La tragédie d'Erina Loung (partie 3): La condamnée à mort.

Dans la nuit Veniton accompagnés de plusieurs hommes forts revenait avec un sac sur le dos. Il était grand et gigotait dans tous les sens, laissant échapper quelques gémissements de manière fréquente. Fièrement un des hommes du vieux roux déversa sa prise sur le plancher bancale de l'auberge qui ne manqua pas de produire un bruit qui fit aussitôt descendre les clients de ce service . Dévalant les escaliers pour y découvrir un homme blond , la quarantaine, élancé malgré sa position à même le sol. Il était paniqué, ligoté et la bouche recouverte d'un tissu l'empêchant de parler clairement, encore en robe de chambre ne comprenant pas ce qu'il faisait ici. Dans la main de Veniton un trousse de médecin, il avait donc pu entendre les dernières directives de Rey.


-Merci Veniton voilà  pour toi. Je te recontacte si j'ai  besoin de tes services.

-Je mentirais si je disais que c'était un plaisir mais  bon le travail c'est le travail.

Il donna alors  cinquante mille berrys dans une bourse pour le missionnaire  avant   que ce dernier ne disparaisse  avec ses hommes de main.   Libérant le médecin de ses liens, il tenta alors de rassurer le  nouvel arrivant malgré lui.

-Du calme. On est pas la pour vous blesser,  on  a  besoin de vos services, c'est urgent.

Cela ne semblait pas vraiment marcher, il était encore plus craintif que quand on l'avait   déposé au sol. Claudio intervint alors.

-S'il vous plaît monsieur  le  docteur, notre amie a besoin d'aide, elle risque de mourir!

Les paroles de l'enfant firent mouche et  amadouèrent  plus efficacement  le  médecin qui se releva   fier et  sûr de lui.  

-Très bien, un médecin se doit de soigner  les gens dans le besoin, je suis à  votre service.

-Merci beaucoup !

Ils lui indiquèrent là où se trouvait Erina et ce dernier s'occupa alors d'elle, sa trousse à la main après s'être désinfecté, sous la surveillance de Mikaela là encore. Cette fois cela ne prit qu'une dizaine de minutes et revînt alors en en bas avec une mine qui en disait long sur la situation.

-Si  je n'était pas intervenu elle  n'aurait pas passé la nuit. Mais là pour le moment elle est stable.

-On a fait appel à un médecin plus tôt,  il nous avait   assuré  avoir stabilisé son état.

-Il vous a menti, il s'agit d'un travail d'amateur. De plus j'ai pas effectué  un diagnostic complet mais je sais déjà ce que c'est. Des fièvres, des hémorragies internes   des plaques   noire et ronde sur le corps et le tout fréquemment il ne peut s'agir que d'une chose.

-Personne n'a parlé de plaque, pas même ses camarades et encore moins le médecin.

-S'ils avaient ne serait ce que chercher un minimum ils auraientt trouvé, elle en a des dizaines sur le ventre et les  jambes.

-Je m'occuperais de ce charlatan  plus tard, vous aviez parlé d'un  diagnostic possible ?

-Je dirais même certain,  c'est un cas de Negria nymphicus. C'est une maladie sexuellement transmissible ou par  par partage de fluide sanguin. Elle  était rare à Golden city mais a été normalement totalement éradiqué il y près de soixante-dix ans.

-Cela veut  dire que c'est soignable non ?

-Malheureusement non,  on vie avec   en prenant de lourds traitements. Et encore ça c'est si c'est repéré assez tôt. Pour votre amie je ne crains que cela est trop tard. Toute mes condoléances.


Dernière édition par Rey Bolgarski le Jeu 16 Aoû 2018 - 19:18, édité 1 fois
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-Que voulez vous dire ?! Elle  respire et  résiste, elle  ne vas pas mourir faites votre travail bordel ! Vociféra    Claudio.

-C'est la première fois que je vois ça, je suis le premier désolé  d'être aussi impuissant. Elle est au stade final, aucun traitement ne marchera. C'est comme si  elle avait cette maladie depuis au  moins huit ou dix ans, au vue de son jeune âge cela me surprend autant que vous.

-On peut toujours essayer non ? S'il vous plaît !

-Prenez tout les traitements indiqués sur ce papier, j'en ai   quelque un dans ma trousse. D'ailleurs prenez là aussi  cela  la maintiendra stable le plus longtemps possible, du moins le  temps qu'il lui reste. Bonne chance pour la suite.

Il repartit alors, totalement décomposé et sincèrement attristé de la situation. Quelqu'un aimant tant sa profession au vu de sauver des vies ne pouvait pas feindre une telle impuissance. D'ailleurs il ne réclama aucune somme, pas même pour le désagrément du transport, estimant qu'il n'avait rien fait pour la malade pour mériter rémunération si ce n'est annoncer la fatalité qui l'attendait.

Rey et les autres étaient divisés entre désespoir et rage, une rage contre un tel destin. Le regard du jeune soldat était figé, impuissant, mais pourtant plein d'un illusoire espoir pour la survie d'Erina.

Il prit alors la décision d'enquêter et de résoudre ce casse tête. Dix ou huit ans de maladie à seulement treize ans, il a dû lui arriver quelque chose dans sa jeunesse, mais pour cela fallait demander à la principale intéressée, de préférence seul à seul, ou par l'intermédiaire de Mikaela si elle se sentait plus à l'aise de parler avec une autre femme. Pour l'heure deux causes possibles un échange de sang ou un échange de fluides corporels, par le sperme donc.

Il demanda alors à toutes personnes de sortir de la pièce à l'exception de Mikaela qui resterait ou non, il avisera en conséquence. Une fois seul à seul ou presque avec la jeune malade encore fiévreuse sur un lit de fortune, une serviette sur le front, les joue rougies pas la fièvre, le regard hagard. Elle ne voyait sûrement presque plus rien à ce stade. Il tenta alors de parler le plus calmement possible à la jeune fille afin d'y découvrir ses secrets et pour pas l'inquiéter davantage sur sa situation.

-Erina tu m'entends ? C'est moi Rey.

-Rey ? Comme le type qu'on a volé hier ?

-Haha oui le même.

-Fous moi la paix.

-C'est promis, j'ai juste quelques questions à te poser si tu le veux bien ? Tu es d'accord ?

-Tu me fous la paix après ?

-Promis.

-Vas y alors.

-Tu sais depuis quand tu fais des crises comme ça ?

-Depuis toute petite.


-Est ce que tes parents faisaient des crises comme ça aussi ?

-Pas au début, ma mère non  mais depuis que Papa Edgard est arrivé elle en faisait aussi.

-Papa Edgard ?

-C'est un monsieur qui a remplacer papa le temps qu'il revienne. Maman m'a toujours dit qu'il était parti quelques part et qu'il reviendrait...Mais il n'est jamais revenu...


Dernière édition par Rey Bolgarski le Jeu 16 Aoû 2018 - 19:21, édité 1 fois
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A ce stade elle arrivait à peine à contenir ses émotions, il la rassura et laissa alors Mika prendre soin de la suite, elle se montrerait plus réconfortante que lui. De plus, elle ne semblait pas disposée à dire bien plus à Rey, surtout si l'hypothèse du viol est conformée.

Quelques minutes plus tard, sa partenaire ressortit alors, encore sous le choc des informations qu'elle avait réussi à obtenir. Elle invita alors Rey en privé pour en parler tandis que les enfants étaient là pour veiller sur Erina qui se reposait déjà, la nuit a été longue particulièrement pour elle.

-Alors ?

-Tu vas pas aimer. Mais la thèse du sang est à écarter, elle n'a jamais  toucher à une seringue ou à de la drogue de sa vie.

-Du coup il ne reste que...

-Oui.... Elle a été violé dans  sa jeunesse par ce « Papa Edgard » au vu des choses qu'il lui a faite.

-Je vais m'en occuper personnellement de ce fumier ! Dit  il le poing rageur.

-Moins fort ! Elle n'a pas envie que cela ce sache, surtout auprès des autres enfants.

-Des nouvelles de sa famille ?

-J'ai juste une adresse et un nom de famille.  Loung, l'adresse quant à elle se trouve à Noland.

-Bien, enquêtes sur sa famille, je m'occupe d'Edgard.

-Maintenant ?

-Non, cela servira à rien,  reposons nous quelques heures avant de partir à l'aurore demain.

-Bien reçu. Je vais lui donner ses traitements pour l'instant.




La rage qui bouillonnait en lui était à son paroxysme, surtout après que Mika révéla les détails des sévices qu'elle avait subi. Tout d'abord, des attouchements avant d'évoluer en pénétrations fréquentes sous forme de « jeu » comme Edgard lui disait, des fellations en secret quand sa mère dormait puis de la sodomie quand elle a eu ses première règles. Au rythme de plusieurs jours par semaine jusqu'à sa fugue. Au départ elle ne comprenait pas le sens de ces sévices, mais une fois l'âge de raison atteint elle comprit qu'elle devait partir, surtout avec une mère alcoolique, vivant au crochet d'un odieux personnage juste pour ne pas sombrer dans le manque d'agent et d'eau de vie. La première envie qui lui passa par la tête fut d'embrocher cet Edgard sur une barre de fer brûlante. Mais il fallait faire davantage de recherche et ne pas trop s'avancer pour l'heure.


Dernière édition par Rey Bolgarski le Jeu 16 Aoû 2018 - 19:27, édité 1 fois
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Une fois quelques heures de sommeil passées, les enfants eurent la lourde tâche de s'occuper d'Erina durant leurs absences, Mika s'occupant de regrouper les informations auprès de la famille Loung pendant que Rey irait plus tard voir auprès de Veniton ce qu'il savait sur un Edgard vivant ou ayant vécu à NoLand. Mais il préféra aller voir Erina pendant qu'il le pouvait encore.

-Tu dors ?

-Plus maintenant ducon...

-Ha désolé...

-Qu'est ce que tu veux encore ?

-Juste apprendre à te connaître un peu.

-Qu'est ce que cela peut faire ? Je ne suis personne, je suis qu'une enfant de la rue de Noland.

-C'est faux tu es Erina, Erina Loung,  une jeune fille courageuse  qui a su survivre  et faire valoir sa force de caractère.

-Tu le penses vraiment ?

-Bien évidement , on a tous une histoire qui nous est propre,  et tu auras toujours quelqu'un pour   l'entendre.  Allez, racontes moi tes plus beau souvenirs, ceux qui te viennent à l’esprit.

-Vraiment ?

-Oui vraiment.

Elle hésita quelques secondes, mais décidée finalement à se lancer, non sans une certaine gêne propre au fait de se livrer ainsi, une mise à nu devant des quasi inconnus.

-Je me rappel  de la fois où ma mère m'avait offert un  chien, j'avais  sept ans,  il s'appelait Tito il était noir   avec une tache blanche sur   dos.  On était pauvre mais   je me rappel que quand je jouais avec lui,   je me sentait bien. Il ne me jugeait pas, il m'aimait pour ce que j'étais. C'était un bon chien.

-En effet c'était   un bon chien, mais tu sais, personne n'a droit de juger un enfant  surtout un enfant qui n'a rien fait de mal.

-Mais j'ai été... C'est ma faute, j'aurais du  comprendre ce qui se passait plus tôt.

-Tu n'as pas à t'en vouloir !  Allez et si je te racontait la fois où mes parents  m'avait rapporté mon tout premier  compagnon ?  Dit il dans le but de lui changer les idées.


-Ton Tito à toi ?

-Oui mon Tito à moi. Sauf que c'était une peluche  giiiiiigantesque ! Elle  faisait au moins   presque ta taille tu sais !

-Sérieux ?! Ca devait être  trop cool !

-Héhé  Oui ça l'était ! Je l'emmenais  avec moi même   quand je jouais dans la boue !

- Il devait être tout sale pour le coup.

-Oh que oui... Ma mère  me grondait souvent pour ça....

-Hahahaha.


Dernière édition par Rey Bolgarski le Jeu 16 Aoû 2018 - 19:31, édité 1 fois
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Il avait enfin pu décrocher un sourire et un rire à Erina, cela n'avait pas de prix. Ils passèrent le reste de la matinée à parler de leurs enfances, de leurs plus beau souvenir, de leur joies, mais aussi de leurs malheurs. De file en aiguille , malgré la mine fatiguée de la petite, on pouvait y voir pour la première fois un bonheur non dissimulé, de la joie de vivre. Cela réchauffa le cœur de Rey et dissipa momentanément toute la rage qu'il avait accumulé jusque là. Mais Veniton n'allait pas tarder à arriver et Mika également pour faire le point.

-Je vais devoir partir bientôt,  donc attends moi sagement je reviens  au plus vite d'accord ?

-Déjà ? J'ai plein  d'histoires à  partager  tu sais ?

-Oui mais tu dois être fatiguée, que dirais tu de me les raconter à mon retour?

-Oh oui !

-À  tout à l'heure.

Il sentit sa main dépourvue de toute force et fébrile s'agripper tant bien que mal à son pantalon, tentant de le retenir. Elle   continua alors d'une voix essoufflée, mais les yeux pétillants malgré  son état.

-Dis... Avant de partir ...C'est comment dehors,  en mer ?

-C'est beau, très beau même. Mais c'est des choses qu'il faut découvrir par soit même pour comprendre.

-Tu m’emmèneras ...avec toi  en mer après ?

-C'est promis.


Au moment de partir, Rey fut frappé de plein fouet par la dure réalité des choses. Ses jours étaient comptés et il le savait. Sa promesse était faite dans le vent, il venait de mentir à une mourante, mais si cela pouvait lui procurer quelques espoirs, quelques jours ou ne serait ce que quelques heures de bonheur jusqu'à la fin il lui devait bien cela.
Bien que devant partir à la recherche de ce salaud d'Edgard avec l'aide de Veniton il ressentait le besoin de chercher ce charlatan de médecin, il cachait quelque chose, ou peut être pas, mais il voulait en être sûr de ce qui se tramait.
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