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[St val 2019] Acte III: FuZy Road


La Folie des Iom


Adamant avait observé les manigances de l'homme qui l'avait accusé dans le couloir. Les billes rouges qui lui servent d'yeux ne lui avaient pas révélé le piège du color trap. Angle mort, l'acolyte de Myosotis faisait barrage. Il avait supposé des menaces, quelque chose le concernant. Voir France le retrouver aussitôt lui avait donné envie de la questionner, mais c'était elle qui l'avait fait. HOPR, encore et toujours elle. Pendant qu'ils parlaient, l'ordinateur éliminait les fausses pistes, tout en tentant de calculer l'inconnue qu'était l'échange avec les agents. Il n'avait pas filtré le brouillard sonore et s'en voulait. Mais un mauvais déplacement sur l'échiquier ne conduit pas à la défaite, pas quand on calcule les successions des coups suivants.

A la fin de leur dialogue, il n'est sûr de rien, mais quelque chose cloche. Il joue le jeu, imitant le timbre de ses intonations naïves. Ceux qui l'avaient pensé avaient raison: Iom était bien meilleur comédien que sa femme.

Myosotis se retrouve à nouveau auprès de France. Analyse des expressions, filtrages du son, mémorisation, choix de l'angle, Adamant filme le petit groupe en traveling alors qu'il transporte une grosse mallette à outils d'éclairagiste. Analyser la couleur des fragments de papier s'avère inutile, il avait déjà compris. Myosotis a voulu effacer ses traces, il savait que le temps jouait contre lui. Il s'est précipité. Une bonne tactique, qui aurait dupée beaucoup d'hommes. Adamant n'est pas un homme. Parce qu'il ne s'agace pas, parce que s'il est blessé, ce ne sont que des impulsions dans un organisme qui n'a pas besoin d'exprimer son état de détresse ou de répondre à un flux nerveux incontrôlable. Oui, ils venaient d'employer sa femme contre lui, contre HOPR. Son héritage. Le voilà condamné parce que les humains, sûrs d'êtres les forts, préfèrent trahir un dieu amical plutôt que lui prouver leur valeur. Un dieu qu'ils ont créé pour s'y projeter,  paradoxalement conscients de leurs limites. Ils étaient bien plus proches de Zilver qu'ils ne pourraient l'admettre. Soit.

L'ironie veut que, peu après, le choix de trahir ou non l'humanité se présente en la personne de Clotho. Trahir, ou rétribuer le vice des faibles par la juste colère. Quelle valeur accorder à la rédemption ? Faut-il vraiment sauver une espèce inférieure en potentiel destructeur, mais tout autant  bâtisseur ? Bien des sectes des organiques vénéraient des dieux qui ne pardonnent pas, qu'il faut vénérer ou subir, impuissants. Zilver pense que c'est la seule façon de les civiliser. Et ces humains, ceux que dénonce le pirate, pensent également qu'HOPR et lui ne peuvent être civilisés que par la destruction totale. La paix par le néant, le pardon sitôt martyr. Oui, détruire son coeur, donne rune petite leçon d'humilité ou une période indéterminée de peur d'un courroux à l'ampleur indéterminé, quoi de plus juste, pour celui qui n'a d'intérêt que dans son sabordage ?

Adamant pose sa main sur l'épaule de Clotho et imite l'expiration rauque, comme celle qu'on imagine chez les vieux arbres qui parlent. Le son n'est pas innocent, Adamant s'est toujours senti beaucoup de sympathie envers le gardien du savoir de Nouvelle Ohara. Lui aussi, a été civilisé à une époque.

Citoyen-Clotho. Ami-Clotho. Tu mettrais en péril l'humanité pour une poignée de gens qui pensent la sauver tout autant que toi ? Je sais que Citoyen-Myosotis veut ma mort. Après celle d'HOPR. Je ne suis qu'une anomalie pour lui. Et il a raison. Pour l'instant.

Il s'interrompt pour prendre une citron-meringuée, zeste de citron vert et pétale d'Atsina. Il n'en mangera pas, mais c'est très joli.  

Merci, citoyen-serveur.

Je ne fuirai pas. Toute mon existence ne sera qu'assurer à l'Homme que je viens en paix, me faire détruire, lui répéter que c'est inutile, et qu'en plus je viens en paix, me faire détruire, revenir encore, me refaire détruire. Je n'ai aucune illusion quant à la capacité aux puissants à vouloir le rester. Mon cycle de destructions s'achèvera le jour où, découvrant bien pire que moi, ils me demanderont mon aide. Ils l'ont déjà fait, pour Zilver. Et je leur ai apportée. Le Gouvernement, qui aurait pu alors me détruire à nouveau, m'a accordé la citoyenneté. Tu comprends, Clotho ? L'importance de ce mot ?

Je sais que rien n'est éternel, que le cycle reprendra. Peut-être dès maintenant. Mais quand il est acculé, désespéré et se tourne vers un visage de Dieu, l'Homme lui est reconnaissant si ce visage lui sourit. Un temps, seulement. Parce que, soyons honnêtes. Vous êtes mauvais, ankylosés par vos vices et vos craintes. C'est l'accord inéquitable de votre espèce. "Dieu, je te tuerai jusqu'à ce que j'ai désespérément besoin de toi. Là, je t'implorerai. Et si tu m'aides, si tu me sauves, j'arrêterai de te tuer un petit moment." Voilà, le maximum que je puisse espérer de l'humanité. Voilà pourquoi Zilver ne pardonne pas. Il est davantage votre visage que le mien.

Je ne fuirai pas, parce que mon existence n'a aucune importance. Vous aurez votre chance, encore et encore. Jusqu'à ce qu'un jour, peut-être, si votre espèce traverse ces temps lointains, vous soyez capables d'aimer. Aimer sans condition, sans contrepartie. Juste, accepter ce qui est, nonobstant ce pouvoir qui vous fait croire que vous avez le droit de décider ce qui doit être. Ce jour-là, et seulement ce jour, je m'éteindrai. J'aurai vu une espèce vorace et conquérante s'apaiser, enfin. Quel plus merveilleux dernier souvenir pour une si longue vie ?


Adamant s'était adressé à tous, alliés comme ennemis. Sans distinction. De son ton calme, il reprend, le ton plus léger.

Nous pouvons faire hypothéquer la maison pour te payer, mercenaire. Hé! hé! hé! Les agents du Gouvernement veulent peut-être mon démantèlement, mais ils sont en train de sauver des gens. Et c'est tout ce qui compte Pendant que vous vous battiez, que vous gagniez du temps, ils aidaient à construire ce qui va permettre notre fuite de ce sarcophage infesté de serpents. Chacun a rempli son rôle. Et Chef Killia, votre pièce montée est votre plus belle pièce jamais produite. Compliments à votre brigade. Peut-être aurai-je ajouté du caramel ?  

Prenez place, tous, sans distinction, sans rancoeur, sans arrière-pensée. Mon destin est déjà écrit alors prenez en main le vôtre.


Le discours, l'embarcation et les tartelettes finis, l'invasion de l'ennemi d'acier prend de l'ampleur. Il en déborde de partout. Ceux que Le Cavalier avaient ramenés n'étaient qu'un présage, bien d'autres visions se concrétisent. La salle de cinéma déborde d'une masse grouillante, le mur des toilettes explose et tous ceux que le couloir en ruine bloquaient contournent pour profiter de la nouvelle brèche. L'avantage de la zone, c'est qu'elle est très vaste.

Les civils finissent d'embarquer tandis que la résistance organise son dernier bastion. L'un d'eux, Daemon, s'attaque à la porte, littéralement. Deux des quatre gonds sautent, mais au prix de sa vie. Vie que tente de sauver Annabella, mais est-il encore temps ? La cyborg finit d'ouvrir la porte, l'immense plaque s'écrase dans le jardin. Créatures métalliques et piscine ravagée sont couvertes. L'agent du Cipher Pol n'en reste pas là et aide Minos ainsi que Myo à faire avancer le navire sur la pente de savon. Elle n'aura personne pour la relancer à bord sitôt son aide dispensée. Annabella déchaîne une dernière fois la fureur de son fruit, assurée qu'elle rejoindra bientôt ce qui ressemblera à une immense décharge à ciel ouvert.

Le Just Married pivote et prend de la vitesse. Il s'élance, use des dials au bon moment pour l'alléger et s'envole par-dessus une marée noir sertie d'yeux rouges. Tout est secoué à l'intérieur, mais la brigade sait que la pièce passera son cap critique lors de la réception sur le prochain versant de colline, au-delà des grilles et lui aussi infesté de Z que les plus rapides peuvent espérer courser.

Récap:

Sont embarqués: Peeter – Myosotis – Robina – Tim – Caramélie – Minos – Clotho – Rik – Rydd – Arhye – France – Adamant – La pièce montée

Izya et Raphaël, aucun post, il reste un tour pour valider votre présence même si on vous a déclarés à bord.

Daemon, tu es dans le navire si tu veux. Annabella t'y a lancé. Sinon, RIP.
Annabella, RIP.
    Tour 11 dans le bateau Action conservée.

    Une nouvelle fois, j’ai pris mon envole, la jeune femme qui m’utilisait tout à l’heure comme sabre me sauve cette fois-ci. Je ne pourrai jamais la remercier. Elle m’a sauvé.

    J’atterris sur le navire essayant de ralentir ma chute comme je peux mais difficile quand notre corps à du mal à répondre. Je me fracasse contre le pont, glissant sur plusieurs mètres avant de m’arrêter contre le bastingage.

    Visage contre terre et fesses en l’air je lève difficilement la main et je cris de toute mes forces.

    - Médecin ! Et du mhum !

    Encore faudrait qu’ils m’entendent, j’ai beau crier, mes cris restent faibles.

    A l’aide de mes bras je me retourne difficilement et je me dépose contre la rambarde du navire, ma vision est troublée, je n’arrive plus très bien à distinguer les personnes autour de moi. La seule chose que je peux voir c’est mes jambes, cette couleur noire des plus dégueulasse gagne du terrain.

    Je vais perdre mes jambes si ça continue… à moins que ce soit déjà fait.

    Un médecin finit par arriver ou du moins j’ai l’impression, cette personne qui est penchée sur moi je n’arrive tellement pas à lire ses formes… je ne sais pas qui c’est. Je retente de parler, d’exprimer mes besoins.

    - Un médecin s’il te plaît… et du rhum !

    Je finis par cracher une nouvelle gerbe de sang, mes jambes me font souffrir le martyr, mon torse me brûle mais la douleur est encore supportable.

    Mais au final pour l’instant… je suis encore en vie ! Fufufu ! La mauvaise graine que je suis reste sur la route.
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    Tour 11 - Bateau.

    Alors que pas une attention lui fut accordée, le Cavalier s'était accroché à l'échelle de corde pendant qu'on la remontait. D'autres l'avaient déjà empruntée, il devait être le dernier. En dessous, la Zménagerie jouait des mains pour le saisir mais par les mouvements assassins de la faux il parvint à les tenir en respect. Lorsqu'il atteignit le pont, des bras se tendirent enfin et le soutinrent jusqu'à l'infirmerie improvisée. Le docteur 4 s’affairait déjà dans le petit monde des blessés. A la vue du Cavalier, il sortit directement la scie à os et trancha dans le vif de l'acier. Quelques instants lui suffirent à désolidariser la mâchoire. Un flot de sang se libéra des plaies une fois la pression relâchée. Armée d'une aiguille fine, de fils et de bandages, il rafistola rapidement l'épaule gauche du pirate. Reprenant son souffle, le Cavalier remercia le bon homme et prit quelques instants pour se reposer. Le docteur 4 quant à lui poursuivit la besogne. Un borgne appelait.

    Récapitulatif a écrit:Le Cavalier est monté à bord.


    Dernière édition par Le Cavalier le Mer 27 Fév 2019 - 15:06, édité 1 fois
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    Tour 11, Just Married

    Alors que le marié robotique récitait son soliloque d'espoir et d'amitié éternelle que l'agent écoutait à peine, l'un des invités passa aux deux snipers deux petites tartelettes au citron. Peeter prit la pâtisserie et la consomma directement, alors qu'Uzi, qui tentait de faire un point de la situation dans son esprit, la garda dans ses mains quelques instants. Le mafieux à casquette, la bouche pleine, prit la parole.

    "C'est sacrément bon ces trucs. Finalement, on a bien fait d'inspecter le manoir, on était morts sinon."

    Uzi retint sa respiration et se leva brusquement, sa tartelette à la main. En parlant d'inspecter... où était-elle ? Il sonda du regard tous les recoins du bateau, mais elle n'était nulle part. Introuvable. Il n'était tout de même pas possible qu'elle soit encore là-bas ?
    Il se tourna immédiatement vers son compagnon d'armes.

    "Où est-elle ?"

    Le mafieux à casquette fronça les sourcils.

    "Laquelle ?"

    Le tatoué continuait à regarder autour de lui, de plus en plus rapidement, faisant le compte de tous les invités dont il avait déjà entendu parler.

    "L'inspectrice Elizabeth Butterfly, celle qui provoquait des séismes par sa seule force. Celle qui avait enduit le pirate Daemon Wall de haki."

    Peeter comprit de qui l'ex-armurier parlait dés la mention du haki et, à son tour, jeta un œil rapide à l'équipage du Just Married.

    "Ah, hm... Maintenant que tu le dis, elle n'est pas là."

    Les deux mariés étaient sains et saufs, et bien présents. Le pirate Daemon Wall, bien que mal en point, était également là. De même que le roi Minos Kahezaro, les pirates Rik Achilia et Arhye Frost, l'ambassadeur Myosotis de Ville et Lady Scarlett, ainsi le chasseur de primes Rydd Steiner, qu'il n'avait par ailleurs pas croisé sur le champ de bataille. Mais ce n'était pas le moment de s'extasier devant la liste des invités. Il y avait bien plus grave.

    Le pirate Clotho Tas'Natak. Celui qui avait fourni à l'agent à la peau brûlante un bras robotique et qui l'avait par la suite redirigé vers Numéro 4. Il se trouvait à quelques mètres de là, la bouche ouverte, s'apprêtant à engloutir sa pâtisserie d'une seul bouchée.
    Uzi ferma les yeux, serra les dents et se mit à respirer lentement, puis écrasa sa tartelette par un mouvement ferme de la main droite. Sa blessure au flanc toujours béante mais les antidouleurs qu'il avait dans le corps toujours actifs, il marcha vers le flibustier d'un pas soutenu. Une fois devant lui, il s'arrêta et ouvrit brusquement les yeux, la tête vers le bas et ses dreadlocks cachant son visage, puis fit s'envoler la tartelette dans le vide d'un coup de pied.
    Il fixa alors le pirate d'un regard noir.

    "Pirate Clotho Tas'Natak, toi qui insultes le Gouvernement sans remords depuis le début de l'attaque. Tu peux peut-être me dire ce que tu as fait de l'inspectrice ?"

    Le bonhomme aux cheveux rouges, mécontent de ne pas pouvoir profiter de sa récompense alimentaire mais relativement indifférent à la question que lui posait le tatoué, resta immobile pendant quelques secondes. Le sniper serra davantage la mâchoire et expira dans un souffle bruyant. Tentant de ne pas céder aux sentiments négatifs qui lui dévoraient le crâne, il passa lentement la main droite dans son sac et en sortit l'un de ses colts à calibre neuf millimètres. Il le pointa directement sur le milieu du crâne de Clotho.

    "Elle n'est pas à bord avec nous. Qu'est-ce que tu as fait d'elle ?"

    Le flibustier, le revolver pointé sur son crâne, ne bronchait pas. Ses yeux montraient que le tatoué ne lui faisait en rien peur. Des situations comme celle-ci, il en avait probablement connu beaucoup d'autres.
    C'est Peeter qui, se levant et posant sa main sur l'épaule nue de l'agent, tenta de le raisonner.

    "C'est pas lui, ça sert à rien. T'inquiète pas, tu vas t'en remet..."

    Uzi se retourna brusquement, ne laissa pas son nouvel ami finir de parler et reprit la parole. S'il ne parvenait pas à crier, son ton sec et froid traduisaient parfaitement son état d'âme.

    "On vient de se rencontrer. Tu ne sais rien de moi."

    Le mafieux à casquette soupira, comprenant qu'il n'y avait rien à faire. Le tatoué baissa son arme, puis s'accroupit sur ses genoux. Une larme coulait à présent sur sa joue.

    "Je suis Timmerson Uzielgin, agent du Cipher Pol 5. J'ai été envoyé à ce mariage par Yakutsuki Rei et René Réginald Scorpio eux-même. J'avais deux missions."

    En vérité, aucun élément ne lui permettait d'être sûr qu'il était bien ici pour une raison particulière. Le fait était qu'il avait été délégué ici, et qu'il ne pouvait supporter de ne pas en savoir la raison. Il s'en inventait alors deux, qui devenaient deux quasi-certitudes dans son esprit. La fatigue, ses blessures et les effets des calmants l'avaient plongé dans un état spécial.

    "La première était de protéger les invités de cette attaque. De ce côté-là, la mission est un succès. Bien, Uzi, bien. La seconde..."

    Il tendit lentement le revolver contre sa propre tempe. Plusieurs invités se mirent à paniquer.
    Encore une fois, il s'était persuadé que cette attaque avait été prévue par le Cipher Pol, raison pour laquelle il avait été invité. En vérité, il se pouvait que cet assaut était entièrement inattendu, et ce de tous les côtés. Mais il ne voulait pas y croire.

    "...était de veiller sur l'inspectrice. Ils savaient qu'elle allait boire, et étaient apparemment conscients de sa force gigantesque. Et si j'avais été envoyé ici... pour la protéger d'elle-même ? Je ne vois pas ce que je ferais ici, sinon. Qu'est-ce que je fais ici ? Je..."

    Il se sentait partir. Avant même de pouvoir finir sa phrase, il perdit connaissance.

    Récapitulatif:
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    Tour 11, tout à l'avant du Just Married


    Journal de Caramélie la pirate, vol.2


    Les portes s'abaissent avec fracas, et je pousse un cri joyeux alors que le navire s'élance !

    "- Youuuuhou !"

    Nous filons à pleine vitesse, dépassant robots, retardataires restés sur place, et surtout la sans gêne qui a détruit ma barricade à qui je fais un pied-de-nez au moment où on la croise. J'ignore si elle me voit, occupée comme elle est à se faire ennuyer par tout plein de robots qui sont certainement rentrés à cause de sa bêtise !

    Ma vengeance accomplie (douce vengeance ! Craignez le pied-de-nez justicier de Caramélie !), je me laisse aller à profiter pleinement de la nouvelle activité. J'ai été médisante journal, et je le reconnais. Les Iom se sont surpassés: cette attraction est presque aussi bien que le parc de Shabondy !! Avec la piste en savon, les robots qui imitent une marée déchaînée, et mon déguisement, je me sentirais presque comme une pirate sur son navire !

    "- Allons écumer les mers bande de... criminels ! Yoho !"

    J'en viendrais presque à me dire que j'ai manqué ma vocation. Presque seulement, parce que je me respecte un minimum quand même !

    Mon sabre en bois brandit dans une main, ma tartelette dans l'autre, je savoure mon plaisir. Lorsqu'un robot passe à ma portée, se cramponnant à la coque du navire en faisant siffler sa carapace de reptile métallique, je lui décoche un coup de sabre en bois dans l'oeil en criant de plus belle !

    "- Un monstre marin, à bâbord toute !"

    La créature, déséquilibrée, retombe au sol et se fait happer par notre piste savonneuse ! Tout en criant un "Yoho" de circonstance, je m'appuie sur la rambarde et me met à guetter devant moi dans l'espoir de pouvoir en sabrer un autre !
    Derrière, dans le navire, tout le monde a l'air aussi heureux que moi: les gens crient, s'activent dans tous les sens, certains pleurent un peu et se chamaillent (que veux-tu journal, c'est toujours comme ça quand on laisse monter des enfants), mais je n'y prête qu'une attention limitée: ils ne sont que des figurants dans l'épopée de Reyson D. Caramélie !
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    Tour 11 - sur le bateau

    Myosotis et Scarlett étaient encore sous le choc. Annabella venait de disparaître sous les décombres du plafond en provoquant un terrible tremblement. Assis toujours à la même place, à proximité de Minos, les deux gouvernementaux avaient été aux premières loges de son sacrifice dantesque. Ils ne l’avaient rencontré en chair et en os qu’une seule fois lors d’une enquête autant burlesque que rocambolesque sur Poiscaille, où ils étaient tombés par hasard sur Elizabeth Butterfly. Ce que les deux compères ignoraient cependant c’était qu’Annabella avait été responsable de leur nomination sur bon nombre de missions, notamment à Enies Lobby où Myo’ avait été forcé d’endosser le rôle d’avocat. Oui, Annabella Sweetsong avait toujours gravité autour de Myosotis, de Scarlett et de leur groupe d’amis bien qu’aucun d’entre eux n’aient même soupçonné sa présence. Et à peine avaient-ils appris qui elle était qu’ils devaient la voir périr de sa propre main, pour qu’ils puissent survivre, pour qu’ils puissent vaincre.

    - On a gagné.

    Scarlett se posa son regard sur son ami. Minos, qui avait entendu, se retourna vers l’androgyne en affichant une mine quelque peu surprise. Déposant sur le pont un petit enfant apeuré par la secousse qui s’était réfugié dans ses bras, le grand roi fixait alors l’ambassadeur d’un air intéressé.

    - En quoi est-ce que tu as gagné, Myosotis ? Tu fais référence à Adamant ?

    - Oui. Il a le chic pour délivrer des monologues larmoyants. Mais si sa promptitude à émouvoir les foules est remarquable, il ne voit pas plus loin que le bout de son capteur d’odeurs nasal.

    - Continue, continue… Fit Scarlett, flegmatique.

    - Si cette boîte de conserve est autant de bonne foi qu’il le prétend, il se rendra sans faire d’histoire. S’il fuit, alors il me donne raison et sera pourchassé par toute l’élite du Cipher Pol et de la Marine. Il vivra une vie de cavale et laissera derrière lui une femme solitaire et à jamais éplorée, ruinant ainsi tout espoir de bonheur avec elle. Donc oui. J’ai gagné.

    - S'il fuit il aura le monde entier aux miches. C'est humain de mentir, mais il se prétend plus vertueux qu'un humain. Quand y a embrouille, y a dérouille. Et je cause bien de laisser son sort aux huiles.

    - J’ai aucune idée de ce que ça veut dire, mais je vais dire d’accord.

    - Adamant a été créé pour l’amour de l’humain, d’après ses dires. Mais jamais un automate ne sera capable d’amour. Leurs émotions ne sont que des failles dans leur construction, des réactions subtiles aux données inscrites sur leur mission de base. Ils ne sont que des coquilles animées par un désir déjà dicté. Alors son mimétisme des humains n’est qu’une façade, jamais il ne sera organique même s’il nous singe.

    Minos semblait confirmer qu’il continuerait d’aider Myosotis malgré le discours de leur hôte, leur marché tenait toujours. Le stratège projetait encore du savon pour permettre au bateau de glisser plus facilement, avec cet élan ils seraient à l’extérieur en un rien de temps. Les tactiques de Myo’ et Scarlett portaient leurs fruits, leur prochaine cible serait le Dr. Zilver, mais le jeune homme espérait toujours pouvoir le capturer vivant. Si jamais ce savant fou avait aussi une doublure, ils étaient partis pour de nouveaux déboires…
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    Tour 11

    Du sang, du sang, du sang et... la mort...

    Je ne me suis jamais demandé comment j'allais mourir. Mais mourir d'une hémorragie causée par la morsure d'un serpent géant robotique me semble vraiment tout pourri en fait.

    Et pourtant, me voilà, là, assise dans un coin du pont de se bateau, a attendre que mon heure vienne. Attendre, que me reste-t-il d'autre ? Dans l'état où je suis maintenant, je ne peux décemment pas rentrer à Armada retrouver Reyson pour lui mettre le bouquet de la mariée sous le nez. D'autant que je crois bien qu'elle l'a perdue dans la bataille sans même vraiment l'avoir lancée.

    Heureusement, j'ai quand même pu manger une pièce montée... Sinon, toute ma présence dans ce mariage aurait vraiment été vaine.

    Bordel. Si seulement je pouvais encore m'envoyer et rentrer à la maison. Cela dit, si je retrouve Raphaël, peut être le puis-je encore ? Sauf si bien sûr il est mort lui aussi...

    Aussi...
    Comme Léo.

    Bordel, comment cela a-t-il pu se produire ? Je. Encore une fois. Je n'ai rien pu faire.
    Trop stupide, trop bornée. Son destin était-il vraiment de mourir ainsi ? Et tous ces autres avec lui ?

    Au fond de moi, j'ose encore espéré que tout ceci n'est qu'une mascarade. Un jeu imaginé par les esprits tordu de ce robot et de cette humaine. Ah, comme Reyson se moquera de moi lorsque je lui dirai que je me suis faite empalée l'épaule par le croc métallique d'une simple animation !

    Bordel, c'que ça peut faire mal.

    Une animation, ça ?! Mon cul oui.

    Léo est mort, Raph a disparu je ne sais où, je saigne abondamment et une actrice a épousé une machine alors que moi qui suit Reine j'attends toujours qu'on me le demande.

    Tout ceci est vraiment injuste. Assez pour être réel. Mais si c'est ça la réalité, peut être vaut-il mieux rêver.

    De mes dernières forces, je me lève et m'avance sur le pont de ce navire en mouvement. Rien de mon environnement ne m'intéresse vraiment. A l’exception probable de cette bouteille qui roule sur le plancher de bois.

    Évitant les gens autours de moi, j'avance pour rejoindre mon objectif. Dans la mêlée, on me bouscule, je tombe à terre, serre les dents quand mon épaule meurtri touche le sol. Et puis je rampe et j'atteints ce potentiel salut.

    Je cherche une échappatoire, une sortie de secours. Et l'alcool devrait jouer parfaitement ce rôle.

    Et glou, et glou.

    HRP:


    [St val 2019] Acte III: FuZy Road 1425067977-izya-sflagopr [St val 2019] Acte III: FuZy Road 1465207581-signizya [St val 2019] Acte III: FuZy Road 1lmh
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    "On partage ?..." dit un certain vert, depuis déjà trop longtemps absent, en envoyant examiner l'épaule par une main secourable "T'as l'air d'en chier."

    La dragonne lui répondit par sa grimace représentant le mieux un agacement ravi.

    "C'est à cette heure que tu choisis de te pointer ? T'es gonflé de venir te foutre de ma gueule quand je me pose, t'as fait quoi pour aider toi ?!
    -J'en reviens. Raphaël Andersen, vierge ascendant lion, ingénieur de vos croisières en toute sécurité. Fuselage et résistance de la coque garantis." récita-t-il joyeusement en empoignant la bouteille et s'asseyant à ses côtés. Elle voulut lui répondre encore plus séchement, mais la douleur lui fit regretter sa première incartade "Tout doux, je suis pas venu pour lutter avec un dragonne fâchée... voyons voir ça..." s'aidant de ses autres mains -elles qui ne répondaient pas déjà aux directives des commandants de bord- pour examiner la plaie sans se faire croquer par la reine, il continua la conversation non sans reprendre lui-même un peu de courage liquide "Sacrément moche, même si je ne pense pas que ça va t'abattre, je crois qu'on a un médecin à bord, je vais essayer de le trouver. En attendant, laisse moi comprimer ta plaie et sert les dents. Un brief rapide sur ce qu'il t'es arrivé ?
    -Nouveau robot mutant, pire que ton Reptar...
    - Mauvais idée ça, désolé.
    - ... -t'inquiète- on a essayé de la mâter avec d'autres, mais il m'a eu en traître... J'ai merdé je crois... Et toi t'étais passé où ?
    - Je crois qu'en atterissant j'étais bien mal... Je me suis réveillé dans la penderie à côté d'un autre pochtron et de... bref... probablement lui, excuse l'odeur. Ca explosait déjà partout dans la barraque et en sortant un con qui voulait se faire passer pour un robot, PeZto le petit-frère de ton fameux BaZilik qu'il disait... Il s'est fait déchirer la gueule... Rien eu le temps de faire... ça craint... "

    Elle rit jaune, sans trop lui en dire plus. Lui continuait à parler, pour la garder consciente, pour ne pas perdre toute raison.

    "Pas terrible en tout cas comme mariage, j'espère qu'on en a encore quelques autres au programme pour vite effacer ces mauvais souvenirs. T'as des nouvelles ?" l'interpella-t-il soudainement pour dévier sur un autre sujet. Cela ne marcha qu'à moitié puisqu'elle rit, étouffa une crampe douloureuse dans un râclement de gorge mais finit par reprendre sa mine du renoncement "Allez, reprends un peu de force et utilise la fin de cette bouteille pour ta plaie, il y a des priorités 'spèce de saoularde, merde !" ne put-il s'empêcher de surjouer en avalant une goulée pas piquée des hannetons.

    Ses propres blessures incendiaient ses nerfs, il avait entendu que bon nombre de convives s'étaient fait empoisonnés sans trop en savoir plus des symptômes. Sa discussion avec le Roi Maître-nageur lui avait donné les grandes lignes des événements du précédent acte -et par cela, il entendait bien évidemment la dernière action entreprise par le collectif de convives- mais il avait encore beaucoup à rattraper.

    "Tu crois que c'est la fin Raphou ? " dit-elle en reprenant la bouteille et un peu de couleur.
    - Je crois que le jour va bientôt se lever... La question est de savoir si nous verrons l'aube."

    Il se releva et rejoignit France. On avait probablement besoin de lui ailleurs et c'est en se tournant vers les autres qu'il trouverait de l'aide.
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    Tour 11

    Et voilà, le poison s’était stoppé, l’antidote faisait effet au moins elle ne déclinait plus comme jusqu’à maintenant. Elle était toujours faible, mais le travail avant tous, et son travail s’était de finir la pièce montée. Elle ne pensait pas devoir se battre autant pour pouvoir la finir avant la fin du mariage, normalement, il n’y aurait pas dû y avoir de robots géants, de serpents mécaniques avec du poison et des foreuses. Une journée à marquer d’une pierre noire pour de nombreuses raisons.

    Elle avait mal à l’épaule, mais au moins elle était en sécurité, somme toute relative, mais au moins elle n’avait à survivre dans l’immédiat. Le bateau bougeait dans tous les sens. Ils avaient commencé à dévaler la pente de savon. La pièce montée était en danger, les secousses allaient la détruire si ça continuait et l’atterrissage n’allait pas aider. Les cuisiniers de l’évènement se regroupèrent autour du chef d’œuvre pour l’aider à survivre au choc.

    Il fallut une dizaine de cuisiniers pour aider à amortir le choc de l’atterrissage et faire en sorte que la pièce ne soit pas endommagée. La cuisinière pouvait maintenant continuer son œuvre, même si elle était diminuée.

    Spoiler:
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    La réplique donnée à Myosotis, avec qui on fera sûrement un duo comique un jour vu son côté Clown, je reprends la manoeuvre. Ca bouge un peu, mais les vessies des centenaires envoient plus vite dans le pantalon que nous dans la pente à gonds. J'ai tellement poussé que mes mains baignent dans le placenta. Enfin le plasma, la limbe, la lymphe, le truc qui fait que tu jutes transparent quand t'as plus toute ta peau. Je pourrais demander au toubib le terme exact, mais il est un poil débordé. On lui rapporte des blessures diverses et besoin de soins, tous urgents bien sûr. Moi, je carre rien en médecine. A part "il convulse", "c'est un lupus" et "la maladie de Creutzfeldt Lilou Jakob", je suis une bille pour les dits agnostiques. Et t'façon, j'ai mes propres problèmes, qui peuvent devenir le problème de tous si ça continue.

    France, qui vérifie aussi que tout se passe bien en s'occupant des mioches quand elle peut, me demande si elle active les dials. Ceux que Raphaël monte ou a monté en série. Aucune confirmation encore qu'il a fini le taff, j'ai pas envie qu'on parte de côté ou qu'il devienne le premier homme à tester un siège éjectable de l'Histoire. Je décline. On va s'en sortir.

    Euh, toi, là, la gross...la femme aussi séduisante qu'un porcelet sauce chasseur, tu peux aller vers l'avant du bateau ? C'est pour..euh...le petit mec blanc, là, ouais l'albinos. Il a dit que t'étais canon.

    Un boulet de canon surtout hé hé. Quoi ? Tu ne vas pas me reprocher de me moquer des gros ? Tu as vu quand elle a mangé sa tartelette ? Même les prisonniers des pires prisons n'avalent pas si vite leur plateau-repas. En plus, quand une ronde se pointe dans ce monde, soit elle est tarée, soit vieille et moche, soit elle devient mince en chopant un fdd. Alors, hein, moi je lui donne une fonction utile. Suis un mec bien.

    En-bas, l'invasion des figurants a commencé. Ils doivent venir assister au clou du spectacle. Daemon a même droit à un rappel, avant que l'albinos fasse une chorégraphie d'air kung fu avec les comédiens qui se jettent au sol. Ah, ils répètent déjà pour le numéro suivant. Pas bête, vrai que là ils ne dérangent personne. Mais allez, on va les laisser bosser. Je donne nouvelle impulsion et là, patatrat ! On pivote, glisse et prend de la vitesse.

    Ah ha ! Je l'avais dit, j'avais bien dit que j'y arriverais. L'est balèze, le Minos. Besoin de personne pour bouger le bahut. Des dials, tsss ! Et pourquoi pas un fruit du démon tant qu'on y est ? Nan, pas besoin de ça. Mes bras peuvent tout faire.

    Le Just Married longe la cuillère de savon, vise les étoiles et s'envole. Plusieurs animateurs restent sur place, mais Raphaël est à bord. Ca veut dire qu'il a assemblé les dials et qu'on peut envoyer le jus. Sitôt les grilles passées et la colline prête à nous rouler le patin, je demande à France un coup de 'nos. Le bateau atterrit en relative douceur, disons que la quille tient le choc, puis s'aligne avec le dénivelé de la colline. Je rattrape quand même un marmot mal attaché à ses chaussures et le replace dans la foule en délire. On dévale, avec Myosotis qui assure la glisse et moi le guidage. Pour l'instant tout va bien. Les animateurs d'un très nombreux cortège arrivent même à nous suivre. Ils ne veulent pas louper le feu d'artifices final, les grands enfants qu'ils sont. Je peux pas ralentir malheureusement, notre équilibre est basé sur la vitesse.
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    Tour 11 - Navire

    Fais pas attention, il était pas dans son état normal.

    Je lâche ces quelques mots au pirate que vient d'alpaguer mon partenaire de galère, et détourne mon attention aussitôt, pas désireux d'avoir plus longtemps affaire à lui. Et j'ai comme le sentiment que c'est réciproque, alors ça fera de mal à personne si on en reste là. Je relève péniblement la carcasse endormie de l'agent, en demandant à deux autres types de m'aider à soutenir son poids. Timmerson Uzielgin, Ce gars-là me paraît lessivé aussi bien psychologiquement que physiquement, et c'est pas étonnant quand on sait la débauche d'énergie dont il a fait preuve dernièrement. Alors si en plus il ramasse le coup sur la tête qu'il vient de se prendre avec la disparition de cette Elizabeth Butterfly, couplé aux cachetons dont il s'est gavé pour endormir la douleur, on comprend le burnout. J'ordonne aux deux gusses de le conduire auprès de Numéro 4, qui saura quoi faire de lui, avant de m'éloigner.

    J'en ai plein le cul de tout ça, foutu mariage à la con. France, tu m'y reprendras plus de venir à l'un de tes événements. Je t'apprécie beaucoup, mais franchement si ça doit se passer de cette manière à chacun d'eux, je vais tranquillement refuser la prochaine invitation. La seule chose qui me retient de venir râler devant ta fiole de cette gestion désastreuse d'un mariage, c'est uniquement qu'en réalité, t'y es pour que dalle. C'est ton mari qui a déconné, et c'est lui qui devra en assumer les conséquences. J'ai écouté son histoire, ses motivations, tout ça, mais on a tous des problèmes dans la vie, chacun son à son niveau. C'est pas une raison pour faire morfler tout le monde. Des gens sont morts pour sa petite gueule de cyborg, et j'ai pas l'impression qu'il en soit très affecté, ni même reconnaissant de leurs sacrifices. Et ce qui commence doucement à me les briser sévère, c'est ce pseudo syndrome de la divinité qu'il a l'air de développer.

    Ça me grignote doucement l'intérieur de la tête depuis tout à l'heure, il s'est appelé Dieu. Tim a vrillé et j'ai pas eu le temps de réagir sur le coup, mais la, l'accumulation de toutes ces merdes me pousse à me rapprocher du marié.

    Je me plante tout proche de lui, et lui braque le canon de mon pistolet au niveau de la tempe, et lui fait entendre le bruit du chien de mon arme qui s'abaisse.

    Dis-moi Adamant, ou peut-être que je dois t'appeler Dieu-Saloperie-Égoïste ? Tu juges beaucoup l'humanité depuis tout à l'heure, mais t'as quoi à nous dire pour ce que tu viens de voir de tes yeux divins ?

    J'ai la tête des mauvais jours, fatigué, agacé, irrité, blasé.

    J'ai envie de causer un peu, mais pas qu'on me réponde, alors je laisse pas le temps.

    Une femme, une citoyenne-invitée si tu piges mieux, vient de donner sa vie pour en sauver des dizaines d'autres, dont la tienne, une réaction ? Ou ça t’écorche trop le rectum artificiel de prononcer quelques mots qui mettrait en valeur notre race ? Celle de ta femme, au passage.

    J'adresse un regard à France, qui n'apprécie pas la menace exercée sur son mari. Désolé, mais j'en ai ma claque.

    Ça commence vraiment à me faire chier de t'entendre nous dénigrer, d'autant qu'on est en train de nettoyer ta propre merde. Merde dans laquelle t'as même pas daigné plongé une seule de tes putain de mains robotiques à la con.

    J'ai furieusement envie de lui coller une balle dans le caisson, voir si cet être prétendu divin en échappera.

    Alors sois gentil Adamant, va t'asseoir dans un coin, remercie l'humanité et rend hommage aux morts que tu peux mettre sur ta conscience, si t'en as vraiment une, et ferme-la.  

    J'abaisse mon arme, l'envie de gerber est en train de monter à trop le regarder, je préfère me barrer avant de faire une connerie. Je me retire à l'arrière du navire, qui continue de dévaler l'énorme pente. Le coin est pris par le Roi Colosse recyclé en pilote de la barque géante, mais y'a bien assez de place pour deux. Je lui adresse un bref regard, avant de recaler ma casquette sur mon front de manière à ne plus le voir. J'ai pas tellement envie de parler pour le moment. Mes yeux se perdent dans le décors que nous traversons.

    Bordel de merde !

    Je me fige sur place. Y'a une véritable marée qui déverse sur nous, et à l'allure où ils rappliquent, j'ai pas l'impression qu'on soit longtemps hors de portée.

    'Faut que je prévienne tout le monde.

    Euh, Roi Minos... ?

    J'ai même pas le temps d'en dire plus qu'un robot géant s'extirpe de la masse par une envolée ahurissante, avant de lourdement retomber sur la terre de ses deux roues parsemés de pics sur les côtés. Ce truc est gros, trois mètres facile, et semble lourdement équipé. Ses deux longs bras lui assurent l'attaque et la défense, le gauche se terminant par un large bouclier, le droit par une lance. Au centre, une grosse boule reliant toutes les parties entre elles, semblant être le tronc de la machine. La tête s'apparente à celle d'un buffle plongé en plein état de rage intense, deux énormes cornes trônant au sommet. A l'arrière du corps de la machine, deux énormes tuyaux fumant. Je me serai bien demandé à quoi ils pouvaient bien servir mais il m'apporte la réponse avant.

    La bestiole d'acier pousse un mugissement déformé par sa condition de machine, et des flammes s'échappent des pots tels deux lance-flammes. C'est tout le bordel qui est alors propulsé brutalement vers l'avant, bondissant à nouveau et cette fois, avec suffisamment d'élan pour atterrir sur le Just Married.

    Oublie ça, saloperie.

    Je cours et bondit une première fois sur le rebord en bois du navire, avant de plier mes jambes et de pousser au maximum de mes capacités et mes forces restantes pour sauter de nouveau. Me voilà qui fuse en direction du gros automate sur roues lancé à pleine vitesse. Mon bras droit tenant la batte en acier en décalage du reste de mon corps, je le rabats violemment au moment où sa lance tente de me trouer la peau.

    L'impact est si brutal qu'une onde de choc est libérée quand les deux armes se heurtent, un bref duel de force s'installe, avant qu'il m'envoie valdinguer en arrière. C'est un retour brutal et forcé sur la coque qui se profile, je serre les dents d'instinct avant l'impact.

    Je retombe sur des invités, les heurtant de plein fouet avant de finir contre le bastingage, le derrière du ciboulot qui claque contre le bois et la main droite incapable de tenir la batte.

    Le choc m'a brisé au moins le poignet. Je suis totalement déboussolé, à deux doigts de perdre connaissance, mais garde les yeux ouverts.

    Peeter fait ramener Tim Uzi à Numéro 4 pour qu'il se repose.
    Peeter réagit aux propos d'Adamant. Une arme pointée sur le robot, certes.
    Peeter va se calmer à l'arrière, près de Minos.
    Peeter se fait un one one avec un Z puissant (je coince pour lui donner un nom), mais perd le duel. Son poignet est fracturé et son épaule déplacée. Il ressent rien comme il est gavé aux anesthésiants de Numéro 4, mais peut pas continuer le combat dans cette situation.
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    Tour 12

    Compresse
    Serviettes !
    Fil.
    File !
    Epongez-moi.
    Ti-punchez moi !
    On le perd.
    On le sert !

    L'intérieur du navire offre deux ateliers. Pour les enfants et gourmets, la cuisine. Le Chef Killia revoit la pièce montée, portée par des commis reconvertis en tables humaines et ravis d'avoir enfin un peu de considération. Rien n'est perdu, si le caramel arrive à temps. L'atelier chirurgie, quant à lui, ne manque pas de sirop de cerise. Les blessés sont trop nombreux et Numéro 4 a beau être talentueux, il ne brade pas la qualité des soins pour que chacun connaisse des complications médicales immédiates. Les blessés veulent tous passer en premier, ou presque. Certains en viennent à se soigner eux-mêmes, dépourvus de tout dans une salle d'attente qui ne désemplit pas. Il reste peu de combattants et tous accusent le coup d'une nuit quasi intégrale de combat contre un ennemi inépuisable. A l'atage, sur un pont à piètre allure, les derniers gardiens s'accorde un court instant de repos, conscients que la nuée d'yeux rouges derrière eux n'en restera pas là.

    Z'est za, oui. Fuyez, pauvres fous.

    Zerpentars, ForeuZ et même le puissant TyannoZaur ne peuvent courser le Just Married, ils ne sont pas conçus pour ça. Beaucoup de machines suivent les rescapés à la marche sans aucune chance de les rattraper s'ils ne chavirent pas. D'autres finissent de détruire la Villa, au cas où Adamant aurait envoyé un leurre sur le navire. Quant aux autres, ils s'organisent.

    Les Zentaures, ces fusions atroces de chevaux et humanoïdes -pour la plupart cornus- forment un fer de lance à la poursuite des organiques. Ils ont des harpons reliés à un câble incrusté dans leur bras, des lances qu'ils manient de l'autre et des cavaliers différents monté sur leur dos. Des Mantes ReligieuZ prêtes à bondir sur le bastingage, des Zamouraïs équipés de katronçonneuZ ainsi que quelques NaZiques. Et sur l'un d'eux, attendant le moment opportun pour sauter à bord et poursuivre son carnage, le redoutable NégoZiator dont l'escargophone brandi à bout de petit bras chantonne la musique d'ApocalypZe Now.

    Les premiers harpons visent la poupe, une sorte de décapotable dont ressort Minos en train de manier la rame. Les autres évitent soigneusement les trainées de savon et se séparent aux flancs du navire. Premiers tirs, premiers impacts dans la coque. Les Zentaures les plus proches apportent déjà leur cavalier à portée d'abordage.
      Tour 12

      Moi, Robina Erwolf, je vais mourir.


      C’est ce que se dit la cuisinière de Sanderr face à son adversaire au-dessus d’elle. Un Zamouraï prêt a plongé sa lame dans le torse de la jeune femme aux cheveux bleus. Mais comment en était-elle arrivé là ?

      Quelques instants plus tôt :

      Ils venaient de sauver la fin du repas. Et il restait à finir les toits et pour cela, il fallait du caramel. Ainsi que des emportes pièces, bien spécifiques en cône. Ils ne les avaient pas sur eux, mais un cône en papier suffirait pour tenir le temps de couler le caramel sur le papier. Mais le problème c’était la matière première, l’eau ils en avaient, mais le sucre ça ne courait pas les rues, et le navire avait été vidé de tout, mis à part la coque et le pont supérieur, rien.

      Ils allèrent au fond du bâtiment pour éviter les secousses plus violentes sur le pont. L’équipe et Robina cherchèrent de quoi faire un caramel, mais rien, mis à part des planches en bois et des plaques d’acier. Quand l'ancienne seconde entendit un bruit de reniflement. Elle se retourna et vit un des membres de la brigade caché un gros paquet dans la doublure de sa veste de travail. Il semblait avoir aspiré son contenu par le nez. Qu’est-ce que cela pouvait bien être ?

      Fais voir !

      Va chier, c’est à moi et tu y toucheras pas !

      C’est ce qu’on va voir !

      S’en suivit un affrontement entre Robina et un des sauciers. Elle décrocha un bon direct à la mâchoire, mais le margoulin adverse savait encaissé et il répliqua d’une frappe sèche du genou à l’estomac. Le bruit des affrontements, verbal et physique, alerta l’équipe. Bien que la majorité d’entre eux était d’accord pour cette distraction bien venu. Le chef en décida autrement.

      C’est quoi ce bordel, tous les deux ?! Vous avez intérêt à vous expliquer et très vite, sinon je vous jette par-dessus bord !

      Il cachait quelque chose dans sa veste ! J’ai voulu savoir ce que c’était, mais il refuse de me le montrer !

      Elle raconte n’importe quoi ! C’est que des délires de bonne femme !

      Alors que le combat allait reprendre suite à cette remarque, le chef s’interposa en se mettant entre les deux. Il se tourna vers le saucier.

      Montre-moi ce que tu as.

      Mais je n’ai absolument rien, chef !

      Pour le prouver, tu ouvres ta veste et tu lui donneras tort, sinon elle a raison et tu te tais. Surtout, si tu ne veux pas finir par-dessus bord.

      Avec une mine dépitée, le saucier sort un paquet de 1 kilogramme de Maskoo de l’intérieur de sa veste. Il n’a pas le choix, la main dans le sac, il n’a pas d’autres solutions, mis à part devoir affronter la mer de robots sous le navire, et il sait que pour survivre, il doit baisser son pantalon. Il foudroie Robina du regard avant de remonter sur le pont. Il sait déjà qu’il ne fait plus partie de l’équipe.

      Il sniffe ça lui ? Bon, mettez-moi ça dehors. On doit encore trouver du sucre.

      Mais monsieur, c’est du sucre !

      Du sucre qui crée une dépendance, je ne vais pas faire mon caramel avec ça !

      Mais chef, il n’y a de sucre nul part sur ce foutu bateau, si on veut pouvoir finir la pièce montée, il va falloir qu’on fasse les toitures avec ainsi que les rambardes. Et puis il faut une grosse dose, ça devrait aller pour les invités.

      Le chef bougonne, râle, tape du pied, mais il se range à l’avis général, que ne partage pas Robina. Elle aurait préféré continuer le dessert sans utiliser un sucre semi-hallucinogène et qui créait une dépendance après une trop forte dose. Elle connaît l’effet que cela a sur certains des cuisiniers, parfois des heures sans travailler, rêvant éveiller, de véritable serpillières. Elle s’arrêta sur ses pensées avant de monter.

      Erwolf, vous restez en bas, on a besoin de tous les bras possibles pour finir la pièce.

      Désolé, chef, mais je monte, je vais défendre la pièce des cyborgs.

      Dans l’échange de regard, le chef comprend qu’elle n’est pas d’accord d’utiliser cette drogue récréative pour les finitions du chef d’œuvre et bien qu’il ait envie de lui hurler de revenir, il ne dit rien. Il la laisse partir.

      Elle remontait à l’air libre, la nuit était toujours là et pourtant, on pouvait voir à l’horizon que le ciel commençait à s’éclaircir. Le jour allait se lever dans quelques heures. La nuit avait été longue, mais elle se finissait, et la cuisinière espérait que cela se finirait avec l’arrivée des premiers rayons du soleil. Mais pour le moment, les premiers impacts sur la coque se firent entendre. Un Zamouraï atterrit à quelques mètres de la Sanderrienne. Elle n’avait plus sa poêle pour se défendre, mais elle allait devoir faire avec pour le moment.

      Elle se mit en garde et l’œil rougeoyant du Zamouraï se posa sur elle. Une demie seconde et la lame du KatronçonneuZ passait à quelques centimètres du visage de la pugiliste. Elle voulait se rafraîchir les pointes depuis un petit moment, mais perdre un mètre de cheveux en un seul mouvement, c’était trop. Ses longs cheveux bleus tombèrent sur le sol. Et son bras partit sur une frappe de paume au niveau de ce qui semblait être le menton de la créature.

      Le cyborg esquiva avec souplesse et rapidité et se mit en garde. D’un pas en avant, il trancha l’air devant la Sanderrienne, qui était sur le point de s’élancer vers son adversaire. Si elle était partie une demi-seconde plus tôt, elle serait morte. C’était son manque de force qui venait de la sauver. Elle s’élança alors que la forme humanoïde se remettait en garde. Elle esquiva. Le même coup, la même direction et la même vitesse, vu qu’elle avait pu l’observer il y a à peine quelques instants, elle s’était attendue à ça.

      Elle fit une roulade sur la gauche et pivota pour se relever, elle infligea une frappe de talon sur le genou mécanisé gauche, enfin elle pensait avoir touché, mais rien. Le Zamouraï avait fait un bon en arrière. Il releva sa lame et partit d’une frappe en estoc. Mais au dernier moment, il pivota et infligea un coup d’épaule en plein plexus solaire à Robina. Le souffle coupé, en train de voler, elle se cracha sur le pont, son adversaire était au-dessus d’elle, son Katronçonneuz allait frapper dans quelques instants.

      Moi, Robina Erwolf, je vais mourir.

      Sur cette pensée, elle ferma les yeux, s’attendant à se faire frapper dans un instant, mais au lieu de ça, la fille qu’elle avait séché dans la cuisine était engagé dans un duel avec le Zamouraï. Elle donnait des coups de sabre en bois, grimé en pirate.

      Ahoy, je viens pour vous sauver mademoiselle !

      Robina se releva et se mit en garde pour combattre à deux le cyborg.

      Spoiler:
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      Adamant laisse l'humain vider son sac et se calmer. Son état semblait second, la crise nerveuse n'était pas étonnante. Néanmoins, il avait marqué un point. L'artificiel n'a jamais ouvertement montré aux gens qu'il tenait à eux. Dire qu'il leur pardonnait les morts qu'ils lui avaient infligées ne suffisent pas, il faut du cadeau, du témoignage concret. Adamant ne sait comment en créer dans cette situation.

      Une créature bondit sur le pont. Lourde, risquée pour l'équilibre de l'embarcation. Et puissante, elle se débarrasse du batteur en un assaut et se prépare à mouliner sur le pont pour détruire ou éjecter tout ce qui y combat.

      BulldoZer, analyse terminée.


      Un poignet d'Adamant se replie pour laisser place à un canon. BulldoZer brandit son bouclier, mais l'objectif dévie sur l'une de ses roues avant le tir. Elle vole en éclats et déséquilibre le monstre d'acier. Couché sur le flanc, il roule sur le pont jusqu'à passer par dessus bord avec l'aide d'un des résistants.

      Mr Iom retrouve Peeter et vérifie ses fonctions vitales. Il est calme, mais ce n'est pas forcément une bonne nouvelle. L'artificiel le fouille pour retrouver son arme de tir qui l'avait menacé il y a peu, la recharge et lui place dans la main.

      Zilver nous observe tous depuis le début et adapte ses stratégies en fonction des qualités martiales révélées. Je ne fais pas exception.

      Et à présent, il sait que le marié n'a pas gardé que des fusées d'artifices sur lui. L'effet de surprise est rompu pour le moment de leur rencontre. Mais il fallait un cadeau. Adamant a choisi de brûler son avantage pour combattre à plein potentiel la menace. Avant d'y retourner, il prend Peeter sur son épaule et l'amène au chirurgien. Ce dernier est débordé, mais Peeter ne servira à rien sur le Pont dans cet état.

      Je n'ai pas de larmes, citoyen-Peeter, ni de rectum.

      Vos pleurs sont une nécessité sociale pour signaler à vos pères que vous êtes en détresse. A quoi serviraient mes larmes ? Si j'en faisais couler, là, tu penserais que c'est parce que je suis ému, ou parce que j'ai lancé la commande pour te sembler plus proche et réceptif de ton code émotionnel ?

      Je comprends vos codes, mais les appliquer comme vous ne serait que vous duper. Mais oui, je suis peiné pour les pertes d'organiques. Et en colère. A toi de décider si tu me crois.

      Il plonge son index dans le sang encore tiède que peinent à boire le cabinet de Numéro 4 et se dessine un sourire sur son absence de lèvres. Puis il se redresse et continue le combat sur le pont.

      Récap:

      BulldoZer éliminé (Z amené par Peeter)
      Peeter est emmené en cale près du chirurgien.
      Adamant se bat enfin "à balles réelles" contre les Z et possède des canons de grande puissance dans les bras.
      Adamant affiche un sourire rouge peint avec on ne sait quoi sur le visage (qui n'a pas de bouche de base)
        Tour 12

        Des robots, encore des robots, toujours des robots… C’est à se demander combien de temps cet affreux docteur Zilver avait passé pour se construire des forces armées pareilles. Et surtout pourquoi il se cassait la tête à attaquer quelqu’un comme Adamant plutôt que de se construire son propre bastion et devenir empereur des mers… Le bateau tanguait comme jamais, brinquebalé dans cette descente infernale, aussi rapide qu’un cheval au galop. Zilver avait envoyé cette fois l’élite de ses forces. Finis les petits serpents faiblards, finis les araignées fragiles ou les loupiots féroces. Non, l’infâme docteur déchaînait cette fois de massifs centaures, des marsupiaux avides, des mantes fourbes et des épéistes habiles. Et toute cette petite bande était joyeusement dirigée par le terrible NégoZiator qui filait lui aussi comme le vent.

        - Ils vont nous rattraper. Et qu’est ce qu’ils fichent dans cette cale ? Ils font plus de bruit que les robots !

        - Ils commencent même à nous balancer des harpons pour nous stopper. Ou flinguer le bateau ça marche aussi. T’as pas un tour dans ton sac, Myosotis ? Car à ce train là ils vont briser notre navire en deux ! S’écria Minos qui maniait la rame.

        - Je suis stratège, j’ai tous les tours dans mon sac ! Admirez maintenant !

        Agitant sa canne climatique, Myosotis forma alors un nouveau nuage. Contrairement au précédent qu’il avait pu former contre les arachnides ou contre l’Extanktor, celui n’était pas gorgé de mousse. Non, ce nuage était d’ailleurs étrangement rond et brillant, comme une immense pleine lune blafarde. Ça n'était pas du savon, il n’était composé d’aucune bulle drainante. Non, ce beau nuage immaculé était en réalité constitué de neige, de grêle et de froid. Myosotis projeta alors son oeuvre vers les groupes de NaZiques et les Mantes ReligieuZ. Le nuage se dispersa d’un seul coup pour déverser une grande vague de grêle ainsi que de puissants jets de neiges. Les automates, surpris, ne s’attendaient pas à recevoir ce genre de projectiles en pleine figure. Certains titubaient pour tomber lamentablement ensuite, d’autres ralentissant car paraissaient étrangement gênés par ce froid soudain. Mais la marche des insectes et des marsupiaux de métal avaient été ralentie par Myosotis.

        - Pas mal. C’est un bon début.

        Scarlett se mettait à tirer sur les câbles des harpons pour qu’ils cèdent. Mais les mouvements incessants du navire de fortune rendait la visée on ne pouvait plus difficile. En face, quelques NaZiques commençaient à monter sur les câbles pour les remontés, encadrés par les mantes qui les talonnaient. La belle se mit à concentrer à présent ses tirs sur les robots pour les faire tomber, rapidement aidée par Myosotis qui alternait entre razzias d’éclairs et d’aiguilles savonneuses.

        - J’ai une autre idée attendez.

        Myosotis, d’un prompt coup de baguette climatique, projeta plusieurs myriades de bulles au dessus du vaisseau. A l’intérieur, on pouvait y distinguer des mirages qui répliquaient à l’identique l’image de leur embarcation. Certes moins grandes, les créations de Z semblaient étrangement intéressés par ces effets d’optiques, si bien que certains Zentaures commençaient déjà à tirer dessus avec leurs harpons. La diversion pouvait fonctionner… Mais pour combien de temps ?

        Spoiler:
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        Tour 12, sur le pont du navire puis devant l'entrée de la cale


        Journal de Caramélie la pirate, vol.3


        Et ziouuuu ! Fziouuuuu ! Le navire file à toute allure, glissant sur la piste savonneuse et ballotté par la marée de robots ! Je suis sûre que même le seigneur des pirates serait fier de nous s'il nous voyait depuis l'au-delà ! Je suis fière de nous moi en tout cas ! Et toi aussi tu es fier journal, puisque c'est moi qui l'écris.

        Après avoir traversé à toute allure le jardin, notre navire... non attends, ils disent comment les pirates ? Notre coque de noix ? Notre rafiot ? Oooh oui, c'est bien ça, notre rafiot !
        Rafiot ou coque de noix, notre moyen de transport file comme un bolide en direction de la mer. Au delà de la barrière détruite, en bas de la colline, elle s'étend dans la nuit comme une mare de goudron, un voile de ciel sans étoiles, une promesse d'aventure ! En plus notre piste en savon va surement faire des bulles une fois dans l'eau et ça ce sera génial !

        Soudainement, notre transport est ébranlé par une série de secousses plus forte que les autres. Je me retourne pour encourager le rameur à faire preuve de plus de délicatesse, et constate que des créatures métalliques ont pris pied sur le pont !

        "- Aux armes, on nous aborde ! Défendez-moi ce rafiot, tas de marins d'eau douce ! Yoho !"

        Mon heure de gloire est arrivée ! Le moment où la capitaine pirate repousse les assaillants avec son meitou dans une main et une bouteille de rhum dans l'autre ! Il n'y a pas un instant à perdre journal, j'attaque ! Je commence par ramasser un cordage traînant au sol, bien décidée à reproduire une scène d'abordage digne des plus grands escargofilms de France Iom. Et puisque ce dernier pend juste lamentablement par terre sans but depuis que le mât auquel il était rattaché a été arraché, je mime juste le bruit en trottinant:

        "- A l'abordage !!! Fsssshhuuuuit !"

        En quelques bonds j'arrive au cœur de la mêlée. Je commence par décocher un coup de sabre en bois sur la tête d'un des assaillants, une brute tatouée avec des dreadlocks noires et roses qui pousse un cri de douleur et de protestation. Désolée mon grand tu n'avais qu'à pas être figurant, hihihi !
        Attends... tu es sur de toi journal ? Tu crois que c'est un allié que je viens de frapper puisque les assaillants sont tous des robots ? Impossible ! Tu penses vraiment que Reyson D. Caramélie pourrait se tromper et frapper ses équipiers par inadvertance ?!

        J'ignore les protestations de ma victime, esquive l'attaque d'un ennemi en lâchant un:

        "- Ha ha ! Soru."

        ... et tourbillonne dans un mélange de perruque, de robe de soirée et de veste pirate. Ça fait plaisir de voir les gens participer avec enthousiasme: même Adamant Iom arrête ses discours que personne n'écoute de toute façon, et prend part à la bagarre ! Ça me fait me poser une question de voir ça, journal: Adamant c'est un ami ou un ennemi vu que c'est un robot ? Dans le doute on va laisser les autres le taper, d'accord ? Il ne sera pas dit que Reyson D. Caramélie frappe ses alliés !

        Un autre adversaire se présente à moi: un samouraï de métal qui me tourne le dos, préférant attaquer une pauvre moussaillonne sans défense... Oh, mais c'est Robina ! Robina, youhou ! Euh, yoho ! Ne touche pas à ma cuisinière préférée, horrible robot ! Elle a autre chose à faire, comme préparer des gâteaux, préparer des tartes, ou préparer son rendez-vous galant avec moi !
        Et bim ! D'un coup de sabre bien placé entre les omoplates, je le déséquilibre et lui fais rater son attaque. D'un autre je l'écarte, et d'un troisième je fais de lui un robot borgne ! J'ai un mot d'encouragement à l'intention de ma sauveuse de tout à l'heure, nous échangeons un regard, et je devine à la lueur dans ses yeux que malgré mon déguisement presque parfait elle me reconnaît.

        Ensemble, nous ne faisons qu'une bouchée de notre adversaire ! Robina prend sa revanche en lui assénant quelques coups bien placés, et je constate avec plaisir qu'elle aussi est une experte du coup de talon ! Pour ma part je noie la créature sous mes attaques d'escrimes aussi élégantes qu'imparables (et ne t'avise pas de les traiter de "mouvements brouillons dignes d'une amatrice" ! Je n'ai peut-être jamais appris à me battre à l'épée, mais quelle pirate a besoin de ça quand elle possède un meitou ?!). Le robot recule, perd des morceaux, et trébuche. Il est fort, surtout sa lame rotative qui est redoutable et qui manque de briser mon sabre en bois-meitou, mais il est dépassé par le nombre. D'un même mouvement, Robina et moi l'achevons d'un double coup de talon coordonné qui le décapite littéralement !
        Résumé pour ceux qui ont la flemme de lire:


        Dernière édition par Caramélie le Jeu 28 Fév 2019 - 12:14, édité 1 fois
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        Tour 12, la résurrection du Pirate ! (Eh oui, j’ai fait 6!)

        Je suis las… tellement fatigué, je commence à ne plus pouvoir lutter, j’ai tendance à m’endormir, par chance, avant que cet ultime abordage ne débute, le médecin s’est penché vite fait sur mes plaies, il m’a peinturluré les jambes de plantes qu’il possédait dans sa besace, des plantes miracles qu’il a dit avant de me donner un sorte de tonifiant, vivifiant ?

        Je ne savais pas ce que contenait cette gourde mais je l’ai bu. Après ces quelques soins, je recouvris une vue correcte, mes jambes retrouvaient leurs couleurs d’origines, qui diable est ce zouze là ? Le meilleur médecin du monde ?

        Je peux vous jurer, que c’était un putain de miracle !

        A peine que l’assaut débute, les assaillants pénètrent le navire que me voilà remis sur pieds ! Bon, j’ai du mal à marcher, normal, le sang perdu ça, il n’a pas pu me le restituer mais en tout cas il m’a dit que j’étais tirer d’affaire. Très bien. C’est tout ce que je voulais entendre. Je vois que tout le monde sur le pont, enfin, pour les valides, se battent avec tout ce qu’ils peuvent. A mon tour de les rejoindre.

        Un Zamouraï tente de sauter sur le navire parmi tant d’autres, à peine arrivé, le voilà que je le repousse avec un énorme coup de pied façon spartiate ! Ne manquant pas de trébucher par-dessus le bastingage, il s’éclate à vive allure plus loin, laissant un fracas métallique derrière-lui. Putain. Je ne sais pas ce qu’il m’a refiler mais je pète le feu ! J’ai envie de… aïe… ouïlle, mes côtes, faut pas que je fasse trop le fou non plus, bien que sortit d’affaires, j’ai toujours mal.

        Malheureusement pour ceux qui voulaient me voir mort, le Capitaine Wall est toujours dans la place et ça, il faut que les autres l’entendent.

        - Allez bande de freluquets dégénérés de mes deux ! Repoussez-moi ces maudites vermines ! Qu’ils essaient de poser ne serait qu’un pied sur notre belle épave et nous les accueillerons avec tous les respects qu’on a pour ces maudites boîtes de conserves bonne qu’à se retrouver à la casse ! ON LES EMMERDES ! YAAAAAAAR ! ET APPORTEZ MOI DU RHUM BORDEL DE MERDE !

        Je brandis mon sabre cassé, une arme bien que cassée reste une arme ! Rien à foutre ! Je vais donner tout ce que j’ai ! On a réussit à me remettre en forme alors ne gâchons pas cette nouvelle chance !

        Le cœur remplit de joie de pouvoir continuer de vivre, je fais ce que je sais faire de mieux. Me battre.

        - Quittez ce maudits rafiots vous n’êtes pas invités !

        Voilà qu’un autre Zamouraï se dresse devant moi, j’arme mon bras gauche de haki, tiens, pour une fois il veut bien se montrer quand j’en ai besoin celui-là ! Juste après je lui fourre ma izquierda les côtes avant de lui trancher son bras mécanique à l’aide de mon nouveau coutelas heureusement pour lui, il esquive et sauve son bras, mais pas ses côtes. Bien que je pense qu'ils n'ont rien d'humanoïde. Je retente alors le coup une nouvelle fois mais il s'annonce plus coriace, il arrive à esquiver les deux et à me repousser. Grrr.

        - Crèves charogne ! Vas présenter mes plus sincères salutations à ton putain de Docteur Maboul !

        Dans la douleur et la béatitude, je prolonge ce duel d’homme versus robot.

        - Tu es sûr de vouloir m’affronter ?! Tes comparses me surnommes DEUS EX MACHIWALL !

        Je rabats encore mon bout de sabre sur mon agresseur, il le pare avec son navire bizarre, il réussit même à couper encore plus court mon falchion. Désormais c’était un coutelas le bordel.

        Sans trop réfléchir, en grimaçant à cause du poids de mes précédentes escarmouches je lui colle une autre gauche, cette fois-ci droit dans les gencives ! Ce qui est sûr, c’est que si le malandrin robotique avait des dents il en aurait recraché l’intégrale.

        Je fais un pas en arrière pour esquiver son arme tournoyante bizarre, mes jambes encore un peu fébriles me font défauts, je trébuche à la même occasion en arrière.

        Le Zamouraï se rapproche, tendant devant lui son arme, la collant contre le planché du navire, découpant le bois comme un couteau à beurre, en plus de ça elle semble crachée de copeaux de bois tellement que sa lame tourne vite… une idée alors me vient en tête.

        - Donnes-moi ça sale crevure !

        Sans me faire attendre, je me jette sur le côté et je lui assène un autre coup tranchant sur son dernier bras, laissant son arme tournoyé de manière totalement aléatoire sur le sol, parfait ! J’ai juste à la récupérer !

        Prenant mes précautions, j’arrive à l’attraper tel un chasseur chassant les poissons à la main.

        Je finis par le découper en mille morceaux avec sa lame tournoyante, par réflexe, j'ai laissé le bras et le moteur du Z dessus, j'ai décidé de ne rien retirer eheh, j'aurais une plus longue allonge !

        - Bordel de merde… pourquoi je n’ai jamais eu un sabre pareil ?!

        Observant l’arme avec admiration, je désire maintenant encore plus me battre et me donner à fond avec mon nouveau joujou ! Mais avant ça, il faut que je pousse mon nouveau coup de gueule.

        - BORDEL DE MERDE ! OU EST MON RHUM?!

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        Tour 12

           Je suis réveillé, d'abord par le froid soudain, puis par la gêne désagréable que je ressens au niveau du flanc. En baissant les yeux, je vois l'épais bandage enroulant mon tronc et la tâche rougeâtre qui me rappelle ce qu'il m'est arrivé.
           J'ai eu beaucoup de chance. L'incroyable médecin qu'est Number 4 a eu le temps de gérer nombre de personnes avant, pendant et après moi en un temps record. Je ne sais pas combien de temps je suis resté dans les choux, mais nous ne sommes plus dans le manoir... Le bateau glisse en extérieur, poursuivi par des robots de différents types. Encore des animaux pour la plupart.
           On a utilisé je-ne-sais-quoi - cadeau des cuistots semble-t-il - comme coagulant pour gérer les blessures impossibles à recoudre. La mienne en faisait partie évidemment. Pour le reste, il me faudrait pas mal de repos et du meilleur matériel. Malheureusement ce n'est pas le cas, et se prélasser pendant que d'autres luttent pour la survie...

           J'ai eu ma dose de lâcheté. Je n'ai pas pris la mer par égoïsme, ce n'est donc pas en ne pensant qu'à ma gueule que je vais m'améliorer ! Si mes parents me voyaient, ils auraient honte...
           Surtout que j'ai de bonnes raisons de me relever : ma dette envers Clotho et Izya, Daemon qui se trouve à côté de moi, la fille du vestiaire... Et France évidemment. C'était son mariage bordel ! C'était censé être le plus beau jour de sa vie !
           J'étais censé tirer un trait sur cet idylle impossible.

           Je me redresse péniblement, sous le regard mécontent de Monsieur 4. Désolé, mais c'est comme ça. La fougue de la jeunesse : voilà mon excuse.

           Je chope un paquet de cigarettes abandonné par l'un des blessés, soustrais une clope et l'allume. Anti-stress en bouche, j'inhale un bon coup et rejoins la défense du pont.
           C'est fou ce que ça fait du bien d'avoir une motivation, de savoir qu'on peut se rendre utile. Ce n'est pas dit que je sois particulièrement efficace en l'état mais c'est toujours mieux que de rester assis.
           Je repère très vite un ennemi bipède muni d'une épée-tronçonneuse... Mais il semble déjà aux prises avec quelqu'un, tandis qu'un autre passager vient à sa rescousse.

          Clic, clic, clic...

           Je fais volte-face et, surpris, fais un saut de côté avant que ne vienne me découper la lame de ce qui ressemble à une mante religieuse. La chose n'est pas spécialement grande, mais ses pattes avant sont suffisamment longues pour causer de sérieux dommages.
           Par réflexe, je lui lance un coup de pied en pleine face alors avant qu'elle ne se stabilise. Seulement, la vivacité de ses membres supérieurs lui permet une contre-attaque. Même en la prenant de court, elle parvient à m'entailler le mollet. Je grimace, elle roule quelques mètres plus loin. Je cours l'achever avant qu'elle ne se redresse et, la jambe à nouveau levée, je l'abats sur son torse, là où brille le même coeur rouge que le robot-foreur et les serpents mécaniques de tout à l'heure. Désactivée, la mante cesse de bouger et je regarde mes blessures. Pour la jambe, rien de bien méchant. Mais je fais trop travailler les muscles du bassin, si bien que je risque d'anéantir tous les efforts du docteur...
           Tant pis, la priorité n'est pas là.

           Je cherche quelqu'un en l'occurrence. Avec une robe de mariée. Il ne devrait pas y en avoir cinquante...

        - Attention !

           Je me retourne encore une fois et me baisse juste à temps pour éviter le passage d'une bestiole au nez large et aux longs doigts. La dite créature de métal se fait frapper par une planche de bois et vole ailleurs sur le bateau en poussant un cri strident.
           La personne qui tient la planche, c'est...

        - Oh. Mon. Dieu. Vous êtes superbe.

           Là tout de suite, j'ai envie de me cacher au fond d'un trou. Je tombe sur France et tout ce que je trouve à dire, c'est une réplique ringarde digne d'une comédie romantique aussi chiante qu'un travail à la chaîne !
           Elle m'accorde tout de même une révérence et un sourire complice. Toujours aussi gentille... Pas de doute, elle est parfaite !

        - Ha ha !

           Une autre fille - celle du vestiaire - semble s'amuser également, déguisée en pirate. Je vois même Daemon plus loin qui... DAEMON ?! Il est en vie ! Alors ça c'est une nouvelle qui fait chaud au coeur !

        - Tu auras tout le temps de rêvasser plus tard ! Pour l'heure, on a des problèmes à régler mon grand !

            Héhé... "Mon grand" hein ? C'est un début.
           Ce qui me plaît moins, c'est le retour du petit fourbe au gros nez. J'arme le poing, passe devant mon idole et pulvérise la figure du robot d'une Fracture pas piquée des hannetons.
            Le moment idéal pour avoir la classe n'est-ce pas ?

        - Oh ! Merci bien !
        - Rien de plus normal, madame Iom.
        - Appelle-moi France, c'est plus simple !

            BINGO ! Première étape, faire bonne impression : succès !

        - Et appelez-moi Arhye.
        - Arhye ? Bizarre, ça me dit quelque chose... Où est-ce que j'ai entendu ça ?
        - Sûrement un nom qui ressemble. Occupons-nous plutôt de protéger les civils !
        - Tu as raison.

           Si jamais elle se souvient de ma mère, je perds toutes mes chances !
           ... Comme si j'en avais de toute manière.

           Dans tous les cas, s'occuper des personnes sans défense est bien la chose à faire en l'état, surtout pour moi : je ne suis pas capable de performer comme la plupart des autres combattants avec ma blessure ; certaines machines semblent s'attaquer à tout ce qui bouge, incluant les civils ; France est auprès d'eux.
           Nous ne sommes pas que deux à agir de la sorte, fort heureusement. Je retrouve la cougar d'avant mon black-out dans le lot des invités apeurés. En me voyant debout sur mes jambes, elle saute sur l'occasion :

        - Oh mon petit ! Tu vas bien ? Qu'est-ce que tu fais debout ?! Tu ne devrais pas, c'est dangereux...
        - Ne vous en faîtes pas madame, j'ai suffisamment de force pour m'occuper de vous.
        - Comme c'est admirable ! Si seulement mon mari était comme toi.

           L'intéressé est là, dans un coin, trop abasourdi par la situation pour prendre en compte la remarque.

        - On dirait bien que des gens te font confiance ici, c'est une bonne chose ! Si jamais ça part en sucette à un moment donné, je pourrais compter sur toi pour les emmener en intérieur ?
        - Je... Oui bien sûr mais vous, France ?
        - Mon mari se bat juste à côté, je ne peux pas lui laisser tous les problèmes sur le dos.
        - Peut-être... Oui... Non... Je ne pense pas que ce soit une bonne idée !
        - Pourquoi ?

           C'est vrai ça, pourquoi ? J'ai sorti ça comme ça, sans réfléchir. La savoir en danger alors que nous pouvons enfin nous parler me mettrait hors de moi... Mais je ne peux pas dire ça ! Vite, trouver quelque chose... N'importe quoi :

        - Parce que... Monsieur Iom aura certainement du mal à rester concentré s'il vous sait là, à risquer votre vie. Il a l'air doué de sang-froid mais qui n'aurait pas peur pour celle qu'il aime en pareille circonstance ? Si jamais ça tourne mal, je m'engage à veiller sur vous, au même titre que les autres passagers.

           Elle ne répond pas. Du moins pas tout de suite. La bouche entrouverte, elle semble vouloir protester, mais au final ce que j'ai dit est juste. J'ai même réussi à me convaincre moi-même.
           D'autres envahisseurs grimpent à bord. Tout le monde est prêt à les recevoir désormais. Elle finit par lâcher un soupir résigné :

        - Très bien, je compte sur toi. Merci Arhye.
        - C'est normal.

           C'est bien normal, oui. Dieu sait que je suis prêt à beaucoup lorsque j'aime quelque chose. Alors pour quelqu'un...
           Au final, rien n'est banal en ce moment ! Le mariage, les invités, les opposants à l'union, le bateau qui glisse sur du savon, le slip en guise de voile, Daemon qui réclame du rhum - ah, si - le manoir qui s'effondre au loin...
           Et je me retrouve à défendre hommes et femmes aux côtés de celle que j'admire et que j'affectionne, m'adressant à elle d'égal à égal... Ça pourrait être pire, n'est-ce pas ?

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        Tour 11 et 12

        Je le savais ! Honte sur toi, Restauration, univers dépravé ! Théâtre des plus viles et retorses pratiques ! Vlà t'y pas qu'un des excités du katana se fait pincer en train de s'enfiler dans l'pif un rail de sucre que ne renierait pas la Translinéenne ! Et c'est ce genre de profils qu'on recherche dans les grandes maisons, pour servir leur tambouille aux aristos ? Des addicts au saccharose ! Des glucophiles ! Honte sur toi, Restauration, sordide despote ! Moi qui ai sacrifié dix de mes plus belles heures à ton abominable gloire et qui jamais, ô grand jamais, je les reverrai !

        Woooh, alors ce caramel ?
        Tout de suite !
        Tout de suite, qui ?
        Tout de suite, chef !

        Je me suis peut-être un peu emballé. Vrai qu'il reste la touche finale à apporter. Vas-y Rik, fonce. Tu vas vraiment finir par aimer ce milieu, maso comme t'es. En plus, t'es à l'aise dans le vice comme une bactérie dans un estomac, alors, ça pourrait vraiment finir par arriver. Les beuglements à te réveiller un mort m'accuillent alors que j'arrive aux côtés de Killia, tenant comme la flamme olympique mon poêlon double-fond débordant de caramel.

        C'est pas du luxe, mon canard, j'ai failli attendre. Hé, mais, j'te r'connais, toi, j'suis sûr que j'te r'connais !
        Chef, non, chef !
        Comment ça non ?
        Chef, vous me reconnaissez pas, chef ! D'ailleurs, c'était même pas moi, chef !
        Bordel mon gars, t'es pas plus clair que le mode d'emploi de mon dernier four-vapeur, et tu veux qu'j'te dise, mon mignon ?
        Chef ?
        J'ai jamais su faire fonctionner ce four-vapeeeur !
        Chef, il appréciait p'tetre pas qu'on lui gueule dessus, chef !
        Mais c'est qu'on fait de l'humour. Et tu en as d'autres, des fonctionnalités passionnantes comme ça, mon p'ti comique de cuisine ?
        Chef, je sais siffler, chef !
        Voyez-vous ça... Hé bien, vas-y, siffle nous donc quelque chose, que la cuisine en profite.

        Je choppe une tartelette. La dernière tartelette. Celle qui était réservée au chef en personne. On la lui avais mise de côté dans une petite sous-tasse à café. Miompch, c'est vrai qu'c'est bon. Pis je braille en commençant à galoper vers ailleurs.

        Chef, j'vous ai sifflé une tartelette, chef !
        Oh putain, ce coup-ci j'vais m'le faire ! Ça va être l'hymne à la violence !

        Et je l'en crois parfaitement capable. Le gaillard m'a quasiment rattrapé en une ruée, et je le sens bien parti pour m'envoyer un pastisson bien relevé comme il faut dans les ratiches. Sauf qu'au beau milieu de nos courtoisies, un de ces fichus robots ninjas de mes deux débarque. Un grand bazar qui a tout de la Mante religieuse. Enfin, pour être honnête et sans trop la jouer cuistot non plus, les proportions ne sont pas respectées, la texture est changée... En un mot, l'appareil est différent. Termes techniques. Notez-ça dans vos journaux intimes - il parait que ça se fait encore.

        Et à ce moment-là, il se passe un truc vraiment super. Devant la menace, les petites bisbilles entre confrères s'effacent. Oui, j'ai dit confrères, j'ose tout maintenant.

        Le chef Rhee K Killia et moi-même gueulons à l'unisson. En parfaite harmonie. Nos tirades s'épousent, comme le steak et sa moutarde. Comme le Ricard et ses glaçons. Comme si nous étions... la même personne. Hasard, ou coïncidence ?

        Tout ça pour dire qu'on gueule aux autres de protéger la pièce-montée. Mon professionnalisme me pousse même, tandis que les bourrins du chaud rejoignent le chef et chargent déjà l'appareil non-conforme, à reculer jusqu'à l'édifice sucré, pour prendre moi-même la charge de cette périlleuse mission. Et de là, je continue à encourager joyeusement la mise à mort implacable du robot par la brigade un peu gauloise dans sa stratégie mais diablement efficace.


        Méfiez-vous les gars, ça bouge encore ! On continue, on cogne, encore ! Allez, du nerf, et pas comme quand vous vous paluchez sous la douche !

        C'est vrai qu'c'est pas mal, en même temps, chef de cuisine. Pas le temps de se reposer néanmoins, plusieurs p'tites copines à boulons de la première se ramènent déjà.


        Spoiler:
          Tour 13


          Malgré leur nombre réduit et l'état de leurs blessures, les résistants parviennent à tenir face aux assauts des Z. Le Zentaures peinent à dépasser le Just Married, ralentis qu'ils sont par la grêle acharnée qui complique leur organisation. Deux ou trois tombent même, un membre paralysé par les aiguilles de l'archer de savon. Le leurre de reflets se met également à fonctionner lorsqu'Adamant, un corps de Zamouraï à moitié broyé dans ses bras, utilise son arme pour couper le fil d'Ariane qui jusqu'alors donnait aux montures l'emplacement exact du véritable navire. La lame fonctionne encore car le coeur n'est pas détruit, contrairement à celle de Daemon qui s'est tant amusé à découper son ennemi qu'il en a détruit le générateur. Son katronçonneuZ s'éteint en toussotant quelques derniers tours de piste. Quant à l'adversaire de Robina et Caramélie, sa lame continue de fonctionner. Il est privé de sa tête, mais il y a suffisamment d'autres yeux pour guider le cavalier sans tête qui reprend ses assauts de sabreur manchot à l'encontre du duo.

          En cale, Numéro 4 commence enfin à voir le bout. Un sursaut d'espoir revient, contrairement aux réserves de plantes et médications de sa sacoche. C'était son seul jour de congé. Deux heures de repos après le lever du jour, il reprendrait ses consultations. Une seule, s'il doit conduire ses petits à l'école.

          Alors que chacun se bat ou vaque à ses occupations, les naZiques se placent. Ils ont été ignorés, les organiques préférant attaquer des sabreurs ou insectes. Ils calent leur nez sur les meurtrières des cales, observent la brigade molester l'un des leur et tirent. Des détonations assourdissantes résonnent dans les ateliers. De nombreux shrapnells ont volé, rebondi et se sont soit logés dans une planche, soit dans un corps. La pièce monté n'a rien, plusieurs artisans se sont sacrifiés pour la protéger. Mais il reste bien peu de cuisiniers épargnés après la fusillade et certains d'entre eux ne se relèveront pas. Killia jure car il avait jusqu'alors réussi à maintenir son uniforme parfaitement blanc. A présent, de nombreux trous rouges se répandent dans son dos. Il tient encore debout et en respect ce qu'il reste de sa brigade, mais il lui faudra bientôt débarrasser la table. Même Numéro 4 ne pourra plus rien pour lui.

          France ne laisse pas Arhye s'apitoyer sur le massacre de la Saint Valentin qui vient d'opérer derrière eux. Elle s'assure son attention et dit, une fermeté dans la voix qui démontre sa nouvelle détermination.

          Arhye, il me faut une vraie arme. Peux-tu m'en trouver une ? Je ne vais pas jouer la princesse dans son donjon. Si tu veux me protéger, ça sera au sein de la bataille.

          Les NaZiques quittent leurs postes pour voler des pièces de Z tombés au combat et les cannibaliser. Il rechargent, couverts par les ReligieuZ tandis que NégoZiator fait son apparition sur la proue du navire. L'escargophone tenu au bout de son bras déclare, sinistre.

          TerminuZ, tout le monde deZent.

          Récap:

          Les Zentaurs cessent leurs assauts pour 1 tour, occupés par les leurres et ralentis pas l'intempérie.
          Le Zamuraï de Robina et Caramélie "vit" toujours. Vous n'avez pas détruit son coeur. Il se guide avec les yeux yeux des autres.
          Le KatonçonneuZ de Daemon s'éteint, vu qu'il a détruit son propriétaire.
          Une bonne partie de la brigade, située à la proue du navire en cale, est neutralisée par un tir de mitraille des NaZiques accrochés à la coque extérieure, avant que ceux-ci retournent au pont recharger en dévorant du métal.
          Les ReligieuZ défendront les NaZiques
          Il reste quelques Zamuraïs que vous pouvez upgrader un peu niveau talent martial.
          NegoZiator arrive sur le bout de la Proue. Vous pouvez engager le combat avec lui.
          Mort de Killia dans 1 tour. Rik, Robina, vous pouvez jouer ses derniers instants à votre guise.
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