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La queue du serpent

A présent, je savais qu'il était corrompu jusqu'à l'os. J'arborai un sourire radieux. J'en avais eu la preuve ; donc le plus gros du boulot était fait. Maintenant, à moi de le coffrer. Et bienvenue ma promotion. Coffrer un lieutenant alors que je n'étais là que depuis quelques semaines. Je suis convaincu que mes supérieurs n'hésiteront pas à me donner un grade plus élevé que ce que j'ai. Sérieusement... Agent de catégorie trois. Le rang du bleu, oui. Le rang des missions pourries, aussi. On te prend pour une sorte de poubelle pour les affaires sans intérêt. Un vrai plaisir.

Je me prélasse contre une fenêtre, posant mon petit derrière sur un muret en pierre. Après cette escapade en mer, nous sommes revenus à la base. Nous avions deux jours de repos, avant de repartir à la chasse. Un léger ricanement sortit de ma bouche. Deux jours, c'était le temps qui allait permettre à ce cher lieutenant pour écouler la marchandise volée. Je n'avais qu'à le suivre et à immortaliser les scènes de recell, avec mon Den Den photo.

C'est au final assez simple, et je pourrai en tirer profit.

C'est quand même marrant qu'il y ait plein de types honnêtes au Cipher Pol, quand on sait tout le blé qu'on peut ramasser en faisant des travaux de routine. Ahahah. Sauf que moi, je ne suis pas honnête. J'ai une vie de merde pour l'instant. A jouer les gentils marins, à servir le café à ce con coordinateur. Ce bon vieux Roger ahahah. Je me rappelle du temps où j'étais sur Manshon. J'étais un petit chef d'une famille mafieuse, jusqu'au jour où...

Enfin bref. J'ai pas envie d'en parler. Stupide conscience.

Mon oeil est attiré vers un mouvement en provenance du bâtiment principal. C'est le moment. Ça doit bien faire deux ou trois bonnes heures que je guette la sortie de Dixt, le lieutenant véreux. Il sort seul, sans son uniforme, et a même le culot de remballer un pauvre soldat qui lui demandait sûrement un truc débile. Un truc du genre "Bien joué pour votre prise !", ou encore "Auriez-vu le formulaire Treize Bé ? C'est pour partir en thalassothérapie sur Calm Belt." Sont cons ces marines.

Je fais un petit bond et atterris proprement sur le sol. Méprisant oui, cupide oui, mais pas disgracieux. Un homme doit toujours soigner ses mouvements. Enfin je dis un homme, mais ça vaut aussi pour les femmes hein. Et les hommes-poissons bien sûr et tout le tralala...

Fous moi la paix avec tes discours moralisateurs, conscience.

Je le suis à bonne distance. Il devrait m'apporter les preuves de lui-même ; et après ça j'improviserai. C'est vrai que je serai tenté de lui piquer son butin... Mais bon, faut voir. Hinu Port, aussi appelé Attalia ; c'est là où la garnison se trouve. Une grosse ville où il fait bon vivre. Je serai capable d'y passer ma retraite tiens. Enfin, encore faut-il que j'atteigne cet âge-là ahahah.

Il quitte progressivement les grandes allées commerçantes et s'enfonce dans les bas-fonds. Je comprends mieux pourquoi a-t-il laissé ses vêtements de marine à la base. Messieurs n'a pas de très bonnes fréquentations. J'observe de mon œil inquisiteur ses moindres faits et gestes. Il ne semble pas vraiment gêné par sa venue ici. Habillé en civil moi-aussi, je me fonds dans la masse. Enfin masse, pas vraiment. Personne dans ces ruelles. De plus en plus louche. M'enfin, le suspens est déjà mort depuis bien longtemps. Je sais à quoi m'attendre, et la présence de mon pistolet collé à ma hanche me rassure.

Au bout de plusieurs longues minutes à le filer, il s'arrête devant une battisse misérable. Presque en ruine même. Il a bel allure le lieutenant ahah. Un trentenaire aux cheveux noirs, aux traits grossiers et à la forte corpulence. Vêtu de quelques bouts de tissus comme la majorité des locaux, il n'a plus rien à voir avec un lieutenant de la Marine. Il toque deux fois à une grande porte en bois, et attend quelques secondes. Il regarde dans toutes les directions, nerveux. Je retire ma tête de justesse, et attend un quelconque bruit pouvant me signaler l'ouverture de ladite porte. Finalement, un petit loquet s'ouvre et une conversation s'engage entre Dixt et l'inconnu de l'autre côté. Le caractère étroit de la ruelle et le silence pesant me permettent d'entendre correctement leurs propos.

" - T'as un truc ?

- Ouais. Quelques babioles en or et une en perle. Il sera content.

- S'Il est content, je le suis aussi. Tu les as foutu où ?

- Comme d'habitude. Tu sais, le hangar marron dans le quai numéro trois.

- Ouais, je sais. J'enverrai mes gars plus tard, on est sur un truc en ce moment.

- Je peux savoir quoi ?

- Euh... Ahah. Pas vraiment.

- Pourquoi ? Tu ne me fais pas confiance ?

- Pas ça. Juste que c'est un gros coup. Donc moins y'a de gens au courant, mieux c'est.

- Putain mais c'est incroyable ça ! Ça fait pas mal de temps que je bosse pour vous et vous êtes toujours méfiants !

- Oh oh, du calme, quelqu'un pourrait nous entendre... "

Le lieutenant jeta un coup d'oeil autour de lui. Mais bon, c'est inutile. Je reste planqué derrière un mur. Je suis à une assez bonne distance pour entendre ; alors je n'ai pas besoin de les regarder parler.

" - Tu vois qu'il n'y a personne ! Alors arrête de changer de sujet. Tout ça, ça suffit. Je vais chez les Ramil.

- NON NON NON ! Reste, attend... On peut discuter mon ami...

- Ah ! Bah tu vois bien que je vous suis utile. Mais je suis considéré comme un moins que rien. Alors tu m'organises un rendez-vous avec Lui le plus vite possible. Je suis libre demain. Après ça je retourne à la chasse.

- Bon et bien... T'es remonté aujourd'hui dis donc.

- Oui, c'est le boulot. Tout cet administratif, ça me casse la tête.

- Je comprends.

- Putain mais tu vas arrêter de changer de sujet à chaque fois ?!

- Du calme ! Du calme ! Je t'organise ça, et je te ferai savoir quand la rencontre aura lieu. Mais tu sais, Il n'aura peut-être pas les mêmes disponibilités que toi.

- Je m'en fiche, c'est pas mon problème. Vous voulez me garder ? Et bien je vois le boss directement, parce que là j'en ai raz-le-bol. A plus tard, Rio.

- A plus tard Dixt... "

He bien, remonté le marin d'eau douce. Néanmoins... cette petite conversation m'a permis des avancées incommensurables... Je remercie fortement l'imprudence du lieutenant. Faut dire qu'il n'a pas eu des mentors, comme...

Enfin bref.


Dernière édition par Gatz Wallman le Mar 29 Mai 2018 - 23:30, édité 1 fois
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Je sors discrètement des bas-fonds d'Attalia pour me diriger vers les quais. Ahahah. J'ai bien retenu l'emplacement de la marchandise. Quand je pense au paquet de Berrys que je peux me faire en revendant ce qu'il a pris... J'ai des étoiles dans les yeux. Tu vois, l'argent et moi, c'est une grande histoire d'amour. Bon, c'est aussi ce qui m'a apporté des emmerdes. Enfin, plutôt la manière par laquelle j'en obtenais. Mais cette fois-ci, je ferai attention.

Le hangar marron, quai numéro trois. Je passe devant le un, le deux puis le trois. Le crépuscule tombe et les quais se vident peu à peu. Les bateaux se préparent à passer la nuit dessus. Les matelots s'affairent et je les regarde, l'air supérieur. Jamais plus je ne me rabaisserai à d'aussi basses besognes. Non, j'irai tout en haut. Je me le promets.

Le quai en pierre contraste avec la ville des sables. Ce dernier se mélange à la couleur ocre du ciel. Cette ambiance calme et douce renferme un pays gangrené par les cartels. Un endroit parfait pour moi ahahah.

Et voilà le fameux hangar marron. Un local plutôt petit, comparé aux autres. Aucune spécificité à dénoter. Je m'engage dans un chemin longeant le côté du bâtiment. Forcer la porte principale serait du suicide. Autant forcer celle de derrière. J'arrive assez vite jusqu'à cette dernière. Il faut dire que le hangar n'est pas très grand ; même petit. C'est quoi ce cartel nul ? Quand on fait du trafic, faut voir les choses en grand bordel ! Que des amateurs. Je fonce sur la porte métallique, mon épaule en premier, espérant la voir céder du premier coup.

Après avoir lamentablement échoué, je recommence une deuxième fois. Encore loupé. Et je tente encore et encore. Elle commence petit à petit à s’abîmer, et à la dixième fois, elle cède.  Un gros bleu à l'épaule me fait tirer une grimace ; mais la douleur s'efface devant l'excitation que j'éprouve. Je cherche à la hâte, et finis par tomber sur un gros sac en toile, posé par terre. Il ne s'est pas foulé, le type. Et pour mon grand bonheur d'ailleurs. Je l'ouvre, excité tel un enfant devant son jouet, et admire les objets qu'il contient. Comme prévu, il y a une statuette en or, un collier que j'estime en argent, une coupe en or et un... diadème en perle. Original. Je me frotte les mains. J'avais sous-estimé le butin la première fois que je l'avais vu. J'avoue ne pas savoir combien l'ensemble valait exactement ; mais j'étais sûr d'une chose : c'était beaucoup.

Je remets le tout dans le sac et l'emporte avec moi, laissant derrière moi la porte défoncée. Ils vont remarquer un truc, c'est certain. D'ailleurs, ça m'arrangerait pas mal qu'ils pensent que ça soit Dixt, à cause de sa colère de tout à l'heure. M'enfin. La poche fait du bruit quand je la secoue trop, et c'est très gênant. Cependant, il n'y a que très peu de monde dans les rues à cette heure-ci. Une aubaine pour moi. Maintenant, va falloir écouler tout ça.

Avec les quelques sous que j'ai en poche je loue une chambre dans une auberge pour une nuit. C'est jour de repos ; alors les soldats sont autorisés à passer la nuit dehors. On doit juste pointer le soir et le matin, et le tour est joué. L'avantage aussi, c'est que le commandant de la base doit y rester avec du personnel. Dont le fameux lieutenant ahahah. Concernant mon lieu d'hébergement, l'aubergiste est un vieillard à lunette. Il lisait une encyclopédie lorsque je suis arrivé pour réserver ; pas de doute, je serai bien tranquille ici. Je pars planquer mon butin et je vais signaler ma présence à la garnison. Puis, direction la maison et le lit.

J'étais content de moi. J'avais beaucoup avancé dans mon enquête et je repense à cette conversation. Ils parlaient d'une tierce personne, leur chef. Le lieutenant n'est donc qu'un pion dans une organisation plus grande... Ça devient foutrement intéressant tout ça. Je souris tel un charognard. Mes vieux démons de mafieux refont surface. Argent, intrigues et pouvoir, le triptyque du bonheur.

Je m'endors avec le rêve d'une vie nouvelle, où je retrouvais ma vie d'antan.
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