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Attendre les ordres

Comme un petit accrochage. Cette sensation assez terrible que décidément, donner des ordres, c’est pas pour moi. Marina et Dean tentent de me rassurer un peu. Castiel fait la gueule dans son coin. Normal, il m’avait prévenu. Enfin prévenu… Il était parano, ça je suis toujours persuadé de la chose, mais j’aurais effectivement dû faire plus cas de ces deux groupes de femmes qui nous accompagnaient. Je n’aurais jamais dû leur laisser la possibilité d’agir seules. Merde.

Et pendant ce temps ces cochons sont certainement sur le pied de guerre. J’attends des nouvelles de mes supérieurs. J’ai immédiatement appelé quand Castiel est revenu au bateau avec, emmailloté dans des liens de lianes, un des pirates que nous traquions. Jones qu’il s’appelle, un type pas bien brillant, pas même capable de faire une phrase correcte, une sorte de sauvageon barbare un peu assoiffé de sang : une bête. On m’a dit de ne pas bouger, et d’attendre les instructions. J’attends. C’est long. Et pendant ce temps, Kalem est toujours à la merci des pirates, et nous sommes en train de perdre une journée de recherche, peut-être deux, et si c’était le cas, ça nous en mangerait certainement un troisième. Satanée course de Wavers, si celle-ci avait été régie par une autorité quelconque de l’île, on aurait pu l’annuler ou la reporter, mais là, il s’agit d’une entreprise d’un particulier. Sérieusement, j’en ai par dessus la tête des organisateurs de courses à la con !

« Kosma ?
-Oui Volbas ?
-J’ai réussi à obtenir une entrevue avec un certain Gal Dome, le bras-droit du patron de la Spouzi Race.
-C’est le patron que j’veux voir.
-J’ai essayé, impossible. Même avec le soutien de mademoiselle Natsu, je n’ai…
-Pfff… J’ai pas l’habitude de juger les gens sans les connaître, mais ce type me court déjà sur le système… »

C’est vrai quoi, je demande juste un petit entretien de rien du tout, et v’la qu’on m’envoie du sous-chef. Qui a très certainement pour consignes d’envoyer balader les réclamations. Ces gars-là craignent peut-être une baisse de leurs revenus ? Non mais je vais t’en foutre moi, des bâtons dans les roues, tu vas voir que je vais te la faire annuler cette course…

J’demande à Volbas de m’guider vers le gusse. Je l’aime bien Volbas, j’aurais aimé avoir un peu plus de temps pour boire des coups avec lui, dans un rade dégueulasse à refaire le monde, j’suis sûr qu’il doit avoir des trucs chouettes à raconter, il a quand même abandonné une véritable carrière de Marine pour rester figer sur une île sans nuits. J’ai tout de suite deviné pourquoi quand j’ai rencontré la Natsu. Il en est fou amoureux le bougre, ça s’voit. Mais elle est jeune, elle a pas envie d’se coller quelqu’un aux basques, ça s’comprend. J’pense qu’elle est pas insensible au charme timoré du lieutenant, juste elle prends son temps. Pas de règles, pas de contraintes, c’est ça la liberté.

En parlant de liberté, j’ai un nain à faire évader moi, et le petit baraquement dans lequel me fait entrer mon collègue a plutôt l’air d’un débit de boissons que du local du sous-chef de la plus grosse entreprise de l’île. En voyant Volbas commander deux bières, j’me dis que j’ai pas tout à fait tort. Bon, il est où ce bougre, que j’lui explique clairement mon point de vue sur sa course. Y a quelques traînards qui peuplent le bar à cette heure tardive de l’après midi. C’est la fin de mon deuxième jour sur l’île, j’ai pas eu franchement de repos, et j’dois convaincre le gugusse que son attraction pour sportifs dégénérés, ben c’est pas possible. Un blondinet barbu, attablé devant une mousse me fait un signe de la main. J’vais m’asseoir et Loie me rejoint avec de quoi boire.

« Bonjour, lieutenant d’élite Alexandre Kosma.
-Gal Dome.
-Je veux voir votre patron.
-Ça va pas être possible, il est en déplacement. Et puis j’vais pas l’déranger alors que j’suis sûr qu’on peut régler tous les problèmes vous et moi, d’homme à homme.
-Le problème, c’est que je traque des gars dangereux qui sont très certainement en train de camper quelque part autour de l’île, et que votre petit événement sportif risque de freiner fortement mes recherches.
-Et donc ?
-Donc je vais vous demander d’annuler.
-Pas possible m’sieur.
-Vous avez déjà certainement un cadavre parmi vos participants, vous devez annuler, ou au moins repousser la course.
-Au risque de vous contredire, Giorgio Di Nitto, l’homme porté disparu depuis bientôt 48h n’était pas inscrit à la course, la Spouzi n’est donc en aucun cas responsable de ce qui lui est arrivé.
-Vous savez bien qu’il était sur le point de s’engager dans votre foutue compétition.
-C’est là la grande différence, lieutenant, sur le point. Donc pas encore inscrit. La course aura lieu. »

J’regarde dans l’fond de ses yeux. Il ne plaisante pas. Ca ne lui fait pas particulièrement plaisir de me contrarier, pas plus qu’il n’en est gêné. C’est comme ça. Il ne reviendra pas sur sa décision. J’suis un peu dépité. J’attrape mon demi d’une main et tranquillement, je bois. En silence. S’énerver serait la pire des manières de réagir. Et puis à quoi bon ? Je crois que j’aurais pu avoir un accès de colère s’il y avait eu la moindre once de satisfaction dans son regard, mais même pas, juste de la détermination. Je lui souhaite une bonne journée et j’invite Loie à me suivre. Nous n’avons plus rien à faire ici.

J’sors, et j’me dirige vers le navire. La seule chose que j’espère, c’est obtenir des ordres clairs de la part de la hiérarchie. On m’a demandé d’attendre, j’attends. Mais plus j’attends et plus Kalem court le risque d’être découvert. Je laisse Volbas rentrer chez lui en lui promettant de le tenir au courant et j’regagne le pont principal où attendent mes scientifiques.

« On a eu un appel lieutenant.
-Ah ? Et qu’est-ce qu’ils ont dit ? Je peux avoir du renfort ? Je peux lancer la poursuite ?
-Ils ont dit qu’il souhaitaient vous parler.
-Pourquoi ne pas être venus me chercher ?
-Ils rappellent demain. Quant à nous, c’est le moment de vous dire au revoir.
-Comment ça ? Vous partez ?
-Sur ordres lieutenant. Nous devons ramener le prisonnier. C’était un plaisir d’être sous vos ordres. Nous empruntons la Translinéenne jusqu’au Cap des jumeaux où nous récupérera un navire de la Marine.
-Eh bien Dean, c’était également une joie de travailler avec toi. On n’a pas bien eu le temps de se connaître mais t’as été un véritable soutien, merci. Toi aussi Marina, merci d’avoir supporté ma grande gueule et mes décisions douteuses.
-Ce n’est rien lieutenant, vous n’êtes pas si pire comme supérieur.
-Dites, un jour vous allez me tutoyer vous trois ? Et Castiel, même si je sais qu’on a eu des désaccords, et que tu avais la plupart du temps raison, j’suis ravi aussi d’avoir fait des erreurs en ta compagnie, ça m’aura appris plein de choses. »

Un léger sourire se dessine sur la bobine du blondinet. Il me serre la main. J’crois que j’commence enfin à l’amadouer. Le peu d’affaires qu’il avaient sous l’bras, et l’prisonnier solidement attaché avec eux, ils descendent sur le quais et vont rejoindre le navire de la translinéenne arrivé quelques temps plus tôt. J’vais devoir continuer sans eux. Mais très certainement avec une troupe d’élite, mieux formée à ce genre de mission. La poursuite et la capture de criminels, c’est plus de notre ressort que de celui des scientos. Eux ont leur domaine de compétence, moi le mien.

J’suis tout de même dégoûté d’avoir manqué l’appel de la hiérarchie. Perdre encore une nuit à attendre les ordres, quelle tannée. D’autant que les mercenaires de la Spouzi ont prévu de bloquer les tracés de la course dans l’après-midi, j’ai quasi aucune chance de les trouver avant. Ni même d’avancer de beaucoup dans mes recherches. Ce qui ne me laissera qu’une journée avant que leur Log Pose ne soit rechargé. Avec cependant sans doute une équipe avec moi. Et du repos. J’en ai bien besoin. J’vais d’ailleurs aller me reposer. Les chasseuses ont accepté que je loge encore dans la cabine pour la nuit. Je les quitterai quand il me faudra reprendre la traque. En attendant, au dodo.

***

PULUPULUPULUP

J’suis réveillé un brin en sursaut par la sonnerie de l’escargophone. J’décroche maladroitement le combiné et j’essaie de répondre avec une voix pas trop ensommeillée. J’sais pas vraiment l’heure qu’il est, avec cette absence de nuit, difficile à dire.

« Lieutenant Kosma ?
-Oui, j’attendais vos ordres. J’ai un problème avec un événement local, je risque de ne pas pouvoir reprendre les recherches avant après-demain, j’ai des hommes en route ?
-Non lieutenant. Nous n’apporterons pas de soutien à cette mission.
-Comment ça ? Mais, il y a quelqu’un à bord de ce navire, il faut le secourir.
-L’urgence est ailleurs en ce moment, nous ne pouvons pas nous permettre d’envoyer nos hommes, nous sommes occupés sur plusieurs fronts. Cela dit, nous vous permettons la poursuite de votre opération lieutenant, mais vous allez devoir agir seul.
-Seul ? Vous m’enlevez mes trois seuls Marines pour ne m’envoyer personne en retour ?
-Nous sommes navrés, mais les effectifs sont un peu justes en ce moment. Ce que nous pouvons faire…
-Dites.
-Nous pouvons peut-être mettre la tête de ce Edward Bottom à prix, grâce aux hommes que vous avez laissés derrière vous en prenant leur suite à Reverse Mountain, nous avons les informations nécessaires à la demande de récompense. Cela aidera peut-être quelques indépendants à venir vous prêter main-forte.
-Mh. C’est mieux que rien. J’aurais préféré des soldats, mais je comprends qu’on ne puisse rien faire d’autre. Désolé de vous avoir dérangé.
-Courage lieutenant. Je suis sûr que vous pouvez vous en sortir. »

CLIC.

Bah elle est belle la hiérarchie. Bon, décidément, personne ne veut m’aider, on me mets des bâtons dans les roues. J’vais me débrouiller tout seul. Petit étirement pour décrasser mon corps après cette trop longue nuit de sommeil selon moi, et me voilà paré. Avec un peu de chances je trouve ces p’tites frappes dans la journée, je les attrape sans me faire tuer, et je rentre avec mon nain prendre un peu de repos. Vu le cul que j’ai en ce moment, c’est sûr que ça va marcher.

« Lieutenant Kosma ? M’interrompt Cassandra alors que je m’apprête à quitter le bord de son navire.
-Oui ? C’est vraiment urgent ? Parce qu’il faut que j’y aille là.
-Vous allez où ? Le port est bouclé, on ne peut plus ni entrer, ni sortir, et ce pendant les prochaines vingt-quatre heures.
-Mais… Mais, ils ne devaient bloquer le passage que dans l’après-midi !
-Il est quinze heures.
-Pourquoi vous ne m’avez pas réveillé plus tôt ?!!
-Vous n’aviez pas laissé de consignes, on a pensé que vous préféreriez dormir.
-Vous n’avez pas encore orchestré une opération dans mon dos ?
-Non, lieutenant, pas dans votre dos. Nous avons décidé d’orchestrer une opération avec vous. On nous a assuré que la collaboration avec votre personne n’entraînerait pas une diminution de l’argent que nous toucherons quand nous auront attrapé ces pirates, et comme certains d’entre eux sont primés… Nous avons déjà empoché 5 millions pour la capture du premier zigoto, il semble y avoir au moins un autre type recherché dans le lot. Nous sommes toujours d’attaque pour traquer ces minables.
-Je… C’est… C’est non, je ne vous laisserai pas courir de danger supplémentaire.
-Et vous croyez vraiment être capable de nous dicter notre conduite ? Nous sommes des grandes filles et nous avons décidé de ce que nous ferions. Suuna est presque rétablie et le sera vraisemblablement quand nous pourrons quitter le port. Quant à Cannelle, elle m’a assuré vouloir elle aussi continuer l’aventure. Vous allez devoir nous supporter lieutenant.
-C’est que…
-C’est que quoi ? Vous avez deux options. Soit vous vous alliez à nous et on s’entraide, soit on fait ça chacun de notre côté, sachant que nous avons un bateau. Mais peut-être vos hommes vont-ils vous rejoindre bientôt.
-D’accord, je vous suis.
-Très bien, nous avons un peu plus de 24 heures pour établir un plan d’action, et ne pas perdre de temps quand on pourra lever l’ancre. Mettons nous au travail. »
  • https://www.onepiece-requiem.net/t11858-tout-ce-qu-il-faut-savoir
  • https://www.onepiece-requiem.net/t11736-rest-in-peace