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Les deux compères



Quittant précipitamment l’île du Karaté, sans doute par hâte, les deux compères avaient sauté sur le premier rafiot qui se présentait à eux. Autant dire qu’ils déchantèrent rapidement en s’apercevant de la fragilité de ce bout de bois flottant. L’âme d’explorateurs leur avait sans doute frappé la tête, mais la réalité d’une vie d’explorateur, à commencer par la navigation, semblait avoir pour eux un goût amer.

- Tu sais où est-ce qu’on va !? demanda impatiemment le jeune charpentier. Le rafiot n’tiendra pas longtemps !

Patrocle, d’un oeil à la fois inquisiteur et bienveillant, ne semblait pas être capable de répondre à la question.

- Je ne suis pas navigateur, Alma. En ce qui concerne le « rafiot », il me semble que tu es justement l’homme de la situation, non ? Un charpentier n’est pas…

- La ferme. J’ai pigé… Après avoir passé du temps avec une bandes d’idiots, fallait que j’me tape « monsieur je sais tout ». Quelle vie de merde. Et par-dessus tout ! Oui, parce que si ce n’était qu’ça encore, ça irait, mais non ! Fallait que je me laisse embarquer dans un plan pourri ! Tu m’entends Pat’ ?? POUR-RI ! pesta crescendo le blondinet en agitant ses bras dans tous les sens.

Il reprit son calme et saisit son maillet accroché à sa ceinture accompagné de quelques coups. L’opération de rafistolage du vieux rafiot pouvait commencer. Une planche de bois par-ci, un clou par-là, puis le tour était joué pour cette partie. Il ne s’agissait que des premiers soins, le travail de charpentier se faisant essentiellement en-dehors de l’eau. Déjà qu’il n’appréciait pas de bâcler son travail, alors le réaliser dans ces conditions était juste insupportable. Lorsqu’il finit ses ronchonneries, il leva la tête et constata avec étonnement que son camarade n’avait presque pas dit mot depuis leur départ, mais surtout qu’il n’avait pas bougé, le regard toujours orienté vers l’horizon.

- Qu’est-ce tu regardes ?

- L’océan, rétorqua logiquement le gladiateur.

- T’as vraiment pas dû la voir souvent pour la mater comme ça.

- Nous sommes libres de voyager selon la volonté des océans. N’est-ce pas cela que l’on appelle « l’aventure » ?

- J’vais t’en foutre de l’aventure, tu vas voir.

Malgré leurs échanges, ces deux personnages s’appréciaient, mais Alma ne pouvait pour l’instant pas comprendre tout à fait le raisonnement de Patrocle. Ce dernier n’avait pas encore mentionné son passé d’esclave. Quant au blondinet, le plus clair de son temps, il a toujours vécu en homme libre sans que personne ne lui dise quoi que ce soit. Son père adoptif n’avait jamais su lui imposer une quelconque décision. Deux personnalités radicalement opposées qui se battront probablement un jour pour les mêmes raisons. Mais il était encore trop tôt pour en parler.  Sur le misérable bateau, les deux hommes se laissèrent bercé par les légères vagues, s’endormant avec au-dessus d’eux un tapis d’étoiles. Alma restait sceptique sur leur destination hasardeuse, en gardant tout de même une certaine confiance en son ami qui semblait avoir foi en quelque chose de fort.

Il le vérifia bien assez tôt.

À l’heure du réveil, uniquement le soleil. Plus d’étoile, plus de vague, seulement un soleil omniprésent et un ciel bleu. Réagissant rapidement, Alma se redressa et comprit bien assez tôt qu’ils n’étaient plus en mer. Il descendit d’un bond du rafiot et observa ce nouvel environnement. Premier constat : ses sabots étaient déjà sales. Nous étions loin des plages paradisiaques, ici c’était de la boue. Face à eux se présentait une énorme et dense forêt. L’absence de commerces et de vie de manière générale questionna le charpentier qui, les bras croisés, envisagea une éventuelle exploration des lieux.

- T’as vu ça Pat’ ?

- Quoi donc ?

- Rien. Y’a rien ici. Nous sommes sur une putain d’île déserte ! Mais merde ! C’était pas évident ? J’te l’avais dit que ça mènerait nulle part cette histoire d’océans !

De toute manière, il fallait du bois à notre cher charpentier, et pour cela rien de mieux qu’une petite randonnée.

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Rien pour l’un, et pourtant, tout pour l’autre.
Nulle part pour ce dernier, mais pour Patrocle, l’océan les avait menés ici, sur cette île.
La dimension déserte de l’île évoquée part Alma échappait complètement au discernement du jeune gladiateur. Il y avait pour lui, au contraire, une multitude d’opportunités, de choses à voir et découvrir. Puis, qui sait, ils seraient arrivés sur une partie inoccupée d’une île regorgeant de vie, prête à s’offrir aux deux derniers venus avides de découvertes.

Patrocle ne pouvait cependant rien enlever au cadre peu idyllique qui se dessinait devant lui.
Ils faisaient face à une forêt relativement dense, qui ne permettait que peu d’observations sans s’y aventurer. Néanmoins voici ce qu’il s’en dégageait :
De grands arbres aux feuilles longues et tombantes s’élevaient en canopée, bien au-dessus d’arbres aux racines anarchiques formant une mangrove compact.
Le vent, venu des flots, amplifiait le léger mouvement de balancier de ces hauts arbres, qu’on pouvait entendre craqueler ici et là. Cette fine brise, comme par unisson, lança un frisson dans le dos des néo-explorateurs.
On aurait pu distinguer quelques envolées d’oiseaux, des crabes regagnant un rocher encore immergé par la marée, si toutefois, le regard de nos protagonistes ne fixait pas ce mur arboricole.

Patrocle s’émue quelque peu d’un tel résultat, porté par le destin, il se voyait à ce jour face à une nouvelle aventure, qu’il espérait des plus palpitantes.

Il s’avança d’un pas franc vers la lisière portant son regard aux abords de cette émulsion tellurique.
Bien qu’il adorât observer la beauté de la nature, c’est avant tout son sens pragmatique qui prit les devants.
Concentré sur ses observations tant visuelles qu’auditive, il en oublia presque les injures de son camarade.

- « Et merde, comment on va faire ? Tu le sais toi, et ce bateau à la con là… il va me falloir combien de temps pour en refaire quelque chose de correct… Eh mais ! Tu m’écoutes Pat’ ?! »

Le charpentier fila d’un trait à la hauteur de son camarade.

- « Je peux savoir ce que tu fous l’artiste ? A renifler comme un chien de chasse ? »

Patrocle posa sa main sur le torse d’Alma pour arrêter sa progression.

- « Regarde donc, au mois on a un début, fait attention où tu marches, et surtout, parle moins fort ! »
Patrocle hurla presque ce dernier ordre au visage de son camarade et continua avec un large sourire pour s’amuser du regard surpris du charpentier.

Au sol, se dessinait très clairement des traces de pieds nus, une quantité indéfinie, mais d’une taille remarquable. En effet, on pourrait facilement reconnaitre une taille de pied d’enfant ou légèrement plus grand.
Mêlées à ces dernières, des traces canidés disproportionnées, comme si, ces mystérieux visiteurs, disposaient d’énormes chiens.
Quant à la direction de ces traces, elles longeaient l’orée du bois vers un renfoncement plus dégarnit de ce dernier. D’ici on pouvait presque distinguer un léger sentier, passage possiblement récurent des locaux pour se rendre sur cette plage.

T’as une meilleur idée pour le moment ? Je suis impatient de rencontrer ces gens pour ma part ! » Lança Patrocle avec un impatience palpable.
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- Attends, attends… Donc t’es là t’es en train d’me dire que nous n’sommes pas seuls ici ? s’interrogea Alma en frappant de sa canne au sol, agacé. Est-ce que t’es conscient, Pat’, que toi et moi sommes de gros nullards perdus au milieu de nulle part ?

Le charpentier tenta de retrouver son calme. S’agacer ne ferait qu’attirer l’attention des… autochtones ? Il observa quelques instants ce qui l’entourait. La végétation était si dense que la luminosité restait faible malgré le grand soleil présent au-dehors de cette jungle. L’humidité évidemment omniprésente.

- C’est pas ici que j’vais pouvoir nous construire un rafiot flottable, j’te le dis.

Alma tourna légèrement la tête vers son camarade, qui tenait un sourire ahuri, le suppliant presque de poursuivre l’aventure. Le blondinet se frappa désespérément la tête en marmonnant quelques injures incompréhensibles. Puis il indiqua la marche à suivre avec sa canne, dirigeant celle-ci vers les traces de pas. En parlant de celles-ci, Alma n’était pas très rassuré de ce qu’il voyait. Certaines étaient à peu près normales, bien qu’un peu difformes, tandis que d’autres surpassaient la normalité. L’ambiance semblait hostile et peu propice au tourisme de masse. À partir du moment où aucun port n’était construit, inutile de se demander si l’on était les bienvenus. Plus les deux amis s’avançaient, plus des bruits se faisaient entendre, aucun d’entre eux ne ressemblaient à ceux d’un humain. Des moustiques se faisaient de plus en plus présents au fil de leur ascension.

- J’espère que tu t’y connais en médecine… J’suis quasi sûr de choper une merde ici. J’le sens pas, mec. Allez, faisons demi-tour et tirons-nous.

Rien à faire. Patrocle était obnubilé par cette nouvelle aventure. Néanmoins, et assez rapidement, le sol semblait trembler. Un tremblement terre ? Personne n’y croyait. Un amas de fumée se dirigeait vers leur position. Curieux, le charpentier sortit sa longue-vue pour observer au loin dans cette obscurité. Il la rangea aussitôt, saisit la main de son camarade et courut aussi vite que possible.

- ON EST FOUTUUUUUUUS ! S’PÈCE DE TARÉ ! TU NOUS M’NÉS À NOT’ PERTE !

Amusé, Patrocle suivait son ami. La voilà son aventure, celle qu’il désirait depuis sa plus tendre et cruelle enfance. Mais attention à ne pas finir écrasé en tentant de fuir une hordes d’animaux affamés. Face à eux, sous doute attiré par le bruit, un espèce de géant dont il - Alma - n’avait jamais vu de descriptions pareilles dans les bouquins. C’était donc ça la vie ? Découvrir des univers effrayants qui ne ressemblaient en rien à ce que l’on contait dans les récits d’explorateurs ? C’est donc à cela que ressemblait la vie d’aventurier ? Le pied du géant s’abattu sur les deux jeunes hommes qui sautèrent chacun d’un côté pour l’esquiver.

- On n’doit surtout pas se séparer, Pat’, mais on n’pourra pas tous les affronter non plus.

La seule solution était de courir, courir et encore courir. Patrocle avait pourtant prévenu son ami, il faisait bien trop de bruit. Le charpentier semblait comprendre qu’il n’était plus sur son île natale, qu’il n’était absolument rien aux yeux du monde. Le temps de semer toute la ribambelle, constituée de trois animaux, sans compter le géant qui cessait des les poursuivre, ils pouvaient tous les deux passer à l’offensive. Tandis que la gladiateur gardait son rythme, le charpentier semblait perdre de sa vitesse et n’était plus qu’à quelques petits mètres de la horde. Sa course un peu changeante, déviant légèrement vers la gauche, attira l’un des trois qui le suivit. Il n’était d’ailleurs plus qu’à quelques centimètres de sa proie. La gueule grande ouverte, prête à se saisir d’Alma, la bête ne comprit absolument quand il vit ce dernier freiner pour lui foutre un énorme coup de canne en pleine tronche. Celle-ci valsa jusqu’au pied d’un arbre, sonnée. Un coup plein de rage. Mais il ne s’arrêta pas en si bon chemin. Il s’approcha de cet ignoble ours et lui asséna une multitude de coups.

- Connard ! Connard ! Connard ! Connard !

Les deux autres bêtes s’arrêtèrent, observant la scène avec étonnement. Patrocle en fit d’ailleurs de même.

- Al’. Tu devrais peut-être arrêter. Je crois qu’il a eu son compte.

Aux paroles de son camarade, Alma réalisa qu’il n’avait pas contrôlé ses gestes, que la peur lui a fait perdre le contrôle. Il constata avec joie qu’il n’était pas si faible que cela. Il décida même d’en jouer pour effrayer les deux animaux restants. Tournoyant sa canne, esquissant un sourire des plus malicieux, il s’approcha d’eux lentement. Quand ils se retournèrent pour prendre la fuite, Patrocle se tenait justement derrière eux, affichant la même expression que son comparse. Il indiqua une direction avec sa canne que les animaux prirent à toute vitesse, en laissant évidemment leur compagnon, encore inconscient.

- Tu n’as toujours pas eu ta dose ? demanda le charpentier d’un air assez sérieux.


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-“ C’était juste qu’une grosse bestiole, rien de plus. Tu va faire quoi contre lui maintenant ? »
Lança le gladiateur en pointant du doigt l’énorme masse se profilant derrière Alma.

Juste derrière le victorieux, venait comme d’apparaître le géant partit quelques instants auparavant. Il se tenait droit derrière Alma, le regard vengeur et bavant de rage.
Le contraste de taille se faisait plus ressentir que pendant la fuite, rien ne semblait plus irréaliste.
Alma n’arrivait qu’aux genoux du géant, qui d’après son visage n’espérais qu’en découdre.

C’était un grand homme, barbu et inéluctablement coiffé par la nature elle-même, il se tenait sur ses appuis ferme comparable aux arbres de cette forêt, fort et si proche de la nature.
Il y avait chez cet individu le sens qui nous rapproche de l’essentiel, loin du conditionnement d’une société civilisée, ou trop… Ses membres semblaient taillés à même le gré d’une profonde grotte ou carrière, saillant, épais, résistants.
Il arborait néanmoins une tunique travaillée, comportement des motifs laissant poser l’hypothèse d’une forme d’art chez ce peuple. La différence de couleur, les liens entrelacés au col amenait chez cet homme un contraste entre la douceur d’un art et la rudesse d’un combattant.

C’est dans ce même instant que d’un revers de la main il balayât Alma de son passage, ce dernier n’ayant que le réflexe de se protéger le visage et dans sa chute. Ce dernier projeta le malheureux et sa canne dans les feuillets qui se trouvaient quelques mètres plus loin.
Le bruit de la chute n’égala pas celui de la frappe, qui résonna étrangement aux alentours, des oiseaux s’écartaient du conflit à grands coups d’ailes.

Patrocle prenait tout d’abord la scène avec un certain amusement, voir son camarade si fière de régler le combat précédent facilement se faire projeter de la sorte. Rien de tel pour le faire sourire.
Il eut tout de même une légère expiration lors du choc, une sorte de :
- « Ouch… »

Le plaisir et l’excitation d’un tel combat amenait dans son sang une ébullition palpable. Et d’un sourire large il s’avança vers l’ennemi.
Il voyait en ce combat tout ce qu’il attendait de cette aventure, quelques défis des plus rudes, des rencontres et surtout une occasion de montrer qu’il ne savait pas uniquement servir de soigneur.
Chaque pas résonnait dans sa tête et il calculait, déjà, toutes les possibilités pour surpasser ce géant.
Il examina donc pendant la dizaine de mètres son ennemie, immobile mais furieux, ébaucha son plan puis se mit en position.

Patocle tourna la tête vers son ami se relevant tout juste :
- « T’en fais pas Alma, laisse donc ce travail aux vrais guerriers, ramasse tes dents et rejoins-nous hahaha ! »

A peine cette phrase finie, n’ayant pu distinguer le beau geste du majeur qu’Alma lui faisait part, Patrocle eu à esquiver le premier coup porté par son opposant.
Un coup de pied en écrasement, frontal, puissant mais surtout extrêmement vif.
L’hoplite pivota sur son pied d’appui avant pour se retrouver côté ouvert du géant. D’un même élan, il planta sa lance profondément à l’embase de la cheville, permettant de déséquilibrer le géant. Dans la même lignée, il porta un second coup de taille au niveau du genou bien moins profond, avant de se remettre en position à quelques mètres du géant.
Patrocle ne cherchait pas à tuer, plutôt à affaiblir dans l’espoir d’obtenir des réponses… Après tout, il se disait que c’est le géant qui fit le premier geste.
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- Merde… Ça fait mal un géant…

Alma se redressa tant bien que mal et fit le point sur les dégâts subis. Pas des masses a priori malgré qu’il ait mis du temps à se relever. Ses avant-bras avait encaissé le choc, c’était pour cela qu’ils tremblaient, encore endoloris. Voyant son acolyte se mesure avec bravoure au géant, le charpentier eut comme une douce envie de le rejoindre. Éviter le danger oui, c’était son mot d’ordre, mais une fois en plein dedans, autant se donner les moyens de s’en sortir. En position de départ sur starter, le charpentier se changea alors en sprinteur et démarra en folie. Concentré sur le gladiateur, le géant ne vit pas arriver derrière lui le jeune blondinet, qui prit appui sur son mollet avant de sauter aussi haut que possible. Le géant se retourne mais il était trop tard. Le blondinet se trouvant au-dessus de sa tête, il utilisa la gravité et sa force pour assener un redoutable coup de canne au sommet du crâne de la créature.

- Alors ? T’en penses quoi d’ce coup ? demanda fièrement Alma.

Mais il allait rapidement déchanter en s’apercevant qu’une énorme main s’approchait rapidement de lui. D’un revers prise deux mains, il frappa la main du géant pour la repousser avant de retrouver rapidement la terre ferme.

- Vaudrait mieux s’tirer, non ? J’ai vraiment mis tout c’que j’avais dans le coup, dit Alma en scrutant attentivement la créature qui tient immobile en face d’eux.

Le gladiateur avait le visage radieux. La réponse était claire comme l’eau de roche.

- Faudrait au moins l’mettre au sol, voire immobiliser ses membres inférieurs pour l’empêcher de nous pourchasser.

- C’est un géant en face, pas une de tes vieilles inventions, rétorqua Patrocle, taquin.

- J’vais t’en foutre des inventions, sale foutu anarchiste ! Continue de faire joujou avec sa jambe, je m’occupe de l’autre.

Sans perdre un seul instant, Alma s’élança vers sa cible, à savoir la jambe gauche. Il sortit de sa canne sa chère lame qu’il enfonça profondément dans le gros orteil du monstre. Voulant à son tour réagir, il fut aussitôt freiné par le gladiateur qui s’occupait de l’autre côté.

- Du mouvement, Pat’, du mouvement ! En restant statiques, nous sommes foutus, Pat’, foutus !

Le jeune charpentier semblait finalement prendre du plaisir. Une vocation se serait-elle éveillée aux côtés de son camarade ? Non pas forcément en fier combattant, mais plutôt en un simple un individu qui prendrait goût à l’aventure. Inutile de se demander si Alma deviendrait un jour un grand épéiste ? La réponse était clairement non. Bien qu’il disposait de qualités physiques qu’il tentait de cacher, il sentait bien que les arts martiaux, quels qu’ils soient, n’étaient pas particulièrement faits pour lui. Mais à cet instant, aux côtés de son ami, il prenait réellement du plaisir à entailler chaque parcelle de la jambe du géant. Il riait… riait… riait… Jusqu’à ce que ce golem imposant et résistant, finit enfin par tomber. La tâche n’a pas été des plus simples quand on voit les deux jeunes hommes bien amochés. La bête ne s’était laissée faire, et ce, en envoyant paitre plus d’une fois. Le visage complètement ébouriffé, Alma prit appui sur sa canne pour se redresser.

- Et maintenant… Huh… C’est bon ? demanda le blondinet en esquissant un sourire, encore essoufflé.

Alors que l’heure paraissait festive, ce même blondinet tomba net, inconscient. Il transpirait et sa température corporelle semblait monter à grande vitesse. En fouillant un peu, Patrocle put s’apercevoir qu’une piqure avait peut-être provoquée ce malheur. La zone piquée virait peu à peu au violet. Il fallait agir dans les plus brefs délais.

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L’effervescence de l’affrontement redescendue, Patrocle rajusta son armure, dépoussiéra quelque peu ses effets.
Le combat sembla ne durer que quelques instants, après comptes, on pouvait aisément percevoir que la lumière, traversant la flore, était quelque différente qu’au commencement du duel.
Cette dernière portait en elle les poussières et quelques feuilles dispersés par l’engagement des trois combattants pendants leurs passes.
Une large percée dans la canopée éclairait de son entier le corps esquinté du géant, allongé sur le ventre. On pouvait l’entendre râler, et souffler de quelques maux douloureux.
Ce dernier était pour le moins amoché, mais vivant, pour ainsi dire : conscient.

Le résultat était là, les deux amis vivants, l’ennemie vaincu et en vie. Ils ne pouvaient que se réjouir d’un tel aboutissement. Néanmoins, Patrocle semblait pensif sur cette courte distance qui le rapprochait, à pas légers, du vaincu.
L’attention de l’hoplite ne se portait, durant ce court instant, que sur sa propre visualisation mentale.
Il repassait les images du combat, au ralenti dans son esprit, de manière à percevoir ses erreurs.
Effectivement, sans Alma, il en était fait de mon flanc droit sur cette dernière action… Il faut que je mette plus de mouvement ! »
Songeait Patrocle en continuant son approche.

Il sortit de ses songes pour se porter proche du visage du géant, il s’accroupit. Patrocle sourit largement, et s’adressa au gardien.
- « Quel combat ce fût, Géant, jamais je n’avais lutté contre aussi grand ! Excuse-nous pour les blessures, nous ne te voulons aucun mal. Je m’appelle Patrocle et mon ami se nomme Alma. Nous nous sommes échoués sur ton île, nous cherchons juste un village, des personnes, des… Me comprends-tu géant ? »

Les yeux du géant s’écarquillèrent, comme surpris du geste du jeune homme.
Oui je te comprend jeune homme, je suis également à la recherche de quelque chose de perdu ici… Attend.. Kof kof (il tousse) Ton ami, il vient de s’effondrer. »

Patrocle se retourna d’un geste vif, tandis que le géant se redressa sur ses genoux. On pouvait effectivement voir Alma, face contre terre. Il venait de s’effondrer à quelques mètres derrière le sentier.

Oh Al’, tu supportes plus de te faire botter le cul alors ? Haha. Pourtant je peux vous dire qu’il en a pris quelques-unes, des roustes, là d’où on vient ! Ah ça M’sieur le Géant crois-moi ! »
Blaguant Patrocle en se portant au-dessus du corps étendu de son camarade.

Il souleva ce dernier par le col, malheureusement, le sourire de ce dernier s’effaça net. Patrocle savait reconnaitre la part sérieuse d’une situation, il y avait un temps pour tout, et il était temps d’agir rapidement.
Son ami souffrait à première vue d’une pâleur extrême, perlée d’une sueur peu compatible avec l’effort effectué précédemment. En effet, de grosses gouttes glissaient le long du front du malheureux. Ses yeux clos tendaient à s’ouvrir uniquement lors de l’expiration bruyante qu’émettait une gorge hypertrophiée.
Le sang du gladiateur me fit qu’un tour, il assit rapidement son camarade contre le premier tronc à sa portée.
Merde, une piqûre, là ! Il fait une allergie… évidemment je n’ai rien sur moi ! »  
Patrocle se retourna vers le géant aussitôt sa phrase conclue.

- « Dis-moi, as-tu vu un village ici ? Quelqu’un ? Des locaux ? Il me faut des soins rapidement, je peux en préparer mais le plus rapide serait de trouver un ‘doc ici ! »

- « Il y a un village, d’hommes plus petit que toi à quelques embardées d’ici, mais ton ami… »

- « Vivra ! »
Coupa Patrocle.
- « Ecoute l’ami, si tu nous aide, je t’aiderai en retour promis, donne-moi le chemin ! »
Le Géant expliqua brièvement le chemin tortueux de la forêt qui menait le plus rapidement au village. Il donna quelques points de repères, des détails vagues portant sur une souche morte ou un rocher d’une forme reconnaissable.
Patrocle pendant ce temps épaula son camarade sur ses épaules, le regard franc il fixait son guide de fortune.
Le géant était désormais assis en tailleur, il s’adressa au jeune homme :
- « Je t’attendrais près de mon bateau, proche de la plage aux tortues, elle est également facile à trouver, tu m’as donné ta parole. Part maintenant, chaque minute compte. »
Les deux étrangers, ennemies pour peu, venaient de sceller un lien particulier autour d’une détresse vitale, portant une toute autre dimension à leur passage en ces lieux.
L’hoplite fit volte-face, après un geste d’acquiescement de la tête, ne perdant pas son objectif de vue.

Le regard entre le géant et ce dernier en avait dit long, sans prononcer mots, ils s’étaient compris. Comme s’ils avaient pu percevoir une part se soi chez l’autre, une empathie commune.
La course de Patrocle commençait à nettement ralentir, quand bien même deux haltes brèves pour reprendre son souffle furent appréciées, il reprenait toujours la route d’un pas des plus déterminé.
Le jeune athlète entendait les râles de douleurs que son camarade émettait à chaque souche enjambée, chaque nid de poule sauté.
Il dépassa les points de repères dictés par son nouvel ami.  Et pourtant, le village n’apparaissait pas, ni même l’odeur d’un feu, le bruit d’un marteau, l’aboiement d’un chien…

Reste là mon pote , je vais t’en tirer ! »
Répétait sans cesse Patrocle à son ami qui ne répondait que brièvement en marmonnant.

Le duo s’effondra, Patrocle tomba à genoux devant un ruisseau clair qui coulait lentement à travers des pierres.
Il en profita pour se rafraîchir, une ou deux gorgées, quelques éclaboussements au visage pour évacuer cette sueur qui ne cessait de lui couler dans les yeux.
De fatigue, il tomba les mains dans le courant de l’eau. Patrocle haletait encore de sa course, chargée d’un fardeau sacré.
Patrocle prit une de ces inspirations, qui permette à l’homme, dans les moments les plus douloureux, de retrouver un espoir.

En ouvrant les yeux, Patrocle s’aperçut qu’il était fixé, de l’autre côté de la rivière.
Un petit être, qu’il n’aurait su précisément détailler tant la fatigue l’en empêchait, se tenait droit devant lui. Il tenait toute sorte de champignons dans ses bras, mais également dans une sorte de hotte confectionnée avec du bois local.
Il semblait lui-même revêtir une forme de tunique artisanale peu commune.
L’humanoïde s’approcha de Patrocle, en traversant ce cours d’eau peu profond.

Vous…besoin…aide ? »
demanda l’autochtone à Patrocle
- « S’il vous plait, oui ! Mon ami s’est fait piquer ! »
Retorqua l’hoplite en montrant son camarade allongé.

Le local se porta au visage d’Alma, il scruta, toucha, appuya. Tout en parlant dans sa langue il sortit de sa hotte, un champignon qu’il pressa.
Il en sortit un jus ambré qu’il versa directement dans la bouche du malade. En lui pinçant le nez, Alma avala la mixture sans broncher, toussa une fois puis s’assoupit.
Il semblait à première vue plus paisible, bien moins souffrant qu’à l’arrivée du duo près du cours d’eau. L’autochtone semblait valider la réaction de son patient en hochant de la tête, tout en parlant dans son dialecte.
Il se retourna vers l’hoplite, agenouillé proche du médecin de fortune, et lui transmis non sans difficultés :
- « Vous…Chance…Venir dans Village »
Tout en reprenant sa hotte il ouvrit la marche.
Patrocle se chargea à nouveau de con camarade et suivit leur heureux sauveur.
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Combien de jours sont-ils passés ?
Quel jour sommes-nous ?
Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Pourquoi est-ce que j’me sens si fatigué ?
Où est-ce que j’suis ?
Mais surtout… que diable fais-je à poils ?


Tant de questions se posaient dans la tête de notre charpentier qui ouvraient à peine les yeux. Ses sensations n’étaient pas encore très agréables mais encourageantes. La fièvre était passée après deux jours de lutte, seule une légère toux semblait persister encore un peu. Les membres encore tremblants, Alma tenta malgré tout de se relever en prenant appuis sur les meubles qui l’entouraient. La difficultés à tenir debout était bien présente. Pas uniquement dû à une faiblesse musculaire, mais aussi qu’il ressentait de fortes nausées. Néanmoins, la soif et la faim ressentis le poussaient à dépasser ses limites et sortir de cette tente trois étoiles. Sa canne se trouvant à ses pieds, il s’en saisit pour se déplacer. En sortant, les premières choses qu’il vit furent un type étrange qui concoctait un drôle de repas avec Patrocle.

- Ah ! Votre… Ami… Réveillé…
- Quelle tête tu nous fais ! Tu nous as bien fait peur!

Alma n’était pas du genre à s’attarder sur des choses acquises, alors il scruta rapidement les alentours. C’était tout aussi rapidement qu’il découvrit avec stupeur la présence d’un invité de choix : le géant affronté quelques jours plus tôt. La bête lui fit même un signe de la main accompagné d’un sourire en guise de salutation. Il était tellement fatigué qu’aucune réaction n’était visible. Lourdement appuyé sur sa canne, le regard maintenant en direction de son camarade, il tenta de trouver réponses à ses questions. La discussion se passait de manière agréable autour d’un bon repas. Les voici à quatre individus, tous différents, discutant le plus calmement possible. Le charpentier comprit alors que deux jours s’étaient écoulés et qu’il en faudrait probablement deux de plus pour retrouver une forme acceptable.

- Et donc toi, t’as été rejeté de ta tribu parce que tu souhaitais apprendre notre langue ? Ça m’prouve bien qu’on a rien faire ici, dit Alma en gardant les bras croisés.
- Les Hommes… Tendances… Casser… Tout, rétorqua le toubib.
- Ouais, ouais, c’est ça. Et toi, le grand machin, tu recherches un autre grand machin comme toi ?
- Absolument, petit homme.
- Et nous, Pat’, qu’est-ce qu’on fout encore ici ?
- Héhé… J’ai promis au géant de l’aider, répondit-il avec un sourire béat.

Le blondinet attendit la chute de cette blague… mais elle ne vint jamais. Préférant garder le peu d’énergie qui lui était disponible pour d’autres choses, il décida de se lever et de s’éloigner sans dire mot. Comme pour oublier la situation, il décida de couper du bois et de la travailler le temps de son rétablissement. N’oublions pas que le rafiot était encore à réparer. Son état ne permettait actuellement rien de plus. Il savait que dans deux jours, cette folle aventure - qui avait selon lui bien trop duré -, dans cette île où il n'y avait rien à faire, allait malheureusement poursuivre. Probablement pour le pire. En attendant, favoriser le temps qu'il avait pour se remettre, il préféra rafistoler le navire pour le rendre opérationnel en cas de fuite. Loin d'être un grand combattant, il essayait parfois d'anticiper certaines choses.

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Patrocle échangea longuement, du mieux qu’il put, avec le médecin autochtone. Il se plongea littéralement dans les paroles hachées du local, qui au-delà des son rôle de soignant, devenait professeur.
Il montra toute sorte de champignons au jeune homme, mimant lorsque les mots lui manquaient pour symboliser leurs attributs. Le soigneur développa donc une forme d’enthousiasme quant au fait de pouvoir transmettre ses connaissances, plutôt qu’à les cacher aux hommes.
Comme ce dernier l’avait si bien souligné, les pirates et autres voyageurs égarés ne sont pas tous patient, bien au contraire, détruisent plutôt que de construire. On avait pu sentir la tension palpable dans ses paroles lorsqu’il prononça ces mots.
L’hoplite engrangea donc toutes ces connaissances avec assiduité et concentration, constata des formes de conservation des remèdes, des champignons et autres herbes. A default de pouvoir noter toutes ces connaissances, Patrocle écoutait attentivement, rien n’aurait pu l’extraire de cette situation.

Deux jours passèrent, à la fois au chevet de son camarade qui reprenait des forces chaque minute, la fois aux études ou à la cueillette. Durant ce premier jour, il put en apprendre davantage quant au fondement social de l’île, son peuple de cannibale controversé par le médecin, un temple protégé par un golem ancien, et cette horde animal qui ravage, quelques fois, les voyageurs égarés.
La flore paraissait bien moins obscure pour le jeune gladiateur, bien qu’il soit moins habile pour s’y déplacer que son mentor local. Cette mangrove regorgeait de vie, des papillons aux milles couleurs en passant par des alligators immenses. Comme à l’accoutumée, Patrocle découvrait un nouveau monde qui le laissait sans voix, admirant chaque parcelle de vie, chaque bien fait qu’apporte cette nature au monde.

Il admit le contraste de la société moderne avec ces îles désertes, il avait vu ce que les hommes pouvaient produire de beau, mais surtout ce qu’ils pouvaient amener de néfaste en un rien de temps. Il avait observé ce que l’Homme pouvait causer à l’Homme, pour l’Homme malgré l’Homme… Dans ces moments de paix, son esprit divaguait dans l’espoir d’un monde sans limite, il espérait et croyait possible un monde régit pour une abnégation omniprésente, un respect mutuel sans distinction. Il en croyait en des causes, plus puissantes que lui, en des hommes qui œuvrent pour l’Homme.

Ces deux jours, plus que fructueux, amenèrent également la retrouvaille promise par l’hoplite au géant.
Zigg, le médecin, restait au camp, au chevet du malade. Pendant que le jeune homme partait vers la plage aux tortues à quelques heures de marche du campement.

Patrocle put découvrir un bateau d’une taille remarquable, construit avec un art particulier. La proue était tout particulièrement travaillée, ornée d’un dragon casqué et embellit par des motifs rappelant l’esprit celtique. Le Géant était assis près de son bateau, il déplaçait des arbres entiers pour effectuer un brasier énorme, sans doute pour se chauffer.
On pouvait observer le campement de fortune aménagé par ce dernier. Une toile cirée tendue formait un appentis du bateau au sol, sous lequel, on trouvait une couche de branchage et un duvet molletonné. Proche de cela, deux-trois tonnelet, pour le géant, formait un siège à ce dernier.
Il vit arriver le jeune homme de part la forêt, il lui fit signe.

Le jeune guerrier aux promesses, te revoilà ! As-tu trouvé ce village ? » Questionna le colosse.

Eh bien je dois t’avouer que non, mais un petit être nous a trouvé, et par chance il a pu soigner mon camarade ! » retorqua Patrocle qui s’approchait encore.

Ils échangèrent de longues minutes sur tout un tas de sujet lié à leurs situations respectives, l’île, son bateau, sa venue.
Le géant offrit un peu de bière présent dans le tonnelet sur lequel il était assît, la mit dans un reste de noix de coco pour le jeune homme. Peu fraîche, mais toujours appréciable, cette bière permit au jeune homme un réconfort certain.  

Je te remercie pour la bière, et pour l’autre fois… Que dirais tu d’aller au camp du médecin ? Et lorsque mon ami ira mieux, nous t’aideront à retrouver le tiens. » amena Patrocle en jetant sa noix de coco.

C’est effectivement une bonne idée, je prend du bardas et j’te suit l’ami. »

Le géant roula son couchage, prit un tonneau, et fila au côté de son ami guerrier.
Le retour fut aussi rapide que joyeux, ils rigolèrent de vive voix, se racontant quelques histoires pittoresques et autres chansons paillardes dont le géant avait le secret.

<…>

Patrocle sentait son ami distant, du coin de l’œil il l’observait couper son bois, avec le peu de force dont il disposait. La dernière annonce ne lui avait pas plût, il en aurait mis sa main à couper, néanmoins sans ce géant ni Zigg, il en était fait d’Alma.
Patrocle conclut qu’il s’agissait, comme à chaque fois, d’un saut d’humeur de son compagnon. Après tout, il avait dût être soigné, et son ego en avait prit un coup. Il continua à rigoler avec le géant jusqu’à la tombé de la nuit, Zigg les accompagnait tout en gardant un œil sur son patient fraîchement guérit.

Le feu crépitait devant les protagonistes quand se rapprochât Alma tendant ses mains comme pour se réchauffer. Le regard bas caché derrière son couvre-chef pour ne laisser visible qu’une faible partie de son visage. Le volume de discussion diminua, tout le monde regardait alors le malade comme pour attendre une parole de ce dernier, qui part ailleurs, portait quelques marques sur les mains.

Merci à tous, pour les soins, mais je te préviens le Géant, demain on règle cette histoire ! » lança le blondinet.

- « Dans ce cas reprend des forces ! » retorqua le géant en montrant la bière.

Ainsi passât cette paisible nuit couverte d’une lune des plus rayonnantes, avec ces brandons montant comme par magie vers le ciel étoilé, le foyer réchauffant des compagnons assoupit par la journée laborieuse, se laissant porter par des rêves d’aventures, d’un ami, d’un idéal.

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Il y était au lendemain. Il était temps d’assumer cette promesse et d’emmener ce géant à son bon désir. Chacun se prépare à la nouvelle excursion, même le toubib décida d’accompagner son patience jusqu’au bout, qui lui-même ne trouvait pas cela nécessaire. Cependant, au cas où il se ferait piquer par on ne sait quelle bête, Alma semblait malgré tout rassuré de l’avoir à ses côtés. Patrocle, lui, comme à son habitude, inspirait le bonheur à l’idée de partir de nouveau en quête. Le charpentier n’était vraiment pas convaincu, une fois encore, par cet engouement autour de l’événement. Sans trop être du genre craintif, il n’appréciait pas pour autant les risques inutiles. Le temps passé sur cette île sauvage était déjà selon bien trop long.

- Ne perdons pas plus de temps, dit sèchement le blondinet.

Armé de sa canne, Alma partit le premier et les autres le suivirent. Chacun veilla à rester attentif au moindre indice, au moindre mouvement. L’idée était de tenter l’exploration au centre de l’île où, d’après le seul local du groupe, un géant protégerait un certain temple. Certains affirmaient ces faits, d’autres parlaient d’une légende. Autant vérifier la véracité de ces propos par eux-même. Pendant la randonnée, d’étranges mouvements attiraient l’attention de nos aventuriers, mais le local annonça de ne pas s’en inquiéter pour l’instant.

- Nous sommes suivis par tout une bande mais faut pas s’inquiéter. Quel pragmatisme ! se moqua le charpentier, esquissant pour la première longtemps un léger sourire.

Sourire qui s’effaça quand il sentit le sol trembler. Ces tremblements étaient immédiatement suivis de grognements effrayants. Le jeune homme releva son chapeau, s’arrêta et se retourna vers ses collègues.

- Vous êtes bien certains de vouloir continuer, demanda le blondinet au cas où ses compagnons changeraient d’avis.
- Plus que jamais ! rétorqua Patrocle avec beaucoup de gaité, passant devant lui.
- C’est certainement celui que je recherche, enchaîna le géant en lui passant également devant.
- Et toi, mon sauveur, tu es plus raisonnable qu’eux, hein ?
- Géant… Empêcher… Cueillette… exprima le pauvre petit médecin.
- Et puis j’vous emmerde, lâcha finalement Alma pour conclure.

Alors que le temple faisait son apparition, des êtres inconnus, cachés derrières la végétation abondante, faisaient leur apparition. Le temple était en ruine, il s’agissait un d’un tas de pierre assez vieux, presque totalement enveloppé par la flore locale. Mais il était apparemment toujours protégé, puisque les tremblements s’intensifiaient, jusqu’à voir apparaître un ignoble géant, ressemblant plus à un énorme gorille qu’autre chose. C’est là que LEUR géant fit son apparition pour s’interposer. Le choc provoqua une grosse secousse. Alma comprit alors que les types cachés n’étaient autre que des locaux qui assistaient au combat. Ils criaient… Ils criaient… Sans que les deux amis puisse y comprendre quoi que ce soit. On pouvaient croire que c’était pour le combat en cours, mais une haie d’honneur se forma, laissant passer un type tout aussi effrayant, équipé comme personne ne l’a jamais été.

- C’est qui c’clown ? s’interrogea le charpentier.

La gladiateur était déjà en train d’assurer les arrières de son nouvel ami. Il ne reste que le toubib.

- Lui… Chef tribu…Lui… Dangereux.

Son armure cliquetait à chacun de ses pas. Il avança jusqu’au jeune blondit. Son visage n’avait absolument rien d’humain. Alma leva légèrement son bob pour affronta le regard de ce chef de tribu qui lui faisait face. Mais rapidement, les yeux du charpentier s’illuminaient à la vue des joyeux qui brillaient sur l’armure du chef. Ce dernier sembla d’ailleurs énoncer des choses dans une longue qu’Alma ne comprenait pas du tout. Toujours focalisés sur les diamants présents dans l’armure, il jeta un coup d’oeil du côté du toubib pour avoir la traduction.

- Duel… à… mort.
- Oh ? Tiens donc. Voila qui est intéressant. Tu peux lui dire que j’accepte volontiers.

Le traducteur par intérim s'exécuta. Où est donc passé le petit froussard qui ne voulait même pas participer à cette expédition ? Le charpentier semblait avoir trouvé une source de motivation suffisante pour l’inciter à se battre. Néanmoins, il le réalisa assez tôt, son adversaire n’avait rien d’un tendre. Même le toubib était effrayé. Le chef arma son bras pour y envoyer sa lance en plein visage d’Alma qui, extrêmement vigilant, anticipa et esquiva aisément en penchant sa tête d’un côté. Il rebroussa chemin de quelques bonds en arrière. Il comptait, dans un premier temps, analyser son adversaire.



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Patrocle assistait à cette scène des plus incroyables, dans laquelle, il voyait s’affronter deux colosses aux abords si proches et pourtant si différents. L’un semblait clair d’esprit faisant face au colosse berserk. On reconnaissait l’attrait d’un géant, distinctement, mais la folie avait pris le pas sur sa raison, le temps et la nature avait fait son œuvre sur la peau de cet humanoïde. Il était recouvert de mousse barbue, de lichen et autres plantes grimpante.

Ces forces de la nature arrivaient à faire gronder le sol et faire vibrer l’air dans un seul mouvement. Ce spectacle émerveillât le jeune hoplite, il voyait en cet force naturelle quelque chose de beau et d’humble. Il se demandait si un jour il serait capable lui aussi de développer une puissance lui permettant de stopper des colosses, qui sait ?
Néanmoins, la situation semblait plus préoccupante que prévue. L’ami du Géant semblait désespérément fou, il ne répondait plus de rien, aux quelques appels de son vis-à-vis quant à un passé commun.

GOROK ! ENFIN JE TE RETROUVE, FOI DE GODRIK TU ES À MOI ! » hurla le géant pacifique.

Cependant rien ne permis de faire évoluer la chose, ainsi, les deux géants se repoussèrent brièvement dans un puissant élan.

Patrocle se retournât pour faire face aux deux autres compagnons, la scène qui avait lieu à côté de lui était d’une tout autre atmosphère. Alma et Zigg échangeait concernant l’arrivée d’un individu particulier
En effet, il ornait une armure des plus singulières, loin de l’imaginaire porté par nos amis concernant les tribus locales. Un réel contraste s’engageait entre les petits hommes en tenue autochtone et ce « chef » (à première vue).
De larges épaulières gravées faisaient corps avec un plastron majestueux emplit de pierres bleues. On pouvait aisément distinguer les pierres incrustées dans chacune des pièces de sa panoplie, dégageant une puissante aura. C’est également ce qui se reflétait dans les yeux d’Alma, peut être même plus que la lumière du soleil sur cette armure.
Patrocle saisit rapidement que son ami et cet individu allait s’affronter, en duel singulier. L’homme paraissait fort et prêt au combat, un adversaire de valeur, qui de surcroît, offrirait un beau combat.

Un sentiment de jalousie s’emparât du jeune homme, il avait cette volonté de se confronter au plus fort, au plus important. Il se retrouvait sans défi, sans objectif, rien pour hausser sa condition.
Les deux géants s’affrontaient, dans un duel pour la mémoire et leur amitié passée. Quant à Alma il engageait ce duel singulier promit à une intensité des plus certaines.
Que pouvait-il faire et dans quelle mesure ? Aider le géant ne serait pas le bienvenu et ne lui apporterait aucune aide particulière, intervenir dans le combat d’Alma serait un manque d’honneur, au-delà de tout.

Patrocle baissât la tête, cette réflexion assombrissait ses espoirs de grandeur. Non pas un espoir de gloire, ni de reconnaissance, mais il savait que sans grand défi il ne pourrait s’élever et aider. Grandir pour mieux servir, servir les autres autant qu’ils sont, les plus démunis.
Les moments difficiles forgent les hommes fort, c’est ce qu’il recherchait avant tout dans ces aventures.
Il se devait d’agir.
Le jeune hoplite enfila son heaume, il releva la tête et prépara sa lance. La tendant devant lui comme pour s’assurer de son état, elle aussi, était prête.
Tout sourire venait de disparaître de son visage, le regard alerte au loin il avançait vers le combat des géants. Passant aux abords du duel entre son ami et le chef de la tribu, Alma l’interpella :

Qu’est-ce que tu comptes faire Pat’ ? »

L’hoplite fixa son ami, son regard en disait long. Alma distinguât nettement qu’une forme de volonté animait son ami. Patrocle ne répondit pas, le regard dura mois d’un instant. Ils se comprirent, comme l’on présent un orage. Il avait choisi d’aider le géant, de toutes ses forces.
Les deux amis étaient prêts à se battre.

<…>
Patrocle arrivât à côté de Godrik, qui s’était reculé lors du dernier échange. Ce dernier semblait plus craintif qu’à leur arrivée, l’opposant l’inquiétait davantage.

Ecoute, je ne peux rien te promettre pour ce colosse, mais je t’aiderai jusqu’au bout. » dit-il en observant le Gardien.

Tuons le, que je puisse venger ma famille ! » répondit le géant.

<…>


Lors de leur discussion sur la plage
Alors comme ça, tu as perdu ta famille à cause de lui ? Mais pourquoi est-il ici aujourd’hui ? »

Il était devenu fou, il pensait que ma famille détenait je ne sais quelle carte au trésor… A propos d’un temple et d’une richesse inconcevable… Je dois me venger. »

Je comprends… la cupidité est le fardeau de nôtre monde, elle aveugle bien des personnes et les détournent de la vérité

Effectivement petit homme, et voici qui me mène à lui, ici, après des années de recherche… Je DOIS le trouver et lui faire payer l’assassinat de ma famille. »

Comme je te l’ai dit, je suis avec toi ! Ton histoire me touche, j’ai moi-même vécu des horreurs. »

- « Nous verrons cela, Patrocle l’hoplite. »


 
<…>

Le duo se lança contre leur opposant qui hurlait de rage, la vengeance d’un homme contre la folie d’un autre.
Le géant portât le premier coup, un direct du droit qui atteint le tueur en plein ventre, ce dernier arrivât tout de même à lui asséner un coup sur le crâne.
Patrocle en profita pour porter son premier coup, un de ses coups apprit sur l’île précédente, en visant le côté du genou. Une frappe puissante portée siffla vivement dans l’air pour atteindre ce dernier. On pouvait voir qu’une impulsion avait fait tourner le genou vers son intérieur, suivi d’un léger craquement.
Il enchaina d’un coup d’estoc sur le flanc du géant, qui de douleur s’était quelque peu affaissé sur le côté de l’hoplite.

Cette attaque latéral permis à Godrik d’envoyer un puissant uppercut, aplatissant le géant fou sur son séant. En voilà une petite victoire lors d’un combat, néanmoins, Patrocle savait d’expérience qu’il ne fallait pas s’engouffrer dans la moindre faille, éviter les précipitations. L’hoplite se recula pour reprendre une position de combat adaptée, dans le dos de son ennemie.
Godrik, emplie de haine, se jeta comme pour étrangler le bersrek. Il ne récoltât qu’un coup de pied violent dans les parties qui le repoussa d’un long pas en arrière, complété d’un grand cri de douleur.

Maintenant, quand il tape ! » Observât l’hoplite.

Il attaqua dans le même instant, se projetant vers l’avant d’un coup d’estoc vers le haut en direction du coude droit de l’affaissé. Visant évidement, un de ses bras d’appui, du même côté que les blessures antérieures. La pointe de la lance s’enfonça dans l’articulation, le jeune homme retira sa lance immédiatement dans un geste vif.
Par réflexe, le géant balaya côté coup, emportant Patrocle dans la violence. Il tomba non loin à côté du bosquet proche dans un fracas de branches. Le coup était lourd à encaisser, la chute encore plus. Bien qu’il ait pu reprendre ses appuis, le jeune homme n’avait pu se protéger comme il le devrait.

Les deux géants se faisaient maintenant face, il se ruèrent avec férocité l’un contre l’autre. Les échanges paraissaient nettement avantager le Berserker, qui portait des coups bien plus violents. Bien que ce dernier faiblît peu à peu de son côté blessé.
Patrocle reprit quelque peu ses esprits, observa la scène et avança promptement. Il remit son heaume correctement, fit tourner sa lance sur elle-même, comme pour mieux la ressaisir, et entama un sprint.
Cette fois-ci il fallait être décisif.
Godrik se retrouva sur le dos projeté au sol par le géant, qui le suivit dans sa chute. Patrocle prît fortement appui sur la tête de son camarade de bataille, permettant de sauter à hauteur du visage de son opposant.

Il le savait, le coup serait moins puissant mais décisif, l’élan suffirait. Il armât sa lance en direction de l’œil droit du géant adverse, la lance fendit l’air, et dans un silence hébété du géant, vînt se figer dans la rétine pourpre du colosse.
Ce dernier porta la main à son œil dans l’instant qui suivi, bousculant l’hoplite au passage. Godrik, dans un élan astucieux, attrapa la gorge du colosse et serra de toutes ses forces. Une lutte acharnée des deux côtés s’engager pour le contrôle de ce cou.
Patrocle qui s’était de justesse rattrapée aux branchages évoluant sur le colosse, il se ressaisit pour retrouver une stabilité correcte. Il put, non sans difficultés, récupérer sans lance plantée.

Les deux géants, l’un sur l’autre se débattaient encore autour de l’étranglement.
Patrocle fît tournoyer sa lance, de manière à avoir la pointe vers le crâne du colosse. Il avait appris à mettre fin à un combat, à achever, à porter le coup final. Cet estoc portait toutes les dimensions de ce qu’on lui avait enseigné, l’art d’ôter la vie dans l’arène.

Dans un cri de guerre retentissant l’hoplite portât son coup le plus puissant au sommet du géant. On pouvait alors percevoir une forte lueur rouge émanant du casque de l’hoplite, des yeux malsains, une lueur ténébreuse n’inspirant que peur, crainte, mort.
Le temps se figeât, la lance était plantée presque entièrement au sommet du crâne du colosse. L’animosité du colosse se stoppa, ses bras lâchèrent ceux de Godrik, il restait assis sur ses genoux la tête encore tenue par ce dernier.

Le regard de Godrik se plongea dans celui de son binôme qui retirait la lance du crâne du vaincu. Une forme de surprise s’emparât du géant.

Tes… Tes yeux petit homme, on dirait, le diable en personne ! » Bégaya Godrik haletant



Dernière édition par Patrocle le Lun 6 Avr 2020 - 14:15, édité 1 fois
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Il était vrai qu’Alma trouvait son adversaire particulièrement laid. Toute son armature l’était tout autant. N’oublions qu’une seule chose poussa le charpentier à accepter ce défi : les espèces de diamants qui se trouvaient répartis dans l’armure. Il ne savait guère s’il s’agissait réellement de diamants, il en doutait car ils ne brillaient pas autant que ceux qu’il avait déjà aperçu. Et bien que la lance semblait intéressante, elle n’attirait guère notre ami qui ne se battait point avec ce genre de chose. Lui, qui d’ordinaire évitait les combats inutiles, par la simple présence de ces biens qui attiraient sa curiosité et sa soif de fortune, se tenait prêt à en découdre. Ressassant sa lourde formation sur l’île du karaté, lieu où il rencontra Patrocle, c’était maintenant l’occasion de mettre en oeuvre qu’il avait appris. Le chef de tribu enchaîner les offensives que le blondinet esquiva, pas sans mal, puisqu’il se retrouvait avec de légères entailles un peu partout. Son adversaire semblait se dotait d’une endurance étant donné les interminables assauts qu’il effectuait. D’un simple changement d’appui, Alma ralentit le mouvement de l’homme-poisson qui le pensait attaquer, mais il s’agissait néanmoins d’une simple feinte pour observer sa réaction. C’était une technique qu’il avait observé chez de nombreux boxeurs durant sa formation. Au-delà d’une simple observation, elle ouvrait surtout une brèche dans ces incessants assauts. En effet, cela créa un temps de réaction un peu plus long, permettant ainsi au charpentier de se hisser sous la garde de son ennemi et de lui couler de le bout de sa canne dans la partie latérale de son genou. La perte de cet appui provoqua la chute de l’ennemi, laquelle profita à Alma qui plaça l’autre bout de sa canne de telle sorte que le mutant se la prenne en plein menton. Un coup au menton peut vous paralyser quelques instants. Ces dixièmes de secondes suffisaient au blondinet pour donner un coup de canne, aidé d’un bon élan, en pleine face de son adversaire qu’il s’envola sur quelques petits mètres.

- Hm. J’frappe pas assez fort. C’te canne est trop fragile. Un peu plus fort et j’la pète.

En bon charpentier, il analysa évidemment les faiblesses de ses constructions, mais il en fit de même pour le corps humain. Le féroce combattant se releva assez facilement de cette attaque. Cependant, une faiblesse au genou était observable au moment de se relever. Le genou constituait une des rares parties de son corps qui n’était pas protégée par l’armure. Il revint assez rapidement à la charge, d’une impulsion qui surprit Alma déjà acculé. Il tentait tant bien que mal de riposter avec sa canne, mais celle-ci se craquelait à chaque impact. Cela n’étonnait pas réellement notre menuisier qui s’y attendait. Mais alors qu’il subissait les charges virulent de son adversaire et qu’il reculait, il se prit les talons dans une ronce qui me fit basculer vers l’arrière. Maintenant au sol, le chef de la tribu à califourchon sur ce dernier, tenta d’enfoncer sa lance dans le crâne. Alma évita de peu l’attaque en décalant sa tête du bon côté. À son tour, sa tentative d’assener un coup avec sa canne échoua, par la saisit de cette dernière avec la main libre de l’homme-poisson. Mais le charpentier comptait justement là-dessus. La particularité de sa canne était de dissimuler un sabre qu’il délogea de son « fourreau » pour le planter dans la seule partie accessible et découverte : sa nuque. La bête hurla, retira la lame qu’il laissa au sol et donna une droite en pleine tronche du blondinet qui ne put esquiver. Le coup le sonna aussitôt.

- Pfeu… T’es solide, toi, pesta le pauvre charpentier.
- Tsé Imuc képoak minsun, rétorqua le commandant en saisissant son adversaire par la gorge et le plaquant contre un arbre.
- J’pipe rien de c’que tu m’racontes crétin !
- Puek ! Puek ! Puek ! hurla le chef en serrant sa prise de plus en plus fort.

Mais alors qu’il se sentait quitter ce monde, un événement inattendu vint perturber ce départ prématuré vers l’au-delà. Zig’ avait ramassé la lame de son patient, laissée au sol, pour la planter à l’arrière du genou déjà lésée par Alma auparavant. Il dût lâcher sa cible pour frapper d’un revers ce pauvre médecin qui valsa quelques bons mètres au loin, le rendant inconscient contre un arbre. Avant même de reprendre une véritable inspiration, le combattant novice récupéra sa lame logé dans le genou de son adversaire et fit quelques bons latéraux pour prendre de la distance avec son adversaire. Et surtout respirer. Le coup de poing de l’homme-poisson était su puissant qu’il provoqua un saignement au niveau de l’arcade qui octroya la vue d’un oeil.

- Il ne manquait plus qu’ça, dit-il en essayant d’arrêter le saignement.

Avec une nuque bien lésée et la fosse poplitée complètement ouverte, Alma ne comprenait pas comment son opposant tenait encore debout. Heureusement, bien qu’il ne tiendrait pas sur la longue, il savait pertinemment que son adversaire n’était pas non plus immortel. Ses pas devenaient difficiles et il commençait à tanguer d’un côté à l’autre. Et pour une fois, l’offensive était lancée par le blondinet, qui réduit rapidement la distance entre les deux. De longs échanges entre la lame usée et la superbe lance eurent lieux. Bien que légèrement aveuglé d’un oeil, Alma semblait tenir le rythme. La réalité était plutôt que le rythme du guerrier ralentissait au fil du temps. La stratégie changea. Le combat devait durer. Pour accentuer le tout, par moment, le jeune homme continua de travailler le genou de son adversaire en assénant des kicks chirurgicaux, toujours au même endroit. L’homme couvert de son armature comprit ce que visait son adversaire et jugea bon de protéger cette zone, ce qui donna immanquablement davantage d’options à ce brave Alma. Des feintes par-ci, des feintes par-là, on sentait l’homme complètement décontenancé. Il ne savait plus où donner de la tête. Mais le plus problématique était qu’il encaissait les coups pour en redonner derrière. Derrière le blondinet, les tremblements dû au combat de géants cessaient petit à petit. Patrocle semblait avoir achevé le colosse.

- Tss… Quel monstre ce gladiateur, dit-il alors qu’ils se maintenaient avec son adversaire.

Son regard changea soudainement. Le charpentier, le plus souvent un sourire ou un visage agacé par les situations, affichait maintenant un regard fermé et un regard glacial. La dernière fois, c’était au cours d’un de ses entraînement avec son formateur, justement sur l’île karaté, où ce dernier l’avait fortement touché. Alma était un personnage qui tentait de dissimuler de nombreuses choses sur lui, notamment son véritable potentiel, voire même sa propre identité. Bref. Cela ne nous intéressait pas pour l’heure. L’aura qu’il dégageait à ce moment pouvait vous faire froid dans le dos, tant par l’animosité qu’il dégageait que par le changement radical. Les deux opposants repartirent à l’assaut. L’un avec une charge directe avec sa lance, donnant probablement tout dans ce coup. Le jeune homme, perdant son couvre-chef dans la course, fut étonné par la vitesse d’exécution de l’homme-poisson, qu’il pensait pourtant lourdement affaibli. En se décalant légèrement, il encaissa l’attaque en se faisant volontairement perforer l’épaule, pour ainsi bloquer son bras et, comme d’un mouvement d’uppercut accompagnée d'une rotation du poignet, le pommeau de sa lame s'encastra sous le menton du mutant. Après quelques instants, le chef vaincu s'écroula lentement la tête en arrière. Le blondinet observa avec douleur la lance encastrée dans son épaule.

- Arg ! Ça fait un mal de chien, râla le charpentier en retirant la lance.

Mais pendant qu'il se plaignait, il se jeta sur son butin sans aucune hésitation et sous les regards abasourdis des sauvages aux alentours. Il remplit ses poches à toute vitesse avec sa seule main encore en état. Autour de lui, des murmures, des pas qui s'enclenchèrent.

- Monsieur Alma... Vous... Partir maintenant. Villageois mécontents.

En relevant sa tête, Alma comprit assez rapidement à quel point la situation était critique. Le combat l'avait usé et entamer une autre bataille ne mènerait à rien. Les poches bien remplis, il jeta un coup d'oeil à son camarade qui semblait du même avis. Fuir.



Dernière édition par Alma Ora le Lun 6 Avr 2020 - 17:21, édité 1 fois
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L'effervescence du combat était retombée.

Patrocle ôta son heaume portant un amalgame de poussière et de sueur, il le ficela comme à son habitude pour le porter aisément. Il y joignît également sa lance encore souillée du combat passé.
Cette opération était effectuée avec minutie, comme un rituel qui permettait à l’hoplite de retrouver un semblant de calme et apaiser son esprit. Préférant garder le soin de son matériel pour une occasion ultérieur, Patrocle avançait, vers son ami qui venait d'achever son opposant à son tour.

« A..Attend, je.. je voudrais te remercier ! » Lança le géant au jeune homme.

« On est quitte, tu ne crois pas, trouves la paix et le repos mon ami. » Répondit Patrocle sans se retourner.

« Que va-tu faire maintenant ? » demanda le colosse.

Patrocle s’arrêtât, tourna légèrement la tête pour faire face au géant.
« Je trouverai ma voie, ne t'en fais pas. »
Argumenta le jeune homme complété d'un large sourire.

Les locaux s'écartèrent, laissant une allée assez large pour regarder passer l'homme qui venait de vaincre le géant de l'île. Leurs yeux luisaient en laissant paraître stupeur, peur, admiration. Le visage de l'hoplite était fermé, le regard fixe porté vers son ami.
Alma se tenait à quelques mètres de l’attroupement causé par les autochtones.
Ce dernier, venait d'observer sa blessure à l'épaule, jurant à son habitude. Zigg portât quelques soins sommaires à cette plaie béante, quelques fioles désinfectantes, cicatrisant naturel et autres lotions observées par Patrocle antérieurement. De toute évidence, il faudrait recoudre, laisser se reposer pour éviter d'autres complications.
Alma portât un regard rassuré vers le petit médecin, puis sur son camarade qui avançait vers lui d'un pas sûr.
On le voyait suite à cela, se servir sur le vaincu, le délester de ses biens précieux, pour ainsi dire, tous ses joyaux.

« Malheur aux vaincus, hein ? » Demanda Patrocle en regardant son ami faire.

« Hé, tu l'as dit ! » Rétorqua Alma.

« Je ne suis pas certain pour autant que ça plaise aux locaux, tu gères ça seul ? »

« Pfeuh.. c'est pas dix malheureux en slips qui vont me faire trembler !"

« Alors fait ton affaire et quittons l'île rapidement. »
Conclu Patrocle en se dirigeant vers le sentier.

La scène restait figée pendant que les deux compagnons avançaient sur le sentier en direction de la plage. Aucun adieu n'était nécessaire, les remerciements étaient déjà émis, les belles paroles dites, les dettes remboursées. Il était temps de reprendre la route, la mer. La discussion était minime, portant sur les quelques blessures, les soins, l'état du rafiot. Ils traversaient la forêt foulées quelques jours auparavant, retraçant ce chemin emprunter à aller, pour la dernière fois.

S'ils s'étaient retournés, ils auraient pu voir une toute autre peinture que lors de leur départ.
En effet, les locaux se retrouvant avec un chef destitué, sans remplaçant viable, se retournèrent vivement vers le médecin. Ce dernier, longtemps, mit à l'écart pour sa divergence d'esprit, représentait pourtant le candidat idéal, pour ces autochtones.
D'autant plus qu'il détenait le concours du géant, allié important pour ces locaux. Fort de leur protection, savoirs et force, c'est de toute évidence que ces derniers prirent la tête de la tribu locale.
Les choses mirent quelques semaines à se construire, la vision des deux inconnus s'embellirent à force d'en parler avec le géant et le médecin. Bien que l'un d'entre eux dépouilla le chef regretté de ses bijoux, chose peu acceptée pendant un long moment par la tribu.

Néanmoins, nos deux camarades, ne purent le savoir.

L'embarcation était toujours présente, échouée sur la plage, envahie par quelques singes encore curieux de cette dernière. Alma y bricola quelques planches, avec les moyens du bord, Patrocle rassemblait quelques noix, fruits et l'eau récoltée sur le chemin du retour.
Les discussions agréables revenaient, la joie malgré les coups renaissait, et l'on pouvait sentir une légère gaîté planer au-dessus de la plage, illuminée d'un soleil de printemps.
Quelques heures plus tard, le rafiot devenait étanche, Patrocle le mit à l'eau en s'immergeant de moitié.

L'avenir émergeant à l'horizon, c'est ainsi qu'ils partirent de l'île sans se retourner.

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