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La gueule de bois

> Argghhhhhhhhhh ...râle Atoum en se tenant la tête avec la main droite.

Allongé comme une vulgaire épave sur le sol grouillant de racines, le chasseur de prime cuve encore l'alcool de la veille. Il n'a toujours pas ouvert les yeux, redoutant l'instant fatidique où la lumière solaire viendra frapper sa rétine. Pourtant, il y a déjà une fanfare qui se donne en spectacle dans son crâne. Ses temps lui font mal, il a une barre juste au dessus des yeux et ce n'est pas tout. Sa gorge est pâteuse, il transpire à grosses gouttes et sent d'ores et déjà la terre bouger bien qu'elle soit immobile.
Il n'y a rien de plus à rajouter, c'est une cuite formidable qu'est entrain de connaître le natif de Kage Berg. Lui, le trou sans fond qui vide les bouteilles plus vite que son ombre se voit vaincu par k-o par une simple bouteilles. Un vieux saké qui n'a de saké que le nom et... très bonne question, qu'est-ce qu'il y avait d'autre ?

> Putain c'était quoi déjà ?! se dit-il à haute voix.

Au même moment il tente de se relever chose qu'il n'aurait jamais dû. Une douleur indescriptible le scotch au sol et il tombe comme une masse. Le jeune homme ne sent même plus son corps, ni la chaleur du matin qui le réchauffe, ni le vent qui le caresse et encore moins les feuillages qui le titillent. Un corps mort, voilà ce qu'est Atoum. D'ailleurs, ni une ni deux il se rendort comme si de rien n'était.

Pourtant tout ça n'est pas de lui. Il s'agit plutôt d'une bête de compétition en temps normal. Un homme au foie invincible que l'alcool ne fait jamais ciller. Le roc vient d'être fendu, une réputation aurait pu être anéantie s'il ne se trouvait pas sur une île quasiment déserte. Heureusement pour lui la végétation et la faune protègent cet endroit et le dissimulent à la perfection.
C'est donc ronflant qu'il passe sa journée, ne bougeant pas d'un poil. Le soleil passe dans le ciel, les moustiques le piquent, un animal lève la patte et s'en va.
Atoum fait désormais partie de l'écosystème. Il est la forêt.

*Dans ses rêves*

Ses songes sont très tourmentés. Le chasseur de prime se voit gagnant un concours de beuverie puis la seconde suivante un monstre des mers tente de le manger. Après avoir assommé la bête d'un coup de pied magistral, celui-ci disparaît et des chaînes apparaissent à chacun de ses membres. Il avance, marche dans un couloir sombre accompagné de deux hommes. Rapidement le bout du tunnel arrive et la lumière l'aveugle. Il ferme donc les yeux à cause de la douleur produite et entend un vacarme tonitruant. C'est une foule, des milliers de personnes qui crient à s'époumoner. Curieux il ouvre alors tant bien que mal ses yeux et c'est alors qu'il comprend. Debout face la baie de Marineford, Atoum est pieds et poings liés sur l'échafaud. Il est alors mis à genoux par ses bourreaux et avant que la terrible sentence n'arrive, un homme se lève de son siège quelques mètres plus bas. Un homme grand dont le chasseur de prime ne peut voir que le dos. La mot "justice" étant inscrit sur sa cape, Atoum comprend qu'il s'agit d'un haut gradé. Un amiral peut-être.

> Aujourd'hui est un jour qui restera dans les mémoires ! commence-t-il. Ennies Lobby à annoncé son verdict est c'est la mise à mort qui attend Atoum Bahara ! Cet homme a commis l'irréparable ! Poursuit-il

La foule est en délire et hue Atoum qui ne comprend rien.

> Comme je le disais, il est l'auteur d'un acte atroce ! Il y a une semaine, cet homme, que dis-je, cette chose s'est attaqué à Mary Geoise ! Il a volé un trésor inestimable, un bien que les Dragons Célestes se sont transmis de générations en générations. Il a volé... le saké légendaire ! La voix du gradé se fait plus grave sur la fin de la phrase pour accentuer l'air dramatique de la situation ce qui entraine un sourire chez le chasseur de prime !

> Ivrognes du monde entier ! Si, cet alcool si vous le voulez cherchez le, je l'ai caché quelque part en ce monde.. hurle-t-il fier et victorieux.

Ne le laissant pas finir sa phrase, les deux bourreaux l'exécutent marquant la fin d'une légende. Le corps inerte d'Atoum n'aura pas de sépulture et sera le symbole de la Marine sobre.

De part le monde des millions de téléspectateurs part escargo-visio interposés voient la scène irréaliste. Voici comment fut lancée l'ère de la beuverie.

**

> Wouaaaa, hurle le chasseur de prime qui vient de se réveiller en sursaut.

Le soleil décline et sa tête le fait moins souffrir. Bien qu'elle tourne encore un peu il se stabilise, assis et tente de rassembler ses idées. Il touche sa joue gauche une fois, puis deux afin d'être sûr que ça colle. Il apporte ses doigts devant son nez prudemment et tout se confirme.

> Merde c'est dégueulasse.. qui est l'abruti qui m'a pissé dessus ?! gueule-t-il dégouté.

Tentant de se mettre debout, Atoum tombe à la renverse face contre le sol. Soudain il sent grouiller, comme si le sol bougeait. Puis en un éclair ce sont des milliers, voir des millions de fourmis particulièrement rougeâtre qui l'attaquent. Sans chercher à comprendre, le natif de Kage Berg prend ses jambes à son cou en criant. Courant presque droit, c'est après cinq minutes de fuite qu'il trouve un point d'eau. Agissant encore une fois sans réfléchir, il effectue un saut majestueux. Semblant presque volé dans les airs dans un premier temps, la gravité lui rappelle vite les lois fondamentales et il fait un plat tout aussi monumental couplé à un bruit de claque significatif. Après avoir disparu dans l'eau quelques bulles remontent à la surface. Puis, c'est un serpent d'eau d'une dizaine de mètres qui se soulève et fixe Atoum qui détale à nouveau. Une fois sur la terre ferme à seulement quelques centimètres de l'eau il décide de se secouer la tête pour définitivement reprendre ses esprits.
Il s'agit également de l'instant que choisis le reptile pour attaquer, gueule ouverte et crocs saillants pour ne faire qu'une bouchée du chasseur de prime. Ayant à peine le temps de relever la tête, il saute par réflexe ce qui lui permis d'éviter de finir en menu pour serpent. Puis, il assène un coup de talon sur le sommet du crâne de l'animal en retombant ce qui l'assomme immédiatement.

> C'est quoi ce bordel !!! Cette île entière veut me tuer ou quoi ?!

L'archipel vert, surement le pire lieu de vacance imaginable et pourtant il est là, ayant à peine décuvé de la veille et doit déjà sauver sa peau.


Dernière édition par Atoum Bahara le Dim 18 Nov 2018 - 23:27, édité 1 fois
    Cherchant au fin fond de ses pensées Atoum ne comprend toujours pas ce qui a bien pu lui causer une cuite. Une chose est sûr, ce n'était pas son vieil alcool pourri qui ne ferait pas pâlir une mouette. Il n'y a pourtant rien d'autre sur cette île. Enfin, il n'a croisé personne et a simplement fait un tête à tête avec sa bouteille comme régulièrement si ce n'est tous les soirs. Il y a forcément une explication et c'est pour cela que le chasseur de prime se décide de marcher un peu, pensant que ça l'aiderai à réfléchir. Accessoirement, cela l'aiderai à rester en vie au cas où le serpent se réveille un peu plus tôt que prévu.
    Rien n'était clair, toutes les idées se chamboulent dans l'esprit d'Atoum qui ne sait même plus à quel moment il s'est endormi. Un mystère de plus pour lui qui se commence à se poser beaucoup trop de questions.

    Perdu dans ses pensées, il ne se rend même pas compte qu'il marche droit vers une branche un peu trop basse et se la prend en pleine figure.

    > Aiiie.. je hais cet endroit ! Faut que je me tire avec ma barque... mais elle est où d'ailleurs ? Putain cette île me rend fou !!! Bon du calme d'abord je trouve le comment du pourquoi et après je me casse!! dit-il, profitant d'être seul pour se parler à lui-même.

    Réfléchir ne suffit pas, il a beau se creuser les méninges rien ne vient, il décide donc de tout arrêter et de se concentrer sur son environnement. Des arbres.. voilà la description est faite, concise et efficace. Pourtant c'est la strict vérité. La vue est obstruée, ne donnant sur un rayon très restreint d'environ dix mètres tout au plus. Les lianes, les branches, les racines, tout est vert ou marron.
    Atoum continue sa route et s'enfonce toujours un peu plus dans la jungle. La lumière se fait de plus en plus rare, formant de simples faisceaux lumineux disséminés ci et là.
    Soudain, alors que le chasseur commence à désespérer de toute cette verdure, une énorme masse noire lui fonce dessus et le percute dans le dos. Surpris, il se fait donc propulsé à plusieurs mètres et fini stoppé par un arbre. La tête en bas et les pieds en haut, Atoum ne comprend rien de ce qui lui arrive avant de distinguer ce qui la frappé. Une énorme masse de poil, musclé et vraiment vraiment poilu se tient face à lui. La chose doit mesurer au moins deux mètres et s'approche avec assurance. Même un peu trop d'ailleurs. L'animale soulève ses énormes poings puis les abats contre le sol dans un fracas tonitruant comme pour intimider l'humain qui lui fait face.

    > Ah bon tu te la joue énervé ?! dit Atoum dont le sang n'a fait qu'un tour.

    Le chasseur de prime se relève en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire et fait front.

    > Houhou... grr Houhou ! lui répond la bête dans son propre langage.

    > Heu je pige rien moi !

    En guise de réponse, le gorille lui lance un regard de défi comme n'importe quel sabreur l'aurait fait. Ce signe est universel lui au moins et Atoum l'a très bien compris. Il se place dans sa position de combat préférée, ce qui signifie qu'il est à moitié avachit, les bras ballants et le regard moqueur. Une véritable ordure qui énerverai n'importe quel martialiste.

    Sans avertir du début des hostilités, l'animal s'élance face à son opposant et lui donne un terrible coup de poing. La main de la bête étant tout bonnement énorme, l'impact à coup sûr serait puissant. Cependant, Atoum est bien plus vif qu'il n'y parait est parvient à se décaler sur la gauche en laissant passer son adversaire à côté de lui. Lorsque leurs deux visages sont à seulement quelques centimètres l'un à côté de l'autre, le chasseur de prime donnant un violent coup de pied circulaire pour tenter de faucher son adversaire. Ce coup est bloqué par le gorille qui saisit immédiatement la jambe de l'humain et l'envoie valser à plusieurs mètres de là.

    Les deux se défient à nouveau du regard, comprenant que l'affrontement ne sera pas si aisé. Puis, quelques secondes pesantes passent avant qu'ils ne s'élancent à nouveau l'un contre l'autre.

    Atoum prend cette fois-ci les devants de l'assaut et donne le premier coup de poing. Il est bloqué par le gorille mais aussitôt le chasseur de prime remonte son genou gauche qui percute le menton de l'animal. Celui-ci recul de trois pas, légèrement groggy par l'impact. Secouant la tête pour reprendre ses esprits, il parvient à voir à temps la jambe d'Atoum qui s'approchait dangereusement de son visage. En se baissant, il parvient à donner un coup de pied retourné dans le dos de son opposant pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Puis, les deux combattants se retrouvent à nouveau face à face et s'échange sans discontinuer des coups de poings qu'ils bloquent ou esquivent à chaque fois.

    Finalement, frustré par cette opposition qui s'annule de par leur niveau équivalent, ils tentent tous les deux d'en découdre rapidement. Chacun d'eux se raidit par la colère montante et envoie un violent coup de poing. Plus aucune défense n'est permise et chacun encaisse celui de l'autre sans rechigner.

    30 minutes plus tard


    Les deux opposants sont face à face, égratignés et pleins de bleus. Atoum a deux bosses sur la tête tandis que le gorille à une lèvre qui à triplée de volume. Ils sont face à face, haletant mais aucun ne veut céder. Leur fierté est bien trop grande pour que l'un d'entre eux perde le combat.

    > Tsss... t'es un bon toi ! commente Atoum.

    > Wouhou houhou, rétorque le gorille essoufflé.

    Puis, tous deux tombent face vers le sol sans avoir la force de retenir leur chute. Complètement rincé par l'intense combat qu'ils viennent de mener, leurs jambes ne les tiennent plus et bien qu'ils restent conscient, ils ne bougent plus. A croire qu'à défaut d'avoir déterminé qui est le plus fort, ils vont voir qui sera celui qui récupère le plus vite.

    Autour d'eux le feuillage se froisse, des branches craques et il semblerait bien qu'ils ne sont pas seul. Cependant, vidés de leurs forces aucun d'entre eux ne peut se lever pour voir qui approche. La surprise n'étant alors que plus grande.
      Quatre masses se sortent de leur cachette presque apparaissant de nul part et s'approchent des combattants inertes. Puis, sans faire le moindre bruit les prennent et les emmènent sans qu'ils n'aient la force de se débattre. Atoum s'est senti soulevé et désormais repose sur des poils. Plus ras que celui du gorille, mais c'est bien du poil il en est sûr. Son corps est douloureux, raidit par l'épuisement et l'acide lactique qui se propage partout.

      > Vous êtes qui vous maintenant bordel ?! parvient à dire Atoum.

      Toujours sans dire le moindre mot, ses ravisseurs continuent de l'emmener, sans accélérer la cadence. Dans son dos il sent les hanches de son porteur qui bougent ce qui confirme donc bien qu'il s'agit la encore d'un animal et non d'un humain trop velu. A l'horizontal, il peut apercevoir les feuilles des arbres défilées, la lumière pointée de temps à autre avant de disparaître à nouveau, masqué par la verdure trop dense.

      Ainsi positionné, le chasseur de prime tente de se rappeler où se trouve sa barque afin de s'échapper de cet enfer dès qu'il sera en condition pour le faire. Seulement il n'y plus rien qui lui vient. Enfin si, il l'a remonté de la plage et la accroché à un arbre à l'orée de la jungle. Autant dire que c'est comme retrouver une aiguille dans une botte de foin.
      Cette semi-amnésie est une vraie plaie pour Atoum qui ne se souvient de presque rien de la veille au soir. De toute manière il le sait maintenant, on ne doit JAMAIS débarquer sur l'Archipel Vert. Ce n'est pas pour rien que ce lieu a une réputation. Si seulement il savait se servir correctement d'un gouvernail il l'aurait éviter ça c'est sûr.

      Les minutes passent et finalement le petit cortège s'arrête. Atoum se fait larguer comme un vulgaire sac sur le sol par son porteur qui était en fait un tigre assez massif. Le gorille est porté par deux singes costaud qui finissent également par le jeter à terre.

      > Aarrgghh, râlent ensemble les deux combattants.

      En prenant un profonde respiration, Atoum parvient à se redresser et à s'asseoir mais blessé, il se glisse jusqu'à un arbre pour s'y adosser. Son souffle est saccadé et il halète encore, s'entend tout son corps endolorie par la fatigue et les coups. Le gorille, lui, en est au même point et parvient à se redresser. Seulement pour le plus grand étonnement de son opposant, il fait un signe de la main pour remercier les autres animaux qui l'écoutent. A en croire cette scène il est le chef de la petite bande, surement les a-t-il battu et rassemblé sous sa coupe. En tout cas, une telle hiérarchie intrigue le chasseur de prime.

      > Dis moi, tes potes là pourquoi nous ont-ils emmenés ici ?! questionne le seul humain présent.

      Bien qu'il ne comprenne pas un mot du langage du gorille, Atoum persiste à poser des questions et à lui parler. Il se considère en fait comme son égal ce qui est assez rare pour un humain. En général ils ont plutôt des facilités pour se croire au dessus de tous.

      Soudain, sans que le gorille n'ai tenté de répondre Atoum sent un truc l'enlacer et le tirer fermement vers l'arrière puis le haut. Sa taille est compressée et l'étau se referme de plus en plus fort autour de lui. Par réflexe il regard son ventre et voit une masse verte couverte d'écailles qui le presse petit à petit. Ni une ni deux bien que blessé, il tente de se défaire avec ses deux bras mais n'a pas la force pour.
      Il tente encore et encore mais l'étreinte se fait de plus en plus forte et il sent que ses côtes commencent à se plier sous la pression.

      > Houhou, wohouhou !! hurle le gorille.

      Atoum est relâché d'un seul coup et tombe lourdement sur le sol d'environ quatre mètres de hauteur. Étalé et ayant perdu toute splendeur depuis longtemps, il lève la tête et aperçoit le serpent qu'il avait assommé plus tôt et qui, semble-t-il, garde une certaine rancœur envers lui. Le souffle coupé d'être tombé au sol une nouvelle fois bien que son corps lui fasse mal, Atoum se relève du mieux qu'il peut, se tenant les côtes gauche.

      > C'est donc ça, tu es leur chef toi ?! C'est quoi ton nom ? demande Atoum au gorille. Puis toi là, me re-choppe plus jamais ou sinon je te transforme en Yakitori tu vas rien comprendre ! lance-t-il au serpent tout en le regardant du coin de l’œil.

      Le gorille lui répond un énième "houhou" incompréhensible mais auquel Atoum acquiesce. Étrange situation est celle d'un homme régulièrement si ce n'est toujours bourré qui discute avec des animaux dans une forêt. Pourtant tout est authentique et rien n'est inventé. Le combat, la gueule de bois.. même le tigre est vrai.
      Soudain, l'un des deux autres singes, plus frêle que le boss s'avance vers le chasseur de prime avec prudence tout d'abord puis lui empoigne la main. Un geste honorable, actant une nouvelle relation avec les animaux. Après le combat une paix, deux rivaux qui se testent mais une paix tout de même.
        > Dites, vous pouvez me trouver ma barque s'il vous plait ? J'ai accosté sur une plage, pas très loin mais... je sais pas exactement où en fait ! Fin bref, vous pouvez me la chercher ? Demande Atoum à ses interlocuteurs animaux.

        Bien évidemment ce qu'il n'a pas saisit c'est que lui ne les comprenant pas, eux ne le comprennent pas vraiment non plus et cette phrase était bien trop longue. Alors, Atoum s'accroupit tant bien que mal et avec un petit morceau de bois qui trainait, dessine une barque assez approximativement. En fait, si le chasseur de prime est si pressé de s'en aller c'est tout d'abord parce qu'il n'a plus une seule goutte d'alcool et qu'il a dessaoulé complètement puis parce qu'il ne peut chercher le saké légendaire en restant dans la jungle.
        Le gorille nommé "houhou" fait un signe au serpent, au tigre puis au seul singe avec qui il n'a pas échangé. Bien que l'immense reptile ne semble pas satisfait une seule seconde, il exécute la requête de son chef sans broncher. Tous les trois partent à la recherche de la fameuse barque, espérant que l'humain s'en aille loin et ne revienne jamais.  

        Désormais plus que trois, ils prennent quelques minutes pour se reposer. Le regard entre le gorille et Atoum reste électrique comme si d'un moment à l'autre ils allaient se sauter dessus pour en remettre une couche. La seule et unique chose qui les en empêche sont les stigmates de leur récent affrontement. Seulement quelques heures se sont écoulées depuis leur premières échauffourées et ils parviennent déjà à se tenir droit ce qui constitue presque un miracle.

        Atoum se place à nouveau contre un arbre pour aider à supporter son propre poids et commence à fermer les yeux. Le repos, voilà ce qu'il lui fallait. Il s'endort même cinq minutes avant de se réveiller en sursaut. Un cri l'a arraché d'un nouveau rêve qui commençait à dérailler et son cœur s'emballe. Il regarde autour de lui et voit le gorille, son adversaire se faire taper par le jeune singe. Épuisé et affaibli, le chef de bande met ses bras en guise de protection mais est entrain de se faire marteler de coups. Il en prend plusieurs à la tête et manque déjà de tomber k-o.

        Fou de rage, Atoum considérant que le gorille est son adversaire, son rival et donc nul autre que lui n'a le droit de le vaincre. Se mettant debout le plus rapidement possible, il accélère le pas et saute pour asséner un coup de pied au traître.

        > Comment tu peux faire ça à ton chef! lui crie Atoum avec rage.

        Bloqué par l'épaisse paume du primate il se fait saisir et envoyer voler contre un arbre qui tremble à l'impact. Puis, sans avoir une seconde de répit le singe lui saute dessus et lui donne de nombreux coups de poing. Parant en mettant ses bras devant son visage, le chasseur de prime donne une balayette à son nouvel opposant puis saute en arrière. A la retombé il se tient les côtes une nouvelle fois, celles-ci lui font de plus en plus mal et ce nouveau combat n'est pas là pour arranger les choses.

        Il le sait, son endurance est inexistante et plus les secondes passent plus son corps le lâche. Ainsi, il doit en finir vite. Un nouvel assaut et lancé et bien qu'il parvienne à placer deux coups à son adversaire, ceux du singe résonne bien plus fort. Le rapport de force complètement tronqué, Atoum est de nouveau envoyé au sol.

        Tremblant de tout son être, le natif de Kage Berg regarde le sol hagard. Il n'a plus le choix tout doit se terminer maintenant. Prenant une grande respiration il se relève, chancelant mais au moins il est débout faisant face au danger. Puis, son regard s'assombrit. Il fixe le primate, ce traître qui a osé attaquer son propre chef dans un instant de faiblesse.
        Voyant que son opposant s'apprête à attaquer de nouveau, Atoum réunit le peu de force qu'il lui reste. Son poing droit se contracte d'un seul coup. Puis, les muscles de son bras se tendent tous les uns après les autres. Au même instant, le singe s'élance prêt à en découdre pour de bon. Enfin, c'est tout le corps de l'humain qui se raidit. D'un léger mouvement de rotation du bassin il pivote son épaule vers l'arrière puis fait un pas de coté pour éviter l'assaut de son adversaire.

        > Tequila SHOT !

        Aussitôt, son poing droit s'enfonce dans le visage du primate avec une violence inouïe. Un impact dont le son résonne aux alentours et fait s'envoler des centaines d'oiseaux. Un coup si puissant que le corps du singe est envoyé valsé à plusieurs mètres et s'étale contre un arbre. Totalement inconscient, son ennemi a les yeux révulsés.

        > Personne d'autre que moi n'a le droit de le battre ! Il est mon rival ! affirme Atoum solennellement.

        Le gorille blessé regarde alors son sauveur et sourit puis d'un signe de tête le remercier. Ensuite, il ferme les yeux, perdant conscience à cause de la violence de l'attaque. Alors qu'il était dans un moment de mégarde la hiérarchie a failli être chamboulé. Voilà ce qui incombe à un chef mal respecté. Être le plus fort est parfois la seule manière de faire tenir l'ordre établit et la confiance ne peut être accordée à tous. Ne pouvant rien faire de plus, le chasseur de prime décide de rester aux côtés de son rival, sans bouger en attendant que les autres arrivent.


        Une heure plus tard

        Dans un fracas de feuilles et de branches le serpent, le tigre ainsi que le second singe arrivent enfin au point de ralliement. Tous trois mettent un temps avant de saisir les choses. Le singe est k-o, leur chef aussi et Atoum est assis. Ni une ni deux ils s'énervent et tentent d'attaquer l'homme.

        > Stop ! J'ai défoncé l'autre con qui a voulu fracasser votre chef ! Alors foutez-moi la paix ! leur ordonne-t-il.

        Les trois animaux marquent un temps d'arrêt, se regardent puis se décident à attaquer, ne croyant pas le chasseur de prime.

        > Houhou wouhou wouhou ! lance le gorille agonisant.

        Stoppé net dans leur élan, abasourdit ils n'arrivent pas à en croire leur chef. Ce singe, cela faisait des années qu'ils le connaissait, mais sa cupidité l'avait rongé. Il voulait se tailler la part du lion et attendait simplement le bon moment pour passer à l'action. Alors, ils décident d'attendre avec Atoum que leur boss se réveille complètement. Pendant ce temps, nul ne parle et ainsi le chasseur de prime tente de récupérer du mieux qu'il peut.

        > Au fait, vous l'avez trouvé ?! demande-t-il.

        Répondant d'un simple sifflement tout en lui indiquant la direction avec sa queue, le serpent montre à Atoum une barque, encore en état. Un véritable cadeau du ciel. Alors, il sourit heureux et attend avec impatience son rival.

        > Merci le serpent !
          Tandis que le gorille n'est toujours pas remis, s'éternisant à dormir pour mieux récupérer, les autres drôles de personnages semblent presque discuter. La barrière de la langue est présente mais avec quelques gestes et des dessins fait au sol ils finissent par se comprendre plus ou moins. La tension étant retombée, ils laissent filer les minutes puis finalement les heures avant que le singe k-o se réveille.
          Lui qui avait souhaité le titre de chef de la bande, qui s'en était prit à son ami avait subit la rage d'Atoum, incapable de supporter tel affront. D'autant plus lorsqu'il désigne quelqu'un comme étant un rival, nul autre que lui n'a le droit de s'y confronter.
          Hagard l'animal émet quelques grognements puis s'expliquer avec ses congénères assez longuement. Le débat est mouvementé, ponctués de hurlement de temps à autres. Bien qu'Atoum n'y comprenne strictement rien il se doute que le désaccord est profond. Chacun campe sur ses positions et les explications tournent rapidement en rond.


          Soudain, sans que le chasseur de prime n'ai le temps de réagir d'une quelconque manière, le traître lui saute dessus afin d'en découdre. Une haine profonde semble l'animer et l'humain n'a aucun moyen de se protéger. Heureusement pour lui, l'autre singe vient s'interposer entre eux. Puis le tigre se positionne sur sa gauche et grogne férocement montrant une dentition carnassière. Puis, dans son angle mort, le serpent lui assène un terrible coup avec sa queue. Un coup puissant qui le fracasse contre un arbre.


          Unis, les trois animaux se positionnent face au singe qui a retourné sa veste et lui font comprendre qu'il n'est plus le bienvenu. Surpris Atoum comprend qu'au delà de la rancune, l'acte juste d'avoir protéger leur chef les a lié. Pourtant rien n'était intéressé, il n'a fait qu'agir avec conviction et selon ses idéaux. C'était d'ailleurs totalement égoïste de sa part il faut dire.


          > Merci à tous, nous sommes quitte maintenant ! lance Atoum en les regardant.

          Bien qu'ils ne se disent plus rien, l'atmosphère transmet toute cette bienveillance que les uns portent envers les autres. Une sorte d'amitié est née entre animaux et humain.
          Puis, quelques minutes plus tard le gorille ouvre les yeux, semblant avoir mieux récupéré que tout à l'heure. Sa tête lui fait encore mal vu qu'il l'a tient, mais il sourit et après avoir dit quelques mots à l'autre singe il se tourne vers Atoum avec un regard malin. Il avance son énorme main, poing fermé vers Atoum et attend quelque chose en retour. Machinalement le chasseur de prime en fait de même et cogne la patte de son nouveau rival. Aussitôt tout le monde crie de joie et le singe arrive très vite, les bras remplis de feuillage.
          Puis, le serpent en prend une avec sa queue et la tend à Atoum, tandis que tous s'en saisissent. Sans concertation, tous l'enfournent dans leur gueule et commence à la mâcher. Intrigué l'humain regarde la feuille sous plusieurs angles puis la lèche une première fois mais rien. Il ne comprend pas.

          > Houwouhou ! lui crie le gorille avec un regard moqueur.

          Alors Atoum comprend, ils le défient d'agir comme eux, une cérémonie de la feuille peut-être. Toujours prompt à relever les défis, le chasseur de prime la fourre en entière dans sa bouche et la mâche avec frénésie.

          > Et donc ça fait.... wouhaaaa c'est... oh merde ahah !


          Son esprit se trouble d'un seul coup, il chancèle et ses jambes ne le portent presque plus. D'un coup tout lui revient, la veille au soir une feuille était tombée dans sa bouteille, une minuscule feuille à laquelle il n'avait pas vraiment prêté attention, pensant au pire que ça "donnerait du goût à cet alcool de merde". Le pourquoi du comment devient clair tout d'un coup. Une plante psychotrope qui a mis Atoum complètement k-o la veille. Lui qui est un grand alcoolique, pas encore de renom mais ça ne saurait tardé, n'est pas habitué aux drogues. Enfin un bref instant seulement car tout son être est assailli d'une euphorie dévorante. L'esprit de la fête plâne au dessus du petit groupe qui se lance dans un ballet grotesque, de rires et de danses délirantes.

          La fête dure toute la nuit, tissant définitivement un lien indéfectible entre humain et animaux. Si bien que le lendemain matin, l'heure des au revoirs est des plus difficiles. Non pas par l'émotions procuré mais uniquement par le manque de sommeil. Tel cinq cadavres, des cernes béantes aucun d'entre eux n'a les yeux en face des trous. Tous se trouvent sur la plage et Atoum remet sa barque à l'eau. Avant de grimper à l'intérieur il s'approche de "houhou" le gorille qui s'est avancé vers lui. Une nouvelle fois, comme pour sceller une amitié ils se cognent le poing. Chacun regarde l'autre un moment puis ils sourient. Il n'y a plus besoin de mots, le regard est bien plus explicite. Alors, le chasseur de prime commence par pousser son rafiot et grimpe à l'intérieur. Il commence à ramer et avant d'être trop loin de la plage se dresse pour que sa voix porte mieux.

          > On se reverra ! En attendant entraînez vous ! Hurle-t-il à ses nouveaux amis. La prochaine fois c'est moi qui invite par contre ! Leur promet-il également.

          En réponse les animaux s'agitent sur le sable chaud et crient à gorge déployée. Ils ne peuvent plus qu'observer l'humain s'en aller, voguer irrémédiablement vers l'horizon. Il n'y a pas de nostalgie, seulement la volonté de belles retrouvailles.
          Se retournant ils n'ont plus qu'une idée en tête, devenir plus fort et le battre la prochaine fois, quitte à s'y mettre tous ensemble. De toute manière ils ne font qu'un.

          Sur sa barque, allongé Atoum regarde le ciel sans même savoir où il va. Porté par les éléments, il attend de voir où son destin le mène quitta à avoir de mauvaises surprises.