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Les dernières volontés d'Achab

Rappel du premier message :

"Des dinosaures, un dragon, des plantes carnivores et maintenant une île céleste, j’ai bien cru qu’on arriverait jamais à se retrouver…
- La route de tous les périls porte bien son nom… Mais il faut croire qu’elle n’en a pas encore terminé avec nos petites aventures… héhé"

Le vent d’ouest soufflait, paisiblement, annonceur d’une bonne journée pour la navigation. Le soleil se levait tranquillement sur l’horizon et, l’une à la barre, l’autre adossé au bastingage de leur petite coque de noix, deux amis profitaient des premières heures du jour pour se retrouver. Des mois durant ils avaient été séparés, tout avait commencé au mauvais endroit, au mauvais moment et après de nombreuses péripéties, ce douloureux épisode se terminait, perdu au milieu du grand océan… ensemble.  

Leur troisième compagnon, le petit Jack dormait à poings fermés dans la cabine, il avait passé toute la journée de la veille à ranger soigneusement leurs affaires et à prendre soin des plantes récoltées au fil de ses aventures. Le garçon était plein d’énergie, mais toutes les émotions qu’ils avaient traversées ces  derniers temps avaient fini par avoir raison de sa fougue.

Pour Nova et Raphaël c’était toute autre chose, le sommeil ne venait plus. Des centaines de questions se bousculaient dans leur tête sur ce qui avait pu arriver à l’un et l’autre, et les mots n’arrivaient pas toujours à suivre. Ils n’avaient pas dormi, se relayant à la barre pour la forme, laissant parfois planer le silence et les vagues rythmer leur croisière. D’incroyable aventure sur des mers fascinantes, ils avaient très vite été cueillis par la réalité du monde, ils avaient muri plus vite qu’ils ne s’y attendaient. Trop vite peut-être…

"Avec une jolie prime sur la tête d’un certain Rafton Anderswag.
- Égérie des magasins Selfmidge !
- Grand découvreur de la Ratatouille maudite !
- Et plus grosse pastèque de l’univers ! "

Un échange de sourire et ils surent que rien ne changerait entre eux. Raphaël termina de cirer ses gantelets de cuir, héritage de son passage à la Cloud’Academia, se leva et s’alluma une cigarette. La mer était magnifique, scintillante sous les reflets rosés qui venaient avec l’aube et leur prochaine destination, bien qu’encore inconnue, lui apportait une grande joie. Ils s’étaient aventurés ensemble sur Grand Line pour la découvrir et rien ne pourrait plus satisfaire son moral que de savoir qu’ils reprenaient leur voyage. Suite à sa confrontation avec l’équipage des Rascal Babies sur Weatheria, il leur avait emprunté –pour une durée indéterminée- ce petit navire et, de retour sur les mers bleues, Jack et Nova retrouvés, avait tout de suite pris pour direction la  prochaine destination indiquée par leur Magnétopose. Nova l’avait gardé tout ce temps. Little Garden, Jontunheim, Armada, Weatheria, Boyn, tout ne semblait être qu’une vague parenthèse, un arrêt, une petite pause prise avant de reprendre la route.

C’était agréable.

Prenant une grande bouffée de nicotine, le vert s’avança vers la proue de leur navire, au loin il commençait à distinguer de curieux récifs, une terre sans relief et des pointes rondes, sortant de la mer comme des flèches qui donnaient l’impression d’être des animaux curieux. Des oiseaux volaient et chantaient dans le lointain, dansant avec les zéphyrs et annonçant l’approche de ce qui semblait être un archipel.

Un nouveau sourire passa sur les lèvres de Raphaël, il se retourna, mais avant qu’il ne puisse prévenir Nova, un boulet de canon tiré à toute vitesse siffla dans ses oreilles et vint s’abattre juste devant lui.


Dernière édition par Raphaël Andersen le Ven 24 Avr 2020 - 12:46, édité 2 fois
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Absolument rien ne se déroule comme je l’avais prévu. Quand finalement je pensais qu’on allait lui faire bouffer une torpille, celle-ci ne s’activa jamais. Un tour de passe-passe de l’Anderswag aurait peut-être pu les aider à se sortir de là, mais un étrange phénomène eut lieu. Un phénomène dont j’aurais aimé ne pas assister. Un énorme typhon nous emporte vers on ne sait où. Je ne sais même pas si l’engin va pouvoir résister aux secousses, sachant que la crabe l’avait déjà un peu endommagé. Je tiens Eärendil d’un bras, m’accroche à tout ce que je peux de l’autre.

- ALMAAAA ! DIS À MA MÈRE QUE JE L’AIME !
- Tu la détestes, idiote. Et moi aussi.
- Dis-lui où je te crève
, dit-elle sèchement.

Misère. Némo a beau chauffer le moteur et y mettre le plein gaz, nous sommes trop proches du typhon et l’engin manque cruellement de puissance. Dans ces conditions, il m’est impossible de rafistoler quoi que ce soit. Un mauvais et j’empirerai le cas de ce tas de ferraille. Plus qu’à prendre son mal en patience, attendre et s’accrocher fermement. Entre les caisses et les divers outils qui traversent le sous-marin, en plus de nos corps instables, autant dire qu’on n’en sortirait pas indemne. Paf ! Une clé à molette sur l’arrière du crâne. Je sens déjà la bosse gonfler au fil des minutes. Les minutes paraissent d’ailleurs si longues. On continue d’être secoués dans tous les sens sans interruption. Et, par un grand miracle, le terrible manège s’arrête et la réception fut douloureuse pour mon postérieur.

Moins de rouge au niveau des voyants, terminées les secousses, on semble être sortis de cet enfer. Seules les lumières semblaient un peu court-circuitées, mais rien d’irréparable. Le radar indique  de gros obstacles en face de nous. Ces gros obstacles semblent être un tas de ruines. Et plus on s’y rapproche et plus ça se confirme.

- Dis, le vieux, c’est quoi ça ? Ça ne ressemble pas à ce qu’on avait en-dessous tout à l’heure. On a été légèrement déviés de notre trajectoire par le typhon à mon avis.

Némo ne répond pas dans un premier temps, il reste focalisé sur son tableau de bord.

- Légèrement, dit-il en suspendant sa phrase.

Il finit rapidement de tapoter sur tout plein de boutons.

- Légèrement, nop. On a été projetés, par je n’sais quel miracle, dans un lieu encore inexploré. J’pense pas qu’un type y ait mis les pieds avant nous. Ou alors il ne s’en est pas vanté l’saligaud.

Le commandant de bord stoppe l’engin et éteint toutes les lumières encore en marche. Il semble préoccupé par un élément assez gênant à en voir la tronche qu'il tire. Il pointe du doigt des cibles mouvantes, gigantesques et visqueuses. Des espèces d'anguilles qui rodent autour des ruines nous empêchent de poursuivre. Un coup de queue et notre sous-marin s'ouvre en deux.

- J’comprends pas trop pourquoi mais ces ruines sont protégés par ces foutus monstres. Si vous voulez savoir c’que j’pense…
- Pas tellement non.
- Ces monstres n’sont pas là par hasard
, conclut-il en m’ignorant totalement.
- Ça se tient. Ça se tient. Mais comment comptes-tu t’y prendre ? Jusqu’à preuve du contraire, ton tas d’ferraille n’est même pas suffisamment bien équipé pour te défendre.
- Tiens, Anderswag, derrière toi, ouvre-moi c’placard et enfile-moi une combinaison. Vous aussi m’dame. Z’êtes les seuls capables d’faire quelque chose face à ces trucs répugnants. Le blond et sa pouffe ne s’ront même pas assez résistants pour attirer suffisamment l’attention.


Mon attention se recentre aussitôt vers la tableau de bord. Un point se déplace rapidement et se dirige vers les ruines. En m’approchant de la vitre et en levant la tête, j’aperçois un sous-marin passer au-dessus. Je ne sais pas s’il nous a localisé mais sa présence excite les bêtes jusqu’ici plutôt calmes.

- Euh… Je crois qu’on a la visite et que les anguilles s’excitent en face de nous. On joue avec notre chance et on joue les morts ou c’est le moment de déguerpir ?
- Moi j'vous l'dis les gamins, pas question que j'me tire avant d'avoir c'qui se cache là-d'dans.
- On va vraiment tous mourir…
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Paint it back:

De rien, c'est pour moi, ça me fait plaisir. Nous poursuivons donc notre ascenc...notre descencion vers le néant des abysses. Enfin, on essaye. Parce que le Rik, il pilote mal. Mais moi aussi, à sa place, je foirerais des manoeuvres. On a un défaut, nous, les hommes, c'est qu'on a tendance à oublier les défauts féminins. Quand on s'est constitué un harem, l'idée était bonne. Sur le papier. Mais on avait négligé un détail: les filles, ça cause. Et pas pour dire des trucs style "manoeuvre à six degrés Nord-Nord-Ouest", ni "nos boucliers sont nazes, dérivation de l'escargofuel vers les manoeuvres auxiliaires pour un passage en vitesse subaqualimunique". Non. Ca parle de moi. Enfin, de moi, de mon troisième bras, de ma batte à matchs de minuit, de ma canne à prétention, de mon archet à voyelles en gamme majeure. Et là, je te fais la version édulcorée, élégante, dans le sartorial. Manquerait qu'un bon cigare, de la feutrine et ça y est, ce sous-marin devient une salle de casino bonc chic bon genre. 'vec les filles, on est plutôt dans une caravane manouche qui se rend à la foire au boudin tant que c'est les soldes.

Une vulgarité! Je suis choqué. Tu me connais, je suis pas le genre à vite juger le premier petit écart de langage. On n'est que des humains. Mais ici, y a un truc qui dérange. C'est cru. J'ai l'impression d'être un cheval de course de renommée olympique, mais que les ribaudes ne font que rire parce que le gros machin tout en muscle il a une matraque à crocodiles. Les femmes, j'te jure. J'étais un féministe convaincu, mais là, je doute. Il y a une vergence dans la foi.

Ou alors, je me suis trompé d'histoire, d'univers. Peut-être même que c'est un porno sordide, crasseux et avilissant, où les filles vont glousser en se renversant de l'eau de mer dessus afin de se désaper devant les deux mecs  -honnêtes travailleurs ayant une mission à remplir- pour finalement remplir du bien moins honnête. Ou, pour le dire autrement, un rêve comme tous les autres. C'est ça, c'est un rêve. Je me pince pour être sûr. Aucune douleur. Je rêve.

A mon avis, je suis toujours en cellule, ou au bar où l'explosion m'a pété à la tronche. Ou mort. Si je suis mort, ça explique la descente, puis la lumière au bout, aussi. Et j'ai pas volé mes dames de compagnie qui m'escortent au paradis des guerriers, mais mettre une moche dans le lot c'était franchement pas utile. Ni Rik. Il est sympa, mais je ferai rien du bonhomme. Ou alors, il est là en tant que "co-pilote". Le bon pote qui sert à te donner le champ libre en soirée. Ca expliquerait qu'il pilote, puis qu'il boive comme un trou pendant les manoeuvres. Ca expliquerait aussi un équipage de filles canons, avec un mec moche qui en fait est aussi une nana bien faite. Bon, eh ben mort ou dans un rêve lucide, plus de raison de se faire chier.

D'un coup d'ongle, que j'ai dur, car Minos ne connait pas la mollesse, je fends le déguisement de Dorian. Plus question de recoller sa moumoute cette fois, c'est le ciseau qui dépare les tissus pour laisser exploser la féminité de Blondine. Z'ont toutes fait mine de ne rien remarquer, que c'était normal d'avoir une poupée gigogne version fan service. On va leur en donner pour leur argent. Ne lis pas ça avant vingt-deux heures une, vil gourgandin:

Les dernières volontés d'Achab - Page 2 6cegzI


Et là, deux choses. La première, l'est sacrément bien gaulée. Je ne regrette rien, mes rêves magnifient les corps. Peau diaphane, sans grains, sans cratères. J'aime bien les cicatrices, mais ici leur absence ne dérange pas. Une peau de lait frais, mais qui ne file pas la chiasse. Des formes comme de la mozzarella à peine formée, tendre et soyeuse en main. Le tout emmailloté dans un bikini qu'on plaint d'être le dernier rempart entre ces formes envahissantes et l'indécence générale. Ah, que c'est beau ! C'est ça la vie ! Et cette chevelure, dense, d'or, dodelinant par vagues légères et opaques sur ces épaules rondes comme une perle.

La seconde chose.....merde, je sais que y en avait une seconde....ah oui, cette fois on la regarde, on la remarque. Et on me fusille du regard, par la même occasion. Ben quoi ?

Ben quoi ? Elle avait peut-être un escargomcicro sur elle.

Rouge arme son bras le plus mécanique. Je peux pas parer, elle est côté plâtre. Chiotte. Petit clin d'oeil à Blondine, on peut pas se faire assommer dans un rêve.

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Aïeuh ! On peut avoir mal dans un rêve ? Attends...alors ça veut dire que...

Ce n'est pas un rêve.

Du coup, tout réapparait. Je me sens à nouveau concerné par le gros crabe qui poursuit la loupiotte qu'on ne voit plus, tout comme les bips nombreux sur l'écran de Rik, ce qui semble faire paniquer Fhira, l'éclaireuse, qui jongle entre alertes de dangers et sermons d'incompétence. A tel point que le pilote, au bout du burnout, renverse sa flasque sur le tableau de bord. Tu penses que ça émeut Fhira ? Nenni ! Voilà qu'elle le traite encore plus mal, alors qu'il précise bien que c'était du très bon whisky. Désolé mais c'est lui qui est à plaindre. Le tableau de bord, bien sûr qu'il résiste à l'accident. C'est un sous-marin. Ferait beau voir que cette technologie n'ait pas songé à l'impératif de l'étanchéité.

Tout s'éteint. Ah. Silence.

Hmm....c'est peut-être l'accident du tableau de bord qui fait q...

...Non, tu crois !?
éructe Frances l'aveugle. Bien sûr que c'est cette andouille qui a bousillé les commandes en renversant sa gnôle ! Cinquante fois je lui ai dit de ne pas boire.

Donc, je disais, c'est probablement l'eau contenue dans cet alcool de qualité qui a fait que oui, éventuellement, on a eu un couac.

On y voit que dalle, tu parles d'un couac, dit Cook.

Très drôle, sergente-cheffe...

Les écrans aussi sont aveugles, hey! on navigue au pif et nous sommes trop en profondeur pour avoir la lumière du soleil.

J'y vois comme d'habitude, précise Rik. Ce qui, selon les situations, peut être un avantage.

Il ne pouvait pas plus mal naviguer de toute façon, raille Rouge.

Allons, ça va s'arranger.

Je peux vous le dire maintenant: je ne suis pas Dorian.

Moi j'y vois. Je suis nyclalope.

Bon, et là faut me croire sur parole, ça tourne sa tête vers moi. Je ne sais pas si elles doutent ou ne savent pas ce qu'un nyctalope est, du coup je précise.

Nyclalope. Ca veut dire que je vois dans le noir. Les lézards sont nyctalopes. Les oiseaux ne sont pas  nyctalopes. C'est pour ça qu'il y en a plein qui se cognent aux arbres.

N'importe quoi !


Juré ! même qu'on va heurter un débris dans deux secondes.

Un, deux, glong! Le débris perce la coque et crée un trou sous pression qui asperge l'arrière. J'y plante mon index de la main valide, ce qui réduit drastiquement mon nombre de mains disponibles. Dans le noir, je vois que Blondine a reçu une giclée d'eau salée, alors je lui fais "chut" pour qu'elle ne laisse pas paniquer l'équipage. Et je replonge l'index dans le trou car on se reprenait la fuite en pleine face.

Vous voyez ?

Bon, venez à l'avant, vous allez servir de poisson-pilote.

Euh...pas possible.

Tu viens !


Oh, toi tu te calmes le mérou ! J'ai pas dit que je voulais pas, j'ai dit pas possible. Peux pas bouger.

On s'en fiche de ton boudin blanc, on ne voit rien de toute façon.


Eh mais faut aller en thérapie toi, t'as une fixette sur les macropéniens. Je ne peux pas bouger, pas sans casser le sous-marin. Trop puissant, le Minos. Enfin c'est vous qui voyez.

Allez, guidez-nous! Nous devons regagner la surface pour des réparations sommaires.

Les commandes sont nazes. Il va probablement falloir dériver l'escargofuel vers les circuits auxiliaires.

Yes ! J'obtempère et les guide. C'est pas du luxe, vu qu'il y a un genre de gros tourbillon qui nous prendra bientôt pour une merde au fond d'une chiotte. Je donne la direction, façon Capitaine tu vois. Mais le sous-marin ne suit pas mes indications.

Un problème ?

Mwarf, nuance Rik.

C'est vrai qu'il ne pouvait déjà pas piloter correctement quand tout allait bien. Pas de raison que ça aille mieux avec un guidon dont c'est la première cuite au 12 ans d'âge.

Rapport, recentre Frances.  quelles sont les commandes encore valides ?

Rouge allume sa loupiotte de mécano et checke. Je précise qu'avec sa source, j'y vois carrément moins bien dehors, mais elle tâche de faire vite. De toute façon, on se fait peu-à-eu aspirer par l'oeil du cyclone. Ca me rappelle un autre rêve. Le bilan arrive prestement. En gros, tout est fichu. On peut encore guider vers le haut ou le bas, mais pas tourner. La radio marche, y compris l'externe grâce aux mégescargophones. Les hélices sont bloquées sur une seule vitesse et on n'a que les propulseurs dialboliques pour donner un coup de boost. C'est quoi un propulseur dialbolique ? Que je demande. C'est un genre de violent coup d'accélération qui se commande manuellement, en tapant un gros coussin au fond de l'habitacle. Plus tu tapes fort, plus ça propulse. Moi qui pensais que c'était mis exprès pour caler mon dos, en fait non c'est un gadget.


Cher équipage,

Aujourd'hui, j'ai eu une idée,
déclare Blondine. Son idée, c'est de couper les moteurs, orienter le sous-marin en profitant de la dérive, puis, pile au bon moment, balancer le boost vers le repère choisi afin d'y filer tout droit. Le seul repère qu'on a, en dehors du cyclone, c'est le point lumineux, assez loin. Tellement loin qu'un oeil humain de surface ne le voit pas. Ok, à toi de jouer Capitaine Nimos. On s'organise. Je peux pas taper le coussin. Un bras dans le plâtre, l'autre qui colmate la fuite, suis hors service. Les deux filles qui campaient mes genoux, donc Rouge et Blondine, s'arrangent pour un coup synergique. Blondine aurait plus de puissance qu'on le croit, ce qui continue à me la rendre sympathique. Rik veille à bloquer le guidon, Frances à bloquer les gestes parasites de Rik. Virginie et Fhira font les figurantes, mais elles seront bien utiles plus tard. Silence, tout le monde la ferme en attendant le signal. Même moi, je me tais. Le petit point lumineux passe, mais jamais en centre de l'écran. On ballote dans un courant qui se fout de notre présence. Le petit point est là, en ligne de mire. Je fais ma meilleure estimation de spotter pour tenir compte du temps de réaction et de l'inertie.

Feu !

Une détonation atroce fait vibrer tout le sous-marin. Ah la vache ! Elles ont mis le paquet. L'impact dial balance une explosion qui nous fait filer comme une torpille. C'est pas pile poil sur la lumière, mais tant mieux. Le but n'était pas de les exploser. Je confirme que c'est bon, lancement de fusée réussi. Acclamaton, pour la première fois l'équipage célèbre comme un seul être la tactique fructueuse.

Je le vois aussi, le point !

Fhira jubile, comme si j'avais menti. Mais moi, je ne fanfaronne pas, tout comme Frances qui, elle, ressent ce que mes yeux distinguent autour du point.

Des anguilles géantes. Autour du Moby Bus.


La nouvelle calme hélico pronto l'allégresse pourtant bien agréable de tout ce petit monde. Un autre tactique vite.

Elles peuvent penser qu'on est des prédateurs, vu notre vitesse d'approche.

Possible, mais on manque d'envergure.

Le bruit. Il faudrait un bruit qui les effraye.


Comme la détonation ?


Mieux, comme un prédateur.

Ca a quoi comme prédateur, une anguille ?

De tout, j'imagine. Requins, cachalots, orques, serpents géants, dauphins géants.

Quelqu'un imite bien le dauphin ?

On ne va pas faire le cri du dauphin quand même ?


Vous avez une meilleure idée ?

...

Je peux faire le cri de l'orque.

Vraiment ?

Je m'y suis habituée, au cours de mes voyages . Je peux tenter la baleine aussi, mais c'est plus doux, moins impressionnant. L'orque c'est bien.

Très bien, je nous branche sur canal externe. Préparez-vous à la manoeuvre d'intimidation.


Restress, mais on gère. Le sous-marin filoche toujours comme une balle vers les autres à sauver des anguilles. Ils commencent à sortir des gens en scaphandre, ce qui est une excellente nouvelle. Ils sont en galère et pourront négocier avec nous sitôt les anguilles en fuite. Caramélie se racle la gorge. Va falloir tout donner, y a un seul essai. On lui tend le micro, en respectant sa concentration. Au moment clef, elle pousse son cri d'orque, que les anguilles, l'autre équipage et n'importe quel être pataugeant dans la flotte peut entendre à des miles à la ronde.

Attends...quelle horde ?


Dernière édition par Minos le Mer 30 Déc 2020 - 1:01, édité 1 fois
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Cher journal,

Étrangement, le cri de l’orque a l’air d’avoir fonctionné. J’en suis la première surprise mais je fais mine du contraire avec une aisance née de l’expérience, et je fanfaronne avec modestie.
Cela dit journal, quand je te dis que ça a fonctionné… a vrai dire je n’en sais rien avec certitude. Pour ça comme pour tout le reste nous devons nous fier à la description qu’en fait notre observateur attitré, parce que en ce qui me concerne nous pourrions aussi bien être entourée d’hommes poissons en train de nous tirer la langue, de nous faire des grimaces et de de pousser des “greuuu, argougrou !” à côté de notre sous-marin ! Je peux bien percevoir quelques grondements sourds en tendant l’oreille, mais la majeure partie de mon audition est saturée par le ronronnement régulier de notre embarcation, le goutte à goutte de plus en plus difficile à ignorer de l’eau qui s’infiltre dans l’habitacle malgré notre bouchon de fortune, et surtout le brouhaha causé par la présence de sept personnes en situation de tension dans un espace réduit.  

Je suis brièvement tentée, à un moment, de faire respirer un peu de gaz aux plus agités et aux plus tactiles de la bande -voire à tout le monde- pour les mettre dans de meilleures dispositions. Seulement, je ne suis pas certaine de l’effet que ça pourra avoir sur nos réserves d’air respirable, et je n’ai pas spécialement l’intention de faire le reste du voyage en compagnie de poids morts asphyxiés ! En plus ça risque de se voir si j’essaie de faire porter le chapeau à Dorian d’une asphyxie au gaz d’un groupe d’officiers de la marine.

En parlant de Dorian, je devrais peut-être songer à faire les présentations ? Peut-être que si j’insiste sur le fait que je ne suis réellement pas Dorian, quelqu’un voudra bien me prêter des vêtements ? Je dis ça parce que le contact moite de mon escargophone espion qui escalade mon épaule me rappelle avec insistance le fait que je n’ai plus grand chose pour les recouvrir, et que ce genre de chose ne me serait certainement pas arrivé si j’avais réussi à continuer de me faire passer pour un personnage masculin !
D’ailleurs, le logia n’était pas censé me protéger de ce genre d’accidents ? Reprends moi si je me trompe journal, mais quand je me transforme, mes vêtements aussi. Quand je me prends un coup qui devrait me blesser, mes vêtements se gazéifient aussi. Heureusement d’ailleurs sinon mes combats seraient ponctués de moments très embarrassants ! Tout ça me fait penser que j’y gagnerais sans doute à continuer d’expérimenter les propriétés du pouvoir de mon fruit. Est-ce que si je porte un énorme manteau de fourrure par exemple, ça me fait une réserve de gaz supplémentaire ? Mon pouvoir est-il capable de faire la différence entre un vêtement que je porte et un vêtement que je touche ? Et si jamais je partage un vêtement avec quelqu’un d’autre, est-ce que je peux le gazéifier ?
A tout hasard, je m’enroule dans le gigantesque tissu qui se trouve être le vêtement de l’humain géant qui nous sert à la fois d’observateur, de bouchon et de canapé. Un individu vraiment pratique si tu veux mon avis journal, et dommage que sa prestance et sa polyvalence soient gâchées par sa manie de mettre ses mains partout (ce qui explique pourquoi il a à présent le doigt encastré dans le trouce de la coque ! Et certainement aussi pourquoi son autre bras est dans un plâtre !). Animée de la volonté de faire progresser la science (un journal bien élevé se garderait de suggérer que mes intentions étaient autre chose que pures et altruistes !) je m’amuse à dissiper la surface de mon corps comme si je le faisais avec mes propres vêtements. En plus je peux faire ça discrètement puisque le seul témoin potentiel -et principal intéressé- est à plat ventre sur le sol, le regard fixé devant lui: ça tombe bien !

♦♦♦♦

Pendant ce temps, et puisque notre super plan ingénieux et rationnel semble avoir fonctionné, les marines décident de profiter de l’opportunité ! Avec une voix autoritaire et un ton qui montre qu’elle n’a pas usurpé son grade dans la marine, Frances s’exclame:

"- Pilote-Rik, maintenez le cap. Rouge, Fhira, préparez-vous à activer le propulseur diabolique à mon signal."

Les deux marines s'exécutent aussi prestement que possible, en s'efforçant pour ne pas trop appuyer avec leurs chaussures sur le dos du malheureux géant qui prend toute la place.

"- Observateur-Minos, je veux un rapport sur tout ce qui traverse votre champ de vision ! Cook, vous me surveillez la brèche: arrangez-vous pour que ce doigt y reste collé. S’il fait mine de vouloir déchirer quoi que ce soit d’autre, vous me le mettez en condition pour un nouveau plâtrage ! Pas-Dorian, faites chauffer les escargoparleurs et préparez-vous à faire une nouvelle transmission. Pilote-Rik, vous actionnez les commandes à mon signal."

Tu vois journal, elles ne m’ont pas démasquée. Mon déguisement fonctionne toujours !
En tout cas j’aime bien ce genre d’ambiance ! On a la chef qui donne les ordres, tout le monde sait quoi faire, et peu importe si ça aurait été surement plus simple d’attendre le retour du sous marin de nos fugitifs pour les cueillir à la surface, je suis sûre que mes compagnes savent ce qu’elles font. C’est ça l’ambiance d’un équipage de la marine: les chefs qui savent quoi faire, les autres savent obéir, et donc tout le monde fait ce qu’il faut comme il faut sans se poser de questions tarabiscotées à propos du bien et du mal, qui finissent toujours mal ! C’est le genre de mentalité qui manque parfois un peu au Cipher Pol et son club des cyniques. Mais ce n’est pas notre faute, on est formatés pour ça.

De longues secondes passent, durant lesquelles la commandante aveugle demande régulièrement une actualisation de notre position à notre prisonnier-observateur-bouchon-tapis. Et puis soudain elle ordonne:

"- Propulseur… feu !"

Notre embarcation est agitée d’une violente secousse alors qu’elle s’élance une nouvelle fois à toute allure, doit vers un objectif que pratiquement aucune d’entre nous n’arrive à voir. Nous avalons des centaines de mètres, jusqu’à un endroit où un point lumineux, de plus en plus distinct, vient illuminer notre panorama obscur.

"- Le Moby Bus ! On l’a rattrapé !
- Tenez bon commodore Vasilieva, on arrive !"

Sur instruction de Frances, j'enclenche le combiné de l’escargoparleur, et déclare d’une voix enthousiaste:

"- Aux occupants du Moby Bus, ici la Marine. Par ordre de l’adjudante Frances...
- C’est commandante.
- … commandante Frances, stoppez votre appareil, et préparez vous à être abordés. Au moindre signe de résistance nous lâcherons nos anguilles de combat sur vous !”
- On a des anguilles de combat, nous ?
- Non mais c’est quoi ces bêtises ?!
- Chuuut ! Attendez au moins que j’aie raccroché pour poser ce genre de questions !

- Hmpf ! Peu importe. L’important, c’est qu’on les arrime avant qu’ils ne comprennent que nos commandes sont cassées. Pilote-Rik, approchez vous autant que possible et essayez d’avoir l’air menaçant. Rouge, préparez le lanceur de harpons.
- Oui commandante !"

Les deux submersibles sont à présent suffisamment proches pour que j’arrive à distinguer même le cockpit de l’appareil d’en face. Leur sous-marin ressemble à un gros poisson cyclope des fonds marins, l’air patibulaire avec sa grosse lumière qui lui sert d'œil. Et puis soudain Fhira s’exclame:

"- Regardez ! Il y a un bonhomme dans l’eau, à côté du Moby Bus ! Il y en a deux même ! Ce sont des scaphandriers.
- Que font-ils ? Ils nous attaquent ?
-  Ils se tiennent par la main on dirait. C’est plutôt mignon.
- Ils sont plutôt menottés.
- Que fait-on commandante ? On lâche les anguilles ?
- Arrêtez de dire des bêtises. Puisque je vous dit que c’était du bluff cette histoire d’anguilles de combat !"

Et justement, à cet instant nous entendons le grondement sourd de mes “bluff” qui reviennent dans notre direction. Et elles sont plus nombreuses cette fois, il y en a toute une horde !!! Mes cris de tout à l’heure n’ont pas du tout marché en fait !!!
Hé ho, ne m'accuse pas journal, ce n’est pas de ma faute. Je disais ça pour rire moi, que je savais parler l’orque ! Ça me paraissait évident pourtant que je me moquais d’eux ! Est-ce que j’ai l’air d’une sirène ? Oui ? Oh, vil flatteur journal ! Mais je n’ai pas de queue de poisson, arrête avec tes bêtises !

Une voix se fait entendre depuis l’escargoparleur de l’autre sous-marin:

"- Hé, rappelez vos monstres ! On a même pas encore fait mine de vouloir s’échapper !"

Maintenant qu’on a menti et que les faits nous donnent raison, difficile de prétendre qu’on y est vraiment pour rien. Heureusement je suis plutôt gentille, et je propose obligeamment à mes compagnons d’équipage:

"- Vous voulez que je réessaye de faire le cri de l’orque, pour voir ?
- Ah non, ça suffit vos bêtises ! Imaginez qu'elles reviennent encore plus nombreuses ?!
- Ou alors celui de la baleine ? Ou sinon Observateur-Minos pourrait essayer d’imiter le cri de l’anguille géante, pour nous faire passer pour une de leurs congénères. Il a une belle voix grave, je suis sûre qu’il y arriverait bien !"

BANG ! Un bruit semblable à celui que ferait un coup de massue sur une casserole ébranle l’habitacle ! Puis un second, qui nous secoue si fort que chacun s’agrippe à ce qu’il peut, et pour ma part je regrette d’avoir fait joujou avec le seul tissu de taille que j’avais sous la main.

"- Rouge, le grappin. Feu !"

Tchac ! Le projectile relié à un solide câble de métal se fiche dans l’un des ailerons du Moby Bus, juste avant que celui-ci ne fasse une violente embardée, bousculé par l’une des anguilles. Nos deux embarcations sont ballottées au milieu de cet énorme essaim en forme de plat de spaghettis géants version agressifs, et qui nous entraîne avec beaucoup d’ardeur vers les fonds sous-marins

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Dans le Moby Bus

Un timide rai de lumière provenait de la surface, se frayant un passage à travers la cavité qui les avait aspirés. Des ruines se dessinaient, trait après trait, dans l’obscurité des fonds marins. Les projecteurs du submersible avaient beau ne pas être des Luminis Dials de dernière génération, ils étaient amplement suffisants au maître de bord pour qu’il soit certain de ne jamais avoir exploré les lieux. La voute était celle d’une ancienne grotte, probablement inondée lors de la chute de l’île, elle devait avoir été une carrière ou une grande formation sous-terraine oubliée par les habitants. Les contours, les nervures de la roche lui étaient inconnues, les vestiges des édifices tout autant.
Qu’étaient ces grands piliers ? Qu’étaient cette spirale géante qui serpentait le long des parois ? La première hypothèse de Némo fut qu’ils aient pénétré dans les mécanismes et la structure de la tour qui supportait autrefois Clockwork Island. Héloïse était-elle liée à ce lieu ou n’était-ce qu’une coïncidence ? De ce qu’il savait, jamais Achab l'ancêtre n’était revenu à Clockwork Island après le terrible passage de l’équipage des Saigneurs. Le plus probable fut donc qu'il ait caché son trésor quelque part dans ce qui était autrefois un des monuments de l'architecture humaine.  

Des plans qu’il avait pu glaner, des passages et des recoins qu’il avait pu découvrir, aucun n’avait jamais mené à cet impressionnant édifice. Et malgré la menace des anguilles, malgré l’arrivée bruyante et les menaces de l’autre équipage, malgré la fureur de la horde, il ne pouvait s’empêcher d’être admiratif, rêveur et touché par cette découverte.

Eärandill était en train de s’exciter sur le microphone du Moby Bus, répondant à l’attaque des marines avec toute l’énergie qui lui restait. Alma ne cessait de courir aux quatre coins du sous-marin pour s’assurer que les dernières péripéties n’avaient endommagé aucune de ses fonctions, qu’ils étaient toujours au sec et que les deux scaphandriers soient toujours bien arrimés à leur embarcation.

"Pas de dommages… Mais des emmerdeurs. J’savais qu’la concurrence allait être rude, mais foi de Vernon Julian Némo, le monde entier pourra bien se présenter qu’aujourd’hui le trésor d’Achab ne me filera pas entre les doigts ! " s’emporta joyeusement le capitaine alors que, secoué par les anguilles et le choc du harpon, le projecteur du Moby Bus se braquait sur le sous-marin marine, les membres de son équipage hétéroclite écrasés les uns sur les autres, le gros doigt boudiné qui en traversait la coque et qu’un des serpents de mer était déjà en train de mâchouiller, et surtout sur le pilote, bien connu des deux coéquipiers du vieux loup de mer.
"Mais... C'est Rik ?!
- Cet enfoiré… Qu’est-ce qu’il fout… "Némo rit et reprit :
" Et c’ça qui veut nous aborder ? S’vous voulez mon avis, ils ont bientôt plus assez d’oxygène pour faire fonctionner leurs méninges. Gamine, t’vas leur expliquer de ce pas comment on fonctionne à bord du Moby Bus ! Pas de reddition ! "

***

Dans une soupe d’anguilles

" Ça faisait longtemps que je n’avais pas pris de bain… "

Equipés des combinaisons de Némo, Raphaël et la commodore Vasilieva se retrouvaient au milieu du banc d’anguilles géantes, à plusieurs centaines de mètres de profondeur et risquant de se noyer au moindre problème technique. Réjouissant. Si l’idée du Capitaine avait semblé bonne au premier abord –combattre les menaces directement plutôt que de risquer qu’elles endommagent la machinerie déjà pas impeccable du Moby Bus et que… tout le monde meurt noyé- c’était sans compter sur l’arrivée surprise de nouveaux protagonistes et l’habituel potentiel de ce genre de petite réunion à foutre un glorieux bordel.

S’il n’avait pas pu s’empêcher d’admirer la richesse technique de son scaphandre, les coutures de cuir qui le rendaient parfaitement étanche, le col équipé d’un den den de poche et d’un corail à bulles qui enrobait sa tête d’air respirable, Raphaël n’était pas forcément enchanté par sa position.

"Vous pourriez faire un effort… Relâchez-moi au moins si vous n’êtes pas décidée à aider !
-Oh… " lâcha dans un bâillement la marine, assise en amazone sur la tête d’un des monstres marins que Raphaël essayait d’inciter à mâchouiller la menotte qui les liait encore, sans grand succès "Cette partie de l’aventure ne me passionne pas vraiment, je pense que je vais vous laisser faire. Si la quête principale redevient intéressante, peut-être que je m’y intéresserai de nouveau… Où en étais-je ? Vous m’avez fait perdre le fil de l’histoire Anderswag, cessez de m’interrompre s’il vous plaît. " lui signifia-t-elle en tournant les pages de son roman policier, lui aussi emprisonné dans une bulle d’air.
"Dites à votre équipage d’arrêter de nous harponner alors ! "

Elle l’envoya paître d’un signe de la main, daignant juste lui accorder l’apparition de quelques maillons supplémentaires qui allongèrent la chaîne entre eux de quelques mètres.

"Connasse arrogante… "

Un serpent de mer plus vorace voulut profiter de cette soudaine allonge pour le croquer, mais c’est un coup de pied qui l’accueillit en pleine mâchoire, puis très vite une salve de coup de poings noirs sortis du néant. Les gants climatiques se multiplièrent autour de Raphaël, chacun prenant sa petite place au milieu de l’essaim de créatures marines. Si sa maîtrise du climat ne lui était pas très utile dans ce milieu aquatique, il pouvait toujours compter sur son autre pouvoir. Les anguilles commencèrent à montrer leurs dents –assez nombreuses et tranchantes pour qu’on pense avoir affaire à des murènes-, leurs nageoires à frétiller et leurs muscles à se contracter.

"Bon… On va régler ça en bons copains, non ? Qui veut commencer ?"

Il fit craquer ses jointures et le bal commença.

***

À la surface

"Zipihihi ! C’était minable, j’en avais oublié à quel point la marine pouvait être faible sur Grand Line ! On est loin d’la bonne baston du Nouveau Monde, je comprends même pas comment vous arrivez à tenir tête à des puissances pirates comme Armada ici… Ah j’oubliais, vous n’y… arrivez… pas ! ZIPIHIHIHIHIHI ! C’est donc ça la 346ème Carter qui poursuivait l’équipage des Sunsets ? LAISSEZ-MOI RIRE ! ZIPIHIHIHIHIHIHIHI ! "


Gin "Tree-eyes" Hololo
Capitaine des Zip’s Pirates


Un navire coupé en deux, d’autres en feu, les côtes de ClockWork Island ravagées par les canonnades, et au milieu de cet enfer, le capitaine des Zip’s Pirates fêtait sa victoire une coupe de saké à la main et le pied écrasant la tête de la lieutenante colonelle Browneye. Elle, comme le reste de son équipage gisaient en morceaux épars sur le pont de leur navire en ruines, des fermetures éclairs en guise de cicatrices. Malgré ses troupes bien entraînées, la sous-officière n’avait pas pu opposer la moindre résistance face au supernova et à son fruit du démon inévitable, les autres équipages pirates avaient été décimés, qu’aurait-elle pu faire ? Que valait-elle sans la commodore ? Se retenant de pleurer pour ne pas perdre la face devant le pirate qui déjà l’humiliait, elle attendait que la mort ne vint.

"Dis moi brunette, tu vas quand même pas me dire que dans votre glorieux équipage y’a qu’la chair à canon que tu m’as supplié d’épargner ? Zipihihi ! Vous êtes venues pour la même raison que moi, je me trompe ? Pour la même raison que tous ces minables qui se prétendent pirates ou chasseurs de trésor depuis deux jours…
- Capitaine, vous aviez raison ! Y’avait un sous-marin ! Mais y’a pu ! Je suis désolé capitaine, j’ai pas trouvé le sous-marin… Y’a pu rien et plus personne à taper…
- Zipihihi ! T’inquiète donc pas Tobias, si les petites gendarmettes sont parties à la chasse au trésor on saura les recevoir quand elles remonteront à la surface. Depuis le temps que je rêve de pourrir ce salopard d’Achab, je vais me faire le plaisir de récupérer ce que son ancêtre lui a laissé… ZIPIHIHIHIHIHI ! " et plus il riait, plus il piétinait la tête sans buste de Browneye, quand il en eu marre, il l’expédia d’un coup de pied "’Chier qu’il soit pas venu lui-même ce crevard, qu’il voit un peu ce que je suis devenu ! J’me serai fait plaisir à me rappeler à son bon souv- "

Gin ravala sa phrase alors que le bateau fut frappé par une grande gerbe d’eau, manquant de le faire chavirer. Se rattrapant au bastingage, il vit le geyser monter à plusieurs dizaines de mètres de haut et une immense masse couverte de coquillages et de vase en retomber. Leur cachant un instant le soleil, l’énorme rocher s’écrasa avec violence dans les eaux peu profondes du littoral. Une gigantesque carapace, des pinces aussi grandes que leur navire, il s’agissait d’un crabe géant expédié précipitamment depuis les profondeurs. Quand la mer se calma et que leur embarcation se stabilisa, certains des pirates purent la voir dans toute son immensité et prièrent pour que la créature soit déjà morte. Leur capitaine, lui, sourit d'un air méchant. La fête avait déjà commencé là en bas.

"Intéressant… Zip Zip ! "

***

Dans une soupe, plus ordonnée, d’anguilles

"F’était fraiment la pfeine d m’laifer galérer tout feul alors qu’on aurait pfu régler ffa dès l’début ? Tout fa pfour récolter f’tous les mérites à la pfin.
-Je n’ai que faire des mérites, mon chapitre commençait à se faire long, c’est tout. Je m’ennuyais et vous m’agaciez à trop tirer sur cette chaîne… "

La réplique ne vint pas, Raphaël bien qu’expert en la matière en avait marre de se plaindre de la même chose et commençait à se résigner. Un œil gonflé, quelques coups et une vilaine éraflure à la joue, un trou dans sa combinaison qui prenait tranquillement l’eau et lui faisait petit à petit perdre de l'énergie et l’usage de ses jambes, l’obligeant à servir de mains supplémentaires pour nager correctement, le vert n’en avait pas mené large face à autant d’adversaires.

"N’empêfe, qui aurait cru qu’fe genre de monstres fa aimait les fatouilles…"

Il n’en avait pas mené large jusqu’à ce qu’il se rende compte que ses doigts avaient un bien plus grand potentiel destructeur que ses poings face aux anguilles géantes. De caresses en chatouilles, il avait su les rendre suffisamment dociles et ordonnées pour que la commodore pût tranquillement se pointer, leur passer chacune une menotte autour du cou et les harnacher au Moby Bus pour s’approprier tout le crédit de l’intervention.

Guidé par Raphaël, le drôle d’attelage était prêt à filer dans n’importe quelle direction mais pour cela fallait-il encore que les problèmes d’humains se règlent eux aussi.
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Dieu merci, seule l’aile est touchée par cette attaque au harpon. Ailleurs, nous aurions été morts, sans doute. Si l’eau s’infiltre, qui plus est à cette profondeur, nous sommes perdus à tout jamais. Pourquoi nous attaquer ? Qu’est-ce qu’on a fait encore ? Projecteurs à faible luminosité en direction de l’ennemi... Eärendil s’arrache ses cheveux, mon visage se décompose... Le premier enfoiré que l’on voit à travers le cockpit n’est autre que Rik. Ce fumier, avec l’ennemi, en train de s’amuser comme à son habitude. Ras-le-bol de ce type. Toujours à nous foutre dans la merde pour son simple plaisir. Pis qui va la calmer l’autre, maintenant qu’elle est totalement sur les nerfs ?  

Impossible d’agir pour le moment. En plein milieu d’une salade de pâtes, chacun des deux équipages dans son sous-marin, nous suivons la volonté des deux individus en scaphandre. Le spectacle est évidemment de toute beauté. Anderswag et l’office de la marine, main dans la main, à zigouiller de l’anguille. Pour rien au monde j’aurais souhaité être à leur place. A part servir de repas à ces bêtes, je n’aurais servi à rien. Je m’assure qu’ils soient toujours bien reliés au sous-marin de temps à autre. Nous voilà tractés par ce brave pirate aux cheveux verts.

On semble nous traîner vers une espèce de grotte, dont l’état semble me dire qu’elle peut à tout moment se refermer derrière nous, mais plutôt spacieuse pour accueillir deux sous-marins. Je me demande ce qu’il y avait ici autrefois. Peut-être une carrière où l’on a extrait beaucoup de pierre pour y construire cette cité ? Peut-être que de l’or s’y trouvait ? Ça vaut le coup d’y jeter un petit coup d’œil. En avançant, je remarque que c’est calme. Un peu trop calme à mon goût. Je saisis l’escargophone lié aux scaphandres.

- Dites, les deux tourtereaux, vous ne voyez rien devant vous ? Pas de monstre ? Pas un autre équipage surprise ?

On n’est jamais trop prudent.  

- Ne m’interromps pas dans mon récit, jeune blondinet, dit l’officier de la marine.  

- Fe vois rien, répond le pirate.

On ne va pas s’en plaindre, hein. Par contre, je me demande sérieusement comment nous allons nous en sortir après cette escapade. Je veux dire par là que nous avons quand même une commodore sur nos côtes, qui sera certainement concentrée par le pirate primé, mais que le reste des officiers à ses côtés sont dans le sous-marin à côté. Mais avec Rik, elles vont avoir de quoi bien s’amuser. Qu’elles le chopent, je me tire en vitesse sans me retourner. Pis il y a l’espèce de grosse masse à leur bord. Il n’a pas l’air drôle. Pis je ne sais même pas comment l’engin avance avec un tel poids à son bord. La poussée d’Archimède, je veux bien, mais il y a quand même des limites. Va pas falloir hésiter à se tirer fissa. Leur trésor, je m’en carre l’oignon. J’aime l’oseille mais j’aime encore plus ma liberté.  

- Bulle d’air droit d’vant nous, annonce le capitaine.  

Les fameuses bulles dans lesquelles on pourra respirer librement.  Elle est gigantesque. Et encore, on ne voit que la face cachée, car il semblerait que nous puissions aller plus loin avec l’engin. Le reste se ferait à pied. La bulle tombe plutôt à pique. Autrefois, les hommes qui vivaient ici ont certainement conçu cette zone pour permettre aux ouvriers, pas tous des hommes poissons, de pouvoir bosser sans restriction. On ne sait pas ce qu’on trouverait une fois au bout, mais maintenant que nous sommes ici, pas d’autre choix que d’y aller.  

Ainsi, nous franchissons les parois de cette bulle avant de stationner au bord de ce quai construit rapidement par les occupants de cette grotte. Némo est assez impatient. C’est à peine s’il ne manque pas de nous cracher au moment d’accoster.  

- Z’êtes prêts les jeunes ? Pas sûr que ça n’parte pas en cacahuètes une fois dehors.

Ça donne envie, capitaine. Merci. Théoriquement, nous sommes encore sous l’eau, donc je peux oublier le climat tact. Armé de son fusil, il sort le premier sans l’once d’une hésitation. A moitié claustrophobe, Eärendil le suit sans trop réfléchir. Je me retrouve seul à l’intérieur du submersible. Deux choix s’offrent à moi. Le premier, les suivre. Le deuxième, démarrer l’engin et me tirer. J’ai à peu près vu comment fonctionnait le truc. Mais j’opte pour le premier choix. Je préfère mourir plutôt que de laisser ma blonde seule avec Rik. Je grimpe par la petite échelle, passant d’abord ma tête pour m’assurer que ça roule, RAS. Je peux effectivement respirer normalement. Je bondis comme un petit lapin pour sortir le reste de ma carcasse et atterrir sur la terre ferme. Difficile de croire que nous sommes au fond de la mer tant ce phénomène est surréaliste.  

Plus qu’à espérer que nous remonterons un jour à la surface, si possible le plus riche possible.  

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Dans l'épisode précédent.....

Oui, je suis sûr que tu te poses un tas de questions, avec tout ça. Comment les Zipi ont chopé la Marine qui voulait justement éviter de se retrouver dans le champ de quilles ? C'est quoi ce pouvoir de fdd ? Dois-je lire les fiches ou la narration doit-elle amener les infos ? Et dans le second cas, cela est-il prévu par ces joueurs ? Comment marche le tourbillon sous-marin ? Comment on peut déchirer des fringues d'un logia ? Peut-on tout se permettre au nom de l'humour ? L'humour est-il le pass GB des petits margoulins ? Comment les sous-marins ont géré l'harponnage avec les anguilles ? Pourquoi les anguilles parlent ? Pourquoi Héloïse est-elle si belle au point de te troubler dans tes certitudes ? Comment je peux à la fois être dos au mur du fond et à plat ventre ? Que font les Avengers ? Pourquoi Rouge n'écrit pas en rouge ? Pourquoi plus personne ne semble se rappeler qu'outre la chasse au trésor, c'est une mission de sauvetage ? Comment Caramélie peut-elle confondre orques et orcs ? Dorian aura-t-il droit à une récompense ? Pourquoi Cook et Fhira ne sont pas encore caractérisées alors que les autres ont toutes eu droit à leur moment ? Qui sont Cook et Fhira, d'ailleurs ? Et dans quel sous-marin qui est où déjà ? Et où est Rik ? Pas de panique, je vais profiter de cette accalmie, au milieu des monstres, des fuites et des découvertes de caches, pour te résumer.

En fait, c'est très simple. En gros, pars juste de l'idée que....tu ne crois quand même pas que je vais te résumer ce qu'il vient de se passer ? Qui est coupable, au bout d'un moment ? C'est toi qui as voulu être là. Prends un cacheton, maudis ta place de récompenseur et méfie-toi la prochaine fois que tu chopes un gros multi mon pote. Je sais ce que tu viens de vivre. Tu t'es dit, l'optimisme au coeur: "oh chouette, je vais en profiter pour lire plein de gens que je n'ai jamais lus d'un coup!". Monumentale erreur. Ca te fait peut-être encore marrer, on sait jamais. Tu te dis qu'on va entrer dans la grotte, trouver un trésor et clôturer le topic. Tu te dis que dans Star Wars, on est au moment où les X-wing attaquent l'Etoile Noire. On serait plutôt au moment où les protagonistes quittent Tatooine.

Les dernières volontés d'Achab - Page 2 200_d
Bonjour ! C'est moi, George Lucas. Le réalisateur qui ne voulait pas vendre des jouets comme son père. Monde de merde. Je me permets d'interrompre ce post parce qu'on se fout un peu de ma gueule. C'est du vol et du plagiat. J'aime pas trop les voleurs et...les fils de pute.

Dans ce topic des héros veulent partir à l'aventure et une menace inopinée les force à former un équipage hétéroclite pour fuir une zone désertique de traque. Comme dans A New Hope. J'appelle ça du plagiat. Les protagonistes vont se retrouver rassemblés et vont devoir collaborer dans une grosse base technologique, jusqu'à ce qu'un choix moral se présente à eux afin de déterminer qui quitte le groupe avec son magot et qui l'aidera jusqu'au bout. Vous verrez qu'au moment de quitter la grotte, l'un d'eux dira "ce n'est pas une grotte". S'ensuivra un ultime voyage au milieu du grand rien pour attaquer un méchant extrêmement dangereux, dans une bataille perdue d'avance, remportée malgré tout grâce aux efforts conjugués des protagonistes. Avec un sauvetage de demoiselle forte en détresse. Vous allez voir qu'il y aura même une cérémonie finale et une suite plus mature. Je le vois trop arriver.
Spoiler:

Sacré George ! Pendant qu'il papotait, j'en ai profité pour écrire mon courrier de noël. Enfin, Cook l'a fait. Tu peux lire ça ici. Bon, il va être temps de s'y remettre, non ? On a une aventure à raconter. Caramélie fera ça très bien. Puisque je suis le nouvel obs, je la laisse rédiger la suite du journal. On va rencontrer un tas de gens, alors, pour une fois, ce sera elle qui nous introduira. Euh, non attends y a sans doute une meilleure tourn...


Dernière édition par Minos le Mer 2 Fév 2022 - 10:05, édité 1 fois
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Cher journal,

Les sous-marin se posent sur le sol avec la grâce de deux baleines qui s'échouent. Enfin nous pouvons ouvrir l’écoutille pour sortir et cesser de nous cogner les uns aux autres, et surtout cesser de piétiner le pauvre Minos !
Je n’aurais pas cru être aussi heureuse de quitter ce sous-marin ! Ne crois pas que je boude mon plaisir: c’était une chouette balade, pleine de découvertes, d’imprévus, et de péripéties, mais tu sais à quel point je tiens à ce que l’on respecte mon espace personnel. Un peu plus et j’aurais fini par fusionner avec les autres passagers ! Tu imagines le monstre qu’on aurait formé à l’arrivée ?!

Perchée au sommet du sous-marin, là où se situe l’ouverture, je bondis avec légèreté et reste en suspension dans les airs tandis que je contemple d’un œil appréciateur le décor qui m’entoure. Nous sommes à l’intérieur d’une gigantesque bulle (constituée de quoi, je l’ignore et jusqu’à preuve du contraire je vais supposer qu’elle est faite de savon. Ou bien d’écume ? Dans un cas comme dans l’autre ce n’est pas très rassurant, disons une bulle magique alors ! Voilà, une bulle magique c’est très bien ! Et ça n’éclate pas pour un rien les bulles magiques !) qui recouvre une large portion de ruines. L’éclairage est très faible mais les quelques rayons nous parviennent de la surface, largement tamisés par la profondeur de l’océan, éclairent le spectacle à la fois tragique et majestueux de cette ville engloutie, de ces maisons et monuments abandonnés, mutilés par leur chute dans les profondeurs et usés par le travail patient de l’eau, du sel et des algues. Le sol pavé en dessous de moi semble humide et glissant, ce qui me laisse supposer que notre abri respirable n’est pas entièrement hermétique, ou alors qu’il est récent. Ou bien juste qu’il n’est pas fiable, va savoir journal ? Pas question que je pose mes pieds sur ce sol froid en tout cas !

Maintenant que tout le monde est réuni, je peux enfin détailler de près l’équipe du second sous-marin. Il y a la belle commodore Vasilieva évidemment, celle que nous étions venus sauver mais qui semble très bien s’en sortir toute seule. Jusqu’à preuve du contraire elle a même capturé le dernier pirate encore en liberté (puisque je considère que nous avons capturé les autres, même si pour le moment ils sont drôlement libres de leurs mouvements) ! Ainsi, avec "Salade Verte" le pirate menotté, "Chapeau Moche" son complice présumé (enfin je ne doute pas de la décision du juge quand j’aurai remis mon rapport ! Surtout après les tartines que je compte produire à propos de ce qu’un individu aux goûts si discutables en matière de couvre chef a le potentiel d’un odieux criminel !), et "Mousquetaire des profondeurs" que je présume être le fameux Nemo, toute la bande de ravisseurs et de voleurs de sous marins est au complet !

Je vois qu’ils me regardent bizarrement alors je ne me gêne pas pour en faire autant. On joue un moment à qui regarde l’autre le plus bizarrement, et puis je réalise que c’est peut être parce que je suis en suspension à plusieurs dizaines de centimètres du sol, imbibée de caragaz ? Et puis, tout bien analysé, je suis également la seule personne en maillot de bain.

J’avoue que moi-même à leur place je m’en irai facilement à tirer des conclusions hâtives sur quelqu'un qui porterait un maillot de bain ailleurs qu’à la plage ou la piscine. Quand à rappeler la responsabilité du géant blanc sur mon état actuel, j’ai l’impression que ça ne me rendrait pas plus crédible...
Aussi naturellement qu’un souffle, je laisse la surface de ma peau s'évaporer sous la forme d’un gaz mauve, légèrement translucide, qui enveloppe une partie de ma silhouette d’un halo pudique et, ma foi, plutôt élégant. Vu que mes efforts pour paraître habillée ne semblent pas du tout calmer les regards de certains de mes compagnons, je me sens obligée de me justifier:

"- Ne vous inquiétez pas, tout va bien, il ne va pas vous arriver la même chose. C’est parce que je suis Dorian Silverbreath. Tout est normal…
… bon et sinon, maintenant qu’on a récupéré tout le monde, on remonte ?

- Pas question ! S’exclame le capitaine du Moby Bus. Nous sommes plus proches que jamais du trésor, et personne ne me fera arrêter maintenant !"

Je ne suis pas sûre de comprendre tout ce qui est en train de se jouer (si seulement quelqu’un avait pu me fournir un résumé pendant notre descente, que héros charmant et désirable il aurait été !) mais par principe je fais comme si c’était le cas. J’affiche un regard intelligent et sûr de moi à qui veut le voir, et je hoche la tête d’un air légèrement supérieur.
Un trésor ? Ah mais ça change tout ! L’aventure continue !!

De toute manière c’est à la commodore de décider. C’est elle la chef puisqu’à part moi qui suis une touriste Dorian, tout le monde est soit une subordonnée, soit un criminel prisonnier. Vasilieva ne semble pas ravie de se retrouver à faire un choix pareil. Après une longue pause où elle nous fait profiter de son air blasé, elle annonce:

"- Faites comme vous voulez. Je n’approuve pas vraiment la composition de cette équipe, ni les circonstances qui nous ont tous réunis, mais puisque nous sommes ici ce serait un triste gâchis de moyens et de personnel que de remonter sans au moins avoir jeté un œil. Ou l’équivalent chez celles qui n’en ont plus. Celles et ceux qui le veulent peuvent partir explorer, les autres resteront ici à réparer les sous-marins."

Je vais explorer évidemment ! De toute manière je n’y connais rien en réparations, ni en sous-marins. Mon rayon à moi c’est plutôt le chocolat. Fhira vient aussi évidemment, déjà ravie de mettre à contribution ses talents. Nemo vient aussi bien sûr, j’imagine qu’on aurait pas pu l’en dissuader même s’il se trouve être un criminel potentiel au même titre que les autres. D’ailleurs… comment ça, les prisonniers viennent aussi ?! Ils ne devraient pas être sagement parqués ici, voire mis à contribution pour les réparations ? Bon… d’un autre côté j’imagine qu’ils ne peuvent pas être mieux retenus prisonniers qu’ici, dans cette grande bulle dont la seule porte de sortie se trouve en possession de la marine. Les normes gouvernementales sont assez permissives en matière de prisons. Du coup la commandante Frances vient aussi, pour garder... une oreille ? Un sixième sens ? sur les prisonniers.
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"Non Commodore… Je n’arrive toujours pas à les joindre. On ne capte aucun signal de la surface, c’est peine perdue. " commenta la commandante Cassandre Frances.


Cassandre Frances, "la Noirvotante"
Commandante de la Marine


En rangeant son Escargophone, l’officière ne put s’empêcher de laisser paraître son inquiétude. Poursuivre le Moby Bus, sauver leur commodore, accompagner le pirate et le révolutionnaire, tout cela elles l’avaient fait en prenant le risque de laisser le reste de leur équipage sous le feu des pirates. Browneye avait assuré qu’elles manœuvreraient pour se mettre à l’abri en les attendant, mais était-ce seulement possible ?...
Lorsqu’elle avait fait état de la situation à sa supérieure, évoqué entre autres les Zip’s Pirate, l’aveugle s’était sentie impuissante, bête, incompétente même. Trois tentatives d’appel plus tard, le petit groupe d’exploration ayant pénétré les profondeurs de Clock Work Island, le pire était envisageable.

"J’ai confiance en Browneye. " répondit factuellement Vasilieva après un moment de silence "Elle tiendra son engagement. Lorsque nous aurons mis le Trésor d’Achab en sécurité, nous nous occuperons de ces pirates.
-Super, et si vous pouviez m’oublier au passage ce serait franchement super ! Occupez-vous des grosses menaces du Nouveau Monde, moi franchement c’est pas intéressant à votre niveau… Je suis même pas vraiment un pirate hein… Lâchez-moi la grappe, allez sauver vos potes, ça c’est encore une super idée…" grommela le vert, grossièrement soigné, à l’autre bout de la chaîne.
"Les biens d’Achab reviennent de plein droit au Gouvernement Mondial, c’est un héritage inestimable… " continua-t-elle de commenter lascivement, commençant à conter les histoires d’Achab le chasseur de trésor, pilleur, explorateur du siècle dernier qui aurait à son époque été l’homme le plus riche du monde. Son ton n’était pas plus enjoué qu’à l’habitude mais, à la façon dont ses yeux étincelaient, personne n’était vraiment convaincu que son objectif soit à 100% de rendre service au Gouvernement Mondial.

Elle avait ses intérêts.

Leur but avait toujours été le trésor. Face au mur qu’était sa supérieure quand elle était dans cet état Frances savait qu’il n’y avait pas de discussion possible. Elle se laissa devancer et vint confier ses inquiétudes, le groupe s’étant de nouveau séparé, à Cook déjà bien occupé à martyriser Alma et Earandill qui lui avaient faussé compagnie plus tôt. La cuisinière l’étreignit par l’épaule et tâcha de lui remonter le moral :

"T’inquiète ma grande, j’ai plus peur pour le petit Achilia que pour nos filles ! Rouge va bien te le mater ! J’espère juste qu’il manie mieux son engin qu’un sous-marin…. Pfffrrrt ! " se mit-elle à glousser aussitôt en imaginant la scène.
"On devrait prendre à droite. "

Débarrassé de son scaphandre –qui lui aussi nécessiterait quelques réparations-, ses anguilles de compagnie gentiment garées dans un coin de la grotte, et la petite troupe ayant abandonné les sous-marins pour partir en exploration, Raphaël suivait depuis un moment les conversations d’une oreille distraite en s’acharnant sur un carré de papier qu’il tournait et retournait. L’espace autour d’eux était vaste, aménagé et malgré l’humidité les marines avaient réussi à allumer des torches pour l’étudier dans ses détails. Certaines virevoltaient telles des feux follets, portées par une mangeuse de logia dénommée Dorian Silverbreath – le vert n’avait pas cherché à en savoir plus – et ses propres invocations, leur permettant d’admirer les aiguilles tordues et les rouages rongés de rouille qui ornaient les murs comme les entrailles d’un cadran. Certains dépassaient facilement par la taille le Roi Minos –d’ailleurs occupé à toucher tout ce que sa curiosité lui intimait- et tous semblaient faire partie d’un ancien mécanisme, détruit en même temps que la tour s’était écroulé, écrasé et perdu après la chute de l’île.

"Qu’est-ce que tu racontes encore gamin ?! Mon trésor est à gauche ! " rétorqua le Capitaine Némo qui lui aussi avait savamment observé les lieux.
- De q.. Vous sortez ça d’où maintenant ? Je croyais que vous n’aviez encore jamais exploré les lieux !
- Jamais depuis que tout a coulé hrrr hrrr ! Mais vous portiez encore des couches que je sillonnais déjà Grand Line depuis un bon bout de temps va, j’en ai vu et cette tour du démon, ce lopin de terre qui s’voulait aussi perché qu’une île céleste, tu peux me croire que je le connaissais comme ma poche en son temps de gloire !
-Mouais… Et c’est pour ça que vous en fouillez encore les ruines des années plus tard… La mémoire qui flanche ?
- C’est même là que j’ai rencontré ce ripoux d’Achab Hmrrr… il voulait prendre la mer.. voir le monde… " une ombre passa sur ses yeux, il laissa traîner un instant de silence et cracha "C’t’enfant de putain, paix à son âme.
- Regardez donc ! Vu la configuration de cette salle, on doit être au centre d’un des premiers étages de l’ancienne tour, si on veut trouver un escalier, monter ou descendre faut forcément qu’on s’éloigne ! ET c’est à droite ! " s’imposa Raphaël, étalant le morceau de papier chiffonné qu’il étudiait.
"Eh mais c’est la carte de Rik !
- Quoi l’autre binoclard ? Qu’est-ce qu’il vient faire dans nos histoires, qu’est-ce que c’est que ce torchon ?! "

Alors qu’ils se décidaient pour savoir qui partiraient explorer et qui resteraient aider à réparer la casse, Raphaël avait trouvé Rik trop prompt à répondre qu’il préférait rester en retrait. S’il n’avait eu démonstration que du tempérament de fuyard du pirate, il avait senti venir une entourloupe et pas hésité à fouiller les poches du bonhomme avec ses habituels tours de passe-passe. Dévoilant au groupe le contenu de la lettre reçue par Rik, un appel à l’aventure expliquant sa présence sur Clockwork Island –ce qui ne manqua pas de titiller Alma et Eärandill, une fois de plus laissés en dehors de la confidence-, Raphaël s’affirma comme guide de l’expédition et ne put s’empêcher de sourire en imaginant la réaction du roublard. Il avait sa propre expérience dans ce domaine, il ne serait pas le dernier sur la lignée d’arrivée.

" Ce mec est fort, même absent on parle que de lui !
- Pirate en fuite, petite trique ! " continuait de glousser la mouette, non sans choquer le roi troglodyte.
"Hmrrr… " l’attention fut un instant focalisée sur le Capitaine Némo et son intense réflexion, le vieux marin se grattait la barbe en inspectant la carte chapardée "C’est de la merde, rien d’exploitable que des conneries ! Si tu veux une vraie carte en voilà une ! " s’emporta-t-il avant de déplier sa propre carte des anciens étages de la tour de l’horloge, bien différente de celle du vert.
"Quand vous aurez terminé de jouer à qui a la plus belle contrefaçon, peut-être que nous pourrons avancer. Le commodore Achab, héritier légitime de ce trésor m’a remis la véritable carte en personne. Nous allons le trouver puis nous procéderons à vos arrestations. " s’imposa à son tour la commodore Vasilieva dans le débat, tout de suite encouragée par son équipage et le vaporeux Dorian qui fit apparaître en lettre gazeuse une pancarte « GO GM ! JUSTICE WINS ! ».
- …T’as pas déjà un lieutenant d’empereur à gérer ?
- UNE CARTE DE JUNIOR ?! PFOUARRRR ! Il a dû vous refourguer un d’ses gribouillages de gosse. Il est retombé dessus quand l’vieux a clamsé et s’est probablement dit que les planètes s’étaient alignées ! Vous le connaissiez pas aussi bien que moi ce vieux briscard, vous n’avez aucune chance de comprendre tout ce qui se tramait dans sa pauvre tête avinée.
- Enfin vous emballez pas… " emporté dans ses souvenirs, Némo enserrait son médaillon dans son poing et, comme la commodore, ne réussit pas à empêcher Raphaël de s’emparer des trois morceaux de parchemin " Les trois cartes ont l’air de correspondre à des étages différents de l’ancienne tour… Mais aucune n’indique vraiment un trésor. C’est plutôt un plan découpé, détaillé, qui a l’air de faire état d’un certain nombre de mécanismes, de pièges et de merdes prêtes à accueillir les visiteurs trop téméraires…
- Des hôtes de première qualité…
- Il y a des sigles… Un peu partout… Certains qu’on retrouve d’une carte à l’autre… Elles semblent bien être du même auteur, mais est-ce qu’il y a une logique ?... On dirait bien des mots. " la tête de l’aspirant archéologue carburait à plein régime, d’expérience il ne se retrouvait pas dans cette énigme, mais avait l’intuition qu’elle n’était pas si compliquée à décrypter. Ce n’était pas une langue qu’il connaissait, était-ce seulement une langue ? Ou bien de simples signes ? Il y avait-il un code à percer ? La lueur des flammes était pesante, mais moins encore que les têtes curieuses qui s’étaient agglutinées autour de lui. Après de longues minutes de silence à écouter les gouttes tomber des stalactites, Némo finit par le rompre :
"Il est des entreprises pour lesquelles la vraie méthode est un désordre intentionnel. H. Melville.
- … ?
- C’est ce qu’il est écrit quand on combine les trois cartes… C’est un vieux code insulaire que m’avait appris Achab. Ca ne nous avance pas, encore de belles paroles en l’air. " souffla le vieux marin, prêt à tourner les talons et à poursuivre sa route selon son intuition.

Mais soudainement une constellation d’escargophones de mer phosphorescents s’enflamma, les mollusques sortirent de leurs tanières comme invoqués pas un mot de passe mystique, glissèrent entre les rouages et les crevasses pour éclairer les lieux d’une lumière bien plus douce.

Le groupe se mit aussitôt sur la défensive, mais aucune menace ne vint. Amplifié par l’acoustique de la grotte, l’écho d’un vieil enregistrement se fit entendre, grésillant, sautant à intervalle régulier mais prenant bientôt la voix d’un homme.

Une voix bien connue du Capitaine Némo.

Une larme coula sur sa joue.


Dernière édition par Raphaël Andersen le Mar 2 Fév 2021 - 22:49, édité 1 fois
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Il y a un peu trop de marins à mon goût. Des officiers qui plus est donc, quoi qu’il arrive, on me considérera comme un complice. Ça m’emmerde pas mal parce que je ne tiens pas plus que ça être connu, encore moins à cause d’une foutue prime. Être traqué... Quelle horreur ! J’en ai la gerbe. Je ne peux pas vivre en me sentant poursuivi. Le suicide semble être une bonne option. Magnifique vie qui m’attend en somme. Alors perdu dans mes songes, je suis surpris par des mouvements lumineux qui se sont activés pendant que tout ce beau monde semblait invoquer les esprits. Un code sonore ? Un message s’activerait via un code sonore ? Ingénieux. Très ingénieux. Le placement de cet enregistrement, dans la grotte, est également ingénieux. Impossible de ne pas entendre ce qu’il se dit. Le début ne m’intéresse pas. De la vieille parlotte d’un type en fin de vie qui raconte ses heures de gloire. On s’en moque un peu. Sauf Némo qui chiale en tentant de le dissimuler. La fameuse poussière, hein.  

- … Bref. Le prologue est maintenant terminé.... Krrrr....

Bordel. Ça bugue déjà. Vous la sentez venir cette douce supercherie qui vous titille l’arrière-train. Mmh quel plaisir.  

- Chez aventuriers, krrrrr.... vous êtes sur le bonne route, krrrr... Mon trésor, krrr... extraordinaire. Votre courage... Krrr ! … bravoure... Krrr d’aller au bout... périple. Surtout, krrr... Prenez garde, krrrrr... danger. Krrr... C’est... Krrr... Krrr... B-krrr... Courage.  

L’escargophone s’éteint. Fin de vie. Le temps que je tente de le remettre en état de marche, bien sûr dans la mesure du possible, nous aurons déjà certainement retrouvé ce foutu trésor. On sait déjà que nous sommes sur la bonne voie, ce qui est déà une information capitale, mais ensuite ? À quoi devenons-nous prendre garde ? Qu’est-ce qui nous attend encore ? Eärendil me regarde d’un air dubitatif. Elle semble s’arrêter au même détail que moi.

- Psst, fit-elle discrètement, t’es sûr qu’on ne devrait pas rester avec les réparateurs ? Tu pourrais leur être d’une grande aide avec tes compétences.

- C’est pas entièrement con. Sauf que j’ai pas l’impression qu’on y soit plus en sécurité. Là-haut, je sens que les emmerdes nous attendent et qu’elles peuvent débarquer d’un instant à l’autre.

- Donc tu penses qu’on est mieux avec cette bande de fous ?

- Je le pense. Nous sommes inoffensifs et ils ne sont pas en train de nous épier plus que ça. Et franchement, ils ont bien raison. Regarde-nous. Je pense que même un enfant nous rit au nez en nous regardant. Bien que le trésor m’intéresse, la fuite est ma priorité.  

- Tu rigoles j’espère ? Je ne t’ai pas suivi pour rester pauvre toute ma vie, crétin. C’est le trésor ou la mort, capiche ?

- Euh... Capiche ?

Comme si j’avais le choix de répondre autre chose. Si l’on récapitule un peu, je suis obligé de poursuivre cette mésaventure sous peine de mourir, mais je risque déjà de mourir en allant au bout de cette aventure. Je veux me tirer d’ici. Les larmes me montent aux yeux mais je me retiens tant bien que mal de chialer. Je ne veux pas mourir.  

- C’est tout ? Demanda Vasilla d’un air décontenancé.  

- Pas vraiment, idiote. T’as au moins la moitié du message qui n’a pas été accessible, marmonnai-je d’un air agacé.  

Un simple regard dans ma direction me refait surgir cette peur qui m’envahissait juste. Fait chier. Je ne suis qu’une pauvre fiotte après tout. Fut un temps où j’étais tout de même un peu plus vaillant. Mais sincèrement, l’épisode dans la prison des gladiateurs, celle où mon chemin a croisé celui de Rik, m’a définitivement changé. Affronter la mort, ce n’est pas de l’eau. Il est intéressant de voir comment chacun s’interroge sur ce bout de message qui nous a été transmis. Rien n’est utilisable là-dedans. Chercher à l’aveugle semble être notre seule option.  





Dernière édition par Alma Ora le Lun 15 Fév 2021 - 15:33, édité 1 fois
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J'ai jamais aimé les parcours fléchés, les cartes au trésor et les énigmes de vieilles ruines. Y en a qui kiffent, y en a qui en font même un métier. Mais moi, je m'en fous. Ca ne m'intéresse pas. Si Ducon Troisième du nom a décidé de planquer son service à thé, grand bien lui fasse. Soit il me dit où et j'y vais, soit il fait des plans à l'encre d'onaniste asocial pour les gens qui voudront renifler son esprit tordu, mais il le fait loin de moi. Serai jamais pirate. Quand Gol D. Roger a balancé qu'il avait planqué un trésor et que ça a relancé l'ère des frères de la côte, 'reusement que j'étais pas Luffigue, Loloana, Uzobe et toute la clique des clébards qui remuent partout dès qu'on leur dit le mot "promenade". Faut se respecter un peu. Quel genre de gars banque sa vie pour une promesse d'une récompense abstraite ?

Ben ceux qui me devancent, en fait. Pendant qu'ils ont leur nez dans leur feuillet, moi je regarde l'architecture, je visite, je tâtonne, je collecte quelques pièces épargnées par la rouille. Haki l'observation ? A Minos.  Quand tout s'est effondré, la poussière est devenue la nouvelle maîtresse de maison. Tout est sale. Même à la lumière blanche, les couleurs sont délavées. Selon les pièces où on est, t'as de la poudre d'usure ou des gouttelettes de condensation. Il n'est pas rare qu'un coin de pièce ou une zone autrefois tapissée ne soient plus qu'une marre figée noireâtre de moisissure. Les grands espaces permettent d'échapper à la pestilence des remugles, mais y a des moments où t'as l'impression de humer des tissus oubliés depuis deux mois dans une bassine de flotte usée et les crottes de rats. Et je suis grand. Ca doit être pire pour les congénères. Mon revers, c'est que je bouffe toutes les toiles. On ne les voit pas toutes, même avec ma vision nocturne. J'en viens à me protécher la tronche d'un étendard de la Légion, inspiré par Fhira qui est en mode femme voilée intégrale depuis quelques temps. Elle aussi observe et collecte des pièces. C'est notre mission depuis notre arrivée, mais j'en parlerai plus tard.

Du coup, je dis le strict minimum, comme dans un musée. Bien élevé, le roi. Tandis que Tête de chou, Captain Namoniac et Commodore Valium se disputent la meilleure carte, la paternité du trésor, tout en fait. On sent la concurrence alors qu'on ignore tout de ce qu'il faut trouver. Même le couple discute durant la visite. Jamais dans une salle de cinéma avec eux. A peine l'escargofilm lancé que t'entendrais "ça va chérie t'es bien installée ? - Non j'ai mal aux pieds. - Ah, oui c'est du tapis plein. Tu devrais surélever tes pieds. - Tu m'avais dit que c'était du parquet. - C'était dans une autre salle, ici on a été placés dans une autre. - Ben voyons... - Mais j'y peux rien chérie. - Tu n'y peux jamais rien. Tu n'as même pas dit au guichetier que tu voulais une salle avec du parquet. - Pardon chérie. - Et en plus j'ai soif. - Tu veux que j'aille chercher des sodas ? - C'est ça, dérange toute la salle ! C'était avant qu'il fallait y penser. Enfin, prends-moi aussi des popcorns et du nougat aux noisettes. Sucré le popcorn ! - Ben vu tes cuisses vaut mieux un petit AVC avec la version salée, wa ha ha ha ha !" Ouais, la dernière réplique c'est de moi. Je dis que les autres zigotos se disputent sur la direction à prendre pour trouver le trésor, mais eux c'est juste sur la direction à prendre pour survivre. On en est là. C'est plus réaliste, plus logique quelque part. Mais qu'est-ce qu'ils foutent là ?

Heureusement, y a Doriana l'exploratrice. Oui, je l'appelle plus Blondine parce que la meuf de Blondin Chapeau de pêche est aussi une Blondine. Tous ces jouvenceaux à cheveux d'or, on se croirait dans un jeu de rôle shimotsukien. Mais si c'était le cas, je serais le méchant. Je suis albinos et j'ai du muscle, deux trucs de méchants. Note que je devrais pas être là. A la base, j'étais pour faire partie de l'équipe de maintenance, à la bulle moins spéculative qu'ici. Mais y a eu un souci et j'ai rejoint les explorateurs. Ca tombait bien, j'avais un truc à remettre à Doriana. J'attends un endroit pas trop crade pour l'interpeler.

Heps, euh...qui que tu sois. J'ai trouvé ça dans une boîte. Me semble que c'est plus pour toi. Que j'lui fais en tendant un casier en métal avec un noeud fait en sangle de sécurité. Mais bien noué, 'vec la petite asymétrie qui va bien. Doriana ouvre son coffret et découvre ce qui sera à jamais son trésor Dakab.


***

Une heure trois plus tôt, à cinquante-trois minutes de marche de là...

Les chasseurs de trésors sont partis à l'instant. Moi, je reste avec les techniciens. Déjà, parce que je commence à toucher ma bille en engins qui flottent. Ensuite, parce que Fifi bras d'acier m'a tellement à la bonne qu'elle ne veut plus que je m'éloigne d'elle. C'est la promiscuité du voyage ça, on a tissé des liens. Suis sûr qu'elle va profiter du départ de Blondine ( oui, c'était encore Blondine à ce moment-là ) pour marquer des points. Et ça me va, cette saine concurrence. J'ai pas de rose à filer à la candidate qui est retenue, mais j'ai du rose des pieds en cape à les laisser effeuiller.

Dans un premier temps, faut mieux garer les transports. Les donzelles planifient, font l'inventaire de ce qui est cassé et devisent sur d'éventuelles pièces qu'on devrait pouvoir trouver dans la tour. L'espace chantier se remplit d'un tas de bordel mécanique qui me dépasse. Pendant que les deux surveillantes s'amusent, Rik et moi on papote. Y a un truc que personne ne semble avoir remarqué et j'ai besoin de son avis éclairé. Les entrées étaient sobres comme une réunion des repentis de la guindaille. Blondine a fait l'effort. Lévitation, corps enveloppé dans de la vapoteuse, présentation à haute et intelligible voix. Là oui, là d'accord ! Mais les autres.....rien ! Pas un "bonjour, je m'appelle Mathieu et je peux compter les petites cuillères en lisant sur le paquet quand je l'achète". Rien ! C'était genre on groupe et on entre dans le donjon. Sans même demander à chacun ses compétences, ses ambitions ni s'il a envie de pisser. Même dans une convention cosplay on se met plus en avant. Aucune organisation minutieuse ! Et venant de pirates, d'accord. L'est reconnu que ces résidus de fausses-couches vivent comme si chaque heure était la dernière, ce qui s'avère hélas trop peu souvent exact. Mais la Marine. Merde quoi, on les a formé pour ça. Nos impôts filent dans leur salaire. Bon, pas les miens, je viens d'une nation indé. Mais je pense aux pauvres fédérés qui ont raqué pour que Jean-Marine bouffe son sandwich au poulet à la cantine et use les chaises de classes climatisées à ses frais. Tout ça pour partir la fleur au fusil avec des pirates dont aucun n'est neutralisé ni rallié au plan de dame Justice. Ces gens sont là pour nous arrêter et on va aux champis ensemble.

Bon, après peut-être que les Marines donnent juste le change. Okay, Valium fait sa petite cheffe, mais personne ne répond plus aux cris de Mouette depuis la surface. De mon point de vue, le rapport de force s'est inversé et ce sont les uniformes qui sont devenus les proies. Surtout que...

Alors mes petites chatounes, on bronze pendant que votre bon Roi fait un stage chez les tuniques bleues ou on l'a levée cette fichue ancre ?   que je fais. La réception est à chier, mais je pige quand même ce qu'on me baragouine en surface.
Hey, Seigneur Minos ! Content de vous entendre. On s'est demandé si vous aviez coulé avec le navire de la Marine.
Vous avez un signal ?
Ouais, ben hésitez un peu avant de sabler le champagne. Je serai de retour dans quelques heures et y aura intérêt à ce qu'un banquet soit aussi bien dressé que vous, mes louloutes. Je ramène des invités de marque, alors faites vous reluire vos boucles de ceinture avec vos plus beaux glaviots.
Est-ce qu'il savent ce qui est arrivé à notre navire ?
Ben le banquet ne posera pas de souci Monseigneur. On repêche pas mal de caisses de vivres d'autres navires qui ont coulé.
Ils ont coulé ?
Quoi !? Est-ce qu'il y a des survivants ? Où est Browneye
Une seconde, Vérole, on me parle et je ne t'entends plus. Quoi ?  
Qui a coulé ?
Des pirates.
Et Browneye ?
Je demande. Vérole, T'as vu couler Brownie
Des brownies ?
Browneye ! Lieutenante-colonelle Browneye !
Bronaille. Oh mais attendez, c'est la péteuse qui se la joue cerveau ? Ha ha, comme quoi les idées ne vont pas plus vite que les balles. Tain, j'y pense ! Vérole, t'as vu un cadavre d'homme-poisson dans le navire des mouettes ?
Ah là je sais pas ! Mais comme le navire a coulé, je pense que si l'HP y vivait toujours il s'est tiré.
Alors que je le tenais. Bande de connards...
Et Browneye ? Passez-moi l'escarg...

Pas le temps de finir son injonction qu'elle aussi lévite, mais sans fruit du démon. Un câble gros comme mon bras permet le tour de magie. Fhira cherche son arme et la sort à moitié quand je lui coupe le souffle en la plaquant contre le mur le plus proche. Le choc l'empêche de respirer. Bras d'acier me hurle de la lâcher en voulant me sévir d'un direct dans la tronche. Je suis pas en pétard au point de la faire écraser sa copine entre son poing et le mien. A la place, je jette l'éclaireuse avant de faire un check à Rouge de colère. Le gant de fer protège sa main de velours, mais au détriment d'un bruit atroce de métal froissé et d'étincelles çà et là le long de son exo-arme. Quand nos poings se détachent, après le gros impact, j'y laisse un peu de chair, elle toute sa confiance. Elle réalise, enfin. T'as pas capturé des petites frappes des Blues. T'as libéré des bêtes. En haut, tu avais ton unité, ton artillerie et ton code de loi pour te servir d'armure. Tout ça ne vaut rien en-bas. Ici, t'as que ton uniforme pour donner le change. Mais comme on dit, agneau en peau de tigre craint toujours le loup.

Fhira récupère, Rouge gère les séquelles sur sa machinerie malmenée. Pas la première fois que l'éclaireuse enturbannée encaisse un choc qui chamboule ses poumons. On a tous connu ça. Suis toujours pas calmé, mais assez de démonstration de force. Les mouettes ont compris que le conflit direct ne les avantageait pas.  

On arrête les conneries et on se parle franchement. J'ai le seul bâtiment encore en état de flotter à la surface avec son armée à bord. Vous n'avez plus d'équipage, plus de bâtiment et êtes dans une zone de non-droit. La population locale est composée de barbares anthropophages, dont le seul spécimen rencontré a été emprisonné et à deux doigts de l'exécution par vos propres officiers. Les touristes sont soit des pirates qui ont toutes les raisons de vous butter, soit des révos nourris au carnage qui n'ont plus profité de compagnie féminine depuis deux ans. Alors, arrêtez de nous les moudre avec vos parades d'orgueil, rangez vos petits manuels du parfait soldat d'un gouvernement fantasmé et commencez à penser comme des survivantes. En haut, un mec pas commode s'est payé vos semblables. Vous croyez ne pas avoir besoin de nous ? Qu'on est vos bagages ? Si vous êtes assez débiles pour le croire vous méritez de crever et ça arrivera très bientôt. La seule question en suspens c'est qui tiendra le couteau.

En attendant, j'ai rempli...on a rempli notre part du marché. Vous avez retrouvé votre Commodore. A vous de remplir la vôtre.


Qu'est-ce que tu veux qu'elles contestent ? Ou c'est oui et on se calme, ou c'est non et y aura deux officiers de plus à devoir recoller. Je m'apaise. Suis pas taré, mais j'ai fait une promesse à une morte et je tiens à cette promesse. Le deal avec la Marine était de me laisser le prisonnier en échange de notre collab, s'il s'est barré y a plus de collab'. S'il est mort pareil, c'est à moi de le fumer et il était sous leur responsabilité. Je veux mon produit pour lequel j'ai payé.

Peut-être que tout n'est pas perdu. Il est peut-être toujours coincé dans la cellule, ou dans des débris. On peut le chercher via un sous-marin quand il sera réparé. Ou peut-être qu'il a rejoint sa planque, ou que je pourrai le retrouver en baffant tous les poissons des ruines englouties. C'est pas fini, faut y croire. Et c'est Grandline, rien n'y est jamais parfaitement prévisible. Donc, je m'efforce d'atténuer ma rage. Et de reprendre l'appel.  

Ouais, je causais avec mes invités. Tout va bien en haut ? Les Zips n'ont pas attaqué ? Comment ça Braff a géré ? Mais Braff est tellement con qu'il faut lui rappeler par quel trou on bouffe. Quoi justement ? Bon, tu me raconteras le détail plus tard, je fais mon impoli à rester là à te causer. Ah, et récupérez tout le matos que vous pouvez des navires cassés, enfin le tintouin habituel quoi ! A bientôt les gourgandines.

Je coupe sur un petit rire, détendu par la parenthèse avec mes petits gars. Bon, inutile de dire que les minutes qui suivent ici restent lourdes. Personne ne cause. Rick constate juste qu'il n'a plus sa carte au trésor. Rouge et Fhira s'innocentent assez vite et émettent l'idée qu'elle est peut-être restée dans le sous-marin. Le Gambler fouine un moment. Moi, je récupère mes affaires aussi. Et je me mets à bricoler dans mon coin. Tout le monde a besoin de son moment d'accalmie. Surpris, j'entends Fhira qui me parle après un moment, presque comme si on était potes.

Vous faites quoi, une voile ?
Non, une tenue.
Avec votre botte et votre cape ?
Une partie de ma botte, puis des chutes de l'ancienne tenue de la petite baigneuse. Mais ouais. Ca sera sommaire, mais solide. Tenez, c'est pas mal déjà non ?

Je montre le résultat. Elle pige qui est la destinataire. J'ai ruiné les atours de Blondine et la laisse gambader en petite tenue dans un lieu hostile. C'était marrant dans le sous-marin parce qu'on était entre gens de bien, mais imagine sur quoi on peut tomber ici. Puis, c'est une façon de souder un groupe, de se montrer humain. Fhira le comprend et propose d'aller lui livrer. Pourquoi pas ? Mais d'abord, un petit cadeau pour elles aussi.

Bon, j'accompagnerai Fhira pour servir de mule. J'imagine que ça ne pèse pas que cent kilos le matos à ramener, un Minos vigoureux pourra charger de quoi réparer. Et même agrandir. Y a parmi vos voyageurs des gens un peu à l'étroit.
Honnêtement, si déjà on récupère la plupart des fonctionnalités de chantier ce sera déjà un grand plus. Je vais bidouiller les sièges pour faire une banquette arrière. C'est pas le plus dur à aménager.

Le beau geste, je remercie. Pense pas qu'on ne tentera pas de me mettre un coup de matraque derrière la nuque au premier moment de distraction, mais pour l'heure on repart sur du convivial. Puis du convivial sans constant besoin de rappeler qui enferme qui. Ca me détend, ça fait du bien. Je dois avoir mon sang royal qui bout quand je me sens face à des gens qui pensent avoir un plus haut statut. Surtout quand ça vient d'un pseudo gouvernement qui a usé du putsch. Enfin...

Faut quand même qu'on touche un mot de vos entrées.
Ce sera assez large pour que vous puissiez intégrer le sous-marin, pas d'inquiétude.
Huh ? Ah! Non mais je parlais des entrées en scène. Ouais, genre, quand vous débarquez devant des adversaires, ou des inconnus. Faut un peu envoyer du pâté, pardon. Là, vos intros sont tristounes. Alors ok, vu la tronche de votre Commodore, ça fait ton sur ton. M'enfin merde quoi ! Un peu de spectaculaire ça ne vous ferait pas de mal.  
Je ne saisis pas où vous voulez en venir...
Ouais, le mieux c'est de vous montrer. Bon, vous bougez pas.  

J'appelle Rik et on prépare un plan pour montrer comment c'est qu'on fait une belle entrée qui en jette. Le temps de faire s'aligner les sous-marins pour servir de rideau, Rik commence son numéro de Présentateur. Le bonhomme a grandi avec des gens du cirque, il parle le camelot et le bonimenteur. Ca fait "Mesdames et Messieurs, ce soir un génie va en faire sortir un autre d'une lampe. Mais d'abord, prenez une carte. Je la remets dans le paquet. Je mélange. Etait-ce votre carte ? Non ? Ah. Bon ben en même temps ce tour ne marche qu'une fois sur cinquante-deux." Tu vois le genre. Seulement, le truc du magicien, de l'illusionniste, c'est de focaliser l'attention du spectateur tandis que le vrai tour se déroule ailleurs. Rouge et Fhira m'ont vu entrer dans le sous-marin de gauche. Sauf que j'ai usé de la tromperie de la perspective pour ne pas vraiment entrer dans le sous-marin. Je suis derrière, immergé dans la flotte. Et je vais nager discrétos jusqu'à celui de droite pour en apparaître quand tout le monde se demandera où je peux bien être. Quand Rik dira "en tout cas le Roi ne s'est pas tenu à carreaux." Ouais, on aime les jeux de mots à la con chez les magiciens. Doit y avoir un côté ringard mélangé au truc qui te subjugue pour éviter d'entrer en compèt avec le bonhomme. C'pour ça que les mecs qui pensent que la magie est sexy se trompent.  

Le grand Enarik "Malefico" Santa va maintenant faire apparaître devant vos yeux émerveillés le génie militaire. Attention, Abracadabrant ! Ah....personne...Ben alors, il a utilisé un soru ? Sonnez l'alerte, je crois que notre roi ne s'est pas tenu à carreaux.


Et là, apparition ! Mais pas de moi, d'une des anguilles qui s'échoue avec moi en collier autour d'elle. Je lui colle des coups de tête comme je peux alors qu'elle me tambourine contre le sol. Au final, la saloperie se débat assez pour m'éjecter, avant de replonger dans la flotte et de se casser. Ouais, t'as raison tire-toi ouais ! La prochaine fois je te botte la queue ! La saleté aurait pu en rester là, mais voilà qu'en plus de se barrer, elle emmène avec elles toutes ses copines redevenues sauvages. Personne pour guili-guiliter les croupes de ces infectes tortilleuses, pas de bol. Le hic supplémentaire, c'est qu'elles sont toujours attachées au Moby Bus. Au vu de l'escalade d'emmerdes, je sens que ça va m'être reproché c't'affaire.

D'un coup sec, Moby se casse comme une porcelaine, au figuré. This is goodbye les amis. L'engin fait la bombe et reprend son périple sans plus aucun cocher pour diriger la carriole. Je pourrais dire que tout n'est pas perdu, qu'on peut s'arranger de ce handicap. Mais je réserve mon optimisme en voyant un câble s'agiter comme un ver hors de sa vase. C'est un genre de traine d'amarrée que le Mabysse Bulles tire derrière lui. On dirait une grosse nouille grise aspirée par le bol de potage. C'en est rigolo. Ce qui est moins rigolo, c'est que l'autre bout est relié au sous-marin des Mouettes, compartiment harpon. Vrai qu'on n'a jamais retiré le crochet de l'aileron. Quand il se tendra, ça risque de faire...

Plouf !

Oui, plouf. Plouf, fait fait le câble coupé à temps par l'éclaireuse, qui a pour le coup eu un vrai éclair de génie. Grâce à elle, nous avons toujours un bâtiment à flot. On peut s'estimer heureux. C'est ça le travail d'équipe.

Beaux réflexes !

Que je complimente, réellement admiratif. Mais elle me dévisage avec une pointe d'impertinence. Ou de rage ? Ouais, c'est plus de la rage. Même Rouge, qui a eu une démo de moi fâché, elle se lève et est prête à me taper avec son bras cabossé. Qu'est-ce qu'il leur prend ? Ah ! Je vois où se dirige le reproche. Nos chances de survie sont un peu tombées à l'eau. Alors, histoire d'apaiser l'ire populaire que je soupçonne, je montre mon index tout gonflé.

Elle m'a remordu la vilaine bête. Et ça fait aussi mal que ça en a l'air, vous avez vu ce doigt ? Les fourbes. On peut dire qu'il y avait....anguille sous roche. Non ? Vous ne connaissez pas l'expression ou vous tirez la gueule ? C'est un jeu de mots ! C'est comme si je vous dis que notre calèche a...filé comme une anguille, ha ha ha ha ! Okay vous tirez la gueule...

C'est une catastrophe... Je pensais déjà qu'il faudrait vampiriser un des appareils pour remettre en état le second.

C'est pas très respectueux de la propriété du vieux qui sent l'eau de cologne ça, si je peux me permettre.

Chht ! Pour l'amour du ciel qu'on ne verra plus, taisez-vous ! Je dois réfléchir.

Bon, Fhira, tu accompagnes Minos et vous tâchez de rejoindre l'autre groupe. Vous me trouvez les pièces qui ressemblent à une liste que je vais vous faire et vous ramenez tout ce que vous dégotez en bon état. Je ne promets ren, mais s'il exsite une façon de changer une boîte de conserve en submersible, je le trouverai.

Bravo, soldat ! Là je vous retrouve. Dites, vous en faites quelque chose de ce casier de rangement ? Et de ces sangles ?  
De quoi ? Non ! Je ne sais pas ! Pour quoi faire ?
Ben pour servir de caisson de rangement. C'est mieux pour transporter du barda. Ou une jolie tenue pour une dame sans que ça fasse clodos. Par exemple.
C'est sérieux ? Bon, faites ce que vous voulez tant que je ne vous ai plus dans les pattes. Tant que vous me rapportez  que je demande, ça ira. Mais Minos, comme vous disiez, nous sommes tous des survivants ici. Si je n'ai pas de quoi nous assurer une remontée en surface sécurisée, nous mourrons, vous comme nous.
Yep, j'avais pigé. Suis pas con.
Hem ! Ca dépend des moments je dirais.
C'est la colère qui parle. Ca ira mieux quand on aura le matos. Et tiens, à bouffer ! On va vous ramener de quoi grignoter. Z'allez pas reconstruire un sous-marin le ventre vide !
Délicate attention, mais apporter les pièces déjà. Oh et aussi...elle est bien votre tenue. Pas-Dorian sera contente.

Je lui souris un peu comme un gamin qui reçoit son premier baiser sur la joue. Ah ouais, j'ai été surpris ! Petit mot gentil, comme ça, au milieu de l'enfer. J'étais pas prêt. L'est bien cette femme, elle a gagné des points. La concurrence sera rude.
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Cher journal,

Lorsque le géant albinos s’approche de moi, j’avoue que je dois faire appel à toute la maîtrise de moi-même dont je dispose pour ne pas avoir un geste de protection instinctif. Non pas qu’il m’effraie -au contraire, il a une bonne mine sympathique malgré son air de vilain à l’ancienne, ce qui ne va pas sans me charmer-, mais il m’a déjà assez retiré de vêtements comme ça et s’il continue à ce rythme cette aventure risque d’être soumise à une limite d’âge ! Mais non. Il vient me parler tout gentiment au contraire, et m’offre presque timidement un énorme casier en métal orné d’une… des ceintures de sécurité de notre sous-marin.

Je déballe l’ensemble avec une curiosité bien réelle, doublée d’une pointe d’appréhension qui renforce ma curiosité, et en extrais une très jolie robe rose et blanche, assez originale, dans un genre tout à fait approprié au lieu que nous sommes en train de visiter ! Mais non journal, ce n’est pas une combinaison de plongée ! Oui je sais que ça aurait été approprié, mais je ne peux plus nager je te rappelle ! Non, je te parle d'une robe style corset, cuir et voilages, telle que devaient en porter les Clock Workiennes à l’époque où cette cité n’était pas devenue un repaire à hommes poissons et crabes géants.
Je l’observe sous toutes les coutures avec un air d’experte -et experte, je le suis réellement. On en parle pas assez souvent quand je suis en mission, mais ma deuxième spécialité après le rokushiki ce sont les vêtements. Enfin non, la deuxième c’est le chocolat mais la troisième ce sont les vêtements ! Alors évidemment on note clairement la patte amateure des coutures, mais l’harmonie des couleurs est respectée, tout comme la forme soignée de la découpe et même le choix des matériaux, surtout si on prend en compte les circonstances dans lesquelles cette robe a dû être créée. Son origine ne fait pas beaucoup de doute, surtout une fois que l’on remarque les vêtements déchirés et raccourcis de mon bienfaiteur -ce qui me fait me dire que décidément cet homme a une manie de déchirer tous les habits qui lui passent à portée de main !- mais cela ne fait que renforcer son mérite !

"- Oh, c’est vraiment très gentil ! C’est exactement ce qu’il me manquait. Tu as fait un très beau travail… je veux dire, tu as eu de l’instinct pour trouver cette jolie robe !"

S’il n’avait pas été la cause de mon nudisme involontaire, j’aurais sûrement été extrêmement reconnaissante !

"- Tu veux bien te retourner le temps que je l’enfile ?"

Je m’abrite derrière son imposante silhouette pour faire tomber ma robe de fumée et la remplacer par cette tenue un peu plus concrète. Immédiatement je me sens un peu moins exposée ! Cela fait, j’autorise le géant à se retourner. Je me permet même une petite voltige élégante, à la manière d’une danseuse, pour essayer le résultat.

"- Alors, ton avis ?"

Ainsi vêtue, je me sens comme une vraie exploratrice dans son élément ! D’ailleurs, avec ma tenue je ressemble tout à fait à ce qu’aurait pu être une habitante de Clock Work à sa grande époque !
D’un bond, je redécolle et me porte à hauteur de sa figure, à cinq mètres de haut. Ça lui évitera de se tordre le dos pour me faire la conversation, et ça m’offre la possibilité de détailler son visage de plus près.

"- Sinon mon vrai nom c’est Caramélie, et toi ?"

Les identités secrètes, c'est bon pour celles qui croient que l'on peut être discrète quand on s'affiche avec un logia. Bon, voilà que je me laisse aller à papoter. De toute manière ce n’est pas moi qui ai la carte et on a juste à suivre les autres. Au bout de quelques minutes il sait déjà que je suis née à Goa, que j’aime le thé glacé et que j’adorerais avoir un épagneul.

♦♦♦♦

Suivant les conseils du défunt Achab, notre groupe progresse avec prudence . Cependant nous ne rencontrons pas de véritable danger, pas le moindre piège un peu imaginatif qui empalerait un membre du groupe ou le propulserait dans un trou béant, et nous nous contentons de traverser de longs couloirs et des pièces pratiquement vides. Je dois reconnaître que le bâtiment, bien que détérioré par l’humidité, a conservé beaucoup de son panache avec ses grands murs ornés de colonnades de métal couleur bronze, ses larges baies vitrées laissant voir tantôt l’océan infini, tantôt de nombreux mécanismes qui semblent former le cœur et les organes de la vieille cité: roues crantées d’acier, tuyaux de cuivre parcourant les cloisons, et autres étrangetés technologiques dont je me demande si elles ont une véritable fonction ou si elles ne sont ici que dans un but ornemental, de la même manière que des civilisations dotées d’un meilleur goût ornent leurs palais avec des angelots et des statues de gens nus et musclés.

Notre avancée nous conduit jusqu’à une grande pièce circulaire, toute en colonnades et rouages comme le reste du bâtiment, et disposée à la manière d’un petit amphithéâtre. Des marches s’échelonnent en gradins sur trois étages, chacun creusé d’une gouttière communiquant avec l’étage du dessus. Le sol de la pièce est fait du même métal cuivré que la plupart des mécanismes qu’abrite le bâtiment,  et est traversé par plusieurs sillons dont l’utilité m’échappe pour le moment. Au fond, une lourde porte de métal nous barre le passage et semble verrouillée par un système de pistons d’allure robuste. Divers symboles en relief sont gravés à différents endroits sur les murs, mais c’est surtout l’inscription au-dessus de la porte qui retient notre attention dans un premier temps:

« - Le soleil se tient entre les mains de l’aveugle.
- La corneille chante trois fois puis se tait.
- Ne courroucez pas l’ange de la guerre
- L’aveugle ne tient pas le soleil entre ses mains.
- Il est des entreprises pour lesquelles la vraie méthode […]. »


Nous restons un moment perplexes.

"- C’est une énigme ça, et je m’y connais. Il faut la résoudre pour pouvoir ouvrir la porte."

Moi je pense qu’il dit des bêtises. Je veux bien admettre que je m’y connais moins que le grand Nemo en exploration et que j’ignore de quelles prouesses technologiques les habitants de l’Île de l’Horloge étaient capables, mais je ne pense pas que si nous donnons une bonne réponse la porte se mettra à parler et nous dira : "Félicitations ! Je ne l'aurais pas tout à fait formulé comme ça mais votre réponse est valide. Entrez !". Je garde cependant mon avis pour moi et bien m’en prend puisque Fhira la marine éclaireuse fait remarquer :

"- Regardez, cette série de cercles sur le mur semble amovible. Et cette gravure moche qui ressemble à un visage sans yeux, ce doit être l’aveugle ? Je pense que cette énigme est la clé d’un puzzle, et que si on résout le puzzle on pourra ouvrir débloquer le mécanisme.
- Inutile de frimer, c’est ce que je viens de dire.
- Arrêtez donc de râler un peu !
- Bon alors… « - Le soleil se tient entre les mains de l’aveugle » … que doit-on comprendre … ?
- Il y a six autres gravures : l’une semble représenter des étoiles, celle-ci une forme très étrange, et celle-là peut-être une série de chiffres. Celle-là est une pendule, et les suivantes sont une série de disques de d’engrenages amovibles.
- N’oubliez pas ce que dit la carte : il est des entreprises pour lesquelles la vraie méthode est un désordre intentionnel.
- Vous pensez que ça fait référence à cette énigme précisément ?"

Moi, je fais partie de ceux qui restent en arrière et qui font semblant de faire quelque chose pendant que les autres travaillent. Je sais que je devrais mettre un brin d’orgueil à essayer de déchiffrer l’énigme, mais quand je lis ces lignes j’ai juste l’impression d’entendre son auteur, très fier de lui et de sa roublardise, ravi de donner du fil à retordre à ses chercheurs de trésors en faisant étalage de sa grande intelligence pour poser des problèmes difficiles à résoudre !

Je profite que les plus impliqués du groupe soient occupés à essayer de coller des roues crantées dans les orbites vides de la gravure moche pour continuer de papoter un moment avec Minos, puis je me rapproche  du couple de jolis mannequins blonds -Chapeau Moche et Mme Panique, alias Alma et Eärendil-. Ce sont les seuls membres non-affiliés de notre groupe avec moi, et comme moi ils ne semblent pas très pressés de gaspiller leurs ressources intellectuelles pour résoudre un puzzle tordu. Je leur adresse un de ces sourires charmants et bienveillants dont j’ai le secret, accompagné d’un regard complice :

"- Vous non plus vous n’aimez pas les énigmes ? Moi, je dois vous avouer que je suis plus d'humeur « action & romance » que « Énigmes et philosophie »."

J’ai une petite hésitation et je laisse échapper, à demi pour moi-même :

"- Hum… formulé à voix haute, c’est vrai que ça fait un peu grosse bourrine stupide." Je leur souris de nouveau : "bon, oubliez ça d’accord ?"

Ma voix baisse d’un ton, de manière à ne pouvoir être entendue que d’eux deux :

"- De toute manière ce n’est pas de ça que je voulais parler. Je vous observe depuis un moment déjà ...
Hé ho, en tout bien tout honneur d’accord ?! Vous formez un très joli couple mais ce n’est pas du tout le sujet !
Bref, j’ai bien vu que vous n’étiez pas avec les autres. Vous n’êtes visiblement pas des pirates ou des révolutionnaires, et encore moins des criminels recherchés. Je ne crois pas non plus que vous auriez participé à l’enlèvement commis par Nemo si vous aviez pu l’éviter. J’ai raison n’est-ce pas."


J’ai un sourire encourageant, parce que "j’ai raison" est la seule bonne réponse que j’ai envie d’entendre. Cependant je n’ai pas à forcer pour avoir l’air sincère en ajoutant ensuite:

"- Si je vous dis tout ça, c’est parce que je voudrais vous offrir une porte de sortie. Plus on avance, et plus je suis persuadée que nos pas-très-prisonniers vont essayer de nous la faire à l’envers au moment de revenir à la surface. Déjà que ce n’était pas très malin d’en emmener autant avec nous… bref ! Vous n’avez pas besoin de vous compromettre avec eux. Si vous choisissez le bon camp, vous avez ma parole que le compte rendu de cet évènement vous mentionnera comme « des civils impliqués malgré eux et qui ont courageusement accompli leur devoir de citoyens en aidant la marine ». Qu’en pensez-vous ?"

♦♦♦♦

Ceci étant discuté et tandis que je laisse les deux blonds réfléchir à mon idée, il est temps de s’occuper de résoudre l’énigme. Je t’ai épargné tout ça, journal, mais pendant que je parlais avec Alma au couvre-chef rayé et Eärendil les autres étaient en train de se faire fondre la cervelle en essayant de donner du sens au bazar présent dans la pièce, et ils ont trouvé le moyen de casser un des engrenages amovibles du mur en le faisant tomber par terre !
Je m’approche d’eux en flottant dans les airs, la mine espiègle, et leur annonce :

"- Plus besoin de chercher, j’ai trouvé."

Je vois bien qu’ils ne me prennent pas au sérieux, et que dans leur tête je suis juste la touriste qui vole dans les airs en maillot de bain ou en robe rose, mais j’insiste :

"- Vous devriez vraiment vous écarter par contre, parce que ça risque de déclencher un ou deux pièges.
- Vous êtes sûre de ce que vous faites ?" Me demande Nemo, l’air d’en douter sérieusement.
- Evidemment ! Je suis une pro pour résoudre les problèmes !"

Si certains participants manquent d’entrain pour m’obéir, voire font semblant de ne pas m’avoir entendue pour pouvoir rester là où ils sont et continuer à chercher pendant que je fais l’intéressante, la vue du nuage de gaz que je me met à générer sans écouter aucune protestation ni avis contradictoire les fait changer d’avis ! Les secondes s’écoulent à la même vitesse que le gaz que je répand et accumule devant moi, sous la forme d’un énorme nuage de gaz aux reflets fluorescents dont les volutes semblent danser dans le petit espace dans lequel je les restreint.

"- Ça ne m’a pas l’air d’être comme ça qu’il faut procéder …"

Lorsque j’estime avoir accumulé et concentré suffisamment de gaz, je le fais se soulever et le dispose de manière à ce qu’il épouse la forme de porte. Je m’écarte alors tranquillement en direction des autres, le visage mutin, tandis que derrière moi le nuage de gaz explosif instable s’agite, semble vouloir s’auto-ingérer, et que sa couleur passe du jaune fluo au blanc fluo.
Attends, ça existe le blanc fluo comme couleur ?

CARABOUUUUUUM !!!!

Le métal se tord, éclate et les systèmes à pistons sont arrachés du mur ! Il en va de même pour les ensembles d’engrenages qui se répandent par terre dans un bruit de ferraille, rejoints l’instant d’après par lourde porte qui est arrachée de ses gonds ! Elle s’effondre au sol dans un vacarme abominable, son corps tordu et meurtrit provoquant une onde de choc qui secoue toute la pièce et se propage autour de nous, faisant tomber les quelques derniers engrenages qui avaient survécu à la déflagration. A tout ce vacarme suit le silence, puis le bruit du goutte à goutte de l’eau et le lent ronronnement qui habite encore le cœur de la cité reprennent comme s’il ne s’était rien passé.
Au cas où tu te poserais la question journal, je ne recherche pas du tout l’approbation dans le regard de mes compagnons lorsque je les dévisage tout à tour, toujours souriante. Même pas celle de mon nouvel ami Minos, et c’est tout à fait un hasard si mon regard s’attarde un petit peu plus longtemps sur lui que sur les autres !

"- Vous êtes complètement folle ! Nous sommes à des miles sous l’eau je vous rappelle, et nous ignorons par quel miracle ce bâtiment tient encore debout !
- Bein… il a bien survécu à sa chute, non ? Alors un petit choc de plus... D’ailleurs j’ai juste fait ce que demandait l’énigme : j’ai utilisé la méthode du désordre intentionnel !"
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Achab l'Explorateur a écrit:... Chez aventuriers, si vous découvrez ce message quelques années après ma mort, plusieurs dizaines peut-être je l'espère, c'est que vous êtes sur la bonne route.
Vous avez su vous frayer un chemin à travers les mystères et les mécanismes de cette tour infernale, et vous vous apprêtez à en découvrir d'encore plus grands. J'ai beaucoup voyagé, vu le monde sous toutes ses coutures et trouver de quoi remplir des milliers de cabinets de curiosités, des centaines de coffre-fort.

Je n'aspire pas à tout emporter dans ma mort.
Je n'aspire pas non plus à ce que n'importe qui en profite.
Mon trésor se mérite.

Et si vous m'entendez aujourd'hui c'est que vous avez réuni les trois cartes qui accompagnaient mes dernières volontés, un testament qu’il me reste à écrire et qui manquera certainement de la chaleur que je vous offre aujourd’hui.
Je vieillis.
Que vous soyez ma chair, mon sang, un ami, un voleur ou de simples et aventureux explorateurs, je vous souhaite la bienvenue et vous invite à piller un pilleur parti depuis déjà bien longtemps.
 
Car si votre destin vous a conduit ici, je vous juge déjà digne de cet héritage extraordinaire.
Votre courage et votre culot ont triomphé des épreuves.
Votre bravoure et votre astuce ont éclairé votre route.
Nul trésor ne mérite d’être éternellement enterré, mais homme que je suis-je n’ai pu me résoudre à le partager de mon vivant. Face à la fin de son temps, on peut encore parfois choisir sa mort.

Si vous n’avez pas encore perdu espoir, il ne vous reste plus qu'à utiliser votre tête, aller au bout et récolter la récompense de votre périple. Surtout, ne brûlez pas les étapes...
Prenez garde, et continuez de vous méfier de l'horloge. Cette île a été conçue pour être imprenable et celui qui tenterait de la soumettre s'expose à de dangereuses conséquences...

C’est plus particulièrement à toi que je m'adresse Vernon Julian Némo. Je sais que tu arriveras jusqu'ici, le premier ça m'étonnerait fortement, mais qui sait ?
Prends soin de ta vieille carcasse, ne casse pas tout et ne fonce pas dans le premier piège venu. Benet. Je... Que la fortune vous sourisse, bon courage !  
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