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La chute de la mouette bleue. [Baal]

DICROSS ! TROISIEME ETAGE, QUATRIEME FENETRE EN PARTANT DE LA DROITE ! FAIS-MOI TAIRE CET ENCULE !
REÇU SERGENT-CHEF !


On est obligé de se beugler à même pas trois mètres l'un de l'autre, et on s'entend à peine avec le vacarme assourdissant de la fusillade. Les balles fusent dans tous les sens, ça ricoche à un centimètre de ta trogne et si tu fais pas gaffes, t'as tôt fait de t'en prendre une dans la carafe. C'est d'ailleurs ce qui est arrivé à l'un de nous, le petit Leonardo Tassin, un jeune deuxième classe qui vient brutalement de plonger dans le bain, et quasiment de s'y noyer. Il en a pris une dans l'omoplate, et un éclat dans la guibolle, ce qui l'a cloué au sol, à hurler et chialer son mal pendant que ses potes s'activent autour pour le maintenir en vie et tenter de le calmer. Le coupable, c'est justement cet enfoiré de fils de pute que le Sergent-Chef Dumoulin veut que je m'occupe, histoire d'éviter qu'il grossisse nos pertes. Et il est bien gentil, très expérimenté au combat, et a raison de vouloir régler le problème, mais ça va être un peu plus compliqué que ça.

Notre position est pas favorable, retranchée derrière des abris de fortune, aux pieds d'un large et haut bâtiment de plusieurs mètres, grouillant de saloperies armées et profitant de leur position haute pour nous canarder comme des sangliers traversant un découvert en pleine battue. J'ai cru entendre que Julius en avait ramassé une aussi, mais peux être sûr de rien avec une information prise sur le tas, avec les oreilles qui sifflent entre les détonations des fusils, les déflagrations des bazookas, les voix des gradés qui s'égosillent pour surplomber le bordel sonore ambiant. On se fait aligner, on riposte à peine, on a peu d'occasions de le faire, mais dès que y'a moyen de placer une doublette, on se fait pas prier. Je suis partagé entre l'excitation du moment, j'ai attendu ça tellement longtemps, depuis que je me suis engagé, la panique de me faire trouer le bide et la rage qu'on se soit fait enfumer si facilement.

En même temps, avec un tel tocard aux commandes, 'fallait pas s'attendre à un miracle de réussite avec cette putain de mission.

DICROSS ! FLINGUE-MOI CET ENFOIRÉ !

Ça me presse les miches, réaction en chaîne de la commandement, je vais presser le fion des deux gaillards sous mes ordres.

KACHER ! YOUDOM ! VIDEZ-MOI VOTRE CHARGEUR SUR C'TTE PUTAIN DE FENÊTRE A LA CON ! JE VEUX PAS VOIR SA SALE GUEULE DE FIOTTE AVANT D'AVOIR PU BOUGER DE MA POSITION !
RECU CAPORAL !
WECU CAPOWAL !


Si j'étais pas angoissé à l’idée de me faire décanillé d'une bastos pleine face, je crois bien que j'aurais esquissé un sourire, cet accent, je l'adore. Je vérifie mon chargeur, qu'une munition est bien en chambre, et fais signe à mes gars qu'ils peuvent déverser un torrent de chiasse sur notre bâtard haut perché. Ils se font plaisir à arroser la façade, et tout ce qui s'y trouve autour. Je bondis de mon muret troué par le plomb, et active mes guibolles pour détaler jusqu'à un point précis repéré y'a pas long. J'ai une belle couverture, mais je vais pas m'attarder en tourisme en chemin. En quelques dizaines de secondes d'une course les fesses serrées et les mâchoires verrouillées, je me vautre d'un bon à plat ventre derrière ma nouvelle planque. Y'a les coudes et les genoux qui amortissent l'impact, sanguinolents qu'ils deviennent, et moi qui perd pas de temps à compter mes écorchures, objectif en tête , en dégommer une.

YOUDOM JE WECHAGE !
KACHER JE RECHARGE !


Sens du timing quand tu fais bien les choses. Haletant, en sueur, pris d'un soudain coup de chaud, je prends position, cherche à bien me caler et choper un bon angle de tir.

Allez, sors ta petite fiole de salope, mon gros.

Forcément, avec le focus qu'il s'est mangé, il a compris qu'il était un invité particulier pour nous et il ose pas trop repasser un pouce par l'encadrement.

Le Sergent-Chef l'a pigé, dieu merci qu'on ai un soldat avec autant de bouteille du vrai combat à nos côtés, et bouge en conséquence. Accompagné de Toddy et Joff, ils se mettent en mouvement pour attirer l'attention, feintant de tenter une percée pour atteindre les portes. En fond, t'as l'incompétent Lieutenant Marinier qui balance un flots d'ordres bancals à ses subalternes, un escargophone à l'oreille, en liaison direct avec un supérieur hiérarchique trop haut placé pour venir mouiller le falsard sur le terrain, le vrai. Si on attendait après ce trou du cul pour se sortir du merdier dans lequel il nous a plongé, on serait déjà tous cané, pissant des litres de sang. Les appâts font le boulot, à moi de remplir le mien. Je respire, tente de me calmer, de faire abstraction de tout ça, me caler sur ma respiration. Ferme l’œil gauche, bloque ma respiration, maintient mon arme, appuis lentement sur la gâchette et fait feu.

Dans le mur, quel connard je suis.

Des débris volent aux quatre coins où s'est logé la munition, et l'un d'eux tape ma cible sous l’œil, ce qui a pour effet de lui faire rentrer la tête.

DICROSS ?! T'ES SERIEUX ?!

Je vais quand même me faire enterrer, bordel.

Pas le temps de l'ouvrir, que l'enfer nous tombe sur le lard, version dynamite et pluies de plombs. Une riposte corsée à laquelle on était pas préparée, qui force l'illustre Lieutenant Marinier à beugler le repli, la fuite, la retraite stratégique, la fin de la déculottée.

Et c'est sur cette mauvaise note personnelle, et encore plus catastrophique collective, que la section se retire vers un lieu sécurisé.

On y est allé avec nos bites et nos couteaux, on s'est fait trouer.

On dit merci qui ?


Dernière édition par Peeter G. Dicross le Mar 9 Juil 2019 - 2:48, édité 1 fois
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On dit merci "Bibi"...

Et "Bibi", ce n'est pas n'importe quel trou du cul d'après ce que je peux biter de la situation. `S'agît d'un fou furieux de la science trop dément pour le croire. C'est le genre amoureux par excellence de tout ce qui touche de près ou de loin aux virus, aux poisons ou tout autres trucs semblables. Malheureusement, croiser génie et folie donne bien trop souvent naissance à des psychopathes mégalomanes. Hé ouais, dire que le mec a travaillé dans la Brigade Scientifique jusqu'à ce qu'il pète les plombs... Littéralement. Parce qu'en plus d'être à la pointe dans son domaine, ce taré se tape le luxe d'être un cyborg bien équipé. Et ça m'fout les boules, car c'est une insulte à mon espèce.

Je suis un peu nerveux. Non pas que j'ai la frousse de combattre, mais que je sens que cette mission va puer du cul. Parce que tout part de travers alors qu'on est même pas dans le cœur de l'action. Genre, on est les renforts. Et la cavalerie arrive toujours en retard, c'est bien connu. Mais là, de là où je suis, je peux clairement voir comment la troupe qu'on doit aider se fait ridiculement malmener. Elle se retranche comme elle peut dans un lieu sécurisé, la queue entre les jambes. Et manque de pot, j'ai de l'expertise en ce qui concerne les scientifiques aux esprits corrompus. Y'a pas si long', il m'est arrivé une poisse pas possible pour être en prise tout seul avec un taré ayant mangé le Fruit du Gaz. `Me demande même pas comment j'ai fait pour m'en tirer. J'ai déjà assez de tracas pour ressasser à cette terrible expérience.

La cohue fait rage au port et dans les environs. Les bâtisses ont la gueule de décombre et l'anarchie règne. L'ennemi repousse les Marines jusqu'aux limites du possible, mais les soldats se laissent pas faire. Pour cause, le vaisseau de ceux qui nous ont fait appel tient bon malgré les efforts collectifs des pirates. Ouais, le scientifique qu'on doit arrêter s'est vite trouver des copains pour entraver notre marche. Entre les mercenaires recrutés à la volée et les équipage de forbans pris sur le tas, y'a de quoi foutre la pagaille dans nos rangs. Alors que nous, Marines, sommes soudés par la hiérarchie de me deux, eux, sont une coalition fragile. Pour l'instant, tout se petit monde est à la botte du cyborg fou plus par crainte que par respect. Autant dire qu'il y'a de quoi semer la zizanie directement chez eux. Encore faut-il pouvoir atteindre les rivages...

SERGENT ARAN, ARRÊTEZ DE RÊVASSER. REMUEZ-VOUS, BON DIEU!!

C'est le gradé le plus haut qui me braille dessus pour couvrir le brouhaha général des coups de feu et des cris. Vrai que je glande un peu à observer le fracas des combats, mais c'est pas pour me la couler douce. Oh que non. De mon petit coin, pendant que les autres s'activent dans tous les sens, j'observe l'ensemble. Et c'est là que je remarque quelque chose. Une faille. Les méchants ont beau pousser nos blues en retraite, mais ils assurent plus vraiment leur arrière sur le flan droit. Pas le temps de rouspéter l'ordre donné pour changer de tactique, alors je vais me la jouer solo. `Fin, trio. Je compte bien m'engouffrer par l'ouverture avec mes potes, Sergents eux aussi.

Je marmonne à peine, histoire de dire que j'ai bien entendu à l'autre casse-couille qui me sert de ponte.

`Vos ordres, Commandant.

Je me tourne alors pour chercher mes compagnons de dortoir au milieu des soldats qui s'agitent. Comme on s'apprête à débarquer fissa fissa et à l'arrache, je me bouge rapidement pour les retrouver. À son poste, John S. McGaugh se tient prêt à sauter sur l'île avec une section de dix Marines. Il est soutenu par Anne Calhugan sur le côté droit. Elle aussi est sur le point de descendre avec le même nombre d'unité. Alors que je suis pas loin d'eux, je me fait harceler par l'un des miens.

— Sergent Aran? Que devons nous faire si vous nous abandonner?

Ennuyé par ce freluquet, je lui répond sèchement.

Vois avec le Sergent-chef Grap. J'peux pas laisser cette opportunité m'échapper.

Le pauvre est béa face à mon attitude. En me voyant parler sur ce ton, mon ami se demande ce que je fiche.

Qu'est-ce que tu fais, Baal?! Ce n'est pas le moment.
Oublie tes hommes, John. J'ai trouvé un point sensible à exploiter. Ramène Anne aussi. Et illico.

Mon camarade regarde autour de lui les visages de sa troupe, puis à nouveau vers moi. Exaspéré, il souffle un coup.

Encore une idée derrière la tête... Ça va nous mener à notre perte!

Je frémis d'impatience. Légèrement embêté, il se retourne à nouveau vers sa section.

Je prends la responsabilité de mon acte. Retrouvez tous le Sergent-chef Grap pour de nouvelles instructions.

Étant à côté, Anne fait de même avec une mine toute aussi blasée. Elle me jase avec un ton presque acerbe.

J'espère que ça vaut le coup, car sinon tu sais ce qu'il t'attend, Baal.

Pendant que les soldats font l'abordage, ma team se faufile entre les tirs pour atteindre la zone intéressée. Elle est loin, mais on peut y arriver. L'idée, c'est de contourner les défenses adverses. Alors que je déserte mon poste avec mes frères d'arme, j'entends l'autre gueulard s'égosiller.

BON DIEU! MAIS QU'EST-CE QU'ILS FABRIQUENT, CES TROIS-LÀ?!
N'ayez crainte Commandant, c'est moi qui les envoyés.
QUOI??! MAIS POURQUOI DIABLE AVEZ-VOUS FAIT ÇA?

Je sais pas pourquoi le -vieux- instructeur nous couvre, mais `doit sûrement avoir une idée lui aussi. Ou simplement qu'il devine mes intentions... Va savoir? De toute manière, si on est dans tout ce bordel, c'est à cause d'un énième gradé à la con `pas foutu de mettre les pieds sur le terrain. Et ça, ça m'fout en rogne. Avec un faux départ pareil, on risque pas de réussir cette putain de mission. J'me demande vraiment comment le Commandant compte faire pour se sortir de cette passe...

La faute à qui?
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La faute à cet homme, ce héros de la Marine.

Spoiler:

Une silhouette svelte, un faciès juvénile, une voix faiblarde qui peinait à monter dans les graves, un uniforme impeccablement repassé et propre. Les dents longues en avancement de carrière, un certain mépris pour les petits rangs, un désintéressement total de la vie de ses hommes, un esprit formaté marine depuis la naissance, ainsi était l'officier subalterne en charge de cette mission.  

Le Lieutenant Tacbo Marinier.

41 et 42, par bonds successifs, appuyé par 43, décrochez de votre position direction le navire ! 43 en appuis de 42 et 41 ! En avant !

Il hurlait si fort que ses joues habituellement blanches avaient viré au rose écarlate, détournant l'attention de sa chevelure rousse, véritable phare en plein jour. Jeune, ayant à peine dépassé la vingtaine d'années, il tentait de se faire entendre de ses subalternes malgré le tintamarre ambiant que provoquait les échanges de tirs entre ses troupes et l'ennemi. Ses hommes se faisaient aligner comme des lapins, il avait dû réfléchir rapidement et prendre ce qu'il pensait être la meilleure des décisions pour arrêter le carnage. Que cela lui plaise ou non de battre ainsi en retraite, il ne pouvait se résoudre à offrir de la sorte ses pièces en pâture au camp adverse. Dépassé par les événements, légèrement pris de panique, son cerveau carburait à cent à l'heure et sa gorge sèche lui faisait un mal de chien à force d'aboyer sans cesse.

Sa stratégie d'attaque se révélait être un fiasco complet et s'il aurait souhaité insister un peu plus, on lui avait lourdement conseillé de foutre le camp avant de n'avoir plus que sa propre pomme à envoyer au charbon. Frustré par son échec, contraint de tourner le dos aux criminels, il avait mené la retraite, les balles lui sifflant aux oreilles. Le terrain ne jouait pas en leur faveur, ils peinaient à progresser jusqu'au navire, des pirates en embuscade en étant la cause. Derrière eux, ça sentait le roussi. Devant eux, le moisi. Marinier perdait son sang-froid, râlant, envoyant bouler les suggestions lui parvenant de la part de ses sous-officiers sans même prendre la peine de les étudier. Si cela ne tenait qu'à lui, il aurait tiré ses troupes par le col et les auraient envoyé faire front. Beaucoup d'entre eux n'étaient pas prêts, il en avait déjà fait part au Commandant, cherchant même à faire remplacer les éléments qu'il jugeait les moins fiables.

Clairement, si aujourd'hui il essuyait un si gros revers, c'était uniquement dû au manque de compétences de ses soldats.

Mon Lieutenant, les renforts sont arrivés !
Enfin ! Pour tous les groupes, tenez vos positions jusqu'à l'arrivée des troupes en renfort au sol !


Bah oui, logique enfoiré, continuons de nous faire dessouder jusqu'à ce que tes petits pédés de copains arrivent. D'ici à ce qu'ils se ramènent, ils auront plus qu'à se pencher pour ramasser nos cadavres. Ce qui est marrant quand tu te fais sacrément secouer le derche par de vraies balles en plombs, c'est que c'est là que tu reconnais les gars qui sont prêts mentalement, et qui le sont pas. C'est aussi là que tu vois clairement les bons supérieurs, des gros trous du culs qui vont te faire crever avec leur connerie. En soit, le Lieutenant Marinier n'était pas nulle à chier tactiquement, juste très mauvais à la limite, plutôt qu'il était encore jeune pour son grade, et son bagage d'expérience encore plus pauvre que le mien. Et je suis là, planqué derrière le pan d'un mur, à l'angle d'une fenêtre, à attendre que cette chiasse se décide pour pouvoir bouger un poil de cul.

L'armée, ça te prends tes nerfs, te les mâchouilles, puis te les recraches à la gueule sans une putain d'once de respect.

On est pas très loin de ces salauds qui nous ont poursuivis dans l'espoir de nous abattre avant qu'on puisse se mettre en lieu sûr. Une trentaine de mètres d'écarts, une rue pour nous séparer, le plomb pour faire le pont.

Manque de chance pour notre poire, il  a fallu que ce soit notre groupe qui se tape le Lieutenant et son petit toutou chargé de faire la passerelle niveau communication. Du coup, le plus gros des enragés est pour notre gueule, ils ont bien compris que Poils de Carottes rouge tomate était le patron. L’intéressé décide de monter aux étages supérieurs et voir s'il peut atteindre le toit, histoire d'avoir une meilleure vision du terrain. Sergent et trois autres soldats l'escortant, ils ont à peine entamé la montée des marches qu'un sabre pointe par l'ouverture de la fenêtre. Son propriétaire a pas le temps d'essayer d'enjamber l'encadrement que je saisis son poignet, et le fais basculer à l'intérieur. La saloperie se démonte pas et me fauche les jambes de sa main vide, je m'étale lourdement. Celle qui tient son sabre fend l'air de haut en bas vers ma jugulaire, je roule sur le côté, l'acier heurte la pierre, ma botte lui éclate le nez.

Une salve dans mon dos me fais sursauter, me retourner précipitamment pour voir deux types s'écrouler, troués par les balles. Youdom et Kacher assurent mes arrières.

Le devant par contre, je suis le seul vigile en fonction et j'ai perdu ma concentration, ce qui me vaut de bouffer un gnon pleine bouche, puis un coup de tête rageur, et la raclure qui m'écrase de son poids, tentant de m'étrangler. Je me laisse pas faire, lutte. C'est brouillon, ça se griffe, s'agrippe, grogne, bave, transpire. De nouveau, des coups de feu. Beaucoup plus, avec la voix de Youdom pour me prévenir d'un danger. Tout juste le temps de voir par-dessus l'épaule de mon vis-à-vis, qui me retient au sol, un type entré avec un bazooka sur l'épaule.

Ce chien tir un boulet dans la pièce.

T'en connais beaucoup toi, des génies du genre ?
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Un paquet.

Mais celui-là est bien le premier dans le genre. Je sais pas comment il s'est démerdé, mais il a mal visé. Le tir part en biais. Le stress du combat ou l'excitation de tuer peut-être. Ou simplement le doigt qui glisse trop tôt. Toujours est-il qu'il fracasse la dalle en béton où se trouve un petit groupe de Marines et son collègue criminel. J'ignore s'il fait mouche, mais ce que je peux voir, c'est le résultat. Le boulet travers aussi le mur dans la salle d'en dessous pour aller se perdre derrière. L'explosion au sol fragilise davantage l'immeuble. La structure en question est déjà en ruine, mais le fait de tout faire vibrer par les fondations via la déflag' accélère le processus d'écroulement. Ouais, la baraque commence sérieusement à s'enfoncer sur elle-même. Et évidemment, nous on est pas loin en dessous...

Derrière-moi, John me fait remarquer qu'on fonce droit dans un mur.

T'es au courant que c'est en train de tomber, Baal?
C'est pas mon problème.

Anne soupire.

Bah c'est le nôtre.

Je pousse ma camarade en plein dans une trappe qui débouche dans la cave du bâtiment pendant que mon homologue masculin se magne de venir à sa manière. Toute une façade vient de s'ébranler. Et à cause d'un second tir de bazooka. Cette fois, on dirait que ce crétin tient vraiment à détruire ce bâtiment du fond en comble. L'idée de se mettre dans les soubassements est pour être à l'abri temporairement. Temporairement, car maintenant ce sont les dalles qui tombent une à une. Je sais pas pourquoi j'ai eu cette sombre envie de me foutre là, mais `va falloir que j'assume. Surtout que la belle me reproche de nous mettre dans la panade.

Gros malin, tu comptes faire quoi, maintenant?

Ni une, ni deux, je braque Sombracier, mon bras mécanique armé d'un canon. Je fais feu pour ouvrir une brèche au niveau d'un soupirail à l'opposée de notre venue. Pendant que mes amis s'engouffrent dans le trou, je lève ma main gauche vers le plafond qui me tombe dessus. Pour sûr, ma détonation fait qu'empirer les choses. Je sais pas où en est dans son combat le groupe de Marines au rez-de-chaussée, mais j'imagine que mon intervention doit pas les aider. Je flanche sous le poids des toutes les dalles. La première se craque en deux, suivie de la deuxième, puis de la troisième. La lutte au RdC est sans doute rude pour qu'elles se fendent sur ma trogne. Finalement, la dernière finit par se craquer à son tour, avec trois types salement amochés et deux cadavres. Je crois que j'ai de la chance, car seuls les copains de l'autre section sont en vie. J'identifie alors le Caporal, la main et Sombracier pointés vers un ciel dégagé. J'ai un peu mal à la tronche, mais je tiens le coup.

Désolé pour le carnage, Caporal.

C'est pas encore terminé, deux pans de mur de l'immeuble s'émiettent à leur tour. Finalement, après que toute la poussière se dissipe de tout ce remue-ménage, il reste qu'une façade à moitié déglinguée et nous quatre à l'air libre. Je remarque qu'un Lieutenant roux est parvenu à se mettre sur le toit de la maison d'à côté avec sa clique. Elle aussi s'effrite et semble être sur le point de craquer. Braquant à nouveau les yeux sur le bleu, je lui lâche une dernière phrase.

Je vous laisse rejoindre votre supérieur, j'dois faire mon devoir.

`Vérifiant pas ce qu'ils font, je me retourne et file pour retrouver John et Anne, l'air un peu essoufflé. Ma camarade manque pas de me gronder.

Tu peux prendre des risques si tu veux, Baal. Mais ne le fais pas avec nous!
Fuh, c'était moins une, vieux. Mais ne refais plus un coup pareil, s'te plais.

L'endroit reste quand même remplit de mercenaires et d'autres vermines du même genre. Étant à couvert avec mes amis, j'essaie de faire le topo de la situation.

Au lieu de brailler vous deux, dites-moi combien y'a d'pirates.

Avec une pointe d'exaspération, John tourne la tête depuis son rempart pendant que Anne fait de même en rechignant. En attendant la réponse, je fais un récap' dans mon crâne d'où je veux mener mon équipe et comment y parvenir. Plus on va s'enfoncer, plus ça va être dur.

Une petite dizaine de mon côté. Ils concentrent leurs tirs vers le port, on dirait.
Pareil.

Avant même que mes confrères trouvent d'autres arguments pour pas y aller, je me lève depuis ma position.

On fonce!!

Et sans attendre quoi que ce soit, je balance la sauce via mes armements de cyborg. Au moins, ces lascars concentreront leur bouzin chez nous le temps de faire souffler les p'tits camarades. Si le Caporal et sa bande veulent venir, je dis pas non.

À moins qu'il en soit autrement?
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C'est surtout qu'il est un peu à l’ouest, le Caporal, là.

C'est pas comme si je m'étais ramassé des déflagrations à la chaîne sur la gueule, et que le son comme l'image jouait à se balançaient dans tous les sens. L'autre saloperie de génie a pas eu l'idée de claquer un boulet, mais deux dans la pièce. Parce que une explosion en espace confinée suffisait pas, il fallait remettre le couvert histoire d'être certain qu'on allait tous crever. Comme c'était toujours pas suffisant, ça s'est mis à péter sous nos pieds, depuis les niveaux inférieurs et y'a tout qui s'est effondré. Alors moi j'ai rien bité, j'ai pas bougé d'un pouce, j'ai juste subi, et insulté cette chienne de vie qui me plongeait dans les emmerdes jusqu'à la casquette. On s'est ramassé un étage plus bas, débris, poussière, vacarme assourdissant, encore plus déboussolé que plus haut. C'est là qu'une voix s'est élevé, comme un phare venu nous guider dans la tempête.

Ou pas, en fait c'est cet enculé qui a failli tous nous enterrer. Il peut être désolé oui, après avoir déchargé sa fureur sur notre gueule. Je lui fais un signe de main pour lui assurer que tout va bien, et zieute mes hommes, qui ont morflé aussi. Pas de blessure grave visiblement, je suis soulagé. De mon côté, à part les mandales pleine gueule qui font saigner, et les oreilles qui sifflent, ça peut aller. Alors on se relève, et on regarde à qui on a affaire. Ce type, c'est un foutu cyborg. C'est franchement la première fois que j'en vois un, ça a de la gueule. Bon, il en a plus que la moitié de tronche lui du coup, mais ça en jette. Il doit pas avoir de problème pour mettre des coups de pression avec une allure pareille, en revanche niveau gonzesse ça doit pas en soulever des masses.

Il me cause et j'avoue que j'écoute pas trop, j'ai un peu de mal à décrocher les yeux du gros truc qui lui sert de bras. Bordel si ça c'est pas de l'arme de destruction pure, je m'y connais pas. Le zigue doit pas faire dans la dentelle avec un engin pareil. Par contre ça doit pas être pratiquer pour caresser de la petite, encore une fois. Chaque avantage entraîne son inconvénient, il a l'air d'avoir fait son choix. Lui ce qui le fait vibrer, c'est l'action et les grosses explosions, ça se voit tout de suite. Il semble vouloir que je rejoigne mon Lieutenant, qui joue toujours les antennes au sommet des immeubles. Cette couille molle a au moins eu l'intelligence de bouger ses miches de l'autre baraque avant qu'elle se casse la gueule. Je l'aurai pourtant vu du genre con à souhait, à rester sur le navire jusqu'à la fin, quitte à se noyer avec.

C'est clairement pas volontairement que j'irai me pointer à ses côtés, et comme y'a aucun de mes supérieurs dans le coin, je vais appliquer une technique qui a fait ses preuves depuis des années. Jouer le bête et con, le sourd et muet. J'entends pas ce qu'on peut me dire, je suis pas foutu de caler un compte rendu et comme je suis stupide, bah je vais gentiment suivre le premier gradé que je viens de croiser. Manque de pot, il est d'une autre unité, mince alors. Et en plus, il est complètement bourrin le gaillard. Il fonce dans le tas, littéralement, en arrosant la zone de ses armes intégrées à son corps de cyborg. Niveau bilan, il pèse pas mal dans la balance et je comprends direct qu'avec lui, on a moyen de renverser la tendance. J'ai clairement choisi la bonne personne à qui coller aux miches, pas de regrets donc. Jamais. Tandis qu'il attire l'attention sur lui, forcément, en face ça cherche à neutraliser la menace principale, je fais signe à mes deux gars de me suivre.

Pendant que le trio canarde ce qu'ils ont sur les rangs ennemis, on se faufile prudemment jusqu'à trouver la position idéale pour les appuyer au mieux. La progression est lente, fastidieuse, 's'agit d'éviter de se faire souffler par les déflagrations, de pas ramasser une balle perdue, de ne pas devenir la cible à abattre, de rester envie et en un seul morceau, en gros. Quinze bons mètres en avant, sur la gauche du Sergent hybride, et j'ordonne à mes hommes de me couvrir pendant que j'enfonce la porte d'un coup de godasse pas piquée des hannetons. Coup d’œil à l'encadrement de porte histoire de vérifier qu'un cadeau piégé nous as pas été généreusement laissé là, et on entre. Ensemble, en s'épaulant, se couvrant, on fait le tour du rez-de-chaussée en sécurisant les pièces. On stoppe là, le temps de faire le point. Le bâtiment comporte deux étages supplémentaires qu'on va devoir fouiller et si tout est bon, on aura la position parfaite pour canarder ces enfoirés.

C'est reparti, et tout se passe sans accroc. Parce qu'on s'est pas fait repérer, ou alors qu'ils ont pas jugé bon de venir nous chercher. Un vieux gradé que j'ai connu de l'élite disait qu'il aimait quand un plan se passait sans accroc. J'avoue que la sensation fait plaisir, mais y'a aussi ce petit quelque chose en moi, cette part de moi qui sait à quel point rien ne peut se passer comme prévu quand il s'agit de moi, que les emmerdes reviennent toujours pointer le bout de leur nez, qui sait pertinemment que c'est trop beau pour être vrai. L'épaule de Youdom repousse la dernière porte qui donne sur le toit et on déboule brusquement de l'autre côté, en se dispersant dans trois directions différentes pour couvrir tout l'espace, armes épaulées, doigts prêts à faire feu. Rien. Je me dis alors que les autres en bas doivent sacrément bien faire le taff, et envoie Kasher guetter à gauche et Youdon à droite, pendant que je me rapproche du rebord à quelques mètres de moi, abaissant ma silhouette.

Plus bas, c'est toujours en train de s'échanger les formules de politesses. Ils sont franchement généreux, respectueux, rien que des petites attentions pour les visiteurs. Les locaux savent vachement bien recevoir par ici.

Deux bombes chacun, Youdom et moi on vise le groupe à 10 heures. Kasher, le groupe plus à l'écart, à 16 heures. Si vous ratez, vous lancez la dernière.

On sort les petites diablesses circulaires remplies de poudre, mon briquet et les mèches sont allumées, ne reste plus qu'à ajuster le tir et envoyer le tout sur nos cibles. Et c'est plus ou moins réussi comme lancer, pas nécessaire de griller la dernière.

Le temps de patienter quelques secondes, et c'est une série d'explosions qui ébranle les positions ennemies, plongeant le tout dans la confusion. Au tour du Sergent Bras d'Acier de profiter de l'opportunité pour enfoncer définitivement leur ligne.

M'enfin, si l'intéressé en question à pas mieux à foutre ?


Dernière édition par Peeter G. Dicross le Sam 6 Juil 2019 - 16:07, édité 1 fois
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Je dis jamais non quand l'opportunité me sourit enfin.

Alors pour sûr, dès que l'occaz' se pointe, je fais le nécessaire. Je fonce. Encore. Ces bouseux ont rien vu venir avec une détonation pareille, mais moi non plus en fait. À moins de rater une attaque suicide, ça peut que venir d'un gars de chez nous. Je zyeute autour de moi et je remarque alors sur le toit les trois types de tout à l'heure. Ça fait tellement plaisir de voir qu'il existe encore des Marines qui ont pas froid aux yeux. C'est pas avec l'équipe de branleurs qui me sert d'équipage que je vais pouvoir avancer. Regagnant en motivation, je m'adresse au trio de snipers.

Bien joué, les gars!! Continuez à nous couvrir si vous voulez.

Je tombe jamais sur des gens avec de la niaque. Je me colle toujours avec Anne et John parce que je sais qu'ils sont fiables. Et eux peuvent se fier à moi. On se fait tous les trois confiance, car on se connaît depuis nos débuts. Ils me laissent prendre les rênes assez facilement, car ils savent que je suis borné comme pas deux. Dès que j'ai une idée en tête, je vais jusqu'au bout et 'faut pas m'arrêter. J'ai vu une aubaine de malade depuis le navire, je compte bien la saisir.

On reprend alors notre route plus en profondeur pendant que les trois nouveaux nous soutiennent depuis les toits. J'imagine que depuis leur position, ils doivent voir ce que j'ai vu. Et avec un peu de jugeote, ils devraient suivre ma team. Au moins pour leur miche. Ailleurs, c'est peine perdu. Dos à dos, je déglingue avec mes amis une bonne série de couilles molles. Plus on s'approche de mon objectif, plus ça devient compliquer. Après un nettoyage en bonne et due forme, je fais un rapide topo.

Il reste quelques mètres avant d'atteindre cette grosse tour surplombée d'une arme expérimentale. On pourrait la détruire pour arrêter le carnage dans nos rangs, mais il serait plus avantageux de l'utiliser contre eux. Alors, l'idée est simple. On capture ce canon de malheur et on fait joue-joue avec en arrosant les méchants.
Huumm. Ça me semble faisable. Après tout, je te fais confiance sur ce coup-là. Qu'en penses-tu, Anne?
Je ne suis pas très enchantée à vrai dire. Cette tour reste très lourdement protégée et on est que trois. Peut-être six, si on compte ceux qu'on a croisé... On ferait mieux d'attendre des renforts, non?

Y'a bien un truc que je supporte pas, c'est manquer une occasion de réussir. Le sourire à l'envers, je peux qu'exprimer le dégoût. J'ai pas fait le mariole jusqu'ici pour me la couler douce. Et tant qu'on le peut, il faut foncer. Prendre l'initiative. Si mes collègues peuvent pas comprendre ça, alors tant pis. Sans attendre quoi que ce soit, je sors de ma position et je pars dérouiller de la vermine. Je suis tailler pour encaisser et frapper fort. Au moins, ça permet de détourner l'attention. J'espère juste que mes camarades vont comprendre.

Me faisant canarder de tous les côtés, je cours en direction de cette fameuse tour, l'air déterminé. Le coin est vidé de ses habitants depuis longtemps. Je me fiche des dégâts tant que le résultat est là. Je fais alors mine de vouloir tout détruire. Les pirates réagissent aussitôt.

— Arrêtez ce cyborg! Vite!!

Derrière-moi, une maison s'écroule. De mémoire, c'est là où se tient pour la dernière fois le Caporal et ses deux hommes. J'imagine qu'ils ont fait le nécessaire pour retrouver mes homologues de même grade. Malgré la distance, j'entends John parler.

Je suis le Sergent John S. McGaugh. Et voici Anne Calhugan. Vous venez rejoindre la fête?
Il va falloir capturer cette arme et c'est loin d'être une partie de plaisir.

Ma camarade féminin jauge alors du regard le Caporal et son équipe, estimant ces derniers capables ou non de les aider. En attendant une réponse de leur part, ils se préparent à passer à l'action.

À moins que?
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A moins qu'un ancien de l'Elite, revenue dans la régulière après des années de bons et loyaux services et quelques traumatismes psychologiques plus tard, en décide autrement. Du genre du Sergent-Chef Raimondas Brikosys, un de ces tarés des pays froids que l'armée a rendu encore plus cinglé qu'il pouvait l'être. Le gaillard nous vient tout droit de l'île la plus hostile du Royaume de Sanderr, Asnia. Le genre d'endroit où il te faut une paire de burnes plus grosses qu'un navire de guerre si tu veux y survivre. Je peux vous dire qu'il rigole pas le type, et les histoires qu'il nous raconte sur sa vie passée là-bas a de quoi te faire dire que le Nouveau Monde est une partie de plaisir. Problème, comme il y fait très froid toute l'année, ils se réchauffent beaucoup à la gnôle là-bas et dès tout jeune c'est des bouteilles fabrication maison qu'ils s'envoient dans le gosier. Autrement dit, avant d'arrivée à maturité, la moitié de la cervelle se retrouve noyée sous l'alcool.

Pour Raimondas, l'autre moitié a été flinguée par ses années dans la marine d'élite. Un type patriotique comme lui, sans peur et expert en survie en milieu hostile depuis qu'il est mioche, c'était une sacrée pépite à l'époque. On dira qu'il a mal vieilli, et que maintenant c'est un brave type avec un fort accent et une envie de bien faire, mais complètement paumé. Un sens de la stratégie totalement flingué et une incompétence affolante dans le commandement. En fait, ce qu'il fait en général c'est d'aboyer des ordres rendus incompréhensible par son langage et son accent, de s'énerver parce que pas un de ses gars est foutu de piger ce qu'il veut et d'insulter tout le monde en sortant des injures piochées dans le patois de son île. Généralement, le Lieutenant Marinier établissait un plan d'attaque, et le Sergent-Chef Brikosys foutait le tout en l'air dans la demi-heure qui suivait, selon son degré d'implication dans l'opération.

Mais bon sang ! Il est passée où ?! Et pourquoi il répond plus à son escargophone ?!

Le Lieutenant Marinier pouvait s'impatienter, il y avait largement de quoi étant donné qu'il avait confié le rôle le plus important à l'unité du Sergent-Chef Brikosys. La manœuvre opérée était pourtant une des tactique de base apprise lors de la formation de soldat, il s'était donc imaginé pouvoir compter sur le Sergent-Chef pour ce coup simpliste. Raté. Cet homme était capable de vous renverser n'importe quelle situation, mais jamais dans le bon sens. L'unité à pieds sous le commandement du natif des terres gelées de Sanderr, dénommée 43 devait contourner les positions ennemies fixées par l'unité 41, appuyée par l'unité 42, surveillant une autre direction jugée potentiellement dangereuse dans la manœuvre du dernier groupe chargé du débordement, 43 donc. Tout c'était parfaitement déroulé jusqu'à ce que 43 sorte du champ de vision de la section du Lieutenant, devant contourner un large bâtiment pour mieux prendre par le flanc la position adversaire.

Avec son sens de l'orientation aussi aiguisée qu'une lame de couteau rouillée depuis des millénaires, Raimondas était parvenu à se planter de rue peu de temps après avoir disparu derrière le bâtiment, et se retrouvait désormais, lui et ses hommes, à plusieurs dizaines de mètres de l'objectif initial. Le regard perdu, il parcourait des yeux sa carte retranscrivant approximativement les lieux, dans sa tête c'était le flou total. Il n'y comprenait décidément rien et le fit savoir à haute voix par une volée d'insultes, préférant reporter la faute à une carte illisible et fausse plutôt qu'à son incompétence. Réflexe numéro un de tout bon supérieur, ses subalternes n'en tinrent pas compte.

Souka blaide ! A quoi ça sert donner un carte fausse ?
Chef !  A mon avis c'est juste que vous devriez retourner la carte dans l'autre sens...
Kourva ferme ton gueule ! Tu prends pour une imbécile ?! Tu crois je sais pas faire ?!
Il approcha son visage pâle du papier, plissant ses yeux bleus pour mieux en déceler le contenu. Dans son dos, des coups de feu résonnèrent. Tiens voilà blaide ! C'est par là !

Le Caporal Adrian Brak ne chercha pas à renchérir, laissa échapper un soupir et se résigna à suivre son supérieur, qui n'avait fait que s'orienter vers les détonations d'armes à feu. Absolument rien ne leur garantissait qu'il s'agissait bien de leur objectif, mais tenter d'en informer le Sergent-Chef était peine perdue. Comme pisser dans un violon, l'autre n'en faisait qu'à sa tête. Et une fois, il lui en avait mis une de claque en pleine tête, lors d'une mission dans un pays chaud, pour avoir tenté de discuter les ordres. Adrian s'en souvenait encore, de ce picotement douloureux qui l'avait lancé dans tout le crâne durant une bonne heure, aussi depuis fermait-il sa bouche. De toute façon il était déjà trop tard, en homme d'action assoiffé de sang et de douilles, ce brave guerrier de Sanderr, combattant d'ours à mains nues, s'était élancé dans les ruelles désertes, sa grosse machine-gun sur l'épaule, ne ralentissant en rien sa cadence habituelle.  

Cet homme adorait déverser le plomb sur la racaille, la pourriture des mers, les chiens hors-la-loi, tous ces kourva pisse de blaide qu'il préférait exécuter que faire prisonnier. Sentant qu'il n'était plus très loin de la zone de feu, il poussa un hurlement rageur, enjoignant la totalité de son groupe à se lancer joyeusement dans la mêlée. Plus que quelques enjambées et il quitterait la noirceur de la ruelle pour plonger dans le grand jour et...

RATATATATATATATATATATATATATATATATATATATATATATATATA

Regardez ce sourire carnassier au coin des lèvres, vous avez déjà vu un homme plus heureux que lorsqu'il défouraille allègrement dans le tas ?
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AH AH AH AH !

Il s'était retenu longtemps, si longtemps, trop longtemps. A la première occasion se manifestant, le Sergent-Chef Brikosys, ce fier guerrier du nord, avait épaulé sa sulfateuse de poche et s'était mis à faire pleuvoir la grêle. De gros grêlons perceurs de carcasse, distillés par centaine à la minute et qui ne faisaient aucune distinction entre l'allié et l'ennemi. Cela tombait bien, Raimondas non plus n'en faisait pas. Probablement parce qu'il n'avait pas imaginé un seul instant que des soldats de sa propre unité puissent se trouver sous le feu. On avait tendance à sous-estimer l'enthousiasme de cet homme maniant la langue comme personne et capable de véritable prouesse dans l'accomplissement de son devoir. Pour un œil extérieur, on pouvait applaudir cette abnégation totale dont il faisait preuve envers la Marine. Cette chose, qu'un célèbre scribe aujourd'hui décédé, Ho Tiss, nommé le Don de Soi.

Mais putain, que quelqu'un fasse taire cet attardé de merde !

En revanche, pour des pauvres types à l'intérieur de la scène, du genre mes deux soldats et moi, l'appréciation de cet élan de générosité est totalement autre. Quand tu fais tes classes, on te rabâches sans cesse que l'entraînement permet de se préparer au pire, mais que le pire, quand il éclate à vos oreilles, vous fout tellement les jetons que les trois-quart des mecs en train de se faire canarder arrêtent de bouger. Ils se figent, se planquent et attendent qu'une voix s'élève pour donner les ordres et faire avancer le merdier. Et croyez-moi de ma maigre expérience, c'est rarement un foutu officier qui beugle à ce moment-là. Bon là pour l'occasion, y'a pas d'officier sous la main. Le plus gradé, c'est l'abruti qui défouraille sur ses hommes. Alors ce qu'on se contente de faire, c'est de bien s’aplatir contre le sol, et de surtout pas bouger un poil de cul. Attendre jusqu'au moment où retentira ce son très caractéristique d'une arme vide de ses balles.

Clic. Clic.

Blaide !
Putain d'enculé de merde d'abruti de débile de sous-off à la con ! Il a fini ! Les gars, attendez-moi là, des fois qu'il nous prenne pour l'ennemi et qu'il veuille nous éviscérer avec sa machette.


Travailler pour un type dans le genre de Kurva, c'est s'attendre au pire et rien qu'au pire. Je prends mes précautions pour sortir de mon trou, comme un lapin qui fout le museau dehors après avoir échappé au loup. Y'a la grosse voix du Sergent-Chef qui braille des ordres que personne ne comprend, alors il s'énerve et insulte dans sa langue ce que personne ne comprend pas non plus. Chaque fois que je le mire je me demande comment un taré incompétent pareil a réussi à atteindre ce grade. Je veux dire, on raconte que dans l'élite il tordait les cous de ses ennemis avec ses pieds et leur courrait après sur les mains, mais à un moment donné, tu donnes pas des responsabilités à un déséquilibré pareil. « Chef Brikosys ! Cessez le feu dans cette zone ! Aucun ennemi dans le coin, c'est sur nous que vous tiriez depuis tout ce temps ! » Je vois à son expression du visage qu'il bite pas un mot de ce que je lui raconte.

Je vous avais bien dit Chef qu'on était pas au bon endroit ! Ils sont de chez 42 eux ! On est leur putain d'appuis, pas leur bourreau !

Le Caporal Brak a l'air aussi à bout que moi. « Pisse de blaide ! Le lieutenant m'a donné un carte pas bonne ! » Ouais, on va dire que c'est la carte ducon. Maintenant si tu peux juste foutre le camp, je me sens pas tranquille avec toi dans les parages. J'ai pas échappé à toute cette merde pour finir mort d'un tir allié. « 43 ! On se regroupe et reprise de la progression vers l'objectif ! Brak, tu prends la carte ! Je vais essayer de joindre le Lieutenant. » J'ai de la compassion pour ces pauvres gars, ce doit être l'enfer d'être dirigé par ce type. Je cherche pas à greffer mon trinôme au groupe et comme ils ont pas l'air de me calculer, je me tire sans demander mon reste. Je préfère encore suivre le cyborg que le sauvage de Sanderr. « 'Fait chier, il est passé où le robot ?! » Youdom et Kasher en savent rien, et plus aucune trace de lui. « Mais putain ! Est-ce que quelque chose dans cette mission de merde va pas de travers?! » Je commence à en avoir plein le fion de ces conneries.

Je fous le cul à terre, retire ma casquette marquée du logo de la Marine et passe une main dans mes cheveux. J'ai la tête qui chauffe de trop depuis la débandade. J'aime pas la situation. Je dois prendre des décisions, de trop lourdes décisions. Si s'agissait que de ma propre vie je m'en foutrais, mais là je dois composer avec mes deux subordonnés. Je pose un regard désabusé sur la grosse tour au loin, notre objectif principal. « Bon, on sait qu'ils vont tous vers là-bas et que le Lieutenant fera tout pour la prendre. Con comme il est, le premier revers essuyé aura pas suffit à calmer ses ardeurs. » On est à mi-chemin, à ce stade ça nous prendra autant de temps de retourner au navire que de continuer vers la tour. Ce qui change, c'est les obstacles en chemin. Ici, on est en plein territoire ennemi. Le cyborg nous a ouvert la voie, on s'est engouffré dans la brèche. La question c'est de savoir si on va continuer dans cette faille.

Je refourgue ma casquette à son emplacement d'origine, et m'allume une clope.

Vous pouvez vous en griller une les gars, là où on va, on aura plus le temps de fumer.
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On se remet en marche. Youdom ouvre la voie, Kasher à ma gauche.

Ça me signale qu'ils ont bien assimilé l'ordre et on reprend la progression, les corps épuisés et les esprits un brin revigoré par les effets du tabac. On va tenter de faire notre bout de chemin et avec un peu de chance, on tombera sur le cyborg de tout à l'heure. Je place nos chances de survies en ce type, autrement je pense qu'on est tous condamné. De notre position en perpétuel mouvement, on entend très clairement la violence des combats, signe que rien n'est encore terminé. Probablement que le Lieutenant Marinier est encore en train de se retourner la cervelle dans tous les sens pour nous sortir le coup d'éclat gagnant. Plutôt que de penser à la vie de ses hommes qu'il perd au fur et à mesure que l'assaut se poursuit, hein. Les médailles et les promotions, le fléau de la Marine. Capable de vous faire sombrer le plus pur des soldats dans le côté très obscur de la chose. Quand tes faits d'armes passent avant la vie de tes camarades. Je hais ces gens, ce système qui les encourage à se compter de la sorte et tous ces faibles qui se laissent corrompre...

Capowal Dicwoss ! Plusieuws ennemis foncent vews nous !

Je peste, lâche une série d'insultes qui ne les étonne même plus tant ils sont habitués à m'entendre jurer de la sorte. On a pas le temps de se planquer que ça nous tombe sur le coin de la gueule. Une quinzaine de troufions pas plus balèzes que mes subordonnés qui déboulent à grands renforts de cris hargneux pour se donner le courage nécessaire. « Youdom, bazooka dans le tas ! Kasher, prend la hauteur ! Bougez-vous!! » Je leur gueule dessus, mais c'pour leur survie. Voilà déjà la première vague à mon contact et j'aurais plus le temps de les surveiller. Mon poing s'écrase avec véhémence sur la tronche d'un criminel, qui dans son élan doit avoir l'impression de s'être pris un mur de plein fouet. Je heurte du pied l'abdomen d'un second et le repousse plus loin, tandis que le troisième se mange mon coude dans les chicots. Trois secondes après, une déflagration souffle la masse et fait valdinguer les rangs, dispersant ces fumiers aux quatre coins de la zone. Bien joué Youdom. Recharge vite mon gros, et arrose-moi encore dans le paquet.

Je boxe deux autres gars, donne le meilleur de moi-même pour attirer la masse sur ma fiole. Y'a un malabar plus épais que les autres qui déboule et me bouscule d'une charge sponsorisée par la subtilité. Je tente de me remettre sur mes appuis, mais les charognards perdent pas cette occasion pour me déglinguer au sol. Une seconde explosion m'alerte que le nombre vient encore de se réduire, mais pas celui sur mes côtes. Je commence à croire que je vais me faire laver au sol quand une balle siffle et explose la cervelle du gros lourdaud, effusion de sang et stupeur dans les rangs accompagnant la scène. « Il en a mis le temps... » La deuxième gronde comme la foudre qui s'abat sur le sol et une victime de plus nous abandonne. La méfiance commence à gagner les rangs, qui s'écartent pour déceler l'origine des tirs. J'en profite pour me relever, et sortir mon flingue. On aura pas le temps de se départager les derniers qu'un dernier tir de boulet achève les hostilités. Clairement, j'ai le sentiment d'avoir rien branlé.

Bien joué les gars, on se rassemble !

Une nouvelle déflagration retentit, plus imposante que les autres et qui m'alerte directement sur la situation. Ce n'est pas Youdom. Immédiatement mes yeux se tournent en direction de la source est mon cœur s'accélère quand je remarque que la position occupée par Kasher est en proie aux flammes. Je m'élance en direction du bâtiment mais j'ai pas fait trois pas qu'un objet chute lourdement devant moi, rebondissant plusieurs fois sur le sol avant de s'arrêter à mes pieds. Le temps à la poussière de se faire balayer par une légère brise et le corps inerte du jeune soldat Kasher m’apparaît. J'en ai des sueurs à commencer à imaginer le pire, le pauvre gosse mort par ma putain de faute.... Sur le coup, mes jambes s'alourdissent et prisent de tremblement, finissent par me lâcher. Genoux au sol, incapable de me détourner du corps de mon soldat, la colère gronde au fond de moi. Le chagrin s'installe, et la peur prend le dessus. Youdom, il me reste encore un soldat debout sur le champ de bataille. Il ne doit pas mourir.

Youdom ! Fous-le camp d'ici ! Retourne au port ! Va prévenir les supérieurs que c'est le bordel ici ! Sauve ta peau Youdom ! Dégage !!

L'ennui, c'est qu'il est humain Youdom. Lui aussi a les yeux sur la dépouille de son frère d'arme, un de ses plus proches amis. Il a du mal à y croire, son corps ne veut pas bouger et son cerveau ne reçoit pas les ordres que je lui gueule. Ses oreilles devenues sourdes, sa vision obstruée, son cœur déchiré. « C'est pas le moment de jouer les piquets ! Casses-toi ! Je t'interdis de crever ici, tu m'entends Youdom ?! Vela ?! VELA !!  » Aucune réaction. Il a les mirettes si écarquillées que j'ai peur qu'elles explosent. Son corps tout entier est parcouru de spasmes. Y'a rien à faire bordel. Je fais un effort surhumain pour me relever, m'obliger à bouger et aller jusqu'à lui pour le secouer avec une bonne paire de claques. Je suis plus qu'à quelques pas, encore un petit peu...

Oh non, il n'ira nulle part croyez-moi.

Tel un météorite tombé du ciel, l'épaisse silhouette propriétaire de cette voix a surgit dans le dos de Vela Youdom, enfonçant le sol sous ses pieds et dispersant un nuage de poussière. Pourtant, il est si grand que je vois très clairement son bras droit se lever, sa main bien ouverte obstruer les rayons du soleil une fraction de secondes, avant de s'abattre brutalement sur la face du soldat. « YOUDOOOOOM !!! » L'impact est si brutal qu'il décolle sans ses chaussures, tournoie telle une torpille tranchant l'horizon pour aller s’emplâtrer dans les décombres d'une habitation. Laquelle s'effondre inexorablement sur lui sous la violence du choc. Je n'étais pas le destinataire des deux dernières attaques et pourtant, c'est comme si je les avais encaissé avec eux. Je me suis effondré à l'instant où Vela a été touché, avec l'horrible sensation de me faire doublement poignardé en plein cœur. Les larmes coulent et mon cerveau menace d'imploser sous le choc de la situation qui en l'espace de quelques minutes, à virer au cauchemars...
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Massif, titanesque, colossal, les adjectifs ne manquent pas pour décrire la carrure du monstre face à moi. Il est si grand qu'il me faudrait trois clones nichés sur mes épaules pour atteindre son visage. Si épais qu'il ferait de l'ombre à un navire de guerre, si musclé qu'il pourrait en briser la coque d'une pichenette. Que fait une abomination pareille en liberté sur cette île ? Et pourquoi faut-il toujours que la chance soit si garce avec moi ? Je vais pas vous mentir en vous disant qu'à cet instant, à genoux, en les larmes aux yeux aux pieds de mon bourreau, j'espérais encore m'en sortir vivant. En revanche, sachant que j'allais crever ici tous comme mes subordonnés, il y avait une chose que je voulais faire, les venger. Ce sale fils de chien pensait peut-être pouvoir débarquer comme ça, balayer mes hommes d'un revers de main, me buter puis repartir en se grattant les couilles ? Tes burnes mon petit pote, je vais te les arracher et les cramer.

Vous êtes pathétiques, la Marine. Vous prétendez défendre les populations et œuvrer pour la paix, mais vous êtes faibles et incapables.

Je sens son bras gauche s'abaisser et au moment où je lève les yeux, la bouche d'un gros canon s'immobilise à quelques centimètres de ma tête. Je sais à cet instant qu'il s'agit de l'arme qui a fait péter Kasher tout là haut. Pas le temps de pleurer davantage sur son sort, de mon bras je frappe le flanc de l'arme pour en dévier la trajectoire alors que le gros doigt du colosse presse la détente et expulse un boulet de canon qui part exploser à quelques mètres derrière-moi. La déflagration me souffle comme une botte de foin et je roule un peu plus loin au milieu de la poussière et des flammes. L'autre n'a pas bronché, comme insensible, solidement encré sur ses appuis. Il se retourne tranquillement tandis que je me redresse péniblement, toussotant. « Qui va sauver ces gens de votre petite guéguerre inutile ? Vous ? Vous ne tenez même pas debout face à quelques petites flammèches. » Si j'avais le temps, je me poserai la question de savoir où est-ce qu'un gros morceau de muscles a bien pu apprendre à parler de cette façon. « Et fermer ta gueule, tu connais pas ? »

Du coup, c'est moi qui vais endosser le rôle du bourrin à la grande gueule, pour changer. Du type nerveux au langage grossier et limité. Il m'a bondit dessus, m'a soulevé d'une main et m'a encastré son front dans le nez, qui a pété à l'impact dans une gerbe de sang. Suite à quoi il m'a soulevé bien haut dans les airs, avant de me rabattre violemment au sol comme une vulgaire merde. Enfoncé de quelques centimètres dans la terre, recouvert de gravats, ça aurait pu me laisser le temps de réfléchir à la situation, à une solution, mais non. J'ai simplement cherché à me relever, me remettre sur pieds et lui faire face. « Ce sont toujours les plus bruyants qui résistent le plus avant d'être brisé. » Je lui souris. « Je suis déjà brisé, enculé. » Je lui balance un coup de pied dans le genou, histoire de le faire plier et abaisser un peu cette silhouette dominante. J'enchaîne d'un coup de poing dans le bide, et m'empare de mon pistolet à silex déjà chargé pour tirer dans la foulée. Une balle dans le buffet qui se loge un chemin dans la chair et fait pisser le sang, mange-moi ça sac de fientes.

« Tu as terminé ? » Sa voix gronde, son regard s'abat sur moi, si j'ai terminé ? Je lève le canon de mon arme sur son nez. « Juste une derrière ! » Sa main aussi épaisse que ma cuisse me prend au poignet et me le pète d'une simple pression, cassant l'os comme on briserait une branche. S'il n'avait pas déjà assez montré sa domination jusqu'ici, là il me la gerbait à la fiole. Entre ses mains, je n'étais rien d'autre qu'un morceau de bois qu'il pouvait craquer en deux. Il me força à plier genou, me toisant de toute sa hauteur avant de me balancer son pied à la tête. L'équivalent de prendre un pilier en acier trempé pleine poire. Soulevé du sol pour aller m'écraser plus loin, ricochant à mainte reprise avant de finir contre le pan d'une maison. Meurtri, la vue brouillée par le sang retombant sur mes yeux, je n'eus qu'une seule vision de ma fin. Une grosse masse informe lancée à une vitesse folle s'écrasant sur moi, m'enfonçant à travers le mur. Le coup de grâce, comme on dit.

Peeter finira cet affrontement ensevelit sous les débris, laissé pour mort. Plusieurs heures plus tard, un groupe de soldats finiront par les retrouver, lui et ses deux hommes. Tous dans un état critique, et pourtant aucun ne succombera à ses blessures...
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