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Indigestion de Caramels.

Indigestion de Caramels

On résume. Mais vite.
Je me fais marronner par ce vieux Baffeur. Je me retrouve chez les Amazones. Pis ensuite, c’est chez les Indiens que je vais me faire dorer la couenne. J’apprend que suis malade. Bon point, il y a une raison à ma sale gueule. Mauvais point, je vais crever dans deux ans. Les Indiens se font mettre misère. Les gonzesses m’aident à reconquérir le bateau du Baffeur. Je rencontre Beateman et Blackness. On monte les Grognards. Je revois la sale tronche de lard de Boll et les écailles de Bikaros. On décide de mettre la main sur le trésor de Bylly Brandson, mon premier capitaine. L’autre enfoiré de Colonel Epic Fail, nous fait la traine avec ses « Blindés ». On vole le Hollandais Voleur et on en fait notre navire. On passe Reverse. Les deux zigotos filent sur Banaro en touriste. Je me fais coincer par une boite de conserve de la Marine. Des gamins me sauvent les rides. Je prends le large pour fuir Fail et ses hommes. J’me retrouve à bord du Hollandais avec une trentaine de chiards à son bord.

Première Partie



Je tire une gueule. Dans la catégorie « bordel de merde » même la Dauphine s’excuse d’avoir participé tellement je tiens la pôle position. J’ai mal au crâne, je n’ai pas posé la guibolle plate une seule seconde sur ne serait-ce un caillou de Grand-Line. Je pue tellement que j’ai vu une mouette louper un virage en passant au-dessus de moi. J’ai des crampes à force de piloter ce navire sans relâche depuis qu’on l’a dérobé. Et j’ai mal au crâne, bon dieu, j’ai mal au crâne.

« M’sieur le troll ? »
« Qu’est-ce t’as gamin ? »
« J’ai envie d’faire pipi »
« Pisse dans l’eau »
Sale gosse. C’est ça, casse toi.
« Oh gamin ! Tu m’as appelé Troll ? Merdeux va ! »
Je déteste les gosses. Un, ils parlent trop. Deux, ils font ma taille. Trois, je suis pas fait pour la vie de famille.
« Monsieur le troll ? »
« Ne m’appelle pas troll »
« Je n’arrive pas à faire pipi dans l’eau, le bastingage il est trop haut pour moi »
« Fait ça dans un seau, Palsambleu ! »

Mais comment qu’ils ont fait pour se retrouver à mon bord ? Trente chiards qui déboulent d’on ne sait où, c’est pas commode. Ou alors, c’est juste moi qu’est pas de bol. C’est ça, j’ai juste le cul bordé de vermicelles. Pis c’est pas une aire de jeu ce bâtiment, c’est le Hollandais Voleur quand même.

« Monsieur… »
« Appelle moi troll, je te noie ».
« Tous les seaux y sont utilisés »
« Mais c’est pas vrai ! Ton père il t’a pas appris à pisser sur un bateau ? »
« Mon père il est dentiste »
« Et alors, les dentistes ils n’pissent pas ? »
« Si, mais pas sur un bateau »
Tuez-moi.
« Au fond à gauche, t’as une cabine avec plein de tricornes et de plumes. C’est là dans le coin du mur. »

Zagaha. Et une petite pissouille dans la cabine de Beateman. Ça calme les nerfs. J’sais même pas si on a des chiottes à bord. Jamais vu de chiottes à bord d’un navire. Ce serait l’invention du siècle. J’ai pas l’temps de le faire, mais si un gars y pense, sur qu’il se ferait du pognon.

« Monsieur le nain ? »
« J’vous tuerais tous »
« On a faim »

J’redresse la tête de ma ligne d’horizon et je vois les trente mioches allongés sur le pont principal. Ils tirent tellement la tronche qu’on dirait des momies.

« Vous foutez pas de moi ! Vous pouvez pas avoir autant faim que ça ! »
« On va mourir de faim… »
« On n’meurt pas de faim comme ça ! Vous avez vidé deux tonneaux de lard séché depuis qu’on a quitté Banaro ! Ça fait même pas deux heures ! »
« On veut du sucré m’sieur le pomme »
« M’sieur le pomme ? C’est nouveau ça ! C’est bizarre, mais au moins c’est plus respectueux qu… Gnome ! M’sieur le gnome ! Pas pomme, c’est gnome que tu voulais dire, c’est ça ? »
« Ah oui. »

Mais quel bordel. Bon, réunion, on fait la grosse voix, on tire les choses au clair.

« Bon les marmots, rassemblement sur le pont principal, immédiatement ! »

Je vire de bord. Je cavale vers le foc avant et je le coince à l’opposé de la grande voile. Le Hollandais s’immobilise après avoir viré de bord à moitié, les voiles sont au contraire l’une de l’autre et on dérive calmement. Je me retourne d’un pivot sur ma jambe de bois.

« Par tous les Poses du monde, c’est quoi ce rassemblement ? »

Ils sont même pas en ligne, ils sont même pas en tas, ils sont en… Il n’y a pas de mots. Toute ma vie à mener des hommes, jamais vu un tel bordel. Faite des tartes, pas des gosses.

« Qui c’est le chef de vous ? »
J’parle indien, j’deviens fou.
« Moi »
Quelle horreur, ce gamin a de la moustache et un bouc. C’est moi, plus jeune.
« T’es le gamin qui m’a sauvé la mise face à l’autre robot de la marine »
« Negociata 2.0, le power ranger bleu »
Bordel de cul.
« Mais il est encore vivant lui ! Putain, vous l’avez réparé, mais vous êtes épuisant ma parole ! »
« On l’a reformaté en gentil, maintenant, il peut faire plein de choses »
« Power ranger bleu, transformation en chien d’attaque… Waf ! »
Tous les gosses applaudissent.
« T’as juste fait Waf ! Il ne s’est même pas transfor… Ooooh, j’ai mal derrière le foulard.  Mais c’est pas vrai, sortez-moi de là… »

Je sais même plus ce que je voulais dire. Si. Ça y’est.
« Z’êtes qui ? Z’êtes quoi ? Et dernière chose, pourquoi moi ? »
Ils lèvent la main.
« C’est pas l’école ».
Ils baissent la main. Silence général. Bordel.
« Bon, toi là-bas avec la morve, je t’écoute»
« Snuuuurf… On est les caramels mous et on vient d’Ilipucie »
« Okay. Toi, avec la peluche de rennes »
« On est des enfants »
« D’accord, donc toi, clairement, ta réponse ne servait à rien. Un autre veut répondre ? Mais non, chiale pas, putain, chiale pas sale… Ourf ! »

Je viens de me prendre un caillou sur le derche, l’autre barbu juvénile vient de me décalquer à coup de lance-pierre.

« On est parti parce que les adultes nous parlaient mal, ne fait pas l’adulte »
« Mais je suis un adulte ! »
Silence. Rire général. Je suis vexé, mais à vie.
« Tu es trop petit m’sieur pour être un adulte ! »
La douleur.
« Bon et bien quoi ? Vous avez fugué, c’est pas mon problème »
« On cherchait un héros pour libérer nos familles de la secte Kol’gaete »
« Elle fait quoi cette secte ? »
« Elle nous oblige à nous brosser les dents »
« C’est pas grave »
« jusqu’à la mort »
« Ça l’est un peu plus »
« Nous sommes les Caramels mous et tu vas nous prêter main forte pour casser la tronche aux méchants et libérer notre île »

Les Caramels Mous contre les Kol’Gaete ? Je vais quand même pas me lancer dans une aventure où le champs lexical va brosser autour de la dent. D’un autre côté, j’vais pas balancer trente mioches à la flotte, c’est que des pauvres gosses après tout. Et puis, si je fais voile arrière, c’est Epic Fail et ses hommes qui me cueillent. Qu’est-ce que je risque à faire rentrer les gosses chez eux ?

« Monsieur ? »
Le pisseux.
« Oué… »
« La gauche, c’est où ? »
« Bâbord »
Silence.
« Palsambleu ! Le côté où j’ai encore une jambe. Pourquoi ? »
« Je me suis trompé de toilette alors »
« Que… T’as pris à droite ? Mais c’est ma cabine ça ! C’est pas vrai… »
« Alors, p’tit, t’acceptes ? »
P’tit, toi-même. Je passe pas trois jours avec ces chiards.
« Vous me donnez quoi en échange ? »

Je négocie avec des enfants. Ils vont me proposer deux bonbons, je décline, ils se trouvent un autre copain de récré et je contourne Banaro pour récupérer Beateman et Blackness. J’sais même pas pourquoi j’fais la nourrice.

« On te donne ça ».
« Par les dents cassés des vieilles filles de joies de Tortuga »

Elle était longue celle-là, mais ils me l’ont mise profond niveau surprise.
Indigestion de Caramels. Scab12


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Indigestion de Caramels


Première Partie II



C'est un fruit du démon. Je le dis dans ma tête, juste pour que ce soit clair.

« Où que vous avez chopé ça ? »
Le p’tit gars se décrotte le nez tout en me répondant.
« On l’a piqué aux vilains »
« Vous savez c’que c’est ? »
« Un fruit »
« Oui, non, d’accord, c’est un fruit, mais le genre de fruit que c’est ? «
« Une pomme ? »
« Une banane ! »
Foutre dieu.
« Une clémentine ! »
« Mais non, arrêtez, c’est pas un jeu ! »
« Une tarte ! »
« C’est pas un fruit ! »
« Ma mère elle fait des tartes aux fruits »
« Oui, d’accord, mais la tarte n’est pas… »

Mais pourquoi j’argumente.

« On sait pas c’que c’est comme fruit, mais il doit coûter cher parce que Monsieur Une, il y tenait beaucoup »
Je veux pas savoir qui est Monsieur Une.
« Monsieur Une, c’est le… »
« M’en fou. Taisez-vous. Je réfléchis. »

Bon. Des saloperies comme ça, j’en ai vu des dizaines de dizaines. J’ai navigué avec des gars qui chouinaient d’en avoir bouffé et d’autres qui chialaient de pas en avoir bouffé. Au pire, je le revends.

« Si je vous aide, vous me le donnez ? »
« Bah oui »
« Avant ou après ? »
« Bah maintenant »
« Et si je le prends et que je me casse sans vous aider ? »
« C’est pas gentil »
« Et ? »
J’entends des « oh » choqués. Ils sont vraiment trop jeunes pour ce métier. Zagahaha.
« Bah alors c’est pas grave, ca voudra dire que t’étais plus malheureux que nous »


Les petits bâtards. La vérité sort de la bouche et tout ça.
« Ok, j’accepte de vous aider »

J’prends le fruit maudit et je le cale sous mon bras. On est pas pressé. J’grimpe sur un tonneau et je lorgne les Caramels.

« On va faire partie du même équipage les gars, j’m’appelle Scab Tournebroche, mais vous pouvez m’appeler… »
« Troll »
« Machin ! »
« Petit ! »
« Caca ! »
« … Capitaine… Je voulais dire ‘Capitaine’… Mais faites comme vous voulez. Nous allons prendre la route de votre île, cassez les dents aux Kol’trucs et nous séparer définitivement après ça ! Est-ce que vous êtes avec moi !!! »

Ils lèvent la main.

« C’était pas une question… Normalement, vous faîtes des hurlements sauvages, de l’engouement dans les tripes, bordel de bois ! »
« On aura le droit de manger avant ? »
« Les toilettes, c’est où ? »
« Monsieur, j’ai mal au ventre »

L’aventure sera longue. Trop.

« Bon, qui sait tenir une route à la barre ? »
« Moi m’sieur »
« Bon, tu vas barrer le Hollandais, le temps que je… Attendez, comment vous avez fait pour venir jusque Banaro depuis votre île et débouler sur mon bâtiment ? »

La question que j’me pose que maintenant. On déboule pas comme ça de nulle part.

« On a fait la planche »
« Foutez-vous pas de ma gueule, z’avez pas fait la planche sur la route des périls »
« Bah si, pourquoi ? »
Trop de choses à répondre.
« Non rien, je vais en cabine. Faîtes juste en sorte de pas nous foutre dans le décor »
« c’est moi qui barre ! »
« Non, c’est moi ! »
« Regarde ce que t’as fait, t’as cassé un morceau de la roue ! »
« c’est pas moi, c’est lui ! »


J’ai connu un sale type qui avait noyé ses gosses. C’était un chouette gars finalement.


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Indigestion de Caramels


Première Partie III



C’est même pas vraiment ma cabine, j’y ai jamais dormi. Je n’y ai même pas mis une affaire. J’ai rien qui m’appartient mise à part cette fleur en tissu qui arbore fièrement ma poitrine. Cadeau des guerrières de Lily. Je cavale, je passe ma vie à cavaler. La cabine des deux autres c’est un musée à côté de mon cloaque. Bref.

J’tire une assise et je pose l’arrière dessus. D’un balayement, je fais de la place sur la table et j’y pose le fruit. Les deux coudes sur la planche et le menton aussi, je lorgne le juteux. Faut que je fasse le vide et que je réfléchisse.

Je sais très bien nager. Un point en moins pour la malédiction. Un pirate qui coule, c’est un pirate de moins. Je suis nain. C’est pratique pour se battre, t’es bourré d’angles morts qu'en tu frappes un nain. C’est juste chiant pour les gonzesses et pour attraper le pommeau de douche. J’ai aucun intérêt à bouffer ce fruit.

Ça sent l’urine dans ma cabine. Ah oui, saloperie de marmot.

Je me redresse, je vais prendre la bouteille qui roule sur le parquet. Je tourne le dos à cette connerie et je sais qu’elle m’envoie son énergie négative. Mon bon Tournebroche, tu as peur.

Je prends une rasade de rhum et je me replante devant le démon. Bon.

Je suis plus tout jeune et à en croire la vieille des Amazones, j’ai plus grand temps à vivre. L’occasion en or. Je croque, nouvelle vie, je deviens un de ces allumés que j’ai côtoyé toute ma vie. Ma prime prend 30 millions et j’ai plus une seconde pour souffler.

Parbleu, je vois pas les avantages de ce machin.

C’est violet et ça ressemble à une poire. J’aime pas les poires, j’aime tout le reste, tu parles d’un hasard.
Ces gamins m’auront vraiment ruiné ma journée.

Et pis merde, si c’est pour finir comme le jeune Malherbe.

J’me souviens… On avait dégoté un fruit du démon après avoir dépouillé un bâtiment d’une délégation royale de j’sais plus trop où. Bylly décide de le jouer aux dés entre les gars de l’équipage. Y’avait Bylly, De Lattre cette salope de chirurgien, Boll le cuistot et le petit Malherbe. Une chance de cocu ce gamin.
Bylly était bourré comme une bourriche d’huîtres et ne jouait aucun coup, trop content de voir ses hommes craindre de gagner face à lui. De Lattre jouait comme si sa vie en dépendait et il avait bien raison. Boll, ce gros lard, faisait tout pour perdre parce qu’il était déjà maudit par le cochon. La moitié de l’équipage priait en secret pour que ce soit lui qui gagne. Juste histoire de voir ce que ça aurait fait, il y a tellement de légendes. Bref, il restait que le jeune mousse Malherbe qui jouissait d’un lancé de dés incroyable. Il annonçait, la chance lui souriait à chaque coup. Pauvre gamin. Il l’a gagné à l’honorable, De Lattre peinait à cacher sa frustration, lui qui était si faible, Boll soufflait enfin et le capitaine Bylly avait l’œil pétillant des grands jours.
Je m’souviens que j’picolais dans un coin et que, malgré moi, j’étais surement le plus curieux d’entre tous. Ce gamin, Malherbe, il avait un regard de braise, les filles, il savait les prendre. J’étais admiratif de ce p’tit gars.
Fallait voir comme on était tous agglutiné dans la cale, quarante zouaves qui gueulaient « Bouffe-le ! Bouffe-le ! » tout en rotant de la bière chaude. Ni une, ni deux, le gosse croque dedans. Silence général. J’me redresse sur ma chaise pour mieux voir. Il ne se passe rien du tout. On lui demande de faire des trucs, de crier ou de sauter. Rien. Bylly sort son flingue et lui décoche un pruneau dans la jambe. Le gosse hurle de douleur, Bylly balance un « C’est pas un Logia ». Le gamin y met du sien, il ferme les yeux malgré le bruit et la douleur de sa jambe. Il a une veine qui devient rouge sur son front tellement il essaye de faire un truc. Big Boum, cet allumé de Maître canonnier, il balance que certain pouvoir se révèlent par hasard, que c’est pas visible tout de suite. Sauf que les gars, ils tiennent plus, ils veulent voir de l’exceptionnel. J’essaye de calmer le jeu, mais rien n’y fait. Ils attrapent Malherbe par les chevilles et l’amènent sur le pont. Je gueule, j’m’interpose, mais ils sont ronds comme des boulets.
Ils avoinent sévèrement le gamin jusqu’à ce qu’il révèle son pouvoir. Rien jusqu’à ce qu’ils tendent ses deux bras vers ses camarades et qu’un rayon noir en jaillisse. J’me souviens que Bylly s’était écarté au dernier moment, instinctif comme une bête. Tout le monde avait hurlé de joie en voyant que le pouvoir se révélait enfin. Presque tout le monde, les gars qui s’était vu frappé par le rayon étaient devenu incontrôlable et avait balancé Malherbe par-dessus bord. Tout c’était passé si vite qu’on était encore sur le cul quand les gars redevinrent normaux. Le gamin avait coulé à pic, s’en était fini. Pauvre gosse. On avait appelé ce fruit « Le Fruit de merde ». C’était surement pas le bon nom, mais il avait du repousser autre part aussitôt et d’autres l’utilisaient peut être quelque part dans le monde.

La vache, ça m’a rendu nostalgique de me remettre ça en tête. A tous les coups, c’est le fruit de merde que j’ai chopé. Karma et toutes ces choses.

Faut que je me rende à l’évidence. J’me fait vieux et les p’tits jeunes sont de plus en plus fort. Le roi des pirates n’étaient pas un gars normal. Dans son équipage, il n’y avait que ça, des démons. On devient pas quelqu’un ici-bas sans disposer d’un quelconque pouvoir, c’est certain. C’est la génération 4.0 dehors, moi je suis encore au sabre et au tromblon. C’est une aubaine ce truc-là. Bylly Brandson, ce salopard du passé, il n’avait pas de pouvoir, il est crevé aujourd’hui. C’était un bretteur comme pas deux, moi j’ai rien. Une sale gueule, une demi-carcasse et une seule jambe. Quarte orteil. Quatre, putain.

J’grimpe sur la table. Je surplombe le fruit, je sais pas pourquoi je fais ça, mais j’en ai marre de tout le temps regarder en haut. Cette fois-ci, c’est moi qui regarde de haut. Je te regarde salope de poire.
J’ai deux ans pour devenir une légende. J’ai pas de temps à perdre. Palsambleu, je suis Tournebroche. Le quartier-maître n’est plus, « La Cloque » n’est plus.

"Je suis Capitaine. Je suis Scab Tournebroche, Capitaine des Grognards, l’équipage des Capitaines. Mon nouveau surnom, c’est toi qui vas me l’attribuer salopard de fruit à pépins."

Toc Toc.


"Le troll ?"
"Mais c'est pas vrai ! C'était mon moment !"
"Qu'est-ce que vous faites debout sur la table ?"
"T'occupes ! Qu'est-ce qu'il y a ? Mais bordel, c'était pas toi le gamin qui est censé barrer ?"
"Si, mais les autres ils partagent pas"
"J'arrive"
...
"Pourquoi tu refermes pas la porte?"
"Tu vas manger le fruit ?"
"Peut être, peut être pas, c'est perso comme truc, casse toi"
"Tu te brosseras les dents après ?"
"Mais c'est quoi ces questions intimes là ! Ça te regarde pas, c'est pas un fruit comme les autres pour ta gouverne. Maintenant, laisse-moi ! C'est ma chambre, c'est privé !"
J'peux pas frapper un gosse quand même.
"On dirait ma petite sœur"
"Quoi ?"
"Elle aussi, elle veut pas qu'on rentre dans sa chambre. T'es vraiment jeune."
"Pour la dernière fois, je suis un adulte !"
"Elle dit pareil"
"Meeeeeeeeeeeeeeeeeerde"

Clomp. Il a fermé la porte.

J'ai perdu toute ma motivation. Il m'a dégonflé le chiard. oh bon dieu, crevez-moi.





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Dernière édition par Scab Tournebroche le Jeu 13 Juin 2019 - 10:20, édité 2 fois
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Première Partie IV


Pincez-moi.

Le Hollandais Voleur est devenu une épave. Je me suis absenté dix minutes. C’est pas vrai. Les voiles sont lâches, les bouts sont en morceaux, le mât est tagué, la barre est fendue et les tonneaux de Lards séchés vides roulent au rythme de la houle.

Bizarrement, c’est bien la première fois que des larmes me viennent. Pas assez pour que ça se voit, mais assez pour que ça me décrasse le conduit lacrymal. Ces gosses sont de vrais pirates, j’en ai vu des moins efficaces dans l’art du saccage. Seconde bizarrerie, j’ai pas envie de gueuler.

« Calmement, vous allez m’expliquer qui a commencé »
« C’est Réglisse, il voulait pas partager la barre »

Réglisse, c’est le petit poilu qui fait le chef. Faut que je retienne le nom des plus turbulents. Si je ne m’investis pas un minimum, on est foutu.

« Et pour le Lard ? »
« C’est Piment et Poivre qui ont tout mangé, pis comme c’est les plus forts, on les a laissé faire »

Eux, c’est les deux gros. Bien.

« Les dessins sur le mât ? »
« Sucre, c’est l’artiste »

La petite puce avec la morve, faut pas s‘y fier.

« Les bouts découpés en morceaux ? »
« C’est Girofle, il voulait construire des trucs avec »

Le mécano qui a réparé le Négociata. Noté.

« Le pipi dans la cabine ? »
« Chocolat »

Lui, j’le noierai discrètement.

« Et toi, tu es ? »
« Sablé, je fais les plans »

Et t’es aussi une grosse balance. Bien, le reste on verra plus tard. J’en connais assez. On va adoucir le ton.

« Écoutez moi bien les amis… »

C’est dur de parler comme ça.

« Je vais barrer jusque Ilipucie, mais pour ça, j’ai besoin de connaître son emplacement précis »

« Il faut suivre les filets de pêcheurs »

Il pointe tribord. Je claudique jusqu’à la rambarde et je découvre des milliers de filets qui flottent à la surface de l’eau. Là, je suis perplexe. C’est quoi l’idée, attraper les poissons par le dessus ?

« Sablé, viens là »

« Qu’est-ce qu’il y a ? »
« Rassure-moi mon gamin, c’est pas les adultes de ton île qui pêchent à l’envers ? »
« Si »

Parbleu, si les adultes sont comme les jeunes, je bouffe le fruit et je pars faire du crawl.

« Réglisse, viens mon… poilu »
« Quoi ? »
« Explique-moi, toi qui es malin comme un singe, la raison de ces filets »
« C’est à cause du volcan sous-marin, dès qu’il pette, les poissons volent »

C’était étonnement très clair. On suit les filets et on arrive sur Ilipucie. Il y a de l’espoir.

« Poivre et Piment, venez ici mes p’tits potes »
« Qu’est-ce… »  « … qu’y a ? »
« J’ai un problème avec un truc que j’hésite à manger, vous z’en pensez quoi les p’tits gars ? »
« Si ça se mange… » « …Faut le manger »
Le conseil est excellent.

« Chocolat ?»
« Vous allez me disputer pour le pipi ? »
« Parbleu, jamais de la vie, c’est oublié. Va dans les toilettes, ramène-moi le fruit »
Et prend toi le marchepied dans les dents.

J’envoie un coup de patte dans l’un des tonneaux qui roule et je le redresse. Je saute dessus et je fais face à tous les gamins qui me regardent sous un jour nouveau. Visiblement, le côté grincheux et gueulard ne faisait pas effet. Les appeler par leur prénom, les solliciter et les responsabiliser, voilà une solution. Comme avec des pirates de base quoi. Je vais prendre des galons en commandement grâce à ces sales mio… ces petits camarades.

« Sucre, nous allons avoir besoin d’un nouveau drapeau pour passer inaperçu ma grande ! Il faut transformer le Hollandais Voleur en navire de croisière ! Girofle, on va avoir besoin de costumes, tu peux nous construire ça avec de vieux bouts de voiles ? Les autres, j’ai besoin de six gamins dans les gréements, douze sur le pont principal et trois avec moi pour apprendre à barrer ! »

« OUI CAP’TAINE ! »

Alors là, c’est caviar. Le jour et la nuit.

« M’sieur, votre fruit »

Du courage mon vieux Tournebroche.

« Dernière chose, ce fruit est un fruit qui donne des pouvoirs magiques, j’hésite à le manger. Est-ce que vous pensez… »
Parbleu. Qu’est-ce qui leur prend aux marmots. Ils ont des étoiles dans les yeux.

« Je disais, est-ce que vous… Vous m’écoutez plus, c’est ça ? »

« Mange-le ! »
« Mange-le ! »
« Mange-le ! »
« Mange-le ! »

Zagahaha. L’innocence des gamins, voilà ce qu’il me manque.

Croc.




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