de l’établissement. Chacune des épaves, bien qu’encastrer les unes dans les autres, était séparée par une cloison. De gros bras étaient postés entre chaque passerelle au cas où une bagarre se déclencherait.

Dans la caravelle suivante, l’atmosphère était sensiblement différente, moins de chahut et de grandes gueules, même si l’alcool coulait à flots, les clients présents ici, étaient plus à la recherche d’un lieu pour converser et échanger. Ben ne mit pas longtemps à reconnaître sa vieille connaissance, malgré les années, le vieux bougre n’avait pas pris une ride !

« Salut Edwing ! »

« OH ! Le jeune Ben ! Je ne pensais pas te revoir… J’ai eu vent de ce qui s’est passé sur North Blue avec ce brave Wolff… Triste histoire, c’était un brave gars ! »

Les deux compères échangèrent durant une bonne dizaine de minutes, ressassant inéluctablement le passé. James lâcha rapidement la conversation, il se planta dos au comptoir, son verre en main pour voir de quoi était faite la faune locale. Il n’avait jamais vu autant de pirates au mètre carré, un véritable terrier d’amateur de jolly Roger. Il y en avait pour tous les gouts, des grands, des petits, des moches, des estropiés, d’ailleurs ils semblaient majoritaires ici. Alors qu’il avait complètement oublié les deux hommes, le tavernier l’interpela en lui posant la main sur l’épaule :

« Ainsi c’est donc toi Blackburn ? ! Tu as réussi à te faire une jolie petite réputation dans le coin. Ce n’est pas donné à tout le monde. Attention à ne pas prendre la grosse tête. » Il indiqua d’un signe de la tête le mur derrière lui, ce dernier était recouvert d’avis de recherches.

« Cela fait quarante ans que je roule ma bosse dans le coin, j’en ai vu des rookies prometteurs comme toi passer ici. Malheureusement, la plupart ont fini les tripes à l’air en voulant s’attaquer à des poissons trop gros pour eux. Mais passons, je ne veux pas passer pour le vieux con expliquant la vie à la nouvelle génération. Bon, Ben m’a expliqué que tu es à la recherche d’un équipage et d’un navire... Pour l’équipage, ce n’est pas les bras qu’il manque dans le coin. Même si on a connu quelques gros coups durs ces dernières années, les salopards de la Marine…qu’est ce qu’il te faut exactement  ?! »

« On va faire cap sur le Grand Line, il nous faut des hommes capables de tenir la route ! »

«Rien que ça ?! Dit moi Ben, ton capitaine il à de l’ambition et pas qu’un peu ! Bon, les types comme ça, comme tu t’en doutes cela ne court pas vraiment les rues. En ce moment c’est plutôt difficile dans le coin de trouver des marins de qualités, alors des types capables de naviguer sur le Grand Line... »

Le barman quitta les deux hommes pour s’entretenir avec l’un de ses collègues à propos du sujet. James quant à lui était plongé dans ses songes, craignant d’avoir fait tout ce voyage pour rien. Il devait forcément avoir parmi tous les pirates présents ici, des types capables de franchir le Grand Line. Il avait croisé déjà quelques types qui semblaient réellement dangereux, si eux n’étaient pas capables de le franchir, alors lui non plus ne le pourrait pas.

Edwing revient à la hauteur
« Bon je me suis un peu renseigné, les nouvelles ne sont pas forcément bonnes comme je le craignais, c’est un peu la crise du secteur en ce moment. Trop de petites frappes qui veulent tout , tout de suite sans se fouler. Sombre époque ! »

« Et eux ?! C’est qui ?! »


Blackburn désigna une immense table où étaient réunis environ une trentaine de bougres, le genre qu’on n’aime pas vraiment croiser de jour comme de nuit.

« Tu vois le type au centre qui se cure les dents avec son couteau, c’est leur capitaine, Oswald le briseur de rêve ! Ils se préparent à rejoindre le Grand Line sous peu… Un conseil en aucun cas ne va chercher des noises à ce type. Il possède une prime à 20 millions pour informe... »

James croisa le regard d’Oswald, ce dernier esquissa un petit sourire et se leva pour rejoindre les trois hommes. Se rendant compte qu’il avait attiré sur lui l’attention d’un type de cette envergure ; Blackburn voulut se faire tout petit.

« Bonsoir, messieurs, je me trompe peut-être, mais il me semble être le sujet de votre conversation ! »

« Oswald, voici Ben Hackman un ami de longue date et son capitaine, Blackburn »

« Ah Blackburn… Ah oui ! Je te remets, tu as fait un coup d’éclat récemment ! Et pour ma curiosité, pourquoi cette soudaine attention sur ma personne ?! Monsieur cherche-t-il à gonfler sa réputation en se payant la tête du brave Oswal ?! »

Même s’il continuait à afficher ce petit sourire en coin, son regard quant à lui ne mentait pas sur ses réelles intentions. James se contenta de le fixer droit dans les yeux :
« Absolument pas, je suis simplement à la recherche d’un équipage pour partir sur le Grand Line. J’ai simplement remarqué que tu avais l’air d’avoir un équipage solide ! »

La lueur sanguinaire disparut en une fraction de seconde du regard d’Oswald, l’atmosphère se détendit subitement. Edwing souffla un gros coup derrière son comptoir.

« En effet, c’est gars sont les meilleurs, nous partons d’ici quelque temps sur le Grand Line. Je t’offre une place dans mon équipage si tu le désires ! »

Les deux hommes échangèrent quelques formalités, avant que le briseur de rêves rejoigne sa table.

« En espérant se recroiser sur le Grand Line Blackburn. »

James se retourna vers Edwing, une sensation bizarre l’avait envahi dès le début de son échange avec Oswald. Quelque chose clochait chez ce type, et le faisait clairement flipper.

« Il à l’air sacrément dangereux... »

« Il l’est ...Mes avis qu’on n’a pas finissent d’entendre parler de lui. »


« Bon, cela ne fait pas avancer notre recherche pour le coup, Ed, tu n’avais vraiment sous le coude pour nous ? »

« Écoutes Ben, là comme ça, j’ai peut-être un truc pour vous. Des types d’expérience et vraiment coriaces. Enfin du moins ils l’étaient à l’époque. C’est l’équipage du défunt John le Boiteux, sombre histoire de trahison et j’en passe. Quoiqu’il en soit, ils ont leurs habitudes ici, tu les trouveras surement dans la prochaine salle. Cherche un nain, Edmond. Attention il un sacré caractère de merde !  Mais je vous préviens tout de suite, je ne garantis rien… Depuis la mort de leur capitaine, ils sont tombés dans l’alcool et la dépression. Bon courage, les gars, à plus tard ! »

Les deux hommes continuèrent donc leur route, en empruntant la passerelle menant à la caravelle suivante. L’ambiance ici était bien plus austère, ce n’était plus le repère de fêtards, mais de soulards de la première heure. Ici pas de chants, ni d’éclats de rire tonitruants ! Uniquement des types à la gueule rincée à force de vider des chopes à longueur de journée.

« Hum, il est sérieux ton pote ? Il pense vraiment trouver quelqu’un ici capable de nous conduire sur le Grand Line ?! La plupart des types ici sont incapables de manœuvrer ne serait-ce qu’une foutue barque. »

« Dégage de là le blondinet ! Tu bloques le chemin entre moi et ma bière ! »

James se retourna pour voir à qui était le couillon qui s’adresser de la sorte. Dans un premier temps il ne vit personne se tenir derrière, puis en baissant les yeux il remarqua la présence d’un nain. Bien plus large que haut, le bonhomme, vue sa gueule n’avait pas l’air très agréable à vivre au quotidien.

« C’est toi Edmond ?! »

« Cela se pourrait bien ! Tout dépend qui le demande ?! Je ne t’ai jamais vu ici le blondinet. »

« Je suis James W. Blackburn, Edwing nous à orienter vers toi on est à la recherche d’un équipage. »

Le nain dévisagea James de la tête au pied, puis regarda avec autant de mépris Ben. Faisant une moue de dégout il répondit à son interlocuteur :

« Bah voyons, voilà que le vieux débloque, il croit que nous sommes des filles de joie ? ! Vous m’avez bien regardé ? J’ai autre chose à faire que d’écouter les délires de jeunes puceaux dans votre genre. La mer est une affaire d’homme pas de prépubère.  Sur ce, ma bière m’attend. »

Edmond partit rejoindre sa table où l’attendait le reste de ses camarades. En tout une bonne cinquantaine de types étaient présents autour du nain.

« Charmant personnage… Je suis tiraillé entre une envie folle de lui démonter la tronche ou de me barrer définitivement de cet endroit. »

«Tu m’as habitué à un peu plus de persévérance James, tu renonces déjà ?! On va aller convaincre cette bande d’ivrognes de nous suivre. Je fais entièrement confiance en Ed, il n’est pas du genre à prodiguer de mauvais conseils, s’il pense que ces types sont à la hauteur, alors ils le sont. »

« Tu fais chier Hackman… Reste ici, je vais m’entretenir de nouveau avec ce trou de balle. »

James approcha de nouveau le nain en s’installant face à lui sur un tabouret. Provoquant un silence général autour d’eux, tous les regards étaient braqués sur l’intrus. Prêt à lui à lui faire sa peau au moindre geste suspect.

« Bordel, tu es pire qu’un morpion ! Tu as les oreilles ensablées ou quoi ? Ta proposition ne m’intéresse pas... »

« C’est qui ce gars Edmond  qui se permet de s’assoir avec nous »

« C’est le vieux Edwing qui débloque, le type est à la recherche d’un équipage et voilà qu’il s’adresse à nous. »
Explosion de rires autour de Blackburn, cela commençait très mal cet entretien de recrutement. Pour lui il n’y avait rien à tirer de cette bande de pochtrons. Il se demandait sincèrement ce qu’il foutait là, depuis quand il écoutait les conseils de Ben ?!

« Laisse-moi deviner, tu as décidé d’être pirate après avoir lu un article dans la presse . Tu veux vivre la grande aventure et devenir riche et célèbre ?! Ou alors ta femme ta foutu dehors et tu es criblés de dettes ?! »

James fixa droit dans les yeux le nain comique, il était à deux doigts de lui en collait une. Il jeta un regard noir en direction d’Hackman, lui faisant comprendre que tout ceci était de sa faute !

« Bon le minot, dégage de là ! »

L’un des marins présents à côté de lui tenta de le virer à coup de pied de son tabouret. James le saisit avant qu’il ne puisse exécuter son geste et le plaqua contre la table. Provoquant un raz de marée de bière sur les convives.
Aussi tôt, le bruit de dizaines de lames sortantes de leurs fourreaux se fit entendre. Tout autour du pirate se tenait une bonne dizaine de types armés jusqu’aux dents ayant la ferme intention de le démolir.

« Je suis James W. Blackburn ! Je recherche un équipage capable de voyager sur le Grand Line ! Et non je n’ai pas débuté la piraterie hier le nabot. »

Il plongea sa main dans sa veste pour en sortir son avis de recherche qu’il balança sur la table.

« 12 Millions ?.. Hum.. On va peut-être pouvoir discuter le blondinet, mais avant lâche mon pote. »

Blackburn s’exécuta , lâchant le pauvre bougre, ce dernier avait la marque de la table imprimée sur sa gueule. Le pirate reprit donc sa place sur le tabouret.

« Et voici mon compagnon de route, Hackman, primé à 5 millions. »

« Edwing vous à surement dit qu’on n’a pas pris la mer depuis deux bonnes années. On boit des coups en parlant du bon vieux temps.. On a de quoi tenir encore plusieurs années. Alors pour nous faire bouger le cul d’ici, il va falloir nous proposer du lourd.  J’espère que tu as un navire capable d’accueillir l’ensemble de mes gars. »

« Je n’ai pas de navire pour le moment... »
« Comment ?.. 12 millions sans avoir de navire ?! C’est quoi cette époque de fous !  Bon… Et vous avez un projet ? Un truc solide pour se faire du fric ?! Car comme tu peux le voir, on ne tourne pas à l’eau et au pain sec. »

« Aucun, juste un seul objectif… Rejoindre le plus vite possible le Grand Line. »

Edmond fixa le jeune homme les yeux grands ouverts, totalement abasourdis par ce qu’il venait d’entendre.

« Donc pour résumer… Vous n’avez pas de navire, pas d’équipages, et vous voulez rejoindre le Grand Line ?! »

« Oui. »

« Dis-moi mon gamin.. Récemment tu as pris un coup sur la tête ? »

Quelques rires éclatèrent autour d’eux. Mais les discussions allaient de bons trains, l’équipage semblait avoir une conversation très animée sur un sujet bien précis. Un des matelots s’approcha d’Edmond et lui chuchota à l’oreille.

« Hum… Vraiment ...Cela peut être une idée en effet ! »

«  Bon, d’après les gars tu as une petite réputation sur South Blue. Tu as réussi à démonter notamment un Lieutenant D’élite. Va falloir qu’on ait une petite discussion entre nous vous concernant. Cela peut prendre un peu de temps, retourner donc voir ce brigand D’Edwing en attendant. »


Dix minutes, puis trente, puis une heures. Toujours aucune nouvelle du nain. James commençait à croire qu’il s’était une nouvelle fois foutu de leur gueule.

« Sacré personnage le Edmond hein ?! C’est un pirate à l’ancienne, on n’en fait plus des types comme lui. Bon, après, il est un peu brut de décoffrage et à un caractère de cochon. Mais dans son domaine, difficile de l’égaler une fois installer à la barre d’un navire. »

« Peut-être… Mais cela fait plus d’une heure qu’on est plantés là… Toujours pas de nouvelles. Qu’est-ce qu’il branle ?! Ils sont en train de consulter l’horoscope ? »

« Pour ce genre de décision le blondinet, on vote ! Chaque marin à une voix. »

Blackburn sursauta en se rendant compte que le petit homme se tenait à ses côtés. Il ne l’avait pas vu venir pour le coup.

« Edwing ! Enfant de putain ! Voilà que tu me fous tes gosses dans les pattes maintenant ?! Bon, on à une proposition à vous faire… Venez avec moi. »

Retour à la case départ pour James et Ben, cette fois-ci tout l’équipage se tenait autour d’eux.

« Voilà, nous avons une proposition, c’est donnant-donnant.  Installer-vous confortablement cela risque de durée un peu les gars.»
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« Tout remonte maintenant à trois ans, on était à bord du royal Fortune sous les ordres du capitaine John. Un bon capitaine qui avait comme tout le monde ses démons et ses faiblesses. Après avoir écumé les blues pendant plus de dix ans, il s’était mis en tête de rejoindre le Grand Line. On avait réussi à mettre de côté  un joli petit magot pour financer le voyage. Manque de pot, le second de l’époque, Williams creva bouffer par un requin en pleine mer. Vraiment sale comme fin, on avait réussi à récupérer quelques bouts, mais c’était trop tard. Du coup, un nouveau second fut désigné, au début cela devait être moi, mais j’ai refusé ! Les responsabilités et la politique ce n’est pas ma came, moi, mon truc c’est tenir la barre. Bref, un jour alors qu’on faisait escale quelque part dans le coin, John tomba sur une vieille connaissance.. »

Il s’arrêta pour reprendre une lampée de bière et s’essuya la bouche avec le revers de ça maintenant

« Un fils de pute de première, Jarod  dit « L’anguille ». Un forban sans envergure, adepte des jeux de hasard comme John. Voilà donc notre nouveau second. Au début personne ne broncha, en même temps tout rouler pour nous. Mais rapidement, Jarod commença à rapidement devenir envahissant. Il voulait que tout passe par lui, soi-disant pour alléger la charge du capitaine, mon cul ! Il voulait prendre le pouvoir. Ce n’est pas faute d’avoir mis John en garde, mais le vieux ne voulait rien savoir, il faisait totalement confiance dans son second. Deux camps se formèrent au sein de l’équipage, les anciens comme nous, qui voguions avec le capitaine depuis bientôt dix ans et un petit groupe de nouvelles recrues. »

James sentait l’atmosphère devenir électrique au fur et à mesure que le récit avançait.

« Mais bon, comme je disais, l’équipage était content ! Les caisses étaient pleines et le Grand Line se dessinait devant nous. Alors, pourquoi faire des vagues inutilement ?! Manque de pot, alors qu’on rejoignait l’ile aux Épaves avec une bonne partie de notre butin , voilà que nous tombe dessus les pirates de Bogdanov ! Je reste persuadé que ce n’est pas le fruit du hasard ! L’anguille l’avait surement informé d’une façon ou d’une autre, mais je n’ai jamais eu de preuves concrètes. C’était très tôt le matin, en plein brouillard, Boris nous cueille au saut du lit. Cela volait dans tous les sens, mais ce diable de John arrive à nous sortir quasiment de ce pétrin. Et là … Ce fils de chien de Jarod intervient avec une dizaine de jeunes recrues… Devant mes yeux, il plante le capitaine dans le dos ! J’aurais dû prévoir un coup en traitre de sa part, et ce n’est pas faute d’avoir prévenu le boiteux, je l’ai encore en travers de la gorge. »

Nouvelle pause pour le nain, qui termina sa bière cul sec et fit signe au serveur d’en remettre une autre.

« Sans capitaine pour diriger les opérations, et avec un traitre dans nos rangs.. Ce fut le début de la débâcle. Pas besoin de rentrée dans les détails, le navire tomba rapidement entre les mains de Boris. On s’est vraiment retrouvé pris de court avec les gars. Jarod offrit comme cadeau le vieux boiteux agonisant à son nouveau capitaine. J’ai encore dans ma tête cette scène surréaliste, je ne pensais jamais assister à une telle scène un jour dans mon existence. Et cela ne s’arrêta pas là ! Ce gros chien, trancha lui-même la tête du vieux pour l’empaler sur la proue du navire. Bien évidemment, avec le reste des gars on tenta de se révolter pour envoyer cette merde au fond de l’océan. Mais sans armes, et à bout de force, cela se termina dans un bain de sang.
Suite à ça, Jarod incita son capitaine à saigner tous ceux qui refuser de le rejoindre. Mais Boris n’était pas aussi salop que ça. Il nous fila quelques chaloupes pour qu’on puisse rejoindre la terre ferme. Tu aurais du voir le regard de l’anguille, il était fou furieux de nous voir partir encore en un seul morceau.
 »

Edmond fixa sa nouvelle chope pendant une longue minute avant de reprendre.

« Voilà tu connais l’histoire dans les grandes lignes. Maintenant, on a fait le deuil de notre capitaine. Mais on désire une dernière chose .. Le venger ! C’est là que tu entres en jeux avec Ben. Ce chien de la casse coule des jours heureux dans le Royaume de bliss. D’après nos informations, Bogdanov possède sa planque dans les Everglades, dans le secteur 7. »

James haussa les sourcils, c’était la première fois qu’il entendait ce nom

« Ouais, les Everglades, tu as dix secteurs… Pour te résumer le truc, le secteur 10 c’est l’endroit le plus dangereux de tout South Blue et de loin. Tu as des gus là-bas qui reviennent tout droit du Grand Line. Et en plus, le Royal Fortune est toujours en sa possession ! Le deal est simple, tu nous aides à arracher la tête de Jarod et en prime tu récupères un équipage et en prime un navire capable de voguer sur le Grand Line ! »

« Et le Boris là, j’en fais quoi ?! »

« Ah ouais .. C’est le seul hic ça.. Sinon cela ferait bien longtemps qu’on aurait fait le job. Mais si tu as réputation n’es pas usurpé, cela ne sera pas un problème pour toi.. Du moins j’espère

Blackburn se laissa tomber sur le dossier de sa chaise et souffla un grand coup. Il se prit la tête entre ses mains et tenta de faire le point sur la situation. Sur le papier, le deal était très tentant, démonter quelques tronches et repartir avec un bateau et son équipage. Mais cela puait l’entourloupe à plein nez,
les gars qui se tenaient devant lui, étaient plus des professionnels du lever que de coude que marins chevronnés. Si c’était si simple, pourquoi attendre qu’une bonne poire comme lui se pointe au bout de deux ou trois ans pour régler la situation ? Bien plus de zones d’ombres que de certitudes… James avait le cerveau en ébullition. Il balaya intérieurement toute logique, s’en remettant une fois de plus à la seule chose qui dictait sa vie, la chance.

« Quelqu’un à une pièce ?! »

Environ une quarantaine de regards incrédules étaient braqués sur lui. Tout le monde attendait avec impatience sa réponse, et voilà qu’il ne trouvait rien de mieux qu’à demander une pièce. Edmond lui jeta une pièce.

« Tiens… Et sinon tu as eu le temps de réfléchir ? »
« Pile c'est oui et face.. C’est non ! »
«Tu te fous de non ?! Tu remets le choix d’une décision aussi importante.. Sur le dos d’une simple pièce ? »
Le pirate jeta la pièce dans les airs, autour de lui un grand silence s’abattit. L’assemblée de pirates observait avec la plus grande attention l’action de la pièce. James patienta un petit instant pour faire monter le suspens…

« Messieurs ! Je vous informe que vous avez devant vous votre nouveau capitaine ! »

Edmond esclaffa un grand coup avant de redevenir sérieux :

« Je l’espère , mais avant de pouvoir te décerner cet honneur, il va falloir le mériter ! En route les gars ont à du pain sur la planche. »

Toute cette agitation attira une foule de curieux qui se massa autour d’eux. Jamais depuis leurs arrivés, la bande de feu le boiteux n’avait était aussi active. En sortant de l’établissement, il croisa la route du brave Edwing qui semblait ravi de la tournure des évènements :

« Vous avez fait le plus dur, convaincre ce bourricot d’Edmond de reprendre la mer, courage à vous les gars ! »
Non loin de là se tenait Oswald qui semblait lui aussi fort satisfait de cette conclusion :

« À très bientôt sur le Grand Line Blackburn ! En ami ou en ennemi ? Le temps nous le dira ! »

Edmond était dans un état d’excitation sans pareil, cela faisait trois ans qu’il ne pensait qu’à une seule chose, se venger ! Afin de mettre son plan en action au plus tôt il courait dans tous les sens afin de donner ses directives à tout l’équipage. En retrait, James et Ben observaient la scène avec beaucoup d’attention. Tout d’un coup, la bande d’ivrognes s’était mise en ordre de marche, montrant une rare efficacité.

« Comme quoi, les apparences sont parfois trompeuses… »

« Il faut l’admettre, ils sont impressionnants. Mais tu prends un énorme risque dans cette expédition… Tu le veux vraiment ton navire, en espérant que le prix à payer ne soit pas trop cher ... »

Blackburn se retourna pour faire face à son interlocuteur :

« Si nous ne sommes pas capables de réaliser une petite expédition punitive, à quoi bon vouloir défier le Grand Line ? De toute façon, dans notre métier, nous ne faisons rarement de vieux os. »

« C’est peut-être à cause de ce genre d’initiatives que les pirates meurent prématurément... En tout cas, j’ai un mauvais pressentiment...»

« Blackburn et Hackman ?! Les préparatifs sont terminés, c’est le moment de lever l’ancre vers le royaume de Driss. »
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