Mauvais endroit, mauvais moment

"Je dis pas hein… Elle est vraiment cool cette île, il y a plein de choses à voir, c’est absolument extraordinaire de découvrir que les dinosaures existent encore à notre époque… mais purée... attendre encore six mois ? On peut toujours naviguer vers une autre île que pointe le Magnétopose tu sais ? " finit par lâcher Nova en montrant fièrement le gros bracelet à son poignet où s’agitaient quatre grosses aiguilles.
- Encore une fois c’est PAS ça le problème, faudrait d’abord qu’on se trouve un navire. Et hors de question de repayer une traversée, on-est-à-sec. " articula sèchement Raphaël pour répondre encore une fois à la rousse la même chose, il perdait patience.
- Et alors quoi… on continue à dormir à la belle étoile et à vivre loin de la civilisation jusqu’à un navire nous tombe sur la tête ? Qu’est-ce que tu fais de Jack ?
-Il a pas l’air incommodé lui." s’énerva Raphaël en arquant un sourcil vindicatif.

Et effectivement, bien loin de partager les préoccupations des deux adultes, le petit Jack s’affairait joyeusement à replanter des pieds de carottes préhistoriques dans un jardin de fortune. Loin de son monstre de mère, il pouvait s’épanouir n’importe où.

Little Garden. Fidèles à leurs habitudes d’imbéciles heureux, ils avaient sauté sur l’occasion de se rendre sur la fameuse île jurassique. Toutes les aventures qu’ils avaient vécues sur Whiskey Peak étaient déjà  impressionnantes, mais la perspective de se retrouver en face de majestueux dinosaures l’était encore plus. Un équipage avec lequel ils avaient sympathisés leur avait parlé de l’île où ils devaient rapidement faire escale, alors, des étoiles pleins les yeux, les trois compères avaient pris en main leur culot et demander à rejoindre l’expédition.

En arrivant sur place, l’équipage avait refait ses provisions, pris un peu de bon temps sans trop pénétrer la dangereuse jungle préhistorique, et s’était préparée à repartir dans une autre direction au moyen d’un indispensable Gyropose, outil de dernière technologie qui gardait en mémoire le champ magnétique de plusieurs îles, encore meilleur que le Magnétopose pour faciliter les déplacements sur la mer de tous les périls.

Ce qui bien sûr ne convenait pas aux esprits curieux et explorateurs de Raphaël, Nova et de leur nouveau petit compagnon en culotte courte, la tête vissée dans un énorme chapeau : Jack. Rassurant le capitaine, qui avait parlé de faire de nouveau escale à son retour six mois plus tard, en leur présentant leur propre Pose et en lui assurant qu’ils trouveraient bien une embarcation ou quelqu’un pour les aider, ils décidèrent de rester et d’établir leur propre camp…

…qu’ils habitaient depuis déjà trois semaines.

Les premiers temps avaient été très intéressants : la survie, l’établissement d’un camp de base, l’exploration à la recherche d’un point d’eau, de vivres, la découverte de nouvelles espèces et des meilleurs moyens de s’en protéger… Fiers campeurs de l’extrême et unis par leur désir de découvrir, ils avaient mis à profil leurs compétences complémentaires pour ne pas se laisser dévorer par cette nature sauvage. La maîtrise des cordes de Nova et le surplus de dextérité qu’apportait le pouvoir de Raphaël leur avait permis de s’installer et de se protéger très efficacement tandis que le savoir botanique de Jack les avait bien aidé à choisir un emplacement, à se nourrir et à soigner de petites plaies.

Le vrai défi était la cohabitation avec les bêtes d’un autre âge. Mais là encore, ils s’étaient jusque-là très bien débrouillés par des démonstrations de force ou en courant à toutes jambes pour leur échapper.

Non vraiment, s’installer n’avait pas été un problème insurmontable.

Quitter l’île en revanche…

Pas desservi ni par la translinéenne, ni pas le train des mers, évitée par la marine, les commerces et les voyageurs, c’était un paradis perdu, immense, dont un individu pouvait ne jamais s’échapper… Et passée les premières désillusions, Nova et Raphaël commençait à réellement s’inquiéter de cette question.

"On pourrait peut-être se mettre à construire un bateau ?
- Et t’y connais quelque chose toi en construction navale ? Je te rappelle qu’on a un gamin à charge et que je suis une enclume… " souffla violemment Raphaël pour balayer l’idée.
- Un radeau pt’être alors ? C’est plus simple et je sais faire des cordes et des nœuds over the top ! Pour dépanner hein, on nous trouvera plus facilement en haute mer.
- Les « hautes » vagues et les « hautes » tempêtes nous trouveront aussi plus rapidement hein… C’est toi la navigatrice ou ?
- JE SAIS RAPH’, Je sais ! " craqua Nova avant de prendre une mine ennuyée,  peinée et de se calmer aussitôt "J’essaye juste de trouver une solution tu sais… Tu n’as pas à le faire tout seul, on est là et ça ne sert à rien de t’enfermer dans ta culpabilité, on était tous d’accord pour rester. "

Il détourna le regard, la mâchoire serrée.

"Raph’… parle-moi...
- Je dois y aller. " s’exclama-t-il alors subitement.
" Tu ne vas pas pouvoir fuir bien loin tu sais…
-NON ! Je dois vraiment y aller ! " reprit-il avec une pointe d’excitation dans la voix, pointant frénétiquement le large "Un croiseur de la marine est en train de s’approcher de l’autre côté de l’île ! Préparez-vous, je vais les accueillir ! YES PUTAIN ! "

À l'horizon, on voyait en effet un gros point qui manœuvrait pour contourner l'île. Cela avait attiré l'attention de Raphaël et, en se concentrant d'avantage sur cette direction, avait remarqué que des barques se rapprochaient de la côte. Il était fortement probable qu'ils débarquent pour venir faire le plein de vivres et d'eau. C'était leur chance.

Frappant victorieusement l’air du poing, Raphaël se précipita pour détacher le gros raptor que Nova avait domestiqué comme monture.  L’appâtant d’un steak saignant, il se hissa avec habileté sur son dos et claqua des talons sur ses flans pour le faire partir au galop. Il ne pouvait malheureusement porter qu’un seul d’entre eux.

Mais l’important était de prévenir de leur présence.

"Je reviens le plus vite possible ! CE SOIR ON PREND DU CAFE CHAUD ! "


Dernière édition par Raphaël Andersen le Jeu 19 Juil 2018 - 20:42, édité 3 fois
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Little Garden.

C'est une île pas très grande, on pourrait facilement en faire le tour en à peine quelques jours de marche, sans trop forcée. La population humaine est de zéros, la végétation y est dense, les animaux y sont redoutables.
Et le climat tropical y est plus qu'agréable.

Du moins pour moi.

Il faut dire que c'est une des grosses raisons qui ont fait pencher mon choix vers cette île. Ça et tout le reste. Car quitte à pouvoir profiter de la chaleur et de la liberté une dernière fois avant de finir enfermée dans un iceberg hyper sécurisé, autant en profiter un maximum avec de la véritable chaleur presque étouffante.

Mais je n'ai pas pour autant négligé les autres aspects attrayant de cette île. Notamment le point concernant la population : zéro humain à l'horizon. Je sais pertinemment que je vais devoir me battre, et bien que l'issue de mon combat soit déjà décidé, je ne compte clairement pas facilité la tâche au pauvre membre de l'amirauté chargé de me rencontrer. Le seul drame serait qu'il soit aussi honnête que moi et qu'il décide de ne pas m'attaquer lors de cette rencontre.

Je serai alors face à un sacrée dilemme... Forcer l'attaque ou laisser couler ? Ragnar suivrait le bateau, et Reyson finirait par me rejoindre ici, laissant seul Ragnar suivre un navire n'allant absolument pas à Jotunheim.
La simple idée d'imaginer sa tête en se retrouvant en plein cœur d'un QG de la marine au lieu de sa fameuse prison me monte le sourire au lèvre...

Mais à faire ça, nous n'y gagnerions qu'un ennemis de plus pour Armada, et ce n'est clairement pas ce que nous recherchons. Non, si jamais ça ne se passe pas comme prévu, je prendrais sur moi et j’appellerai Reyson pour qu'il prévienne Ragnar.

Parce qu'il n'est pas question que je le contacte directement. Mon regard pourra changer sur sa personne que le jour où je serai sûre d'avoir un avenir libre et au chaud auprès de Reyson.

Sous mes pattes draconniques, le sol tremble. Un nouveau volcan crache toute sa colère sur l'île. Cela ne fait qu'un jour que je suis arrivée ici, un jour que je suis seule à attendre l'épée de damoclès qui va me tomber bien trop tôt sur le coin du nez. Heureusement que la population de dinosaures et autres créatures antique sont là pour me divertir et m'empêcher de sombrer dans une forme de dépression malvenu. Et afin de m'adapter au mieux à ce milieu naturel en friche, j'ai décidé de revêtir mon apparence animale.

Après tout, dragon et dinosaure ne sont pas bien différents. Le dragon les surpasse en tout, bien sûr, mais ils n'en sont pas moins impressionnant pour autant, avec leur corps reptilien et leurs mâchoires garnis de crocs féroces. J'ai eu l'occasion de croiser un T-rex ou deux, pour jouer à qui est le plus fort.
Mais face à mon Haki Royal, ils ont vite déclaré forfait.

Alors me voilà, allongée dans cette herbe verte prêt du lac qui se trouve au centre de l'île. Un autre point stratégique là aussi. Il ne faudrait tout de même pas que les marines chargés de me rencontrer soient assez faible pour trembler devant les dangers vivant sur Little Garden. J'ai une certaine réputation à tenir, je ne pourrais pas m'avouer vaincue, même faussement, devant n'importe qui.

Alors j'attends sagement l'heure fatidique qui se rapproche de plus en plus. Et tandis qu'il ne reste qu'une petite demi heure à attendre, je me surprends une fois de plus à espérer que le gouvernement n'est pas répondue à ma convocation peu conventionnelle.

Ce ne fut rien de moins qu'une lettre, envoyée par Postal Denden sécurisé par un Denden blanc directement dans les services du Cipher Pol 5 grâce à Johanna. Bien sûr, nous n'avons reçu aucune réponse du fait que notre numéro soit resté secret. Alors il y a une chance pour que je n'ai pas été assez persuasive dans cette fameuse lettre où j'ai prétendu être intéressée par un poste de Capitaine Corsaire en échange d'information sur le pirate Reyson D. Anstis et de nombreuses racaille d'Armada que j'ai décidé de virer de mon domaine.

Les minutes passent et au loin, je vois une agitation inhabituelle d'oiseau. Serait-ce finalement eux ? L'heure de mon sursis a-t-il enfin sonné ?
Malgré moi, mon estomac se noue.

Afin de les accueillir comme il se doit, je redeviens une ange et me positionne sur le crâne d'un dinosaure pour un effet un peu plus théâtrale. Et là, assise en tailleur, je fixe la forêt qui s'étend derrière la prairie et d'où je commence à entendre des bruits d'humanoïdes.

Et tandis qu'ils se rapprochent de moi, je sors de ma poche mon escargophone, seul objet que j'ai accepté de sacrifier aux mains de la marine avec un des anciens chapeau de Red qui coiffe ma chevelure rouge et dans lequel j'ai ajouté une plume, parce que je suis un ange.

En cet instant, je n'ai qu'une envie : appeler Reyson une dernière fois pour lui rappeler combien je l'aime. Mais je ne m'y résous pas. Car la conversation pourrait être entendu, et mon argumentation face au négociateur n'en serait que compromise.
Alors je me contente de planter mes yeux dans ce denden qui, comme à son habitude, prend son air grognon.

Ne t'inquiète pas, petite bête, tu vas enfin pouvoir retourner dans le camps des gentils.

Après tout, cet escargophone, je me le traîne depuis plusieurs années déjà. Depuis que j'ai récupéré les archives sur mon père à Logue Town. Et tout ce temps, même s'il m'a bien servit, il s'est toujours montré d'un naturel hyper capricieux et fort demandeur en salade.

Peut être aura-t-il une meilleure vie sans moi.

Alors tu es bel et bien là, Izya Tahgel.

Je ne réagis qu'à peine à la voix que j'entends. Portée part mes pensées, je n'ai pas vraiment fait attention à l'approche de ces hommes qui me font maintenant face.

Lentement, je range mon Denden qui ne le sera plus pour très longtemps et lève ma tête pour regarder mon interlocuteur principal.


Un homme mûr qui doit avoir au moins la trentaine bien tassée, courant sans doute vers la quarantaine, et dont malgré la traversée de l'île jusqu'à moi n'a pas une trace de terre sur son manteau blanc de Vice Amiral, ni même une goutte de sueur sur le front.

Alors je suppose que ça fera l'affaire ? Oui, je peux bien perdre contre lui.

Cette fois, les dés sont jetés.


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Un volcan gronda au loin, provoquant une détonation assourdissante. Raphaël trembla mais il serra d’avantage sa prise sur les rênes de sa monture qui cherchait à reprendre le contrôle. La nature, ici, suivait sa définition la plus sauvage et la loi du plus fort s’exerçait en étroite collaboration avec celle des survivants. Le climat tropical était étouffant et les énormes insectes avaient rappelé au souvenir du vert les pires moments qu’il avait pu passer en Amerzone. À ceci près que sur Little Garden, on trouvait également des monstres géants et une activé volcanique intense.

Ils avaient vu tellement de choses ici, tellement de fois failli mourir aussi. Quelle idée avait-il eu d’escalader le cou d’un Brachiosaure pour glisser ensuite le long de son dos pour terminer dans le lac au milieu des Plésiosaures affamées, qu’est-ce qu’il leur avait pris de suivre la trace d’une femelle en pleine nidation, quelles folles pensées avaient pu traverser son esprit lorsqu’il avait pensé pouvoir trouver des ruines archéologiques dans les entrailles d’une caverne volcanique….

Trois semaines mouvementées, enrichissantes, incroyables.

Mais la perspective d’enfin les mettre derrière lui faisait bouillonner en Raphaël un immense sentiment de libération, de soulagement. Il pouvait d’un moment à l’autre exploser comme le volcan un plus tôt. Ses cheveux, trempés de sueur, voletaient dans le sillon de sa course, l’air chaud lui brûlait les poumons et il se sentait incroyablement lourd. À cette heure de la journée, ils évitaient toujours de sortir à cause de la chaleur, mais également parce que c’était l’heure de prédilection des prédateurs pour aller chasser ceux qui se sustentaient au bord du lac. Mais pour cette fois, cela n’avait aucune espèce d’importance et il ne serait resté dans la fraîcheur de leur petite crique pour rien au monde :

On venait les sauver.

Il s’allongea sur le cou du Raptor pour éviter de heurter d’immenses fougères et de s’étouffer avec le pollen épais qu’elles répandraient à coup sûr. Les écailles de son destrier étaient beaucoup plus fraîches que l’air ambiant et il se plut à observer son environnement, le temps de quelques instants, depuis cette position. Après avoir rencontré des fruits et des légumes vivants, il ne s’étonnait plus de voir la végétation prendre des dimensions extraordinaires, mais il était fascinant de se perdre dans cette forêt primaire où on ne constatait pas les traces d’un passage humain. Les mousses colorées et les lianes s’épanouissaient sur des palmiers aux troncs vertigineux, les fleurs explosaient et les plantes carnivores gobaient tout ce qui passait à leur portée.

Quel gros con il faisait. Il devrait s’excuser auprès de Nova à la première occasion.

"Allez Reptar ! Encore un effort ! On arrive au lac, c’est la moitié du chemin de parcourue ! "

Pour motiver la bête, il plongea la main dans sa poche où ils conservaient quelques morceaux de viandes séchées. Une main gantée apparut dans les airs pour flatter le col de la bête qui claqua les dents, amusée et sachant très bien ce qui allait venir. Les morceaux de viandes se téléportèrent les uns après les autres entre la prise de la main de Raphaël et de celle du gant flottant, jouant avec le dinosaure comme ceux qui font avancer un âne avec une carotte.

Mais à force de courir en agitant la tête en tous sens, la mâchoire grande ouverte, Reptar le raptor  dévia de trajectoire et ne fit pas attention à ce qui venait devant lui. Raphaël pas plus, trop amusé par la scénette et euphorique de s’imaginer bientôt habillé d’un peignoir et de pantoufles.

La bête trébucha, se rétablit comme elle put aidée par le vert et ses assistantes qui brassaient l’air pour retrouver un semblant d’équilibre, et finit par s’écraser contre un gros tronc. L’arbre s’affala sous le choc, les écailles de son tronc se craquelèrent et il fit un demi-tour sur lui-même avant de rugir d’indignation.

Les gorges de Raphaël et de Reptar se nouèrent en chœur.

Grand de plusieurs mètres, pourvu de dents acérées parfaitement alignées sur une gueule de la taille d’une petite maison, l’œil méchant, reniflant de colère… l’arbre n’était pas un arbre.


Dernière édition par Raphaël Andersen le Lun 30 Juil 2018 - 0:28, édité 1 fois
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Bien sûr que je suis là. Vous en doutiez ?

Assise là, sur ce crâne, je change de position pour adopter une attitude plus décontracter, une de mes jambes pendant dans le vide tandis que l'autre est repliée vers moi, mon genoux servant à poser mon bras ballant devant moi.

Que pouvions nous réellement attendre de la fille Tahgel ?
Vous dites cela, et pourtant vous êtes vous même venu non ?
Je ne fais qu'obéir au ordre. Et puis, vos menaces d'attaquer un autre QG du gouvernement ne sont pas tomber dans l'oreille d'un sourd...

Évidemment... Et en poussant la réflexion un peu plus loin, je suppose que ça l'emmerde grandement d'être ici plutôt qu'ailleurs...
D'un geste, je saute de mon siège d'os pour faire face d'égal à égal à mon interlocuteur qui, sous ce changement, ne sourcille même pas contrairement à sa dizaine d'hommes qui l’entoure et qui pointe immédiatement tous leurs mousquets sur moi.
Bien que j'observe du coin de l’œil leur agitation, je n'y prête pas vraiment d'attention.

Et bien dans ce cas, veuillez m'excuser pour la gêne occasionnée. Vous êtes venu alors que vous aviez d'autres chats à fouettez, et je vous en remercie. Et même si vous me connaissez déjà, permettez moi tout de même de me présenter dans les règles.

Je tends une main vide devant moi pour inviter mon interlocuteur à la serrer comme tout individu civiliser le ferai au début d'une réunion entre deux parties.

Je suis Izya Tahgel, Capitaine d'Armada. Mais ne vous fiez pas à ce nom que je porte. Mon père m'a aussi causée du tort et je ne compte pas suivre ses pas.
Enchantée de vous rencontrée.


Et tandis que ma main droite est toujours tendue dans l'espoir d'être serrée, ma gauche vient soulever le chapeau rouge qui orne ma tête, car il est de notoriété publique que l'on doit se décoiffer lorsque l'on rencontre quelqu'un. Mais je le remets bien vite en place.

En face de moi, l'Amiral à l'air d'hésiter un instant et finalement fait le choix d'ignorer promptement ma main tendue.

Je suis le Vice-amiral Vasco. Mais trêve de civilité Tahgel, il ne sert à rien de perdre du temps inutilement.

Son attitude est froide et son ton, glaciale... Je suppose que j'ai tout intérêt à m'y habituer vu ce qu'il m'attend. Mais bon, j'aurai préféré pouvoir converser un peu plus chaleureusement. Légèrement déçue mais pas pour autant vexée, je rabaisse simplement ma main.
L'avantage dans tout ça, c'est que la discussion risque bien d'être rapide. Mais Est-ce vraiment un avantage ?
Je ne suis pas vraiment pressée d'être congelée... Mais plus vite je le serai, et plus vite je reverrai Reyson...

J'espère que vous n'imaginez tout de même pas que je vous ai fait venir pour vous piéger ? Non, vraiment, je suis venue seule ici, désarmée en plus de cela afin de vous prouver mes intentions pacifiques. Un navire viendra me récupérer uniquement lorsque je le convoquerai via mon escargophone. Alors détendez vous, l'île est déserte, le climat est plaisant, il n'y a donc rien à l'horizon pour venir déranger nos affaires.

Et évidemment, c'est lorsque je dis cela qu'une troupe de ptéranodon croassant vivement en volant s'approche rapidement de notre petit attroupement qui pour lui doit certainement ressembler à s'y méprendre à un buffet gratuit.
Sauf qu'effectivement, il y a méprise.

Alors, me contentant de simplement tourner la tête vers la troupe de dinosaures ailées, je déploie mon haki d'intimidation dans leur direction. Celui ci se propage telle une puissante vague invisible et en quelques secondes, nous pouvons tous observer les fameux reptiles stoppés net leur avancée et faire demi tour aussi rapidement qu'ils étaient venus.

Satisfaite, je reporte mon attention sur mon interlocuteur qui me regarde sans laisser une once d'émotion transparaître de son visage.
Non, rien ici ne pourra nous déranger.

Loin de moi le doute concernant votre sincérité, mais comme je vous l'ai déjà dis, j'ai effectivement d'autres chats à fouetter. Alors exprimez vous enfin, qu'on en finisse.
Très bien. A votre guise.

L'attitude pressante du vice amiral me lasse quelques peu. Du moins, jusqu'à ce que je me souvienne de Red et de son maudit Haki de l'empathie qui avait le don de lire mes intentions... Et je suppose que les haut officiers de la marine reçoivent ce genre d'entrainement au fluide ? Dans ce cas, il doit pouvoir ressentir un certain malaise concernant mes intentions. Car d'un côté, je ne suis clairement pas là pour véritablement avoir une place de Capitaine Corsaire, et de l'autre, je n'ai pour l'instant dit aucun mensonge.

Malgré moi, je souffle, légèrement agacée par cette possibilité qui risque de compliquer mes plans.

Je vous aurais bien offert une tasse de thé ou même une coupe de saké pour que l'on soit plus à l'aise, mais comme je n'ai rien pris...

Subitement, je m'assoie en tailleur à même le sol. Comme j'ai osé l'espérer, cette fois, il me suit dans ma démarche tandis que ses hommes se repositionnent tout autour de nous, leurs armes toujours en mains bien que pointée vers le ciel, droit comme des i.
Je suppose qu'au moindre mouvement suspect, leurs ordres sont de m'abattre.

Vous le savez tout aussi bien que moi, depuis la mort du Capitaine Red, Armada est dans une position des plus compliquée. Nous avons affronté un des quatre Empereurs, celui ci a tué notre capitaine avant de s'enfuir et à l'heure actuelle, la ville craint les représailles de ce monstre.

Étant celle la plus à même de reprendre le flambeau de notre défunt Capitaine
, j'attrape le chapeau qui couvre ma tête et le pose sur mes jambes pliées,j'ai décidé récemment de reprendre la ville en main avec l'aide du pirate Reyson D. Anstis. Mais après tous ces mois de calmes, nos craintes redoublent tandis que nos forces n'ont jamais été aussi faible.
C'est pourquoi je suis ici devant vous, Vice Amiral Vasco, c'est pourquoi j'avais expressément besoin de vous rencontrer. Car je souhaite trouver une entente avec le gouvernement.

Je vous offre mes service en temps que Capitaine Corsaire. Je vous offre une part de ma liberté durement gagnée. Et en échange, vous, le Gouvernement Mondial, la Marine, vous nous aider à détruire une bonne fois pour toute le Malvoulant.

Ce qui est certain, c'est que vous ne manquez pas d'audace Tahgel. Mais je ne vois rien dans ce que vous dites qui profiterait au Gouvernement. De plus, vos décrivez le poste de Capitaine Corsaire comme une contrainte, là où le Gouvernement y voit un cadeau qu'il offre aux pirates prouvant leurs réelles intentions à agir dans les intérêts de nos dirigeants, intérêts que vous n'avez pas l'air de porter dans votre cœur.
L'équilibre du monde est fragile, n'est ce pas ? Détruisons un Empereur ensemble et le Gouvernement pourra potentiellement asseoir sa domination sur le reste du monde qu'il ne contrôle pas encore. Armada est une puissante flotte, certes de pirates, mais tous m'obéiront sans sourcilier s'il le faut et si je dis que je suis prête à obéir au Gouvernement, peu importe ce que j'en pense, je le ferai quand même, car je n'ai qu'une parole.
Armada n'est qu'un repère de criminel qui ne demande qu'à être enfermé. Même si vous deveniez Capitaine Corsaire et que vous obéissiez aux ordres qu'on vous donne, le Gouvernement ne pourrait se permettre qu'un tel sauf conduit pour pirates demeure impuni.
Ne croyez tout de même pas que mes services n'ont pas de prix, Vice Amiral Vasco. Bien que mes intentions n'ont jamais été de véritablement attaquer le Gouvernement Mondial, mes actes sont là et peuvent très bien être réitéré. Pensez à Impel Down, à Shabaondy, à Navaronne et à la menace que j'ai à moi seule faite peser sur Enies Loby pour m'assurer que ma requête soit entendue. Pensez vous réellement que le Gouvernement n'y gagnerait pas à m'avoir dans son camps ? Pensez vous réellement que le prix que je vous demande, qui n'est autre que d'assurer la liberté d'Armada et la mise à mort de l'Empereur Teach soit un prix bien trop élever pour que la menace que Je représente, que Reyson D. Anstis représente, car il me suivra, puisse être utilisée selon son bon vouloir ?

Au fur et à mesure de la conversation, le ton est monté d'un cran. Et maintenant, je me lève pour faire face de toute ma hauteur à l'Amiral que je dois convaincre.

Réfléchissez y, Vice Amiral. Car si vous accédez à ma requête, c'est une armée de pirate, dont je suis la digne représentante, qui œuvrera pour les grands politiciens de ce monde.

Lentement, il se lève à son tour. Pensif, il reste un instant silencieux avant de déclarer.

Pardonnez moi, Capitaine Izya Tahgel, mais c'est tout réfléchi.

Et instantanément, Vasco dégaine son sabre tandis que mon apparence change pour adopter ma forme hybride recouverte de pointe acérée.

Griffes contre lame, le combat commence.


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Dernière édition par Izya le Sam 21 Juil 2018 - 17:05, édité 1 fois
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Les branches craquaient, se déchiraient sous les griffes agitées du Velociraptor. Il courrait sans se soucier de ce qu’il y avait devant lui, il courrait, se baissait, sautait à en perdre haleine comme si,ou plutôt parce que, sa vie en dépendait. Raphaël se cramponnait du mieux qu’il pouvait, écorchant ses bras et ses mollets dénudés contre les écailles de sa monture, ses assistantes écartaient et cassaient en avant les branches susceptibles de ralentir leur passage.

Bordel.

L’esprit en feu, Raphaël essayait de maintenir leur trajectoire dans la direction du lac, mais sans cesse des obstacles les obligeaient à s’en détourner pour ne pas perdre leur avance. En temps normal, ils auraient pu distancer leur poursuivant –Reptar était habile, agile et sa petite taille lui donnait un avantage certains sur la majorité des grands carnivores- mais comme ils ne pouvaient partir dans n’importe quelle direction sous peine de manquer les marins, ils perdaient un temps précieux.

Nova et Jack comptaient sur lui. Ils ne pouvaient passer à côté de cette occasion.

"On va partir, ne t’inquiète pas, on va réussir à partir… " se répétait Raphaël pour lui-même, les dents serrées, agitant les rênes de plus en plus nerveusement pour corriger les initiatives de Reptar.

Son regard cherchait désespérément une issue.

Il n’osait pas regarder derrière. Il savait que deux yeux d’ambre assassins étaient déjà en train de le dévorer, un instant plus tôt il s’était figé à leur vue et une gueule béante se serait refermée sur sa tête si son destrier n’avait pas démarré au quart de tour.

Ballotté par la course, il suivait les mouvements de hanche de son dinosaure apprivoisé pour ne pas le ralentir. Derrière, une créature de cauchemar exhalait un souffle chaud à chacune de ses foulées, grognait en déracinant les arbres qui lui tenaient tête, écrasait tout sur son passage. Son impatience était si palpable que Raphaël avait le sentiment d’être déjà couvert de salive.

Dépassant dix mètres en longueur, pourvus de muscles dont la seule – et horrifiante- utilité était de tuer, les écailles sombres et charnues bien rangées en une épaisse et solide armure : le monstre était, sans même qu’on ait besoin de s’attarder sur la taille et le tranchant de ses dents et griffes, le maillon le plus haut de la chaîne alimentaire. Grondant, le roi des carnivores les avait invité à sa table aujourd’hui.

Merde. Merde. Merde.

Un arbre immense s’était dressé devant eux. Reptar avait voulu partir à droite. Lui à gauche. L’hésitation leur coûta toute leur avance et ils se retrouvèrent en tenaille entre les deux mâchoires qui se jetaient sur eux.

Pas le temps de penser, pas le temps de réfléchir. Juste de la place pour l’instinct, pour les réactions immédiates d’un corps qui se sent en danger.

Le vert serra le poing et un poing ganté apparut. Une force détonante s’éveilla dans le cœur de soie blanche et frappa le museau du reptile dans un puissant coup qui l’arrêta net et le fit s’écraser face contre terre. Le cœur de Raphaël manqua un battement et il faillit s’évanouir. Jamais il n’avait libéré une telle force.

Reptar réagit aussitôt, continuant sa course droit sur l’arbre pour éviter de finir dans le gosier du monstre. Il planta ses griffes agiles dans le tronc et échappa, en deux foulées verticales, aux mâchoires de son prédateur qui se refermaient sur l’arbre.

Sauvé ? Non pas vraiment, ils avaient à peine eu le temps d’approcher la sortie de la forêt, sur le point de déboucher sur le lac d’où ils pourraient foncer directement vers la mer, qu’ils entendirent l’énorme masse se remettre sur ses pieds. Il n’avait même pas été sonné.

Encore plus énervé, chaque pas de la bestiole provoquait une petite secousse et les eaux du lac en tremblaient, elles n’étaient d’ailleurs pas seules. Stupéfait, Raphaël se rendit compte que les marines étaient déjà parvenus jusque-là –ce qui normalement aurait dû le réjouir, mais qui lui fit plutôt réaliser tout le temps qu’il avait perdu – mais plus déroutant encore, un homme, portant l’uniforme de l’amirauté était aux prises avec un lézard ailé, aux écailles et aux plumes écarlates…

… ou plutôt une dragonne. Et Raphaël la connaissait trop bien.

"Izya mais qu’est-… " s’interrompit-il, estomaqué alors que dans un échange de regard, il perçut la même réaction chez la rousse.

Qu’est-ce que tu deviens, ça fait longtemps ?
Qu’est-ce que tu fais là ?
Qu’est-ce que tu fais tout court ?

Autant de questions qui auraient pu commencer une conversation plaisante, digne de leurs retrouvailles, mais ce n’était clairement pas le moment. Sans lui accorder plus de temps, Izya faucha la garde de son adversaire, déconcentré par l’arrivée du vert et les secousses qui agitaient la terre, et manqua de lui transpercer le torse. Comme s’il avait vu venir l’attaque de la rousse, le marine avait bondit en arrière.

"Seule et désarmée vous disiez ? Vous les pirates ne changez jamais… Comme des charognards, vous tendez la patte quand vous êtes dans le besoin puis mordez dès que vous avez trouvé satisfaction ou que la situation vous échappe !
- Je ne connais pas cet idiot, croyez-le ou non je suis venue seule, il n’a rien à voir avec moi ! " rabâcha Izya en serrant les dents à chaque coup de griffes qu’elle assénait.
- Comme cette coïncidence est commode ! " cracha le vice-amiral en feignant d’abattre violemment son sabre, de disparaître alors que la dragonne se préparait à bloquer son coup et réapparaître juste derrière elle, prêt à la frapper dans le dos.

Raphaël, toujours porté par la course de Reptar, n’était plus qu’à quelques mètres de pouvoir les séparer et sa réaction fut instantanée : une de ses apparitions pinça le flanc du marine avant de disparaître. Rien du tout mais assez de temps pour Izya de se retourner et d’encore une fois envoyer paître son adversaire. Il planta son sabre dans le sol pour retrouver son équilibre.

Raphaël était à deux pas, tenu en respect par les soldats indécis à qui on n’avait pas donné d’instructions. Fatigué par le coup exceptionnel qu’il avait donné au prédateur, complètement perdu par cet affrontement improbable, désespéré de trouver du secours pour lui et pour ses proches qui l’attendaient mais toujours poursuivi, il revint à la réalité.

"BORDEL MAIS ARRÊTEZ, ON DOIT QUITTER CETTE ÎLE ! FUYEZ, FUYEZ ! " essaya-t-il de faire réagir les soldats dans une dernière tentative alors qu’à présent le grondement des secousses recouvraient presque sa voix.
"Ridicule. "

Une lame d’air s’échappa du sabre dégainé de Vasco, elle s’envola dans un vrombissement et frappa Reptar de plein fouet. La monture fut abattue sur le coup, une longue entaille sur son flanc, désarçonnant au passage son cavalier.

Au même moment, un renâclement furieux se fit entendre.

Le Tyrannosaure Rex, se créant une sortie à son image parmi les arbres, chargeait sur eux.


Dernière édition par Raphaël Andersen le Lun 23 Juil 2018 - 10:11, édité 1 fois
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Et tandis que Vasco ose se laisser distraire par l'arrivée impromptu de Raphaël, qui franchement, n'aurait pas pu trouver pire moment pour réapparaitre comme une fleur dans ma vie, je lui colle mon poing chargé de Haki et recouvert d'une multitude d'écailles piquantes en plein dans sa face.

Mon attaque l'envoie bouler quelques mètres plus loin, la gueule maculée de sang.

Et derrière moi, le hurlement retentissent du Tyrannosaure Rex retentit, aussitôt suivit par un concert de coup de feu des marines qui, devant la bête, on enfin décidé d'agir de leur propre chef. Je tourne vivement la tête pour observer ce spectacle et me rend bien trop vite compte que les balles ne font que ricocher sur les écailles de l'antique créature carnivore.
Ah, un bien placée vient de le toucher en se glissant sous une écaille, un hurlement de rage retenti, et la bête accélère, bien décidé à faire de ces quelques clampins son repas.

Sauf que comme je l'ai dit, je n'ai qu'une parole. Même si personne n'a l'air de me croire quand je l'affirme.
Et surtout pas Vasco qui, profitant que je regarde ailleurs, m'attaque en traitre en me collant son sabre noir de haki dans mon bras. La lame dans ma chair, je déploie en une fraction de seconde mon propre fluide combatif afin de ne pas perdre mon membre bêtement et me laisse propulsée par la force de l'attaque afin de virevolter plus loin.

La douleur me lacère le bras mais je dois absolument protéger ces maudits marines qui n'ont pas l'étoffe pour se battre contre le lézard géant, je dois protéger Raphaël qui n'a absolument rien à voir avec cette mascarade. Alors avant de continuer plus loin ce roulé-boulé sur le sol, je me change complètement en dragon et vole droit dans la direction de l'invité surprise à grande dents.

Et tu oses fuir Tahgel !

Derrière moi l'Amiral, dont la rage de me vaincre est tel qu'il en oublie presque son devoir de garant de la paix, me suit à coup de Geppou couplé au Soru en m'envoyant une déferlante de lame d'air. Volant en zigzag pour esquiver les attaques, utilisant moi même le soru pour me rapprocher plus vite de ma cible et ne pas me faire rattraper, je charge un nuage d'éclair dans ma gueule et me jette littéralement sur le cou du T-Rex.

Me voyant faire, l'Amiral se pose au sol et regarde sans plus de façon le spectacle d'un dinosaure électrocuté par un dragon lui tenant fermement la gorge entre ses mâchoires. Mon nuage déchainée sur sa peau, je laisse là la bête préhistorique avant de me manger moi même mon attaque et me change en hybride ailée pour regarder avec les autres humains la chute de la bête qui s'effondre au sol.

Et je profite de cette accalmie dans notre combat pour revenir faire face à l'Amiral en me plaçant entre lui et Raphaël au cas où il oserait réitérer son attaque sur lui, ma main droite serrant fermement la blessure de mon bras gauche dans l'espoir d'en diminuer l'hémorragie.

Alors c'est ça la marine ? Attaquer de pauvres civils qui n'ont rien fait juste pour montrer que vous dominez ? Que vous avez raison ?!
Vous avez TORT Vasco ! Raphaël n'a rien à voir avec moi ! Ce crétin ne devrait même pas être ici !
Voyez ! Lisez la véracité de mes paroles avec votre maudit Haki, et vous verrez que je ne mens pas ! Car si j'avais voulu venir accompagnée, j'aurai évidemment choisi Reyson et à nous deux, vous n'auriez même pas pu m'égratigner !

Le pirate métamorphe hein ? Qu'est ce qui me prouve que ce n'est pas lui ?

Incrédule face à cette grotesque supposition, je me tourne vers Raphaël une seconde pour le dévisager une seconde en imaginant vaguement la possibilité de cette idée. Mais il n'en faut pas plus à l'Amiral pour me réattaquer.
Heureusement que les yeux rond de Raph ont été témoins de cette fourberie.

Avant que le coup de Vasco m'atteigne, mon corps change encore et devient plus dure que la pierre. Mes écailles s'épaississent et recouvre mon corps en une armure aussi résistante que l'acier. La lame de l'Amiral ripe sur mon corps et mon adversaire a juste le temps de bondir en arrière pour esquiver le coup que je comptais lui porter. Mais je ne me démonte pas et lui balance des lames d'airs grâce à mes griffes de dragonne avant de créer un mur de nuage entre lui et moi, juste le temps de m'adresser à Raphaël qui est toujours aussi abasourdi par l'entièreté de la situation.

Raph, casse toi. Tout de suite !

En d'autres circonstances, j'aurai été heureuse de le revoir. On aurait pu discuter, se remémorer ce fameux mariage foireux que nous avons vécu ensemble, rigoler... Bref.
Mais là, maintenant, il faut qu'il parte. Qu'il parte et qu'il se planque jusqu'à ce que ce faux combat que je dois perdre se termine. Et là encore, s'il a le malheur de vouloir me défendre, il risque aussi de se faire enfermer pour rien.
D'où le "crétin", d'où le "casse toi". Il ne doit pas avoir la moindre pitié pour moi.
Il n'est pas comme moi, il est libre de suivre la loi.

Alors je le laisse là, sans un bonjour, sans un sourire, sans un regard. A vrai dire, je ne me suis même pas tournée vers lui.

Et d'un Soru, je disparais, le laissant seul derrière ce mur nuageux, seul rempart le séparant de mon combat contre la loi.


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Transpercé par le pouvoir d’incision d’Izya, le mur de nuages explosa en grandes gerbes et s’épaissit tout autour de Raphaël. Le vert était complètement perdu, tout allait beaucoup trop vite. Plus aucun repère visuel, plus aucun repère physique… Cette confusion lui faisait tourner la tête, ou peut-être était-ce encore le contrecoup de son attaque contre le Tyrannosaure, et il n’avait pas la moindre idée de ce qu’il devait faire. Il n’avait clairement pas sa place dans ce conflit, il n’était qu’une mouche impuissante qui se trouvait là sans raison et que personne ne voulait entendre.

La violence des attaques du vice-amiral… Les formes monstrueuses d’Izya, les éclairs qu'elle projetait comme son propre souffle… À l’époque où il l’avait rencontré, il ne lui avait pas connu la capacité de déchaîner les éléments. Etait-ce le même pouvoir que Myosotis utilisait ? Si c’était le cas, c’était d’un tout autre niveau : le dinosaure qu’il avait à peine sonné avait été grillé sur place.

Il fit un pas mal assuré, grimaçant, et se rendit compte, à travers la purée de pois environnante, de la présence de Reptar qui gémissait et saignait abondement. Au loin les lames s’entrechoquaient, il entendait des cris de rage et des déchirures dans l’air fuser en tous sens et abattre des arbres. Il ne voyait rien de tout ça, c’est à peine s’il distinguait la masse informe du T-rex abattu. Il fit un pas de plus et grogna sous l’effet d’une douleur mordante qui remonta le long de sa jambe, chuter de sa monture avait été plus violent qu’il ne l’aurait pensé.  

Qu’est-ce qu’il devait faire franchement ?

Il n’arrivait pas à discuter avec les marines et à interrompre l’affrontement, ils l’avaient tout de suite pris pour un ennemi –pas très étonnant, remarque, quand on s’invitait à une fête avec un monstre de dix mètres. Il pouvait toujours attendre la fin du conflit pour leur expliquer sa situation, leur faire comprendre sa détresse et celle de ses compagnons, les convaincre de sa bonne foi, qu’ils devaient les aider à regagner la civilisation mais… cela voudrait dire prendre parti contre Izya.

Merde. Il se refusait à faire ça.

Serrant les dents, il ôta son maillot de corps et le déchira en de grandes bandes de tissus qu’il s’employa aussitôt à comprimer contre la plaie du dinosaure pour arrêter l’hémorragie. L’animal couina, faible mais encore conscient.  Nova n’allait jamais lui pardonner si il le laissait agoniser, on s’attachait vite à ces bestioles… Merde. Il ne pouvait pas rester là pour autant à ne rien faire.

Dans la liste de ses options, il pouvait aussi parier sur la dragonne. Elle était forte, solide, il la savait combattante émérite et ses nouvelles capacités climatiques devaient la rendre d’autant plus redoutable. Avec un peu de chance, elle s’enfuirait sans demander son reste et sans tuer personne ... mais elle ne menait pas le combat. Déjà blessée, elle était sur la défensive et malgré ses démonstrations de force, le vert doutait qu’elle remporte ce combat.

Il avait entendu parler du passif de la rousse, tout et son contraire au sujet de sa lignée, de ses actes terroristes mais surtout de la prime qu’elle arborait. Il avait été choqué d’apprendre sa disparition sur Thriller Bark, l’avait cru morte avec son capitaine de cœur et s’était fait à l’idée de ne jamais plus la recroiser. Au final, il ne connaissait rien d’elle, ce n’était qu’une étrangère avec qui il était passé de l’autre côté d’un miroir, dans un monde parallèle, le temps d’un après-midi. Peu commun, certes, mais peu quand même… Mais de tout ça, c’est à ce que son instinct lui disait qu’il faisait le plus confiance : Izya était une bonne personne.

Putain de merde fait chier.

N’écoutant ni sa raison, ni la douleur cuisante dans sa jambe, ni les futurs hurlements de Nova lorsqu’elle apprendrait qu’il s’était ouvertement associé à un malfaiteur contre des marines, il fit volte-face. Emergeant de nulle part, deux mains gantées vinrent se plaquer à la place des siennes sur la blessure de Reptar. Lui courut, longeant le corps du T-rex, l’odeur de steak grillé aidant à se repérer, pour échapper au nuage.

Au moment où il surgit, une ange écaillée plongeait en piqué sur le marine, ses mains crachant des éclairs qui explosait en des gerbes crépitantes lorsqu’ils étaient tranchés par des lames d’air. D’une impulsion, le marine se projeta dans les airs et réceptionna l’attaque de la rousse d’une main. Défiant toute loi physique, l’attrapant par le poignet dans une prise de judo, il lui fit perdre son équilibre, la fit passer au-dessus de son dos et l’envoya rouler à terre comme un fagot de brindilles. Les épines dorsales de la rousse, violemment sorties à cet instant, déchirèrent le dos du militaire mais il ne s’en formalisa pas. D’une impulsion aérienne, il prit sa suite, fondant sur elle épée en avant.  Lorsque le corps d’Izya toucha terre, il créa un deuxième impact en l’écrasant sous son talon noirci.

"Cette triste histoire se termine, le gouvernement s’est montré tolérant vis-à-vis d’Armada depuis bien trop longtemps… Shabondy, Navaronne, la Translinéenne… Oh non, ce n’est pas le Malvoulant que vous, ROOKIES, allez devoir craindre ! Le Métamorphe, la Reine Rouge, Clotho… Sans Red, vous ne valez pas grand-chose et vous l’aviez bien compris en désertant tous votre repère. Mais avec ou sans aide, il est hors de question que nous vous laissions le remonter.
- Vous êtes vraiment borné ma parole, l’idée fixe de me capturer s’est bloqué dans votre tête et vous écoutez rien ! Et après c’est moi qu’on accuse de malhonnêteté ! " cracha Izya, la lame du vice-amiral Vasco légèrement enfoncée dans la peau de son cou.
"Izya Tagehl, vous êtes en état d’arrestation. Soldats, les menottes en granit marin. "

Et alors que les menottes, décrochées de la ceinture d’un des marines, cliquetaient l’une contre l’autre, le vice-amiral eu juste le temps de faire un pas sur le côté qu’un poing furieux frappait son épaule avec une force prodigieuse. C’était Raphaël qui venait de sauter du corps inanimé du roi lézard pour prendre son élan.

"Arrêtez vos conneries !

Reculant un pied pour amortir le choc, l’épaule à peine démise, Vasco regarda le vert tomber à genoux avec un air indéchiffrable. L’attention détournée,  son empathie ne l’avait prévenu qu’au dernier moment de l’attaque et sans cela il se serait probablement fait casser le nez. Cela ne valait pas les coups que lui avait opposés la dragonne, mais c’était si rare qu’il se fasse ainsi surprendre par une tête inconnue, que cela méritait d’être souligné…

"C’est quelqu’un de cool… une bonne personne… arrêtez de vous battre…on a besoin d’aide… Nova… Jack… On est naufra…. "

Face contre terre, complètement vidé par les efforts déployés pour reproduire le coup asséné au Tyrannosaure un peu plus tôt, Raphaël avait trouvé la force d’articuler ses derniers mots mais s’était évanoui avant de dire l’essentiel.

Le vice-amiral se contenta de retrousser son nez.

" Des civils avec des bases de Haki, on aura tout vu… "


Dernière édition par Raphaël Andersen le Lun 30 Juil 2018 - 0:31, édité 1 fois
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Fait chier.

Putain de bordel de merde. J'ai pas l'habitude d'être grossière, mais là. Là ! Y'a pas d'autres mots.

Tu fais grave chier Raphael. Pourquoi t'as fait ça ?! Pourquoi tu t'es pas barré comme je te l'avais dit ?!

Bordel.

Merde.

J'dois agir, j'ai pas le temps de réfléchir. A cause de lui, j'risque de faire foirer Le plan du siècle. Pendant une seconde, j'entends une petite voix dans ma tête qui me souffle "Suis le plan, tant pis pour./" Ta gueule la voix.
J'abandonne personne.

Merde.

J'attends pas que Vasco est fini de prononcer la dernière syllabe de sa phrase que je bondis d'un Soru sur Raphael. Le temps que son haki lui souffle mes intentions, Vasco n'a que le temps de faire les gros yeux avant que je disparaisse sous ses yeux, le corps de Raphael sur mon dos redevenu celui d'une ange.

De soru en soru, je prends de la distance par rapport à mon adversaire qui se met trop rapidement à ma poursuite. Alors, tandis que je fuis vers la jungle, que je m'enfonce dans celle ci, contournant les arbres entre chaque pas éclair, je déploie de l'air chaud de mes mains, afin de créer une atmosphère propice aux mirages. Et je laisse les yeux de Vasco le tromper un instant, l'induisant quelques secondes en erreur avant qu'il ne fasse plutôt appel à son Fluide empathique.

Raph, réveille toi.

Je resserre ma prise sur le bras de l'homme aux cheveux vert afin d'essayer de le réveiller tout en continuant de me déplacer à grande vitesse.

Raphael, si tu veux pas te retrouver en taule, faut que tu te réveilles ! Maintenant !

Rien. Pas un mouvement, pas un bruit. Il reste inerte sur mon épaule alors que je donne tout ce qu'il me reste d'énergie pour tenter de le garder libre.

Bordel.

Derrière moi, j'entends Vasco qui hurle pour me provoquer. Je n'ai clairement pas beaucoup d'avance sur lui. Et Raphael est toujours inconscient... Je n'ai donc pas le choix.

J'arrête soudain ma course effrénée prêt d'un gros tas de feuilles mortes et y dépose Raphael que j'enterre à moitié dedans. Puis je m'éloigne d'un soru dans une toute autre direction. Jetant un dernier regard en arrière pour m'assurer de l'efficacité de ma planque, je vois soudain un ptérodactyle se poser au sol juste devant le tas de feuilles et commencer à fouiller de son "museau" dedans.

Fait chier.

Retour en arrière, je fonce sur le dinosaure poing en avant pour lui foutre la droite de sa vie et vérifie que Raphael, toujours inconscient... ne soit pas blesser.

La voix de Vasco se rapproche.

Putain.

Fuir ne sert à rien. Mes forces diminuent, et de toute façon, mon but n'est pas de m'enfuir face à l'ennemi. Je n'ai plus qu'un espoir, un faible et mince espoir pour que Raphael ne subisse pas la sentence de la marine et du gouvernement.

Allongeant son corps inerte derrière moi, je m'assoie sur le sol et attends sagement Vasco qui, soudain, cesse de beugler à travers toute la forêt. Son Haki a du le mettre au jus de mes agissements, ainsi il arrive devant moi, l'arme au poing, mais n'osant attaquer immédiatement en me voyant.
Et avant même qu'il n'est le temps de prononcer le moindre mot, je prends la parole.

Je me rends, à une condition.

Son sabre toujours à la main, l'amiral me regarde sans sourciller.

Conduisez le en lieu sûr.

Je pivote légèrement et désigne Raphael.

Ce n'est qu'un civil que j'ai déjà rencontré par le passé. Il n'a rien fait de mal, et ne mérite pas d'être jugé comme l'un de mes alliés.
Si c'est là ton souhait, alors mets les toi même.

Décrochant de sa ceinture les menottes en granit marin, il me les lance. Au vol, je les attrape et sent immédiatement un grande fatigue m'envahir à leur contact. Un instant, je les regarde, hésitante. Suis-je vraiment prête à faire ce sacrifice ?

Suis-je vraiment prête à affronter ce qui m'attend ?

En face de moi, Vasco est plus tendu que jamais. Il pourrait très bien profité que je tiens ces menottes pour me porter un coup mettant fin à notre précédent combat, mais tout comme moi, il aussi est blessé et ne demande qu'à pouvoir se reposer. Alors il reste en suspens.

Et finalement, j'ouvre les menottes.

Je compte sur votre parole, Vasco.

Je le regarde un instant dans les yeux et referment le granit marin autour de mes poignets avant de me relever pour le suivre docilement.

Ne t'en fais pas... Il n'y a pas de lieu plus sécurisé que là où je compte vous emmener...

Son sourire en coin trahit sa satisfaction de m'avoir roulée. Au fond de moi, une haine indicible m'envahie.
Lentement, il s'approche de Raphael et lui passe à lui aussi des menottes en granit marin tandis que je bouillonne sur place, incapable de faire quoi que ce soit.

Tu es décidément une piètre pirate...

Au fond de moi, je le sais très bien ça. Je le sais, que je n'aurai jamais du suivre cette voie.
Et pourtant me voilà.
J'en suis là. Et si j'en suis là aujourd'hui, ce n'est pas que grâce aux autres. C'est que moi aussi j'en suis capable.

Rassemblant le reste de mon énergie, je lance un coup de pied retourner en pleine face de Vasco qui vole de quelques mètres tant son excès de confiance lui à fait ignorer son mantra. Retombant face à lui, les mains et mon pouvoir liés par ces menottes, je le charge avec l'intention de le frapper une seconde fois. D'un soru, il esquive de justesse mon coup, passe dans mon dos et me frappe violemment la tête.

Trou noir.


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"Vice-amiral ! Nous venons de recevoir le rapport de notre section administrative, aucune trace de l’individu appréhendé dans nos base de données, il n’est pas recherché. Son signalement pourrait correspondre à un certain « Raphaël Andersen » qui utilise également l’alias « Rafton Anderswag » pour ses apparitions publiques.
- Faites la courte, détails notables. "

Des maillons d’acier cognèrent et cliquetèrent les uns contre les autres, dérangeant la tranquillité des dormeurs comme le pépiement des oiseaux au matin. Les paupières de Raphaël papillonnèrent alors que, lentement, il reprenait conscience de son corps. Allongé sur le ventre, face contre un sol froid et dur, la jambe en feu et l’esprit engourdi, il voulut prendre appui sur ses mains mais ne parvint pas à les tirer jusqu’à lui.

Il rencontrait une résistance.

"Pas d’acte de naissance. Elevé et diplômé d’archéologie sur Ohara. Potentiel fruit du démon d’après un signalement qui pourrait lui correspondre, Rhétalia en début d’année, juste avant que ça ne s’embrase avec Bliss… Rumeur de mystérieux cambriolages sur South Blue qui pourraient correspondre aux capacités de l’hypothétique fruit, quelques mois plus tard. Croupier sur un casino itinérant jusqu’à récemment, motif du départ : flou. " résuma le jeune matelot en feuilletant le rapport, mince de quelques pages, qui rassemblait tout ce que les talentueux archivistes investigateurs du gouvernement avait pu lier au vert.
" Hmmm… Encore un CV d’orphelin à problèmes… Si j’ai bien appris quelque chose dans ma carrière, c’est que les premières lignes de nos biographies conditionnent un paquet de conneries. Bref, peu importe on l'embarque, je ne crois pas aux coïncidences.
- Oui, mon amiral. "

Les chaînons glissaient doucement, les uns sur les autres, alors qu’il se redressait. Il ne pouvait s’aider que de son épaule droite et de ses genoux entre lesquels il écrasait ses mains nues et liées. Ses pensées étaient gazées par la fatigue, un sentiment de vide, et il arrivait à peine à percevoir la discussion qui avait lieu devant sa cellule.

Il releva sa tête, lourde, la lumière des torches lui perça l’iris. Il voyait flou, de façon indistincte et les barreaux qui l’emprisonnaient se mêlaient à la masse indistincte des deux marines et des planches de bois qui les entouraient. Ils s’étaient retournés sur une autre cellule, mitoyenne, qui retenait une jeune femme rousse à l’air renfrogné. Elle n’était pas consciente.

Le vert essaya d’attirer leur attention, mais seul un râle inintelligible s’échappa de sa bouche. Ses souvenirs commençaient à peine à se reconnecter. Grand Line. Carottes préhistoriques. Dragon présentatrice météo. Steak de Tyrannosaure, à point. Nœuds coulant en même temps que le navire…

"Et pour les dinosaures ? Qu’en ferons-nous ?
-  C’est pour les Gasparov, on m’a fait comprendre qu’ils aimaient bien les nouveaux jouets et les expérimentations douteuses sur Jotunheim… Des horreurs… Gardez ça pour vous,  mais ce n’est pas ce que je veux pour mes prisonniers. Je ne souhaiterai même pas ça au Malvoulant. Des bestioles monstrueuses venues d’une île exotique, ça devrait leur suffire.
- Très bien mon amiral ! " acquiesça le matelot avec enthousiasme, tremblant encore d’avoir vu le visage, d’ordinaire imperturbable, du vice-amiral se déformer de dégoût à l’évocation de ce qu’il se passait dans la prison glacée  " et… si je peux me permettre ?
-Allez y.
-Vous êtes vraiment quelqu’un de bien… ENFIN je veux dire… Cela faisait longtemps qu’un de mes supérieurs ne m’avait pas inspiré autant de respect. " ajouta-t-il précipitamment avec un air gêné.

Raphaël se rendit compte qu’il avait froid : il tremblait à vrai dire. Prévoyant le transport d’une cargaison difficile, le navire avait été équipé d’un système capable de maintenir les cellules à basse température. Son corps sans énergie avait perdu beaucoup de sa chaleur. Plus encore il se rendit compte qu’il avait le cœur glacé, tétanisé… entendre parler de l’île aux dinosaures l’avait rappelé à toute l’horreur de sa situation.

Pieds et poings liés, on venait de l’arrêter et on le conduisait vers une prison.

Il était au large.

Dinosaure, canopées et fumeroles avaient disparu. Little Garden n’était plus là.

Jack et Nova non plus. Il les avait abandonné, seuls, perdus sans moyen de s’échapper et en leur faisant croire qu’il allait les secourir. Combien de temps mettraient-ils avant de se rendre compte de sa disparition, de sa trahison ? Combien de temps mettraient-ils à l’accepter ? Combien de temps pourraient-ils survivre ?

Une bouffée de chaleur l’envahit et il se jeta en avant contre les barreaux de fer, hurlant. Mais sa langue était trop engourdie pour émettre des sons cohérents. Le croiraient-ils de toute façon. La stupeur des marines se changea en de durs regards. Il comprit que non. Sa gorge se glaça et il sentit que son esprit le quittait de nouveau, et alors que sa tête s’affaissait et glissait contre les barreaux, il perdit de nouveau conscience accompagné de ces derniers mots :

"Merci soldat, et maintenant je prendrais bien un café. Avec ce qui nous attend, nous allons avoir bien besoin de nous réchauffer. "
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