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Immersion



Le grand jour était arrivé. L’inséparable duo allait devoir se dire au revoir pour une durée indéterminée. Il ne s’agissait pas d’adieux, car le but était tout de même de se retrouver à la fin. Disons, hélas, que les chemins se séparaient le temps de quelques instants. Tous deux étaient parés et n’avaient que leur objectif en tête. Pas encore au point de renoncer à ce qu’ils étaient, mais si l’avenir en décidait autrement, alors peut-être qu’ils prendraient des décisions encore jamais prises. Ils n’avaient même pas pris la peine de profiter des quelques jours qu’ils leurs restaient ensemble. Du moins pas vraiment comme le feraient deux amis. Non. Ils s’étaient entraînés sans relâche pour perfectionner au mieux leur nouveau style, notamment le jeune Levi qui devait faire ses preuves. Pendant que ce dernier préparait ses affaires, Yamamoto préparait sa boutique avant que les clients n’arrivaient. C’était à cet instant qu’un vieil homme entra. Ce dernier n’était pas inconnu de nos camarades, puisqu’il se trouvait être le fameux formateur du centre de formation. Il avait naturellement choisi de venir avant que tout le commencent des activités commerciales.




- Bien le bonjour, maître, dit calmement Ethan en continuant de faire son sac.
- Bonjour m’sieur ! reprit Yamamoto avec plus d’entrain.
- Bonjour messieurs ! Quelle belle journée, n’est-ce pas ? rétorqua le vieil homme.

Ainsi, la discussion continua entre les deux hommes. Ils s’étaient bien trouvés. Le vieil homme semblait tout à fait amical, charmant, agréable et patient. Il n’inspirait ni la cruauté ni le chaos. Vêtu d’une tunique blanche accordée à sa chevelure de la même couleur. Sans parler de sa pipe aromatisée qui embaumait l’ensemble de la pièce.

- Tu es prêt, jeune homme ? demanda le formateur.

Aussitôt, et ce malgré son âge avancé, il réalisa un mouvement d’une grande efficacité pour se défaire de sa tunique et dégainer une lame qu’il cachait sous celle-ci. Deux autres étaient accrochées en croix à son dos. Il semblait donc être un épéiste. Avant même que le jeune Levi eut le temps de répondre, le formateur lança une attaque, assez simple mais d’une grande rapidité, en direction de son futur élève. Ce dernier, léger sourire en coin, esquiva l’attaque d’une roulade arrière, reprenant rapidement ses appuis et en mettant son tuteur en joue.

- Tu es prêt, reprit le vieux singe en affichant un large sourire. Je te laisse faire tes adieux à ton maître, respectueusement, puis tu pourras me rejoindre dehors. Monsieur, fit-il en se tournant vers Yamamoto, je prendrai grand soin de ce joyaux que vous avez forgé.

Le commandant d’élite répondit d’un simplement hochement de tête, confiant. Les deux hommes étaient maintenant seuls. Ethan s’approcha de son fidèle ami. Le temps semblait s’être arrêté. Ils se regardèrent droit dans les yeux un long moment. Une main se tendit, celle du contre-amiral, attendant celle de son collègue, qui l’empoigna à son tour.

- On se retrouvera, camarade. Prend soin de toi, fit-il avant de retrousser ses pas et de s’en aller définitivement. Il n'était nécessairement utile d'en rajouter davantage. Les deux hommes s'étaient déjà dit ce qu'ils avaient à se dire. Et pour un peu que ce type, de l'autre côté de la porte, avait l'ouïe fine, cela aurait pouvait poser problème.

En quittant la boutique, comme convenu, le vieil homme était adossé au mur en fumant sa pipe.

- C’est bon ? On peut y aller ?
- Nous pouvons y aller.
- Pas de regret ?
- Aucun.
- Hm. Tu m’as l’air bien bavard, dis-moi, murmura-t-il. La route sera longue, gamin. Ne te fais pas distancer.

D’un pas explosif, le voici partit à toute allure. Ethan fit de même et le rattrapa assez rapidement. ll le sentait, son nouveau maître était loin d’être à fond, imaginant sans doute que le contre-amiral n’était pas encore assez digne de le suivre. Ils longèrent les côtes de l’île offrant un merveilleux panorama. Voyant que son élève prenait le temps d’observer l’horizon, il accéléra le pas. Le début de la supercherie allait dores et déjà commencer. Le petit dernier de la famille Ragglefield feinta déjà la difficulté de l’épreuve en se laissant légèrement distancer. Cela n’échappait pas au vieux démon qui ne se priva pas pour piquer son élève. Il retira d'ailleurs sa pipe de sa bouche, laissant échapper une vaste fumée toujours autant aromatisée, pis il la remit en bouche après avoir observé Ethan d'un regard malicieux.

- On n’est vraiment pas prêts d’arriver à ce rythme…


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Voilà donc le jour du grand départ, Ethan s’en va confronter ses idéaux à ses ambitions, a compter de ce jour il deviendra pirate. Il est encore très tôt, trop tôt pour activer les forges et faire chanter le métal, si bien qu’un silence pesant et aussi lourd qu’une enclume flotte dans la pièce, il ferait presque froid. Finalement le grand père arrive, du genre affable, probablement le gars strict mais avec un bon fond, du genre à se balader avec une casquette « Mentor numéro Uno ». Mais quoi qu’il en soit un gars qui recrute des gens du coin pour grossir les rangs de l’armée de la pirate. Je ne le connais pas suffisamment, ni la situation de l’ile pour le classer en vendu ou en bon gars. Mais une chose ne trompe pas, c’est un local, pas un pirate. Je suppose que le sacrifice d’Ethan servira au moins à nous permettre de mieux comprendre l’île, ce n’est pas dans notre coin reculé que l’on parviendra à glaner toutes les infos dont on a besoin. Comme quoi, ils ont une bonne stratégie pour bloquer les intrus. Après quelques politesses d’usages, ils finissent par partir.

Je me dirige vers le coté de la forge, pour tâter l’encolure du renne qui nous avait accompagné dans notre périple. Il se désintéresse alors de son saut de friandises et me regarde d’un air presque interrogateur.

-Oaui il est partit mon gars, il t’as même pas dit au revoir, quel ingrat hein ?

L’animal tourne la tête avant de retourner à son repas, que ce que j’espérais, qu’il se mette à me causer comme mon loup. Je m’ébroue comme pour me sortir d’un mauvais rêve et m’en retourne à mon ouvrage. C’est alors qu’on toque à la porte, voilà donc mon nouveau camarade d’infortune. Il s’agissait de Nanashi, juste Nanashi, un type du village. A ce que j’avais compris, il était apparu du jour au lendemain étant gosse, sans doute abandonné par ses parents, depuis il s’occupait des petits boulots de tout le monde sans jamais avoir réussi à trouver de place, je lui en donnais donc une pour m’atteler. De plus, comme je ne compte pas faire de vieux os ici, ça fera quelqu’un pour s’occuper de ces locaux une fois le règne de l’impératrice mis à mal. Le gamin possède deux avantages certains, il est muet et habite déjà à l’autre bout de la ville.

Ce qui me permettra de déléguer une partie du taf, me donner une bonne image, et ce sans trop risquer ma couverture. En venant chercher mon acolyte, l’ancêtre m’avait aussi donné une liste de commande. Satisfait de mon travail, il demandait que je lui forge 23 lames pour ses subordonnés. Il était temps pour moi de commencer mon travail de sape. Il y a quelques années, j’avais commandé à ma forge à Zaun des plans pour créer des armes avec une sécurité, un défaut de fabrication qui les détruirait si elles tombaient entre de mauvaises mains. Le projet avait été abandonné mais les plans et la théorie derrières étaient restés en ma possession. Il s’agissait de jouer sur l’épaisseur de la lame et les ondes. L’idée était de laisser un sillon creux au cœur de l’arme, dans lequel passerait une tige métallique. Les deux, à la réception d’une onde sonore, c’est-à-dire, frapper une cloche en bronze à un certain rythme, ferait vibrer les deux parties métalliques indépendamment, ce qui conduirait à leur destruction. Ainsi, il était, en théorie, possible de détruire toute une partie de l’équipement adverse quand le temps viendrait.

Après avoir complété les commandes de la journée, renvoyé le gamin chez lui, et mangé chez mes voisins, je me mets en direction de la clairière où j’avais affronté Ethan. L’endroit était suffisamment sûr pour pouvoir passer un appel à un ancien camarade, ou préparer quelques coups bas. Ces derniers temps, je m’étais donc appliquer à remettre au coup du jour une vieille mine désaffectée. Ce en tranchant des pans de murs, pour les repositionner tel des piliers pour agrandir l’espace et ainsi gagner un espace de stockage conséquent, je ne sais pas encore quoi en faire, mais je pense que ce sera profitable.
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Quelques heures plus tard




Alors que ce marathon poursuivait son cours, le vieil homme arrêta subitement sa course et chargea Ethan, qui peinait déjà à le suivre. Etonné, le Levi esquiva en pivotant sur lui-même, puis dégaina son mousquet qu’il tendit avec agilité en direction de son maître. Quand celui-ci se retourna, toujours avec vitesse et élégance, il put remarquer, d’une part avec la détonation, d’autre part en voyant la balle arriver, que son élève n’était pas un morveux ordinaire. Sans crainte, cette attaque fut esquivée avec une facilité déconcertante.

- Hum. Tu n’es donc pas un épéiste, s’interrogea le vieil homme. Voyons ce que tu vaux en combat rapproché.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Il chargea à grande vitesse en direction d’Ethan qui envoya un revers avec son mousquet pour garder une certaine distance. Néanmoins, ce fut évidemment inefficace, le vieux baissa simplement son centre de gravité, déjà très bas, pour esquiva l’attaque. Ce qui était assez impressionnant quand on savait qu’Ethan n’était justement pas connu pour sa grande taille. Il ne s’avoua pas vaincu pour autant. Il continua son mouvement de revers qui le fit pivoter rapidement sur lui-même et, quand il se retrouva de nouveau face à son sempaï, maintenant à quelques centimètres de lui, il dégaina rapidement ses deux dagues pour parer son attaque au sabre.

- Oh ! Bravo ! s’enthousiasma le vieux. T'as capté que le point faible d’un sniper n’était autre que le combat rapproché, surtout quand il est seul.

- Rien de bien compliqué en somme. J’étais une chèvre à l’épée parmi tous les élèves de mon île, alors j’ai dû me trouver une autre spécialité. Etant faible physiquement, les dagues me semblaient plus maniables qu’une épée, dit-il avec simplicité.

- T’sais, gamin, les gens de notre époque abandonnent plus vite que tu ne l’crois.

Ethan se contenta d’un simple hochement de tête.

- Ah ! Moi c’est Steeve. Enchanté, reprit-il en rangeant son arme. Il nous reste 30 bornes à courir et nous serons arrivés. J’voulais seulement te tester en plein effort avant d’arriver.

- Esteban Fernandez, m’sieur, rétorqua le jeune homme

L’aventure continuait. Ethan rangea ses dagues, ramassa son mousquet encore à ses pieds et reprit la course. À l’instar de l’époque où il ne fut qu’un simple soldat de la marine, l’officier obéit sans dire mot aux ordres de son « supérieur ». Pis il se disait certainement que trente bornes avec un type aussi bavard devait faire passer le temps bien plus rapidement. Il pensa à raison puisqu’ils arrivèrent au temple plus vite qu’il ne l’imagina.

- Gamin, j’te présente le Dojo.

Le loup allait enfin entrer dans la bergerie. Un immense temple qu’il appelait « Dojo », monté au milieu de nulle part, à l’abri de tous les regards. Un complexe idéal pour former des monstres. Les Dragons de Kyori n’étaient pas méconnus du monde et Ethan comptait bien les intégrer. Il ne s’agissait pas pour lui de simplement les intégrer en tant que larbin, non. Son but était bien de gravir les échelons, dominer tous ceux qui pourraient lui poser problème et parvenir au chevet de l’impératrice. Il souhaitait devenir le monde de celle-ci, son confident, son bras-droit, son homme à tout faire s’il le fallait, ou simplement son chouchou. Les herses du temple s’élevèrent et les deux hommes entrèrent.


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Il est donc temps de retourner à ma routine, je reprends mon chemin en sens inverse et retourne à ma forge. Après quelques temps à préparer mon nouvel assistant arrive, je le laisse directement à une tâche ingrate. Une pour le forger à notre art en lui apprenant tous les cotés éprouvants de la profession. J’avais d’ailleurs une livraison importante aujourd’hui, un grossiste, ami du vieux du dojo, venait me voir pour m’apporter un assortiment de minerais obtenu par prospection ou transaction afin de constituer un stock de bonne qualité pour les armes destinées aux combattants les plus chevronnés de l’île, cela jumelé à mon stock personnel que j’avais emmené avec moi, j’avais de quoi tenter l’un ou l’autre alliage sympathique pour mon usage personnel. Travailler avec les minerais des différentes mers avait toujours été un rêve, a présent il est réalité. Et pas question que je gaspille ces précieux stocks pour des vauriens. J’avais déjà prévu de garder les meilleurs morceaux pour moi et d’utiliser les plus mauvais pour l’armée.

Le gars arrive enfin en début de matinée, pesant, une tenue distinguée mais couverte de poussière accompagné de quelques gardes et d’une calèche trainée par un animal robuste. Une sorte de grosse vache hirsute beaucoup utilisée dans la région. Le gars me salue sobrement avant de me filer une caissette pesant son poids avant de repartir assurer d’autres livraisons, manifestement, mêmes les gens de la haute n’ont pas le temps de se marrer dans le coin. Avec un peu de chance, le matin serait relativement calme, j’avais honoré la majorité de mes commandes de la semaine avec Ethan, j’ai donc tout mon temps pour faire le tri dans mes minerais. Pour être plus tranquille je donne congé à Nanashi aux alentours de midi, l’avoir dans mes pattes ne permet pas de bosser efficacement. À l’arrière de la boutique,

Je me pose alors à l’arrière de la boutique, profitant d’un large rayon soleil assez agréable. Je m’étais bricolé tant bien que mal un petit banc et une table, placés en plein soleil. J’avais plusieurs caisses de minerais posé à coté de moi. Sur la table était disposé le lot de minerai que j’allais trier, ainsi qu’une grande bouteille de bière en terre cuite accompagnée d’une assiette couverte de brochettes et autres snacks, ainsi que d’une série de friandises locales. Une belle après-midi en perspective, qui aurait probablement été d’autant plus agréable avec mon camarade. Mais nos chemins se sont séparés, pour combien de temps je ne sais pas, mais ce qui est sûr c’est que nous nous retrouverons changés.

Je travaille alors méthodiquement, examinant chaque minerai minutieusement, vérifiant sa masse, son degré de pureté, sa tendance à rompre et son brillant. Je fais alors un premier tri entre bon, moyen et pas fou. Avant de faire plusieurs tris différents pour trier les minerais de chaque tas entre eux, afin d’avoir le top du top. Je finis par avoir de la matière suffisante pour faire quelques armes d’excellente qualité, et j’ai de quoi faire largement la commande en équipement du dojo ainsi qu’une dizaine voire plus de lames supplémentaires. Ces dernières, je les stockerai dans ma caverne, comme ça je créerai peu à peu une armurerie dans la montagne, de quoi armer des futurs alliés. D’ailleurs, ces dernières semaines m’ont appris que de nombreux rebelles vivaient dans les profondeurs de l’île, des gars qui avaient refusé de plier l’échine et vivaient en reclus en l’attente d’une opportunité pour renverser l’impératrice

Le voila donc, mon arrivée tant attendue dans la révolution, quelle blague.

M’étant acquitté du tri, je range consciencieusement les matériaux dans mon atelier et m’attelle à compléter quelques commandes non urgentes, des clous, des outils, des têtes de pioches, des hameçons, le genre de machin dont on a toujours besoin et qu’il est toujours intéressant d’avoir en stock. Les gens du coin sont contents de pouvoir mettre la main directement la main sur ce qu’ils ont besoin, ils ne perdent pas de temps sur leur travail, et m’en deviennent redevable. La soirée approchant, je me rend dans une petite gargote familiale que j’avais testé l’une fois ou l’autre avec Ethan. Je suis directement invité à la table d’un groupe de gens de mon âge, des fermiers pour la plupart. La nourriture est bonne et compagnie agréable, après s’être rassasié, on se rend dans une taverne de la ville, c’est la que se retrouve une grande partie de la population. Je suis pour ainsi dire accepté, je suis cet étranger qui a réussi à s’intégrer, un étranger un peu rustre, mais le genre de gars à qui l’on tape sur l’épaule en lui faisant une blague graveleuse.

C’est la qu’on apprend le plus, les vieux racontent de comment c’était avant, l’œil brillant et le doigt tremblant. Les jeunes racontent comment ça sera après. Ici, on sent moins cette idolâtrie pour l’impératrice, c’est un lieu de rencontre des locaux et des anciens, une taverne un peu miteuse dans laquelle les langues se délient et les cœurs se dévoilent. Ils rêvent d’un ailleurs et d’un avant, d’un temps où la vie était plus simple, juste celle d’une île perdue et sans histoire. Le peuple chérit sa vie banale, se moquant bien des intrigues de la haute. La lune est haute lorsque je rejoins ma pénates. Je donne une ration de nourriture au renne, le promène dans les sous-bois puis part dormir. J’ai un peu relâché ma garde je l’admet, mais à présent je n’ai plus d’ancre pour m’empêcher de basculer totalement dans cette vie banale, bien que séditieuse. Demain sera un jour semblable à celui-ci.
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Un dojo ? Ethan ne pipa mot mais il n’en pensait pas moins. De toute sa carrière, c’était bien la première fois que l’occasion se présentait de s’entraîner dans un complexe aussi dense. En effet, il s’agissait d’une multitude de temples, tous aussi énormes les uns que les autres, étendus sur plusieurs hectares. L’architecture était de loin splendide, notamment pour Ethan qui avait des goûts de luxe de manière générale. Lorsqu’il entra à l’intérieur, la décoration était évidemment basique, sobre, en somme tout à fait ce que l’on attendre d’une structure militaire. Il n’y avait d’ailleurs pas beaucoup de luminosité dans le couloir principal, seulement un petit éclairage qui s’intensifia au fil de leurs pas. Plus ils avançaient et plus ils entendaient des sons de fracas, des voix, des cris... Les entraînements semblaient éprouvants rien que par ces sonorités que l'on entendait. Et pour cause, si l’on ignorait tous les couloirs perpendiculaires à celui que les deux hommes suivaient qui, selon Steeve, menaient dans les différents compartiments utiles à l’habitation, ils arrivaient directement dans la cour principale.

- Tu vas en passer du temps ici, dit d’un seul coup le recruteur. C’est le lieu des entraînements collectifs, des duels, des passations au second rang, etc… En d’autres termes, c’est le lieu le plus important du coin.

Ethan était une personne assez rigoureuse d’ordinaire, donc cela ne changeait rien pour lui. Que ce soit dans la cour ou les salles annexes, il ferait ses preuves de toute manière. De plus, son haki étant maintenant bien éveillé, il comptait aussi utiliser ce temps pour progresser. Il observa rapidement le niveau de ses « concurrents ». Rien d’alarmant pour l’instant. Le dortoir lui est aussitôt présenté. Une grande pièce où sont entassés des lits superposés, comme on pouvait s’y attendre d’un espace contenant autant d’hommes. La jeune recrue ne s’exprimait que très peu et préférait analyser tout ce qui l’entourait. Il posa ses affaires dans l’un des lits et rejoignit le vieux singe qui l’attendait à l’entrée du dortoir. Nous retournâmes au point clé du temple, la cour principale. Steeve annonça que le cour de tir allait commençait et que le jeune Levi devrait s’y atteler. L’entraînement était basique : une cible atteindre, différents points de tirs de plus en plus éloignés. L’occasion parfaite d’évaluer les autres tireurs. Ils se mirent tous en place en attendant le signal de départ. Tous, évidemment, avaient les yeux rivés sur le petit nouveau avec un oeil en moins. À peine le signal lancé, tous tirèrent comme des forcenés. Le contre-amiral n’a jamais été un excellent épéiste, ni même le meilleur des tireurs, mais seulement bons dans les deux, préférant la polyvalence à la spécialisation. La première cible fut atteinte avec facilité pour l’ensemble. Il remarqué néanmoins quelques éliminés.

- Attends, j’pige pas là, y’a des éliminations ? Et pourquoi est-ce qu’il tire tous sans prendre le temps de se poser ? Idiot !

Il comprit bien vite qu’il s’agissait d’une course à élimination directe. Pas le temps de feinter son incompétence, il allait devoir tout donner dès le premier cours. Sans montrer tout l’étendu de ses capacités, Ethan avait clairement l’intention de surclasser ses pairs sans aucune état d’âme. Il n’en avait rien à faire. D’autant plus qu’il pouvait très bien tomber sur un prodige plus fort que lui. Il n’écartait pas cette possibilité. Il tira et atteignit sa cible sans aucune difficulté. Alors que beaucoup étaient éliminés, lui, continuait sereinement son ascension, rattrapant même son mauvais départ. Il tirait, courait jusqu’au prochain point et chargeait pendant ce laps de temps. Rapidement, disons un bon quart d’heure, il se retrouva à la fin du parcours, au dernier point de tir avec, pour ainsi dire, un seul adversaire. Tous les éliminés, tous les élèves qui ne participaient pas à cet événement, ainsi que les professeurs regardaient cette finale. Ethan, pour une raison qui étonna tout ce beau monde, ne se focalisait pas sur sa cible mais uniquement sur l’homme masqué. Oui, son adversaire portait un masque. Il était extrêmement concentré sur ce dernier, comme obnubilé, envouté, absent de la réalité. Pourtant, lorsque ce dernier tira, la nouvelle recrue réagit en une fraction et tira à son tour, sauf qu’à a surprise générale, sa balle ricocha celle de l’homme masqué. On ne pouvait voir sa réaction derrière son masque, mais Ethan l’imaginait très bien et esquissa un doux sourire. D’autant plus que l’infiltré chargea rapidement son mousquet, de suite après son précédent tir, puis tira la balle finale qui atteignit elle aussi sa cible. Le temple resta muet. Le petit nouveau fit une entrée remarquable en ayant éteint le meilleur sniper du dojo à ce jour. Il savait pertinemment qu’il s’attirerait des ennuis en agissant ainsi, mais le temps lui était compté. Moisir ici ne faisait clairement pas parti de ses objectifs.

La journée s’acheva dans le dojo avec ce grand bouleversement. C’était tout à fait naturellement qu’il se retrouva seul au moment du dîner, sur une tablée vide, à l’écart des autres. L’atmosphère n’était réellement festive pour le jeune homme. Certaines tablées dégageaient clairement de l’animosité, tandis que d’autres, plus joyeuses, ignoraient totalement et semblaient passer un agréable moment. Bref. Le borgne par intérim finira rapidement avant de se retirer vers les douches du dojo, seul, pendant que tous les autres mangeaient encore. Il se dévêtit rapidement et se plongea sous le pommeau de douche. Ce moment semblait être idéal car l’essentiel semblait s’être douché avant le dîner. Cette manoeuvre était pour lui nécessaire qui ne pouvait se mettre nu devant les autres, et ce pour une raison toute simple, son bras mécanique pouvait révéler sa véritable identité. C’était son moment de calme où il pouvait réfléchir et se détendre. C’était du moins ce qu’il pensait jusqu’à ce qu’il sentit l’arrivée de quelques intrus. Jusqu’ici rien n’empêchait quiconque de venir se doucher pendant la pause du soir. Il se précipita alors innocemment pour remettre son sweet et ses gants, accrochés à l’entrée des douches, sans prendre le de s’essuyer. Néanmoins, un détail indiquait que la douche n’était pas la priorité de ces visiteurs, à moins qu’il soit coutume de se doucher avec des couteaux de table et des battes en bois. Le contre-amiral resta silencieux et continua de se rhabiller comme si de rien n’était. Un malheureux lança l’offensive. Il se prit immédiatement la serviette de sa cible qui l’aveugle, accompagné d’un coup de pied dans le bide, qui l’envoyer s’endormir dans le petit vestiaire derrière lui. Il ramassa sa serviette sur le corps inconscient pour s’essuyer les cheveux. Un second profita de l’occasion pour tenter sa chance, mais d’un geste élégant et fluide, Ethan bloqua son poignet, l’attira vers lui et, même topo que son camarade, un coup de pied dans le bide. Un troisième visa les côtes du Levi, sauf que ce dernier para le coup avec son tibia, qui brisa la batte. Pour lui, ce n’était pas un coup de pied, mais une gifle qui le sonna. Il se retourna vers le dernier qui tremblait de peur, tenant ridiculement son couteau, s’avançant calmement.

- C… C’était un bizutage ! On… On n’t’aurait jamais fait d’mal ! dit-il effrayé par la présence du petit nouveau.

Il continua de s’avancer vers lui, calmement.

- Choisissez mieux vos cibles la prochaine fois, la vie est souvent impitoyable avec les faibles, rétorqua l’officier en tapotant sa main sur l’épaule de son agresseur.

Puis il s’en alla sereinement au dortoir. En une demie-journée, Ethan s’attira la haine de l’ensemble du dojo. Il réalisa à cet instant que c’était une guerre perpétuelle où il devrait gagner le respect de tous.

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Je me lève encore de bon matin, et dire que lorsque j’étais capitaine, j’avais un rythme de vie plus accommodant. Qui aurait cru que le job de militaire sois presque moin strict que celui de forgeron à plein temps. Hier, j’ai trié les métaux qui me permettront de me forger ma nouvelle arme principale, mais avant je vais devoir me faire la main sur les armes pour le vieux, d’une part pour apprivoiser le métal de l’île et d’autre part, pour être tranquille. Je commence donc ma journée par un petit-déjeuner copieux, et une bonne série d’étirements. Mon aide arrive, et je l’envoie directement préparer l’âtre et je me pose sous l’auvent de la forge. Je fais signe à mon voisin pêcheur, lui-même en train de décharger ses prises. Peu après, l’un des bucherons du village vient me demander une nouvelle tête de hache, suivi de près par le cordonnier qui veut des clous. C’est la que viens la force de la préparation, je sers directement mes clients, et attend encore un petit peu avant de retourner à mon œuvre.

J’ouvre le parchemin que m’avait fourni le vieux me donnant les dimensions de toutes les lames requises. Manifestement, c’est pour une équipe de gens assez grand, ou alors avec la volonté de faire des larmes assez longues. Pour tout dire, c’est entre le katana classique et le nodachi. Ca me donne presque envie de m’inspirer du style de l’arme de ce bon vieux Salem pour le faire. En fait non, c’est totalement ce que je vais faire, ça fera un beau pied de nez à Kyori. Me rendant compte que je manque de pièces en bois et de morceaux de tissus, j’envoie mon second aller faire des courses. En fait, c’est plutôt pratique… pendant ce temps, je commence à faire fondre les minerais pour créer un alliage pour les lames de la commande. Cela me prend quelques heures, comme il faut alimenter le feu, laisser le métal en fusion respirer, puis former des lingots de masse conforme aux dimensions demandées pour la suite.

Une fois cela fait, je me lance sur la première lame, la difficulté étant qu’il faudra que je laisse un creux au milieu de l’arme. Pour ce faire, je dois d’abord créer une pièce de métal, autour de laquelle créer la lame, pour ensuite la retirer et garder le creux. Ce qui est quelque chose de très technique. Je passe donc le reste de la journée sur cette première lame, avant de la refondre pas satisfait du résultat. Cela me prendra vraiment plus de temps que prévu. Je décide donc de laisser les choses en l’état, et partir manger un bout. Je rejoins pour ce soir-la notre, pardon, mon voisin, et j’apprécie une soirée relativement agréable en leur compagnie.

Après cela, attendant de sentir tous le village assoupi, je me rend dans ma caverne pour passer avoir un peu de temps rien qu’à moi et m’entraine avec un sabre en bois, histoire de ne pas perdre ma maitrise de l’arme. Je passe ainsi une bonne heure à transpirer sous la lune, avant de reprendre ma taille de la cave avec un couteau de sculpteur. Elle commence peu à peu à avoir des dimensions respectables. Bientôt, je pourrais y installer une base secondaire, peut-être même pour m’y installer en cas de pépins.
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Quel jour sommes-nous ?

C’était la question d’Ethan qui avait perdu tout repère chronologique. Il savait qu’il avait pensé de nombreux jours ici, plus exactement deux ou trois semaines, mais rien de réellement précis. Les entraînements devenaient légèrement difficiles, même pour lui, tant par leur nombre que par leur intensité. Des groupes de niveaux sont réalisés, comme chez ses anciens partenaires de la marine, où sa chaque fin de semaine sont réalisées des évaluations pour faire le point. L’utilisation d’une arme à feu et deux dagues sont clairement les plus grosses difficultés de notre infiltré qui, ne l’oublions, était un épéiste de formation. Les combats étaient rudes et les places coûteuses. Tous déterminés, ils étaient prêts à se lancer dans cette guerre sans merci pour acquérir la place qu’ils méritaient.

Après le petit-déjeuner, chaque spécialité était séparée dans les différentes sections du Dojo, afin d’affiner les capacités de chacun. Pour les utilisateurs d’une arme à feu, entraînement de tir - forcément - sur une cible mouvante, cette fois-ci. Ethan s’était vu retirer son mousquet pour une arme un peu plus élaborée, un fusil avec une meilleure visée, grâce à laquelle l’effort était devenu moins important. En effet, des armes arrivaient en abondance depuis quelques jours, dont des armes sortant directement de la forge de Yamamoto, comme le répétait Steeve avec un si grand sourire. Le contre-amiral se demandait parfois ce que pouvait bien être, dans le temps, ce fameux Steeve. Bref. Le coordinateur présentait le premier exercice. Des rails se présentaient en face de chaque tireur, et sur ces rails, des cibles mouvantes. Ils jouaient sur plusieurs variables didactiques, à savoir la distance et la vitesse de mouvement de la cible. Ethan, comme souvent, commença à tirer le premier. Les cibles les plus proches sont évidemment abattues les premières, et ce, pour l’ensemble du groupe. Pour les plus éloignées, sans compter le fait qu’elles se mouvaient plus rapidement, la difficulté se faisait ressentir. Beaucoup tirèrent sans arrêt, épuisant inutilement leur stock. Voilà la force de l’infiltré qui, lui, resta calme et ne précipita pas à cet exercice. Au contraire, il souhaitait absolument user de son empathie qu’il manie avec difficulté. Tout le groupe était habitué à devoir observer leur nouveau camarade terminer les épreuves seul. Alors qu’il inspirait au départ la crainte et la jalousie, le voici maintenant devenu, sans le vouloir et sans même le savoir, l’un des leaders de sa promotion. Son calme et sa sérénité constituaient sa force. Ainsi, le borgne ferma son seul oeil ouvert pour se concentrer sur l’essentiel et percevoir des sons. Cela passait par l’écoute de son rythme cardiaque, de ceux qui l’entourent, des murmures, du souffle du vent et, enfin, ce qui l’intéressait le plus, le son de mouvement des cibles qui frottaient sur les rails. Il n’en restaient plus que deux à atteindre. Lorsqu’il repéra sa cible, il fit abstraction de tout et se focalisa uniquement dessus. Le frottement ralenti. À cet instant, il ouvrit les yeux et la vitesse de mouvement de la cible semblait s’être considérablement diminuée. Il tira deux fois. La première balle toucha la deuxième cible en frôlant la première cible, tandis que la seconde balle atteint la première cible.

Cela n’étonnait plus personne. Steeve, qui observait la scène d’un peu plus loin, fit signe à Ethan de le rejoindre pendant la pause. D’ailleurs, tous les types se mirent à courir en direction du couloir qui donnait accès au hall d’entrée. Lorsque le borgne rejoignit tranquillement, il put remarquer qu’une sorte de haie d’honneur se formait pour vraisemblablement accueillir du monde.

- Tu pensais survoler tout le monde, commença à dire Steeve. Laisse-moi te dire, mon p'tit gars, qu’il existe ici des personnes encore plus extraordinaires que toi. Je dirai plutôt qu’il ne tient qu’à toi de les égaler ou des les surpasser, ceux que tes camarades appellent les… Golden Boys. Un nom un peu étrange, je te l’accorde.
- Un nom qui pourrait vraisemblablement venir de toi, Steeve, reprit Ethan.
- Sale gosse, pesta le vieux.

Steeve et Ethan apprirent à s’apprécier. Enfin le vieux appréciait son protégé depuis le premier jour, c’est ce dernier qui retira un peu « la bâton coincé dans son cul ». Mais il comprit assez rapidement ce que cherchait à faire son mentor en le comparant à ceux-là. Simplement à le stimuler. Et même s’il était là pour une seule et unique mission, l’officier de la marine ne put s’empêcher de frissonner dès l’apparition de ces types. D’une part, parce que quelque chose au fond de lui, sans doute ses sens éveillés par l’empathie, lui disait que ces types étaient réellement forts. D’autre part, parce qu’il en connaissait un parmi eux. Son pouls s’emballa presque immédiatement. Il tenta de ne pas afficher sa panique mais une crise intérieure commençait à avoir lieu.


Calme-toi, Ethan. Que peut bien faire ce type ici ?







- Dis-moi Steeve, demanda calmement l’officier de la marine, tu peux me dire ce que fait le célèbre supernova au centre de formation de la déesse ? Il s’agit bien de Gokuba ?
- Dans l’mille, p’tit gars ! Il a affronté la déesse, il a perdu et elle l’a épargné à condition de bosser pour elle. Donc elle le teste ici avant de la promouvoir. Plutôt bonne recrue, n’est-ce pas ?
- Tu parles d'une recrue, souffla Ethan un peu décontenancé.

Déjà que l’ambiance était assez insalubre ici, maintenant que les pépites du Dojo revenaient de leur campagne, voici le jeune Levi dans une situation assez délicate. La concurrence est finalement plus rude qu’il ne l’avait imaginée et son ascension n’est pas garantie vue les pointures. Calme et sérénité font sa force ? Il a perdu contrôle des deux dès l'instant où ses nouveaux concurrents foulèrent ce long couloir.



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Un nouveau jour qui commence, et le moment de se mettre sérieusement au boulot. Je vais tenter de finir toutes les lames pour le dojo dans la journée et les envoyer dans las soirée pour être tranquille et pas perdre trop de temps. Pis bon, si j’honore ma commande prestement, il y a plus de chance qu’ils me donnent plus de taf à l’avenir. Je m’enferme donc dans mon atelier et me met au travail, je pense avoir trouvé la technique. En fait, plutôt que tenter de créer une lame autour d’un trou autant le créer après. Après tout, contrairement à la plupart des forgerons, je possède une force assez phénoménale. J’ai donc bricolé un foret aux bonnes dimensions. Une fois la première lame forgée, je l’immobilise avec des tenailles avant de forer dans la lame en recueillant les extraits d’acier dans un saut pour les refondre.

Cette opération me prend une bonne partie de la journée, mais en début d’après-midi, il ne me reste plus qu’à préparer les gardes que j’avais façonnée préventivement. En début de soirée j’ai fini, les lames sont toutes polies, aiguisées et avec des poignées homogènes dans un style que souhaite le dojo, je les confie donc à un convoyeur qui s’occupe de ramener les lames sur son chemin de retour. Je vais donc me coucher éreinter. J’en profite pour faire une petite grasse mat’, je suis alors réveillé par une série de coup à la porte. Je m’habille rapidement, je n’ai pas besoin d’ouvrir la porte pour savoir qui c’est, il s’agit du maitre du dojo et il me semble de bonne humeur. Il m’explique qu’il est ravi de ma cargaison et me fournit une nouvelle liste de commandes, promettant de parler de moi à ses associés, je vais crouler sous le boulot, génial.

Il me donne quelques nouvelles de mon associé pendant que l’on mange des onigiris assis sur un banc devant mon échoppe. Manifestement, c’est déjà une vraie terreur, il est content d’avoir trouvé un élément si prometteur. C’est pas un mauvais bougre le vieux, cela aurait pu être un ami, dans une autre vie. Il prend son congé en début d’après-midi, me laissant avec une douzaine de nouvelles armes à produire. Je décide de pas m’y atteler tout de suite, être trop performant me donnera juste trop de commandes pour pouvoir faire autre chose. Je profite donc du reste de la journée pour apprendre des trucs à mon aide, qui il faut le reconnaitre, se débrouille bien mieux qu’Ethan. Le soir, je retourne faire mon petit rituel nocturne, entrainement et terrassement. Je monte déjà des plans, comme créer des mobilier rustique pour habiller ma petite Yama-Cave.

Et ainsi les jours se succèdent, je forge le jour, et prépare ma base la nuit. Peu à peu les gens se rapprochent de moi, j’entend de plus en plus d’informations. Un jour, le crieur de rue, annonce l’existence de résistants dans le cœur de l’île… mes futurs associés. Mais ce n’est pas tout, le gars m’amène aussi un papier officiel des forgerons de l’ile. Je suis missionné pour visiter les différents coins du pays pour donner des conseils aux forgerons, leur apporter mon « expérience d’étranger » comme ils disent. Je pense que j’aurais de moins en moins de temps pour moi, mes journées vont devenir des enchainement d’évenements flous qui s’entassent les uns sur les autres, je commence déjà à perdre la notions des jours… depuis combien de temps je suis ici encore ?
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Deux semaines passèrent depuis l’arrivée


Cette belle journée fleurie, suggérant l’arrivée prochaine de l’été, annonçait pourtant un jour fatidique dans le calendrier d’Ethan. En effet, notée dans un coin de sa tête, ce jour désignait la « battle royale », qui permettait de faire une sélection des quatre meilleurs combattants. Lors de la dernière épreuve, effectuée avant l’arrivée de l’officier de la marine, seuls deux guerriers se sont démarqués. Il n’y en avait pas de troisième car tous les autres étaient dans l’incapacité de tenir debout. Si le jeune sniper souhaitait prendre place au plus vite dans l’armée de Kyori, il lui fallait absolument faire ses preuves ici et maintenant.


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Tous les candidats étaient regroupés dans les limites de l’espace de combat. Steeve prit la parole, au-dessus de tous, les yeux de tous les combattants maintenant rivés vers lui.

- Je tiens à rappeler certaines règles. Tous les coups sont évidemment permis. On évite de tuer, même si cela peut malencontreusement arriver. Si un combat se retrouve avec ne serait-ce qu’un appui au sol, en-dehors de la zone de combat, il sera alors éliminé. La battle s’arrêtera dès lors qu’il ne restera trois combattants debout.

C’était assez clair. Cette modalité d’évaluation était assez dégueulasse et déséquilibrée pour les snipers, pensait Ethan. Néanmoins, c’était aussi l’opportunité pour eux de montrer qu’ils pouvaient être utile lors des combats rapprochés. Par ailleurs, il était difficilement d’estimer le nombre de participants, mais ils étaient assez nombreux et très à l’étroit. On pouvait imaginer qu’il y aurait beaucoup de morts, notamment à cause des tirs, mais le temps de charger son arme et de viser, l’ennemi prenait déjà avantage sur le tireur. Finalement, les plus dangereux n’étaient autres que les épéistes, pouvant fendre en deux à souhait.

- LET’S GOOOOOOOO !

Absorbé par ses pensées, Ethan fut brusquement surprit par le déclenchement de l’épreuve. Ce Steeve avait le don de se faire remarquer. Détonations, chutes, fracassements d’os, découpages, cliquetis… Tant de sons qui, l’espace d’un instant, furent traités par l’officier de manière presque inconsciente. Presque. Pas tout à fait inconsciente. Le temps d’un instant, il se concentra sur ce qu’il y avait autour de lui pour agir en conséquence. Alors qu’un adversaire arrivait de face avec sa lance, Ethan se déplaça habilement d’un bond sur sa gauche pour esquiver l’assaut et, tout en retournant son mousquet, fit un coup droit afin d’y coller le cross en pleine tronche. Il aperçut un autre le tenir en joue. Il se saisit du type précédemment sonné pour le placer en bouclier. La balle logée dans l’épaule de ce dernier, l’infiltré le laissa tomber et tira à son tour sur la jambe du tireur. Et de deux. Malheureusement, les pertes allaient forcément être considérables à la fin de l’épreuve. Ethan comprenait maintenant la réaction du père de famille reçut dans l’échoppe de Yamamoto. Les formateurs comme Steeve vendait du rêve, mais ce rêve pouvait se terminer avant même d’intégrer l’armée de Kyori. La triste réalité de ce Dojo. Tous, ici, combattants, parfois simplement fermiers désirant s’élever, comprenaient qu’il s’agissait peut-être de leurs derniers instants. Et malheureusement, s’il souhaitait mener à bien sa mission, Ethan s’empêcher tout état d’âme.


Une bonne quarantaine de minutes plus tard.


Il ignorait combien de de minutes ou d’heures s’étaient écoulées. Il supposait plutôt de longues minutes compte tenue de sa forme. Durant ce laps temps, usant évidemment de ses forces et jouant un peu avec les règles, il poussait ses adversaires en-dehors du terrain ou se contentait de blessures superficielles. À son opposée, un autre homme, lui, préférait exterminer toute la vermine en leur explosant la tronche à grands coups de dials. Nulle utilité de se demander qui pouvait bien être cet individu, tant son nom est connu pour son impulsivité et sa violence inouïe. S’il y en avait un que craignait Ethan, c’était bien ce Kitsuka Gokuba. Sa perception améliorée des choses, ce prétendu haki qui lui procurait des sensations encore jamais ressenties, lui donnait une bien mauvaise impression sur le supernova. C’était d’ailleurs à force de penser à lui, tout continuer d’éliminer les concurrents les uns après les autres, qu’ils finirent tous deux par se retrouver face à face.

- Merde, râla le contre-amiral.

À trop se focaliser sur ce qu’il ressentait, à tenter de percevoir les choses, le jeune homme ne se rendit pas compte qu’il ne restait plus qu’une dizaine de participants. Les deux hommes commencèrent à échanger quelques coups. En voulant contre-attaquer, Ethan tenta d’asséner un violent coup de cross en plein visage, mais l’arme fut aisément saisie par Gokuba qui l’explosa avec son mécanisme. Aussitôt, Ethan sortit ses deux dagues en les décroisant, de telles sortes à entailler l’abdomen de son ennemi. Bien que surprit par la vitesse de son adversaire, le supernova esquiva aisément, observant tout de même une entaille en croix sur son tee-shirt.

- Espèce de sale ordure… Sale borgne !… T’es un homme mort, pesta BomberKill.

En face de lui, sur ses gardes, Ethan ne pipa mot et attendit. La réaction de son adversaire démontrait qu’il ne s’attendait pas à cette contre-attaque. Aveuglé par sa rage, Gokuba fonça à toute vitesse vers son adversaire, à l’instar d’une bête assoiffée de sang. Sauf qu’une bête assoiffée de sang n’était pas aussi puissante et rapide que Kitsuka Gokabu alias BomberKill. Maintenant, le plus surpris des deux était l’officier de la marine, affolé par l’apparition soudaine de son ennemi, son visage tout près du sien. Alors que le dynamiteur arma son bras, un corps ambulant arrivait à toute vitesse en direction de ce dernier, qui dût changer sa posture pour réceptionner la tête du colis d’une seule main.

- C’est terminé, Goku’, dit calmement une voix.


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- Nous sommes trois.

Le supernova explosa la tête de sa main avant de jeter la dépouille en-dehors du terrain, tout en ajoutant un regard meurtrier en direction l’adversaire qu’il ne put achever. Ce dernier rangea ses dagues et attendit patiemment le discours de Steeve qui les félicita. Ils étaient, plus tard dans la journée, convoquée auprès d’un conseil pour discuter de leur avenir. Tandis que les deux autres survivants partirent aussitôt, comme si de rien n’était, Ethan resta quelques instants à regarder autour de lui. Un véritable bain de sang. Le nombre de survivants pouvait sembler satisfaisant. Effectivement, beaucoup de blessés mais peu de morts. Mais quand même des morts. Parfois morts dans d’atroces souffrances. Les sélections dans la marine avaient au moins pour mérite d’être moins meurtrières. Ici, on ne rigolait pas. Seuls les meilleurs survivaient.


Dernière édition par Ethan R. Levi le Sam 13 Juin 2020 - 14:51, édité 2 fois
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Voila donc une bonne semaine que j’étais sur les routes, ma petite calèche menée par un mignon petit renne faisait le tours des forgerons du coins pour que je puisse leur enseigner quelques techniques du monde extérieur, mais respectant les enseignements de la déesse. C’est assez paradoxal en fait, autant ils vont rejeter les autres mais dés que ces derniers peuvent leur servir, ils ne vont pas hésiter. Il s’est passé la même chose pour Ethan, malgré son statut d’étranger, il a directement tapé dans l’œil d’un recruteur. Ce tour est sans doute l’une des choses les plus intéressante que j’ai entreprise en venant ici. Et le mieux, c’est avec mon haki de l’empathie que je maitrise de mieux en mieux, j’entend absolument tout. J’ai pu donc passer par des zones n’étant pas destinées aux étrangers, des zones entièrement emplies de locaux, sans doute pas entrainé pour encadrer les nouveaux arrivants. Si bien, que je sentais une certaine agitation dans l’air, le parfum de la dissension flotte dans les villes. Rares sont ceux qui fomentent, si ce n’est d’éventuellement se suicider mais en emportant le plus de traitres et d’envahisseurs avec eux.

On sent ainsi le cœur de Tetsu battre, entre ceux qui croient fermement en l’impératrice comme une divinité, mais pour beaucoup, on sent derrière leurs sourires la rage. Sans doute comme on peut le retrouver sur des îles récemment conquises par le gouvernement mondial, dans une génération ou deux, sans doute que la sédition s’en irait laissant place uniquement aux convertis si rien ne change. Bien qu’au final, ce qu’elle fait ne change pas beaucoup des pratiques du GM, mais le fait qu’elle soit une criminelle, ne me donne pas réellement envie de laisser ce régime en place. De plus, faire rentrer une seconde île dans le cercle d’or serait un accomplissement assez grandiose. Ce qui devrait assurer ma place dans les puissants du monde. Ce n’est vraiment en retournant vraiment parmi les sans pouvoir, ceux qui ne peuvent que baisser l’échine ou tenter de gagner par le nombre que je réalise une série de choses. L’importance de posséder une force réelle pour pouvoir un impact sur le monde et ainsi l’améliorer.

Il faudrait sans doute plus qu’une simple étincelle pour enflammer le cœurs de ces gens, mais savoir qu’ils existent et sufisant. Et surtout, savoir que dans les montagnes existe une région qui a décidé de ne pas plier l’échine, me semble on ne peut plus profitable. Peu à peu, alors que je passe mes journées sur les routes ou en compagnie de forgerons auquel j’apprends quelques trucs avant de passer la soirée avec eux dans le bar du village pour rencontrer d’autres locaux. Je commence à comprendre de plus en plus les locaux, ce qui les anime, ce qui les fait rêver, ce qui fait sens pour eux. Et les comprendre, m’aide à savoir comment faire pour retourner le pays contre sa maitresse. Les chaines de l’oppression se dessinent de plus en plus clairement. J’imagine qu’il doit s’agir des mêmes liens qu’aperçoivent les révolutionnaires. Et bien que je les apercevais chez nous, je ne les trouvait pas problématiques.

Quelque part sur cette île, je sentais la présence d’Ethan et il semblait mener sa propre bataille avec acharnement, mais ma maitrise du haki était encore un peu trop faible pour réellement pouvoir percevoir les affectes de tout ceux qui m’entouraient, même si jours après jours je sentais de plus en plus. Ma bataille va bientôt commencer, dés que je rentrerais de mon tour, je me forgerai ma lame, une lame digne d’un chef. En plus de cela, je créerai une bonne réserve d’armes, dont j’emplirai ma grotte, ça devrait prendre un mois. Et puis je partirais pour les montagnes à la rencontre des « barbares » qui les habitent pour me créer mon armée, et lorsque nous serons prêt à marcher sur l’île, j’annoncerai la nouvelles aux villageois qui s’armeront et rejoindront nos forces. Bien sûr, ce plan repose sur énormément de peut-être et sans doute beaucoup de chance. Mais je pense que c’est le mieux que je puisse faire…

Ma tournée se poursuit ainsi, dans les nouvelles j’apprend que mon cher Estéban a rejoint un corps de combattant affilié à l’impératrice, manifestement il a réussi son coup. Bien que je n’approuve pas cette méthode, elle est sans doute nécessaire. Mais en faisant cela, il se salit les mains à jamais, il s’agit d’un énorme sacrifice qu’il fait pour sa vengeance. Mais après tout, il s’agit d’un plat qui se mange froid, jusqu’ici les braises de notre colère faisaient cuire le bouillon de notre répartie. Et à présent que le plat était servi, il refroidissait peu à peu, n’attendant que les premiers coups de cuillères pour empoisonner cette île. Bien sûr, il ne serait pas d’une tâche, aisée, elle sera sans doute périlleuse. Mais il s’agit d’un risque que l’on doit prendre.
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