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Arriérés de cendres [2/3]


Une nuit au large de Portgentil, automne 1627.

Dans le sombre de la nuit sans lune, le clapotement des vagues brisait le silence oppressant des avant-batailles. Le troupeau de bois bercé par la houle semblait assoupi. Comme s’ils craignaient de trahir leur présence, pas un ne pipait mot à bord. Pensifs sur les risques à venir, rêveurs des prochains jours, avides de souiller les chausses du Gouvernement Mondial, ils se taisaient. Ils gravaient avec précaution ce bref instant, ce moment d’accalmie qu’aucun n’aurait pu enlever. Les rares à en briser la nature sacrée se restreignaient au ton du chuchotement. De toutes les batailles, beaucoup décrivaient cette attente comme le souvenir le plus transcendant. Rien ne comptait plus une fois engagé aussi loin, plus de retour possible non plus. La dernière respiration, celle précédant le basculement dans la bestialité. Bientôt les habits allaient tomber, les crocs sortir, la rage aveugler les consciences… Mais en cette heure, ils restaient des Hommes. De simples hommes de l’immensité bleue. Seuls avec eux-mêmes autant qu’ils soient. Jamais le monde des dieux ne descendait aussi bas.

Adroitement positionnées sous la ligne d’horizon, les coques ne pouvaient pas être vues de la terre. Seuls les grands mâts de cents pieds dépassaient. Les voilures ferlées ne laissaient alors qu’une mince tige de bois perdue dans le lointain à la vision des guetteurs du port. Un cheveu des plus frêles. Une précaution superflue tant l’obscurité profonde gommait les nids de vermines une fois les derniers puits de lumières débarrassés du pont. Ils étaient hors de portée, invisibles dans la nuit, dans l’attente de l’heure fatidique. En haut des gréements, la lunette vissée sur le regard, la vigie ne perdait rien du spectacle quant à elle. La masse montante des milliers d’éclats étoilait la capitale d’une luminosité accueillante. Même de loin, on en ressentait la grandeur et devinait la masse grouillante en battant le pavé le jour. Elle semblait encore si proche et pourtant si loin. L’œil des navires pirates ne perdait pas une miette du spectacle, brièvement, car déjà ils se devaient de parcourir les flots noirâtres à la recherche du moindre navire s’approchant de trop prêt. La flotte du 19ème avait mis les voiles à la suite du Roi Gantz selon tous les commérages, mais rien ne signifiait qu’aucun navire marine ne patrouillait aux abords de l’île. Être découvert trop rapidement aurait mis à mal toute l’entreprise. La stratégie de Pasa reposait sur la soudaineté de l’attaque, prendre de vitesse les défenses avant qu’elles coulent l'assaut. Des flammèches prises de mouvements avaient été aperçues à distance, loin de présenter un danger jusqu’à présent.

Dans l’ombre du pachyderme et de ses deux ponts escaladant les cieux, la Petite Anne souffrait à la comparaison. Le nid de pie ne dépassait le bastingage du Houar d’à peine une courte tête. La dizaine d’hommes à son bord aurait eu grand mal ne serait-ce qu’à en lessiver le sol, manier cinq des soixante-douze canons de la poudrière au mieux. Le capitaine à la barbe drue du petit équipage pourtant si fier n’en rougissait nullement, chacun aurait son rôle dans le déroulé de la bataille. Et comme il aimait l’aboyer, mieux valait dix bons gars qu’un ramassis de bon à rien. Assis sur le bastingage bâbord en retrait des hommes de Barbe Noire, le onzième homme, l’intrus, passait méticuleusement le fil de sa lame sur une pierre d’affutage histoire d’en révéler tout le mordant. La jouvencelle n’avait pas encore fait sa première saignée. Il bichonnait son œuvre dans le noir, glissant un doigt expérimenté sur le fil pour en mesurer la dangerosité. La courte traversée du porteur de Mort s’était inscrite dans une ambiance des plus froides. Personne ne le voulait à bord. Entrainé par le poids de son aura à la défiance, le Cavalier n’y accorda pas égard. Il se contenta de garder l’œil ouvert si venait une nuit l’idée de l’envoyer conter fleurette aux profondeurs. Le peu de temps passé en compagnie de l’équipage du noir lui permit d'apprendre à connaitre le nid de frelon où il avait mis le pied. Plus facile quand ils se comptaient sur les doigts d’une main.

Arriérés de cendres [2/3] Monkey-island-pirates

Le plus sanguin, et la gueule un peu trop ouverte, venait de North Blue, Carlo aimait s'écouter vanter ses exploits fantasques chez les Bambana un cigare dans le coin de la gueule et une gnôle à portée de main. Le Faucheur n'attendait que de voir l'armurerie en action. Belladone, dans un registre moindre, appréciait également sortir arnachée de feraille, apprêtée de sa plus belle robe. L'okama avait le mérite de s'assumer sans les excès de ses paires. Riuaï derrière sa mine fermée ne trouvait rien à redire, il ne trouvait rien à dire à grand chose cependant. Le sabreur de l'équipage aurait paru muet sans les « Iaï ! » ponctuant chacun de ses enchainements brassant l'air à l'heure de ses entrainements. Le trio de tête dans ce qui se rapprochait le plus d'un comportement indifférent, voir amical, se différenciait du pur rejet craché par le reste de l'équipage hétéroclite. Le maître-canonnier d'abord, qui cachait pas son envie de lui envoyer un de ses boulets sur le coin du museau. Le sniper énigmatique et compte-finances.Un zoan chat de gouttière qui tirait plus sur le chien. Une chiure de gnome et son quatuor de rats friand de larcin. Le Second, le Crocheteux, à la botte du Capitaine dont la roublardise gardait l'équipé à flot. Pour enfin arriver au Capitaine Barbe Noire, respecté de ses hommes mais véritable peau-de-vache à l’égard du nouveau. Il tenait sa barque d’une main de fer sous le contrôle du Saint Code et n’aimait pas qu’on lui force la main. Sans prendre de gants, autrement que pour les jeter à la tronche, le premier mot une fois monté n’avait été que nuances de dédain et de mépris. Vieux, laid et pistonné résumaient les reproches. Sitôt le sac éventré, il l’avait abaissé à la pénibilité du rang de mousse dans l’espoir de le voir craquer ou mieux se rebiffer. Mais la planche attendait encore qu’il s’y risque. Peu soucieux, le pirate dégarni avait fait ce qu’on lui demandait sans l’ouvrir autrement que pour lâcher du « Oui Capt’aine » à tout bout de champ. Les brimades lui glissant dessus sans entailler son humeur. Il sembla même s’en amuser ce qui eu le don d’agacer qu’un peu plus le dit Capitaine. Mais aucune décision fatale ne fut décidée, derrière la sale trogne de vieille teigne le chef de bord était un garant de l'honneur pirate. Il ne trouva de motif que le code condamna.

Sans un mot, sans une lumière, les voiles du Houar échurent des bois de vergue. Les vents s’y engouffrèrent alors, avec pour tout son que le bruissement du tissu, et la carcasse de bois se prit de mouvement. L’heure de l’attaque sonnait enfin. Derrière, les navillons patientaient encore. La place forte avait une belle voilure certes, mais devait trainer son gros cul et son chargement d’acier. Ils avaient convenu de lui laisser un peu d’avance avant de le rejoindre. Inspectant une dernière fois sa faux, le Cavalier se leva. Si rien ne se voyait dans l’opacité obscure, de chaque bord s’entendait le fourmillement des activités. Il n’y avait plus doute, l’assaut était lancé. La même question, chaque homme se la posait maintenant. Quand ? Quand le Bouclier de Bliss allait il être mis au parfum ?
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Au bord du navire de la marine, les lumières aveuglaient davantage qu'elles ne révélaient l'embarcation en approche. La patrouille de sortie aux abords du port ne recherchait pas de pirates, aucun ne se risquait dans les eaux de Bliss, mais des contrebandiers en tout genre approvisionnant les marchés des Everglades. Qu’importe la surveillance des eaux, les malandrins parvenaient continuellement à s'infiltrer en douce entre les mailles du filet. La nuit souvent. Pour un d’arraisonné d'autres passaient, et plus particulièrement en ces jours de guerre.

La Petite Anne avait pris ses distances de la cohorte mortuaire. Tout feu éteint dans un premier temps, la petite embarcation avait viré de cap dès que la menace s'était révélée. La rigueur du Capitaine Barbe Noire ne permettait pas le moindre écart dans l'entretien et l'organisation de son royaume. Grâce à la bonne tenue du pont, les hommes se retrouvaient dans la manœuvre même plongé dans l'opacité de la nuit. Le temps passé à en parcourir les planches les avaient exercés. Le Cavalier se montra moins aisé de part son arrivée nouvelle. Qu'importe à quel point il essaya de décomposer ses mouvements, il se cogna dans tout ce qui pouvait être cogné. Le vieux mousse soupçonnait cette grande teigne de Capitaine de l’envoyer besogner pour le simple plaisir de le savoir s’endolorir le corps. Il s'était abimé plus d'une heure de temps des pieds à la tête dans les coins et recoins, jusqu'à ce qu'une cible soit désignée. Interposant sa voilure pour dissimuler le gros des forces, la caravelle rejoignait dorénavant les marines. Le plan suivait son cours..

Lorsque les ténèbres ne suffirent plus à dissimuler les traits du navire aux yeux de la mouette, le son saccadé d'un escargoparleur ébranla les eaux d'un commandement sans appel. L'impérative les enjoignait de se révéler sans tarder. La flamme d'une lampe à huile s'alluma alors depuis un tonneau centré sur la proue. Elle éclaira le maigre décor à portée de ses feux et la barbe sinistre la surplombant. Le Capitaine Barbe Noire seul se dévoila, le couvre-chef barré du Jolly Roger dissimulé sous le bras, de plus en plus distinctement à mesure que la distance se réduisait. Il attendait docilement qu'on l’arraisonne ses armes rangées dans leurs étuis. Conscient des regards scrutateurs, il s'alluma une longue pipe pour enfumer la méfiance. Tapi dans l'ombre, le reste de l'équipage se gardait de bouger. Le patrouilleur du GM était une caraque dès plus classique à ceci prêt qu'une longue cheminée trônait à la place des deux mâts. Les crachats de suie soustrayaient les navires à vapeur aux caprices du vent. La moitié de la trentaine d'hommes à son bord se préparaient à appréhender l'embarcation suspecte. Ils auraient inspecté chaque planche de proue à poupe en quête de marchandises prohibées s'ils avaient eu affaire à de vulgaires contrebandiers. Le capitaine et son navire auraient été irrémédiablement saisis, avant de rejoindre la mélasse judiciaire. Mais ils n’eurent pas affaire à des contrebandiers.

Hissé en haut des longues vergues, le Cavalier resserrait sa prise sur le cordage comme il le devinait à ses côtés faire le moucheur. L'aura sombre n'aurait pas manqué de finir par les révéler maintenant les navires bords à bords sans l'ouverture des festivités. Comme pressenti le Crocheteux appuya de son poids contre la barre pour percuter violemment le garde-côte. De la rudesse de l'engagement, les hommes non-avertis s'écroulèrent comme un jeu de carte soumis à un vent de marée. Alors que le tireur épaulait son long mousquet, le faucheur parcourut quelques pas et s'élança dans la vide avec un cri d'abordage. Rapidement couvert par le Capitaine Barbe Noire suivit de ses hommes chargeant les forces de l'ordre et du déferlement de détonations les accompagnant. Traversant l'air, la faux s'enfonça au cœur de la cheminée dans un crissement de métal. L'affutage fin éventra brièvement la paroi à mesure que l'arme et son bout d'homme glissaient le long, puis par l'appuie du pied le Porteur de Mort dégagea la lame et se propulsa en arrière des rangs ennemis. La chute l'envoya dans une zone faible du plancher, car à sa grande surprise une de ses jambes venait de le traverser dans un craquement sonore. Les navires de Bliss restés en arrière ne l'étaient pas sans raison. Grommelant en tachant de s’extirper de ce mauvais pas, le briscard avait conscience d'avoir déjà trop attiré l'attention. Des ombres menaçantes se précipitaient pour le mettre hors d'état de nuire.

Le croissant s'ensanglanta d'un revers contre le premier à traverser sa course. Le suivant plus courtaud s'échina à parer mais une feinte le désarticula également. Le Cavalier parvint enfin à récupérer sa jambe, il lacéra du fil ocre un nouveau soldat lui arrivant dans le dos de bas en haut et se redressa. La faux vrombissait maintenant prise de rotation. Le ballet mortuaire s'engagea entre les rangs l'assaillant. Aucune garde ne parvenait à contenir le déferlement de puissance. Le Lieutenant en prise avec le Capitaine pirate, il ne restait que les basses classes pour se confronter à l'avatar de la Mort et au reste de l'équipage. En supériorité numérique, les marines défendaient vaillamment au sabre. Lorsqu'un tombait, un autre le remplaçait. Mais dépassés de toute part, l'issu de la bataille tournait court. Riuaï abattait sa part à chaque « Iaï ! » avec l'okama dans le dos se battant comme un beau diable. Le pont bientôt serait à eux, le Cavalier le laissa à leur soin pour rejoindre la timonerie. Les mitrailles de Carlo l'avait déjà perforée de toute part, quand il entra le pirate ne trouva qu'un unique homme en état de parler. Accroché à l'escargophone, il reléguait le compte rendu dramatique de la bataille d'un ton saccadé. Au moins une balle avait forcé le buffet. Inspectant la scène du regard pour qu'aucune mauvaise surprise le prenne au dépourvu dans un premier temps, il ramassa une chaise au sol et se plaça en face de l'agonisant. Le visage sinistre au regard vide fixait d'un sourire engageant. Il patienta là au milieu des cadavres les sandales engluées dans le sang poisseux, sans parler, sans bouger.. Quand les dernières paroles se prononcèrent, alors qu'à l'extérieur le silence s'installait, le Cavalier raccrocha le combiné et abrégea les souffrances. D'un mouvement circulaire d'acier l'ensemble des installations de communication et de navigation furent mises hors service. Le ménage fait, il rejoignit le Capitaine entrain d'essuyer son sabre d'abordage sur la cape de son ennemi. Une nouvelle entaille teintait son épaule.  

- Alors ?
- C'est fait.
- Mouai... On rembarque !! Faut qu'on rattrape le convoi !


Le plan du stratège du Houar suivait son cours. L'alerte donnée, deux ou trois navires allaient être envoyés au trousse de l'embarcation pirate s'ils avaient les moyens de s'en séparer. Les abords des Everglades bénéficieraient d'un regain d'attention dans l’immédiat et les quais officiels de Portgentil suspecteraient toutes caravelles qu’importe son pavillon. Mais la défense de la Cité quant à elle n'allait pas encore sortir de sa torpeur. Un navire de la marine engagé en mer de Bliss sortait des habitudes, mais c'était à prévoir la 14ème ailleurs. Le Royaume ne pouvait pas être menacé par un unique équipage. Le Chien fou avait fait parler de lui en son temps, mais il était loin maintenant et de tels monstres ne se voyaient qu'une fois. La Petite Anne avait gardé l’attention pour elle comme l'arbre qui cache la forêt. Le navire neutralisé derrière, elle barra en direction de la masse silencieuse avançant encore un temps hors des inquiétudes. La première bataille s'était close avec une victoire des pirates, la prochaine se préparait à déferler.
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Le Capitaine avait beau s’époumoner de tout son coffre, les paroles se noyaient à l’entrée de Portgentil sous des trompettes assourdissantes aux sonorités de crache-mort. Une fois suffisamment proche, la nuit n’avait plus suffi à dissimuler l’arrivée de la flotte. Ils avaient navigué brièvement sous le feu nourri traquant leur avancée entre les maigres voiles de l’opacité. Le déluge ciblé s’était doté de patience un temps, alors que de leur côté deux embarcations clôturaient leur course en aveugle dans un banc de sable englouti. L’une repérée n’avait pas tardé à brûler joyeusement suite à un pilonnage en règle, révélant l’ombre de ses alliés par des flammes empreintes de traitrise. Les rapports enregistrèrent le début de la bataille de Portgentil à ce moment précis. A l’heure du Tigre !

Accroupi sous l’embrume salée à l’avant du navire avec le gros de l’équipage, le Cavalier entendait en arrière le Houar couvrir la progression de ses oisillons. Plutôt que de venir se coincer dans le Port, le mastodonte de South Blue était resté à l’extérieur pour conserver un champ dégagé et s’offrir au gros des boulets. L’ancien Sous-Amiral et son second s’interposaient à l’averse de fonte autant que possible pour préserver l’intégrité du trois-mâts. Derrière les sabords ouverts, s’activaient des hommes pressés de répondre contre les tours Martello ponctuant la côte. Tâche ardue quand on savait en mer les canons trois fois moins précis de part la stabilité hasardeuse. Si les renégats drainaient la majorité des tires, les assaillants dépassant la digue n’avait pas été oublié. D’un mouvement ferme, le Cavalier dévia de sa lame un nouveau boulet vers les eaux. Un geyser l’éclaboussa d’une fine pluie, puis une déflagration dans le dos le projeta lourdement contre la rambarde. Un morceau du pont manquait dorénavant.. Epoussetant la poussière d’une main il se relevait déjà de l’autre. Le danger ne permettait pas de molasser au sol. Les quais en vue, ils montraient également une série de canons portatifs installés par trois pour les accueillir. Les cinq embarcations pirates essuyèrent le feu et y répondirent. La Petite Anne se démarquait pas avec son unique canonnier de bord, la goélette et le petit galion respectivement des Nouveaux Saigneurs et des Serpents des mers avaient bien plus de mordants. Le bataillon de marine se désordonna sous la virulence de l’échange pendant que les navires s’esquintaient à l’approche.

L'accostage réalisé, l’avatar de la Mort sauta du navire à la suite de Barbe Noire dans le champ de bataille. La porte des limbes s’érigea au devant de l’assaut contre les forces de la marine. Son haleine glacée éveillait les consciences lui faisant face au triste sort qui les attendaient. De toute part, la marée rouge piétinait l’avant-poste du Gouvernement Mondial avec une furie bestiale. Traversant les miettes embrasées de la Capitainerie dispersées qui avaient volé en éclat il y a peu, les forbans défoncèrent les forces de la marine en sous nombre. La 14ème partie, la 54ème avait la lourde tâche de défendre Bliss dans son intégralité. Le gros des forces nécessitait encore du temps pour se mobiliser depuis l’intérieur des terres et marcher sur les pilleurs. Si les escouades disposées aux batteries défensives avaient frappé dès que la menace s’était révélée, le reste des bataillons stationnés à Portgentil avait mis plus de temps pour traverser à contre-courant le flot de citoyens paniqués. Seul l’avant-post faisait face actuellement à l'alliance pirate. Les Saigneurs avaient déjà perforé le blocus telle une lance, avec l’ensemble de leurs hommes, en direction des zones habitées. Ce qui laissait au reste des équipages la tâche d’éradiquer la centaine d’hommes encore debout.


Dernière édition par Le Cavalier le Sam 29 Juin 2019 - 13:16, édité 1 fois
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Dans un lieu vague et flou, une femme aux cheveux roses mangeait des tartelettes quand un homme brun, grand, plutôt beau, surgit devant elle.

- Sergent Wilberg Taumassen ! Que faites-vous ici ?
- Gallena, Lieutenant d'Elite Gallena, je ne peux plus me taire. Il faut que je vous dise ...

Prenant les mains de Gallena entre les siennes, l'homme se pencha vers la rosée. Enfournant une tartelette avec une troisième main, avant d'essuyer les miettes, Gallena balbutia :

- Oui ... Oui ?
- Je vous ai toujours ai..
- Stop !!
- Adell ?!

Un nouvel intrus dans la salle venait d'apparaître, un jeune homme roux en cravate, l'air pas très malin. La main levée, il coupait court à une scène d'amour incroyable. Gallena virvoltait, surprise de le voir.

- Adell, qu'est-ce que tu fiches ici ?
- Je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas. Je devais ..
- Dis-le !
- Vous ne pouvez pas faire ça !!

Gallena porta une main sur sa bouche, souriante, ricanant presque.
- Adell, serais-tu jaloux ?
- Oui !
- Trop tard Adell, il fallait te décider plus tôt. Mon cœur appartient à Wilberg et tu ne ..

BOOM !

Gallena ressent une douleur vive à la joue et tournoie dans la pièce, lâchée par Taumassen. Adell, qui vient de porter le coup, s'écrie :

- Je m'en fiche de toi ! C'est lui que j'aime !!
- Hein ?!!

À la place d'Adell se trouvait Adell. Enfin Adelle. Adell en fille quoi. Comme sur l'île de Citadelle. Une fille aux longs cheveux roux et habillée super classe, qui se jeta sur le sergent Taumassen. Lequel répliqua :
- Oui, emportes-moi Adell, je t'ai toujours aimé !
- Hein ?!!
- Partons vivre notre amour sur la lune !
- Hein ?!!!

BOOM !!

Et passant par le plafond, Adelle s'envola, emportant Taumassen dans ses bras.
Et sur un dernier cri d'incompréhension, je me réveille de cet étrange cauchemar, tandis qu'une troisième explosion fraie son chemin dans mon rêve. Ainsi que des cris, qui retentissent partout dans la caserne de la 14ème, que je remarque maintenant que je me réveille. Des ordres lancés à tout va, des tirs de batterie côtière, Une nuit trop courte.

- J'aurais pas dû toucher à cette bière hier soir moi ...

Quartier libre pour l'escouade, soit la demi-section de Mitzu, pendant que je digérais et me remettrais de ma ... de l'arrêt d'un usage continu de mon pouvoir pour alimenter l'existence de Gianna, ma .. copie. Pendant ce temps long, nous avons divergé, nous avons connu d'autres événements, ou sous d'autres angles ... et voilà que je me retrouve seule, avec deux mémoires pour une tête.
Inutile de dire que quand l'ordre de quitter l'île est venu, j'ai traîné des pieds et décidé d'attendre demain. De donner la nuit libre à tout le monde. Et que demain, à neuf heures, tout le monde soit à bord, prêt à partir. Je compte sur un départ vers onze heure, le temps pour les retardataires de nous rejoindre. Sinon tant pis, on les laissera sur Bliss.

Et donc j'entends le canon, j'entends que ça s'agite. La garnison de la 19ème est pas bien grande, je sais pas trop ce qu'il se passe, mais on dirait que ça nous concerne. Alors peut-être devrais-je me lever et réagir ?
...
Un nouveau boulet de canon qui frappe non loin m'invite à abandonner la flemme pour m'habiller et partir prêter main forte à la marine locale. Je crois qu'en passant la tête par la petite fenêtre de ma chambre, je vois Taumassen dans la cour, en bas. ... Il est mignon mais j'ai pas envie de le voir maintenant, je crois. Même s'il est pas responsable de mon rêve bizarre.

Je m'apprête rapidement, attrape mon matériel. On va être en ville, dommage pour mon bazooka. Et les pistolets seront sûrement moins utiles que les couteaux de lancer, mais on sait jamais. Avec mes multiples bras, ce n'est pas un problème de m'habiller et m'armer rapidement. Une minute après avoir commencé à m'habiller, peut-être deux, je suis déjà en train de sortir dans le couloir. Direction le dortoir où j'espère trouver Mitzu, mon caporal. Ses marines, avec de la chance, seront rentrés dormir au fort. Mais j'y crois pas trop. Et la section et demi dont je ne parle pas, me demandera t-on ? Ranne et son autre escouade, avec Malik comme caporal - je sais toujours pas pourquoi j'ai soutenu l'idée qu'il devienne sous-off', celui-là - doivent se débarrasser de bandits. Doombeast et sa section aident des villages abîmés par une inondation à dégager ce qui traîne et remettre en état les habitations. Ça les changera de la bagarre, on va dire. Et c'est une bonne chose, d'aider les gens. Mais du coup j'ai six soldats au lieu de vingt-deux.
Et l'arrivée au dortoir ne me permet de trouver que Lumière, une fille maline. Bonne éclaireuse, observatrice, attentive. Parfaite dans mon escouade de gros bourrins, pour compenser. Elle attendait devant la porte, déjà prête. Elle a le sommeil léger, elle. Mais elle attendait Mitzu ou moi pour prendre une initiative. À ce qu'elle dit, parce que venir me voir aurait été courir le risque de me rater si je passais pas par le chemin le plus direct. Comme si j'allais me perdre. Moi, me perdre. Non mais vraiment ...
D'accord, ça arrive parfois. Mais pas souvent !

Bref, Lumière et moi partons à l'extérieur, pour constater que les hommes de la 19ème sont dispersés et éparpillés, leur petit nombre limité par le fait qu'il y a plein des leurs qui sont actuellement sur une autre île ou en mer. Reste le strict minimum. Et la 54ème régulière au grand complet.
Bref, inutile de dire que même une petite bande de la 53ème d'Élite, mon régiment du moment, peut avoir son mot à dire dans la bagarre.
Pour cela, rien de mieux qu'attraper un type de la régulière et lui faire nous dire où sont les méchants.
Tu viens Lumière ? On va aller casser des têtes, en espérant retrouver les autres.

- Je cours pas aussi vite que toi Lieutenant.
- Bonne remarque. Je te porte alors.

Je suis pas si forte que ça, mais avec une paire de bras pour la tenir dans mon dos, c'est possible de transporter Lumière. Elle est pas trop lourde, ça va.
Maintenant, il s'agit de réussir les Sorus tout en transportant quelqu'un. Force, Vitesse, Précision.
C'est parti ! Direction le port civil.


Dernière édition par Gallena Scorone le Sam 10 Aoû 2019 - 11:49, édité 1 fois
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Arriérés de cendres [2/3] 82548754e1


Quelques temps auparavant dans la base principale de la 54ème.


- PULUPPULUPPULUP !
- PULUPULUPULU !
- LUPULULUPULULU ! ♪


- Qu’est ce qui se passe bon sang ! Comment ce fait il que je sois averti que maintenant ?!

Encerclé par des dizaines d’escargophones sonnant compulsivement, la tonalité de la demande du Colonel Orbea n’encourageait pas à tourner autour du pot. Le commandant en chef de la 54ème Division avait rejoint la salle d’état-major en crise sitôt que l’annonce de la menace guettant Bliss finissait de le réveiller. La marche rapide prise pour traverser les corridors et escaliers avait laissé l’intendance en arrière. Le premier arrivait tout essoufflé qu’à l’instant avec les jambières. Le reste des pièces d’armure et de son armement ne tarderait pas. Sans attendre qu’on commence à lui installer son costume de bataille, le chevalier pencha sa tête vers le Lieutenant-Colonel Onori dont la charge de la défense de l’île incombait en son absence.

- Une évaluation erronée de la menace est la première cause. Un accrochage au large de Portgentil entre un patrouilleur et une petite caravelle nous a été rapporté aux premières heures du matin. Les communications ont été perdues peu après. L’incident isolé s’est révélé comme le mouvement annonciateur d’une offensive de grande envergure.
- Le nom de cet équipage est connu ?
- D’après les descriptions, il s’agit de celui de Barbe Noire dont la prime monte à 1 035 000 ฿.
- Il sont habituellement rapportés pour l’attaque de navires marchands..
- Ils ne sont pas seuls mon Colonel, nous faisons face à une véritable coalition pirate ! Après le premier incident alors que s’organisait un sauvetage des blessés, des mouvements dans la nuit furent communiqués. Il fallut encore un temps pour qu’on obtienne la confirmation d’une flotte en approche. Nos canons étaient alors déjà à porter des leurs. La bataille du port a débuté à l’heure du Tigre. C’est à ce moment que je vous ai envoyé chercher.
- Les défenses côtières dans tout ça ?
- Elles font feu au moment où je vous parle. Les brigades scindées dans les tours d'artillerie en remplacement des poissons d'eau douce luttent. Je dois cependant reconnaitre des résultats plus mitigés qu’espérés. Si les tirs ont tout de même neutralisé l’approche du trois-mâts le Houar et coulé un navire pas encore identifié, on m’avertissait également à l'instant que cinq embarcations ennemis de tonnage plus modeste n’allaient pas tarder à passer la digue de Portgentil. Ils portent les pavillons de menaces primées de South Blue.. dont voici la liste.


Le barbu tritura son poil en consultant le document, mais garda ses pensées. Découvrir le Royaume de toute sa force maritime l'avait affaibli sans surprise. Les forces de la 54ème devaient combler les manques dans les ports. Il avait été prévu, en conséquence du relâchement de la vigilance, une recrudescence des trafics et envisagé le risque de conflits armés. A ce titre l'état d'alerte avait été déclaré, l'ensemble des permissions sucré et un couvre-feu imposé. Un gout d'amertume restait cependant lorsque les pires canailles de la Blue s'accoquinaient pour frapper dans la droite ligne de leur lâcheté.

- Très bien.. maintenant dépeignez moi nos positions à Portgentil.
- Tout de suite mon Colonel. Le port militaire n'est pas accessible aux pirates de par sa configuration. Des cuirassers y sommeils, mais nous n'avons pas les hommes pour les manier. Les garnisons de la 54ème allouées aux quais formeront le premier point de contact ici et là. Le reste des forces présent à la capitale fait route pour leur prêter main forte..
- Laissez les garnisons des Everglades à leur position. Il manquerait plus qu'ils prennent part.
- C'était également mon intention. Le Creuset garde également ses troupes au complet, un plan visant à libérer des prisonniers n'est pas à exclure.
- C'est bien, continuez.
- Les membres de la 14ème restés sur l'île sont en contact escargo pour coordonner leur action. Pour terminer, nous ne parvenons pas à joindre le Lieutenant de l'escouade d'élite mais nous la savons sur place avec ses hommes.
- Je les pensais partis.. je ne vais pas m'en plaindre. Et dans le reste du Royaume ?
- A l’heure où je vous parle, un navire pirate a jeté l’ancre à Porpetit. On le soupçonne de correspondre à la voile aperçue au large de Las Atlantik qu’une simple salve avait dissuadé. La centaine d’âmes a fuit le danger et la garnison du Fort-Sablé a déjà envoyé ses hommes pour les repousser. Aucune autre alerte n’a été enclenchée. J'ai adjoint les autres forts à nous fournir des ressources.
- Renvoyez les hommes à leur base, nous ne savons pas où le prochain feu se déclarera, ni si toute les troupes adverses se sont déclarées. Qu’ils se tiennent en alerte, les montures sellées, prêt à être mobilisés. Je vous laisse la supervision et la défense du bastion central Onori. J'attends un rapport détaillé présentant les horaires précises et la retranscription complète des communication à mon retour. Jusque là, tenez moi informé en cas de changement du vent sur mon Perso Den Den. De mon côté je pars au front !
- Bien Colonel !
- Maintenant rompez, nous avons à faire.


L'armure avait fini de lui être ceinte. Le bouclier de sa renommée mis en main, il ne se tourna pas vers les escaliers mais vers un jeu d'arcades ouvrant sur un long balcon. En bas, dans une cour intérieure tapissée d'une herbe fine les colonnes de sept centaines de soldats finissaient de se former cent pieds plus bas. Lorsque le héro de Bliss leva sa masse, une clameur ébranla les murs centenaires du fort. Il enjamba le garde de corps sous le crissement des lourdes portes entrain de s'ouvrir et d'un bond se jeta à la rencontre de la contre-attaque.



Dernière édition par Le Cavalier le Dim 30 Juin 2019 - 23:30, édité 13 fois
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Le sabre s’interposa férocement au croissant de lune rougie, le gorille ne permit pas le retrait et appuya de toute sa masse pour soumettre son adversaire. Le teint violacé par l’effort, ses muscles saillirent sous le tissu de son uniforme au point d’en menacer la tenue. Sentant le pavé du port craqueler sous ses pieds, le Cavalier serra les dents. Un jeu de force opposait les deux combattants, le premier à céder perdrait. Le bataillon de la 54ème n’avait pas manqué de faire honneur à leur réputation de trolls des montagnes. De stature généralement haute, les membres au cou s’apparentaient davantage en épais tronc qu’à de simples membres de chaires. Les fortes têtes mises de côté, il fallait compter deux à trois hommes pour en étaler un. Heureusement le nombre était du côté des pirates. Le Faucheur sourit à l’effort du marine en sueur, puis libéra des bras cadavériques une force insoupçonnable qui désarçonna la mouette et désarma sa main. D’une roulade en arrière, le soldat parvint tout de même à se préserver de la Mort. Empoignant son mousquet d’un mouvement il tira à bout portant dans la porte des limbes qui venait de s’ériger au-devant du Cavalier. Le souffle glacé du mouvement rotatif assaillit son échine au plus profond. D’un regard fiévreux, il balaya le champ de bataille perdu et ses frères d’armes à terre. Une bourrasque avait balayé l’escouade du port pour ne laisser qu’un tapis de corps embaumé d’une odeur de sueur, de sang et de mort.

Le soldat décampa du mouroir sans demander son reste. Plus que fuir les combats, il fallait se préparer aux prochains. Beaucoup d’habitants dépendaient de leur aide pour s’échapper des décombres ou être dirigés dans l’évacuation. Les marines avaient colmaté la brèche du mieux qu’ils avaient pu afin de d’offrir de précieuses minutes à l’arrivée du gros des forces et au départ des civils. Il savait également ses observations des forbans précieuses pour la suite. Alors il courut comme si sa vie en dépendait. Le rejeton des abîmes ne prit pas la peine de partir à sa poursuite. Le vieillard aimait croire que tout arrivait à celui qui savait attendre. La preuve se fit une nouvelle fois quand une masse dorée fracassa le crâne du fuyard. Se servant de la hampe de son arme comme d’une canne, bien qu’encore un instant un tas de muscle tentait de l’écraser en vain, il clopina entre les débris fumants des éclats de projectiles jusqu’à la bedaine du colosse fracasseur de trogne. L’amas hirsute retombait comme une mélasse coulante pardessus ses bas verdoyants. Tirant déjà un troll de la 54ème dans son dos comme si de rien n’était, il surplombait le deuxième moribond avec la même indifférence. Accompagné de son Capitaine, le second des serpents des mers lâcha un rire goguenard à l'approche du Cavalier solitaire. A chaque tressaillement, il se frappait allégrement le bas ventre d’assentiment.

- Y se barrait de toi ?! Ton équipage a quant même pas fait de même ? Grumpf Grump !
- Je les ai juste perdu de vu dans le combat, y doivent avoir pris de l’avance sur nous.
- Tu nous dis en r'tard sur ta petite bande canard-boiteux ? Grumpf Grump !


La langue venimeuse du Capitaine de l’équipage des sables cingla tel un fouet.

- De quoi tu causes ragouillasse de chiure ?! Ouvres tes lorgnons par mon bouc, mes gars ont aussi pris les hauteurs ! Bouge toi le fion si tu veux prendre ta part, le caillou n'aura plus rien à offrir bientôt. Maintenant débarrasse moi les pattes !

Mourad marquait le point. Alors que les deux esclavagistes rejoignaient leur équipage enfoncé dans la ville, le Cavalier resta en arrière à mesurer la métamorphose des quais. Plus grand monde ne se battait maintenant il était vrai. Les marines qui le pouvaient s’étaient retirés, ce qui avait ouvert le champ libre à la horde braillarde de détrousseur. L’équipage de Barbe Noire dans le lot, ou pas loin, car plus aucune trace ne restait de lui ou de sa suite. Le bon commandant ne s’était pas fait prier pour lâcher son vieux mousse. Le faucheur entendait déjà les futures brimades qui ne manqueraient pas de pleuvoir à la rencontre prochaine. Sans parler de l’ordre de mission du Ripailleur soufflé à demi-mots l’enjoignant à laisser un œil sur le Capitaine qu’il soupçonnait de se garder un surplus de part à chaque abordage. Partie comme c’était, il aurait aussi bien pu rentrer au bord de la Petite Anne rejoindre l’équipe qui gardait le bord sans craindre de ne se faire davantage taper sur les doigts. Le Crocheteux l’aurait pris de haut de sa petite taille, la gueule carrée du canonnier n’aurait pas paru plus fine et le gnome suivi de ses morpions auraient fini de l’indifférer. Réjouissante perspective sans aucun doute. A la place, le Cavalier se tourna vers les rues en pleine effervescence. Une mise à sac ne manquait jamais de divertissement.

Le vautour glissait au milieu du chaos avec dans ses ailes des embrumes de fin des temps. La soutane balayant le pavé montant, l’aura sombre déversait sur les scènes de pillage des songes d’outre-tombe. Un puzzle de verre brisé nappé en de nombreux endroits le sol de morceaux acérés aux pieds de débris divers. Le Cavalier traversait un quartier victime des affres du passage des Sang-Neuf de Rhétalia. Ailleurs le même spectacle se répétait avec d’autres. Coiffé d’un ruban et le torse nu ornementé de formes finement encrées, la mine d’ivresse éclairant les visages finissait de les révéler. A chaque fenêtre des bâtiments centenaires les hurlements féroces des serpents des sables ébranlés les structures. Plutôt que de fouiller, les pirates défenestraient toutes armoires et coffres d’attention depuis les étages afin de répandre leur contenu dans un fracassement. La fortune se faisait discrète dans les quartiers portuaires. Enjambant l’un d’entre eux, le porteur de mort continua sa promenade. Les boutiques ponctuant l’allée ouverte sur le port avaient subi les plus durs assauts. Peu de victime se décomptait, les habitants avaient déserté les lieux pour leur plus grand bien.

Une ruelle fut encore nécessaire pour atteindre un point d’accroche entre les deux camps. Sous l’embrasure des masures, une dizaine de marines soutenue de patriotes couvrait l’évacuation des retardataires contre une poignée de pirates en turban. L’absence du Capitaine de la vilaine troupe, ailleurs entrain de martyriser ennemis ou alliés, ne laissait pas ses hommes dénués de menace. Les esclavagistes avaient débarqué avec leur artillerie. Accroché en bandoulière autour d’une grande perche, un tube de fonte crachait boulets sur boulets sur les positions des soldats. Deux hommes étaient encore nécessaires pour permettre son fonctionnement. Bon nombre des habitants alertés du danger s’échappait des bâtisses en tenue de nuit avec la hantise de succomber aux tires pirates qui ne s’embêtaient pas à les distinguer des combattants. Les fâcheux incidents survenus à Rhétalia en raison d’un unique esclave affilié au Royaume de Bliss les dissuadaient de faire le moindre prisonnier. Le Roi belliqueux avait proclamé aux yeux du monde sa détermination à retourner toutes parcelles de terre retenant le moindre de ses sujets. Il aurait été un cadeau vilainement empoisonné que de ramener une moisson de Blissois aux marchés de Valoonia. Il restait à voir si l’attention allait être appréciée. Une pluie de gravats s’abattait à chaque déflagration du canon portatif sur une population agar. Le flot épais devait rencontrer un bouchon en aval ce qui réduisait son avancé. De nouveaux braves vinrent grossir l’arrière prêt à en découdre. Alors que l’attention restait concentrée sur les malfrats méridionaux jusque là, un nouveau venu la déroba. Son teint d’une blancheur cadavérique le démarquait grandement de la peau cuivrée des Serpents des mers.

Le Porteur de Mort marchait à découvert avec son allure lente des grands jours. Au milieu de la rue comme sortie d’un vilain songe enfumé de poussières et d’incendies, il laissait à tous le temps de prendre toute la mesure de son approche inéluctable. Le calme affiché ne correspondait pas à la folie et à l’atmosphère bruyante du moment. Les balles tirées se perdaient sur la faux en rotation sans restreindre son avancé. Mais plus que ce trou noir vrombissant parant les coups de feu ce qui interpellait était l’Ombre marchant sur les pas du Cavalier. Les pirates avaient également cessé le tire, comme subjugués par cette vision imagée nait d’une tromperie de leurs sens. Les mouvements d’air grisonnant happés de son dos s’échappèrent de la Porte des Limbes dressée. Petits, légers, les volutes virevoltèrent en douceur en succession serrée en direction de la masse grouillante. Un ou deux pirates fut touchés par la trajectoire mal cadrée, mais la plupart frappa les ennemis. Le contact avec l’outre-monde glaça les échines, blêmit les visages et figea les cœurs de deux dizaines de victimes. Un mouvement de foule nait de la panique ébranla le troupeau dans une fuite éperdue. La bousculade qui s’en suivit en laissa quelque sonnés sur le carreau. Les pirates de Mourad attisés par la peur comme tous prédateurs se précipitèrent à leur suite. Ils arrachèrent à qui tomber à leur porté bijoux, sacs et tous biens brillants. Culbutant au sol qui le pouvait, frappant et transperçant sans ménagement qui résistait.
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[i]Pendant que Gallena court dans les rues de Port-Gentil, une Lumière sur le dos, certains marines de son unité profitaient de leur permission pour boire de l'alcool à la qualité indéfinissable et au prix minable, dans un boui-boui au nom imprononçable. La salle était grande mais presque vide et une odeur nauséabonde émanait des cuisines. Le cuisinier, un sale type gras aussi désagréable que le barman, avait passé la tête par la porte à un moment, et deux types probablement sans le sous dégustaient un infâme raout Quand à l'alcool, c'était ce genre de tord-boyaux qui avait une couleur étrangère au spectre de l'arc-en-ciel, une odeur qui suffisait à décaper la peinture et un goût comme on ne peut apprécier qu'après avoir écumé plusieurs bars avant, que le cerveau ne tournait plus rond et la solde était déjà presque achevée.
Une bonne soirée, donc, pour l'Élite de la marine.
Mais il y avait un peu de bruit dehors, beaucoup de bruit en fait, et des canons qui sonnaient et peut-être même d'autres bruits. C'est pourquoi, en marines dignes de ce nom, Écorcheur, Serhandrass et Godasse entreprirent d'aller enquêter. Ou tituber, solution actuellement plus adaptée à leurs moyens.

-------

Je cours, transportant le seul soldat sous mes ordres sur mes épaules. On arrive pas à retrouver les autres et pour le moment, on est pas encore arrivées là où les combats ont commencé.
- Je sais pas pourqAAah !
Je viens de glisser sur une tuile. Enfin un groupe de tuiles. Sur le toit.
Je commence à reprendre mon équilibre et répond à Lumière :
- Pourquoi ?
- Pourquoi on est obligées de passer par les toits !!

Sa voix crisse un peu, elle m'a l'air un peu hystérique. A t-elle peur d'être en hauteur ? Elle aurait dû me le dire.
Je prends un peu d'élan et saute, en m'appuyant sur un Soru et l'Éclosion pour gagner de la distance. L'atterrissage se passe sans trop de difficultés et j'enchaîne avec une série de bonds sur des toits plats. Je poursuis par un saut haut, qui me permet de voir le terrain et préparer la suite de ma course.

- Tu as le vertige Lumière ?
- Non j'ai pas envie de mourir c'est pas pareil !
- On va plus vite en passant par les toits.
- Mais on va où là ??
- Vers les combats, c'te question.

-------

- Eh, Godasse, tu... tu crois ... c'est quoi ? Tout- Tout ce bruit.
- Sans doute des pi-des pirates. Piiiirates.
- Oh... d'accord.

Et un grand bruit retentit derrière eux, comme un énorme machin qui détruirait un mur en passant à travers. Les courageux soldats de la marine virent comme une grosse bestiole se diriger droit sur eux, ils n'eurent qu'à peine le temps de se jeter dans une ruelle voisine pour esquiver. Ou trébucher "gracieusement", peut-être.

- Ce .. c'était quoi ça ?
- Sais ... je sais pas Seran.....truc. C'était pas un greu .. un greu ...
- Un greu ?
- Un gros .. cochon. Voilà. Là.
- Ah ... d'accord.
Écorcheur intervint dans la conversation, pas en meilleur état que les autres :
- Eh, je crois je l'ai déjà .. déjà vu. Chu-sûr un .. mur.
- Un mur ?

Une bande de personnes, sûrement appartenant à la classification "pirate" selon l'échelle des "gens qui se promènent en bande" poursuivant le gros cochon, passa sans daigner jeter un œil dans la ruelle. Ce qui était tant mieux pour ces trois marins, pas en état de se battre.

- C'était quoi ? Et... quel mur tu .. tu parles ?
- On di-di .. dirait des pi-pi...
- Des pipis ? demanda Serhandrass.
- Pirates.
- Oh.

Un temps de silence, les marins ronds tentant de décider quoi faire ... et de se relever du sol sur lequel ils étaient toujours allongés. Un souvenir revint à Écorcheur :
- Ah ! Le co .. le cochon ... me chouuuu..viens.
- Ah ?
- Boll ... le cuissot .. tot. Ché un pi ... pirate. Gros Porc. Il a un joan.
- Un joan ?
- Un joan oui.
- Mince ...

-------

Perchées sur un toit haut, comme une petite tour au sommet de la maison, Lumière et moi cherchons que faire. Nous avons finalement atteint la zone des combats, mais ils se sont déjà déplacés ailleurs. Et y a trop de bruits ... dans toutes les directions. On peut pas s'en servir pour se diriger.

- Gallena, là !

Je tourne la tête vers Lumière, puis dans la direction du bras qu'elle tend. On lui a jamais dit que c'était pas poli de pointer du doigt ?
Quoique, je le fais bien, moi aussi.

- Quoi ?
- Là, à gauche ! Je crois que le caporal est dans cette bataille !
- Mitzu ? .. De toute façon on peut pas les laisser seuls, même si c'est pas lui.

Je l'invite à remonter sur mon dos, puis nous partons en courant dans cette direction.
Il y a cinq marines, à moitié barricadés à l'entrée d'une boutique. Et une bande un peu plus grosse de pirates de l'autre côté de la rue. Les deux groupes échangent des tirs, mais ils cherchent surtout à se couvrir, et aucun n'ose bouger de place, avec le risque de se prendre une balle.
Ah .. disons quatre marines. Ce maudit pirate a bien visé.
Quand nous nous rapprochons, je fais descendre Lumière avant que les pirates n'aient pu réagir à notre arrivée. Charge à elle de profiter de ma diversion pour rejoindre les autres marines et leur demander d'arrêter de tirer. Je n'ai pas envie de recevoir une balle amie. Moi, j'attaque. Pour la diversion, je me sers d'un Soru, je me propulse au milieu de leur bande.
Ça aurait été plus simple avec mon bazooka, mais voilà ...on fait avec ce qu'on a.
Et ce que j'ai, c'est mon poing dans la tête d'un pirate.
Mon pied dans l'intérieur du genou d'un autre.
Mon coude dans le ventre du troisième.
Mon genou dans le visage du premier, qui s'effondre pour de bon.
L'Éclosion s'occupe de distraire ceux un peu trop loin. Occupée en mêlée comme je le suis, difficile de faire de nouveaux Sorus. Même si ce serait très classe, je n'ai pas assez de maîtrise pour. Pas encore.
Ceste dans la nuque.
Botte dans la rotule.
Rapidement, les corps tombent autour de moi et j'entends du côté des marines comme un grand hurlement. Un cri de guerre, peut-être ?
Je sais pas ! Y a trop de bruit ! Et ces canons qui canonnent ! Ils pourraient pas cancaner plutôt ? Au moins ça serait marrant.
Couteau dans le ventre d'un barbu poilu, poing d'air sur un pirate qui tentait de s'écarter.
Les marines me rejoignent, m'aident à nettoyer les derniers pirates. Des morts, des inconscients ...
J'hésite à ordonner d'achever les prisonniers. Bon sang, voilà que je vire comme Ishumi, comme Angus ..

- Ligotez ceux qui ont une chance de s'en tirer. Mitzu, Hughues, contente de vous voir. Les autres, si vous avez pas d'officiers, vous êtes libres de vous joindre à nous. On a une ville à protéger.

*Caclop*

Hum ?

*Caclop cataclop*

Euh ...

*Catacaclop cataclop clop*

C'est quoi cet énorme cochon ?!!

- GRUIIIIIIIK !!

Et derrière, encore des pirates ?!
Ils chassent le saucisson ?!
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Dans la mouvance des serpents des mers s’abaissant au pillage d’une rue prise de panique, le Cavalier happait de ses doigts crochus des richesses amenées en hâte dans la fuite. D’une poigne ferme il étreignait le cou de civils ayant abandonné l’idée de lutte et les secouait violemment jusqu’à obtention de tous les biens de valeur. Confisquant encore quelques boucles dorées sur un assommé, il les glissa en arrière dans son panier à trésors. Aux alentours les dalles étaient jonchées de bagages éventrés dont les contenues avaient été éparpillés aux quatre vents. Les jeunots l’avaient déjà distancé lui laissant le choix de poursuivre ou non la cohue. La résistance blissoise partie en fumée dans l’avenue pouvait se reformer à tout instant. Partagé entre le souhait de continuer la poursuite ou de revenir sur ses pas pour chercher les entrepôts, les tremblements d’une grande caisse à déchets du bas-côté attirèrent son attention. Un petit poucet avait semé un chemin de billets jusqu'à la bordure de sa cachette. D'une lame le pirate se débarrassa du couvercle, un froissement bondissant s'en extirpa alors et dégueula ses suppliques genoux à terre.

Arriérés de cendres [2/3] Ankou2-56620b1

Les larmes perlant aux yeux du malheureux ne suffit pas à attendrir son seul auditoire tant les couinements devinrent rapidement indigestes. Le porteur de mort nota l’allure modeste tirée des caniveaux et le chandelier d’argent glissé à sa ceinture épaulé de poches rebondies. L'inconnu nommé Myong ne l’intéressant guère, il le laissa déguerpir une fois pris ce qui lui revenait. Remontant la piste des billets, il passa sous un porche bien dessiné puis grimpa les escaliers. Plus que le pillage, l'envie d'une belle vue sur le chaos environnent le prenait. Perdu dans son esprit versatile, il força une porte du dernier étage en quête d'un balcon. Le logement qui s'ouvrit à lui bien que modeste laissait présager un foyer au bonheur simple. L'habitant qui l'attaqua armé d'un balais aurait probablement corroboré son impression dans d'autres circonstances. Cependant le revers de poing qui le cueillit sous le menton ne lui en laissa pas l’occasion. La famille éplorée et apeurée barricadée derrière une table dans la cuisinette ne causa pas grandement non plus de la tranquillité habituelle du logis. Le Cavalier les laissa à leur terreur une fois une poignée de berry ramassée et sortit directement par le balcon. Ancrant la pointe de sa faux au niveau de la gouttière, il se hissa en puisant dans ses bras. La brise nocturne se révélait plus prononcée sur les toits de Portgentil.

Du haut de son perchoir de tuiles, le vautour glissa ses yeux effacés en direction de la porte de sortie et s’essaya à en mesurer la solidité. Mais l’ombre persistante de la nuit garda ses secrets. Les déflagrations et les éclats des tirs de canon plus épars suggérèrent le Houar de retour au large. Le pirate ne s’inquiéta pas, il savait que les renégats allaient être au rendez vous s’ils souhaitaient obtenir leur part. A l’intérieur de la ville, des fumées s’élevaient passivement des ruelles éclairées en présage des violences qui s'y étaient invitées. Mais le brasier restait collé à la mer comme s'il craignait de s'avancer trop en avant dans le territoire de Bliss. Cette timidité n'enlevait rien au plaisir de participer à la désacralisation de la terre sacré du Gouvernement. Se déplaçant ainsi de toits en toits une bouteille de vin de Bliss chipée pour abreuvoir, le Cavalier gagna un morceau de battisse enjambant une rue. Il resta ainsi un instant, en aplomb du chaos à savourer le vent aux senteurs de guerre.

*Caclop*

Son attention s'éveilla au bruit nouveau.

*Caclop cataclop*

Un grouinement perça le silence de la rue suivit d'une cavalcade bruyante l’enjoignant de s’arrêter. La masse défigurée du bout de gras sur patte en pleine course questionna les souvenirs du vieux mousse.

*Catacaclop cataclop clop*

Un sourire illumina le visage de la Mort. Était ce possible que ce soit vraiment cette trogne de vaurien ? Que de tous, il s'amène ainsi de nulle part en ce lieu et à lui ? Le pirate choisit d'y voir le signe de son destin radieux. Ne souhaitant pas laisser filer cette chance inattendue, d'un moulinet de son arme il sectionna les deux rattachements du bout d'étage qu'il chevauchait. La masse de briques, de tuiles et de bois n'attendit pas davantage pour chuter à la façon d'une herse de pierre derrière l'homme porc. Les poursuivants allaient devoir avoir le crâne solide.
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C'est n'importe quoi ! C'est pas juste ! Je suis en train de poursuivre des pirates et un cochon géant et une maison nous tombe dessus ? Je suis sûre que cette maison l'a fait exprès ! Elle est alliée aux pirates, c'est évident. Quoique si j'ai pu sauter en avant et échapper à davantage qu'une grosse pierre et quelques petites qui m'ont frappé mais ça va, je vois que l'un des pirates n'a pas eu cette chance. Il dépasse un peu entre les décombres, une main, la tête, mais vu comme ça saigne ... et comme il y a une grosse grosse pierre dans son crâne ...
La poussière vole dans les airs. C'est désagréable, déjà qu'il fait nuit et donc on voyait pas trop bien ...
Les marines sont de l'autre côté des rochers, ou peut-être dessous mais je ne leur souhaite pas. J'étais plus rapide qu'eux, j'avais presque rattrapé les pirates. J'espère que j'étais vraiment plus rapide et que j'ai creusé l'écart. Un écart assez large pour accueillir une maison démontée.
En tout cas, va falloir qu'ils fassent le tour et  arrivent par une autre rue, vu comme ça monte haut.

Bon, je dis tout ça mais c'est pas comme si ma situation était enviable. Le cochon est dans une grande place, moi aussi mais vraiment sur le bord de la place, les pirates sont choqués mais un peu tous autour de moi ce qui est gênant. Et j'ai cru voir un mouvement sur le toit, peut-être un complice de la maison.

J'y pense, s'ils sont tout autour de moi, ça veut dire que je peux attaquer dans toutes les directions !
PARFAIT ! Et on commence par ce type qui fait mine de me donner un coup de ... coutelas ? De sabre ? D'épée ? Peu importe, cette frappe de haut en bas est interrompue par un de mes bras qui sort de son ventre et bloque son coude. Le temps qu'il comprenne ce qui se passe, en dehors de "un bras vient de sortir de mon ventre c'est pas normal aaaaaahhh !" j'ai bondi, prête pour un bon vieux Cognio Lunare. Mes genoux percutent son menton de concert, puis tandis le sol m'attire à lui, je martèle le visage du pirate aussi vite que je peux.

Outch, ça doit faire mal. J'aimerais pas être de l'autre côté, vu la tête qu'il tire. D'ailleurs il s'effondre doucement, comme s'il tombait inconscient morceau par morceau. Marrant.
Je m'adresse aux autres, qui malheureusement ont déjà levé leurs armes.

- Je continue ou vous vous rendez ?

Leur réponse me dit une chose clairement, j'aurais pas dû leur laisser le choix. Ils attaquent, quasiment tous en même temps.
Les armes brandies, les cris de guerres et insultes crachés, j'évite les premières attaques de just .. aïe ! Pas assez bien, j'ai été touchée ! Je suis touchée et j'ai super mal au bras droit et je sais pas pourquoi et je vais tous les défoncer ! Mais d'abord je m'extirpe de cette mauvaise position par un Soru.
Maintenant dans le dos de la bande de pirate, je tente d'envoyer un poing d'air avec mon bras gauche, mais la douleur me distrait trop, j'arrive pas à frapper assez fort et vite. Rien ne se fait.

J'entreprends un repli expéditif. Faut que je voie ce que j'ai .. faut que je soigne ma blessure. Tant pis pour le cochon. Tant pis pour les pirates.


Je m'arrête sous le porche d'une maison, deux rues plus loin. Je saigne. J'ai le bras qui saigne. Vraiment. J'ai envie de paniquer. J'ai VRAIMENT envie de paniquer.
Je me force à respirer calmement, à faire redescendre la pression. Avec un couteau, je déchire un morceau de mon manteau-cape de marine et entreprend de me faire un garrot avec. Comme je peux utiliser encore mes bras gauches, j'arrive sans autant de difficultés à serrer le garrot. En tout cas, mieux que si j'avais eu qu'un seul bras gauche et mes dents pour ça.
Ça ne vaut pas un médecin, mais ça fera l'affaire. Vu la forme de la blessure, j'ai dû prendre une balle dans l'os du bras. Enfin je pense, je connais un peu les premiers secours mais c'était vraiment pas ma spécialité, au B.A.N. Elle a pas l'air d'être ressortie parce qu'il y a pas deux trous, c'est tout ce que je peux dire.
J'ai mal ...

J'ai mal, mais je peux pas abandonner. Trop facile. Me-ince ! Ce serait trop facile. Je suis une marine, je suis Gallena Scorone ! J'abandonne pas !
Mais va falloir que j'arrête de compter autant sur ma chance. Que je prenne les choses vraiment au sérieux.
Rien pour me fabriquer une atèle, je vais devoir malmener mon bras droit. De l'autre côté, à gauche, je sors deux pistolets et autant de bras pour les manier. Une salve puis je les abandonnerais et passe aux couteaux. Sans une paire de main complète, c'est trop compliqué de les recharger.

J'y retourne. Ils n'ont pas voulu se rendre comme le voulait Gallena, ils vont périr par la méthode Gianna. La différence ? L'état d'esprit et le nombre de morts à la fin.
Dire que Gallena faisait de son mieux pour ... pour elle c'était un jeu, tout ça, la guerre et tout. Bref. On va pas bavarder encore des heures. Faut savoir être résolue, c'est tout. Je suis presque arrivée sur la place.
Place où je vois un vieillard parler au cochon qui est toujours là. Il y a des formes autour d'eux, mais je vois pas bien, alors je m'approche.
Le vieillard est armée d'une drôle de faucille. Une faucille géante. Une faux quoi. En plus il est tout chauve.

Et je vois aussi ... pas grand chose, il fait nuit noir, mais il y a quand même des flammes et des lanternes et tout. Les pirates de tout à l'heure ont disparu. Ils ont laissé le cochon ici ?

En m'approchant, je trouve la réponse à ma question. Ces formes à terre ... pirates .. aussi un ou deux marines ? Je vois pas qui c'est dans le noir, je les reconnais pas.
Il est dans quel camp ce papi ?! C'est les pirates ou c'est lui qui a massacré les marines ? Et c'est les marines ou lui qui ont massacré les pirates ? En tout cas, il m'a tout l'air d'être un complice du saucisson sur pattes.

J'hésite entre l’interpeller et attaquer directement, mais il m'a repéré, vu comme il tourne la tête dans ma direction. Je m'approche un peu, mes armes levées en évidence, mais sans le viser directement. De toute façon, avec le doute, j'aurais mieux fait de pas le tuer. Si, le tuer, par précaution. Non, je tue pas les innocents. Il a le bénéfice du doute. Quel doute ? C'est pas un fusil de marine qui a tranché ce pirate en deux. Ou un sabre pirate qui a coupé un bras aussi nettement à ce marine.

- Je suis Gallena Scorone, 53ème d'Élite ! Qui es-tu ?! Quel est ce cochon géant ? Et qu'est-ce que vous fichez ici ?:

Oui, ça fait une bonne entrée en matière. Classe, sérieuse, ce qu'il faut de menace et d'autorité dans la voix. Parfaite.
Mais pourquoi lorsqu'il me regarde, avec son regard de poisson mort, j'ai des frissons ?

Il ressemble pourtant pas à mon ancien lieutenant.
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Les pirates se regardaient armes à la main interloqués, légèrement hagards face à la disparition soudaine de la mouette. Le Cavalier plus en retrait n’en pensait pas mieux. Les jeunes entrains de s’amuser entre eux, il s’était davantage préoccupé du porc qu’une grosse pierre avait sonné. La masse graisseuse amorphe plongeait misérablement du groin dans le caniveau. Son attention n’avait pas quitté l’escarmouche cependant, elle avait même redoublé quand la tornade bleue s’était mise à se mouvoir. Le troisième bras apparu de nulle part ne lui avait pas échappé non plus. Une utilisatrice de fruit maudit… Rares sur les Blues, ils présentaient invariablement le talent de se montrer particulièrement pénibles. La disparition soudaine pouvait également découler du pouvoir mystérieux. La menace éclipsée par enchantement, le vieux pirate laissa de coté ses interrogations et glissa deux puissantes baffes au cochon pour le remettre sur pieds. Si la marée marine commençait déjà à lécher les pieds de l’incursion, il ne fallait pas trainer plus longtemps.

Le bout de gras marmonnait des plaintes étouffées encore trop sonné pour grogner. La bonne bouille était aussi laide de prêt que de loin avec un groin épaté, le front plus luisant qu’un puits de catin et des joues balafrées de chaque bord. La masse se remettait doucement sur sabots avec l’assistance du Cavalier quand le groupe de pirates rescapés s’invita au tête à tête. Les têtes de méchants ne lui revenaient pas, des gredins du Rat d’eau.

- T’approche pas de lui vieillard, t’sais pas qui t'as affaire et on a mis la main dessus les premiers !
- Ferais mieux pas de nous chauffer, pas le jour.
- Voyons m'ssieurs, nous sommes camarades en cette nuit ! Ce vaurien est à vous, l'idée de vous le brigander m'a pas effleuré l'idée foi de pirate. Pas de ça entre hommes du même bord ! Hé hé !


Le rire grinçant n’encourageait pas à la confiance. La méfiance laissa place à la rancœur quand le pistolero de la bande se mit à beugler en pointant du doigt le porteur de mort.

- C’est lui !! Lui que j’ai vu au-dessus du parpaing qui dégringolait sur notre poire. Y’est pas étranger !
- C’est vrai ce qu’il dit ?
La question avait une tonalité menaçante, les corps se tendaient..
- Faut voir ça comme un coup de pouce..
- Mon frère est resté dessous salooop !!!


Sans laisser le temps au Cavalier de poursuivre sa phrase, ou de se demander comment il avait fait pleuvoir le déluge de briques, le plus baraqué du lot chargea armé d’une hache d’abordage. La vue noyée par la rage il fracassa sa lourde arme contre le pavé à quelques pas de sa cible. S’étant reculer prestement, celle-ci glissa sa quart-lune en arrière. Quand le pirate endeuillé leva de nouveau ses bras pour rabattre l’imposant bloc d’acier, la faux se faufila un passage entre le tronc et les bas de l’assaillant en un trait net. Alors que les deux morceaux se répandaient au sol sous le regard éberlué des témoins, le meurtrier se gratta le crâne d’un air gêné.

- Un regrettable gâchis si vous voulez mon av..

A la détonation qui suivit, la lame courbe s’éleva d’un bond salvateur sur la course du projectile. Glissant au contact de l'assaut dans une fluidité délicate, l'ombre de la Mort entama la danse mortuaire. L'alignement de ses adversaires se profilant à son passage facilita grandement la sanglante composition. Les bretteurs des Blues se firent traverser de part en part, l'un après l'autre par la faux dénuée de miséricorde. Le dernier à s'écrouler avait lâché le premier tire. Quand le Cavalier se stoppa plus un ne restait apte à se lever. Il leva son visage blême à la lune, et sourit. Peut être était ce en donnant la mort que cet enfant de salaud se sentait le plus vivant.

- Ne bouge plus.. je le dirais une et une seule fois.

Accompagnant le ton sans réplique, le canon d’un fusil chatouillait son flanc. Derrière son dos, à la gauche de l'imposant panier d’osier un ennemi avait su le glisser sans éveiller son attention. Le cliquetis d’une arme en arrière suggéra qu’un autre le secondait. En dévissant sa tête sur le côté malgré les contestations, il observa le marine qui le tenait en joue. L’uniforme terni par la poussière en assombrissait le port. Sa blessure à la tempe s’était engluée de grisâtre. Il avait plus l’allure d’un déterré que d’un fier soldat. Sa camarade à quelques pas était assise au sol contre le tas de débris fermant la ruelle et n’allait pas en bouger, elle tenait fermement son arme pointée dans sa direction en support malgré l’angle anormal de ses jambes. Le même camouflage poussiéreux floutait ses traits. Ils avaient tenté de passer à la suite de leur supérieur sous la pluie de gravats avec moins de succès.

- Regarde devant !
- Mouai.. devrais plutôt regarder derrière.

Une ombre dans la nuit le surplombait, lorsque le marine se retourna pour la discerner deux bras menottés se refermèrent sur lui et le tirèrent en arrière. Les pieds hors du sol, il ne pouvait que contracter ses muscles pour résister à la constriction. Le Cavalier pirouetta sur lui même et interposa sa lame au barrage de tires que la demoiselle blessée avait tardé à lâcher. Remontant le flot, il sectionna le bras de la demoiselle en même temps que son fusil d'un mouvement ample qui partait du flanc. Les deux poings serrés, le porc humanoïde les écrasait contre le marine inanimé à terre. Voyant qu'il ne montrait pas signe de fatigue, le Cavalier glissa sa faux autour de son cou et le poussa à se relever.

- Ça suffit, nous avons pas de temps à perdre monsieur Boll. On a mieux à faire, le temps se couvre il nous faut partir maintenant.
- Groink ! Comment tu oses charognard de merde alors que je viens de te sauver la peau ! Et partir ? Pfff… Mon cul… Où ?! Rien à partir ma vie est ici.
- Enchainé comme un chien ?
- Mieux vaux enchainé comme un chien que pendu comme un mort !
- Après avoir tué deux marines ça sera le peloton hé hé..
- Ils me mettront pas la main dessus, pas si je suis dans les everglades ! Oink Oink !
- Ça fait une trotte de là qu'on est.. Dans pas longtemps mon petit doigt me dit t'auras plus de marines que de pavés sur le trottoir. Hé hé..
- Fous toi le dans le cul ton petit doigt ! Groink ! Y m'auront pas j't'dis.. J'serais à l’abri pendant qu'i vous courront après. Rien à faire avec des abrutis qui se prennent à Bliss... Plus rien à faire avec des saloperies de pirates à merde ! Groink !


Coupant court à la chamaillerie, une présence menaçante se révélait à eux dans le silence d'une nuit de mise à sac. La femme soldat revenait à la charge après avoir léché ses blessures, ils avaient trop attendu. Ses petits copains n'allaient pas manquer de trouver un moyen contourner le bouchon. La crevette n'était pas bien menue, mais le pirate ne s'y fit pas après l'avoir vu refaire le portait de tête-de-hachis. Le fait d'apparaitre avec plus de bras qu'il n'en faut encourageait à la méfiance.

- Je suis Gallena Scorone, 53ème d'Élite ! Qui es-tu ?! Quel est ce cochon géant ? Et qu'est-ce que vous fichez ici ?

L'élite... Un lieutenant de l'élite même. Mauvais présage. Le Cavalier aurait bien pu l'amadouer, à sa connaissance il n'avait pas de prime sur la tête. Mais la faux allait poser problème. Les corps sanguinolents aussi. Puis il n'avait pas le temps, il allait devoir passer coute que coute...

- On me nomme le Cavalier petite.. Moi et mon ami allions parti...
- Grrrrouuuuuuuuuiiiiiiinnnnnk !!!!


Le bout de lard cachait sous une épaisse graisse une cervelle emplie de roublardise. S'il n'avait pas tilté quand le faucheur l'avait appelé par son nom, il n'avait pas manqué sa chance de fuir la queue en tire bouchon entre les jambes dès qu'ils avaient entamé la causette. La salve qui tenta de le stopper dévoila ses talents de cabrioles et de plongés acrobatiques. Le Cavalier bien qu’embêté par la manœuvre en était admiratif. La gradé garda pour elle ses pensées. Elle disparu d'un mouvement brusque de sa position pour couper la route du fuyard. Avant qu'il ne comprenne ce qui lui arrivait, un choc lui sonna la tempe et un martellement lui pétrit la brioche. D'un coup plus marqué, elle l'envoya s'étaler en arrière. Son bon samaritain autoproclamé empêcha la vilaine teigne de malmener plus méchamment le bout de gras. D'une taille il balaya l'espace entre les deux tourteaux.

- Toujours avec moi ? Hé hé !
- Ouink.. huf huf..
- Bien, remets toi debout mon gros on sera pas trop de deux.


Gallena avait lâché ses flingues pour des objets plus pointus. Elle était rapide la bougresse, sacrément rapide il fallait reconnaitre. Il allait devoir garder de la distance s'il ne voulait pas s'empaler sur la rose. La maintenir hors de portée dans un premier temps jusqu'à trouver l'ouverture. Il remonta discrètement sa main sur la hampe afin de réduire sa sphère d'action. Si l'ouverture ne se révélait pas, il allait la créer en leurrant son appréciation des distances. Un grand classique de sa boîte à malice. Elle pouvait bien se doter d'encore un bras ou deux, une seconde suffirait à trancher le tout. Lorsque le Cavalier attaqua pendant que le porc, toujours les mains menottées, ramassait une hache, il moulina autant qu'il le pu afin de réduire l'espace où se glisser. Mais s'il mit tout son cœur dans le mouvement, elle parvenait à esquiver toute avancée. La souffrance transparaissait sur son front mais ne se traduisait pas dans ses mouvements emprunts de légèreté. Elle accompagnait par intermittence de ses poings renforcés les lames trop menaçantes. Si elle semblait subir, le Cavalier la savait entrain de mesurer le rythme. Alors il le diminua légèrement puis brusquement pour la prendre à contrepied frappa plus férocement. Elle se désengagea alors d'un petit bond en arrière... trop petit. Augmentant sa portée au maximum le Cavalier abattit sa faux acérée. Sans retenue. Dans le petit bout de femme s'évertuant à lui barrer la route.
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Ailleurs sur les hauteurs de PortGentil.


Arriérés de cendres [2/3] Pas-5684ee6


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La faux se dirige vers moi. Il faut que je bloque. Mais je peux pas, je suis en train de sauter. De tomber. Il faut que je bloque, mais j'ai pas des bras en aciers. Il faut que j'esquive, mais je suis dans les airs, je peux pas.Alors c'est la fin ?
Faut que je bloque !!

Pas de réponse à cette question, ou alors c'est un non ! Je frappe le sol et atterrit assez mal, la faux a été interceptée. Gallena est appuyée sur la faux, s'appuie de tout son poids, malgré son bras blessé. Le truc bizarre quand je dis ça, c'est que Gallena, c'est moi. Et j'ai pas fait ...j'ai pas ... mon pouvoir s'est activité inconscient ? Non, avec mon sousconscient ... Ou je sais plus le mot ! Mais pas exprès.
C'est pas la première fois. C'est par chance que je l'avais découvert. Mais en plein combat ? Pourquoi ? J'avais une idée assez claire pour que ça marche ? Alors que je voyais pas comment utiliser juste mes membres pour bloquer, une Gallena entière ça fonctionne. Faut croire. Et ..

- Tu vas finir de dormir et te relever?

Voilà que je me crie dessus. Enfin elle, l'autre, qui se bat pour tenir la faux de ce vieux poisson mort. Elle déplace pas ses pieds, qui sont nus. Pourtant sinon elle est toute habillée comme moi. Je le remarque pendant que je dépêche de me remettre sur pieds. Surtout que l'ennemi lui écrase le pied et qu'elle grimace mais essaye même pas de le retirer, son pied.

- T'es debout ? Alors recule vite, je vais lâcher. Plus loin ! me crie t-elle comme je me suis reculée, pas assez à son goût. Je met dix mètres entre le vieux et moi. Y a l'autre, le cochon, à côté. Un peu sonné, mais c'est un gros costaud. Il est en train de se relever, lui aussi.
J'ai un peu mal au pied que le Cavalier écrase. Quand un refera plus qu'une Gallena, je vais avoir tellement mal, je le sais, si c'était qu'un petit peu mal je l'aurais pas senti à distance comme ça, alors qu'on est séparées. Pourquoi elle le laisse faire ? Pourquoi elle a pas mes bottes ?

- Arrête de rêver et fais-moi disparaître !!

Hein ?!
Oui !
Je m'exécute. La faux est soudainement libérée d'un poids. Même s'il a pu anticiper, ou essayer, le chauve est déséquilibré. Un moment parfait pour frapper.
Mais je n'y arrive pas, paralysée par la soudaine douleur au pied qu'on je viens d'hériter.
Et d'un surplus d'informations et de souvenirs. Deux Gallenas, deux têtes qui réfléchissent en même temps. J'ai les souvenirs d'être en plein atterrissage, sauvée par moi-même. Et en même temps, j'ai la mémoire d'être apparue de nul part, ancrée au sol, avec pour seul but de bloquer, bloquer la lame.
Puis la réalisation de ne pas avoir pu être passée d'une position de quasi-chute à une position de retenir la faux entre mes mains. Le son de la Gallena qui frappe le sol derrière moi sert de confirmation.

Je suis la seconde, la jumelle, la créée. Je suis ancrée au sol par les pieds parce que le sol est mon support. Pour Gianna, on avait utilisé mes boucles d'oreilles. Sans support, mon pouvoir ne fonctionne pas.
Ce sale pirate voit mes pieds nus et n'hésite pas à frapper bas. Salaud. Et l'autre Gallena, la vraie, qui ne comprend pas ce qui se passe. Elle va comprendre, mais trop lentement. J'ai mal maintenant moi !
Et le saucisson va revenir en renfort du chauve si ça dure, ou réessayer de s'enfuir. Je peux pas faire trainer.
Alors je lui crie dessus, pour qu'elle réagisse.

Et une fois assez loin pour se protéger de l'ennemi, je lui crie de m'annuler, de me faire revenir en elle.
Moi et mon pied écrasé.


Pas surprise, mais tout de même choquée par la douleur soudaine, je suis la seconde à réagir. Je tarde à me ressaisir. Et le pirate ...
S'enfuit à toutes jambes ?!
Les deux pirates sont en train de fuir ?! Eh, revenez !!

Aïe ...
Pu...
Purée.. Pas de soru. Aïe ... Aïe aïe aïe. Pas de soru, ça fait trop mal. Pas possible .. d'atteindre la vitesse. Soru sur un pied, il parait que ça se fait. Ben moi je sais pas faire.

Courir je peux encore. C'est pas la même vitesse qu'un Soru. Ça fait mal, mais reste supportable. Alors c'est comme ça que je les poursuis.
Mon bras et mon pied ... je vais finir complètement estropiée moi. Et je ne suis pas encore remise de tout ce temps à utiliser mon pouvoir en continu, pour alimenter Gianna. C'est ça .. c'est pour ça que je peine. Sinon je les aurais défoncée. C'est sûr ...
C'est sûr ...

Pu ... rée.


Pour un vieux, quand il remonte ses robes, il cavale vite le .. Cavalier. C'est pour ça son nom !!
Il faut que j'arrive à les rattraper. On se dirige vers le port. S'ils arrivent à embarquer ...
Mais ils connaissent pas la ville, finissent dans un cul-de-sac. Je connais pas la ville non plus mais c'est pas grave vu que je les poursuis. Super, je vais les coincer là et ...
Il coupe le mur avec sa faux ? Eh, c'est pas du jeu ! Et le cochon charge et dégage les pierres, traverse une maison, suivit par son complice. Et défonce un autre mur. Et un autre. Et un autre. Un salon, une cuisine, un autre salon, tiens une salle de bain, voilà une chambre et retour dans la rue. Toute cette poussière ... Je les ai perdu de vue.
Non, là !
C'était eux ? On dirait une entrée d'égouts. Ils veulent me perdre dans ce labyrinthe ? Profiter que ça soit la nuit et qu'on y voit rien ? Ils ont dû voler une torche ou une lanterne accrochée au mur.
C'est pas bien, mais je fais pareil, attrape une lanterne qui traîne et l'allume avec un briquet. J'ai perdu un peu de temps. Mais je vais les rattraper. Il n'est pas question qu'ils s'échappent.

Dans les égouts, les sons de la ville, de la bataille, sont atténués. Les canons continuent de faire leur son, mais semblent plus lointain. L'air est puant par contre. Beurk.
J'aurais peut-être dû foncer vers le port et chercher à les intercepter là. Mais ils auraient pu sortir n'importe où. Ou n'importe quand.
Bon sang .. c'était une mauvaise idée. Et avec cette obscurité, je ne peux pas envisager de m'arrêter et les retrouver avec mes yeux. J'aurais dû leur poser des yeux dessus quand j'en avais l'occasion. Idiote ! Idiote !

Dans un tournant des égouts, enfin plutôt un croisement, la chance me sourit. L'un d'eux a dû glisser dans les égouts, il est ressorti ... mais laisse de grosses traces boueuses. Vu la taille des empreintes, ça doit être le cochon.

Allez, go ! Ils ne doivent plus être bien loin.
J'accélère. Manque de glisser sur de la boue.
Je dois faire un bruit monstrueux. Eux, je les entends plus. Mais je vois pas encore leur lumière. Je pense qu'ils ont encore beaucoup d'avance. Ou alors ils sont sortis ?
Comment ça se fait ? J'ai pas arrêté de courir. Et ils ont forcément perdu du temps. Et le chauve à la faux, il est vieux !

Hum ?
Je freine des quatre pieds. Enfin deux. J'ai cru ... voir un mouvement, dans l'obscurité. Dans ce tunnel à gauche, à quelques mètres. Faiblement éclairé.
Embuscade ? Mais les traces de boue continuent tout droit.

Je fais surgir un œil sur le mur opposé au tunnel.
C'est sombre, mais je m'approche et si ça éclaire quelqu'un, je le verrais même s'il est caché dans le tunnel.

.. Non. Y a personne.
J'ai perdu du temps pour rien !

Il faut que je trouve une sortie. Je les ai perdu là.
Je les retrouverais sur les quais, dehors.
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Avenue des Citronniers, sur les hauteurs de Portgentil.

La respiration essoufflée, la destination se dévoilait enfin au tournant. Une fois le blocus traversé aux quais, l'équipage des Nouveaux Saigneurs s'était lancé à l'assaut des hauteurs de la ville sans halte. Les groupes éparses de marines interdisant l'ascension n'étaient plus en état d'y trouver redire. Restés en arrière, les fossiles de la piraterie et leurs rengaines passées s'étaient cantonnés aux échoppes de marins et aux maisons de bonnes, retenus uniquement par la crainte de butins qui les dépassent. La nouvelle génération ne souffrait pas de la crainte, allégée de ce fardeau elle s'était élevée jusqu'aux sommets dorées de la capitale portuaire. Après une longue course, le mauvais pavé des basses ruelles avait fait place à d'agréables allées finement ciselées, ceintes de luxueuses villas agrémentées sur toute la longueur par une rangée de citronniers. La fumée montante du bord de mer ne souillait pas encore le parfum sucré de l'avenue. La somptuosité des lieux de vie d'une classe bourgeoise aiguisait les appétits. L'avidité des poisons des mers transparaissait à chaque respiration, des haussements de voix euphoriques qu'ils lâchaient à la fébrilité des corps. Le dépouillement d'une seule de ces allées marbrées les rendraient plus riches que le cumulât d'une jeune vie de brigandage débutée sur les chapeaux de roue. Tantôt, le nom des Nouveaux Saigneurs traverserait les mers.

Groupée à l’entrée de l’avenue en conquérant, la majorité de l’équipage avait fait le déplacement lourdement équipée. Une petite dizaine d’hommes seulement gardaient le navire prêt à prendre la marée. Au milieu de la vilaine troupe, le Capitaine Lewis à la coiffure en hérisson plaisantait confiant sur les prochaines effusions. Anciens brigands de la même bande au départ, beaucoup l'avait suivi du premier jour qu'il avait pris la mer à maintenant. Le reste les avait rejoints progressivement au fil des rencontres. La lance calée contre la nuque en signe de décontraction, il s’apprêtait à lancer les loups. Pas un chat, ni la moindre mouette à l’horizon.. mais il savait les moutons trembler retranchés derrière les portes closes. Lui rabrouant l'épaule, son second le coupa.

- Dis Lewis j'ai la berlue ou tu vois comme moi ?
- Quoi ? Qu'est ce que tu me racontes ?
- Par là..


Dans la trajectoire du doigt pointé, une masse brillante se faufilait à quelques pieds du sol dans leur direction. L'aube n'était encore qu'à ses prémices, seul les lampes en révélaient l'approche. Mais si l'acier réfléchissait l'éclat parfois, les couleurs et formes restaient difficiles à interpréter. Telle une flèche prise de zigzag, elle se destinait à rejoindre l'attroupement. L'approche de l'OVNI révéla une silhouette, un homme arnaché d'acier leur fonçait dessus à travers le ciel.

- Il.. vole ? Qu'est ce que c'est que ce foutoir ?!
- Mais comment il fait ça ??
- On fait quoi putain !
- Sortez vos armes ! C'est le Bouclier de Bliss qui vient souhaiter le bonjour !!!
- Quoi ??!!
- On se le fait ! Il est seul et nous sommes au complet l'occasion se représentera pas !! S'il est trop con pour le comprendre on va l'aider. Avec sa tête notre renommée est faite ! Déglinguez moi ça !!


Les mines se détendirent aux paroles du Capitaine. Ils se rappelèrent ce qu'ils avaient traversé pour arriver jusque là et sous les ordres de qui ils se battaient. Leur Capitaine tenait également du monstre quand il s'y mettait. Qu'importe que le vétéran se prenne pour un poulet, ils allaient lui plomber les ailes et l’étriperait comme n'importe quel homme.  

Arriérés de cendres [2/3] Pirates-56c0f36


Bondissant sur l’air avec la vitesse du Soru, le chevalier soustrait des lois de la gravité chargeait le groupe d’assaillant le visage crispé. Les troupes fraiches du QG étaient entrées dans la ville pour repousser le flot infâme des eaux sombres. Le Héro de Bliss précédait l’avancée salvatrice, le bouclier de sa renommé en avant il essuya les tires assassins sans ralentir sa course. Après les rapports alarmants des blocus traversés, la décision avait été prise de laisser les Nouveaux Saigneurs avancer librement dans des zones où la population avait été mise en sureté. Le reste avait été un travail de temporisation pour permettre la rencontre. Rencontre il y avait.

- Bélier.

Le corps dans la parallèle du sol en rase-pavé, l’acier du bouclier percuta les pirates et éparpilla le jeu de quilles paniquées. Les plus prestes à se relever percutèrent l’étoile du matin sans douceur. Il traversait les gardes par la force brute jusqu’à ce que l’étau se resserre, alors d’un bond il ricochait d’un pas de lune dans l’air pour éparpiller un nouveau groupe démuni quelques coudées plus loin. L’écarlate de la Justice gagna progressivement ses armes. Le combat mené ne laissait pas de place à l’échange. Aucun plaisir ne ressortait de l’abattage, la violence s’exerçait uniquement en réponse à une agression. Une lance vrilla vers son visage, de l’avant-bras il empêcha la perforation qui raya son épaulette. Une multitude de frappes rapides s'ensuivirent qui l’obligèrent à retourner derrière son bouclier. Les pieds bien campés dans le sol, il essuya l’assaut sans lâcher de terrain. Le Capitaine Lewis s'échinait comme un beau diable, mais la situation était désespérée.

-  Saloperie de mouette ! Jamais un héro vieillissant nous mettra à genou !! Jamais ! Nous sommes la nouvelle vague !!!

Un pas après l'autre, le vétéran traversa le déluge mortel. La pression exercée n'était pas que physique, toute sa personne écrasait d'une aura guerrière. Lorsque le barrage se brisa, il balaya de son arme son opposant. Après un vol plané au cri de la douleur, une fois n'est pas coutume, le forban se releva. Mais le choc avait été rude, il était secoué de soubresaut et reprenait son souffle que difficilement. Les bravades manquaient dorénavant d'air pour assaillir les oreilles de l'officier de la marine. De toute sa stature cuirasser, le bouclier écarlate contempla les corps jonchant le pavé pour en revenir à leur capitaine.

- Des loupiots sans dents qui jappent et jappent pour se faire reconnaitre comme les lâches qu’ils sont. Une engeance nauséabonde des confins souillés du monde aspirant au néant qui l'habite. Je n'ai pas de temps à t'accorder, tes hommes ont déjà commencé à fuir il me faut les rattraper. Alors rentre dans l'oubli que tu n'aurais jamais du quitter !

La deuxième frappe l’encastra en profondeur dans la chaussée. L'odeur du sang s'effaça rapidement à la senteur entêtante des citronniers mais le marine n'était plus. Lui et ses hommes ratissaient toute la ville à la recherche des derniers rats. Aucun n'en réchapperait s'ils avaient eu le malheur de rester.



Dernière édition par Le Cavalier le Jeu 26 Déc 2019 - 15:04, édité 1 fois
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Une ombre déformée par sa charge avançait le pas lourd sous les premières lueurs de l'aube au milieu de la cohue. La capitale meurtrie rendait ses parasites aux eaux sombres. Des feux avaient été allumés un peu partout pour couvrir la fuite des pillards. Les renforts marines annoncés, ils refluaient en désordre avec leurs butins vers les embarcations de bois avec la même crainte qu'ils avaient su insuffler aux civils. La différence était que la crainte se partageait avec le sentiment euphorique d'avoir réalisé l'impossible. Ils quittaient à grandes allonges la sacré sainte terre des chiens du Gouvernement. Pas un regard se porterait en arrière sur les retardataires.

Une bousculade l'obligea à se rééquilibrer avec l'hampe de sa faux. A l'approche du port, les brigands commençaient à jouer des coudes. Pas un accordait un regard au vieil d'homme décharné, les attentions étaient ailleurs. Pourtant le Cavalier ressortait avec la carcasse graisseuse de son acolyte, de deux fois sa masse, hissée sur son épaule en plus du panier dans son dos. Un filet de bave teinté de vermillon s'échappait de l'homme inconscient. Le visage porcin décrit par les avis de recherche avait fait place à un plus hideux encore sitôt assommé. De profondes cicatrices marquaient ses joues mutilées d'un conflit passé. Les deux hommes sortaient des profondeurs souillées de la Cité florissante encore marqués par ses effluves. Une fois dans le dédale pour échapper à la furie d'élite, ils s'étaient entendus pour faire route commune en suivant les courants souterrains amenant à la mer. Ils avaient ainsi débouché à proximité du port. Ce n'est qu'alors que l'entêtement de Boll à rejoindre les everglades avaient obligés le Cavalier à se montrer plus insistant. Le temps perdu à sauver la tête de cochon n'avait pas été consenti pour perdre sa poule aux œufs d'or une fois fait. Son apparence humanoïde retrouvée après le massage de crâne allait lui faciliter la tache pour dissimuler son existence à ses confrères pirates.

- Par la barbe de verte couille !!!

Grondant comme l'orage, le Capitaine Barbe Noire et sa mauvaise troupe de vilains bougres se ramenaient les bras chargés de caisses et baluchons de toutes tailles. La fringante équipe s'était entachée de blessures à la rigueur des combats. Le plus mal en point était Carlo le mitrailleur qu'on avait essayé de trancher en deux. Les crispassions de son visage cachaient nullement les pensées du Capitaine. La mauvaise surprise de retrouver le vaurien qu'on lui avait collé aux basques ne le ravissait pas. Pas du tout.

- Voilà t'y pas qui se ramène comme un pet de beau-temps après qu'on ait trimé comme jamais sur le front ! Le mousse à merde qui nous revient la bouche en cœur pour prendre la poudre d'escampette à notre bord, après avoir baillé la corneille on ne sait où !
- Cap'taine quel plaisir de vous revoir en forme hé hé !
- Te fout pas de ma gueule nom de bleu ! Manquerait plus que ça !! Mériterais que je t'éventre là !
- Z'êtes sûr.. que vous voulez le faire maintenant.. Cap'taine ?


La froideur du ton révélait la menace derrière le sourire vide. Ce n'était plus le mousse qui s'adressait à son chef de bord, mais un pirate à un autre. Avoir combattu à ses côtés avait révélé le danger sous la soutane. La bataille n'aurait pas été facile et le temps n'était pas pour eux ils le savaient tous. Quelque soit son choix ses hommes le suivraient, mais Barbe Noire préféra clôturer la discussion d'un crachat dédaigneux au pied du mousse. Il surchargea encore davantage le vieil homme pour marquer son autorité et la troupe embarqua fissa. Le voile se bomba alors que les quais s'éloignèrent.

Cependant, la Marine décidée à leur briser les rotules ne les laissa pas rejoindre le large sans faire étale de ses pensées revanchardes. Dès que les navires pirates glissèrent sous leur ligne de tire, ils firent feu sans sommation. La menace du Houar et de ses salves destructrices avait permis de siphonner une partie des boulets salvateurs, il en était autrement des boulets vengeurs. Le Cavalier sur le pont de la Petite Anne avec le reste de l'équipage luttèrent férocement contre la pluie d'acier. A bâbord, le Rat d’eau frétillaient chaudement après qu'un boulet ai explosé sa réserve de poudres. Les plus vifs à s'être jetés à l'eau eurent beau supplier, pas un ne ralenti pour porter assistance. Ils avaient d'autres chats à fouetter. Seul l'atteinte du grand large importait dorénavant. Cette immensité insaisissable, qui à jamais resterait la planche de salut des apatrides de tous horizons.





Dernière édition par Le Cavalier le Sam 21 Mar 2020 - 19:14, édité 21 fois
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Le temps de trouver enfin une sortie praticable, puis de revenir sur les quais, .. je commence à fatiguer un peu donc je ne veux pas abuser de mon pouvoir. Et j'ai mal au pied, même si ça commence à aller mieux.

Même si j'ai fait vite, je ne sais pas si le cochon et le cavalier sont arrivés avant moi ou s'ils ont eu à faire plein de détours dans les égouts. Tout ce que je sais, c'est qu'il n'y a plus qu'un seul navire avec un drapeau à tête de mort encore à quai. Plusieurs fuient. J'en vois en feu ou les voiles en miettes, ils ne s'en tireront pas tous impunément. Trop, quand même. Beaucoup trop de pirates se barrent sans soucis.
Lâches. Mais ils font le bon choix, de leur point de vue. Lâches quand même.

Aucune trace du chevaucheur de cochon ou du cochon. Plusieurs personnes sur ce navire, des gardiens ? Une dizaine, mais pas assez pour moi. Ils montent même pas la garde correctement. Y en a quatre qui jouent aux cartes, un qui fume en regardant la mer, deux qui picolent et seulement trois qui gardent un œil sur les quais. Ils ne m'ont pas encore aperçu.

Ce serait tellement simple de me débarrasser d'eux avec le pouvoir de l'Éclosion. Les trois qui font le boulot correctement, je les attaquerais dans le dos pour les faire tomber à la flotte. Pareil le fumeur. Et les six autres, le temps qu'ils réagissent, j'aurais déjà eu le temps de les assommer ou les tuer trois fois.
Mais comme j'ai dit, je préfère économiser mon pouvoir, j'en ai déjà bien abusé.

Alors on va s'en servir le moins possible. Je ne cherche plus à limiter le nombre de morts, de toute manière. Ils ne le méritent pas.
Avec un soru, je sors de ma cachette et jette un couteau sur l'une des sentinelles. Il parvient, je ne sais pas par quel excellent réflexe, à lever son bras, lui évitant de prendre le couteau dans la gorge.
J'ai déjà bondi sur leur navire. Assez vite pour tirer sur la seconde sentinelle.
Le premier crie avec la douleur, le second s'effondre. Nouveau soru, je monte à bord et arrache sa carabine, dont je me sers pour tirer sur la troisième sentinelle.

Le fumeur se retourne et se précipite sur son fusil. Les joueurs de cartes, surpris, commencent à se lever. Trop lents, je suis déjà sur eux. De mon poing gauche, je frappe le visage de l'un, je sens son nez casser. Aïe .. c'est assez dégueulasse ça. Tout de suite, ça saigne fort, ça le distrait. Ça me gagne du temps, assez pour m'occuper d'un de ses partenaires de jeu. Une balle de pistolet en pleine tête, ça vaut bien dix centimètres d'acier dans le cœur. J'ai choisi la balle.
Reste trois joueurs encore en vie, mais j'ai une autre priorité. Et ils n'ont pas d'arme à feu visible. Soru.

Le fumeur avec son fusil braille je ne sais quelle insulte pour se donner du courage. Son tir était pas mauvais, il m'aurait eu si je l'avais attendu pour me vanter ou je ne sais quoi. Mais pas deux fois. Maintenant je me bat sérieusement. Et c'est pourquoi il n'a pas le temps de tirer une seconde fois.
Deux pas, je suis dans son dos, un couteau à la main, qui part s'enfoncer dans sa nuque.
Je profite qu'il ait rechargé son fusil pour tirer avec, sur un des alcooliques. Et avec mon pouvoir, je fais surgir un bras sur le flanc de celui-là pour récupérer son arme à feu. Le tir part dans la jambe de son collègue, mais c'est une distraction suffisante.
J'annule mon pouvoir.

Et je reviens pour la première sentinelle avec un Soru de plus. Je frappe l'homme sans ménagement dans le genou puis la tête. Qu'il vive ou en meure, je m'en contremoque. Reste deux joueurs de carte, dont un qui tente d'éponger le sang qui coule par son nez. Avec ma vitesse supérieure, ils ne font pas le poids.
Ni eux, ni le type qui saigne à la jambe. Quatre prisonniers, six morts ... Y a pas à dire, je me compliquais vraiment la vie quand j'essayais de ne pas tuer.

Je recharge mes deux pistolets. Je récupère et essuie mes couteaux sur la chemise arrachée d'un pirate.

Je n'ai plus qu'à attendre. Je traîne les cadavres dans un coin, ligote les deux survivants - finalement la première sentinelle devrait s'en sortir, avec le joueur au nez cassé - et m'installe dans l'ombre de la cabine. Je n'ai plus qu' à attendre. Soit d'autres pirates arrivent et je les élimine comme ceux restés sur le navire. Soit des renforts de la marine arrivent et on pourra mettre ce navire sous les verrous.
J'espère que c'est le cochon et le cavalier qui vont arriver. J'ai pas envie de les laisser s'enfuir. Ils méritent pas de s'en tirer trop facilement.

S'en tirer trop facilement, ça veut dire quoi, me demande t-on dans les gradins ?
Ça veut dire qu'ils s'en tirent sans m'affronter à nouveau. Parce que cette fois je suis prête, ils auront pas la moindre chance.


L'attente est longue. Les coups de canons se font plus lointains. La majorité de la flotte pirate a quitté le port, la marine hésite à les poursuivre. Pas assez de bateaux de notre côté. Bien trop pas assez.


Finalement arrivent quelques pirates, pas ceux que j'aurais aimé, qui crient à leurs camarades de faire partir le navire, tant pis pour "ceux restés derrière". Ils sont en mauvais état, la plupart couvert de sang. Je pourrais raconter une histoire comme quoi on a échangé des menaces, un combat épique, le récit épique de comment je leur ai démonté la face, mais ....soyons honnête, de leur point de vue ça devait plutôt être comme un roman d'horreur.
Leurs copains disparus. Des traces de sang.
La nuit noire, sans lune.
Les cris, les disparitions un par un ...
Et c'est moi le monstre..

Et se débarrasser de tous ne prend pas une minute, parce que je n'ai aucun sens du suspense et surtout je n'ai pas l'envie de jouer.


Deux minutes après, un grand nombre de pas qui arrivent en cadence m'indiquent l'arrivée de marins de la régulière.
Je les appelle avant qu'ils se trompent en me voyant, j'ai pas franchement envie de me faire tirer dessus par des alliés.

- Le navire est sous contrôle, soldats. Lieutenant Scorone, 53ème d’Élite. Vous tombez à pic, j'ai une dizaine de prisonniers pour vous.

Je les aide à me remplacer et prendre le contrôle du navire et de mes prisonniers, apparemment de l'équipage des Nouveaux Saigneurs. Je connais pas les Anciens, mais ils ont un nom pourri. Comme ils se sont fait démontés, si une troisième bande de pirates voulait le nom ils s'appelleraient comment ? Les Renouveaux Saigneurs ? Les Prochains Saigneurs ? Les Nouveaux Saigneurs Deuxième Édition ? C'est nul comme nom.

Pas de nouvelles du cavalier ou du cochon. J'emprunte trois hommes à ces réguliers pour aller chercher ... d'éventuels blessés, là où j'ai rencontré le sale chauve.
Il me faut leur aide pour me guider, en plus.
J'ai pu me reposer, le pied va mieux .. le bras commence à vraiment tirer .. piquer ? Tirer plutôt. C'est comme si la blessure me tirait.
Il faudra que j'aille à l'infirmerie de la base. Mais d'abord je veux voir ... ce qui est arrivé à Lumière et Hughes et Mitzu. Et à ceux qui les accompagnaient.


La place est dégagée. Enfin, il y a encore les gravats, mais il n'y a plus personne. Les corps ont déjà été retirés. Les blessés, aussi ? Y avait-il des blessés ?

À l'infirmerie, j'ai le plaisir de retrouver Lumière, salement amochée mais bien vivante. Mitzu est en parfaite santé, ou presque. À peine des coupures à cause de la vitre en verre qu'il a traversé, quand le cochon l'a envoyé voler. Le cochon, selon Mitzu, serait un Zoan. Je m'en doutais un peu.
Hughes en revanche ... Hughes ... je ne sais pas s'il va s'en sortir. Il risque de devoir rester ici, quand nous quitteront Bliss pour retourner au qg de North Blue.
On était censés partir aujourd'hui. Enfin demain. Enfin une fois la nuit finie.
Je crois que nous allons rester un jour ou deux de plus. Pour solidifier les acquis.

D'un certain côté, heureusement qu'on était là. On a pu aider à limiter les dégâts. D'un autre côté, on a pas fait grand chose. Les divisions locales ont fait du mieux qu'ils pouvaient. La plupart des pirates se sont échappés. Ceux qui restaient ont été capturés ou éliminés. Des morts chez nous et chez les civils, mais moins pire que ce qu'on aurait pu craindre.
À en croire les nouvelles qui me sont parvenues, le Bouclier de Bliss aura tenu son rôle. Il n'a pas pu protéger le front de mer, mais il a réagi comme il fallait. Et le navire dont je me suis emparée, apparemment, était celui d'un équipage qu'il a piégé de façon magistrale. Dit-on.

Moui .. pendant qu'il montait sa nasse, les autres pirates fuyaient.
Je comprends qu'il n'ait pas voulu bloquer le front de mer et leur couper toute retraite. Les dégâts auraient été importants, les combats compliqués, et les pirates coincés en ville auraient risqué de se replier dans les Everglades.
Je ne dis pas qu'il n'a pas fait au mieux ... mais si c'est ça le mieux, c'est vraiment pas génial.
Est-ce qu'on est condamnés à réagir, à attendre de prendre des coups avant de pouvoir en rendre ? Des fois j'ai un peu cette impression. Et des fois je vois bien qu'on attaque, qu'on reprend du terrain, une île ici, un navire là ...

Il y a toujours un plus gros poisson qui se cache derrière celui qu'on vient de taper.
Et quand ça ne suffit pas, ils viennent avec tout leur banc.

Ch.. Ch..
Je ne suis pas sûre d'apprécier ce constat.

Allez, comptons ça comme une victoire mon petit détachement de la 53ème ... Pensons au moral.
Une victoire de plus, youhou ...
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