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Rencontre sans réserve [FB 1627 ft. Tim Uzi, Nimar Ombrien, Mandoriru Volka et Raphaël Andersen]

[11 FEVRIER 1627] : RENCONTRE SANS RESERVE

Il y a un certain temps de ça, Philip était heureux de voir la neige, ressentir la brise glaciale et cette baisse de température significative de l'hiver. Ah ça oui, il était heureux.

Mais les choses ne sont plus vraiment les mêmes, la neige s'est teintée de jaune, la brise est devenue étrangement chaude, et la température, aussi bizarre que cela puisse paraître, n'as pas tant changé que ça.

Nous sommes sur Hat Island, et Philip vit, depuis deux mois maintenant, un premier hiver douloureux pour son moral, il faut le dire, il n'en a pas l'habitude.


« VINGT-SIX DEGRES UN 11 FEVRIER PUTAIN DE MERDE !! »
« Calme toi gringo, si tu te chauffes, tu risques pas de te refroidir ! »
« Biiennnn mon grand, t'a trouvé ça tout seul ? »


Notre héros se trouve, une fois encore, au saloon. Il n'a pas envie de travailler, pas encore, il est trop tôt pour y penser. Alors il gagne son argent en jouant au poker, en rendant des services à droite à gauche, en organisant quelques combats clandestins, enfin bref, vous avez compris le topo.

Il en est à son sixième verre, mais selon l'horloge et ses aiguilles, il n'est que onze heures du matin. Forcément, Hat Island n'a pas le climat le plus approprié pour profiter d'un bon hiver entre amis, mais l'alcool n'est pas forcément la meilleure solution pour oublier ce détail. Autour de lui, voyageur comme habitué le sait parfaitement.

Et croyez-le ou non, Philip le sait également.

Mais notre homme n'est pas du genre à se laisser abattre, il veut de la neige et il pense dur comme fer qu'il finira par l'avoir, peut-être boit-il en espérant avoir une hallucination ? Après tout, qui sait ? Philip Endom ne se dévoile que rarement.

Actuellement, Philip se trouve dans une des nombreuses villes côtières de l'île, permettant les échanges avec l'extérieur. Les habitants qui l'entourent sont donc, pour la plupart, habitué à ce genre de situation dans laquelle les étrangers, les « gringo », perdent les pédales. Mais Philip n'est pas un nouveau, tous ici le connaissent comme un habitué, bavard, rigolo et surtout, buveur.

Alors forcément, ce petit pétage de plomb ne passent pas inaperçu pour ses compères de déboires.


« Oi, c'est quoi ce bordel Phil ? T'as pris quoi ce matin ? »


Mais Philip n'est pas du genre à se livrer, surtout qu'il n'a absolument rien pris de plus que d'habitude, il est juste atteint de ce que l'on pourrait appeler le « mal du pays ». Alors, afin de prendre l'air, mais surtout de ne pas avoir à répondre aux questions de ses confrères, notre héros prend d'abord la bouteille, puis la fuite.

Direction ? Un autre saloon, bien sûr ! Mais un saloon dans lequel il n'a aucune connaissance !

Sur l'allée de sable traversant la ville, se prélassent de nombreux passants. Oui messieurs dames, vingt-six degrés, sur Hat-Island, c'est frais. Alors les habitants en profitent, vous pensez bien !

Philip est perdu dans ses pensées, car il se sait un peu ridicule sur le coup, après tout, il a d'autres chats à fouetter qu'un simple hiver anormal ! Ses plans de carrière sont nombreux, et ses projets le sont tout autant, alors, vous avez deviné, il devrait se concentrer là-dessus plutôt que sur autre chose !

Mais il n'y arrive pas. Alors il boit une gorgée et ne saisit que par bribes, les hurlements des annonceurs publics qui, c'est le cas de le dire, annoncent les nouvelles importantes. En l'occurrence, pour la première fois depuis un peu plus de vingt ans dans ce port, un galion contenant près de trois cents voyageurs venait d'accoster.

La journée risquait d'être mouvementée !
    Parmi tous les concepts matériels et immatériels existants, il y avait quatre choses qu'Uzi détestait particulièrement. La première était la chaleur, la seconde les nuisances sonores et la troisième l'injustice sous toutes ses formes. Quant à la dernière, c'était lui-même.
    S'il ne pouvait échapper à sa propre personne pour des raisons évidentes, deux des autres autres conditions étaient également de la partie, ce jour-là. Le jeune agent avait embarqué dans un galion plein de pionniers stupides, pour la plupart venus pour les gisements d'or du coin, qui chantaient à tue-tête des refrains graveleux et semblaient boire un peu trop d'alcool pour ce que le corps humain pouvait contenir. En terme de nuisances sonores, battre leur record semblait difficilement envisageable.
    L'un des colons se leva comme il le pouvait et tenta de prendre la parole.

    "Putain, quain... quand même il faut chai... il fait chaud quand même là non, ou pas ?"

    On arrivait au second point. Le Cipher Pol avait envoyé plusieurs agents du CP5, toutes catégories, sur différentes îles ; et quelle ne fut pas la surprise du tatoué quand évidemment, il fut délégué sur l'île la plus désertique et fiévreuse du lot. Ses supérieurs connaissaient pourtant très bien sa faiblesse pour les températures hautes, mais, prenant comme prétexte sa récente promotion en agent de catégorie III, prétendaient vouloir le "tester". Le tester ? S'il en venait à décéder à cause d'une bête histoire de chaleur, ils n'allaient rien pouvoir tester du tout.
    Mais il était là. Pour cerner et régler les magouilles du "Willy Gang Gang Squad", un groupe de criminels qui s'amusait à récupérer les ressources de plusieurs territoires pour les remplacer par des fausses concoctées par leurs soins. Ce qui signifiait que tous les passagers ivres qu'Uzi avait en vue allaient repartir avec des contrefaçons sans même s'en rendre compte... Triste constat, surtout quand certains affirmaient avoir attendu plus de vingt ans pour pouvoir embarquer pour Hat Island.
    Pour l'occasion, Uzi portait aujourd'hui un chapeau en cuir brun par-dessus des dreadlocks et s'appelait "Clood Eastwint". Il chercha du regard les rares personnes saines d'esprit à bord avec lui, avant d'être surpris par des cris sourds provenant, cette fois, de l'extérieur du bateau et qui repoussaient encore plus loin le record de nuisances.

    "NAVIRE EN VUE ! NAVIRE EN VUE ! TROIS CENT VOYAGEURS ! TROIS CENT VOYAGEURS !"

    Uzi ne s'attarda pas sur le fait que les criards répétaient chaque phrase deux fois pour une raison obscure et préféra en déduire qu'ils étaient donc bien en passe d'accoster sur l'île. Le galion ne tard pas à amarrer, avant de jeter l'ancre et de laisser ses passagers découvrir le tas de sable qu'ils appelaient "port" et, par la suite, le plus grand tas de sable qu'ils appelaient "île".
    À ce moment-ci, l'armurier aurait dû être heureux d'enfin pouvoir échapper aux chants paillards puérils du trajet, mais il en était autrement : la chaleur se faisait de plus en plus intense, et chaque mouvement de plus était pour lui un mécanisme méthodique de réflexion pour ne pas se ramasser la figure dans le sable. Bon sang, dire qu'on était en février...

    Une longue marche précautionneuse et semée de nombreux risques d'infarctus permit au jeune agent à la peau brûlante d'arriver au bout de deux heures à un nouveau tas de sable appelé "Exact Town", par ailleurs l'un des pires noms de ville qu'il n'avait jamais entendu. De nombreuses dunes qui se ressemblaient toutes trônaient ici et là sur le chemin qu'il s'efforçait de s'imaginer en suivant les pionniers, qui avaient l'air de savoir où ils allaient. Fort heureusement, les responsables du Cipher Pol 5 lui avaient confié deux grosses gourdes d'eau qu'il s'était empressé de ranger dans son sac, gourdes sans lesquelles il aurait perdu conscience dés le débarquement.

    Mais fort malheureusement, les deux gourdes étaient à présent vides depuis trente minutes. Le premier réflexe qu'eut le tatoué en voyant l'entrée de la ville fut dés lors de courir vers le bistrot le plus proche et d'y entrer. Passant les vantaux de ce qui selon l'inscription semblait être un "saloon", il se retrouva essoufflé à l'intérieur du bar, observé par à peu près tous ceux qu'il avait dérangés dans leur partie de beuverie ou de poker. Ce bar ne contenait certainement aucun étranger hormis lui-même, puisqu'il se sentit immédiatement comme l'étranger du bar. Mais il lui fallait boire. Rien d'autre. Et il mourait d'envie d'un Cola.
    Il tenta de formuler sa demande poliment mais tout ce qui sortit furent une poignée de mots.

    "Cola... vous plaît."

    Disons-le une dernière fois : Uzi hait la chaleur.


    Dernière édition par Tim Uzi le Ven 10 Mai 2019 - 15:00, édité 4 fois
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    Une mouche voletait péniblement. Une aile de travers, elle vacillait dans les airs comme une âme perdue, errant en traçant des cercles maladroits alors qu’elle aurait mieux aimé s’échapper. Ses sens, troublés par la confusion, s’agitaient sans lui permettre de fuir la menace qui pesait sur elle, ces formes grandes et grossières qui bougeaient au ralenti. Avec chance, elle finit par reprendre un contrôle partiel sur son aile tordue, qui émettait un vrombissement plus marqué que d’ordinaire, et changea subitement de direction pour s’abriter alors qu’un benêt manquait de basculer en avant en cherchant à la coincer entre ses deux grosses paluches. Elle vrilla et se retrouva sous la table de bois contre laquelle elle réussit à se poser, non sans mal. Son petit corps s’agita d’un spasme alors qu’elle profitait de cette accalmie pour se remettre. Deux pattes en vrac, l’abdomen légèrement gonflé et la désagréable impression qu’elle ne pourrait plus jam…

    *PAF*

    Dix énormes mains blanches vinrent percuter en chœur la surface de chêne, écrasant brutalement leur cible contre laquelle elles s’étaient tant acharnées. Feu la mouche n’eut pas le temps d’en souffrir, mais un nuisible d’un autre type ne tarda pas à s’en réjouir.

    "C’EST MOI QUI L’AI EU, J’AI ENCORE GAGNÉ ! KRU KRU KRU ! "

    Neuf des dix mains se volatilisèrent sans que personne ne pense à regarder sous la table, la dixième présenta à la foule la preuve de sa victoire : une mouche saisie dans son dernier instant. Le pouce et l’index serrés sur sa prise, Raphaël avait cet air hilare qu’ont les personnes qui se montraient plus malines que les autres et l’alcool, pratiquement que des verres gagnés grâce à ses petits paris, n’arrangeait rien à sa modestie.

    Le vert avait toujours apprécié prendre des risques et mesurer sa chance à celle des autres. Dès son plus jeune âge, élevé aux jeux de cartes crapuleux sur un navire de flibustier, il avait pris goût à la  montée d’adrénaline qui le traversait lui et ses adversaires sous l’égide du hasard, mais plus encore il s’était avéré talentueux à marier sa chance et son adresse pour en être maître.  

    Sa présence sur Hat Island, en revanche, n’était pas due au hasard. Le grand débarquement qui venait d’avoir lieu était prévu de longue date et les affaires du Gambling Blue, plus ancien Casino itinérant des Blues, avait tout naturellement trouvé leur chemin dans cette occasion. La diversité était au programme, et parmi les arrivants on trouvait pêle-mêle des fortunés touristes, des émissaires et des gens plus modestes qui avaient décidé de saisir une chance  de refaire leur vie. Autant d’audacieux s’apprêtant à pénétrer une terre d’aventures, autant de clients qui se feraient un plaisir de tenter leur chance autour des tables de Poker, de la roulette ou de paris à bord du Gambling.

    Et depuis les quelques jours qu’ils avaient débarqué, Raphaël, croupier de son état, avait été chargé de négocier quelques approvisionnements de dernière minute avec des fournisseurs locaux, ainsi que d’amuser la galerie et de d’appâter les curieux sur son passage. Et à vrai dire, il avait bien plus pris à cœur la seconde tâche, si bien que c’était elle qui était en train de le prendre au foie et à la tête.  

    "Alors, il y encore des motivés ? ENCORE DES PARIS ! ENCORE DES PARIS ! " s’amusa-t-il les joues rosies,  frappant de la main sur la table d’un air enjoué.

    Les autres ne se lassaient pas du spectacle qu’il leur offrait mais cherchaient plutôt à comprendre comment il faisait pour remporter le moindre petit défi qu’on lui proposait ; ils étaient d’ailleurs si captivés qu’ils ne se rendaient pas compte que de temps à autre une main gantée sortait du néant, volait une bouteille ou une frite -qui apparaissait ensuite  dans la main de Raphaël-  avant de disparaitre. Les pouvoirs du fruit du démon de Raphaël, malgré leur tendance à provoquer chaos et désordre du fait de leur maîtrise imparfaite, avait au moins cela de bien d’être discrets et fugitifs.

    L’utilisateur en revanche…

    "EH TOI LÀ ! " rugit-il à l’adresse des deux nouveaux arrivés au comptoir qui, sans comprendre auquel d’eux il s’adressait, se retournèrent ensemble "Je… "

    Leur synchronisation troubla le vert qui, la vision double, ne sut plus lui-même à qui il voulait s’adresser. Une remarque pertinente du barman, indiquant à l’homme tatoué qu’ils n’avaient plus de Cola en stock, lui permit toutefois de rebondir.

    "Voilà, c’est moi qu’ai tout le stock de Cola kru kru kru ! Si tu veux pas te boire un lait fraise, je t’en propose une mais va déjà falloir gagner un pari ! On veut du jeu ! "

    Il n’était même pas midi, mais il sautait déjà comme une puce.


    Dernière édition par Raphaël Andersen le Jeu 14 Fév 2019 - 22:48, édité 1 fois
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    "Monsieur, notre... notre stock de cola semble être vide. C'est inexplicable, il y en avait il y a quelques minutes !"

    Chaque instant de plus était pour Uzi une multiplication de sa température corporelle déjà bouillonnante. Pendant que le barman était occupé à se questionner sur la situation, l'attention du jeune agent se porta rapidement sur un poivrot situé à l'arrière du bar, qui semblait s'adresser à lui - ou du moins faisait tout son possible pour.

    "C’est moi qu’ai tout le stock de Cola kru kru kru ! Si tu veux pas te boire un lait fraise, je t’en propose une mais va déjà falloir gagner un pari !"

    Le tatoué se retourna lentement avec la force qu'il lui restait et tenta d'analyser la situation. Un saloon, une table, une chaleur infernale, des colas disparus comme par enchantement, un client louche bien arrosé avec de drôles de gants et une chevelure pouvant être qualifiée de... forestière. La conclusion de cette analyse ne tarda pas à apparaître : il était hors de question de relever le défi dans ces conditions. Après avoir mobilisé toutes ses ressources pour se tourner de nouveau vers le bar, Uzi s'adressa à l'employé du bar en prenant cette fois bien soin de réussir à former une phrase complète.

    "Un lait fraise, s'il vous p... plaît..."

    Une grande partie des clients du bar se mit à rire aux éclats. Les habitants de l'île qui fréquentaient ce bar n'étaient pas habitués à de telles commandes, et encore moins à voir quelqu'un refuser un pari. Le barman, ne parvenant pas à se retenir, laissa s'échapper un pouffement.
    Incapable de lever la tête du fait de son épuisement, l'agent à la peau brûlante se contenta de se tourner vers l'attroupement de clients hilares à sa gauche et de lever les pupilles vers eux. Alarmés par ce regard noir, ils changèrent tous brusquement d'humeur et leur réaction plongea le bar dans le silence. L'employé du bar reprit immédiatement un air qui se voulait sérieux.

    "Je pense que le monsieur aux cheveux verts disait ça comme ça. C'est que... nous n'avons pas de lait fraise. C'est un saloon, ici."

    L'armurier ferma les yeux, se frotta le visage et soupira profondément. S'il ne consommait pas une boisson fraîche dans l'heure qui venait, il allait rendre l'âme de manière certaine. Il lui fallait donc accepter le pari du soiffard ganté.
    Il pivota à cent-quatre-vingt degrés de sorte à ce que, faute de force restante dans les muscles, un reste d'énergie cinétique fasse le travail. Étonnamment, il parvint à marcher sans grandes difficultés vers la chaise en face du curieux individu, sans doute encouragé par l'idée qu'il serait bientôt assis et - il l'espérait - bientôt désaltéré.
    Quand arriva enfin le moment où il put poser son arrière-train sur ladite chaise, il ferma les yeux et, dans un soulagement extrême, prit une inspiration comme les habitués du bar n'en avaient jamais vues avant d'expirer dans une violence deux à trois fois supérieure. Après quelques secondes de relaxation, une arrière-pensée lui rappela qu'il s'apprêtait à accepter le défi d'un parfait inconnu, plus que potentiellement dangereux. N'était-il pas le seul responsable possible du vol du stock ? Si c'était le cas, comment avait-il pu se procurer le stock sans même se lever de sa place ?
    Il ouvra les yeux brusquement et palpa la poche gauche de son sac à dos pour vérifier que ses stylets-munitions y étaient toujours. Ils y étaient. Pour l'instant.

    Tout allait bien se passer, hein ? Il était presque au bout de ses forces, certes, mais celui en face avait l'air bien imbibé, au point qu'il semblait à peine voir net. Quel qu'était le pari en question, il avait certainement une chance de l'emporter, à moins que l'autre aie vraiment des capacités hors-normes ou des pouvoirs dépassant le commun des mortels, mais ce serait inconcev...
    Oh non.

    HRP:


    Dernière édition par Tim Uzi le Sam 23 Fév 2019 - 20:20, édité 1 fois
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    Raphaël accueillit le nouveau venu avec un sourire béat, la bave aux lèvres. Il avait abandonné toute tenue après ses premiers litres.

    "Bon alors, qu’est-ce qu’il te ferait plaisir mon grand ? À quoi tu veux jouer ? Sur quoi on s’affronte ? Quels sont tes talents, vas-y montre-moi, défie moi,  comment est-ce qu’on va distraire la plèbe aujourd’hui ?! " s’emporta le vert qui ne tenait plus en place, bien plus loquace qu’à son habitude.
    "Pas inspiré. " lui répliqua l’autre gars, visiblement contrarié d’entrer dans son manège.
    "Roh allez mon petit Lait Fraise, tu dois bien avoir quelques points forts non ? Les jeux de hasard ? D’habilité ? Tu préfères faire confiance à ta force ? " continuait-il de mimer en relevant une manche de sa chemise pour bander son muscle.
    "Un truc pas trop long s’possible. Je crève de soif. "

    La déception se creusa sur le visage de Raphaël face au manque d’investissement de son nouveau challenger. L’homme tatoué, si mal portant qu’il avait l’air d’être, ne faisait aucun effort visible pour être amusant.

    "Un bras de fer ? " proposa innocemment un des présents avant de voir tous les regards, rendus peu vifs par la boisson, se tourner vers lui et de se sentir obligé de préciser "Vous pourriez-faire un bras de fer, non ? C’est marrant et pas trop long et…c’est marrant, non ?
    - C’est nuuuuul comme idée, tu pouvais pas faire encore moins original ? " lui balança Raphaël avec une grimace difforme "Je suis croupier moi, pas un vulgaire poivrot qui parie sa maison sur un stupide bras de fer ! Booouuuuuuuh ! " insista-t-il en voulant entraîner la foule contre cette mauvaise intervention.
    "Justement. Marre de tes cartes, on  comprend qued’ " grogna un autre habitué plus imposant que le précédent, bon spectateur mais mauvais perdant.
    "Tu fais quand même beaucoup d’histoire pour un simple tour de magie Barnabé m’enfin… Bon… Okay, j’ai pas d’autres idées, va pour un bras de fer ? "

    Cela ne sembla pas enchanter le tatoué -mais qui l’aurait été sous la contrainte de ne pouvoir se désaltérer autrement- mais il finit par hocher la tête, sans conviction, sans émotion, et frappa la table de son coude pour envoyer son énorme pogne au combat. Celle de Raphaël, même gantée presque deux fois moins large, s’y glissa, non sans que son propriétaire ne ressente le besoin de desserrer le nœud de sa cravate. Dans quoi s’était-il encore embarqué ?

    Un échange de regard, la bouteille en jeu délicatement posée sur la table pour donner encore un peu de motivation à ceux qui se la disputaient, et on sonna le départ de la lutte. Les veines gonflèrent, les muscles se contractèrent et les corps commencèrent à lentement ployer pour que leur centre d’équilibre écrase celui de leur adversaire.

    En sueur et visiblement très affecté par la chaleur, le moustachu n’opposait pas une impressionnante résistance, toutefois sa bonne constitution et l’ivresse de Raphaël jouaient globalement pour lui. Celui-ci, les joues gonflées par l’effort et rougies de ses consommations, commençait à perdre de plus en plus de terrain sous les encouragements hilares de leur entourage.

    La porte du saloon s’ouvrit alors à la volée, laissant l’intense lumière du soleil y pénétrer en même temps qu’une foule grouillante de touristes récemment débarqués. S’extasiant bruyamment et sans considérations dans une langue étrangère, les touristes sortirent leur Visio et leur Flash Dial pour immortaliser le moment.

    Si cette distraction mal venue attira les regards de tous les présents, ce roublard de Raphaël n’en perdit pas l’occasion d’appeler en renfort trois de ses alliées gantées. Elles s’empilèrent l’une après l’autre sur sa main et firent pencher violemment la balance en sa faveur avant de disparaître comme elles étaient apparues. La main de l’inconnu se fracassa contra la table avant qu’il ne se soit rendu compte de la super(tri)cherie.

    "ENCORE GAGNÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉ ! KRU KRU KRU. Andersen, quel taleeent !! "

    En toute modestie, il se leva royalement de sa chaise, s’empara de la bouteille et la décapsula d’un coup porté sur la table. Tout fier de lui, il contempla avec amusement Barnabé qui commençait à monter au créneau après les touristes qui, incapables de comprendre la subtilité d’un pochtron local, commettaient impair sur impair.

    C’est également ce moment que choisit l’autre barbu accoudé au bar, un certain Philip Endom habitué des tavernes du coin s’il se souvenait bien, pour se manifester : "Ne l’écoute pas petit, je l’ai vu, il a… "

    Mais il n’eut pas le temps de terminer que son tabouret se renversait mystérieusement et que ses paroles se noyèrent dans les hurlements de Barnabé qui venait de saisir un des étrangers par le col.
    Il se cogna la tête contre le bar, renversa sa pinte qui éclata par terre, alerta le barman et déclencha le premier coup de poing d’un saoulard à un autre.

    Raphaël se saisit de la caisse de Cola à ses pieds, la hissa sur son épaule et tendit de son autre main une bouteille décapsulée à son nouveau compagnon en indiquant la porte de derrière.

    "Je suis bon gagnant, c’est pour toi. Tu viens qu’on se trouve un coin mieux famé ? "
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    Cet homme barbu avait clairement cherché à l'avertir. Du moins avant d'être pris dans un mouvement curieux et sans origine visible qui entraîna une bagarre de saloon sauvage et plus que brusque. Celle-ci convainquit l'homme au feuillage capillaire de proposer à Uzi de sortir d'ici, lui offrant gracieusement une bouteille fraîche et déjà ouverte par la même occasion.
    Une nouvelle masse de touristes, une baston et une chaleur toujours plus quasi-fatale. La réponse était évidente : il n'en allait pas de son gré mais de sa survie. Le tatoué saisit la bouteille et se dirigea directement vers la porte de sortie, suivant l'autre qui avait déjà pris les devants. Il porta le goulot à sa bouche et but toutes les gorgées qu'il pouvait tenir en apnée, traversant les portes à double-battant sans esquisser un seul mouvement, les bousculant dans son déplacement. Il hocha la tête vers le croupier qui, le fixant avec un grand sourire, venait de manquer de trébucher sur un caillou.

    "Merci."

    Encore une fois, l'armurier avait énormément de mal à intégrer un ton "agréable". La phrase paraissait au mieux monotone, au pire agressive. Mais il avait fait l'effort d'essayer.
    Alors qu'ils étaient à un mètre de l'entrée du bar, un grand costaud décida de sortir pour régler les comptes qu'il avait avec Uzi... ou du moins ceux qu'il pensait vaguement avoir avec lui. C'est que l'homme aux cheveux verts n'était décidément pas le plus ivre des clients.

    "Bah dis-moi sac à merde, tu sors sans d... dire au revoir, comme ça ? J'avais voté pour toi au bras de fer, mais t'as perdu, enculé ! Alors tu sors pas tant que tu m'as pas rendu min... mon fric, okay connard ? Sinon te casse la gueule, alors ça dit quoi ?"

    Tant de vulgarités en une seule phrase. Tant de musculature dans un seul corps... Le professionnalisme du jeune agent, qui peinait à se remettre de l'état d'épuisement dans lequel il était quelques minutes plus tôt, prit d'abord le dessus.

    "Je ne cède pas à la violence."

    Laissant le tatoué finir sa première petite bouteille, le colosse, que l'alcool mettait visiblement très facilement en colère, fronça les sourcils et sourit d'une manière qui se voulait faussement moqueuse. Il tira soudainement la langue et écarquilla ses yeux.

    "Ah ouaiiis ? Je pensais que t'aurais des couilles avec tous ces tatouta...touages, mais faut croire que c'est que du flan, hein ? Petit con va."

    Il n'en fallut pas plus à Uzi pour jeter la bouteille vide quelques décimètres au-dessus du grand gaillard, avant de dégainer de son sac à dos un revolver de type colt à calibre court 9 millimètres et de tirer en plein dans celle-ci. Brisée en plusieurs petits bouts de verres, ses différents morceaux ne tardèrent pas à retomber sur l'ivrogne, se logeant dans plusieurs zones de son visage. Ses yeux, qui étaient grand ouverts, et sa langue, qui était tendue, ne furent pas épargnés. Le pauvre homme se mit soudainement à hurler de douleur.

    "J'ai changé d'avis."

    L'agent se retourna aussitôt vers son mystérieux camarade de beuverie, mais se surprit à directement tomber sur le sable brûlant dans le feu de son mouvement. Il fallait croire qu'il avait trop dépensé d'énergie en si peu de temps, compte tenu du fait qu'il n'avait encore bu qu'une seule bouteille. S'étant rattrapé avec le bras gauche, il tendit le droit en espérant en avoir une autre. Le gagnant de défis avança vers lui avec une moue qui traduisait un respect certain, et lui tendit comme prévu une seconde bouteille.

    "Eh ben, tu sors pas de nulle part toi dis-moi ! Allez prends, t'es pas obligé de chercher à m'impressionner... Même si maintenant j'ai un peu envie d'en savoir plus, kru kru kru."

    Uzi saisit la bouteille, mais remarqua que l'autre continuait à lui tendre la main. Voulait-il l'aider à se relever ? L'armurier attrapa du mieux qu'il put sa poigne et força sur ses talons dans l'espoir d'alléger l'effort du croupier. Surprise (ou pas vraiment), c'est le croupier qui fut entraîné par Uzi et qui tomba à son tour au sol, l'écrasant par la même occasion. Éclatant de rire, il tapa à l'épaule de celui qu'il voyait probablement comme son nouveau pote.

    "T'es super marrant !"

    Le jeune agent reprit sa position initiale pour se relever lui-même. La journée allait potentiellement être longue... et intéressante.


    Dernière édition par Tim Uzi le Mar 4 Juin 2019 - 11:54, édité 3 fois
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    Remis sur pied en moins de temps qu’il ne le faut pour dire "strapontin", Raphaël prit le  temps d’observer sa nouvelle connaissance de pied en cap. Malgré ses nombreuses singularités, l’homme avait une certaine prestance et un talent indéniable pour les tirs acrobatiques. Si son apparence peu commune ne le prédisposait pas à se fondre dans le décor, son maniement du barillet lui faciliterait la tâche pour sûr. Quelque-part dans le pêle-mêle de son esprit embrouillé, il nota qu’il aurait à gagner à ne pas trop le pousser à bout.

    Un rictus bête toujours tendu entre ses deux mâchoires,  le vert se laissa entraîner par la légèreté de son esprit. Son pack de soda sous le bras, il s’élança au hasard dans la première direction qui lui sembla inspirante.

    "Je ne crois pas qu’on se soit encore présenté mon gars ! Raphaël Andersen, vierge ascendant lion, pour te servir cowboy ! " se présentant à sa manière habituelle, il salua l’autre d’un mouvement de main et en se dandinant comme un larscar "Qu’est-ce que tu viens faire sur l’île ? Un peu de tourisme, pourtant tu n’as pas l’air d’être le genre de type qui apprécie les fortes chaleurs héhé, je me trompe ?! " n’attendant même pas de réponse, il partit dans un grand rire qu’il raccrocha très vite au wagon de ses errances mentales "De mon côté, je suis un croupier itinérant ! La classe, l’élégance, le talent, tout ce qu’il faut pour épater la galerie et énerver les rednecks du coin, je crois bien que tu t’es pointé alors qu’ils étaient à point ! Une raffle de plus et je me serai fait encastrer dans le comptoir héhé. Comme dit le patron, tout est une question de timing !... Le Patron ? Oui, Monsieur Moustache. T’as peut-être entendu parler du Gambling blue, non ? Mais si le Gambling Blue, le plus célèbre casino itinérant des blues ! CE-LE-BRI-SSIME. Et c’est pas pour rien qu’on s’est pointé dans le coin, attends voir, t’as vu les pattes graisseuses des touristes qui se sont pointés avec le dernier navire ? T’étais avec eux, non ? Ils ont tous l’air de débarquer de Goa, je donne pas cher de la peau de ceux qui vont s’aventurer en dehors d’Exact Town. Il y a du sacré hors-la-loi dans le coin ! M’enfin ! Il restera encore suffisament de bouton en argent pour se faire de bonnes parties Black Jack ce soir, tu connais les règles ? Tu devrais passer tiens. Je t’explique les règl… ?! Mec, tu fais quoi ? "

    Se rendant enfin compte qu’il avait marché et parlé de façon un peu déterminée, sans s’assurer qu’on le suivait et l’écoutait, et lorsqu’il se retourna pour chercher le barbu, il le vit assit à l’ombre d’un nouveau saloon, terrassé par la chaleur et franchement pas désireux de s’aventurer vers les limites de la ville vers lesquelles le vert se dirigeait.

    "Mais non, ne t’inquiète pas, je sais parfaitement où on va ! " lui cria-t-il d’un air enjoué en l’invitant à le suivre d’un grand moulinet du bras.

    À vrai dire, il n’en avait toujours aucune idée mais, insérant une pièce dans une urne mécanique aux airs de bandit manchot, il actionna un levier et libéra un des vélos de location que les locaux avaient fait installer un peu partout sur l’île en prévision de la vague de touristes.

    Il positionna sa caisse de soda sur le porte-bagage, enfourcha sa nouvelle monture et, voyant que son interlocuteur avait du mal à se motiver à le suivre, trois de ses mains supplémentaires se chargèrent d’accélerer sa venue. La première en insérant une pièce dans une seconde urne mécanique, la seconde en agrippant le barbu par la main et en l’obligeant à sortir de l’ombre pour rejoindre son propre destrier, la dernière enfin en fourrant deux bouteilles de Cola supplémentaire dans le porte-gourde dudit destrier.

    Aucun gêne, pas besoin d’explication. Après tout, c’était à lui de se présenter.
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    Le sniper avait tenté de laisser Raphaël le semer en s'asseyant discrètement au bord de la table extérieure d'un nouveau saloon, réfléchissant à comment il allait gérer sa consommation de Cola sur l'entièreté du trajet. Alors qu'il s'apprêtait à sortir une petite carte de l'île de sa poche et à la déplier pour se recentrer sur son objectif initial, il fut installé de force sur un vélo de location par son compagnon, qui venait encore une fois d'user de son pouvoir dont Uzi n'avait pas encore cerné le fonctionnement.
    Il rattrapa son chapeau, qui n'avait pas suivi son déplacement soudain, et le replaça sur son crâne. Il soupira et se passa la main sur le visage, mais la vue de deux bouteilles de soda frais dans le porte-gourde du véhicule le convainquit de prendre le guidon et de rattraper le croupier, qui ralentissait et semblait trépigner d'impatience sur son vélo. L'agent récemment promu ne savait pas encore si l'énergumène aimait partir à l'aventure ou s'il aimait s'attirer des ennuis. Et comme il allait probablement devoir l'emmener avec lui en mission, il n'allait pas tarder à le savoir. Continuant à répéter son texte dans sa tête, il accéléra légèrement et fit en sorte de se retrouver aux côtés de la plante verte . Il prit la parole du ton calme et grave qu'il était habitué à utiliser, légèrement dynamisé par l'effort qu'il effectuait en pédalant.

    "Andersen, donc. Une troupe de bandits s'amuse depuis quelques temps à confectionner des faux gisements d'or pour voler les vrais en toute discrétion. Plusieurs maîtres de mines locaux se sont réunis et ont engagé un mercenaire pour mettre fin à leurs activités."

    L'armurier était étonné de constater que les dunes de sable étaient assez peu profondes pour lui permettre de pédaler correctement. Raphaêl écoutait, presque bouche bée, le discours de son nouvel ami. Qu'est-ce qu'il ne fallait pas inventer comme couverture pour être sûr de pouvoir sauver sa peau... Il ouvrit un bouteille de Cola, tenant son guidon de l'autre main, et en prit deux grandes gorgées.

    "Je suis le mercenaire. Tu peux m'appeler 'Eastwint', ça suffira."

    Traduction : le Gouvernement a appris que cette île existait réellement il y a cinq ans à peine, et tient à envoyer des agents pour y régler les problèmes le plus rapidement possible et se faire pardonner de plusieurs années d'inaction totale. L'agent se racla la gorge.

    "Wow, je savais que t'étais pas n'importe qui ma parole ! T'as la gâchette facile, mon pote. Pew pew pew, aucun ivrogne de saloon ne lui résiste. Eastwo... Eastwi... Bah, je sais plus, je vais t'appeler 'cowboy'. Y avait un type comme toi une fois au casino. Le Patron nous a dit de le sortir, comme quoi il pouvait pas perturber notre travail en tuant les autres joueurs, machin, mais... Hé, tu m'écoutes ou quoi ?!"

    Le croupier s'était agité en prononçant cette phrase, manquant de perdre le guidon. Pendant que le tatoué, regardant fixement sa trajectoire, hochait horizontalement la tête pour lui signaler qu'il ne l'écoutait pas le moins du monde, la plante verte échoua dans sa tentative de rattraper le guidon du véhicule et tomba soudainement en arrière, laissant son vélo rouler sans lui avant de s'arrêter, ralenti par le sable, et de tomber sur le côté. Sa capacité étrange lui permit d'amortir inexplicablement sa propre chute.
    Pendant qu'il se frottait la tête et arborait une expression faciale qui oscillait entre une grimace de douleur et un éclat de rire retenu, le sniper profita de ce moment de pause pour poser son pied droit sur le sable, sortir et déplier sa carte de Hat Island. Il pointa du doigt la seule des vingt-et-une mines qui n'était pas barrée d'une croix noire. Il pensa quelques secondes à voix basse avant d'exposer le plan à Raphaël, qui était encore couché à-même le sol.

    "Les mines ici sont particulières. La plupart d'entre elles sont en fait des cratères appelés 'mines' par abus de langage, parce qu'ils ressemblent à des mines en plein air. Celle dans laquelle ils n'ont encore rien volé est la seule qui s'apparente à une grotte."

    L'agent fraîchement promu hocha la tête tout seul. Le croupier tenta de prendre la parole.

    "Mais si ces typ..."

    Absorbé dans sa réfléxion, il continua à exposer la situation sans prendre peine de laisser son sauveur finir.

    "Ma destination est cette dernière mine. Où je dois me rendre avant eux si possible."

    L'énergumène aux cheveux forestiers tapa du poing sur le sable. Uzi observa la carte une dernière fois et fit pivoter son vélo dans le sens inverse, remarquant qu'il avait dépassé le chemin qu'il était supposé emprunter.

    "Dans ce sens, deuxième à droite. Tu viens ?"

    Si la phrase était amicale, le ton qu'il ne pouvait s'empêcher d'adopter quand il prenait la parole ne l'était pas. Il était froid et sec, il n'y avait rien à y faire et dans son métier ça avait peu d'importance, voire presque un avantage. Le vierge ascendant lion bondit pour se lever subitement et, fronçant les sourcils, montra son compagnon de route du doigt.

    "Dis-donc, toi ! Premièrement tu m'écoutes pas quand je te raconte des trucs hyper intéressants alors que je t'ai sauvé la vie, deuxièmement tu me laisses me casser la binette sans même chercher à m'aider et troisièmement tu me coupes la parole ! Tu peux toujours courir et mourir de chaud tout seul !"

    Le tatoué laissa s'échapper un 'hm' de réflexion et reprit calmement sa respiration avant de monter de nouveau la mine restante du doigt.

    "Si on y arrive avant eux, les gisements seront encore intacts. Une fois qu'ils seront hors d'état de nuire, je peux te laisser prendre l'or à leur place et fermer les yeux."

    Le croupier baissa son doigt et se hâta vers son vélo avant de le retourner, de l'enfourcher et de s'arrêter au niveau de l'agent.

    "C'est loin d'ici ?"

    L'armurier tourna la tête vers lui et lui fit signe qu'ils allaient tout droit, avant de se remettre en marche.
    Deuxième à droite, puis droit devant. En route vers la dernière mine.

    HRP:


    Dernière édition par Tim Uzi le Lun 26 Aoû 2019 - 12:01, édité 1 fois
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    "Kru Kru Kru… "

    Se marrant dans sa barbe, Raphaël observa son accompagnateur scruter les environs de manière méthodique. Bien plus discrets comme moyens de transports que des chevaux ou les locomotives à vapeur de Boréa, les Vélos d’Hat Island était une curiosité technologique qu’ils avaient su mettre à profit. Si les insulaires s’en servaient habituellement pour se déplacer entre les différentes localités -de grands travaux ayant d’ailleurs été entrepris les années précédentes pour créer les premières « pistes pédalables », néologisme signifiant qu’une route de terre battue avait été entièrement dédié au passage des cycles – eux s’étaient aventurés en dehors des sentiers pour partir à la chasse au trésor.

    Et l’aspirant archéologue n’était pas peu fier ! L’allégresse le gagnant à force de se convaincre qu’il avait tout mis en place pour que l’agent Clood Eastwint l’emmène jusqu’ici, il en oubliait du même temps comment il l’avait rencontré et ce pourquoi il avait été dépêché à Exact Town en premier lieu. Maintenant que collé, le dos brûlant à l’entrée de la caverne, il était en train de jouer au mercenaire-justicier-chasseurs-de-trésor, il ne doutait plus des compétences ludiques de son compagnon qui lui offrait, à son air renfrogné et ses mauvaises manières près, une sympathique distraction.

    " On devrait se mettre d’accord sur un plan… " commença Clood, revenant de son tour d’horizon, toujours monocorde mais laissant bien transparaître qu’il n’allait pas le laisser sans cadre. Mais Raphaël fut prompt à répondre.
    "Non par contre là ça ne va pas, OH ! "

    Croyant que la furie verte se jetait sur lui, le tatoué fit un pas de côté et dégaina par réflexe. Il se ravisa toutefois, son sourcil indécis lui chatouillant une émotion, quand il comprit que c’était après son vélo que l’énergumène en avait encore.

    "On laisse pas les vélos en plein milieu du passage, c’est dangereux et irrespectueux, il faut les garer ! Faisons preuve d’un minimum de civilités quand même ! "

    Et s’emparant du véhicule –lestement abandonné à même la poussière- il alla le ranger proprement à côté du sien, perpendiculaire à la façade de la mine, dans une petite cavité qui semblait avoir été aménagée juste pour accueillir une roue.

    "Je…
    -Tu sauras pour la prochaine fois, t’inquiète. Faudra juste penser à renseigner un peu en avance sur les pratiques locales. " conclut-il d’un air paternaliste, lâchant un « erreur de débutant » étouffé alors qu’un de ses gants flottant apparaissait au-dessus du front de Clood pour lui tapoter la tête.
    "Le plan donc. On pourrait peut-être commencer par trouver des codes gestuels pour communiquer ! Ça pourrait être utile desfois que les banditos arrivent et qu’on ne puissent plus parler sans se faire repérer… par exemple celui-là ! " il s’essuya le front du revers de la main avant d’ouvrir la bouche et de pointer le fond de son gosier à une reprise "Ca pourrait être « J’ai soif, donne-moi une bouteille ! » " il pointa de nouveau le fond de son gosier à deux reprises "Deux fois et ça pourrait être « J’ai soif, donne-moi deux bouteilles ! »…
    "Il y a quelqu’un ?... " annonça d’une voix chevrotante la venue d’un tiers, aussitôt accentuée par le claquement de bottes remontant le chemin de rails à l’intérieur de la mine.

    Les deux compères se figèrent, s’écartant chacun d'un côté de l’entrée pour ne pas être immédiatement vu et surprendre le nouveau venu, mais Raphaël semblant réaliser quelque chose s’interrompit avant de se coller au mur.

    "Merde…Je crois que j’ai terminé la dernière bouteille de Cola. "


    Dernière édition par Raphaël Andersen le Mer 6 Nov 2019 - 14:04, édité 1 fois
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    Le croupier avait lourdement insisté pour ranger les vélos proprement devant la grotte. Étrange sens des priorités. L'agent priait simplement pour que leurs véhicules ne se fassent pas voler par un cowboy passant justement par là, voire par les Manslouches du coin.
    Lorsque le tatoué ouvrit la bouche, ce fut à son tour d'être interrompu par la plante verte, qui ponctua sa phrase d'un "erreur de débutant" à peine dissimulé. Uzi sentit une pression sur son chapeau et se raidit, avant de se détendre en y reconnaissant le pouvoir étrange de son partenaire. Ayant cessé d'écouter Raphaël dés l'irruption du mot "plan" dans son discours, il se crispa cependant de plus belle. Ils n'étaient pas seuls. Ils n'étaient plus seuls.

    "Il y a quelqu’un ?... "

    Cette voix craintive provenait de l'intérieur de la grotte, et son propriétaire marchait de manière évidente vers la sortie. Exactement là où ils étaient postés, donc. Dans un geste désespéré de passer un peu plus inaperçus, ils se plaquèrent chacun sur un côté de la paroi en pierre. L'agent écarquilla brusquement les yeux en entendant la phrase qui venait de s'échapper de la bouche du croupier.

    "Merde…Je crois que j’ai terminé la dernière bouteille de Cola."

    Le jeune homme à la peau brûlante ressentit un léger haut-le-cœur et se passa la main sur le visage. Après quelques secondes de bruits de pas, un visage tremblant, affublé d'un chapeau en cuir noir et presque entièrement recouvert d'une écharpe rouge, surgit de derrière l'entrée de la mine et, à la vue de l'agent, déglutit bruyamment avant de retourner précipitamment se réfugier à l'intérieur. Le tatoué regarda son partenaire improvisé de mission et hocha la tête.

    "Finissons-en vite, dans ce cas."

    Les deux justiciers des dunes entrèrent dans la grotte et se suivirent d'une course effrénée au criminel. Habitué à courir et riche de son entraînement au Soru, Uzi avait pris les devants, mais de rapides coups d’œils lui permettaient de voir que le vierge ascendant lion était toujours sur ses pas. Il était hors de question de perdre un civil dans la mission, surtout avec l'utilité que pouvaient avoir les capacités de celui-ci.
    Alors qu'ils perdaient peu à peu le voyou de vue, le son d'un chariot se rapprochant à toute vitesse retentit. Constatant qu'ils étaient en plein milieu des rails, les deux compagnons durent bondir sur le côté. Le visage de Raphaël s'éclaira soudainement. Il sourit de toutes ses dents avant de verbaliser l'idée qu'il avait en tête.

    "Hé, ça te dit qu'on monte dans le prochain ?"

    L'agent y reconnut l'idée d'un homme qui n'avait manifestement pas fini de décuver. Pour lui, la réponse était claire et nette. Poursuivant sa course, il fit un hochement négatif de la tête.

    "Jamais. Beaucoup trop risqué"

    Spoiler:

    Les cheveux verts du croupier volaient au vent et ondulaient au rythme du petit wagon qui roulait à toute allure. Cette sensation de liberté semblait lui monter à la tête.

    "JE SUIS LE ROI DE HAT ISLAND, et tout ! Enfin je crois, dans le livre ils disent un truc comme ça j'en suis quasi-sûr."

    Raphaël manqua de glisser du véhicule et de tomber la tête la première. Le jeune homme à la peau brûlante ne tenta même pas de l'aider. Plus blasé que jamais, il se contentait d'accepter son sort avec une certaine forme de mécontentement - et bien qu'étant reposante comparée à celle du soleil à l'extérieur, la chaleur qui empirait au fur et à mesure qu'ils descendaient dans la grotte n'aidait pas. Il observa autour d'eux, examinant le triste spectacle d'une mine d'or où tout l'or avait été pillé. Peut-être arrivaient-ils quelques minutes trop tard. Le seul moyen d'en avoir le cœur net était de coincer ce gringalet au visage couvert.
    Après un road trip aussi agréable pour l'un que douloureux pour l'autre, le chariot freina violemment et les projeta dans une galerie où ils parvinrent à retrouver leur homme. Accompagné de deux autres.

    Le travail acharné d'une multitude de bras armés de pioches avait construit une sorte de pièce isolée dans le fond de la mine. Il n'y avait qu'un chemin pour y rentrer, et il venaient de le franchir. C'était une impasse.
    Devant eux, trois individus qui semblaient pétrifiés à l'idée d'avoir été découverts. Ils avaient déjà fait connaissance avec le premier, mais les autres semblaient tout aussi intéressants. Le deuxième, contrairement à presque tous les habitants de l'île que le sniper avait vus jusque là, était noir de peau, affublé d'un chapeau beige clair et plutôt bien bâti, mais son expression faciale le faisait paraître hébété au possible, et celle-ci semblait ne jamais changer - de plus, il ne pipait mot. Le troisième, quant à lui, ressemblait au premier de manière absolument identique. Derrière eux, trois grandes pioches posées contre un rocher, un gros tas de gisements d'or et un sac rempli de contrefaçons si réalistes qu'il était difficile de voir lesquels étaient les vrais.
    Le premier fit quelques pas en arrière et sortit son pistolet, manquant de le lâcher tant son corps entier tremblottait. Il prit la parole d'une voix qui était ridiculement aiguë, mais d'un ton qui se voulait intimidant.

    "On... On est le Willy Gang Gang Squad, d'accord ? Moi c'est Gang !"

    Bien plus détendu que les deux autres, celui au chapeau beige se désigna du pouce.

    "Moi c'est Squad."

    Le troisième, qui trémulait exactement comme le premier, conclut les présentations.

    "Et moi c'est Gang !"

    L'agent se releva doucement, intégra qu'il tenait les bandits pour lesquels on l'avait envoyé sur cette maudite île et commença à chercher les portraits qu'il avait dans son sac. Raphaël, qui s'était déjà remis sur pattes en vitesse, fronça les sourcils, posa sa main sur son menton et désigna les deux jumeaux du doigt.

    "Hm, mais du coup, comment on vous différencie, vous deux ?"

    Le dénommé "Gang" numéro un cria du plus profond de ses entrailles, resserrant ses mains autour de son arme - le tatoué voyait bien qu'il ne savait pas s'en servir, et en déduit qu'il ne la possédait pas depuis très longtemps.

    "ON EST TRÈS DIFFÉRENTS, lui et moi ! Par exemple, moi j'aime les vacances à la montagne."

    Le dénommé "Gang" numéro deux hocha la tête;

    "Et moi, j'aime les vacances à la montagne !"

    "Non, att..."

    Alors que le premier "Gang" se mettait à expliquer au second qu'il n'était pas supposé dire la même chose que lui, Uzi trouva l'image du membre manquant et la retourna pour la montrer aux trois scélérats.

    "Où est Willy ?"

    Gang numéro un déglutit de nouveau et répondit d'un air faussement confiant.

    "Willy est notre chef ! Il est parti dans un saloon pour faire quelques paris histoire de décompresser et nous a demandé de rester dans la mine en l'attendant ! Il est toujours pas là, mais quand il va revenir, vous allez vous faire dessus ! C'est le plus fort d'entre nous ! L'un des bandits les plus musclés de tout le pays !"

    Le sniper tourna le portrait pour pouvoir y jetter un oeil, puis baissa brusquement sa tête et recouvrit violemment son visage de sa main gauche. Le colosse qu'il avait défiguré devant le saloon. C'était Willy. Il repensa au moment où son coordinateur lui avait dit qu'il serait préférable de ramener les quatre membres en vie et soupira. La chaleur montait. Les forces recommenceraient à lui manquer dés qu'il sortirait de la grotte. Et à la fois, il voulait fuir cette île le plus rapidement possible.
    Gang numéro un hurla de plus belle.

    "BON ÇA SUFFIT HEIN C'EST LA DERNIÈRE FOIS QUE JE VOUS PRÉVIENS MAINTENANT ! SI À TROIS VOUS ÊTES PAS PARTIS, JE TIRE ! UN !"

    En réponse à cette agressivité fébrile, un gant blanc flottant sorti de nulle part balaya sa main tenant l'arme, récupérant celle-ci au passage. Deux autres gants identiques venaient de confisquer leurs armes aux deux autres vauriens.
    Bon sang.
    Uzi reconnut le pouvoir de Raphaël. C'était un fruit du démon. Qui lui faisait apparaître des mains. Où il voulait, quand il voulait, autant qu'il voulait. Le tatoué se déçut lui-même de ne pas l'avoir compris plus tôt.
    Les jumeaux, angoissés, tentèrent de s'enfuir sur le côté, suivis d'un pas traînant de Squad, qui semblait continuer à ne pas chercher à comprendre la situation. L'agent sortit l'un de ses deux colts et tira droit dans le mur en pierre pour les stopper. La balle resta logée dans la roche, le sniper étant trop fatigué pour trouer les minéraux comme à son habitude. Il regarda ses trois cibles d'un air froid.

    "Nos chemins se sont croisés, avec Willy. J'ai bien peur qu'il ne puisse rien pour vous. Rendez-vous et votre peine pourra être rediscutée."

    La plante verte fronça les sourcils.

    "Leur peine ? Tu veux pas les buter, genre, comme un mercenaire quoi ?"

    Trouver une excuse, Uzi, trouver une excuse.

    "J'en aurais été ravi. Mais le congrès des chefs de mines les veulent intacts pour organiser une exécution publique."

    Ça aurait pu être beaucoup mieux, Uzi, ça aurait pu être beaucoup mieux.
    Il sortit trois des quatre paires de menottes qu'il avait rangées dans les poches de son sac prévues à cet effet et les appliqua sur les poignets de Gang numéro un, tandis que le vierge ascendant lion lui donnait un coup de main en s'occupant de menotter les deux autres. Ils sortirent tous les cinq de l'étrange impasse.
    Après une marche effrénée et difficile, accompagnée de plusieurs montées douloureuses, durant laquelle le croupier reprenait ses esprits et redevenait un homme sobre, ils atteignirent de nouveau l'extérieur de la mine. Le sniper put constater que son ennemi de toujours, le soleil, avait décidément gardé le meilleur pour la fin.

    La fin ? Pas tout-à-fait. Deux Manslouches, accompagnés de tout un groupe, venait tout juste de partir avec les véhicules de nos deux compères sur les épaules. Raphaël réagit immédiatement.

    "EH ! VOUS NOUS LES RENDEZ TOUT DE SUITE !"

    L'un des vagabonds se retourna et fronça les sourcils, semblant reconnaître les bandits qu'Uzi et le croupier avaient traînés jusqu'à la sortie de la grotte, avant de faire demi-tour et de foncer dans leur direction. Une fois à leur niveau, il jeta le vélo dans le sable et plaqua Gang numéro un contre la paroi, son immense main se resserrant sur son cou.

    "C'est vous qu'avez cherché des noises à Natasha, hein ?"

    Une larme s'échappa du coin de l’œil droit du petit voyou.

    "Non non, c'était notre chef, mais..."

    Le sniper à la peau brûlante ferma les yeux. Il commençait à flancher, mais il n'était pas tout-à-fait question d'engager une seconde perte. Il sortit son colt et en posa le canon sur la tempe du nomade.

    "J'ai besoin de cet homme vivant."

    Le Manslouche tourna son regard vers lui, sourit nerveusement et cracha sur le sable, sans lâcher la gorge le pauvre bandit. Les autres pérégrins commençaient également à faire demi-tour, décidés à en découdre avec celui qui pointait une arme sur l'un des leurs. Là, ça allait être beaucoup moins facile.


    Dernière édition par Tim Uzi le Dim 5 Avr 2020 - 2:45, édité 2 fois
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    Si ça n’avait été qu’une cuite, il s’en serait remis sans problème. Il avait l’habitude de beaucoup boire, et même si l’alcool avait tendance à lui faire faire n’importe quoi, il en buvait tellement que les effets au réveil ne se faisaient presque jamais sentir. Tout au plus un petit vertige ou un goût acre en bouche.

    Mais là, on ne lui avait même pas laissé le plaisir de se reposer. Il s’était traîné, pour on ne sait trop quelle raison dans les terres de Hat Island, avec pas plus glorieux qu’un pack de Cola pour se désaltérer. L’excitation, le plaisir et le rire avaient lentement laissé place à la fatigue et au grimaces quand il avait fallu remonter jusqu’à la sortie de la mine. Et maintenant qu’ils se prenait le soleil en pleine gueule et que les autres idiots lui tapaient sur le système, il n’était plus d’humeur.

    Alors quand on venait en plus les emmerder… Il avait tendance à perdre patience. Et ce n’était pas l’opportunisme et les provocations des nouveaux-venus qui allaient le calmer.

    "J’tai pas causé." répliqua la brute en crachant son mépris à la gueule de Clood.

    Rencontre sans réserve [FB 1627 ft. Tim Uzi, Nimar Ombrien, Mandoriru Volka et Raphaël Andersen]  Bruno10

    Bruno "Gorilla" , Manslouche en second


    Le mercenaire n’apprécia pas et voulut faire pression en jouant avec le cran de sûreté, mais beaucoup plus vif le Manslouche profita de son état de faiblesse pour écarter le pistolet de sa main libre et enchaîner avec un coup de coude dans son thorax. Le tatoué encaissa difficilement le coup, ses appuis commençaient à faiblir. L’autre semblait le surpasser sur le plan physique, mais plus encore il souffrait de la violente chaleur du désert. Il ne trouva même pas la force de répondre.

    "Nyhahahahaha ! Restez à vot’ place les touristes, vous f’riez mieux d’pas vous mêler aux affaires d’Hat Island si vous ne voulez pas que Gorilla vous casse en deux ! GORILLA ! HA ! HA ! " s’extasia  d’une voix nasillarde celui qui avait volé le vélo de Raphaël, entraînant la foule qui l’accompagnait dans un cri du cœur pour encourager leur champion "Le Willy Gang Gang Squad a dérapé avec Natasha, on va les-
    - Ta gueule, rendez-nous nos vélos tocards. "

    Raphaël, une veine battant nerveusement sur sa tempe, son mal de crâne empirant à chaque fausse note qui passait par la bouche de ce débile insignifiant, venait d’abandonner les jumeaux Gang à l’entrée de la grotte. Une main gantée apparut devant le visage du voleur et d’une pichenette le fit tomber de sa monture. Deux autres se matérialisèrent au niveau de Gang et Gang qui pensaient déjà prendre la poudre d’escampette. L’une saisit et fit disparaître la paire de menottes de l’un, l’autre la rematérialisa à la cheville des deux gaillards qui, emportés l’un par l’autre, tombèrent de tout leur haut.

    Le poing de l’autoproclamé Gorille s’abattit sur Raphaël, envoyant son visage s’écraser contre le mur de la carrière. Il avait abandonné un Squad suffocant et un Clood désarmé qui luttait pour ne pas tourner de l’œil et avait décidé de ne pas se laisser interrompre davantage.

    "Pour qui vous vous prenez franchement…
    -Et toi putain… "

    Emergeant du nuage de poussière qu’il venait d’avaler, la gueule amochée, Raphaël commença à forcer sur le bras du Manslouche pour qu’il arrête de l’écraser. Le Gorille, trop sûr de lui, ayant toujours tendance à sous-estimer les plus petits gabarits, se laissa surprendre par la résistance que lui opposait le vert.

    "C’EST QUOI CES PUTAINS DE FACONS DE BALANCER CES PUTAINS DE VELO AU MILIEU DU PASSAGE PUTAIN ?! ELLES SONT PAS ASSEZ VISIBLES CES PUTAINS DE PLACES DE STATIONNEMENT ?! "

    Se surpassant dans un excès d’énervement, le croupier réussit à repousser suffisamment l’autre pour se dégager et agripper les poignets du colosse. D’un tour de passe-passe il s’empara des menottes de Squad, les téléporta fermées aux mains de son adversaire et ne put s’empêcher de remarquer qu’elles étaient un peu trop ajustées. D’un basculement souple, il empoigna la chaîne, se laissa glisser au sol pour entraîner l’autre et l’encastra, tête la première, dans une des cavités dédiées aux cycles.

    " Et un de rangé. "

    S’écartant vivement et rejoignant Clood qui semblait avoir repris un peu de maîtrise sur lui-même en siphonnant les dernières gouttes de la gourde de Squad, il se mit à l’affût de la dizaine de cyclistes bagarreurs bien remontés contre eux et des grognements de Gorilla qui avait du mal à extraire son gros crâne.

    Le vert fit craquer les jointures de ses doigts.

    "Bon, y'a plus qu’à... "
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    "... Fuir."

    La plante verte, sérieusement amochée au niveau du visage, regardait maintenant avec un air béat le tatoué, dont la poitrine semblait être dans le même état. Les coups de poing du dit "Gorilla" ne pardonnaient pas, semble-t-il.

    "Comment ça, fuir ? T'es pas un mercenaire toi ? Et regarde ce qu'ils ont fait de nos VÉLOS MERDE, UN PEU DE SAVOIR-VIVRE !"

    Uzi lui fit rapidement signe d'arrêter de crier et lui désigna le colosse, le crâne encore coincé dans les méandres de la pierre creuse de l’extérieur de la mine. Il lui tapota ensuite l'épaule pour l'inviter à rassembler le trio de bandits et à quitter la zone le plus vite possible. Une course modérée, en vue de la fatigue qui commençait petit à petit à gagner leur champ de vision, s'en suivit. Le croupier manifesta une nouvelle attente d'explications.

    "J'avais quatre cibles à ramener vivantes, je n'en ai plus que trois. Si je tue n'importe qui d'autre, je multiplie les chances de dire adieu à mon cachet."

    Raphaël, qui semblait comprendre la situation non sans pouvoir cacher son envie de donner une bonne leçon aux Manslouches, acquiesça avec une moue boudeuse tandis que ses mains magiques intimaient par la force les trois de scélérats à les suivre d'un pas pressé. Mais, sans mauvais zeugma, le duo improvisé se fit rattraper par le destin.
    Et par Bruno.

    "Petites merdes, vous allez déguster vos morts à la paille !"

    L'agent grimaça à l'écoute de cette missive et, se retournant, s'aperçut que le colosse, suivi d'assez près par les autres nomades, progressait bien plus vite qu'eux. Il ferma les yeux par réflexe, se préparant à recevoir le courroux du Gorille, mais une seule onomatopée suffit à l'interrompre dans le scénario qu'il avait déjà imaginé.

    "Oh."

    Cette syllabe qui sortait manifestement de la bouche de Squad sortit le sniper de ses pensées pre-mortem, et le fit arrêter sa course presque en synchronisation avec le buvard aux cheveux verts. Il se retourna et fronça les sourcils d'un air dubitatif en apercevant la scène qui se déroulait sous ses yeux. Squad, toujours avec son sourire détendu absolument inadapté à la situation, était au sol dos au mercenaire et au voleur de Cola, tandis que le Manslouche en second, en face, semblait avoir été terrassé par un coup et avoir emporté deux de ses camarades dans sa chute. Les trois pauvres voleurs de bicyclettes, victimes des collisions que leurs corps avaient eues entre eux, semblaient complètement sonné. Les nomades restants s'étaient immobilisés, tentant de comprendre la situation à même titre que les deux comparses.
    Le dernier du Willy Gang Gang Squad se releva sous le regard stupéfait des jumeaux, semblant découvrir jour après jour les exploits de leur ami benêt. Alors qu'il s'essuyait les vêtements pour en retirer le sable, l'agent à la peau brûlante choisit ce moment pour l'interroger sur l'ensemble de ce qu'il venait de se produire.

    "Squad, c'est ça ? Tout va bien ?"

    Le bandit laissa s'échapper un rire gêné.

    "J'ai vu que le musclé courait vers nous, et comme il m'avait volé mes menottes je voulais savoir si je peux pouvais les récupérer."

    Alors que le croupier s'entêtait déjà à lui expliquer qu'il était notre ennemi et qu'il n'était pas supposé vouloir récupérer ses menottes, le tatoué se pencha doucement vers Bruno et les deux Manslouches qui avaient été compressés sous son poids. Eux n'étaient très certainement plus de ce monde, mais lui était peut-être encore en vie. Il était, de toute manière, trop tard pour vérifier. Les dommages collatéraux n'étaient donc plus une option à éviter, le problème était résolu.

    L'agent sortit donc son colt droit, le gauche étant déjà vidé depuis qu'il avait volé de ses mains suite au coup du mastodonte, et tira dans chacun des crânes de ceux qui étaient encore debout, profitant du peu de vision nette que son cerveau trop peu irrigué lui accordait encore. Il en eut deux. Quatre. Cinq. Six... ... Sept...

    "Raphaël ? Il reste le..."

    Le dernier des brigands, qui n'était pour Uzi plus qu'une silhouette mince et chétive décorée d'une barbe blanchissante, prenait déjà la poudre d'escampette, mais le croupier paraissait plus préoccupé par la santé de son partenaire improvisé que par l'élimination de ce témoin dangereux. Alors qu'il ne trouvait déjà plus la force d'entendre les sommations de la plante verte, le sniper s'évanouit.


    ----


    Le cowboy aux dreadlocks se réveilla dans la même barque que le Cipher Pol lui avait prévu pour le retour. Une barque lambda qui, bien heureusement, n'avait absolument rien d'un moyen de transport affilié au Gouvernement pour Raphaël. Celui-ci, les trois apprentis gangsters non loins, se tenait d'ailleurs dans le petit bateau avec son compagnon de beuverie de la journée, apparemment ravi de voir le tatoué se réveiller.
    Ce dernier réagit d'une manière diamétralement opposée, sursautant d'abord avant de réintégrer les informations une par une et de tenter d'expliquer la présence d'un civil, avec de tels pouvoirs d'autant plus, dans son embarcation de travail. L'hurluberlu à la chevelure chlorophyllienne lui allégea drastiquement ses efforts de réflexion.

    "T'inquiète pas, je t'ai rien volé. Enfin si, juste la carte qu'il y avait dans la poche gauche de ton sac et qui m'a permis de venir jusqu'à cette petite barque. C'était pas très compliqué, il y avait juste la forme de l'île, un trait et une croix avec un dessin de petit bateau."

    Le tatoué se posa la main droite sur la tête et fronça les sourcils en cherchant de vue les deux vélos avec lesquels ils avaient partagé une bonne partie de la mission il y a quelques instants. Il se demanda ce que valaient ces quelques instants, ignorant complètement le temps qu'il avait passé inconscient. Encore une fois, Raphaël comprit son interrogation et désigna les malfrats derrière lui.

    "Ces gars-là avaient une jeep-dial garée derrière la mine. Je veux bien être écolo deux minutes, mais là il aurait fallu te porter ET vérifier que l'un de ces trois-là ne file pas entre mes mains. Tu parles, les vélos c'est quand même vachement un truc de privilégiés."

    Il regarda l'agent dans les yeux et lui tapota la tête d'une main gantée flottante avant de poursuivre.

    "Mais t'inquiète pas, je les ai bien rangés avant de les laisser là-bas. Je suis pas un barbare, non plus. Bon, on va où ? Et pourquoi une barque d'ailleurs ? Je sais, tu veux faire le tour de l'île parce que tu veux pas redevenir une chochotte à cause du chaud ! C'est ça ?"

    Uzi se ressaisit et tenta de digérer sa propre salive, ce qui fut un succès. Il s'assit alors du plus droit qu'il le pouvait, redressant sa grande colonne vertébrale, et se râcla la gorge.

    "Hm... Je dois y aller seul, Raphaël. Merci encore pour ton aide, et pour le Cola, et pour..."

    À peu près tout, en fait. Le sniper regarda le sourire narquois et joueur, bien que fatigué, du croupier. Pour sa première mission en tant qu'agent confirmé, il devait encore son salut à une aide extérieure. Un soupir sec suffit à témoigner de sa déception envers lui-même. La plante verte, qui semblait vexée par la nouvelle au premier abord, manifesta sa compréhension du message.

    "Oh... Euh, bon. Bah je vais retourner au saloon, du coup. Je suis tellement sobre que ça en est même pas vraiment agréable. Je devrais refaire des bras de f... Enfin, si j'ai la force. Je te cache pas que je suis pas en grande forme non plus. Bref, merci pour cette aventure, c'était marrant !"

    Le maniaque du rangement de vélo bondit hors de l'embarcation et se retourna pour faire observer son acolyte du jour s'éloigner. L'agent fronça les sourcils, étonné qu'aucun reproche ne fuse de l'autre côté. Décidément, ce croupier lisait dans les pensées, puisqu'il répliqua aussitôt.

    "Nan, j'ai même pas l'énergie de t'engueuler. Tu as tes raisons... J'imagine. Je m'en fiche, en fait. Allez ciao."

    Le sniper se ressaisit, se désaltéra grâce à l'une des gourdes placées en sécurité sous une planche surélevée de la barque et rama sans perdre de temps jusqu'à s'éloigner suffisamment de l'île et de sa température infernale. Le navire du G-4 qui allait le ramener sur la base de South Blue d'ici la fin de la soirée devenait peu à peu un peu plus visible. Dans un élan de bonté, "Clood Eastwint" proposa les dernières gorgées de sa petite réserve d'eau à Squad, lequel accepta goulument. Ce respect mutuel ne semblait pas convenir à Gang numéro un.

    "Mais n'accepte pas ça, abruti ! Ça vient de l'ennemi !"

    Squad le regarda avec ses yeux de merlan frit et répliqua sans paraître réellement affecté par leur capture.

    "Boh, il est quand même plutôt sympa, non ?"

    Gang premier du nom l'empoigna par le col en guise de réponse.

    "Sympa ? Il a TUÉ WILLY, Squad ! Willy est MORT à cause de ce gars !"

    Sans montrer signe de grande conviction, Squad haussa les épaules.

    "Ouais, je sais."

    Alors que Gang un continuait de vociférer des insultes à l'égard du grand dadais, l'escargophone d'Uzi se mit à sonner. Le tatoué intima au premier jumeau de cesser de parler, non sans glisser quelques menaces contenant des armes à feu dans sa phrase, et décrocha.

    "Clood Eastwint j'écoute."

    L'interlocuteur semblait pressé de boucler la mission, probablement en plein milieu de l'une de ses nombreuses séances de massage Alabastien.

    ~ Bon, tu connais le discours. Des blessés ? Tout s'est déroulé comme prévu ? ~

    Le tatoué hocha de la tête, seul dans son coin de la barque.

    "La mission est effectuée. Le chef du gang est décédé, les autres sont saufs avec moi."

    Le coordinateur lâcha un puissant soupir.

    ~ Première investigation en solo et tu nous butes déjà l'une des cibles ? Pour le coup c'est rattrapable, mais déconne pas trop avec ça la prochaine fois. Où est l'or ? Le vrai, pas le faux, ça je m'en tape. ~

    Alors que l'agent s'apprêtait à interroger Gang premier, l'homme à l'autre bout de l'escargophone poursuivit sans attendre de réponse.

    ~ Laisse, on leur tirera l'info nous-même, faut bien qu'ils servent à quelque chose. Autre chose ? ~

    L'agent poussa un "hm" de réflexion avant de reprendre.

    "Ne tardons pas avant de retrouver l'or, justement. Les Manslouches se sont invités sur la mission."

    Un bruit de l'autre bout du fil fit comprendre au tatoué que le coordinateur venait de se lever de son lit, devinant probablement que du sang avait coulé..

    ~ Les Manslouches ? Bon, tu en as tué combien ? ~

    Uzi poursuivit d'un ton plus assuré, cette fois à peu près convaincu qu'il avait bien agi.

    "Une dizaine en tout, je crois. Ils en voulaient à nos hommes, donc j'ai du les arrêter avant de perdre l'une de mes trois cibles restantes. Un seul a pu fuir, je m'engage à en faire un portrait robot dans mon rapport écrit. Dans l'ensemble, on a pu gérer la situation sans dégâts non nécessaires."

    L'amateur de massage ne retint que la dernière phrase.

    ~ On ? Qui, on ? ~

    Le sniper répondit par une autre question.

    "Vous avez un certain 'Raphaël Andersen' dans vos registres ?"

    Le coordinateur se râcla la gorge à son tour, cherchant dans sa propre mémoire si ce nom lui évoquait quoi que ce soit. Pendant ce temps, Gang un déblatérait discrètement des choses en rapport avec l'appartenance de son ravisseur tatoué au Cipher Pol, ce à quoi ledit ravisseur tatoué répondit en lui collant le colt droit sur la tempe.

    "Tu peux pas me tuer, je l'ai entendu ! Je sais quelque chose que je devrais pas savoir et tu peux rien y faire !"

    L'agent le regarda d'un air froid.

    "Je ne peux pas te tuer. Mais je t'emmène jusqu'à des gens qui, eux, le peuvent."

    L'interlocuteur escargophonique sortit de sa méditation.

    ~ Comme je te l'ai dit, j'ai pas les dossiers sous les yeux, mais le nom en soit m'évoque absolument rien. C'est qui, ce gars ? Il représente quoi pour nous ? ~

    Le tatoué posa son menton sur sa main d'un air pensif.

    "Rien pour le moment. Mais il pourrait représenter un danger, à l'avenir. Je mettrais ce que je sais sur lui et sur son Fruit du démon dans le rapport, avec le reste. Je vous laisse sur ça, le Navire est proche."

    Le coordinateur acquiesça.

    ~ On dirait que tu t'en es pas trop mal sorti. Je verrais ça avec le reste du pôle. J'y retourne. ~

    Le "gatcha" de fin de conversation retentit et fit au sniper l'effet d'un véritable soulagement quant à l'appréhension qu'il avait eue en décrochant. Il se passa la main gauche sur le visage et constata que lui et les malfrats étaient prêts à être repêchés par ses comparses de la Marine.

    Sa dernière pensée vint à cette île de fous. Mais comment diable pouvait-il faire aussi chaud un onze février ?
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