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Choc gustatif

CHOC GUSTATIF





I. Faire sa toilette, tout un art.



              « Monsieur Papriko, monsieur Papriko ! Réveillez-vous cher ami ! ». Farros se redressa, reposant son dos sur le meuble à côté duquel il s’était réveillé. Sa tête était lourde et même la lumière du soleil, qu’il aimait tant d’habitude, semblait vouloir le réveiller à grands coups de massue sur le crâne. Il mit un moment à réaliser que Beaumoulin se tenait là, debout à côté de lui, droit comme un piquet :

- Arf, bonjour patron… On dirait que la nuit a été un peu agitée…

- C’est le moins que l’on puisse dire, oui. Voyez les ravages que l’alcool peut causer !

- Ouaif, j’ai eu des mauvaises fréquentations par le passé, ça doit être pour ça, plaisanta le jeune homme, se remémorant les soirées passées en compagnie de l’équipage du capitaine Campscotch.

- Vous m’en voyez navré ! Ceci étant dit, je pense que vous devriez vous préparer. Nous devrions arriver au Baratie d’un moment à l’autre.

- Bordel ! Cria Farros en se relevant brusquement.

« J’ai bien failli oublier l’un des jours les plus importants de ma vie toute entière » pensa-t-il. Sans même prendre la peine de s’excuser auprès de Beaumoulin, il se précipita vers sa cabine pour se préparer.

Il se lava avec de l’eau bien froide, histoire de se réveiller. Il avait rarement pris autant soin de son apparence. Il voulait que tout soit parfait, aujourd’hui. Après tout, il mangeait des plats excellents tous les jours, non ? Pas de quoi se prendre la tête. Oh, et puis à qui il allait faire croire ça ? C’était rare, mais aujourd’hui, l’angoisse se mêlait à l’excitation. Il allait enfin réaliser un de ses rêves.

Le hic, c’est que Farros n’avait pas vraiment l’habitude de prendre soin de son apparence. Pourtant, il savait qu’un grand chef se devait d’être présentable et c’est ce qu’il souhaitait devenir. Il enfila les vêtements neufs que Beaumoulin lui avait acheté, comme convenu dans leur contrat. Il s’agissait d’une tenue entièrement blanche, composée de mocassins, d’un pantalon en toile et d’une chemise de bonne facture. Son sourire se crispa quand il s’observa dans la glace : « Il en a pas fait un peu trop, là, le patron ? » s’interrogea-t-il.
Il tenta tant bien que mal de se coiffer en plaquant ses cheveux en arrière avec de la cire empruntée à M. Beaumoulin. Se coiffer, ça non plus, il avait pas l’habitude, mais le résultat était correct, même si quelques mèches de cheveux semblaient se désolidariser des autres pour retomber sur son front.

Après avoir vérifié pour la quinzième fois que tout allait bien, il décida de sortir sur le pont. Il hésita un moment avant de se décider à prendre quand même sa ceinture fétiche : c’était un peu comme un porte-bonheur.

Il discuta un moment avec les membres de l’équipage, leur expliquant à quel point ce moment comptait pour lui. Il leur annonça également que son contrat prenait fin à partir du moment où ils quitteraient le Baratie. Il avait l’intention de se trouver un petit bateau pour prendre la mer tout seul une fois qu’ils auraient atteint la prochaine île. Il ne pouvait plus se contenter de rester dépendant des autres. Il avait besoin de voyager librement, comme il l’avait toujours voulu.

Leur discussion fût coupée par l’apparition d’un bâtiment à l’horizon. Aucun doute possible, c’était le légendaire Baratie. Le cœur du jeune homme se mit à battre très fort à la vue du plus grand restaurant d’East Blue, celui qui avait vu grandir certains des plus grands cuisiniers que le monde ait jamais connu. C’était maintenant. Le moment était arrivé. Boum. Boum. Boum. Son cœur battait si fort que les marins à ses côtés auraient presque pu l’entendre.

Le navire de croisière jeta l’ancre à côté du restaurant, qui semblait briller de mille feux sous le puissant soleil d’East Blue. Le ciel était bleu, et aucun nuage ne venait perturber la pureté du spectacle qui s’offrait à Farros. Était-il mort lors du combat de la veille ? Était-ce le paradis ? Les touristes se rendirent sur le bateau-restaurant, le jeune cuisinier fermant la marche. Il était silencieux.

Farros fît son premier pas sur le mythique Baratie.
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II. Un sentiment terrible.



                Le style épuré qui régnait à l’intérieur du restaurant évoquait la classe et le raffinement de la nourriture qu’on pouvait y servir. On installa le groupe de touristes à plusieurs tables situées à côté des fenêtres, offrant une vue sur la mer entourant le bateau.

Farros s’assit à la table de M. Beaumoulin, à laquelle quelques invités de marque étaient installés, dont M. Perchias. Le jeune homme n’en avait que faire d’être à table avec les gens de la haute, à choisir, il aurait préféré partager le repas avec les matelots avec qui il avait fait la fête la nuit dernière. Cela dit, il se disait qu’au moins, c’était à cette table qu’il y avait le plus de chance que les plats vienne de la crème de la crème des cuisiniers : et au Baratie, ça signifiait beaucoup.

Ils attendirent le menu, qui était commun à tous : un bœuf sauce Grand Line. On raconte que ce plat aurait été inventé par un fameux pirate alors qu’il traversait Grand Line pour la première fois. Rien que le fumet qui se dégageait du plat figea Farros devant son assiette. Impossible. Une telle maîtrise de l’assaisonnement et des épices. Le jeune homme lui-même n’aurait jamais cru cela possible. Il lui fallu un moment pour avoir le courage de prendre une première bouchée de ce nectar divin.

Il planta sa fourchette et coupa un morceau de viande en deux. Il n’avait même pas eu besoin d’utiliser le couteau tant elle était tendre. Il porta le bœuf près de son nez pour le sentir une dernière fois, puis le mis en bouche. Sans s’en rendre compte, il avait brisé le couteau qu’il tenait dans sa main droite. Des larmes coulèrent sur son visage avant de venir ternir la beauté du repas qui lui avait été servi. « Arf… J’ai clairement pas le niveau… Il faut que j’me bouge, bordel ! ». Il connaissait pourtant la réputation des cuisiniers du Baratie, mais il était loin d’imaginer être à des années lumières de ceux-ci.

Il ne lâcha pas le plat du regard. Chaque nouvelle bouchée était un pieu qu’on lui enfonçait dans la poitrine. Pourtant, ce plat était un appel à l’aventure pour le jeune cuisinier. A chaque bouchée, c’était aussi sa détermination qui redoublait. En même temps qu’il savourait, il réfléchît un instant : jusque-là, ce qui lui avait fait le plus progressé, c’était les rencontres qu’il avait pu faire, comme le capitaine Campscotch ou monsieur Beaumanoir. Il en tirait une conclusion simple, s’il voulait un jour dépasser le niveau des cuisiniers du Baratie, il ne devait jamais cesser de voyager à la rencontre de personnes qui le feraient progresser et avec qui il nouerait des liens.

Le repas se poursuivit dans le silence, sans même que le jeune homme ne réalise qu’il était observé par les gens à sa table, probablement intrigués par les larmes qui séchaient sur ses joues. Quand il eut fini, Farros se leva de table, sans même prendre la peine de saluer ceux qui y étaient assis. Il se laissa reposer sur la rambarde, à l’extérieur.

Il observa les vagues danser délicatement et se jeter contre la coque du navire. Il laissa son esprit se ressasser les histoires fantastiques qu’on avait pu lui raconter sur les braves aventuriers des mers, les trésors et mystères que celle-ci renfermait, les combats entre pirates et marine… Il avait envie de voir tout ça de ses propres yeux, lui aussi. A force de se concentrer uniquement sur la cuisine, tout ce qu’il avait réussi à faire, c’était stagner. Pendant deux ans. Les seuls moments où il avait réellement progressé, c’est quand des choses imprévues lui étaient arrivées.

Il se rendit dans sa chambre pour préparer ses affaires et réfléchir à tout ça. Dès demain, il quitterait le bateau et partirait en quête de découvertes.

Quand vint le soir, le navire de croisière s’éloigna du Baratie. Farros resta assis sur le pont à l’observer, jusqu’à ce qu’il ne s’agisse plus que d’un petit point à l’horizon. Il passa une bonne partie de la soirée comme ça, refusant poliment les bières qu’on lui proposait.
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