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La Chrysalide [Quête] [Suspendu]


Le laboratoire Indigo:

Un soupir.

Un pas dans une allée complètement obscure. Puis un autre, animé d'une drôle d'ivresse, de folie et peut-être d'amour pour un certain mode de vie. Celui qu'elle menait maintenant. Qui lui avait manqué depuis qu'elle s'était faite injustement évincer de son ancien paradis, cette clinique dans laquelle elle pouvait expérimenter elle-même tous les miracles de la vie. Pendant ces années d'activité, elle s'était sentie Dieu. Elle accédait aux tréfonds les plus obscurs de sa plus belle création, l'Homme, et les avait pour elle toute seule. Rien qu'à elle. Et avec le temps, justice revenait, et elle avait obtenu de nouveau ce qui lui revenait de droit. La possibilité d'explorer l'être humain, au plus profond de lui même. On lui avait retiré ce don, elle l'avait repris.

Elle frémit en repensant aux belles années, et sourit en imaginant à quel point elles pouvaient n'être qu'un préambule de ce qui l'attendait. Un étage entier à elle seule. Une salle plus grande même que le peu de laboratoires qu'elle avait eu la chance de voir de ses propres yeux. Son esprit, son imagination, son génie n'étaient plus coincés dans une ridicule salle aussi étriquée d'une cabine d'essayage. Ce sous-sol était la représentation parfaite de ce qu'il se passait à l'intérieur d'elle... mais à l'extérieur d'elle. Continuant à avancer, elle se mit la main devant la bouche et rit timidement en se faisant cette réflexion. Ce qui semblait aller de soi pouvait parfois au contraire se révéler être une véritable révolution. L'évidence et la certitude n'étaient que les armes des faibles. Du moins ceux qui étaient faibles dans leur tête.

Elle entra dans la pièce, plus sombre encore que le couloir auquel elle tournait dés à présent le dos. Une simple pression sur le levier qu'elle avait derrière elle, et les merveilles de la mécanique lui conféraient le pouvoir de fermer les portes en pierre qui étaient derrière elle sans même les toucher. Ce monde était magnifique. Sans limites. Meilleur que n'importe quelle histoire ridicule se trouvant dans un livre. Tout était possible.
Un seul problème rendait ce monde faillible. Seulement magnifique à défaut d'être parfait. Les autres bougeaient. Ils parlaient, riaient, avaient des discussions et pouvaient même être en désaccord. Tant de futilités qui ne faisaient que gâcher la beauté d'un corps humain. Elle les préférait inertes. Elle aimait quand elle savait qu'elle pouvait les observer plus en relief, de fond en comble, sous tous les angles. Pas qu'elle tenait spécialement à tuer, à ôter la vie ; plutôt qu'elle aurait préféré qu'ils n'aient jamais été vivants au départ. Seul un objet immobile exploitait entièrement son potentiel. Et ça, plein d'objets l'avaient compris, mais pas ces singes rasés avec qui elle vivait au quotidien.

Elle fit le choix de ne pas fermer les portes et se dirigea directement vers l'interrupteur relié aux dizaines de lampe-dials qui étaient posés sur le plafond dans une harmonie symétrique irréprochable. Cette salle lui ressemblait. S'enfermer était inutile. Rien n'allait la perturber dans sa sérénité matinale, puisque la journée s'annonçait formidab...

Pulu pulu pulu pulu. Pulu pulu pulu pulu. Pulu p-gatcha.

Elle marche d'un pas décidé vers le petit bureau sur lequel était posé l'escargophone et décrocha fermement le combiné, sans dire un mot à l'interlocuteur. Ce dernier, manifestement habitué à ne pas être salué, entra directement dans le vif du sujet.

~ La cargaison est arrivée. C'est un tout autre niveau de qualité, ce mois-ci. Vous avez changé vos recettes ? ~

Elle ferma les yeux et soupira. Son sourire discret s'effaça pour laisser place à son éternelle expression neutre. Tellement neutre qu'elle en inspirait presque une sorte d'inquiétude chez la plupart de ses interlocuteurs, qui en venaient à se demander si un cœur battait bien derrière ce visage.

"Mot de passe. Je n'ai rien à vous dire sinon."

~ La chenille est au papillon ce que le comédien est à la marionnette. ~

Elle hocha la tête, signe qui n'était destiné à personne en particulier sinon à elle-même.

"Poursuivez."

~ Voilà, le boss aimerait revoir le contrat. Il estime que ce que vous nous fournissez n'est pas encore suffisant pour rivaliser face à son frère et... ~

"Je connais la chanson. À combien vous voulez augmenter ?"

L'interlocuteur, surpris d'avoir été interrompu marqua un court temps d'hésitation avant de reprendre.

~ Huit lots d'explosifs. Trente sachets de neurotoxiques, vingt-quatre doses d'opium en poudre. Niveau pilules, on aimerait plancher sur trente-six, dix-huit, huit. ~

Elle souffla du nez, sourit et reprit un air sérieux avant de rétorquer.

"Alors ce sera non. Comme toujours."

~ On comprend que c'est difficile, madame, mais on... ~

"Vous savez que je suis la seule qui vous permet de passer par la même structure pour obtenir toutes ces marchandises. Vous vous contentez de ce que je vous offre, ou je romps le contrat et vous perdrez votre unique fournisseur."

Elle raccrocha net, se redirigea vers le bouton et alluma la lumière. Ses cheveux d'un rose éclatant prirent d'un coup une teinte plus fade, moins orangée. Ses yeux, eux, gardaient le même rose vitreux et brillant, presque sinistre. Son visage s'éclaira en même temps que la pièce. Il était temps de se mettre au travail.

Alors qu'elle vérifiait d'un coup d’œil rapide les corps stockés dans la chambre froide qui prenait toute la largeur du mur du fond, elle buta contre un lit à roulettes sur lequel était couchée l'une des patientes du jour. Tout le laboratoire lui appartenait. À elle et à son apôtre. Lui qui la suivait partout depuis le début, avait opéré avec brio ses patients les plus précieux, croyait aveuglément et dur comme fer à une vérité universelle découlant de sa vision du monde. Mais en vérité, être à la tête d'un centre de recherches de la Marine ne l'intéressait pas.

Avoir toujours plus de patients, et toujours plus beaux et intéressants les uns que les autres, voilà ce qui comptait pour elle.


――――――


Nettoyer leur honneur, voilà ce qui comptait pour eux. C'était indéniable.
Continuant à écouter les instructions du complice qui était en face de lui, le tatoué replaça sa casquette de la Marine sur la tête et soupira. Le Gouvernement était prêt à tout pour sauver son honneur, y compris à se réveiller après plusieurs mois pour mettre fin à des activités illégales qui se tramaient en douce dans leur propre camp. Mais bon, c'était pour eux qu'il travaillait, et s'il fallait rattraper le laxisme administratif de la Marine, alors il devait au moins le faire bien. Dans sa tenue de Justin Landier, un masque à gaz accroché autour du cou, il se recentra et finit d'écouter ce que le soldat avait à dire. Celui-ci travaillait ici depuis quelques temps, et avait accepté de rompre le silence à condition d'avoir la garantie d'être muté après sa coopération.

"...fabrication et trafic de substances hallucinogènes et stupéfiantes, fabrication et trafic de produits dopants non reconnus par le Gouvernement, torture inhumaine sur personne inconsciente, vol et trafic potentiel d'organes, attouchements sur patients, fabrication et utilisation non mandatée de produits létaux. Voilà tout les délits que l'on pense pouvoir lui attribuer."

"Bon sang. C'est pas un casier judiciaire ça, c'est un palmarès."

L'agent se tourna vers celle qui venait de prendre la parole, qui répondait au nom de Zola. Il s'agissait d'une lieutenante affiliée à la Brigade Scientifique, qui avait comme lui été envoyée pour explorer le laboratoire Indigo. Et elle était accessoirement devenue, à même titre que les individus qui étaient réunis avec eux sur la rambarde extérieure du bâtiment, l'une des seules personnes au monde qui savaient que Justin Landier et Tim Uzi étaient la même personne. Si leurs missions étaient différentes, ils avaient un point commun : parmi le groupe de personnes présentes, ils étaient les deux qui allaient être envoyés sur le terrain. Ils se devaient donc d'établir, avec les officiers et scientifiques complices, un résumé de la situation actuelle, des objectifs qu'ils devaient remplir et par dessus tout des contraintes et des difficultés qu'ils risquaient de rencontrer.

La première ne tarda pas à se montrer. Le sniper, par réflexe, tourna la feuille de papier où était dessiné le plan de l'intérieur du laboratoire pour vérifier qu'il n'y avait pas un verso. L'autre côté du plan était effectivement vide, mais un numéro de page subsistait en bas à droite. Il s'empressa de le montrer à l'un des docteurs présents avec eux.

"Qu'est-ce qu'il y avait sur cette page ?"

Le médecin posa le doigt dessus et se racla la gorge

"Nous y venions, mais oui, il y avait bien un plan du sous-sol sur le verso de la feuille. Il a été retiré dans la dernière édition du livret, celle qui est parue après la promotion de Mandore. Nous savons de source sûre qu'elle a rénové ce sous-sol et sommes à peu près certains que c'est là qu'elle exerce toutes ses activités."

Uzi hocha la tête.

"Si l'on en croit les échos, le sous-sol est structuré de manière très basique. Le vrai souci, c'est qu'il y a aussi une multitude de pièges réservés aux intrus à l'étage, la plupart d'entre eux cachés dans des salles du rez-de-chaussée elles-même secrètes. Quelques uns d'entre nous en ont découvert certaines par erreur, mais impossible pour nous de vous les situer de manière fiable sans vous exposer au risque de vous perdre. Ou d'être pris dans un piège, justement. En vérité, même le plan qui se trouve au recto n'est pas complet."

Chizune Mandore. Un véritable cerveau de génie, apparemment, qui était bien trop puissant pour œuvrer pour le bien commun et qui avait fini par vriller en développant une passion malsaine pour le corps humain. On la surnommait "le Papillon" à cause de sa capacité à fleurir, philosopher et poétiser n'importe quelle situation banale - une jolie qualité pourtant, mais qui était ici indissociable d'un esprit immoral et dépourvu de bon sens.
L'opération, dans la continuité de la métaphore, portait comme nom de code "Chrysalide". Un bien beau nom, même si Uzi n'avait ici qu'une tâche : récupérer des preuves tangibles pour enfin débloquer au Gouvernement la possibilité de traîner le Papillon et son médecin acolyte fou au tribunal. Aussi bien au sens propre qu'au figuré, il ne voyait pas bien le lien avec la tranquilité que lui inspirait l'idée de cocon, mais la question qui n'avait qu'effleuré son esprit ne tarda pas à rejoindre d'autres dans le cimetière des pensées futiles oubliées.
La lieutenante réagit assez tardivement, semblant sortir d'une série de réflexions bien plus rationnelles que celles de l'armurier.

"Des pièges, hein ? D'où les masques à gaz."

Après un court instant de silence, l'homme à la peau brûlante prit l'initiative de remotiver les troupes. À sa manière, certes.

"On a besoin d'informations supplémentaires ?"

Le docteur lui fit signe qu'il n'y avait plus rien à dire, rapidement soutenu par tous les complices présents. Le soldat prit la parole.

"Bien, puisque tout est clair... Nous serons six à vous accompagner jusqu'à l'entrée, mais ce sera ensuite à vous de faire votre travail. De notre côté, nous ne pourrons aller plus loin. Nous travaillons tous ici, ce qui devrait être suffisant pour brouiller les pistes. J'ai vu que vous étiez déjà en tenue, c'est parfait."

Il marqua un petit soupir auguste.

"En formation."

Comme le militaire lui avait déjà expliqué ce que l'instruction "en formation" impliquait, il n'eut pas de mal à se placer correctement. Lui et Zola marchaient l'un à côté de l'autre, chacun au centre d'un carré formé par quatre soldats. L'étroitesse de la rambarde compromettait presque l'exécution correcte du mouvement, mais ils ne tardèrent pas à se retrouver devant l'immense portail du laboratoire. Chacun d'entre eux plaça correctement son masque à gaz. Le médecin, qui les avait suivi d'un pas pressé, s'arrêta devant un clavier en pierre et pressa plusieurs boutons avant d'activer le levier qui trônait plus haut. Le portail s'ouvrit dans un fracas bruyant, qui n'était pourtant accompagné d'aucun tremblement. C'était dire, sans doute, la précision de la construction de tous les mécanismes du bâtiment. Le docteur parla d'une voix discrète.

"Bonne chance à vous deux. Puissent ces deux charlatans tomber sous la vraie justice."

Le groupe de huit reprit sa marche coordonnée pendant quelques mètres, avant de s'arrêter. Le tatoué retira d'un grand geste le manteau de la Marine qu'il arborait, puis la chemise qu'il portait en-dessous, et enfin le mythique couvre-chef qui, lorsqu'il l'affublait, faisait de lui un caporal. Il commença par avoir le réflexe de ranger la pile de vêtements dans son sac, avant de réaliser qu'il ne l'avait aujourd'hui pas avec lui. Une carabine de sous-officier, accompagnée d'une baïonnette à douille, était attachée à son dos via une lanière-ceinture, et était actuellement sa seule arme. Il se tourna vers l'un des soldats.

"Je peux vous confier ça ?"

Le militaire fronça les sourcils et ne put s'empêcher de laisser s'échapper une petite remarque.

"Vous n'avez pas peur d'attraper froid, monsieur ?

Il posa la boule dans la main tendue du fantassin avant de souffler brièvement du nez. Son expression faciale n'avait pas bougé d'un millimètre.

"Ça devrait aller."

Les soldats avancèrent tous, laissant comme prévu les deux missionnaires mener à bien leurs quêtes respectives. Le tatoué se tourna vers sa collègue et hocha solennellement la tête avant de foncer tout droit d'un Geppou déterminé, visant non pas le bout du couloir mais la première salle secrète qu'il trouverait en scrutant les murs. Il ajouta un Soru à sa course lorsqu'il vit qu'il s'apprêtait à passer à côté d'une salle dont l'entrée était très large, puis le reprit au fur et à mesure dans l'optique d'être encore plus rapide. Il tombait régulièrement face au bout du couloir, et faisait donc demi-tour jusqu'à trouver quelque chose à se mettre sous la dent.
Tous les moyens étaient bons pour déployer le filet à papillons.

HRP:


Dernière édition par Tim Uzi le Lun 6 Avr 2020 - 18:13, édité 1 fois
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Judith Zola avait une mission bien précise. Officiellement, l'affaire tombait sous la juridiction de la Brigade Scientifique; et il s'avérait qu'elle avait le grade pour commander un navire ainsi que les accès pour rentrer. Une fois l'agent du Cipher Pol entré et infiltré, elle fit signe à l'un des soldats. Franklin D. Attano, l'un des soldats qui avaient accompagné la patrouille, se reconnut, opina du chef et la suivit, accompagnée du reste du contingent; Judith était de la Marine régulière après tout, et un officier n'était rien sans ses soldats de plombs, si armé qu'il était. Tim Uzi, occupé à effectuer une version un peu trop sophistiquée au goût de Zola de l'expression "marcher à tâtons", cherchait donc des preuves pour inculper Chizune. Et officiellement, Judith était la référente de la Brigade Scientifique pour cette opération. En réalité, la Brigade avait déjà ses preuves. Chizune Mandore aurait pu être arrêtée immédiatement. Mais la question se serait vite posée : comment auraient-ils su ?

Car, et il était évident -ils étaient complices. Une section de la Brigade avait utilisé les résultats actuels de Mandore et Yu. Le Gouvernement Mondial voulait des résultats, des résultats sur un court terme, parfois bien trop court pour se poser trop de questions qui pourraient ralentir la course effrénée à l'armement et à la technologie que la Brigade menait. Aussi les interrogations éthiques étaient-elles délaissées au profit d'avancements douteux effectués par des individus tout aussi suspicieux. Judith regarda son bras blindé, auquel était attaché un canon automatique. Le kit W4-R était parfait pour ce genre d'opération coup-de-poing. L'ironie d'utiliser cette technologie contre ses créateurs ignobles était palpable, et fit sourire la jeune femme, bien déterminée à réussir sa mission sans encombre. Arrivant au bout du couloir, elle arriva à sa destination. La porte donnait directement sur la salle centrale et le mess, où les gens semblaient continuer sans souci.

Zola jeta un bref regard à Attano, qui comprit immédiatement, et lança des ordres aux soldats, se plaçant à l'extrémité de la salle de vie pour tuer toute velléité de fuite dans l'oeuf. Une fois placé, Judith tira un bon coup sur le plafond pour marquer le coup.

"Tout le monde à terre, vite !"
aboya-t-elle. Elle avait rarement hurlé ainsi, et sa voit sonnait horriblement faux à ses propres oreilles, et se surpris à tirer une moue malgré le caractère dramatique du moment.

S'il y avait confusion, elle ne dura que quelques secondes. Un garde tira sur Judith, qui fut touchée à l'épaule. Elle rendit la faveur en pleine tête, avant d'essuyer la "blessure". Quelques bouts de métal tombèrent. Seulement des pièces redondantes, aucune articulation mécanique de touchée... Pour l'instant. Le bruit du premier tir ayant parcouru le bâtiment entier, il était certain que le deuxième n'allait laisser aucun doute à ce qu'il se passait actuellement. Le silence ré-établi, Judith observa les scientifiques. Peu étaient complices... Mais à ses yeux, tous étaient responsables.

"Mesdames, Messieurs, lieutenante Zola de la Marine ici présente,
entama-t-elle. Moi et mon collègue, le caporal Attano ici présent, ainsi que le reste de mon unité du Troisième Tonitruant de North Blue, savent exactement ce qui se trame sur cette base."

Des murmures de confusions s’élevèrent dans la salle. D'autres encore, regardaient fixement l'officier, qui n'avait pas trop l'air d'en être un, dans sa gloire cybernétique et sa sauvagerie violente. Mais elle avait bien évidemment un plan.

"Dans très exactement trois heures, une équipe de nettoyage du Cipher Pol viendra nettoyer la zone. Aucun témoins. Alors voilà ce que je vous propose."


Si une équipe venait, Judith ne le savait pas. La chose entière était un bluff; mais il n'y avait point à douter qu'au moins les scientifiques complices allaient subir un sort peu recommandable une fois la culpabilité de Mandore prouvée; mais celle-ci en avait peu à faire.

"Montrez-moi l'accès aux sections confidentielles du laboratoire S-08 et vous aurez une chance d'évacuer à temps. Faites-moi perdre mon temps, et je vous exécuterai moi-même un à un. Chizune Mandore mourra dans les prochaines heures. Vous n'aurez rien à craindre d'elle. Vous, par contre, avez une bonne chance de vous en sortir si vous me dites ce que je veux savoir dans les prochaines minutes."


La tension était palpable, et les coups de feux allaient sûrement être entendus dans l'ensemble du bâtiment; un signe que le début des hostilités commençait pour certains, pour d'autres, le signal qu'ils attendaient pour se lancer. Que les jeux commencent, pensa Judith, plus concentrée que jamais.

Attano, fiche pnj" :
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La notion de loyauté est une valeur très importante à mes yeux, je ne m'entoure que de personnes en qui j'ai entièrement confiance. Enfin, je dois me coltiner les pourris de mafiosos sous les ordres du Padre, ceux qu'il m'impose le temps de faire les jobs qu'il me confie. Mais pour le cercle restreint, les gars qui bossent pour moi et uniquement ma poire, c'est entièrement différent. Personne ne rentre si je ne suis pas prêt à lui confier ma vie. Y'en a peu, y'en a quand même. Je n'aime pas les traîtres, les salopards qui jouet un double-jeu et pourtant, j'en suis un. Je ne suis pas honnête avec le gros loubard à la boule de billard qu'est monsieur Bambana. Je ne le serai jamais, il ne le mérite pas, ne le méritera jamais. Tout simplement parce qu'il essaie de me la mettre à l'envers depuis des années. On est arrivé à un stade ou chacun essaie de la mettre à l'autre. Juste que lui c'est moins subtil, peu importe que je m'en rende compte ou pas, il sait que je vais juste fermer ma gueule et prendre la douille.

Moi en revanche... C'est tout en discrétion, tout dans le dos, il le voit même pas venir et paf, il perd une partie de sa cargaison. Une partie de son fric. Une partie de de sa patience aussi, quand il découvre qu'une enfoiré de première lui a mise profonde. Il a tellement d'ennemis depuis quelques années qu'il ne sait même pas où donner de la tête pour trouver le véritable coupable. Y'a bien son clébard à la gueule brûlée qui cherche partout, parfois même qui fait bien son taff et me file quelques sueurs froides, mais il n'est jamais parvenu à mettre le doigt dessus. Il renifle, il agite la queue, il est même déjà venu montrer les crocs suite à quelques soupçons, mais ça en reste la. L'animosité qui me lie à ce connard d'Anatoli date pas d'hier, elle me sert de prétexte pour avancer que cet abruti cherche juste une excuse pour me faire tomber. On me croit. 'Faut dire que j'ai tellement bien bossé pour la famille depuis qu'on m'a forcé à les rejoindre que ma parole a du poids.

Sciavonnache peut bien aller se faire foutre, à moins de preuves solides et réelles contre moi, il va devoir me supporter pendant encore longtemps.

Je mire l'immense bâtiment scientifique à une centaine de mètres de ma position, c'est la troisième clope que je grille sans me décider d'y aller. J'ai pas dormi de la nuit, pour changer. Je me suis retourné le problème dans ma tête un tas de fois, en essayant d'établir un semblant de stratégie efficace mais je suis parvenu à rien. Une demi-heure à zyeuter le complexe grouillant de soldats et de pourris et je suis pas plus avancé. Judith m'a rencardé sur l'affaire, cet endroit est une véritable usine à produits dopants, de stupéfiants comme de l'opium, un de mes démons et paraîtrait même qu'ils fabriquent de l'explosif. Ce qu'il y a, c'est que le Gouvernement Mondial s'est décidé d'ouvrir les yeux sur ce qu'il se passe ici et tout ça va subir le passage de la tempête dans quelques heures. Alors en bon associée qu'elle est, ma petite Judith, elle est venue me prévenir que si je voulais me servir, c'était le moment ou jamais. Un coup pareil, j'aurais dû en informer le Padre pour qu'il établisse la meilleure façon de procéder.

J'emmerde Antoni Bambana.

On le connaît tous, il aurait voulu tout piller et dans l'histoire, j'en serai sorti avec une liasse de billets et terminé. Je vois plus loin. Moi ce que je veux, c'est des échantillons, une première base, un modèle de référence sur lequel m'appuyer pour développer mes propres produits. Monter ma propre marchandise, la revendre au prix fort, pousser vers la sortie le business que trop florissant des Bambana. Mon opium sera meilleur, le sien deviendra obsolète, il va s'en bouffer les doigts. Mais avant de penser à botter le gros derche sale et boutonneux de ce gros porc, 'faudrait déjà réussir ici. Y'a dix minutes, un deux groupes de mouettes se sont approchés et seuls quelques-uns d'entre eux sont entrés. Je sais pas si l'accès ici est restreint à certains ou quoi, je connais pas le nombre à l'intérieur, ni les plans, que dalle en fait. Je me sens un peu dans la peau de cet aventurier qui avait sa rubrique dans le journal pendant un moment. Bree Grillé, il explorait des îles hostiles et sauvages et filez quelques astuces de survie.

Avec sa bite et son couteau, il nous sauvait la peau. Avec ma bite et mon couteau, je vais probablement perdre la mienne. Parce que Bree Grillé, il a jamais dit comment infiltrer un laboratoire du gouvernement sans se faire buter.

Dans la marine, on t'apprends pas à trahir tes camarades pour ensuite entrer chez eux pour les voler. Y'a pas de formations de ce genre ni de gros livres en quatre volumes sur ''Comment devenir une parfaite petite salope.'' Puis, ce qui m'empêche aussi d'y aller pour le moment, c'est que ça reste des types qui veulent juste faire respecter la loi et se sentir utile. Des gars bien, certes enfermé dans un gouvernement merdique, mais de bonnes âmes au final. Alors je peux pas simplement coller une balle dans le crâne des deux gardes sécurisant les portes et faire mon entrée comme si de rien était. Je dis pas que j'ai jamais buté d'innocents, juste que quand on me laisse le choix, je ne le fais pas. La conscience a du mal à s'en remettre de ce genre de coup. J'allume la quatrième cigarette, je sais pas vraiment encore comment je compte faire pour entrer, alors je patiente et observe, au sommet de ma petite colline, sous les feuilles d'un grand arbre.

Dans mon dos, de quoi forcer l'entrée. Mais j'ai pas envie de m'en servir, pas contre eux.


Peeter est à l'extérieur, avec visuel sur la façace W4 du labo, ainsi que les entrées A et H.

Pas d'action à ce tour, une introduction, de l'hésitation et de l'observation.
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"Matt, t'es vraiment qu'un gros con..."

    J'avais suivi les directives de mon nouvel ami, un voleur de la famille Martico : Matt Denis. En mettant son nez dans tout ce qui ne le regardait pas et plus encore, il avait fini par entendre parler de cet endroit... Et s'était arrangé pour me faire entrer seul via navire de transport, empaqueté au milieu des stocks de marchandises.
   Je dis bien seul, car il n'a pas souhaité m'accompagner. Il n'est pas particulièrement fan des missions dangereuses. Il a beau soutenir mon envie de retrouver mes parents, il perd toute solidarité lorsque les risques encourus s'élèvent à plus de trente pour cent. Je dois donc me laisser emmener, tel un caisson de viande séchée, à l'intérieur de l'immense laboratoire, sans pouvoir compter sur personne. J'entends un type au dehors parler de "Porte F" et sens mon conteneur se faire soulever puis transporter avec minutie. A travers une mince ouverture entre les planches, j'aperçois l'entrée : une double-porte métallique, laquelle s'ouvre sur notre passage, laissant place à un couloir de grande taille, suffisamment large pour que plusieurs charrettes se croisent sans souci. L'endroit est parfaitement éclairé et n'est pas sans rappeler le côté pâle et uniforme des hôpitaux de Luvneelgraad. J'entends aussi plusieurs bruits : certains proviennent des scientifiques, d'autres de la machinerie interne à la structure, d'autres encore des outils cliquetant contre les parois, parfois proches, parfois lointains... Le reste est indistinct, étouffé par d'autres portes closes.
     Au bout d'un moment, j'entends parler ensuite d'une visite importante... Quant à savoir de quoi il en retourne, difficile à dire. Je me laisse donc transbahuter tout en profitant d'une vue limitée sur la tuyauterie, les hommes en blanc, des bidules mécaniques dont la fonction me dépasse et enfin le lieu où nous nous rendons.

    Nous traversons une sorte de sas. J'entends les engrenages tourner en grinçant légèrement alors que cela se ferme derrière nous. Ici, on finit par me déposer dans un coin. Vu l'écho, j'imagine la pièce plutôt grande, en plus d'être haute de plafond. Je vois quelques fumerolles jaillir doucement ça et là, parfois d'une couleur incongrue. Un homme s'approche de moi : il porte une sorte de masque muni d'un tube respiratoire, le tout avec des gants de chirurgien, des bottes de bûcheron et une combinaison en matière luisante... C'est du moins l'image que j'en ai. Avec le brouillard que forment les tubes à essai sur la table d'à côté, j'ai du mal à cerner les détails. Ce que je peux certifier cependant, c'est qu'il est le seul à venir. Personne d'autre n'apparaît sur les quelques mètres de mon champ de vision. L'homme en combinaison se penche vers moi et tend la main. Je comprends qu'il compte ouvrir le caisson !
    Sans hésiter, je l'attrape par la main au moment où il déplace le couvercle et je m'empresse de lui serrer le tube pour empêcher l'air de passer. Asphyxié, le son ne traverse pas. Je l'assomme contre le bord de ma boîte et, profitant du brouhaha des travailleurs alentours, caché par les plans de travail et la fumée, je m'empresse de le dévêtir, de me déguiser, de l'enfermer dans le caisson et de la pousser plus en retrait de la pièce, près de quelques placards.

- Dis donc toi !

    Je sursaute et fais volte-face. Un autre scientifique s'approche de moi. Celui-ci porte un écusson bizarre sur le torse... Il a du remarquer que j'étais suspect !
    Le supérieur place une main sur sa hanche et m'indique une table remplie d'ustensiles :

- Si t'as tout ce qu'il te faut, dépêche-toi de retourner au boulot ! La cheffe risque de s'énerver si on ne finit pas dans les temps. On a déjà un retard de vingt-et-un flacons sur le planning de l'après-midi ! Et on va commencer à manquer de sulfate de fer... Sans ça, impossible de remplir le quota de médicaments pour la Marine !
- Euh...
- Allez allez ! Au boulot !

    Et voilà qu'il me pousse vers la table. J'y vois tout un tas de fioles de tailles diverses, remplies de produits inconnus, certains accompagnés d'un sigle à tête de mort qui, pour le coup, ne m'inspirent pas autant de sympathie que les pavillons pirates... En voyant le socle au centre, constitué de plusieurs inserts ainsi qu'un long tube en verre spiralé traversant chaque espace creux, j'ai l'impression de me retrouver devant l'autel du parfait petit alchimiste.
    Tout ça n'est pour moi que sorcellerie, hérésie, mystère occulte et merde en poudre. Je me risque à prendre plusieurs flacons, non sans trembler légèrement, afin de mieux en analyser l'intérieur.

- On peut savoir ce que tu fiches ?
- Ouah ! Pardon !

    Le supérieur me fait sursauter à nouveau. Même à travers son masque à gaz, je peux deviner son agacement. Il s'approche et se place à mon niveau :

- T'es pas dans ton assiette ? Moi non plus ! Ça fait des jours que je dors plus, à force d'être toujours sur le fil à cause de votre incompétence ! Alors tu vas me faire le plaisir de te sortir les doigts du colon et de commencer ! Je veux voir le sulfate à gauche, l'essence d'aligaféroce à droite, l'eau en état d'ébullition au centre et le réactif à côté du sulfate ! Faut que ça se mélange avant d'entrer en contact avec le reste.
- ...
- ...
- ... Hein ?


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