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I - Dans l'optique d'une vengeance ; Petit nettoyage à South Blue {Solo} [Terminée]

    Précédement dans... ♣ Foremost ♣


    Un petit moment. Cela faisait un petit moment maintenant qu’il avait reprit sa forme d’antan, lui qui avait frôlé la mort. La santé était présente certes, mais le comportement était devenu plus serein, plus mature, plus posé même. La vie ? Il ne la voyait plus sous cet angle purement insouciant. Il n’avait pas changé du tout au tout, mais il avait muri. Si l’on peut considérer ça comme ça. Des erreurs, il en avait commises. Des leçons, il en avait aussi appris. Mais s’il y avait bien une seule chose à laquelle il tenait fermement, c’était prendre sa revanche sur ce pirate qui avait réussi à le faire douter durant un bon moment de sa vie. Non pas en tant que marine. Réellement, il s’en foutait de cette cape qu’il voltigeait derrière son dos et qui attestait de son grade acceptable. Mais en tant que bretteur émérite de cet nouvelle élite qui bientôt prendrait les rennes de cette noble faction. Il lui fallait assouvir cette envie de renverser la tendance. Comme d’habitude, les nouvelles étaient partis vite et on avait considéré l’héritier des Fenyang comme mort. Ce qu’il ne s’avait pas, c’est qu’il avait été admis d’urgence dans un établissement médical qui avait su finir courageusement le travail non achevé du commandant Yuji Livingstone. Ce petit homme à qui il devait la vie. Celui-là même qu’il chercherait à revoir une fois ses périples terminés. Sinon que pour l’heure, il lui fallait impérativement trouver cet homme-poisson. Cet énergumène qui avait laissé une gigantesque cicatrice sur le torse de Salem. Lui qui s’était moqué du marine en pleine agonie. Lui qui était partie sans l’achever, le laissant pour mort et profitant pour lui voler son meitou, le sandaï Kitetsu. Des raisons diverses qui poussèrent le colonel à nourrir une haine envers cet homme, ainsi que l’envie pondérée de vouloir se venger. Car oui, il ne voulait plus foncer tête baissée ou de manière négligée. Pour sur…

    En combat, ce Salem là avait prit son envol pour les cieux. Une partie de lui était véritablement morte. Celle du saltimbanque en plein combat. Une autre était née. Celle du colonel qui se devait de bien faire son boulot, hormis sa flemme et son gout prononcé pour les femmes ; ces côtés persistants qui faisaient de lui l’homme qu’il était. Avec du recul et de l’humilité, le malabar s’était rendu compte qu’il avait perdu beaucoup trop de temps à flemmarder. Le choc de ce combat avait été plus ou moins traumatisant. Comment s’en remettre indemne alors qu’on avait failli être six pieds sous terres ? De son point de vue, c’était quelque chose d’improbable. Et il n’avait certainement pas fait exception à la règle. C’est alors qu’il s’était mis à penser sur son lit d’hôpital, dans l’optique de changer dans le bon sens. C’était tout un travail, mais l’ampleur de celui-ci ne lui avait pas fait peur, oh que non. C’est alors qu’en état de convalescence et malgré les dires des médecins, le grand brun s’était entêté à commencer un entrainement solitaire que ce soit physique ou même psychologique. Il y avait eu des rechutes, notamment au niveau de sa blessure à la poitrine qui n’était pas définitivement cicatrisée. Mais nouvellement borné et décidé comme il était, il avait forcée dessus pendant un long moment avant de retrouver une forme plus ou moins intéressante. Une forme qui pouvait lui permettre de traquer. Formellement, le colonel avait usé de son grade pour se donner excuses dans la recherche de l’autre salopard qui avait failli le buter. C’était à priori normal pour les hautes strates qui lui avaient donc donné permissions pour effectuer ces recherches. Intérieurement, c’était tout autre chose. Il voulait se venger et n’allait certainement pas se gêner pour le faire. On ne lui faisait pas deux fois les mêmes coups. Et ça il allait le prouver…

    C’est donc lors d’une nuitée qu’il apprêta son vieux navire pour une perpétuelle recherche. On lui avait donné un mois plein hors de la base. Après quoi, il devait retourner à ses fonctions en abandonner ces idées de recherches sauf si bien sur ce poiscaille venait à revenir comme par magie sur l’île. Personne n’était au courant de son état de santé, pas même les habitants alors forcement, ça risquait pas. Avec bon cœur donc, Salem s’était engagé sur les mers avec une vingtaine de membres composé de quinze soldats et de quatre sous-officiers et de deux officiers, lui mis à part. De braves zigs sur qui il pouvait compter énormément. Ceux qui avaient maintenu l’activité de sa base durant son hospitalisation. Grace à quelques indics par ci et par là, Alh’ avait eu vent des déplacements du forban qui se trouvait actuellement à l’Ile du Karaté. Un long trajet à parcourir jusqu’à la bas. Qui pouvait être assez court, si l’on n’effectuait pas ce fameux détour. Celui d’éviter le fameux « cimetières d’épaves ». L’on en racontait des choses sur cette région, mais personnellement il ne l’avait jamais vu. Tous ses collègues de la marine évitaient ce lieu comme la peste. Entre les différents vagabonds qui fréquentaient l’endroit et l’air lugubre qu’elle présentait, ça ne donnait pas forcement envie. Inutile donc de vous décrire la surprise de ces hommes quand il leur avait demandé de ne pas détourner le navire. Terrorisés, certains voulaient lui faire entendre raison, mais sa décision prise était complètement irrévocable. Il considérait qu’il avait perdu beaucoup trop de temps pour faire un détour qui lui couterait minimum deux bons jours. Au grand désespoir de la plupart de ses soldats. Certains avaient été enchantés par contre. Comme son caporal Sarkozyzy qui nettoyait affectueusement l’une de ses armes à feu, se voyant déjà salir ses balles. En voilà un de motivé !

    Cela faisait maintenant trois bonnes journées qu’ils avaient pris la mer depuis la ville de Shell. Une masse noire était visible depuis l’horizon. Serait-ce le lot d’épaves encastrées les unes sur les autres ? Sans aucun doute. D’autant plus que l’atmosphère qui régnait n’était pas des plus joyeuses. Au contraire même. De quoi décrocher un sourire au colonel, lui qui ne l’avait que rarement fait depuis sa sortie d’hôpital. Qu’il attende, ce poiscaille. Salem venait. Même si présentement, il s’étonna de voir un projectile filer droit vers leur frégate alors qu’ils n’étaient plus qu’à quelques minutes de ce point de passage. A peine arrivés qu’on les attaquait déjà ? Eh bah, le périple promettait vraiment, ce qui n’était pas pour le déplaire.


Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Jeu 2 Juin 2011 - 17:59, édité 1 fois
      Lentement et tranquillement alors qu’il était accoudé au bastingage, Salem commença à sourire et tira de son sabre du fourreau qui était accroché à sa taille. D’un seul bond, il prit équilibre sur la proue de son bateau qui était en fait un canon braqué droit devant, avant d’adopter une position basique de combat à l’épée. Au fur et à mesure qu’il brassait l’air, Salem se rendit compte qu’il s’agissait d’un boulet de canon. Très audacieux. A croire qu’il n’y avait peut être pas que des épaves. Alors que ledit boulet n’était plus qu’à quelques secondes de lui, il prit une profonde inspiration et fendit la lame de son sabre devant lui. Du métal simple heureusement. Le boulet continua sa course. Mais en deux parties s’il vous plait. Et ces deux parties explosèrent sur les côtés latéraux du navire de guerre toujours intact. Pour son plus grand bonheur. Par contre, la détonation était forte et l’impact assez conséquent. De quoi provoquer des éclaboussements, avant qu’une pluie vienne décrasser le pont du bateau qui tanguait plus ou moins dangereusement. Malgré ce fait, il était resté sur son canon, équilibre sur un pied, sourire aux lèvres, histoire de narguer les voyeurs si jamais une longue vue était braquée sur lui depuis le cimetière. Des exercices de ce genre, ça faisait bien longtemps qu’il n’avait pas eu l’occasion d’en faire. Ses hommes s’étaient accrochés à tout ce qu’ils pouvaient attraper tout juste avant que le navire réussisse à se stabiliser quelques temps après. Et puis, plus rien. Dire qu’il voulait s’amuser avec des projectiles, c’était raté. Mais ce n’était point grave. Étant donné qu’il ne pouvait plus faire demi-tour, la perspective de combats prochains était toujours de mise. Il n’était pas devenu friand de combats comme on peut le croire. Simplement qu’il voulait dérouiller. Et puis, ça ne pouvait pas être plus mal de dézinguer quelques forbans. En plus de mettre ses potentialités complètement à jour, il rendrait donc service à la population. Le bon samaritain qui refaisait surface. Silencieusement rongé par une vengeance qui une fois assouvie, le ferait revivre comme avant. Il n’en doutait pas une seule seconde. Ici bas sur Terre, tout se payait, même avant d’aller en enfer. Pour le colonel, c’était tout bonnement clair.

      Le reste du parcours se passa sans encombre et c’est un Salem qui repartit tranquillement se caler dans un coin en attendant que la traversée se fasse d’elle même. Ce dont il doutait fortement. La zone était sans aucun doute remplie de pillards de toutes sortes, sans compter certains primés et je ne parle même pas des supposés monstres marins qui sans doute avait élus domiciles dans la zone. Zone qui signait un arrêt de mort sur pour des civils. Mais certainement pas pour lui. Il avait peu d’hommes, c’est vrai, mais il en avait quand même. Ses armes étaient à bon nombres. Ses potentialités étaient suffisantes. Et son objectif pas encore atteint. Cette vengeance qui le faisait aller de l’avant. Et ce n’était certainement pas un refuge de hors-la-loi qui allait lui bousiller sa carrière. Il n’allait pas le permettre. Ce pourquoi il était maintenant sur le qui-vive. On avait pénétré un périmètre de non retour. Le silence se faisait pesant, l’obscurité de plus en plus effective, le lot de frégates mortes droit devant. A peine de vue, certains de ses hommes commencèrent à trembler sur eux même. L’un d’entre eux ne pu s’empêcher de rendre son repas du matin par-dessus le pont sous le rire moqueur et tonitruant du caporal Sarkozyzy qui lui, trépignait sur place. Le reste du groupe était d’une sérénité sans faille et le bateau glissait silencieusement sur l’eau. Au bout de quelques minutes, ça y est, ils y étaient enfin. Et le spectacle n’était pas des plus plaisants. Au contraire, il était morbide, terrifiant. Des bateaux empilés ça et là. L’air fantomatique de certaines frégates complètement bousillées. Une brise fraiche qui s’engouffraient dans les blessures mortelles des quelques bateaux, produisant un écho sinistre qui sonnait le glas des nouveaux arrivants. La mort planait tout autour du bateau du colonel qui se stoppa un moment, au milieu de ces carcasses pour réaliser un peu dans quel trou perdu ils s’étaient aventurés. Ce n’était assurément pas des sensations fortes qui manquaient dans le coin. Le parcours étant long, Sale intima l’ordre de continuer à avancer. Pour plus de précautions d’ailleurs, lui-même s’était chargés de prendre la barre en bon navigateur aguerri. Clope en bouche, il ne pouvait s’arrêter de contempler ses abîmes jusqu’à ce que…

      • AAAAA L’ABBOOOOOORRRDDDAAAAGGGGEEEEEEEE !!!

      Brusquement, soudainement et tout à coup, une multitude d’hommes sortant de je ne sais où se balancèrent à l’aide de multiples cordes façon Tarzan, vers le bateau de Salem. Ils étaient indénombrables ma foi. Et leur cri de guerre finissait de casser le silence mortuaire qui caractérisait l’endroit. Au lieu de paniquer grave, tous ses hommes s’étaient tournés vers le colonel à la barre, avant qu’il ne hoche simplement la tête, signe qu’ils pouvaient attaquer. Ayant appris quelques leçons du passé et sachant qu’il était en territoire ennemi, l’héritier des Fenyang ne pouvait se risquer à faire dans la douceur. C’était bien trop risqué non pas forcement pour lui, mais pour ses hommes à qui il tenait comme à la prunelle de ses yeux. Ce pourquoi il avait donné la permission de la légitime défense qu’est ce que vous voulez. Les pillards dans les airs étaient faits comme des rats. Tous positionnèrent des armes en direction des attaquants avant de débuter une bonne pétarade de balles bien précises. Tels des corbeaux morts, les forbans tombaient un à un dans l’eau où sur les ponts des bateaux usées à proximités. Et cela continua pendant un bon moment. Certains avaient réussi à tomber sur le bateau, mais la présence de Salem comptait pour beaucoup puisqu’il avait fait ressortir son épée avant de nettoyer son pont de ces quelques impuretés. La petite bataille perdura plus ou moins dix minutes. Jusqu’à ce que le calme refasse son apparition. L’effectif des personnes mortes sur le pont de l’Old Timer allait dans la cinquantaine au moins. Pour une fois, ils n’y étaient pas allés de mains mortes. Et c’était ainsi que cela devrait ce faire dorénavant. L’avancée après largages de tous ces corps inertes à la mer, put alors se faire. Les ennuis par contre n’étaient pas encore terminés. Des fléchettes arrivèrent de nulle part ce qui sema cette fois-ci la grande confusion dans le bateau de Salem. Si ce dernier contrait ces attaques à l’aide de sa lame qu’il maniait avec dextérité, il n’en était de même pour quelques soldats touchés qui tombèrent au sol. Non pas mortellement, heureusement. D’ailleurs, ils n’étaient que quatre. Mais, c’était sans compter cette immense frégate pourrie qui s’avançait progressivement devant eux tout juste après la salve d’armes blanches… Décidemment, on n’était pas encore sorti de l’auberge…
        Ah non. Rectification. Il n’y avait pas un seul navire. Trois plus précisément. Qui tenaient lamentablement. En plein dans la pourriture et presque prêts à rendre l’âme. L’endroit idéal pour rendre un dernier soupir en somme. Mais tous grouillés de forbans qui faisaient assez de tapages ma foi. L’alerte semblait avoir été donnée. La brebis était rentrée dans la confrérie des loups par mégardes. Ce qu’ils croyaient très certainement. D’un point de vue, ils n’avaient pas tellement tort si on considérait le fait que le navire de Salem n’était pas des plus performants en plus d’être de taille moyenne. Mais ce qu’ils ne savaient pas, c’est que cette brebis n’était point du tout normale. Elle cachait bien son jeu et avait des dents aussi acérés que celles des loups qui se croyaient les plus dangereux. Elle ne voulait que passer premièrement. Même si l’idée d’éliminer quelques nuisibles n’était pas forcement des plus mauvaises. C’est alors qu’une deuxième pluie de flèches s’abattit sur le navire du bon colonel. Ca y est ! L’évidence était là, mais il voulait en être véritablement sur. Les projectiles venaient des trois bateaux qui s’avançaient vers eux. Et c’était beaucoup plus que la précédente fois. Ayant anticipé sur ce fait, vu qu’on était dans un endroit des plus malfamés du globe, ses soldats qui avait transportés les blessés à l’intérieur des cabines se débrouillèrent pour les éviter comme il pouvait. Seulement, il y avait quelques éraflures et estafilades par ci par là. Inévitables. Salem se rendait compte que ces trucs n’étaient pas anodins. Si elles n’étaient pas de haki, les flèches étaient empoisonnées. De quoi le faire sourire encore plus là malgré que son contingent s’enfonce dans la merde à peine de vue. Ils faillaient donc les éliminer et très vite. C’est alors d’un faciès plus ou moins machiavélique et d’un sourire purement méphistophélique, Salem s’adressa à ses hommes d’une manière vive, ferme, implacable et concise. Comme un bon leadeur en fait.

        • Coulez-moi ces trois choses. Pas de quartiers, messieurs.

        Houlà. Si vous aviez vu le brouhaha. On aurait dit que ces hommes attendaient ça avec impatience. Si le bateau du grand brun n’était certainement pas rapidement et de résistance plus ou moins moyenne, il n’ne demeurait pas moins qu’en armement, c’était autre chose. Le canon facial se redressa soudainement vers le navire à gauche. Sans crier garde, il eut une détonation tout juste avant qu’il touche la cible qu’il visait. Le temps de laisser refroidir quelques secondes, on reprenait une deuxième fois et cette fois là… C’était touché-coulé. Dans un bruit complètement effroyable, le colonel assistait à la mort de l’une des frégates qui l’attaquait. Et les cris d’effrois qui en résultaient. Ses occupants avaient-ils peur de mourir ? Mwouais peut être. L’homme est ainsi de toute façon. Et il était très, mais vraiment très bien placé pour le savoir. A peine repensait-il à son plus gros déboire précédent qu’il sentit le bateau trembler et une troisième détonation. Mine de rien, il en restait encore deux à faire couler comme ça. Ce qui n’allait pas être aussi simple. Mais finalement si. Au bout de quelques autres boulets de canons, les hommes de Salem s’étaient frayé un chemin pendant que les trois bat… Non, épaves, finissaient de couler lentement, dans la mer. Il s’agissait donc de faire très attention au passage. Sa coque était déjà assez vielle comme ça pour qu’il l’abime encore. Et il n’avait aucunement l’envie de dépenser pour ça. Pas avant Grand Line. Mais ça, c’était encore loin, lui qui avait la tâche de gérer la ville qu’il avait laissé derrière lui pour traquer celui qui avait failli ôter sa précieuse vie. Oui oui, il n’avait de cesse de se le rappeler. Ca le tourmentait, mais à un point, mais vraiment inimaginable. Ses pensées s’envolaient doucement un peu plus loin, pendant que certains commencèrent à faire avancer le bateau. D’autres voulaient finir le travail avec des armes à feu en bousillant les rescapés qui nageaient, mais c’était peine perdue…

        • Ne gaspillez pas vos balles. Ce n’est pas la peine de tous les tuer. Rappelez-vous qu’on nettoie le coin quand on nous attaque seulement, c’est tout. Ne perdez pas de vue votre objectif premier, messieurs !

        Automatiquement, ceux-ci se mirent au garde à vous, tout juste avant de récupérer leur poste. Il repartit prendre la barre quand il pensa aux quatre autres qui n’étaient pas seulement blessés, mais aussi empoisonnés. Et s’il y avait une trousse de secours, il manquait un médecin et des antidotes contre les poisons. Le beau merdier. Dans ce cas, il ne lui restait plus qu’à dévier encore une fois leur parcours, histoire de ce rendre même au cœur de la région, soit au gros amas de bateaux pourris qui formait plus ou moins une île, ou îlot, à votre bon vouloir. L’odeur jusqu’ici n’était pas rose, mais on avait atteint un degré qui donnait l’envie de gerber. Cette odeur, amalgame de sel de mer, de bois pourris et de fer rouillé. Vraiment, les images n’avaient jamais été aussi sinistres que maintenant. Il avait envie de retourner, mais sa témérité aura payé le prix fort. Les blessures de ses quatre hommes. Intérieurement, il pestait contre lui-même. Mais s’il faisait vite, il pourrait alors sauver ses hommes et repartir. D’ailleurs, leur état s’aggravait rapidement aux dires affolés d’un de ses soldats qui était revenue au pont pour le lui dire ouvertement. Il arbora une mine on ne peut plus sérieuse et croisa les doigts. Il n’y avait plus que ça à faire. Alors qu’il pensait tourner le bateau dans un coin, qu’il vit à l’horizon, une silhouette massive. Sinistre. Fantomatique. Devant eux, étaient empilés une multitude effroyable de gros bateaux. Et le pire, c’est qu’ils tenaient. On aurait mit deux trois arbres et on se serait cru devant une vraie île. C’était époustouflant. Alors que son embarcation s’approchait de plus en plus de ce lieu, il intima l’ordre de jeter l’encre en priant une nouvelle pour qu’elle ne se coince pas à un machin ; tout juste avant de descendre avec ses deux meilleurs hommes, les caporaux Sarkozyzy et Marone dans une barque. Barque qui commençait à rejoindre doucement l’île en… Et puis zut. On s’cantonnera au « cimetière de bateaux ».

          Ils avaient fini par accoster l’île sans trop de problèmes majeurs. Encore une fois, pas un chat, pas âmes qui vive. On se serait demandé d’ailleurs ce que faisait un colonel dans un coin paumé pareil. Foulant le premier ces terres constituées potentiellement de bois, Salem fronça ses narines. L’odeur pestilentielle qui se dégageait de cet endroit était exacerbé. Et dire que des gens vivaient dans ce coin. Parce que ouais, il fallait vraiment le voir pour le croire quoi. Ce coin regorgeait d’habitats et d’allées pour se promener tout au fond. Quelle était cette cité malfamée ? Personnellement, Salem n’y aurait jamais cru si on lui avait décrit l’endroit tel quel. A un point où il était toujours planté sur le semblant de quai, pendant que ses caporaux attachaient la barque pour ne pas qu’elle leur fasse faux bond. Dans l’espérance aussi que quelqu’un ne la subtilise pas. Mais il pouvait aller tranquille. Depuis le pont, certains officiers veillaient au gré, eux qui avaient des armes à feu pointés vers le point d’accostage. Personne ne pourrait donc se targuer de venir le faire. D’ailleurs, ça semblait paradoxal avec tout le bois qui parsemait le moindre secteur. C’est même à se demander comment cet amas tenait aussi bien alors que la plupart de ses composants étaient détruits, pourris, rouillés et que sais-je encore. Il finit par soupirer. Ce repère ne pouvait qu’être celui de multiple groupe de forbans. Aucun homme sain d’esprit ne pouvait établir domicile ici. Du moins, c’est ce qu’il se disait et c’est ce qu’il croyait. Il osa un regard au ciel. Mais à part une nébulosité grisâtre et une multitude de bois encastrés, il ne voyait que dalle. L’obscurité était maitre des lieux. En faveur des habitués de l’endroit. Ca leur était profitable sur bien de points. Et ça inquiétait Salem dans un certain sens. Mais après, tout ceci n’était qu’une simple formalité dans sa quête au gros poisson. Ce poiscaille, il voulait lui faire payer. Et ce n’était pas ces zigotos finis qui allaient lui faire quoique ce soit.

          Une fois que la barque fut sécurisée, Salem emboita le pas en s’allumant une autre clope dans le silence le plus total. Bientôt, ils s’engouffraient dans les abimes de ce lieu mortuaire aux allures gothiques. De quoi penser au mythe qui entourait la fameuse embarcation que l’on nommait « Thriller Bark ». Ils passèrent dans une ruelle qui regorgeait un bon nombre de taudis, quand soudain une silhouette fit son apparition. Et elle n’était pas seule. Du noir, plusieurs personnes se dévoilaient doucement. Tout doucement. Et ce n’était en aucun cas et chaleureux comité d’accueil. Salem soupira et ferma ses yeux en dégainant une nouvelle fois son sabre. Décidément, ça n’en finissait pas. Lorsqu’il les rouvrit, il pu distinguer ces faces laides, stéréotypés. Ces parias qu’on pouvait rencontrer partout ailleurs. Certains effectuaient des mimiques obscènes comme lécher leurs lames d’un air, intéressé. D’autres les caressaient en organisant des rires, amalgame de moquerie et de nervosité. Car depuis leur arrivée, les soldats de Salem n’avaient de cesse de faire mouche. Et la chemise d’officier qui pendait sur les épaules du grand brun finissaient d’inquiéter légèrement quelques uns. Mais après, les avantages étaient là. Un tel officier devait être plein aux as. Et l’effet du groupe. Cet avantage du nombre qui les confortaient dans leur entreprise prochaine. Des paradoxes qui reflétaient cette tension palpable de leur côté. Le ton qui était relativement serein chez les trois marines. Sarkozyzy ne faisaient que tournoyer son colt dans ses mains expertes et dextres. Jamais il ne s’était autant amusé depuis qu’il avait juré fidélité à Salem. Ce dernier là même qui lui avait sauvé la vie lorsqu’il était encore simple commandant. « Qu’est ce qui motive ces bons messieurs pour nous accueillir de la sorte ? » En fait, Salem était comme un mentor pour ce jeune caporal au nez aquilin. Et sa dévotion n’avait pas d’égale. Au point où un coup de feu se fit entendre. Il venait d’en buter un.

          • Salopard !!!! A L’ATTAQUE !!!!

          Les pirates s’élancèrent contre les marines. Et leur mort était dorénavant assurée. Au début, le bon colonel était réticent. Réticent à l’idée de faire plus victimes, lui qui n’avait pas cette habitude de tuer pour tuer. Mais il du rapidement se résoudre aux réalités implacables de la vie. S’il voulait lui-même survivre, s’il voulait assouvir cette vengeance qui rongeait son cœur lourd comme ça, il n’avait pas le choix, il devait tuer. Ce qu’il fit en frappant ici et là et en utilisant multiples techniques pour parvenir à ses fins. Les corps qui tombaient sous le joug de sa lame, il n’en comptait plus, non. C’était quasiment inutile. Ils ne faisaient qu’apparaitre, un peu comme un groupe conséquent de mouches qui était attiré par les odeurs captivantes d’un pot de confiture ouvert. Même pas une seule estafilade, il prenait. Rien. Il évitait gracieusement tous les coups qui lui étaient administrés sur la pointe des pieds et laissait derrière lui des images rémanentes sur lesquelles frappaient ces pirates désespérés. Les fameuses pattes de velours. Celles qui lui réussissaient au point d’éviter toute sorte de frappes. Par contre, sa lame s’empreignait de plus en plus de gerbes sanguinolentes. Gerbes qui avait légèrement Sali sa veste d’officier, mais ce n’était point grave. Il ne s’en occupait pas, il n’y pensait pas. Pour leur part, les caporaux géraient avec leurs armes à feu au point où personne ne pouvait les approcher. Et au final, ils ratissèrent complètement la ruelle où il était. Mais alors qu’il n’y avait plus un bruit, plus un corps debout hormis ceux des marines, un demi-géant de cinq mètres au moins, se rua vers eux, l’air en colère. Il déploya une hache gigantesque qu’il voulut abattre sur Salem. Mais encore une fois, celui-ci avait disparu et la hache en questions continua son chemin jusqu’à découper un cadavre en deux. Mais alors que le titan se rendait compte de sa grosse bourde, Salem était réapparut devant lui avant de lui sectionner le bras qui tenait l’arme d’un coup. Si vous auriez entendu le boucan qu’il faisait…

          « • Juste pour une main coupée… ? Enfin… Saurais-tu où nous pourrions trouver un médecin dans le coin ? Il doit forcement en avoir un » La réponse ne se fit pas attendre. Le géant voulut une nouvelle fois récidiver en se jetant une nouvelle fois sur Salem, mais cette fois là, ce fut une grosse tête aux cheveux gras qui roula très loin. Le reste du corps acheva sa chute dans un bruit lourd, avant de continuer sa course dans les profondeurs de l’eau. Le bois pourri avait craqué sous son poids et sous la véhémence de son écroulement, provoquant un grand trou dans l’allée. A ce rythme, le colonel allait finir par tout bousiller dans le coin. M’enfin, ce n’est pas comme si tout était nickel ici. Pendant qu’il rangeait son arme, il sentit une nouvelle présence. Fronçant les sourcils, alors que ses caporaux venaient de comprendre l’histoire, « Qui va là ?! » Salem se retourna vers le couloir où des pas se faisaient entendre. Des pas lents. Des pas à l’écho véritablement stressant. L’ombre de la silhouette n’était pas très grande. Mais ce n’est pas pour autant qu’il relâcha sa concentration et bien au contraire. Quand on faisait son boulot, on apprenait rapidement que la dangerosité n’avait pas de notions de physionomie. Petits, grands, gros, maigres. Tous étaient capables de violences inouïes. D’où sa méfiance perpétuelle. Après tout et je le rappelle une nouvelle fois, les marines étaient en territoire ennemi…

            Une petite silhouette se dessina tout doucement dans l’encoignure d’une ruelle. Celle qu’avait Sarkozyzy dans son collimateur, puisqu’il avait braqué son vieux colt vers l’endroit. Salem qui l’avait vu, lui fit signe de le baisser. Ne partons pas en cacahuètes dès le début. Lui-même avait toujours sa main posée sur la garde de son sabre mais ne l’avait pas encore complètement dégainé. La méfiance était de mise, certes. Mais il était vraiment hors de questions qu’ils engendrent violence eux même. Pour le moment ils n’avaient pas besoin de ça. Ladite silhouette qui s’avéra un peu hésitante sur le moment, finit par se rapprocher lentement du point où ils étaient arrêtés. Et plus elle avançait, plus elle était visible. A priori, il s’agissait d’un vieillard. Il aurait aimé dire qu’il n’y avait pas le feu, mais ne savait-on jamais. Aussi par pure précaution avait-il gardé sa main sur sa garde. Le vieil homme, à quelques mètres d’eux, daigna saluer respectueusement comme on le faisait anciennement, avant de s’approcher d’eux, petit sourire aux lèvres. Son front dégarni et ses cheveux grisonnants lui donnait un certain look tranquille. D’autant plus le kimono dont il était affublé n’était pas trop sale et n’avait subi aucune marque de violence. Pas de coupures, pas de déchirures, rien. Pépère le vieux, on dirait bien. Et depuis quelques temps maintenant, Salem s’abandonna à un sourire de bon cœur. Ce geste si simple qu’il avait l’habitude de perpétrer quelles qu’en soient les situations. Il lui attira de la sympathie d’autant plus que sa venue était ouvertement pacifique. Un brin de douceur enfin. Depuis le boulet de canon qui fila droit vers eux, ils n’avaient plus fini de se défendre contre les assauts incessants de ces bandits de bas étages. ‘Fin, maintenant, fallait bien demander ce que celui-ci leur voulait quoi :

            • J’ai tout vu depuis votre arrivée ici… Et tout entendu… Et… Je veux bien vous aider…

            • Que nous vaux cette aide ? Trancha un Salem très calme…

            • Je suis médecin… avait-il fini par dire, avant de se retourner et emboiter le pas comme si de rien était.

            Salem se tâta. Que faire ? Alors qu’il cherchait désespérément un médecin qu’un venait de tomber du ciel, comme ça. Ca avait des senteurs pas bonnes. Des senteurs pas bonnes du tout. Et il n’était pas questions pour Salem de faire plus de douze heures ici, oh que non. Le temps était compté, et l’environnement lui était hostile à outrance. Les marines, on ne les saquait pas et ça ne datait sans doute pas d’hier. Faudrait peut être qu’on lance un Buster Call contre ce coin. Histoire de tout raser complètement. Pensée qui le choqua lui-même. Comment pouvait-il ruminer de telles choses alors qu’il pouvait y avoir une tonne d’innocents dans cette région ? Soupirant, il se gratta la tête de gêne avant de commencer à suivre le viellard sous les mines déconfites de ses caporaux qui l’avaient regardé de manière dépitée. Ils n’avaient pas le choix. Bien que l’invitation puisse cacher un piège plus ou moins flagrant, il était plus que nécessaire de suivre cet étrange personnage. Entre perdre le temps et se défaire d’un quelconque piège, le choix était vite fait. Surtout qu’une intuition lui disait qu’il n’y aurait rien. Et il n’y avait rien eu durant le laps de temps dans lequel ils avaient silencieusement suivi l’homme. Pour finir, le lot d’individus arriva dans un endroit plus miteux que les précédents. C’est là que Salem pu se rendre compte du nombre de personnes qui vivaient dans cet endroit. C’était… Effarant. Des enfants gambadant ici et là, simplement recouverts de haillons déplorables. Des femmes qui consolaient doucement certains bébés en pleurs. Des vieillards qui fumaient et dormaient pour la plupart. Bref. Une vrai médina frappante. Et de ce fait donc, la présence de marine ne pouvait qu’être marrante. Observés comme des bêtes de foires, Salem et ses hommes suivirent ledit docteur jusqu’à la devanture d’une ancienne cabine…

            • Oh… Je ne me suis pas présenté. Je m’appelle Christophe, mais tout le monde ici m’appelle Cris. Et vous êtes à l’intérieur de ce qu’on peut appeler « le refuge des innocents ». Attendez-moi ici, je reviens…

            Salem le laissa faire. Il n’était pas en état de force, du moins pour le moment. Surtout qu’on lui venait en aide quoi. Il avait cependant du mal à digérer qu’une petite communauté s’était formée ici. Non, il avait vraiment du mal à le croire. C’est à partir de ce genre d’expériences qu’on se rendait compte que tout pouvait être possible ici bas, vraiment. Soupirant doucement, il jeta un coup d’œil à ses caporaux qui eux, tout aussi chamboulés que lui, observaient la foule qui les dévisageaient toujours. Certains riaient d’eux. D’autres revenaient puis repartaient. Un peu comme si le cours de la vie ne changeait pas d’un poil. Puis, au bout d’un moment d’attente, le vieux comme s’il savait ce dont ils avaient besoin, ressortit avec une fiole au contenu douteux. La potion était violette, un peu comme ces mixtures dégueulasses qui contenaient du pipi de kung-fu dudong, du jus de chaussettes et des champignons tout droit venu de l’île glacée de Drum. Grattant légèrement sa tête, il finit par accepter le don, tout en commençant à être attentif aux dires du vieux. Selon lui, le coin serait remplis de forbans tous déchus. Ici, complicité était de mise entre les habitants. Ceux qui étaient présents s’étaient convertis en honnêtes gens, préférant la misère du coin, plutôt que la mort une fois la région quitté. Regrettable, vraiment. Les enfants s’expliquaient donc par des besoins de relations sexuelles entre certaines personnes. Et ces gens là, représentaient une petite minorité. Le reste ne lâchait pas l’affaire. Certains avaient lourdement chutés par des pertes de combats, d’équipages mais voulaient renaitre, tels des phœnix. Ce pourquoi ils attaquaient sauvagement les passants qui s’hasardaient dans la région. Il arrivait même que ces petites frappes s’en prennent aux habitants de cette communauté. Comme quoi, même entre bandits, c’était pas non plus le top. Mais alors qu’il voulait conclure son discours qu’avalaient tous les marines, que survint une voix forte, peu féminine et complètement désagréable à l’ouïe…

            • ALORS LE VIEUX CRIS ! TU AIDES DES ÉTRANGERS, DES MARINES ?!!! C'EST PAS BEAU TOUT ÇA ! HIHI
              Une femme laide. Voilà ce qui avait parlé. Voilà ce qu’avait vu Salem une fois retourné vers la voix qui s’était nouvellement annoncée. Il avait écarquillé un de ses sourcils avant d’observer les environs. Les habitants du secteur commencèrent à déserter l’endroit un à un. A croire qu’elle était forte cette sale chose qui se tenait devant lui. Mais il n’y avait pas que ça. Elle était accompagnée de plusieurs personnes, soit ses hommes de mains apparemment. Et elle était aussi munie d’un long katana… Ainsi que d’un kimono sale qui laissait apercevoir sa peau disgracieuse qui pendouillait à certains endroits de son corps. En quelques mots, cette femme était… Lamentable. Pourtant, son visage bien qu’il soit laid lui disait quelque chose. Comme s’il l’avait vu quelque part, mais il n savait où. Son esprit lui faisait défaut au moment précis. Au final pourtant, il s’en foutait. Il n’allait quand même pas s’énerver pour aussi peu et certainement que celle-ci devait être d’importance moindre. De tout façon, le tout était de se sortir de ce nouveau merdier qui les attendait encore une fois, ce qui incluait qu’il ne ferait pas de quartiers que ce soit hommes ou femmes. Il n’avait pas de temps à perdre, surtout qu’il avait pu récupérer un soit disant antidote qu’il allait essayer. Ca passait ou ça cassait. Mais alors qu’il dégainait doucement son épée, Salem eut la possibilité de voir comme le vieux Cris avait froncé ses sourcils en lançant un regard torve à cette leadeuse qui faisait maintenant son apparition comme dans les dramas. Il reporta son attention sur elle et discerna rapidement une position qu’on enseignait que dans l’art de l’épéisme. Une bretteuse. De bon augure. Alors que Salem s’organisait un petit sourire, la femme s’attela à prendre une toute position qu’elle considérait sans doute glamour, avant de renchérir :

              • Tu me trouves belle ? demandait-elle de sa voix rocailleuse.

              • Si on peut considérer les gorilles comme beaux vu que tu y ressembles fortement, ouais, ça s’pourrait.

              Le clash fracassant. La réplique sèche et cinglante. Faut dire que là, Salem n’avait pas roulé sept fouis sa langue, avant de lui faire comprendre ses pensées les plus profondes. C’est vrai qu’à y regarder de près, elle ressemblait plus à un gorille qui avait forcé sur le rouge à lèvres plus qu’autre chose. Pour ponctuer ses dires, le colonel bailla alors ouvertement et fortement. Plus laide qu’elle, tu meurs. La moue de la femme se transforma en un rictus forcé puis à une expression de colère pure. Elle grognait même et serrait ses poings aussi. Salem s’était retourné vers le vieux Cris qui le briefait sur certaines règles au sein de cette ile d’épaves. Et ses explications étaient plus que nettes. Il y avait plusieurs groupes de pillards ici. Et celui qui attaquait une cible en premier gagnait l’exclusivité absolu de la traquer dans toute la région, sans intervention des autres pilleurs. Une sorte de code d’honneur pour équilibrer les biens et la montée en puissance de chacun d’eux. Récemment avait-il continué alors que la femme que Salem avait humiliée au passage, passait du rouge pivoine au rouge vif, il y avait deux unions qui se démarquaient. Celle d’un homme qui était actuellement partit patrouiller dans le coin avec un vieux navire rafistolé et celle d’une femme qui avait le plus grand nombre de forbans à ses ordres. Elle aurait été la seconde d’un ancien bretteur, The Darkman avant de se séparer de lui lors d’un malentendu et de prendre des hommes avec elle ; information qui suscita l’étonnement de Salem. Ici, elle s’en était faite pleins de par sa force et comptait bientôt faire un équipage important. Le temps d’avoir un bateau. Ce qui n’allait plus tarder d’après les dires du vieux qui en savait quand même beaucoup. Et elle s’appelait…

              • LA FERME LE VIEUX !

              Et il s’était exécuté, grandement intimidé...

              • Je vois… continua un Salem on ne peut plus décontracté. Je savais que ton visage laid me disait quelque chose. Tu t’appelles bien Zoe laymoche non ? Ouais ouais… Une prime de 10 millions derrière ton ancien capitaine…

              • Et alors ? De toute façon je te tuerais ET JE TUERAIS CE VIEUX CON !

              • J’l’ai déjà fait il y’a quelques temps, à Logue Town. A croire que vous êtes coupés des nouvelles ici…

              La nouvelle avait été choquante, non seulement pour ladite Zoe, mais aussi pour ses hommes qui étaient complètement abasourdis. Elle venait de leur tomber dans le ventre comme une grosse enclume. Avait-il brisé leurs espoirs d’une quelconque vengeance et tout ? Sans doute, ouais. A la vue du faciès de la pirate, on aurait dit oui. Elle balbutia un « pas possible » pendant très longtemps, avant de se reprendre rapidement. Alors qu’elle leva la main quelques hommes de son groupe nombreux se détachèrent puis attaquèrent ouvertement les marines. Malheureusement pour eux, ils ne purent avancer très longtemps, du fait des balles de ses caporaux qui perforèrent leurs cœurs. Quelques bruits sur le bois pourris. Ils étaient morts. Salem adopta une mine un peu abrutie, avant d’enfoncer son auriculaire gauche dans l’une de ses narines. Dire qu’ils étaient opposés à des amateurs depuis. Pas étonnant qu’ils n’avaient pas de mal à buter. Ses hommes tués finissaient d’augmenter la colère de la Zoé à outrance. Elle cria de rage, avant que ses propres soldats s’écartent de peur. Fulminant comme une locomotive chaud bouillante, elle dégaina doucement sa gigantesque épée, tout juste avant de s’élancer très rapidement vers le colonel. Celui-ci qui avait cerné son initiative s’élança à sa rencontre en sortant lui aussi sa lame. S’il avait buté le maitre, le cas de l’élève non encore aguerri n’en serait plus que facile. Même s’il était toujours sur ses gardes, sans trop tirer de conclusions hâtives qui pourraient le nuire, comme ça avait été le cas avec celui qu’il recherchait désespérément. Encore un combat qui promettait vraiment…


            Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Jeu 2 Juin 2011 - 20:19, édité 1 fois
                Première entaille déjà. Héhé. C’est du tout beau. Malgré ses 10 millions, elle savait y faire cette femme. Pas étonnant qu’elle avait réussi à elle seule à dompter tout un tas de mâles tous aussi bêtes les uns que les autres. Lors du premier croisement, Zoe avec une facilité déconcertante, réussit à tordre son poignet de sorte à coulisser la lame sur celle de Salem en visant ouvertement son cœur. Elle ne faisait pas dans la dentelle. Heureusement que le colonel avait eu le bon réflexe d’éviter son attaque vicieuse à la dernière seconde. Sans quoi lui et son équipage seraient perdus à jamais. Il avait bougé son bassin sur la gauche à la manière d’un contorsionniste, pendant que le bout de la lame de son adversaire, continuait sa course dans le vide, non sans avoir éraflé son torse. Faisant alors deux pas en arrières, il souffla un instant, avant de reprendre sa garde. Ici, on pouvait plutôt dire que c’était elle la contorsionniste, vu comment elle avait plié son poignet pour essayer de l’avoir. Ayant bien vu le geste, Salem se promit de ne plus se faire avoir. On ne lui faisait pas ce genre de coup une deuxième fois. Alors qu’un filet de sang coulait doucement sur sa poitrine, il sentit une personne venir l’attaquer. Mais il n’esquissa point de geste. Pas la peine. Il était plutôt focalisé sur son adversaire du jour. Une épéiste tout comme lui. Décidemment, son parcours aura été des plus mouvementés. Souriant légèrement au coup de feu qui retentit, il se mit en position et chargea le premier cette fois-ci, sans prêter au corps sans vie qui tombait derrière lui. Ses caporaux étaient là et il n’avait pas besoin de s’inquiéter. Rageuse à l’idée de voir le meurtrier de son ancien mentor sourire à pleines dents, Elle rencontra une nouvelle fois Salem, avant que les échanges de coups ne pleuvent.

                Si au début, elle souriait à l’idée de prendre un certain avantage vu qu’elle réussissait à infliger à Salem ses quelques premières blessures de ces batailles multiples, elle arrêta bien vite de faire la maligne lorsqu’il tenta une attaque kamikaze. Exprès, il se fit balafrer la joue, attrapa sa main qui lui avait infligé la blessure, avant de lui porter un coup comme ça, au hasard. Il sentit son arme ralentir dans sa graisse, tant elle en avait. Son cri ne fut plus que désagréable. Rien ne lui allait celle là. Sautillant une nouvelle fois loin d’elle, Salem forma un petit sourire en la regardant souffrir dans sa chair. La pauvre femme avait une belle grosse entaille entre ses seins qui pendouillaient vulgairement. Encore un peu et il aurait vomi. C’était ça l’inconvénient. Se battre contre une femme qui se complaisait dans sa laideur. Beuglant comme un bœuf furieux, la vielle femme dans toute sa masse recommença à foncer sur lui. Malgré sa forme et sa douleur, elle demeurait assez rapide. Mais malheureusement pour elle, pas assez pour le malabar qu’il était. Usant de ses pas de velours, il disparut de son champ de vision, avant d’atterrir derrière elle. En traite me direz vous, le colonel lui infligea une autre grande blessure sur le dos. Elle tituba un peu, vacilla tout bonnement, avant de s’affaler pitoyablement sur le sol. C’était bon. L’avantage psychologique lui appartenait. Geignant comme une mijaurée ratée, elle trembla sur elle-même, avant d’essayer de se remettre debout tant bien que mal. Ses sous-fifres qui auparavant scandaient son nom avec fierté, s’étaient désormais tus, sans doute désabusés par ce qu’ils observaient là. La fin précoce d’un équipage naissant. Il regarda sa lame et perdit son sourire. Quoiqu’on dise, c’était quand même une femme qu’il butait là. Le Salem d’avant semblait timidement refaire surface…

                • Ca sert à rien c’combat. Laisses-nous simplement passer. A part la mort, tu récolteras rien d’autres.

                • LA FEEERRRRMMEEEEEEEEEEEEE

                C’était toujours le même cliché, la même rengaine, le même refrain. Mis à part les échelons qu’il gravissait petit à petit, Salem était toujours encré dans ce cercle vicieux et infernal qu’était celui de la piraterie. Il avait soupiré et s’était remit en garde. Que pouvait-il faire d’autres ? Se faire tuer parce que c’était une femme ? Certainement pas. Il n’était pas prêt. D’ailleurs, il y avait d’autres femmes à sauver non ? Lui qui se voulait être défenseur de la veuve et de l’orphelin. Un fait sur lequel il s’appuyait pour combattre, n’ayant nul autre choix. Il se précipita encore vers elle, alors qu’elle tenait à peine debout. Il était prêt à donner le coup de grâce, histoire d’en finir avec cette histoire. Mais ce à quoi il ne s’attendait pas, c’était la réaction des hommes de Zoe. Ce qui était une première. Tous se ruèrent vers Salem à l’unisson. Comme une famille de gosses qui protégeaient leur marâtre mal en point. D’une part c’était émouvant. On voyait bien qu’ils avaient conservés une part d’humanité. De l’autre, c’était pitoyable. Leur geste avait beau être valeureux, il n’en demeurait pas moins qu’ils restaient de vulgaires pirates bon à enfermer. Souriant grandement alors, il entendit les pas de ses caporaux qui l’avaient rattrapé, avant que tous les trois ne se ruent dans la marée humaine qui voulait s’abattre impitoyablement sur eux. Il eut alors des coups de feu. De la violence crue. Du sang. Un seul coup de sabre du colonel finissait d’ôter la vie aux pirates. Il frappait inlassablement, évitait gracieusement, se fondait dedans, s’y plaisait presque. Jusqu’à ce qu’il n’y est plus personne debout quelques minutes plus tard. De leur camp bien sur. Après vingt bonnes minutes, ils en avaient fini avec tous les pirates. Sous les prunelles impuissantes de la vielle femme qui contemplait sa déchéance rapide.

                • AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

                Un cri. Un cri qui respirait la vengeance à pleins poumons. Le destin qui se profilait de très près. La mort qui rodait encore une fois dans les parages. La providence toute tracée. Bondissant sur ses pieds, elle se rua affreusement sur Salem, les deux mains sur le pommeau de sa lame, prête à en découdre une fois pour toute. Histoire de faire honneur à la bretteuse qu’elle était, Salem fit de même et la rencontra, jusqu’à ce que s’entrechoquent leurs lames et jusqu’à ce qu’une grosse profusion sanguine finisse de conclure le combat. Les deux combattants se suspendirent dans le vide. L’une tomba au bout d’un petit moment, raide morte. La personne vivante se redressa lentement avant de ranger son épée. C’en était finit de Zoe Laymoche. Elle rejoignait enfin son maitre, là haut. Soupirant, Salem ordonna à ses hommes de ramasser sa carcasse. Sa prime devait être annulée. Histoire que des chasseurs de primes ne se fassent plus d’illusions. Histoire que le monde des bretteurs, sache qu’il avait encore marqué un point. Histoire aussi que Apôgon se prépare. Un nouveau colonel était né. Juste le temps d’assouvir une vengeance qui lui portait à cœur. Alors qu’il était tout pensif, les habitants du bidonville sortirent petit à petit, avant de jubiler tout bonnement sous le regard étonné d’un Salem qui finit par sourire. Elle devait être vraiment traumatisante s’ils fêtaient autant sa mort. Mais n’ayant pas de temps à perdre, Salem demanda poliment au vieux Cris s’il pouvait les mener par un raccourcis jusqu’à point où son bateau avait stoppé son avancée. Le vieux acquiesça gentiment d’un signe de tête en leur avouant que c’était parce qu’il avait réduit la menace ici qu’il prendrait le risque de les aider. Un brave zig qui en avait déjà fait beaucoup. Le départ était proche. Lui qui ne voulait durer au grand maximum que trente minutes, le temps de traversé en aura fait bien plus. Mais ce n’était point grave quand il savait que la voie était libre…
                  Traverser la foule en liesse eut été un peu difficile, mais au final, il s’en était sortit lui et ses hommes comme des chefs, sans oublier la complicité du vieux Cris qui marchait rapidement devant eux comme il le pouvait. Son sourire d’antan était scotché sur son visage alors qu’il sentait son heure sonner enfin. Il aurait bientôt sa chance. La chance de lui faire mordre la poussière à l’autre. Et ça passait par cette sortie rapide. Ils dévalèrent rapidement un pont incliné vers un autre, avant de traverser les différentes pièces miteuses d’un ancien paquebot assez gigantesque. Mais alors qu’il croyait le chemin long, ils avaient magnifiquement débouchés sur le quai où ses caporaux avaient attachés leur petite barque. A leur apparition d’ailleurs, ses hommes qui étaient restés sur le bateau commencèrent à s’exclamer de joie. Ils avaient. Ils savaient que ce cauchemar passager était fini. Ca aura été une vraie aventure. De quoi réchauffer un peu son cœur. Sarkozyzy et Marone s’employèrent à poser le gros corps de l’ex capitaine pirate sans vie. Pendant ce temps, Salem avait levé ses yeux vers ce ciel perpétuellement grisâtre, comme si cette zone était bizarre. Des choses extraordinaires, il y avait dans ce monde. C’était assez fou, mais c’était comme ça. Salem se sentait revivre petit à petit. Jamais il n’aura autant sourit depuis l’incident qui l’avait marqué à vie. Ca devrait être ça, la vie de marine. Pleine de sensations, pleines de rebondissements, pleine de risque. Et ce léger gout de l’aventure renaissait en lui. Alors que ses caporaux grimpaient rapidement dans la petite embarcation en se munissant des pagaies, Salem s’était retourné de tout son long vers le bon médecin qui lui était venu en aide. Bizarrement, il ne doutait pas de sa mixture. Il savait qu’elle était bonne. Et il sentait vite le rétablissement de ses hommes atteints. Souriant, il sortit de sa poche une grosse bourse remplie de berrys qu’il posa dans les mains du vieillard presque émerveillé. Une somme assez conséquente ma foi. 10.000 Berrys. Qu’il avait prise sur lui au cas où il fallait payer le médecin qu’il rencontrerait. Ici il ne le payait pas. C’était plutôt un don. Un don qui un jour pourrait leur servir un jour. Ne savait-on jamais ce que la vie pouvait reserver comme surprises. Qu’elles soient désagréables… Ou pas.

                  • Je suppose que même si je te proposais de te déposer autres part, tu refuserais…

                  • Évidemment. Ça a beau être une belle ratière, mais je me suis attaché à ce coin et à ses habitants. Je suis le seul médecin alors…

                  • Je vois. J’espère te rencontrer un jour, disait un Salem tout heureux d’avoir pu accomplir quelque chose depuis son hospitalisation.

                  • Je n’ai toujours pas connu ton nom, jeune homme…

                  • Alheïri… Alheïri Salem Fenyang.

                  • Va petit. Et que les eaux te soient à jamais favorables.

                  Le bateau se détachait doucement du coin. Ils partaient. Salem n’avait plus rien dit, si ce n’est qu’il avait grandement sourit. Il était debout et contemplait le vieux qui lui faisait maintenant de grands signes de mains. La fierté finissait d’emplir son être. Alors qu’il comptait se tourner, il entendit un bruit de fer rouillé. Comme si on tapait dessus. L’écho se répétait grandement, un peu comme un message. Il regarda plus haut et vit les habitants des bidonvilles lui dire merci à leur façon. C’était grandement émouvant. Existaient-ils des forbans qui même déchus, s’attelaient à remercier des marines ? Autre part, il en doutait. Mais ici, il avait cette grande preuve. La barque arriva vers le bateau quelques minutes après, avant qu’ils n’embarquent rapidement. L’équipage leva l’encre rapidement. La destination prochaine était l’ile du Karaté. Mais bien avant de s’en préoccuper, l’héritier des Fenyang se précipita vers ses hommes mal en point. Il sortit le flacon que lui avait offert le vieux Cris avant d’y déceler quelques notes dessus. La posologie ? Assurément. Il appela un de ses infirmiers et lui confia la tâche. Ce qu’il fit en deux temps trois mouvements. Ses hommes qui grognaient de douleurs semblaient s’apaiser comme par enchantement. Il faisait déjà son petit effet. Si ils n’avaient pas été tous d’anciens criminels, certainement qu’il aurait fait un rapport sur la zone pour envoyer des nettoyeurs. Mais malheureusement, le monde était autrement. On ne graciait pas d’ex criminels, oh que non. Surtout que cette zone n’était pas sous sa juridiction. Bref, lui ne pourrait rien faire tant qu’il n’avait pas encore atteint l’amirauté. Un stade qui allait se passer très prochainement. Retournant alors sur le pont, il s’émerveilla rapidement quand il vit sa frégate dépasser les dernières épaves sans bavures. Les eaux se soulevèrent doucement, la voile fut entièrement dressée. Ils atteignaient enfin la lumière. L’horizon habituel était enfin visible. Cette étendue d’eau qui donnait vers l’infini. Un vrai plaisir que de ce reconnecter au vrai monde. Un boulet de canon vint éclabousser l’eau tout juste à côté du bateau de Salem. Mais c’était trop tard pour ces nouveaux pilleurs. L’old Timer avait une grosse avance et se dirigeait maintenant vers de nouveaux horizons. Et plus rien ne pouvait l’arrêter…

                  Fin