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[Solo] Latios prend la mer

Latios venait tout juste de prendre son service sur le premier navire qu'il allait enfin commander. Toutefois, commander étant encore un grand mot, car il était plutôt sous les ordres d'un officier supérieur. Mais étant donné que cet officier supérieur ne faisait que passer son temps dans sa cabine à dormir et à boire, le navire était presque entièrement sous le commandement de Latios, officieusement du moins.

Cela faisait environ dix jours que le navire avait quitté le port et déjà que le capitaine avait déjà bu le quart de toutes les rations de rhum qu'il y avait à bord. Chaque fois que son capitaine réclamait à boire, Latios devait aller à la réserve prendre l'une des bouteilles de rhum restante et lui apporter dans sa cabine. Bien que cela lui permettait d'être seul maître à bord, Latios se sentait un peu désemparé, car les autres ne le voyaient pas comme un chef étant le plus jeune à bord.

C'est lors du onzième jour que les ennuis commencèrent, ils croisèrent la route d'un navire de pirate. Latios tout content et tout fier de pouvoir livrer sa première bataille ordonna d'aller à leur rencontre pour les affronter. Il se voyait déjà victorieux, rentrant au port et arborant déjà une médaille pour avoir capturé l'un d'entre eux, et pourquoi pas tout l'équipage, sans oublier la prime qui allait avec. Il aurait sans aucun doute une belle promotion et on organiserait sans doute une fête pour célébrer ça.

Perdu dans ses pensés, il fut rappelé à la réalité par l'un de ses matelots. Les pirates avaient lancés un boulet de canon contre leur navire et déjà que les manoeuvres d'évitement avaient été engagés. Ces pirates s'annonçaient beaucoup plus corriaces que prévus. Ceux-ci s'apprêtaient à aborder leur navire, un navire de la marine, quel culot ! Le navire des pirates étaient aussi beaucoup plus gros que le leur, deux fois plus gros en fait. Il s'agissait d'un grand navire alors que celui de Latios était un navire moyen, bien standard de la marine. Peut-être avait-il eu les yeux plus gros que le ventre ? Que faire à présent ? L'autre navire s'approchait toujours et il était trop tard pour essayer de fuir.

Le navire pirate se mis en position d'abordage. Leur équipage devait être quatre fois plus nombreux que celui de Latios et de son capitaine, qui devait toujours dormir sans se soucier de rien dans ses quartiers. Les premiers pirates montèrent à bord. Certains furent vaillement repoussés par les matelors tandis que les autres réussirent à prendre pieds sur le navire. Leur capitaine était en tête. Il s'agissait d'un grand gaillard avec une grande barbe, quelque peu classique chez les pirates, mais pas de jambe de bois ni de perroquet à son épaule, comme le racontait les contes pour enfant et les histoires de son cher papa. Il n'avait même pas le traditionnel sabre en main. Il était plutôt armé d'un pistolet et il semblait plutôt laisser ses hommes prendre tous les risques. Latios qui avait trop rêvassé jusque là, décida de mettre son entraînement à l'épreuve. Il n'était évidement pas question d'essayer de mettre ces pirates en état d'arrestation. Déjà ils étaient trop nombreux pour cela et puis ça se battait dans tous les sens tout autour de lui.

Il était spécialiste de la technique du « je passe derrière l'ennemi et je lui tranche la gorge ». Durant l'entraînement, il mimait le geste de trancher la gorge sans le faire réellement, logique, mais là il devait juste se souvenir de le faire pour de vrai. Il passa derrière un ennemi et lui trancha net le gossier. C'était plus facile qu'il ne le pensait et le fait d'avoir tué un pirate ne lui pesait pas lourd sur la conscience. Seul le sang qui lui coula dessus le répugnait, mais il sentait qu'avec du temps et surtout de la pratique, il réussirait à couper net et sans bavure. Un deuxième pirate vint auprès de lui et il répéta la même attaque, machinalement, comme il l'avait fait un millier de fois à l'entraînement. Rapidement, derrière la cible à abattre, il sors son couteau et lui trange la gorge. Il répéta ce petit manège quatre ou cinq fois encore.

Le problème, c'est que bien que son attaque fonctionne parfaitement bien pour les petits pirates débutants, elle ne fonctionne pas aussi bien contre les plus aguerris. Rapidement l'un d'entre eux sorti une dague lui aussi et une sorte de duel à la dague opposant Latios et un pirate s'engagea. Pas de panique, il avait combattu à la dague une bonne centaine de fois également et il vaincu rapidement son adverssaire d'un coup de dague dans le coeur. Celui-ci s'éfondra au sol, raide mort.

La situation semblait sous contrôle, mais elle ne l'était pas. Latios avait vaincu dix pirates à lui tout seul, pendant ce temps les pirates avaient déjà tués presque tout le reste des matelots. Il ne restait plus que Latios en vie et trois matelots de première classe encore vivants. Tous les autres étaient morts ou sur le point de le devenir, gissant au sol dans leur sang. Ce qui semblait être une victoire s'était transformé en une cuisante défaite.

Barbe foncé, le capitaine de l'autre navire, se présenta enfin. Sa première directive fut d'ordonner à Latios et à ses trois subalternes de lâcher leurs armes. Il n'y avait rien à faire d'autre à part mourir. C'était soit se rendre soit se faire massacrer. À contre coeur et avec une grosse boule d'amerturme dans la gorge, Latios lâcha sa dague au sol et les trois matelots firent de même avec leur armes.

- Barbe foncé : Où est le capitaine ?
- Latios : C'est moi. Je suis le capitaine Latios, commandant de ce navire.


Les trois matelots ne savaient pas comment réagir. Latios venait de mentir, il n'était pas le capitaine du navire. Celui-ci reposait dans ses quartiers, probablement ivre mort sinon le bruit de la bataille l'aurait alerté. Latios ne comprenait pas pourquoi il mentait au pirate. Pour protéger son capitaine ? Ou pour se valoriser lui même ?

- Barbe foncé : Tu n'es pas le capitaine. Je sais reconaitre un grade sur un uniforme, bleusaille. Tu es lieutenant, pas capitaine. Je veux parler au capitaine, MAINTENANT !

Latios senti une monté d'adrénaline, cet augmentation du ton du pirate l'avait ébranlé. Barbe foncé savait se montrer convainquant. Il se dirigea donc vers la cabine de son capitaine, seul avec le Barbe foncé. Les trois matelots restèrent derrière, l'air apeurés et complètement désemparés.

Après avoir traversé la porte donnant vers l'intérieur du navire, ils traversèrent un long couloir et la cabine du capitaine se trouvait au bout, dans une pièce qui se situait complètement à l'arrière du navire. Latios cogna deux coups à la porte, personne ne répondit. Barbe foncé perdit patience et défonça la porte, ce qui encore une fois ne manqua pas d'impressionner Latios qui recula d'un pas.

- Barbe foncé : Alors vieille noix, on dort pendant que ton équipage se fait massacrer ?
- Chellma : Quoi ?


Le capitaine du navire de Latios s'appelaît Chellma. Il s'agissait d'une sorte de pseudonyme qu'il s'était confectionné au cours des années, un peu comme Latios était également un pseudonyme. Sa vraie identité n'était connu que de ses supérieurs et tout comme lui il refusait d'en dire davantage. Chellma se réveillait d'une cuite avec un énorme mal de tête. Il était assis derrière son bureau, une main sur la table et une autre sur une bouteille de rhum totalement vide. Sans prendre conscience de son état, ni qu'un capitaine pirate se trouvait dans son office, il pris la bouteille et porta le goulot à ses lèvres. Réalisant qu'elle était vide, il la reposa violament sur la table et s'essuya la bouche. Là seulement, il pris conscience de la situation. Déjà deux pirates avaient fait irruptions dans la pièce et s'étaient placés derrière Chellma. Mais d'où venaient-ils ? Latios était persuadé que seul Barbe foncé était descendu avec lui.

- Barbe foncé : Écoute moi bien, tête de noeux. Ce navire m'appartient maintenant. Toi et ton équipage de marins, enfin ce qu'il en reste, vous prendrez place à bord de mon navire. Bien sûr, vos uniformes de marins restent ici.
- Chellma : Vous croyez sincèrement vous faire passer pour la marine ?
- Barbe foncé : Ce n'est pas impossible. Nous avons le navire, les uniformes. Quelque bonnes manières et un peu de prestige et n'importe qui d'assez naïf nous croira.
- Chellma : Et que ferez vous lorsqu'on vous signalera au quartier général ?
- Barbe foncé : Vous pensez réellement que je comptait vous laisser en vie ? Je ne vous l'ai pas dit, mais une fois à bord de mon navire, vous serez couler, bien évidement ! Mouhahahaha.


Le rire de Barbe foncé était un rire diabolique, mais Latios n'éprouvait aucun sentiment, pas de poussé d'adrénaline, rien. Il ne savait pas s'il devait craindre ce pirate ou en avoir pitié. Tous les membres de l'équipage furent dépouillés de leur uniforme de la marine et les morts furent jetés à la mer. Les survivants, qui étaient au nombre de cinq, furent conduits de force à bord du navire pirate où ces derniers avaient terminés de transborder leur butin et leurs provisions.

- Barbe foncé : Voilà, maintenant, bonne chance mes amis. Si vous croisez un navire de la marine, n'hésitez pas à leur faire croire que vous êtes vous aussi de la marine.

Barbe foncé agissait comme s'il allait les laisser en vie, mais il avait déjà mentionné qu'il allait les couler avec un coup de canon. Le capitaine Chellma était complètement ivre et ne servait à rien. Les trois matelots restants ne servaient pas à grand chose non plus. C'était en quelque sort à Latios de tout faire. Mais la situation était désespérés. Leur ancien navire s'éloignait mais ne tarderait pas à les couler lorsqu'une distance suffisante les sépareraient, et avec un équipage seulement trois et demi, Latios ne pouvait pas espérer prendre de la vitesse suffisament vite, sans compter que toutes les voiles avaient été relevés. Que faire ?

Latios eut plusieurs idées qui se bousculaient dans sa tête. La première était de plonger à l'eau et de rejoindre leur navire à la nage. Mais cette idée n'était pas excellente, car leur navire était à environ cent mètres déjà et remplis de pirate. De plus, allaient-ils réussir à nager à une telle distance et aussi vite ? La deuxième idée était de redescendre les voiles et essayer de les prendre de vitesse. Mais un navire aussi grand et contrôlé que par quatre personnes, c'était impossible de les prendre de vitesse dans de telles conditions. La dernière idée de Latios était de faire feu avec les canons pour couler leur propre navire, mais non seulement c'était interdit, il se doutait fortement qu'il ne gagnerait pas l'issue de cette bataille avec seulement quatre canons contre une dizaine qui allaient bientôt s'aligner contre eux.

Tout à coup, l'idée de comment ils allaient faire pour s'en sortir lui fut proposé par l'un des trois matelots encore en vie.

- Ald : Et si nous prenions la fuite à bord de leur radeau de sauvetage ?
- Latios : Mais, si l'on fait ça, ils vont nous voir aussitôt le navire coulé, n'est-ce pas ?
- Ald : Pas si on se cache sous la barque. Ils penseront qu'elle n'a juste pas coulé.
- Latios : Humm, je ne suis pas sûr que ça marchera.
- Ald : Essayons, c'est notre seul espoir... euh lieutenant, si vous le permettez, lieutenant.


Cette dernière remarque avait presque fait sourir Latios. Ald était d'un caractère plutôt chaud, à dire les choses comme il pense. Ce tempérament allait sans doute le faire progresser loin dans la marine. Mais à chaque fois qu'il s'emportait, il s'excusait à ses supérieurs.

- Latios : Bon d'accord, allons-y.

Tout le groupe se déplacèrent le plus discrètement possible à l'arrière du navire. Par chance, le navire pirate faisait toujours face au navire de la marine, si bien que l'arrière leur était masqué. Ils descendirent un à un dans la barque des pirates et se détachères. Aussitôt du coin de l'oeil, Latios aperçu son ancien navire se faufiler sur leur droite. Pour faire feu ils devaient les prendre par le flanc, du coup pour se cacher ils devaient se mettre sur le flanc babord. Ils entendirent aussitôt les coups de canons et plusieurs salves plus tard le navire pirate commença à sombrer. Tous se cachèrent. Les pirates allaient ils croirent que leur barque étaient vide ? Non, sans doute pas. Latios plongea dans l'eau, et ordonna à ses trois matelots d'en faire autant. Le capitaine Chellma ne semblait pas avoir la tête suffisament sur ses épaules pour désobéir à son second officier.

Alors que le navire pirate continuait de sombrer, le petit groupe de la marine se cachèrent sous l'eau sous la barque. Ils arrivèrent à respirer du côté opposé au navire de la marine qui s'approchait d'eux de plus en plus.

- Chellma : Ils vont nous couper en deux. Plongez sous l'eau et tentez de vous accrocher sous notre navire.

Latios fut impressionné, son capitane était de nouveau dans la course et il semblait avoir retrouvé tous ses esprits. Lui et les trois matelots obéissèrent et plongèrent sous l'eau. Ils le firent juste avant que la barque fut coupé en deux et tentèrent bien que mal de remonter à la surface sur l'un des côtés du navire maintenant immobilisé, hors de porté de vue des guetteurs qui tentaient de trouver à la surface de l'eau le moindre indice qu'un rescapé ait pu s'en sortir vivant. Cinq minutes plus tard, ce qui parrut à Latios et à son groupe une éternité, ils repartirent. La navire prenait de la vitesse et ils n'allaient pas tenir longtemps à se cramponer sous la croupe du navire ainsi.

Le petit groupe tenta donc de se déplacer vers l'arrière et de regagner leur barque à eux. De là, ils pouvaient soit aborder le navire, soit prendre la barque et s'enfuir, au risque de se faire repérer. Mais pour le moment du moins, ils pouvaient tous reprendre leur souffle. Ils étaient momentannément en sécurité.

À suivre ...


Dernière édition par Latios le Lun 4 Juin 2018 - 19:41, édité 1 fois
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Cela faisait environ une dizaine d'heures que le petit groupe se cachaient dans la barque des pirates et la nuit avait depuis longtemps tombé. Seule une boite de biscuit et une bouteille de rhum se trouvait à bord de la barque, dans une petite armoire et ces maigres provisions avaient été rationnés comme il se doit pour tenir plusieurs jours. Plusieurs plans avaient été élaborés et il avait été question d'éviter d'essayer d'aborder le navire ou de s'enfuir avec la barque, car ils se feraient aussitôt repérés, même dans la noirceur. Le mieux était d'attendre d'atteindre une île et de débarquer à ce moment là.

Le navire de la marine, maintenant devenu un navire pirate furtif, avait atteint une île inconnue au milieu de la nuit. Sans carte ni instrument pour se repérer, ni Latios ni son capitaine ni les trois matelots ne purent dire où ils se trouvaient. Il ne semblait pas y avoir de port sur cette île car le navire fut ancré à l'ombre d'une crique et il n'y avait aucune habitations en vue.

- Ald : Que faisons-nous ? Nous descendons ici ou nous attendons ?
- Chellman : Humm, ne semble pas habité, cette île.
- Latios : Je me demande bien ce qu'ils veulent faire de notre navire.
- Chellman : Sois se faire passer pour des pirates, sois le vendre pour son granit marin.
- Latios : Ah bon, notre navire est équipé de granit marin ?
- Chellman : C'est top secret !
- Ald : Je croyais que seuls les navires opérants sur Calm Belt en étaient équipés.
- Chellman : Le notre aussi, figurez vous.
- Latios : Si c'est top secret, comment on t'ils fait pour savoir ?
- Chellman : Ho, ne vous alarmez pas trop les gars, qui vous dit que c'est pour le granit marin qu'ils sont là ?
- Ald : Ça coule de source, non ?
- Latios : Si c'est ça, il faudrait détruire le navire. Leur laisser serait une erreur.
- Chellman : Personne ne détruit un navire de la marine. Ce serait un affront pour le quartier général.
- Ald : Ils n'ont jamais pensé que des pirates s'en empareraient.
- Chellman : J'ai dit non ! On ne détruit rien du tout.
- Latios : Du coup on s'en rempare ?
- Chellman : On en a déjà discuté. On prend la fuite, on préviens le quartier général et on reviens en force. Seul le quartier général est abilité à donner l'ordre de détruire l'un de ses navires.
- Ald : Et si nous descendions sur cette île ?
- Chellman : Mauvais idée, elle ne semble pas habité. Si elle est déserte, on est mal.
- Ald : Si on reste ici, on risque de se faire repérer.
- Chellman : Non, ils pensent qu'on est morts.
- Latios : Si ça se trouvent ils dorment tous à poing fermés à bord.
- Chellman : Non, il y aura forcément une garde qui surveillera les navires ennemis.
- Latios : Les navires ennemis, oui, mais personne ne surveillera les barques !
- Ald : Qu'est-ce qu'on fait alors ?
- Chellman : On en a déjà discuté ! On attend.
- Latios : On a discuté sur le fait de ne pas reprendre le navire de jour, mais là c'est la nuit.
- Ald : C'est vrai ça.
- Chellman : Latios, je te signal que je suis ton capitaine, un peu de respect.
- Latios : Désolé capitaine, mais je crois vraiment que l'on devrait attaquer.
- Ald : Je suis d'accord !
- Chellman : Bon d'accord. Mais avant tout, un éclaireur. Qui d'entre vous est le plus discret ?
- Latios : Je me porte volontaire pour jeter un oeil.
- Chellman : Bien, mais silence. Sutout, pas de bruit !


Latios fit le signe "à vos ordres" et monta le long de la corde qui attachait la barque jusqu'au navire. Une fois en haut, il laissa dépasser la tête juste asser pour voir ce qui se passait sur le navire. Pas un signe de vie à bord, tous dormaient paisiblement. Latios regarda vers la vigie et il n'y vit personne. Il se hissa donc à bord du navire et lentement il examina les alentours. Aucun pirate endormi, aucune trace de la lutte qui s'était produite plus tôt, rien. Les pirates semblaient s'être volatilisés. Latios revint à l'arrière du navire et fit signe aux autres que la voie était sans danger. Chellman, Ald et les deux autres matelos montèrent à bord à leur tour.

Chacun d'eux explorèrent le navire de fond en comble et il ne trouvèrent aucune trace des pirates. Leur butin était toujours à bord, cependant. L'idée de prendre le navire et de s'en aller était tentante.

- Ald : Personne à bord mon capitaine. Nous pouvons reprendre le navire et rejoindre le port le plus proche.
- Chellman : Humm, nous ne sommes que quatre. S'ils ont un autre navire dans les parages, nous serions immédiatement rejoints. Ils n'ont pas laissé le navire sans surveillance sans raison. Ça sent le piège tout ça.
- Latios : Vous croyez qu'ils nous observent ? Moi je crois qu'ils nous ont cru mort et ont abrités le navire ici en le pensant hors de vue des autres navires. Si nous partons maintenant, ils ne nous trouveront pas.
- Chellman : Mon petit Latios, je n'ai jamais vu personne d'aussi naïf que toi !


Sur ce, le capitaine Chellman se dirigea vers sa cabine sans rien dire d'autre. Latios et Ald se regardèrent étonnés.

- Latios : Matelot Ald, calculez l'endroit où nous sommes.
- Ald : À vos ordres, mon lieutenant.


Ald se dirigea sur la passerelle et calcula à l'aide des instruments leur position.

- Ald : À vingt milles nautique du port du G-6, lieutenant.
- Latios : Ça semble tout proche. Vous êtes sûr de vos chiffres ?
- Ald : Oui mon lieutenant. Nous sommes juste ici, regardez.


Ald avait montré une carte à Latios. L'île du G-6 se trouvait au centre de la carte et était entourée de quelques petites îles. Le navire de la marine avait jeté l'ancre près de l'un d'elle. Jamais un navire pirate ne se serait risqué aussi près. Sans doute préparaient-ils une attaque contre le G-6 ?

- Latios : En combien de temps pourrions nous être de retour au G-6 ?
- Ald : En deux ou trois heures, mon lieutenant.
- Latios : D'accord, je vais prévenir le capitaine. Surveillez l'île en attendant. Qu'on ne se fasse pas surprendre par le retour des pirates.
- Ald : Bien mon lieutenant, à vos ordres.


Latios descendit à la cabine du capitaine. Il cogna à la porte et celui-ci le fit entrer.

- Chellman : Alors ?
- Latios : Nous pouvons rentrer au port en trois heures.
- Chellman : Ça sent le piège, tout ça, je te dis.
- Latios : Je ne sais pas où sont les pirates maintenant mais ...


Un cri. C'était la voix de Ald. Chellman et Latios se précipitèrent en haut.

- Chellman : Et alors ?
- Ald : J'ai vu un pirate au loin et je crois bien qu'il m'a vu, car aussitôt il a fait demi-tour.
- Chellman : Pas bon ça. Forçons le plan. Parré au départ !


Latios donna les ordres de départ et tout le monde exécutèrent. Le capitaine dût lui aussi participer au désamarrage faute de subalterne disponible. Tout à coup, au loin, tous entendirent le cri des pirates qui courraient en leur direction. S'ils ne partaient pas bien vite, ils allaient se faire aborder. Toutefois, faute de chance pour les pirates, le navire quitta l'île juste à temps pour empêcher Barbe foncé et ses hommes de remonter à bord. Le navire de la marine s'éloignait maintenant à vitesse réduite et Barbe foncé leur criait des injures.

- Chellman : Pas possible qu'ils n'aient pas laissé le moindre homme en charge de garder le navire.
- Latios : Ils étaient trop confiants sans doute.
- Chellman : Non, ça n'a aucun sens. Aucun équipage de pirate ne ferait ça. Ils se sont donnés beaucoup de mal pour aborder ce navire et en plus ils ont laissés leur butin à bord. Fouillez tout le navire, cherchez tout ce qui pourrait avoir l'air suspect.


Ald et Latios se mirent immédiatement à la fouille du navire, pendant que les deux autres matelots se devaient toujours de procéder à la bonne marche du navire. L'un à la barre, l'autre à la vigie. Le capitaine, quant à lui, faisait les cent pas sur le pont, regrettant de ne pas avoir une bouteille de rhum à la main. Au bout de trente minutes, Latios et Ald remontèrent sur le pont.

- Latios : Rien de suspect, capitaine.
- Ald : Capitaine, le butin des pirates a disparu !
- Chellman : QUOI ?
- Ald : Il a disparu mon capitaine. Disparu, envolé.
- Chellman : C'est étrange. Ils ne sont pas remontés à bord pourtant.
- Ald : À mon avis, il devait y avoir une garde à bord, mais ils se sont cachés et on fuis avec le trésor.
- Chellman : Sans nous attaquer ?
- Ald : Seuls contre un capitaine et un lieutenant de la marine ? Vous voulez rire ?
- Chellman : Fichus pirates, même pas d'honneurs !
- Latios : Ça nous fera une jolie prime lorsque nous reviendrons les chercher demain.
- Chellman : C'est pas nous qui allons avoir la prime, fiston, mais ceux qui viendront les cueillir. Rahhh, ça me fout en rogne. Il y en a surement pour une centaine de millions de berries et c'est pas nous qui allons les avoir ! Aucune gloire et en plus on a perdu notre équipage ! Tu parles d'une journée. Et il n'y a plus de rhum en plus, ils ont tout bu ses pourritures ! Je retourne dans ma cabine et ne venez pas me réveiller avant demain c'est compris ?
- Latios : Bien capitaine.


Le capitaine Chellman nota ceci dans son journal de bord avant d'aller se coucher : « Le navire a été attaqué par un équipage pirate supérieur en nombre. Ils ont abordé et tué presque tout le monde à bord, excepté mon second, trois matelots et moi même. » Il passa sous silence l'épisode de la breuverie dans sa cabine et du fait qu'il était complètement saoul au moment de l'abordage. « Ils nous ont ensuite volés nos uniformes et nous ont fait prendre place à bord de leur navire pour nous couler avec lui. Heureusement, nous avons pu nous cacher dans leur barque et monter à bord de la notre lorsque notre navire était à l'arrêt pour permettre aux pirates d'examiner les décombres de leur funestre navire. La nuit venue, ceux-ci ont mouillé près d'une île et ont quitté le navire en laissant seulement une garde à bord, que nous n'avons pas repérés. Ils n'avaient soit pas laissés de vigies, soit celle-ci s'était temporairement absenté de son poste. Lorsque nous sommes remontés à bord, nous pensions le navire complètement vide avec uniquement le butin des pirates dans notre cale. Malheureusement, pendant que nous discutions, la garde cachée s'est emparé de celui-ci et est allé prévenir les autres pirates que nous étions toujours en vie. Nous avons tout de même pu nous en sortir avec qu'ils ne rabordent le navire. Tout cela me semble étrange, je n'avais jamais vu des pirates se comporter de cette façon. » Puis il alla se coucher, exténué.

Le navire continua doucement sa route jusqu'au port. Ils atteignirent celui-ci environ trois heures plus tard comme l'avait calculé Ald. Tout le monde dormait, Latios et Ald firent donc de même et laissèrent leur navire à la garde de leur deux matelots restants. Le lendemain matin, Chellman se leva de bon heure pour changer et il alla aussitôt faire son rapport en compagnie de Latios et de Ald.

Ald fut aussitôt promus au rang de caporal, mais le capitaine Chellman se pris un blame. Il se fit tellement engeullé dessus par son supérieur que Latios, resté à l'extérieur du bureau, pensait que ses tympans allaient être arrachés de ses oreilles. Le capitaine sortit furax.

- Chellman : On nous a réaffecté vingt matelots. Ce n'est même pas la moitié de tout ceux qui sont morts. Saleté d'administration !
- Latios : Et pour le navire pirate ?
- Chellman : Ils s'en occupent. Ça, ça veux dire pas de prime et pas de médailles.
- Latios : Génial ...


Latios qui se voyait déjà victorieux, être promu et reçevoir une belle médaille et une jolie somme d'argent venait de frapper le mur de la réalité de plein fouet. Cette première mission lui avait donné de l'expérience, certe, mais aucun gain financier ni gloire. Malgré tout il ne regretta pas de s'être engagé dans la marine. Le seul truc qu'il regretta c'est de ne pas faire parti de la mission qui allait récupérer ces pirates. Il aurait bien aimé les ficeler lui même et les livrer au quartier général, même sans avoir reçu de prime. Mais ce n'était plus de leur ressort. Ils avaient reçus un jour de congé, le temps de réapprovisionner le navire et d'affecter les nouveaux matelots à leur poste, et ils reprendraient la mer pour patrouiller les environs.
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