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II - Dans l'optique d'une vengeance ; Touché, coulé. {Suite et fin} [Terminé]

    Précédemment dans I - Dans l'optique d'une vengeance ; Petit nettoyage à South Blue {Solo}

    • Colonel, terre en vue !

    Une voix vint perturber le silence dans lequel je me complaisais, alors que j’étais occupé à soigner les quelques fleurs que je faisais pousser dans des pots tout juste derrière ma cabine. On était actuellement sur ma vielle frégate fluviale, en provenance de Shell Town depuis maintenant une semaine. J’avais non sans mal, réussi à traverser le cimetière des bateaux pour me frayer un parcours rapide, mais mon bateau était tellement vieux qu’il nous avait fallu plus de 8 jours de navigations avant d’arriver aux côtes de ma destination finale. Finalement, l’on y était enfin parvenu, si bien que la nouvelle m’étonna véritablement avant de me faire plaisir. Ce contentement, je l’avais exprimé par un petit sourire, avant de réajuster ma casquette blasonnée de l’insigne de la marine qui tronait sur ma tête. Depuis un bon moment, la température dans la région de South Blue n’avait fait que grimper, malgré le fait que nous soyons en mer. Si bien qu’avec ladite casquette, on pouvait facilement m’assimiler à l’illustre Sakazuki, l’amiral à la justice absolue. Alors que j’étais toujours penché vers mes fleurs qui resplendissaient agréablement et qui semblaient affirmer mon renouveau depuis ce jour là, je me redressais tranquillement, avant d’ôter mon tablier de jardinage, laissant à nue mon torse velu et bien fait, barré par une grosse marque qui avait à peine cicatrisé. Il allait enfin payer…

    • Ah bon ? Disais-je d’une voix doucereuse, avant de tourner mon visage souriant vers le soldat qui était venu m’annoncer la nouvelle. Ne tardons pas alors. Dis à tous les hommes de se tenir prêt. Il n’est pas question de le louper.

    Le soldat acquiesça d’un signe de tête avant de s’en aller en trombe, prévenir rapidement les autres. Pendant ce temps, j’avançais vers le bastingage, avant d’y poser mes mains tout en tournant la tête vers l’horizon, la brise fraiche me fouettant délicatement le visage. Une ile était en vue et cette forme, je ne la connaissais que trop bien, pour être maintes fois venu ici. L’ile du Karaté. L’endroit où mon père m’avait abandonné trois années sous l’égide d’un maitre aguerri qui m’avait appris tout mon savoir faire jusqu’à présent. A vrai dire, je ne tenais aucune technique notable de mon père qui lui, est un colonel très reconnu de Marineford ; sauf peut être ma force monstrueuse dont j’ai hérité de ses gênes. Je ne lui ai pourtant jamais voulu de m’avoir laissé là bas. Bien au contraire. Cela avait fait de moi l’homme que je suis, et l’endroit était parfaitement idéal pour que j’assouvisse pleinement ma vengeance. Normalement, je devais être bouillonnant à l’idée de retrouver ce poiscaille qui avait failli me bousiller la vie. Je devrais en être excité, impatient, mais mis à part mon sourire perpétuel, rien ne vint à trahir mes états d’âmes actuels. Je ne tremblais pas. Je ne frémissais point. Je n’avais pas peur. Simplement que je devais accomplir un devoir qui n’en était pas vraiment un : Ma vengeance. Et pour ça, sérénité et tranquillité était de mise… Pas besoin de s’emballer en somme. Du moins, c'est comme ça que je concevais la chose.

    C’est calmement donc que je pliais mon tablier entre mes mains, avant de le poser sur l’une de mes épaules musclées. Par la suite, je fouillais dans ma poche et trouva un paquet de cigarettes. J’allumais ma première clope de la journée et la taffe royale qui suivit. L’bonheur quoi. Pour peu, je serais rapidement aller me coucher, mais on était déjà arrivé. Aussi avais-je pris l’initiative de pénétrer ma chambre de ce que je fis tout juste après avoir terminé ma première cigarette dont le mégot fut nonchalamment abandonné aux vagues peu houleuses de la mer. Quelques minutes passèrent et ce n’était non pas un simple civil -Étant donné que je ne m'habillais jamais en uniforme à l'île du Karaté-, mais un colonel qui ressortait de la chambre. J’avais porté une belle chemise blanche que je n’avais pas boutonnée et mon ample veste de colonel par-dessus. Sur mon dos, étaient accrochés une épée de fortune ainsi qu’un bâton dont je me servais très rarement. Peut être serait-ce le jour ? Va savoir en tout cas. Toujours est-il que chacun de mes hommes était paré et avait reçu l’ordre selon lequel à part moi et moi seul, personne ne devait porter atteinte au pirate que je guettais. Le salopard avait eu sa prime vu à la hausse depuis qu’il m’avait soit disant buté. Passé de 35 à 45 millions, il devait s’la jouer. Mais plus pour longtemps, très certainement. Car j’arrivais pour clarifier les choses avec lui de manière définitive et accessoirement, pour récupérer le meitou qu’il m’avait chipé sans vergognes alors que j’étais agonisant.

    Arrivé au pont, mes hommes quand à eux, m’observait regarder la nouvelle prime sur sa tête que j’avais eu par le biais d’une mouette qui livrait les journaux. Et puis, j’avais fini par sourire en reportant mon attention sur la débarcadère que nous longions tranquillement. Le coin était toujours bruyant, comme d’habitude. Tout à coup, je fis un grand bond de mon pont pour atterrir sur sol de l’île, alors que mon bateau accostait à peine. Le temps qu’ils jetent l’encre, j’commençais déjà à bouger dans n’importe laquelle des directions, au hasard. L’important, c’était ma vengeance qui m'aveuglait incroyablement et sur laquelle je faisais une belle fixette. Mes hommes, une fois le bateau stabilité, se hâtèrent à ma suite comme si leur vie en dépendait. Avaient-ils peur que je fasse des bêtises par pure envie de revanche ? J’étais capable de cela certes, mais je dirais pour une fois que je n’avais jamais été aussi stoïque de toute ma life par rapport à une affaire d’une telle envergure. Dans cette situation ça ne risquait certainement pas. Me retournant en leur faisant rapidement comprendre qu’un groupe massif de marines en un seul endroit, ça l’fouttait vraiment mal, je me mis à former des groupes qui aussitôt, envahissaient la ville. Le premier devient dernier et le dernier devient premier… J’étais coi. Coi face à leur volonté de m’aider. Et puis, planté comme un piquet, je finis par sourire en regardant les groupes se déplacer vers différents points ; Une nouvelle clope en bouche, mes mains dans les poches, la dégaine parfaite quoi.

    • Eh bien eh bien, qu’est ce que je suis sensé faire maintenant ?


Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Ven 22 Juil 2011 - 10:04, édité 2 fois
      La bonne question qui ne trouvait aucune réponse au fin fond de mon cerveau de moineau. Je levais les yeux vers le ciel et commençais à sourire malgré tout. N’étant pas devin, je ne savais du tout pas ce que les vents du destin me réservaient comme surprise ; mais j’étais bien sur de ce que je voulais. Aussi avais-je repris ma marche au milieu d’une marée humaine qui allait et venait. Le bruit ne m’incommodait pas. Pas plus que le marchand de poissons qui sans le faire exprès me bouscula, en me gueulant dessus. Vu son air nerveux, il allait p’être vouloir me descendre si son regard ne s’était pas posé sur ma veste de marine. Balbutiant soudainement quelques mots imperceptibles, le mec semblait soudainement bluffé et perdu. Je finis par lui sourire pour ma part, avant de l’aider à ramasser les quelques sachets qu’il avait laissé tombé suite à la collision. Ça sentait fort. Ça sentait l’odeur des poissons fraichement pêchés. Et d’une manière, ces provisions me replongeaient dans une certaine nostalgie. Mine de rien, cette île aura été le coin perdu au j’avais tout appris. La drague, la pêche, boire de l’alcool. Ces petites choses futiles qui en tout, faisaient la vie que je menais tranquillement. J’étais non pas un pur produit de South Blue en matière de baston, mais c’était tout comme. Ouaip’. Et une fois l’aide fournie, je continuais alors ma marche tranquille, pénétrant le centre-ville, si on pouvait le dire ainsi puisque s’étendaient à perte de vue, des dojos à foison.

      A peine était-je arrivé dans une petite ruelle, qu’une grosse bagarre se déroulait sous mes yeux, comme à l’accoutumée quoi. On pouvait dire des géants d’Elbaf que c’étaient de gros barbares, mais quand on voyait ce que j’observais actuellement, on venait à se poser de grosses questions. Grattant légèrement ma tête en décrivant une certaine moue un peu fausse, je décalais mon corps d’un pas de la trajectoire qu’un corps traçait dans le vide. Il brassa facilement l’air et partit s’effondrer avec véhémence sur un mur d’une maisonnée, un peu plus loin. Le choc provoqua un gros bruit puis une poussière se fit effective à l’endroit fatidique. Soupirant, je finissais par porter un regard dubitatif vers celui qui semblait être le vainqueur de cet accrochage. C’était un mec, bien baraqué, un peu plus grand que moi-même, alors que j’atteignais facilement la cime des deux mètres et des poussières. Alors que je tirais une taffe de ma Lucky, le mec dirigea ses yeux rougis par la colère vers les miens. Son crane rasé miroitait parfaitement l’astre solaire un peu timide aujourd’hui. Quelques nerfs, très gros, soit dit en passant, palpitaient sur ses tempes, preuve de son état actuel. Encore un peu et j’aurais décampé sans demander mon reste quoi. Mais cette bouille, pour l’avoir croisé plusieurs fois, je la connaissais très bien. Alors que je fis un petit sourire, le mec me reconnut tout d’un coup et resta stupéfait pendant quelques instants, avant de prendre ses jambes à son cou, sans trop tergiverser.

      Je restais muet face à cette fuite et me mit tout d’un coup à éclater de rire. Ce gars là durant mon adolescence, je l’avais battu dans toutes sortes de compétitions au combat, si bien qu’à chacune de mes apparitions, il décampait automatiquement. Pour tout vous avouer et en plus de ma renommée au sein de la marine, je jouissais d’une certaine réputation ici. Une petite starlette pour ainsi dire. Mais là, n’était pas le plus important. Actuellement, j’étais toujours pris d’un fou rire, à un tel point que je me roulais au sol, sous les yeux ahuris des habitants environnants qui s’demandaient bien ce que je pouvais avoir, là. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas autant resplendi. A croire qu’un retour aux sources et une vengeance qui promettait m’étaient fortement bénéfiques. Après m’être plié je ne sais combien de minutes, je finis par me relever tant bien que mal en essayant de créer une excuse auprès d’une mégère qui piaillait sur moi avec le prétexte du bruit incommodant. C’est vrai qu’avec mes éclats de rires, j’avais pas fait dans la dentelle. Ce pourquoi je m’étais poliment excusé, sous la mine rouge de la dame qui semblait enfin comprendre que j’étais de la marine. Après ce petit incident, mon escargophone sonna et je reçu des news du premier escadron qui me confirmait rapidement que le mec n’était pas dans les quartiers nord de l’île. Un point en moins. De toute façon, je n’étais tellement plus pressé et continuait de profiter du bon temps, tout en marchant ici et là, sans trop de soucis. Le soir arriva enfin, et aucune nouvelle du mec de la part de toutes mes troupes. Celles-ci l’avaient cherché partout, sans succès. Loin d’être découragé, mon instinct me disait que le mec ne devait pas être trop loin d’ici. Et puis, j’avais encore deux bonnes semaines devant moi avant de rentrer à la base, reprendre mes fonctions un peu ennuyeuses de colonel.

      [...]

      Mes pas me guidèrent vers le dojo de mon vieux maitre que je voulus pénétrer tranquillement. Impunément par contre, au regard des gardes qui m'arrêtaient en braquant multiples armes sur moi, au seuil même de l’entrée principale. J’eus droit au « QUI ETES VOUS ? » tout juste avant que l’astre lunaire ne vienne percer l’obscurité qui régnait en maitre dans le coin. Ma face bien éclairée, mon sourire presque goguenard, je riais d’avance de leurs conduites qui suivraient. Et comme je l’avais pressenti, les yeux s’écarquillèrent, les armes furent baissées, avant que toute la totalité des gardes ne s’agenouillent rapidement. Comme je le disais tantôt, je jouissais ici d’une réputation presque sans égale. Du moins pour les anciens. Me hâtant de les faire relever, je les saluais poliment comme il se le devait, avant de pénétrer l’enceinte du grand dojo de mon ancien maitre. Une pièce était faiblement éclairée. Une pièce qui m’attira à elle, inexorablement. La chambre du propriétaire des lieux. Je toquais doucement la porte coulissante, avant qu’une vieille voix ne me permette d’entrer, ce que je fis automatiquement. Mes premières impressions une fois à l’intérieur ? Tranquillité, douceur, sous la senteur exquise d’un encens fruité qui s’effritait pas trop loin d’un corps svelte posé à même le sol, dans une position de lotus. Il était là, devant moi, et son regard autoritaire surplombant une longue barbe blanche finissait toujours par m’impressionner comme à notre première rencontre.

      • Tu as la vie longue et la peau dure à ce que je vois.

      • Et vous êtes toujours aussi en forme, disais-je très sincèrement sous un sourire, et tout en finissant par poser mes fesses à même le parquet.

      • Ton père m’a prévenu de ton arrivée et les journaux de ce qui s’est passé à Shell-Town.

      • Les nouvelles vont vite.

      • J’ai entendu dire que son navire se trouve à l’est de l’île et qu’il recrute du beau monde. Tu comptes te venger ? M’avait-il demandé, une lueur dans les yeux, encore plus intense que d’habitude.

      • Si je dois laisser tomber ma fierté comme vous voulez me le demander, un pirate reste un pirate. Sa prime est trop conséquente pour que je le laisse tranquille. De plus, il détient mon meitou, que je dois récupérer.

      • Soit. Alors je ferme mes yeux sur ce qui va suivre. Pas la peine de revenir ici, une fois ta besogne terminée.

      • Merci, maitre.

      J’avais fini par m’incliner devant lui, mon front touchant le parquet. Puis, je me relevais tranquillement et sortait de sa loge, sourire aux lèvres. Sous les bénédictions ancestrales, plus rien ne pouvait maintenant m’empêcher de buter ce mec. Il était… Mien.



    Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Ven 22 Juil 2011 - 10:02, édité 2 fois
        La nuit fut courte. Très courte. Puisque mine de rien, j’avais fini par fermer tranquillement l’œil alors que j’étais à deux doigts de rencontrer celui qui hantait et troublait mes esprits depuis bientôt deux mois. Ce sale chien allait en voir de toutes les couleurs. Mais cela, il ne devait sans doute pas s’y attendre. M’enfin, là, c’était encore une toute autre histoire étant donné que je m’étais affiché en ville durant toute la journée. Du coup, j’en étais moins sur. Il pouvait très bien savoir que j’étais là. M’enfin, qu’importe. Le plan que j’avais monté me mettait en confiance. Par le biais de quelques hommes de mon maitre que j’avais envoyé après ma courte conversation avec ce dernier, j’avais eu la confirmation que le bateau de ce forban se trouvait à l’est de l’île, dans une crique deserte. De ce fait donc, j’étais retourné au mien et j’avais remobilisé toutes mes forces pour leur faire savoir que nos canons allaient servir, encore une fois. Mon objectif était clair. Bousiller son navire et démanteler l’équipage qu’il se formait petit à petit, tout juste avant de le capturer ou au pire, le tuer. Et pour une fois, disons que la dernière option ne me gênait pas, moi qui habituellement, suis pacifique de nature. En même temps que j’assouvissais mes envies de meurtre, je faisais mon noble boulot de marine. Il était clair que par cette façon de procéder, nul supérieur depuis MariJoa ne viendrait alors me réprimander quoi que ce soit. D’autant plus que je n’étais du tout pas d’humeur à recevoir des reproches de quiconque ; mon père ayant plus ou moins approuvé ma façon de faire. Avoir deux bénédictions, c’est pas un rien.

        [...]

        Le soleil avait à peine pointé le bout de son nez, que mon bateau changeait déjà de direction. Ma veste de marine flottait derrière moi, sous l’effet de la forte brise maritime. Les eaux, contrairement à la veille, étaient énormément agitées ce qui incluait grandement le risque que ma quille se fasse tamponner par des rochers émergeants. Étant donné que nous logions la côte, la manœuvre en soit, était assez difficile. J’étais pour cela à la barre, pendant que mes hommes préparaient les canons et leurs armes personnelles. La motivation était grande. Tellement que je comprenais enfin que la vengeance à laquelle j’aspirais depuis n’était pas que personnelle. Je la partageais avec eux. Ces gars que j’avais failli perdre, vice versa et qui sous mes yeux, récuraient leurs armes à feu ou leurs katanas, me faisait honneur. Un sourire vient à enjoliver ma bouille de gros junkie au vu ma barbe des trois jours. Encore un peu et la lucky que je fumais tombait au sol. La confiance gagnait encore mon cœur. Je n’étais pas seul et cela me rassurait vraiment. Ces mecs là, je leur devais tout. C’est grâce à eux que j’étais encore en vie. Et c’est avec eux que j’allais buter le type qui avait failli me faire la peau. En parlant de buter, ma cible semblait enfin en vue. Un gigantesque bateau qui constituait une proie facile à abattre. Profitant de la brume, j’avançais prudemment mon bateau vers eux, tandis que mes hommes finissaient de braquer les canons vers eux. Si ma frégate était pourave en ce qui concernait la vitesse, il n’en demeurait pas moins qu’en artillerie, c’était tout autre chose…

        • FEEEEEUUUUUUU !

        Un cri déchira soudainement le silence mortuaire qui régnait ici bas. A quelques 300 mètres, l’ennemi plongé dans sa torpeur semblait ne pas nous avoir encore remarqués. Ce qui était de bon augure. La première boule de canon fusa et toucha adroitement sa cible. Deux autres boules suivirent ensuite et rapidement, l’un des mâts se brisa sous l’action des explosions. De ma longue vue, j’voyais quelques pirates affolés sortir en trombe de leur cabine, mais c’était trop tard. Une multitude de projectiles pleuvait sur le bateau qui prenait gros de notre attaque. Sans compter les pirates qui sur le coup, mourrait en grand nombre. Un deuxième mat se brisa et termina sa chute dans l’eau, pendant que je profitais aisément du feu d’artifice qui m’était gratuitement offert par mes hommes. Chez l’ennemi, c’était la débandade générale. Si l’écho des explosions se propageait avec conséquences, il en était de même pour les cris apeurés des mecs qui subissaient mille et une attaques de mes soldats. Puis, le bateau que nous assaillons de coups, commençait à sombrer façon Titanic. Je rallumais une autre lucky et commençait à re-avancer mon bateau. Il n’était pas question de laisser les quelques survivants rejoindre la berge pour nous filer sous le nez ; puisque apparemment, le capitaine n’était pas à bord. Si le constat que je faisais s’avérait vrai, on comprenait mieux pourquoi ils n’avaient pas pu riposter. Quand le leadeur n’est pas là, le manque d’organisation finissait par tuer. Et c’est ce qui leur arrivait actuellement. Pitoyable, vraiment.

        Le navire d’Apôgon –L’homme poisson que je recherchais- avait fini par sombrer dans les entrailles de la mer, une vingtaine de minutes plus tard. J’aurais pu composer un requiem, la larme à l’œil mais un sentiment de supériorité s’emparait de moi. Mais pas assez fort pour combler mon désir. Alors que des flammes rongeaient les derniers bouts de bois encore à la surface de l’eau, ma frégate accostait les côtés puis dans un cri de guerre collectif, mes hommes sautèrent du navire pour s’occuper des restants. Pour ma part, j’étais parti m’accouder au bastingage le plus proche, afin d’observer pleinement les arrestations qui s’effectuaient, tout en profitant de ma clope. Courageusement, l’un des soldats de l’homme poissons avait réussi à grimper sur ma caravelle. Blessé gravement au bras gauche, il sortit tout de même un poignard et se rua vers moi dans un cri de colère. Malheureusement pour lui, mes sens avaient tellement été affutés ces derniers temps que je dégainais rapidement, avant de donner un coup dans le vide, derrière moi. Un lame de vent se créa et partit le trancher en pleine poitrine. Le loustic tomba au sol, les yeux vitreux, complètement inerte, ses boyaux à l’air libre. Je tirais une autre latte et rangeait mon arme, sans lui porter le moindre regard. Bientôt, un de mes hommes venait à me rassurer quand à l’arrestation d’un certain nombre de survivants. 19 m’avait-il dit. Il y avait 2 qui avaient réussi à s’échapper. Le reste était au fin fond de la mer et le capitaine lui, selon des aveux, se trouvait dans une taverne qu’il aimait fréquenter.

        Coïncidence était de mise. Et quel ne fut pas mon sourire quand j’entendis la nouvelle. L’homme que je suis, connaissait aussi l’endroit. Et ça allait être très drôle, tout ça !


      Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Ven 22 Juil 2011 - 10:04, édité 1 fois
          Apôgon était là, sur un fauteuil, au beau milieu d’un groupe de belles filles. Des barmaids pour être plus précis. Car n’importe qui aurait fui devant sa laideur. Pour tout vous dire en fait, le mec resplendissait grâce au pognon qu’il avait déversé à ses côtés, à terre, n’importe où en somme. Il avait enfin réussi à créer un équipage digne de ce nom qui prendrait ce soir le large pour Logue Town, tout juste avant l’accession de Grand Line. Et il fêtait dignement ses différents succès qui très bientôt marqueraient certainement l’ère de la piraterie. Vu qu’il était de bonne humeur donc, il y régnait une ambiance de folie dans la taverne. L’alcool coulait à flots et ce gratuitement pour tout le monde ; Tant qu’on ne faisait pas partie de la marine ou du gouvernement, bien évidemment. La musique était forte et il en était de même pour les éclats de rires des différents mecs qui remplissaient le local. La fête depuis la vielle, battait son plein. Mis à part les bagarres qui pouvaient éclater n’importe où et les différentes fêtes de l’année, il était très rare de voir un recoin de l’île du Karaté aussi animé. Le bar qui comme tous les autres de la ville fermait tard les soirs, avait continué de tourner. Et pour cause, la richesse du nouveau capitaine pirate qui fêtait son ascension nouvelle. Depuis qu’il avait zigouillé le colonel de l’île de Shell, tout marchait pour lui comme sur des roulettes. Sa prime avait été revue à la hausse, sa renommée aussi. Ce qui lui facilita même le recrutement de son actuel équipage. Comment ne pas se réjouir de toute cette succession d’aubaines ?

          • BUVEZ !!! MANGEZ !!! J’OFFRE TOUT !!! ERK ERK ERK ERK…

          Sa voix suraiguë surplombait les fortes notes de musiques, pour inciter quiconque à faire la fête. C’était vraiment un poiscaille joyeux. Eux qui d’habitude haïssaient les humains, vice versa. C’était presqu’à n’y rien comprendre. Le gérant de cette grande baraque qui avait été réticent à l’idée de ne pas fermer, pouvait montrer son contentement à qui voulait le voir, par un sourire presque édenté ; si l’on incluait le fait qu’il lui manquait deux ou trois canines. L’argent qu’il avait gagné dépassait de loin ses espérances et les recettes qu’il pouvait effectuer en une semaine. Les étoiles ne l’avaient pas abandonné pour sur. Les filles sous ses ordres ne finissaient pas non plus de s’amuser, malgré la fatigue qui assaillait leurs corps. Avides d’argents, elles jouaient gros avec ce mec dangereux mais tout aussi fortuné. Les hommes du capitaine ne s'arretaient pas de boire et de manger tout en chantant. Ils aspiraient au repos l’après-midi puis au départ, très tard le soir. Tout était déjà planifié en somme. Et rien ne pouvait contrecarrer leur destinée déjà toute tracée. Ce qu’ils croyaient tous, sans exceptions. L’un des mecs de l’équipage qui avait trop bu se résolût à aller vider sa vessie, sous le rire de ses camarades, à qui il fit un doigt honneur tout en rougissant sous les effets de l’alcool. Le pirate sortit lentement, d’un pas claudicant, presqu’en sifflotant l’air qu’on jouait à l’intérieur de la taverne. Mais alors qu’il sortait immoralement sa bistouquette, il leva les yeux devant lui, les écarquilla d’effroi au bout d’un moment, et…

          • HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA

          • Qu’est ce qui se passe ?!


          Le cri horrifique du mec avait soudainement fait cesser toute activité dans le bar. Tout ce beau monde était resté statique, figé comme n’importe laquelle des statues que pouvait engendrer la célébrissime Boa Hancock. On entendit même une mouche voler, tellement la tension était palpable. Même le capitaine était resté complètement coi. Le bruit venait de l’extérieur et tout ça ne présageait rien de bon. Au bout d’un moment pourtant, il fallait que quelqu’un sorte, que quelqu’un aille voir ce qui s’passait. L’un des mecs qui riait tout à l’heure, risqua de bouger sous l’effet d’un petit tremblement. Il prit son courage à deux mains et pointa le nez dehors. Mais une poignée de secondes plus tard, il eut un autre cri, puis un coup de feu. Là, c’était la débandade générale dans le bar. Tous autant qu’ils étaient, fuyaient par la petite issue derrière l’établissement. Le patron pour qui tout allait bien commençait à s’affoler en essayant de retenir ses clients par la force. Mais ce qu’il s’essuya ne fut qu’un échec cuisant, ponctué par un coup de poing à en faire perdre le souffle et quelques deux trois dents. Alors que tout le monde évacuait les lieux, le capitaine pirate bien encore lucide se leva en craquant ses jointures et en se léchant les semblants de lèvres qu’il avait. Soulevant son meitou, le mec accompagné de ses meilleurs soldats qui n’avaient pas eu la chocotte contrairement aux autres, finissaient eux aussi par sortir. Les rayons du soleil l’aveuglaient un peu, au point qu’il se protégea instinctivement la face d’une de ses pattes palmées.

          • Yoooooo Apooooooo’

          Je n’avais pu m’en empêcher. Non non non. Ma voix goguenarde avait fini par retentir. Oui, j’étais amusé et oui, je l’assumais totalement. L’air que j’affichais était néanmoins sans égal. J’étais même la personnification même du charisme. Un sourire charmant s’inscrivait sur mon faciès, pendant que j’observais les mimiques d’Apôgon. De la sureté, il était passé de l’étonnement à une certaine peur en balbutiant mon nom de famille et en me pointant d’un de ses doigts noueux. Tirant une nouvelle latte de ma Lucky, je croisais tranquillement mes pieds, mes fesses fermement posées sur le dos du loustic qui avait fini par faire dans son froc en s'évanouissant après son cri. L’autre par contre, mon caporal Sarkozyzy ne l’avait pas loupé. Une balle en plein cœur comme il le fallait. A la base, j’voulais pas le tuer, mais après, j’savais que ce petit était surexcité. Fallait que je commence à le surveiller celui-là. M’enfin, là n’était pas le principal, comme toujours. Le plus intéressant, c’est que mon ex-tortionnaire se crispait sous un amalgame de surprise, de peur et de colère. J’aurais appelé ça de la frustration, mais après, l’idée était subjective. Et puis d'une manière ou d'une autre, je m’en foutais un peu. Derrière moi, se trouvait une masse de marines armés jusqu’aux dents. Pour dire que cette fois, on n’était pas la pour faire forme. On avait un forban à coffrer et ci-possible, à buter. Un pirate lâché même par ses meilleurs gars qui s’enfuyaient derrière lui, à leurs tours. Ce n’était pas beau tout ça ? Dans tous les cas, moi, j’en profitais énormément. Tellement que j’avais failli éclater de rire. Mais très vite, le mec reprit assurance, comme d’hab quoi… Malgré le fait qu'il soit seul. Un brave pirate !

          • J'croyais t'avoir buté imbécile ! T’es venu prendre une nouvelle raclée ? Demandait-il en dégainant le meitou que je reconnu rapidement. Mes soldats qui avaient capté que le gros poisson était seulement à moi, se hâtèrent de s’écarter pour laisser une très grande place.

          • Qui sait… ? Disais-je en me relevant de la carcasse humaine qui sentait fort la pisse. P’être que je suis masochiste, va savoir… Avais-je conclu sous mon sourire enjoliveur. Je notais vite fait que ma décontraction commençait à l’énerver, ce pourquoi j’en avais rajouté une couche en fourrant mes mains dans les poches.

          • Erk erk erk erk… Alors je vais m’assurer moi-même de creuser ta tombe, salopard !

          Il n’eut que mon sourire comme réponse. J’étais assez avisé comme ça, pour trop me la péter et vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Aussi étais-je resté dans un mutisme assez évocateur. Ce qui n’était pas du gout d’Apôgon, qui lui, tempêtait grave, n’étant pas habitué aux adversaires flegmatiques. Du coup, le mec et sans trop savoir qu’il se jetait dans la peau du loup, hurla d’un bon coup avant d’ouvrir le bal. Pour ma part, j’agrandissais un peu mon sourire, avant de tirer tranquillement une dernière latte. Il arrivait. Et le voir foncer sur moi me faisait plaisir. Dire que je ne lui avais même pas annoncé que j’avais fait un carnage au sein de son équipage. D’avance, j’imaginais déjà sa mine déconfite et la colère qui s’en suivrait. Peu catholique sur le coup, j’allais mettre la nouvelle à mon profil, pour le faire encore plus péter de rage. Et au final, il allait finir par morfler, sous ma lame… Car la colère aveuglait. Et je l’avais appris à mes dépends. Comme quoi…

            Apôgon était là, juste à quelques mètres de moi et depuis, je n’avais même pas esquissé le moindre geste. Je souriais comme si de rien était alors que mes soldats me criaient dessus. Pensaient-ils que je dormais ou que je n’étais pas sur mes gardes ? Si la pensée m’extirpait une certaine grimace étant donné qu’ils étaient tous sensés connaitre le nouveau moi ; je finissais rapidement par verser dans un sourire, me rendant compte qu’il s’inquiétait une nouvelle fois. Ces gars là… Hors de questions de les décevoir. Aussi avais-je instinctivement porté ma main à mon sabre de fortune que je dégainais tout aussi rapidement. En prenant solidement appui sur mes deux jambes, la partie déjà retirée de ma lame me servit de bouclier puisque je réussis à contrer l’attaque frontale du mec qui voulait m’ouvrir le ventre sans aucune pitié. Le frottement de nos lames respectives causa un tel impact qu’une onde de choc se forma avant de faire valser tout ce qui était aux alentours de nous. Les marines les plus durs réussirent à se caler contre un quelconque objet, mais tout le monde n’eut pas cette chance là. C’est ainsi que pendant que je contenais l’attaque de mon assaillant et ce d’un seul bras sous des cris apeurés, plusieurs corps retombaient au sol avec véhémence. L’exercice de nos forces était bien trop lourd pour les personnes de faibles consistances.

            Alors que le grésillement de nos armes sous nos poignées fébriles produisait des étincelles, je jaugeais l’homme poisson du regard, tandis que lui faisait aussi de même, mais de manière plus vivace. Il semblait me haïr et vouloir ma mort à souhait. Dites vous que c’était réciproque. Mais contrairement à notre dernier combat, j’étais plus serein, plus mur, plus tranquille. Et de ce fait, j’avais déjà l’avantage psychologique que j’avais manqué lors de notre toute première rencontre. La force égale de notre contact nous obligea donc à reculer d’un bond chacun, tout en se redressant rapidement sans pour autant perdre de vue l’autre. On était sur le qui vive. Mais aussitôt, je voyais le mec revenir à la charge, tellement excité par l’idée de me faire la peau. Le pauvre. Il se vendait. Alors que je le regardais tranquillement venir au pas de course, j’essayais vite fait d’analyser le moindre de ses gestes, parmi eux, sa manière de se déplacer. Ma mémoire semblait ne pas me faire défaut. Il n’avait rien changé de ses habitudes en quelques mois. Souriant, je vis soudainement sa lame fendre impitoyablement sur mon épaule. Mais alors qu’il attaquait, j’agrandis mon sourire, pour disparaitre de son champ de vision, après un port tranquille de ma technique des pas de velours. Le coup qu’il donna dans le vide le déséquilibra totalement alors que j’apparaissais tranquillement derrière sa personne.

            Sans mots, ni bruits, je fendis mon sabre moi aussi sur son dos, provoquant rapidement une grosse entaille au vu du sang qui y jaillit, à la manière de l’eau d’une fontaine de Water Seven. Gémissant de douleurs et prenant appui sur l’une de ses mains au sol, le mec donna un coup de sabre derrière lui, à l’aveuglette. Savoir faire ou aubaine ? Toujours est-il que ce salaud m’avait eu à la poitrine, alors que je reculais de plusieurs bonds, les sourcils froncés. Je finissais par jeter un œil à la blessure qui me lançait légèrement. Elle n’était pas profonde, heureusement. Juste une estafilade de rien du tout. Mais le salopard tout de même ! Comment avait-il pu réussir cet exploit alors que je le croyais complètement déséquilibré… ? Mais… Ah ouais… Il avait déjà vu ma technique le fumier, d’autant plus qu’il avait MON meitou… Mais il ne payait rien pour attendre celui là. Souriant face à son coup de maitre, je le regardais grimacer comme un enfant. Enfin, si on pouvait appeler ça une grimace… De part ses yeux noirs, perpétuellement larmoyants et globuleux, il était tellement laid que je n’arrivais pas à saisir l’expression à laquelle il était proie. M’en foutais de toute façon. Il n’avait qu’à faire ce qu’il voulait… Alors qu’il me lançait un regard menaçant, j’avais fini par contrattaquer en versant dans une course assez rapide. Aucun répit à lui accorder.

            Nous croisâmes encore une fois le fer, avant des attaques de toute sorte, de part et d’autres. Je prenais encore l’avantage. Mon sourire l’énervait non seulement, mais sa blessure au dos l’handicapait véritablement. De loin, on pouvait entendre nos lames s’entrechoquer dans une violence totalement inouïe. Mes soldats en étaient médusés. Nous nous maitrisions totalement, bien que je réussissais à engendrer quelques marques sur sa peau. Au bout d’un moment, je me baissais face à un de ses revers et utilisait la pointe de mon sabre pour déterrer une motte de terre que je lui envoyais en pleine face. Ne cherchez pas à comprendre mon geste, parce que je crois bien que ma mission avec le colonel Toji avait déteint sur moi. Parfois, les coups bas, ça payait un max. Et effectivement, mon coup marcha fort bien. Le mec, aveuglé par une multitude de grains de sables dans ses yeux, titubait maladroitement en donnant des coups dans le vide, sans trop savoir. J’évitais quelques un de ses coups, avant de lui trancher une seconde fois la poitrine. Il eut un cri rauque de sa part et Apôgon tomba au sol dans un léger bruit. Sans pour autant lâcher l’affaire, il roula sur lui-même plusieurs fois, avant de se lever un peu plus loin, tout en se frottant vigoureusement le visage, essayant pathétiquement de rétablir sa vue sous ma mine moqueuse.

            • EEEEERRRRRKKKK ! SALOOOOOPPAAARD ! CHIEN DE LA MARINE, TU VAS ME PAYER CA CHER !

            Et sans trop se faire prier, Apôgon se rua vers moi. J’sais trop pas si c’était une prouesse sous l’effet de la colère ou même une carte maitresse, mais en deux temps trois mouvements –Ce qui était hyper rare chez les hommes poissons- il était arrivé devant moi. Si bien que je n’eus même pas le temps de faire quoique ce soit d’autre qu’écarquiller mes yeux. Sa main gauche m’agrippa le col de ma chemise blanche et… « AAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH » Mon cri désespéré retentit. Un battement d’ailes à l’unisson indiquait clairement que les volatiles des environs avaient pris peur au point de déguerpir. Mes hommes étaient stupéfaits. La plupart n’y croyaient pas et pour le reste, la scène relevait tout simplement de l’horreur. Si j’avais crié aussi fort, c’est parce que l’homme poisson qui avait plus d’un tour dans son sac, m’avait vicieusement électrocuté en m’envoyant dans le corps, je ne sais combien de volts. Mes cheveux étaient un vrai capharnaüm après ça, fumant à perte de vue. De même pour ma bouche béante qui laissait de la fumée s’échapper. Mes yeux étaient vitreux et la force de l’attaque m’avait obligé à relâcher mon arme, mes bras dorénavant ballants. Quelques parties de mon corps étaient noircies. J’étais une fois de plus à sa merci. Souriant franchement de sa nouvelle victoire, Apôgon m’enfonça le meitou bien profond dans le flanc gauche. Inutile de vous faire un dessin sur la quantité de sang que j’eus à pisser inconsciemment…

            • HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA ! REGARDEZ, REGARDEZ !!!! LA DÉCADENCE DE LA MARINE ! SALOPARD ! QU’EST-CE QUE TU CRO… Areeuuh ?

            Ma main gauche avait soudainement saisi celle dont il avait usé pour m’embrocher. Alors que mon corps se couvrait de spasmes sous l’effet de la blessure qui m’était réellement insupportable, je réussis malgré tout à redresser lentement ma tête vers ses mirettes ébahies, tandis que mon visage s’illuminait d’un sourire malgré le sang qui coulait aux commissures de mes lèvres. Il croyait m’avoir eu ? Il croyait me réduire à l’état de larvette comme la dernière fois ? Oh que non ! Combien de fois avais-je eu à pleurer à cause de lui ? Combien de fois avais-je flanché dans mes différentes rééducations ? Combien de fois avais-je pensé à assouvir ma vengeance ? Le réalisait-il ce forban de pacotille ? Croyait-il qu’un coup de meitou allait encore me tuer ? Non ! Et cette fois là, mon âme de guerrier m’incitait à me redresser et à agrandir mon sourire comme celui d’un pur psychopathe. Alors que mes prunelles gorgées de pierres précieuses roulaient vers lui, mon action fut comme une évidence, un reflexe. J’avais formé un coup de poing de ma main droite que je lui flanquais implacablement dans la gueule. Et là, ça a fait vraiment mal. Mon poing s’était tellement imprimé dans sa joue gauche qu’il décolla du sol, avant de finir sa course quelques mètres plus loin, contre un mur d’une maisonnée qu’il écrasa tout bonnement. Pour ma part je m’étais difficilement remit sur pieds en délogeant mon meitou de mon bide.

            • Tss… Tu… Tu Croyais m’avoir vaincu… hein… ? Disais-je dans un élan de colère tout en crachant du sang. Va te faire foutre, sale poiscaille !

            Le jeu était relancé. Et ça sentait bon la victoire.
              • COOOOOLOOOOONEEEL !!!

              Mes hommes me criaient dessus véritablement inquiets, et ce malgré mon exploit. Je versais du sang, encore et encore. Le mec m’avait bien eu sur le coup, je dois l’avouer. Mon corps tremblait toujours et ma respiration était haletante. La sueur ruisselait sur mon visage et ma vue se voulait floue. Serais-je entrain de perdre conscience ? Non… Non ! Pas maintenant ! Il n’en était pas questions ! Grinçant des dents, je portais ma main de libre à ma blessure où mon sang coulait à flots. Il me fallait écourter le combat sinon j’étais un homme mort. D’ailleurs, la venue de quelques civils friands de combats aussi sanglants, finissait de me rendre plus inquiet qu’à l’accoutumée. Au sein de l’île du Karaté, le code d’honneur était strict. Personne n’interfèrerait en ma faveur. Pas même mes hommes. En gros, ici, ça passait ou ça cassait, tout simplement quoi. La bonne nouvelle était que je retrouvais mon fameux meitou, à nouveau. Alors que j’essayais de reprendre un rythme cardiaque normal, l’un de mes genoux fléchit et il avait fallu que je pointe ma lame dans le sol pour m’assurer un certain équilibre ; précaire cela dit. L’engouement devait être général maintenant. Je ne distinguais même plus les voix de mes différents soldats. Seulement du bruit. Parce que mes oreilles bourdonnaient atrocement, tandis que je me perdais. J’avais encore fini par lâcher une phrase qui sans doute me couterait la vie… P’être bien… Ou pas finalement. Étant donné ma forte volonté d’en finir avec ce type.

              D’un effort surhumain, je me remettais debout. Je clignais plusieurs fois mes yeux, avant de voir mon ennemi s’extirper avec difficulté des décombres qui l’ensevelissaient. Il semblait que lui aussi ait été blessé. De bon augure. Dans mon état, je me permettais un sourire moqueur, preuve que j’étais certainement pas prêt à lâcher le morceau. S’il fallait crever, autant mourir avec dignité et non comme un sale chien errant livré à son sort. J’optais même pour des pensées kamikazes voyez-vous. Du genre, si j’crève, il crève avec moi. De toute ma vie, je n’avais jamais rencontré un adversaire qui m’obnubilait autant. En finir avec son cas, serait une véritable délivrance pour mon âme qui criait vengeance et qui n’en finissait pas de couler des larmes amères. Ce pourquoi, j’avais déterré mon épée. Par le miracle de ma forte volonté, ma vue s’éclaircissait un peu plus et je pouvais voir. Mon corps se stabilisait petit à petit ce qui m’avait permit de récupérer mn autre sabre. Croyez bien que je ne prêterais rien pour une fois. Et l’idée de faire comme ce forban à la renommée mondiale m’arrachait un frisson agréable. Je calais donc mon bâton entre les dents et m’armait des deux lames. C’était bien la première fois que je voulais essayer le fameux style du santoryu du célèbre Roronoa Zoro. Et c’était peut être la dernière fois. Prenant une position explicite, je souriais tranquillement sous un regard froid qui en disait long. Et ce regard semblait déstabiliser plus d’une personne.

              Puisque sans vraiment le savoir, je donnais l’image d’un démon à quiconque me regardait fixement, faible d’esprit, ou pas. Alors que la brise fraiche du matin soulevant un voile de poussière et une feuille sèche qui voletait contre son gré façon western, le silence était presque mortuaire. Ma position bluffait tellement à un tel point qu’un mec était tombé sur ses deux fesses en essayant de reculer tant bien que mal. Malgré ma blessure très profonde qui favorisait mon état handicapé, j’inspirais la peur. Aux observateurs… Et à mon ennemi. Lui était statique. Un halo apparaissait autour de moi alors que mon corps semblait briller de mil feux. On tendait vers la toute fin de ce combat. Soudainement, l’homme poisson se ruait vers moi dans un cri de colère. Était ce par courage ou tout bonnement le contraire ? Je ne savais pas, mais une chose était sure : Il m’apparaissait comme un homme fini rongé par la hantise de perdre ce combat et tout ce qu’il eut a construire ces dernières années, ces derniers mois. Pour peu, j’aurais eu de la peine pour lui. Pour peu, je dis bien. Mais l’idée de finir avec tout ça engendrait en moi, la force de contracter mes muscles. Il était forban en premier lieu, ce qui n’était pas du tout pardonnable. Et il avait presque réussi à ruiner ma vie. Si j’avais dis à quelqu’un que je venais simplement pour l’arrêter… Eh bien, j’avais menti…

              • APOOOOOOOGOOOOOON !!!

              • FEEENNYYYAAAAAAAAAAANG !!!

              A la manière d’un buffle qui chargeait, j’avais moi aussi fini par me ruer vers lui d’un ultime effort. Mes bras s’ouvrèrent, prêts à embrocher ce gros poisson qui lui engendrait une bonne dose de volts dans ses mains palmées. Trois secondes… Deux secondes… Une. Accrochage. L’impact avait causé deux grosses vagues déferlantes qui se heurtaient avec véhémence inimaginable, non comparable au premier contact. L’onde de choc forma une grosse sphère qui balayait tout sur son passage. Soldats, civils, arbustes, bancs, tout. Dans un rayon d’une bonne dizaine de mètres, tout était dévasté. Au centre de tout ce carnage, nous semblions nous tenir aux coudes, mon ennemi et moi. Il avait et bloqué mon arme de mauvaise facture, et mon bâton. Seul le Sandai Kitetsu était encore libre. Des yeux plein de mélancolie, je lui jetais une dernière attention, avant de bouger mon meitou, sous son regard qui lui, était presque suppliant, impuissant. Hurlant à pleins poumons, je donnais tout mon jus dans ce coup de sabre qui visait essentiellement sa poitrine. Plus rien ne pouvait m’empêcher d’assouvir ce fantasme que de lui rendre la monnaie de sa pièce. Soudainement, le temps se figea. La scène s’était peinte de blanc et de noir, comme dans les films anciens. La fumée était effective dans l’arène improvisée. Alors que tous les spectateurs se relevaient tant bien que mal, ils discernèrent deux hommes, à quelques mètres l’un de l’autre, dos à dos. Tandis que l’un rangeait ses armes, l’autre toussa brutalement.

              La scène reprenait lentement sa couleur d’antan. Et une quantité faramineuse de sang gicla de la poitrine d’un des combattants. Alors que des cris retentissaient, la fumée finit par se dissiper. Les hommes me regardaient premièrement. Souriant toujours, je me tenais droit et sortit un paquet de cigarettes, sans pour autant tenir compte de ma blessure. L’embrasant rapidement à l’aide d’un briquet, je tirais ma première taffe et regardait ensuite vers le ciel qui promettait un beau temps aujourd’hui. Criant mon nom une énième fois, mes hommes finissaient par courir vers ma carcasse. Je titubais une et deux fois et tombait in extremis dans les bras d’un de mes caporaux en larmes. J’étais le premier à perdre conscience. Pour l’autre, ce furent les civils qui s’en approchèrent. Alors que l’un d’eux se plaça face à lui, Apôgon, souriait grandement lui aussi, le torse complètement lacéré. La blessure était pire que celle qu'il m'avait faite à Shell-Town. Preuve même de mon évolution et de ma force. Au point où il poussa un soupir en essayant d'articuler quelque chose, tout juste avant de tomber au sol, à son tour…

              • Il semblerait qu’il ait prit sa revanc…

              Noir complet. Tout était fini.
                Hu… ? Où suis-je encore ? C’est tout noir là. Ah oui ! Que suis-je bête ! Mes paupières sont fermées. Respirant un bon coup, j’essayais de les ouvrir lentement. Le coin était tout flou et la couleur que je discernais en premier lieu, n’était autre que le blanc. Je distinguais quelques voix auprès de moi, mais sans plus quoi. D’ailleurs, je reconnaissais celle de mon maitre et celle de mon père. Qu’est ce qu’ils foutaient là, eux ? Et puis finalement, j’étais où moi ?! J’essayais de faire un mouvement, autre que l’ouverture progressive de mes yeux, mais rien à faire, aucun membre ne répondait. Ma mémoire semblait me faire défaut en plus de cela. Clignant plusieurs fois des yeux, histoire de rétablir ma vue, j’essayais de me remémorer le pourquoi du comment de ma présence en ces lieux. Lieu qui je ne savais pas encore, mais qui semblait être paisible. On entendait le chant des petits oiseaux et le soleil dans sa clémence me réchauffait, de ses doux rayons. Il me semblait être allongé sur un matelas moelleux. Ah… Mais j’commençais à me rappeler moi… J’étais à South Blue ! Ah bah ça expliquait la voix de mon vieux… Hein… ? Mon vieux ?! Mais qu’est ce qu’il foutait vraiment là ? Et moi d’ailleurs ? Qu’étais-je venu chercher ici ? Alors que je me posais la question… Il eut un blanc. Et tout me revenait comme un flash. Ma vengeance… mes hommes… Apôgon… Apôgon… APOGON ?! D’une seule impulsion, je m’étais réveillé en sursaut, le visage tout en sueurs, la respiration haletante. Ce gars là… Est ce que je l’avais tué ? Est ce qu’il était mort… ? Je ne savais pas… Je ne savais plus. Mais alors que je m’empoignais la tête qui bourdonnait et qui me faisait atrocement mal, mon corps fut enlacé par de gigantesques bras. A l’entente de sa voix, j’avais fini par écarquiller les yeux, avant de me calmer progressivement…

                • C’est fini… Tout est fini…

                Mon père brillantissime colonel de la marine, était venu à me serrer fortement dans ses bras. Émotif à souhait, je sentis des larmes couler sur mon cou et mon dos. Captant plus ou moins ce qui se passait, je tournais mes yeux dans toute la salle et reconnut l’endroit dans lequel nous étions. Le dojo de mon maitre. Celui-ci d’ailleurs était assis dans un coin en me lançant un regard torve. Je sondais rapidement ce regard au souvenir de ses derniers mots lorsque je m’apprêtais à prendre congé de lui, la veille. Un sourire timide se forma sur mon visage alors que mon papa poule se perdait dans des pleurs incompréhensibles. La nouvelle selon laquelle j’avais failli y passer à Shell-Town l’avait ému, si bien qu’il avait failli m’interdire de poursuivre le forban qui m’avait causé beaucoup de tord. Comprenant son geste et ses états d’âmes, je passais une main sur l’un de ses gros bras velus de demi-géant. Je n’avais jamais compris pourquoi je n’avais pas fini comme lui. ‘Façon, ma taille actuelle me satisfaisait assez bien comme ça, donc c’était pas plus mal. Profitant de cet élan de tendresse, je soupirais d’aise avant de me rendre compte que tout mon corps était enroulé de bandages comme une momie. Ma grosse ouverture au flanc gauche me faisait moins mal. Certainement que j’avais du récupérer pleinement dans mon sommeil qui aura duré au moins 4 ou 5 jours ; étant donné que mon père avait pu quitter MarineFord pour nous rejoindre ici, à l’île du Karaté. La présence de ces deux êtres me réconfortait du tout au tout. Je ne m’étais jamais senti aussi protégé, chouchouté. Comme quoi, même à l’orée de la quarantaine, je restais un grand brun avec une âme de gros bébé. Puéril vous direz. Mais c’est comme ça et je m’assumais totalement. P’être était-il temps que je murisse véritablement. P’être bien…

                […]

                • Tiens et encore désolé pour l’autre fois.

                2 jours plus tard, je me tenais devant le barman à qui j’avais fait perdre une affaire en or. A mon arrivée, il m’avait lancé un regard des plus meurtriers et je le comprenais parfaitement. Je lui avais fait perdre une très grosse affaire, mais j’étais là pour me faire pardonner. Alors qu’il daignait donc me servir du saké que j’aimais bien, je lui avais lancé une enveloppe lourde qui contenait la modique somme de deux millions de berrys. Autant pour les réparations à faire suite à notre combat que pour ses clients perdus. Balbutiant face à cet argent en espèce qu’il croyait être illusoire, je versais dans un sourire et me mit à boire mon alcool qui me réchauffait le gosier. Combien de temps avais-je tenu sans boire ça ? Depuis qu’il m’avait presque tué ? Ouaip’. Si ma mémoire ne me faisait pas défaut, c’était ça. M’enfin, tout ça, c’était bien loin de moi maintenant. Ce qui était rigolo, c’est le sourire que me présentait le gérant de la taverne. Un sourire gros comme ça. Alors que je me perdais encore une fois dans un flot ahurissant de multiples pensées, les battants du bar s’ouvrirent et mes hommes envahissaient le local vide. L’un de mes caporaux s’assit près de moi tout en me signifiant qu’ils avaient fini de réparer ce que j’avais bousillé dans mon combat. La moindre des choses lorsque j’occasionnais des dégâts. J’aurais bien voulu donner un coup de main, mais mon état encore bien trop précaire pour que je fournisse des efforts notables. Ce pourquoi j’avais envoyé mes hommes qui s’exécutèrent avec beaucoup de joie, eux qui avaient pleuré il y a deux jours, lorsque mon père leur avait permit une courte visite. De braves zigs, ces mecs… Ils étaient tous inscrits dans mon cœur. Tous, sans exceptions. Et la fierté emplissait mon cœur en ce moment là…

                […]

                • Mieux vaut que tu retournes à ta base sinon Sentomaru me dira encore une fois que je t’éduque mal ! J’m’occuperais de l’envoyer à Impel Down, ne t’en fais pas pour ça.

                Sentomaru ? L’amiral en chef de la marine qui connaissait bien mon pôpa. Et où étions-nous ? Dans la cale d’un gigantesque navire de la marine, appartenant à mon pôpa. Tout comme j’avais reçu des soins, mon ennemi lui aussi en avait bénéficié très rapidement. A présent, Apôgon était là, complètement enchainé et impuissant, me regardant avec une envie de meurtre. Je puis vous dire que c’était la même chose de mon côté. Ca n’aurait pas été mon père, sur que je l’aurais buté froidement. M’enfin…. Tout compte fait, on pouvait dire que je ne me salissais pas les mains et c’était ce qu’il y avait de bon à retenir. D’ailleurs, ça avait eu le mérite de gonfler ma renommée dans la ville et au sein de la marine. J’avais arrêté un pirate de 45 millions qui bientôt, serait incarcéré à Impel Down. Ce n’était pas un rien. J’avais complètement démantelé son équipage si l’on peut dire ainsi, étant donné que mes hommes en complicité avec ceux de mon père, avaient réussi à boucler le reste des fuyards. Total ? Une cinquantaine d’hommes stoppés, morts inclus. Pour un petit colonel comme moi, ça promettait, vraiment. Faisant de grands signes de mains, je regardais l’énorme bateau de mon père prendre le large. J’attendis moi aussi quelques temps chez mon maitre, avant de rentrer chez moi, reprendre mes fonctions. Quel ne fut pas l’accueil qu’on me réserva en rentrant. Halala ! J’étais heureux et mes hommes tout autant. D’ailleurs, j’eus droit à une grande fête d’au moins deux jours, pendant laquelle j’eus à manger, à boire et à prendre mon pied avec des filles comme un fou. Après quoi, je reçu des informations. Celle d’Apogon qui était définitivement incarcéré au niveau 2 d’Impel Down et celle de mes probables distinctions. P’être était-ce une promotion… ? Va savoir…

                Toujours est-il que tout est bien qui finit bien. Comme j’avais l’art de le dire à chaque fin d’aventures de ce genre, l’avenir promettait…