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Une rencontre pour le moins étonnante

Un matin comme un autre. Les mouettes qui virevoltaient dans le ciel, se coursant les unes les autres, comme cherchant à se prouver quelque chose. Les mats qui s’entrechoquaient, créant de la sorte des cliquètements caractéristiques des ports pleins de vie. C’était ainsi tous les matins au QG, et ce depuis mon arrivée quelques semaines auparavant. Je n’étais pas encore ce qu’on peut appeler un « véritable » officier de la marine, tout juste vice lieutenant, pris sous recommandation au QG d’East Blue. J’avais tout du petit gars détestable de 24 ans qui sortait de l’école d’officiers et qui venait jouer du galon avec les hommes du métier, les vrais.

Jouer du galon en étant vice lieutenant, quelle blague, certains adjudants sur cette base avait plus d’influence que moi, la seule chose que je faisais était de passer les hommes en revue au côté d’un des lieutenants de la base, généralement celui qui avait le moins bu la veille, et me balader en attendant qu’on m’envoie en mission. Autant attendre la venue de Dieu sur Terre. Je n’étais qu’un inconnu parmi beaucoup d’autres sur la base, et le problème est bien qu’on ne devient pas connu en restant sur un ponton à regarder les navires prendre la mer.

Alors j’attendais, parce que de toute manière, c’est tout ce que j’avais à faire. Je me levais le matin, je prenais le petit déjeuner au mess des officiers, puis j’allais m’entraîner et je finissais ma journée par mes études personnelles, sur différents domaines. Il est vrai que l’anatomie était l’un de mes domaines de prédilection, j’essayais, à dix ans seulement, d’apprendre par cœur tous les points faibles de l’homme, et encore l’année dernière, il s’agissait de l’une de mes principales préoccupations, les points faibles de l’homme.

Pour moi, tout combattant digne de ce nom se devait d’être complet, autant physiquement que mentalement, alors lorsque l’on me laissait un petit peu de temps avec des soldats, j’aimais mélanger l’entrainement physique et la culture générale, poussant ainsi ses braves dans leur retranchement en mêlant histoire, science et littérature. C’était amusant de les voir s’énerver devant mes questions « à la mords-moi l’nœud » après chaque séance d’entrainement durant lesquelles j’essayais aussi de les pousser à bout physiquement.

Mon but était d’apprendre à connaître tout le monde, du mieux que je pouvais, tout en notifiant les failles et les forces de chacun. C’était ce qui faisait de moi un véritable gestionnaire, je n’étais pas seulement un homme de terrain, j’aimais savoir à l’avance quelles étaient les forces en présence. En l’occurrence, ça n’était ni pressant, ni même utile de procéder à ce genre d’enquête en sachant que le QG abritait l’un des quatre démons des Blues, à savoir la sous amirale Bii qui devait être en mesure d’arrêter à peu près n’importe quel pirate se baladant sur ses mers sans trop de difficulté. Cela dit, rien ne vaut la prévention, et perdre des hommes n’était pas vraiment dans mes priorités.

Ah bordel, qu’est-ce que je n’aimais pas cette vie lente et dépourvue d’action, j’avais l’impression que tout était au ralenti depuis que j’avais quitté mon île, au moins, là-bas, je participais aux enquêtes, j’étais reconnu par tout le monde, c’était quelque chose ! Ici ? C’est limite si les hommes me saluait, j’avais vraiment cette impression d’être inutile, il me fallait quelque chose, une mission, un événement je ne sais pas moi, quelque chose !


-
NAVIRE A MIDI


Je ne sais pas, l’arrivée d’un ennemi, ou bien la venue de l’Amiral en chef ? Ahh, il me fallait quelque chose absolument, je n’en pouvais plus d’arpenter les pontons sans but, de chercher à me faire des amis dans un QG où l’on me traitait de pistonné, il me fallait une mission qui me permette de prouver ma valeur, non seulement en tant qu’homme, mais aussi en tant qu’officier !

Oui c’était ça qu’il me fallait, une véritable mission, du genre de celle qui avait fait les grands hommes, qui avait construit les légendes ! J’étais gonflé à bloc, il fallait que je me défoule sur quelque chose, dès maintenant ! Alors je me suis mis à boxer dans le vent, c’était une technique que maitrisaient parfaitement tous les pratiquants d’arts martiaux. Le « Shadow Training » consistait en une suite de coups administrés en s’imaginant une scène de combat, on enchainait alors les esquives, les contres et les coups en fonction de la difficulté que l’on accordait à notre entrainement.


-
Garde à vous !



Je m’étais imaginé entouré de cinq pirates armé, me cherchant des noises de leur plein gré et m’insultant de tout leur pauvre vocabulaire, le premier cherchait à m’administrer un coup en pleine face, un pas sur la droite suivie d’un coup de coude à l’arête supérieure du nez suffit à faire disparaître l’ombre du combattant. Le second était vif, bien plus coriace, il esquivait chacun de mes coups, c’est alors que, au beau milieu d’un combat acharné, il leva sa main comme pour m’administrer une grande claque sur le dessus de la tête. Ridicule, ce mouvement m’offrait d’innombrables ouvertures, j’optai donc pour une feinte de corps vers le bas, l’obligeant ainsi à baisser la tête pour suivre mes mouvements, puis je le balayai d’un uppercut.

Mais.

Je venais de toucher quelque chose de solide, et mon coup, bien qu’envoyé avec toute ma bonne volonté et tout mon amour pour le combat, c’était stoppé face à cette chose. Je fus donc bien forcé d’ouvrir les yeux. Autour de moi, une quarantaine d’homme au garde-à-vous, la bouche ouverte, et sur la balustrade surplombant le ponton, le Commandant Rammsteil et le Colonel Warp, à peu de chose près aussi stupéfait que leurs hommes.

Qu’est-ce que c’était que ce bordel ?

Je tournai donc la tête vers la chose qui avait bloqué mon coup, et c’est alors que je le vis, la tête droite, la mâchoire contractée surement par le self-contrôle dont il faisait preuve pour ne pas m’insulter ou bien me consigner sur-le-champ, les yeux rivés vers moi, immobile. Je regardai donc ses épaulettes, sait-on jamais, je pouvais très bien avoir frappé un sergent d’élite venu par hasard ou je ne sais quoi encore.

Un commodore.

Je venais de frapper un put… de commodore.


- Ah, et bien je peux dire que vous êtes solide comme un roc en tout cas !


Si je n’étais pas renvoyé de la marine sur ce coup, c’était quelque chose d’anormale, et merde, le con.
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Être commodore, ça a du bon comme du moins bon. Par exemple, hier soir, je reçois un appel où je suis consigné à effectuer une visite d’inspection au QG d’East Blue. Je n’ai que ça à foutre. Celui normalement chargé de cette besogne est mort la nuit dernière lors d’une mission. Bien évidemment, ils n’allaient pas envoyer un membre de l’amirauté. Saleté de grade. Je suis entre les sous-fifres et ceux qui ont réellement du pouvoir. Je n’ai pas prévu de rester commodore bien longtemps.

Passant le plus clair de mon temps en mer, disons que nous n’avons plus qu’à lever les voiles. Nous avons passés la nuit sur le port d’une île sur East Blue, non loin du QG, où nous avons fait le plein de provisions. Et ce matin, comme à son habitude, Daniel réveille les soldats à base de gifles, de coups de pied au cul et de retournements de hamac. La marine est classe ? Pas chez nous. Daniel et moi-même n’aimons pas tellement la fragilité des soldats de nos jours…

« Levez l’encre, soldats, avant que je ne vous fasse couler de si bon matin. Regardez-moi ces monstrueux poissons, ils semblent affamés, n’est-ce pas ? dis-je en balançant un bout de viande par-dessus bord, violemment saisit par les mâchoires acérées d’un monstre marin. »

Après des regards des composés, chacun se met à son poste et réalise parfaitement son travail. Ouais, c’est comme cela qu’à deux, nous gérons l’équipage d’une main ferme. Des sous-fifres, des vrais, qui nous remercieront plus tard d’être plus résistants que leurs autres collègues. La régulière putain, ce ne sont qu’une bande de mollassons qui ne souhaitent qu’une chose : croupir derrière des bureaux. J’espère gravir les échelons et changer cette mascarade;

[•••]

Nous sommes bien au large, il n’y a plus qu’à tenir le cap. La mer des blues est bien plus calme que celles rencontrées sur Grand Line, voire le Nouveau Monde. Le voyage se passe dans le plus grand calme. J’autorise même une pause à mes hommes. Pause durant laquelle Daniel et moi nous entraînons. Ce dernier charge sa barre, suspendue entre deux poutres, à tel point qu’elle finit par se tordre légèrement. L’enflure, il commence fort. Il passe sous la barre, la place sous ses épaules, puis enchaîne des flexions de jambe sans la moindre difficulté.

Connard.

Il souhaite m’humilier devant mes hommes ? Sans prendre la peine de me dévêtir, je passe également sous cette même barre, après y avoir rajouté davantage de poids, puis j’effectue ma série de flexions avec une facilité déconcertante. Je la repose violemment sur les poutres, le plancher tremble. Le regard du malheureux se transforme. Il parvient à son tour à réaliser l’exercice, mais je vois son visage se crisper.

À mon tour, je passe de nouveau sous cette barre et la soulève. Lors de la remontée de mes jambes, je profite de l’élan pour élever la barre encore plus haut à l’aide de mes bras tendus. Daniel détourne le regard, mes hommes me regardent la bouche grande ouverte, je suis le héros du navire. Pour enfoncer plus profondément mon meilleur ami, je saisis cette même barre d’une seule main, effectuant maintenant des flexions avec un biceps.

Mauvais perdant, il s’en va travailler dans son coin.

[•••]

« La vigie, hurlant après avoir effectué de grands gestes des bras. QG À MIDI ! »

Je ne compte pas perdre mon temps ici. Plus vite nous serons arrivés, plus vite nous serons repartis. Je ne réalise toujours pas que l’on ait osé me confié une tâche aussi insignifiante. Les officiers de ce QG seront certainement aussi minables que ceux rencontrés dans les autres QG. Ils ne connaissent pas la réalité du terrain, surprotégé et trop armé, derrière des forteresses plus grosses que n’importe quel navire.

Le drapeau hissé, l’insigne de mon équipe reconnu, les portes s’ouvrent et nous entrons « chez nous ». La base a cessée toute activité. Chacun des hommes est en position de garde à vous, et ce à chaque parcelle de terrain que le navire franchit. Qu’importe ces formalités à la con, je veux seulement rencontrer les officiers, boire un thé et me tirer. Ces mers sont trop calmes pour y suspecter quoique ce soit. Enfin, je disais pareil pour le QG de West Blue et je me suis retrouvé au coeur d’une magouille…

« - Tiens, toi, avec les kilos en trop, emmène-moi vers tes supérieurs. J’aimerais également comprendre pourquoi est-ce qu’ils ne se trouvent pas déjà là à cirer mes pompes ?… lancé-je d’un ton glacial, figeant le pauvre soldat qui tente de lâcher quelques mots.
- À… À… V-v-vos ordres, co-co-COMMODORE !
- Boucle-la et dépêche-toi. Une fois que ce sera fait, file aussitôt à la salle de sport et n’en ressors que lorsque tu seras incapable de marcher. »

J’y vais probablement un peu fort, mais ça empeste tellement la nullité par ici. Je suis tranquillement le soldat, quand soudain, un poing venant d’en-bas vient en direction de mon menton. C’est remarquablement bien envoyé, mais encore trop lent et faible. D’un simple mouvement, légèrement plus rapide que le sien, je stoppe son attaque et le regard fixement dans les yeux. Je n’écoutais même pas ce qu’il venait de me dire. Je sers simplement son poing qui commence à se craqueler.

« - Un bien drôle de QG… N’est-ce pas Daniel ?
- Je dois t’avouer qu’ils assez farouches par-ici. Puis te frapper de la sorte, je crois que personne n’avait encore osé.
- Devrais-je montrer à ces messieurs que je n’ai rien à voir avec leurs supérieurs ?
- La dernière que tu as dû faire cela, de nombreux soldats sont morts…
- En effet. J’ai du mal à contrôler ma force face à des insectes. Je hais les insectes, la saleté… dis-je d’un ton assassin, serrant le poing du jeune officier encore plus fort. »

Ce dialogue avec Daniel a eu pour effet d’effrayer tous les types aux alentours. Bien entendu, tout cela ne sont que des balivernes, il n’y a eu quelques blessés et quelques légères commissions. Je ne suis probablement pas aussi cruel que j’en ai l’air. Puis, je regarde cet homme et une idée vient soudainement me traverser l’esprit. Hùhùhù. Nous manquons cruellement de cadres au sein de l’équipage, c’est l’occasion rêvée de faire le plein.

« Daniel, tu en as marre de devoir tout diriger tout seul, je me trompe ? »

Il acquiesce simplement d’un hochement de tête.

« Mhh. Tiens, gros lardon, file de suite à la salle de sport. Toi, monsieur « j’accueille mes supérieurs avec des uppercuts », c’est finalement ton devoir du jour de me mener à tes supérieurs. À moins que je ne décide d’autre chose sur le chemin. »

Je ne lui laisse pas vraiment le choix. Tenant son poing, je le tire de tel sorte d’emporter tout son corps en direction du bâtiment central. Sans rechigner, il comprend relativement bien la situation. Il avance sans broncher. Mon bras-droit et moi dans son dos, nous le regardons, puis après s’être échangés tous deux des regards, je décide finalement de prendre la parole.

« Quelles sont tes ambitions ? Nous avons probablement le même âge et tu frappes plutôt pas mal comparé à tous ces vauriens. Je n’imagine clairement pas que tu as pour ambition de croupir dans cette base de branleurs. »

Je ne le quitte pas des yeux. J’attends simplement sa réponse.

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- En effet. J’ai du mal à contrôler ma force face à des insectes. Je hais les insectes, la saleté…


C’est ce qu’on pouvait appeler une rencontre d’anthologie, monsieur le commodore n’aimait donc pas la saleté, ça tombait bien, moi non plus. L’homme qui me faisait face ne dépassait que de quelques centimètres, le mètre soixante, ce n’était pas son physique qui en imposait mais bien sa carrure, il se tenait droit, décontracté et était possédé d’une, visiblement naturelle, nonchalance. Chose qui m’horripilait en temps normal mais qui dans le cas présent, imposait le respect.

Quoique, dans l’état actuel des choses, il me donnât juste envie de lui refoutre une droite histoire de lui apprendre les bonnes manières, il avait de la force, plus que moi en tout cas, et était aussi technique que vif à la vue de la facilité déconcertante avec laquelle il avait stoppé mon coup, c’était un garçon entraîné qui ne devait avoir que deux ou trois ans de plus que moi. Cela dit, la différence de niveau était aussi remarquable qu’époustouflante, j’étais considéré comme l’un des meilleurs combattants de la base mais mon coup, face à cet homme, n’avais pas eu plus d’effet qu’une piqûre de moustique sur un éléphant.

J’étais suffisamment intelligent pour reconnaître une défaite quand j’en voyais une, et puis, en plus d’être le supérieur du supérieur de mon supérieur direct, l’homme était entouré de soldats qui avait tous plus ou moins l’air redoutable. Ses cheveux noirs, mi-longs et rasés sur les côtés et son regard lui donné un air à la fois moderne et terrifiant sans pour autant paraître gamin et démoniaque, son physique en lui-même m’inspiraient une sorte de paradoxe temporel entre sagesses des anciens et insouciance. Il était, somme toute, intéressant.

Il serrait sur mon poing, suffisamment fort pour le faire craquer, mais j’avais connu bien pire, mon regard ne vacilla pas une seule seconde, en revanche, autour de moi, ses idiots étaient tous effarés par l’incroyable présence et l’apparente cruauté que le petit équipage dégagé, quelle bande de dégonflés je vous jure …


- Mhh. Tiens, gros lardon, file de suite à la salle de sport. Toi, monsieur « j’accueille mes supérieurs avec des uppercuts », c’est finalement ton devoir du jour de me mener à tes supérieurs. À moins que je ne décide d’autre chose sur le chemin.

Le gros lardon en question, c’était le caporal Jimmy, 95 kilos pour un mètre soixante-dix, je dois souligner que le surnom était bien trouvé, bien que mentionner la salle de sport à cet idiot ne servît pas à grand-chose, le mois dernier, j’avais essayé tant bien que mal de le forcer à l’entrainement, il s’était révélé incapable de soulever plus de quarante kilos, autant vous dire que ce garçon n’avait pas vraiment d’avenir dans le sport …

Il ne me laisse pas vraiment le choix, en plus d’un ordre direct, il me tient physiquement, et l’ayant déjà frappé je n’allais certainement pas me rebeller directement en lui faisant lâcher prise, ce que je n’étais d’ailleurs peut-être pas en mesure de faire. Le conduire à mes supérieurs ? Boarf, ce n’était qu’une mission de routine comme une autre, à partir du moment où le commodore me pardonnait, le commandant et le colonel n’auraient pas d’autre choix que de faire de même. Je le conduisis donc à l’intérieur du QG, tout en forçant minutieusement sur ma main pour qu’il lâche prise, l’humiliation avait ses limites et, supérieur ou non, je n’avais pas l’intention de me laisser faire de la sorte.

Il ne lâche pas prise pour autant, ma démarche, elle, est rectiligne, comme un bon agneau docile, tout en moi, durant ce court chemin jusqu’à la balustrade supérieur, inspire le respect de l’ordre établi, je ne suis d’ailleurs même pas sûr qu’il ait remarqué mes tentatives pour me délier de sa poigne de fer, il finit par me retourner puis par me regarder dans les yeux. Malgré ses trente centimètres de moins que moi et sa carrure bien moins imposante, il était comme un de ces légendaires parrains mafieux, peu importaient la taille de celui à qui ils parlaient, ce dernier paraissait toujours ridicule à côté d’eux.


- Quelles sont tes ambitions ? Nous avons probablement le même âge et tu frappes plutôt pas mal comparé à tous ces vauriens. Je n’imagine clairement pas que tu as pour ambition de croupir dans cette base de branleurs.


C’était une question intuitive, pleine de double sens, qui indiquait qu’il avait parfaitement compris la différence de niveau entre moi et la majeure partie de mes compagnons présents sur le QG. C’était gratifiant de se savoir reconnu, ce garçon savait parler à ses hommes. Cela dit, je n’avais pas réellement de réponse prévue à cet effet, il a fallu que j’y réfléchisse longuement avant de trouver une réponse qui soit un tant soit peu appropriée.


- Je compte nettoyer le monde de la vermine qui le gangrène, en commençant par chacune des blues, une à une, j’arrêterai les révolutionnaires comme les pirates, peu importe la manière. Par la suite, je viendrai sur Grand Line, et je répéterai le même processus, jusqu’à avoir purgé chaque voie des criminels qui y pullulent, et je finirai par le Nouveau-Monde, les empereurs pisseront dans leur frocs et je me ferai un plaisir de couler chacun de leur navire. Vous avez visé juste, en d’autre terme, et vous, quelles sont vos ambitions ?


Je ne bougeai pas d’un poil, attendant sa réponse de pied ferme comme pour affirmer le fait que chaque mot prononcé précédemment avait un véritable sens à mes yeux, j’étais décidé à ne pas lui laisser une seule occasion de m’humilier à nouveau, j’étais de la nouvelle génération, comme beaucoup de mousse du QG, il fallait que je motive les troupes à grimper les échelons et à s’affirmer. Peut-être aurait-il dû me punir sur le coup, quoiqu’il n’était jamais trop tard, mais il ne savait pas encore exactement à qui il avait à faire. Il savait d’ores et déjà que je n’étais pas de ces vauriens.


- Vice-lieutenant Gudric ! Comment osez-vous ?


C’était le Colonel Warp, toujours à s’interposer quand il ne fallait pas.

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« Je compte nettoyer le monde de la vermine qui le gangrène, en commençant par chacune des blues, une à une, j’arrêterai les révolutionnaires comme les pirates, peu importe la manière. Par la suite, je viendrai sur Grand Line, et je répéterai le même processus, jusqu’à avoir purgé chaque voie des criminels qui y pullulent, et je finirai par le Nouveau-Monde, les empereurs pisseront dans leur frocs et je me ferai un plaisir de couler chacun de leur navire. Vous avez visé juste, en d’autre terme, et vous, quelles sont vos ambitions ? dit le vice-lieutenant avec beaucoup d’entrain. »

Ça me rappelle moi quelques années auparavant. Beaucoup moins expressif, certes, mais les intentions sont quasiment identiques. Nettoyer toutes les mers bleues ? Puis Grand-Line ? Puis le Nouveau Monde ? Que ce soit Salem, Yamamoto ou moi-même, aucun de nous y est parvenu. Je crois en chaque jeune pouce ambitieux, pourquoi pas après tout. Si nous avons échoués malgré nos forces, c’est probablement que l’on s’y est mal pris. Malheureusement, des desseins biens plus sombres m’attendent sur le nouveau Monde.

Alors que le jeune officier attend ma réponse, fort heureusement, le colonel Warp vient m’interrompre alors que je tentais une réponse. Pour une fois, je ne suis pas mécontent que l’on me coupe ainsi la parole. Ce bon vieux colonel… Il me dit vaguement quelque chose, je l’ai déjà rencontré quelque part. Probablement au cours d’un de mes nombreux voyages, et qui sait, je n’étais peut-être qu’un jeune lieutenant à l’époque où nos regards ce sont croisés.

« Ethan Ragglefield Levi… Comme vous avez admirablement muri. Autrefois simple soldat, vous voici commodore, alors que vous étiez qu’un bleu sous mes ordres. Mouahaha. »

C’était donc ça.

- Laissons au passé ce qui appartient au passé, voulez-vous ? rétorqué-je d’un ton plus froid.
- Pardonnez-moi. Et votre famille, comment se porte-t-elle ?
- Je l’espérais morte. Visiblement elle se porte bien.
- Humpf. On va dire que j’vois à peu près. dit-il sans vraiment prêter attention à mes propos mais plutôt à son cigare.
- Je me souviens maintenant…
- Mh ? Quoi donc ?
- Je ne savais plus où est-ce que l’on a pu se croiser auparavant. Maintenant que je vous vois avec ce cigare, je me souviens vous voir partager l’un d’entre eux avec mon supérieur à l’époque où je n’étais qu’un lieutenant. Il semblait particulièrement bien les apprécier. Il venait vous rendre visite exclusivement pour fumer avec vous d’ailleurs, et ce jusqu’à sa mort…
- Qu’il repose en paix, ce vieux Robin. conclu le colonel en fumant à l’honneur de son défunt ami. »


Puis je saisis subitement le vice-lieutenant par le col.

« - Et celui-ci comme se nomme-t-il ?
- Ersten.
- Je m’en charge pour le temps que je passe ici, lui apprendre quelques règles.
- À votre bon vouloir, commodore.
- Et concernant la base, de ce que j’ai pu rapidement y voir, tes hommes sont ridiculement faibles. Je conçois que ce soit assez calme dans les alentours, mais on sait jamais ce qu’il se peut se passer. De plus, les hommes partant d’ici et allant sur les îles environnantes doivent être au sommet. Organise des attaques surprises sur le base, que tes hommes gardent constamment leurs sens en éveils.
- J’en prends bonnes notes. Un esprit aussi aguerri… Grand Line, le Nouveau Monde, comment c’est là-bas ?
- Terrifiant. Profitez du calme qui règne ici bas, puis préparez vos hommes pour que ce calme y prospère. »

Soudainement, un signal d’alerte retenti. J’esquisse un bilan sourire.

« Colonel, vice-lieutenant, à vous de jouer. Je ne compte pas bouger le petit doigt. Votre QG, votre problème. Si j’interviens, vous reverrez tous deux vos carrières sur la pente descendante. »

Ça tombe justement à pique. Mon départ sera probablement un peu retard, mais la raison me convient plutôt bien.

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- Quatre navires en approche à 11h, étendard inconnu mais noir comme la suie lieutenant !


Comment est-ce qu’on avait pu en arriver là ?

Je me souviens que l’ambiance était aussi cordiale que tendue, les deux hommes se connaissaient et visiblement de longue date, le commodore avait fait le tour du monde d’après les dires du colonel, un sacré gaillard, rien de bien différent des estimations que j’avais faite.

Cela dit, leur discussion ne me concernait pas jusqu’à que le commodore, dont le nom ne m’avait pas échappé, décidé de me prendre en charge le temps de sa visite ici. J’étais devenu son poulain en un rien de temps, et en pas plus de temps que cela, quatre navire pirate se diriger vers le QG.


« Quel bordel, et il faut que je fasse mes preuves ? Il va pas être déçu tiens. »


Tout de suite après la déclaration du commodore comme quoi ce dernier ne bougerait pas, le colonel est allé voir la sous amirale et j’ai pris le reste en main, bien que seulement vice lieutenant j’avais autorité sur près de deux cents hommes tant que j’étais en garnison, et ces deux cents hommes, je les connaissais plutôt pas mal. Parmi ces derniers, la vigie Haramo, un mètre 75, barbu et bronzé comme un vacancier, tatoué sur l’épaule et musclé comme un bœuf. C’était lui qui avait déclenché l’alarme.

Dès que cette dernière eut retenti, à en briser les tympans d’un sourd, je dégainai ma masse et lançai une pique au commodore :


- Mettez-vous à l’abri, ça risque de barder par ici.


Sachant parfaitement que ce dernier n’en avait pas besoin, je ponctuai la remarque d’un sourire en coin, puis je gueulai mes ordres comme le ferait n’importe quel adjudant, les galons en plus.


- Oï le gros Merkel, met tous les tireurs en position sur la façade nord-ouest, tu attends qu’ils soient à soixante mètres pour ouvrir le feu, qu’ils aient décliné leur identité ou pas, on en a rien à foutre, tu me les allume, on est ok ?
- Soixante mètres ? Mais c’est beaucoup trop proche chef, ils auront eu le temps de nous allumer comme des lapins !


Mon sourire carnassier se dessina, centimètre par centimètre, et je levai les yeux vers le sergent-chef Merkel de telle sorte qu’il comprenne que j’allais tous me les faire d’une manière ou d’une autre :


- Soixante mètres, ok ok, on est parti !


En sortant à l’extérieur, tous les gars couraient pour prendre leur arme, et pour les plus trouillards, c’était la débandade, il y allait avoir du sang et des larmes, c’était un beau jour pour faire mes preuves. Un, deux, trois, quatre déserteurs, bon, c’est toujours ça de pris.


- Navire à douze miles, 11h, à vue d’œil, quatre frégate et cinq cent homme !


La vigie renouvelait les alertes toutes les cinq minutes, sa longue-vue rajoutant des précisions aux précédentes annonces, c’était un peu comme un conteur qui radote de par un trouble mémoriel, mais qui petit à petit, se trouve miraculeusement soigné, c’était amusant.
Bizarrement, quand l’odeur du sang se faisait attendre, tout m’amusait.

Le premier fuyard était en train d’essayer de prendre la mer avec une barque, c’était à peu près aussi ridicule que de fuir à cloche-pied, sans plus de difficulté que n’en aurait eu un grand frère avec son cadet, j’envoyai bouler ce déserteur jusqu’aux murs d’enceinte, quinze mètres plus loin.


- Bah alors mon salaud, on essaie de prendre la fuite ? Ou alors, non, ne me dis pas que tu voulais t’attaquer tout seul aux grands méchants pirates en approche ? Woaw, t’es courageux comme mec !


La pression sur les nerfs du garçon était palpable, il savait très bien ce qui allait se passer dans les instants à venir, et comme prévu, du moins j’imagine, je le soulevai pour le plaquer contre le mur. Et, yeux dans les yeux, les siens effrayés, les miens effrayant, je lui dictai sa toute dernière mission.


- Je vais pas passer par quatre chemins mon pote, j’vais demander à deux tireurs de te tenir en joue et tu vas aller voir tes copains pirates, sans arme bien entendu, ça serait trop facile...
- Vous ne pouvez pas faire ça lieutenant, j’ai une femme …
- ET ALORS ? TOUT CEUX AUTOUR DE TOI, TU CROIS QU’ILS SONT SEULS DANS LEUR VIE PEUT-ETRE ? TU FUIS, T’ASSUME ! De toute manière, sans avoir de couilles tu risques d’avoir du mal à lui faire du bien, à ta femme.


Sur ces mots, je lui administrai un immense coup de genou dans l’entrejambe, le garçon, assommé, s’écroula de douleur, je le soulevai jusqu’à sa barque, je coupai les cordes d’attache, je le jetai sans vergogne dans cette dernière puis je poussai la barque d’un coup de pied. De par le langage des signes, presque aussi primordial que le morse dans des situations nécessitant une stratégie aussi efficace que rapide, je transmis mes ordres aux deux tireurs qui s’étaient posté sur les murs d’enceinte entourant le bâtiment.

Pour ce qui est des trois autres fuyards que j’avais repérés, je les envoyai directement au commodore, bien entendu, défigurés et en pleurs, comme de bons gros fuyards, en précisant à ceux qui s’occupaient de les apporter, qu’il s’agissait d’un cadeau de la part du vice lieutenant Gudric. Je savais que ce genre « d’offrande » aurait son effet et je m’en amusais d’avance. J’étais parti de la porte d’entrée principale du QG et je faisais le tour du bâtiment indiquant à tous ceux que je croisais où se déroulait l’action, en gros, où il fallait se trouver.

Bien sûr je n’étais pas le seul, le Colonel faisait de son mieux pour organiser les troupes que moi et les autres lieutenants lui envoyait, le commandant Rammsteil, lui, s’amusait du mouvement des troupes en buvant un whisky et en croisant les jambes, il avait compris, tout comme moi, que les pirates n’auraient aucune chance en attaquant le QG, nous étions quatre fois plus nombreux et avions une sous amirale en soutien si jamais dérapage il y avait. Cela dit, l’excitation était à son paroxysme, et j’adorais ça, j’étais bouillonnant.

Les navires furent à soixante mètres à peu près quinze minutes après la fin de mon « tour de garde » qui consistait en fait à rediriger toutes nos troupes vers la façade nord-ouest du QG. Ils avaient commencé leur tir à un mile de notre base, bien entendu, ils les ont tous loupés, nous avons contre-attaqué, et comme par hasard, nous avons tout loupé également. L’artillerie était un fléau, imprécise et décimeuse d’allié, ma massue, elle, ferait le ménage. Les premières touches furent accordées aux pirates, une vingtaine de morts en une dizaine de minutes, le commandant gueulait aux hommes de, je cite, « ne pas perdre la face » et aussi « ne pas perdre leurs couilles ». Autant vous dire que ça en motiver plus d’un, j’étais aux commandes de mes hommes, une bonne centaine de joyeux lurons prêts à en découdre avec ces cafards de pirates.


- Oï les gars, je vous propose un truc, on va pas attendre que ces enfoirés débarquent pour contre-attaquer, nos tireurs font un carnage depuis les toits et je compte pas leur laisser tout le mérite, le premier bateau à moins de dix mètres des embarcadères, on lui saute dessus et on le nettoie.


Tous étaient d’accord, bizarrement, même les plus trouillards avaient l’air déterminés par ma folle proposition, je pense que chacun voulait sa part d’honneur dans cette bataille. En face de nous, trois frégates de soixante-dix mètres de long et un navire, probablement un galion, d'au moins cent mètres. Ça n’allait pas être de la tarte, mais au moins, on allait rire !
Comme prévu les tireurs firent feu à soixante mètres, et pas avant, ce qui encouragea les navires pirates à enclencher une avance rapide, ce qui était mon but, mais ce qui occasionna également une bonne trentaine de victime supplémentaire de notre côté, on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs hein ? Cette avance rapide signifiait l’abandon de la possibilité d’une quelconque retraite, ils y passeraient tous.

Aucun lieutenant n’avait contredit mon ordre, car ils savaient, comme tous les hommes ici présents, que cette attaque ferait du bruit sur East Blue et garantirait un moment de calme et donc, un salaire presque gratuit. J’étais entouré d’une bande de flemmard, mais ils avaient au moins l’ouverture d’esprit nécessaire pour reconnaitre qu’il ne fallait pas de survivant à cette attaque. Le Colonel Warp s’affairait à contacter tous les journaux d’East Blue afin de leur annoncer la nouvelle, une fois que nous connaîtrons le nom de l’équipage, celui-ci finira à la première page de tous les journaux comme étant l’équipage pirate ayant eu le temps d’existence le plus court de ses dix dernières années.

Et comme prévu, dès que la première frégate se trouva à moins de dix mètres de nos embarcadères, nous sommes passés à l’attaque.

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« - Ne vient-il pas de se moquer de toi à l’instant ? demande Daniel.
- J’en ai bien la nette impression.
- C’est moche de sentir en confiance aussi vite.
- Comme tu le dis… c’est moche de mourir à son âge. Ah ! Colonel !
- Oui, commodore ?
- Pouvez-vous me filer un cigare, s’il vous plait ? »

Sans broncher, le colonel me file un cigare avant de vaquer à ses occupations. Le vice-lieutenant est parti comme un fou furieux. En voilà qui a faim. Quelques minutes plus tard, trois types aux visages défigurés viennent nous rejoindre, avouant qu’ils ont tentés de prendre la fuite. Je fume tranquillement mon cigare, dévisageant de haut ces lâches pour lesquels je n’ai le moindre respect. Après ma première taffe, je décide de prendre la parole.

« - Que pensez-vous faire en pleurant devant moi ? Vous pensez le vice-lieutenant Ersten diabolique ? Je suis encore pire. Beaucoup de mes soldats sont morts de mes mains, et ce parce qu’ils n’ont pas respectés mes ordres. dis-je en dégainant ma lame.
- Co-co-COMMODOOOORE ! Je vous en supplie ! Ma femme m’attend à la maison ! Mes enfants ! »

Alors qu’il ne put s’en apercevoir, la pointe de ma lame se trouve sur le bout de son nez.

« Tu n’y es pas, mon garçon. Aucun de vous trois ne semble comprendre la situation. Chacun d’entre vous s’est engagé à défendre ce lieu. Tout le monde à une famille. Alors, si vous devez mourir ce jour, cela sera de ma lame ou des tirs ennemis, à vous de juger ce qui est le plus honorable. »

Les larmes cessent, le calme réapparait si l’on ignore les tirs au loin. Sans prendre le temps de se concerter, les types changent de regard et font demi tour vers le champ de bataille. Ce n’est pas la crèche ici, je ne garde pas les punis.

« - Daniel, quelle est la situation actuelle ? 
- Les navires pirates sont quasiment à quai, une centaine de pertes de notre côté. Pas encore alarmant, on peut encore leur laisser une chance.
- Ersten ?
- Hum… Il vient de lancer l’offensive sur l’une des frégates à une dizaine de mètres des embarcadères.
- Ah, le petit souhaite mourir assez jeune.
- Vous avez le même âge… Et il est au moins aussi fou que toi…
- Et qu’en est-il de l’ennemi ?
- Quatre frégates, cinq cents hommes. dit-il en action avec sa longue-vue. Oh, merde !
- Quoi « merde » !?
- Cinq cent mètres derrière, quatre autres frégates, probablement autant d’hommes.
- Une attaque préparée. Comment une telle chose a pu échapper à tout le QG ? Bien. Le temps que je termine mon cigare, nous allons nous rendre au quai et observer cela d’un peu plus près.
- Tu n’as pas l’intention de laisser quelques-uns de nos hommes les aider ? 
- Absolument. Mille hommes en face ? Le QG devrait pouvoir s’en défaire aisément. »

Au niveau des embarcadères, fumant toujours ce délicieux cigare, j’observe la suite des aventures avec beaucoup d’attention.




Dernière édition par Ethan R. Levi le Sam 23 Déc 2017 - 1:42, édité 1 fois
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- Écrasez-moi cette vermine les gars
- Ferme là toi !
- Qu’est-ce qu’il veut le gringalet ?


Mes hommes et moi étions sur l’une des frégates ennemies depuis désormais deux bonnes minutes, les pertes étaient importantes des deux côtés mais nous l’emportions sans trop de difficulté, il devait y avoir à vue d’œil une bonne centaine de victimes de notre côté et pas loin du double du leur, mais nous n’avions pas gagné pour autant. Nous étions en position de force, position fortifiée, surnombre et force de frappe bien plus conséquente que la leur, cela dit ces bougres maintenaient un écart de victime relativement correct au vu de la situation, ce qui n’avait pour effet que de m’énerver.

En d’autre termes, le moment était mal choisi pour me dire de la fermer, et l’idiot qui venait d’en prendre l’initiative l’a rapidement compris, son bras levé afin de m’asséner un coup de sabre du haut vers le bas, je bloquai son coup d’un revers de massue, brisant sa lame visiblement de très mauvaise qualité, puis je lui détruisis tous les os du visage en un seul coup de massue. Mais, je n’étais pas satisfait, l’idiot m’avais manqué de respect, alors je n’hésitai pas un seul instant à lui administrer un second coup de massue bien que le garçon soit déjà mort.


- Et maintenant, c’est qui qui la ferme hein ?
- Lieutenant !
- Quoi encore ?
- Quatre autres frégate juste derrière, à vue d’œil, cinq cent homme supplémentaire !
- Fait chier.


Je crachai une glaire de sang, dû à un coup de poing plutôt bien placé, puis je me retournai vers mes hommes, des gars solides, acharnés, qui faisaient un travail admirable malgré leur faible capacité physique. Nous n’étions plus que soixante-dix à vue d’œil, je ne vais pas vous cacher que le moment de compter n’était pas vraiment venue, sur les cent vingt hommes que contenait la frégate, il n’en restait plus qu’une trentaine, caché dans la cabine de leur capitaine. Leur stratégie était inexistante, il était impossible qu’un marine, aussi idiot soit-il, tombe dans un piège aussi ridicule. C’était bien ma réflexion en tant qu’être rationnel, mais une fois sur le terrain, je n’étais rien d’autre qu’un berserk, un chien de chasse incontrôlable. J’en étais peut-être à ma vingtième victime personnelle, je ne sais pas, j’avais arrêté de compter au bout de la treizième, ayant perdu toute notion de réflexion.

Cet instant de répit ne fit que me remettre les idées en place, le commodore Levi devait certainement observer la scène, comment l’impressionner de la manière la plus efficace ? Fallait-il être fou ou bien être stratégique ? Argh … Oh et puis merde, nous étions au plein milieu d’une bataille, est-ce que la question se posait vraiment ? La folie était la force des héros, ceux qui s’illustraient sur le champ de bataille restaient à jamais gravé dans les mémoires. Trêve de réflexion, il fallait agir, alors je me retournai vers mes hommes qui s’étaient mis à couvert en prévention d’une quelconque contre-attaque, un réflexe de lâche, à mon humble avis, le meilleur moyen d’éviter une attaque restait d’enchainer les mouvements imprévisibles. Alors sans attendre, je leur dis d’une fois décomplexé, un petit sourire en coin :


- Oï les gars, fuit qui veut, mais moi je compte finir le travail, qui est d’accord pour un petit massacre à l’intérieur de cette cabine avant l’arrivée de ses enfoirés ?


Ses derniers n’étaient qu’à deux ou trois minutes de notre frégate, ce qui ne laissait pas énormément de temps de réflexion à mes hommes, ma déclaration était aussi cruelle qu’intéressante du point de vue d’un soldat normal, en effet, cette dernière pouvait à la fois permettre de sauver sa vie, au prix d’une lâcheté qui serait indéniable du point de chaque survivant de l’unité et à la fois permettre de prouver sa valeur au prix de sa vie, il fallait faire un choix.


- On vous suit Lieutenant, c’est pas comme si on avait autre chose à faire, hein les gars .
- OUAIS !
- J’en attendais pas moins de vous, on va exterminer ses enfoirés !


Bien entendu, l’homme qui avait parlé n’avait pas parlé pour tous, ce qui fait que pas loin de dix hommes ont finis par fuir, tss, ridicule. Ce que je n’avais pas évoqué dans ma déclaration, c’est que le commodore attendrait probablement au niveau des quais, et que, à la vue de son caractère, il n’hésiterait pas une seconde à abattre les fuyards, ce qui m’amusait d’ores et déjà. Trêve de réflexions inutiles, nous avions du ménage à faire, d’un coup de massue, j’éclatai la porte en une centaine de petits morceaux, quelle blague, ça, une protection ?


- Messieurs, finissons-en.


J’éclatai de rire tout en profitant de leur surprise pour esquiver l’entrave que représentait leur arme à feu, puis d’un coup de massue, j’écrasai cinq d’entre eux, ces idiots ne savaient pas réellement à qui ils avaient à faire, j’étais déchainé, incontrôlable, et mes hommes, en confiance, n’ont pas hésité une seule seconde à suivre l’assaut. Alors, nous avons fini le travail en l’espace d’une bonne minute, puis, cent cinquante pirates ont débarqué sur le navire, sans même nous laisser le temps de sortir de la cabine de l’ancien capitaine du navire.


- Ok, ce coup-ci, si vous voulez fuir, allez-y, je vous en voudrais pas, laissez-moi vous frayer un chemin et rentrez chez vous messieurs, on a fait du bon boulot !
- Vous croyez vraiment qu’on va vous laisser vous faire trouer la peau sans intervenir ?
- Comment ça les gars ?
- On reste, on est encore soixante, ça suffira amplement.
- Déconnez pas, on va se faire balayer.
- Et pourquoi ont vous laisserez vous faire balayer seul ?
- Parce que c’est moi l’officier ici, bordel !
- Vice-lieutenant, c’est pas un officier pour moi, c’est un adjudant qui a loupé sa promotion !


Tous éclatèrent de rire, marquant ainsi la fin de la conversation, donc ils comptaient rester . Nous étions deux fois moins nombreux, en d’autre termes, nous avions un peu moins de cinquante pourcents de chance de nous en sortir. Cela me plaisait bien.


- Oï Haruki
- Oui lieutenant ?
- Tu vas aller dire au commodore que j’veux pas d'son aide, peu importe la situation, et tu vas répéter le message au colonel et à notre bien-aimée amirale, c’est clair ?
- Vous allez vous en sortir ?
- J’vais te créer une avenue, pour le reste, que je m’en sorte ou non, concrètement on en a rien à faire, passe le message c’est tout, c’est clair ?
- Comme de la vodka pure chef !


Et en sortant de cette foutue cabine, je n’hésitai pas un seul instant, faisant tourner ma massue, de telle sorte que ces idiots de pirates prennent conscience de celui qui leur faisait face.


- Par qui j’commence hein ?



Un grand sourire marquait ma figure, même si j’avais à y passer, aucun d’entre eux ne s’en sortiraient indemne.
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Je me trouve à l’entrée d’un long pont où les navires sont garés perpendiculaire à celui-ci, accompagné de mon meilleur ami, Daniel. Face à nous, de nombreux combats ont commencé. Pour l’instant, quatre navires tentent d’investir les lieux avec force. Ersten et ses hommes ont foncés sur la première frégate en approche, le colonel s’est occupé du suivant. Deux autres arrivent. Au loin, comme l’a annoncé mon bras-droit, quatre autres navires arrivent, c’est une situation catastrophique.

Ersten a perdu un bon nombre de ses hommes et s’élance sur la frégate suivante. Il est fort. C’est un élément intéressant, audacieux, courage… et débile. Réaliser le même effort avec le double d’effectif en moins, c’est suicidaire. Daniel continue d’observer l’avancée de k’autre vague avec attention, sereinement, en me lançant tout de même un regard qui en dit long. Il finit même par ranger sa longue-vue et croiser les bras.

« Oui, j’ai compris. C’est d’accord. dis-je en détournant le regard. »

Alors, aussitôt, il sort sa cornemuse et souffle aussi fort que possible. Dans un premier temps, rien du tout, si ce n’est la réaction de quelques étourdis visiblement pas suffisamment concernés par ce foutoir. Au loin, parcourant le pont à grandes enjambées, des soldats pleurant, effrayés à la vue de leurs proches morts au combat. Ils comptent sérieusement venir vers moi ainsi ? Ils m’ont pris pour leur assistante sociale ? Leur psychologue ?

Sans un mot, car les lâches ne méritent pas que ma salive inutilement, je dégaine ma lame et d’un mouvement vertical, le pont se coupé en deux, empêchant les fuyards de continuer leur fuite. Toujours avec ma lame, j’indique à ces messieurs la direction qu’ils doivent prendre, soit le champ De de bataille. Paniqués, dans l’incompréhension la plus totale, les voici figés devant moi. Presque sur les rotules, pleurant de toutes leurs forces.

« Que pensez-vous faire, soldats ? En prenant la fuite, vous provoquez la mort de vos camarades que vous auriez pu défendre. Vous démissionnerez après si vous le souhaitez, mais pour l’heure une mission est en cours. Retournez au front ou c’est mes mains que vous mourrez. »

Au même instant, c’est tout mon équipage qui apparaît derrière moi, sous les regards ébahis de ces pauvres types. Forcément, mes hommes sont plus grands, plus forts, plus déformés, sereins face à ce carnage… J’ai traversé les océans avec eux, alors autant vous dire que rien ne les effraient plus que moi. Observant cela quelques instants, les fuyards changèrent de posture et partirent au front avec des regards biens plus confiants.

« Bande de connards assoiffés de femmes et d’alcool, c’est l’heure maintenant de m’ensanglanter cette mer bleue. À la fin de la journée, comme à chaque fois, celle-ci doit être teinté d’un rouge pourpre, un rouge de sang. annoncé-je en étant dos à ces derniers, le sourire aux lèvres. »

Ni une ni deux, chacun se répartit comme indiqué précédemment. Assez rapidement, nous levons les voiles, dépassant les quatre frégates déjà en contact avec le pont. Je prends la décision de les laisser s’occuper de cela. Ersten, le colonel, ça devrait le faire. De plus, une base n’est-elle dirigée par un sous-amiral ? Que fait-il ? Il aurait dû m’accueillir dans le meilleur des cas, à moins qu’il soit absent…

Bref.

À portée de tirs, nos deux navires s’alignent, parallèlement au QG, perpendiculairement à l’ennemi. Ainsi, nous en position pour tirer efficacement. Logiquement, ils vont soit nous rentrer dans le lard, soit se dispatcher de telle sorte que certains nous contournent. Configuration assez intéressante, voyons comment mon instinct s’adaptera le cas échéant. J’ordonne de tirer aussi vite que possible. Ne perdons pas davantage de temps. Infliger le plus dégâts en un minimum de temps.

Ça tire. Notre position est favorable à cet effet, les canons sont généralement placés sur les flancs des bateaux. Les frégates ennemies sont en position frontale, alors pas évident pour eux de tirer. Au loin, j’aperçois Daniel avec sa longue-vue, qui me jette aussitôt un regard dubitatif. Je comprends ce qu’il en est quand je vois trois navires nous foncer dessus, tandis qu’un autre est protégé derrière. J’appelle mon camarade via denden.

« - Bien. J’ai à peu près compris la situation. Continuez de canarder les navires, à cette allure la collision est inévitable. S’ils nous dépassent, on a encore l’avantage au niveau de notre placement. Prépare tout le monde à collision, je pense que ça va péter fort sur nos gueules.
- Et toi ?
- Le chef de la meute doit se trouver à l’arrière, alors je m’en vais le rencontrer.
- Sombre idiot. Ne te crois pas invisible ?
- N’est-ce pas le cas ? dis-je en esquissant un sourire moqueur. »

Il est temps de faire pleurer les criminels et de rendre cette mer rouge.






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« Tutututututulututu »



Un sifflement distant, comme une musique, résonnait dans l’air de telle sorte que tous puissent l’entendre. Une cornemuse. J’essayai tant bien que mal de me distraire de cette musique qui m’envoûtait, comme un chant de mort, réveillant en moi les instincts les plus primaires et flouant ma vue, m’incitant à tuer encore et encore.

« D’où vient ce boucan, nom de Dieu »


Sans pour autant être croyant, j’avais pour habitude d’employer cette expression à tout va, comme si le fait de l’utiliser allait interpeller une quelconque entité, afin que cette dernière se penche un tant soit peu sur notre destinée. Tout en frappant à droite et à gauche de ma massue, écrasant les têtes, brisant les chevilles, détruisant les bras, je me tournai vers la source du bruit. À peut-être cinquante mètres, sur le bout du ponton, le commodore Levi et ses hommes commençait à se mettre en place.

Certains fuyards essayaient tant bien que mal de prendre les jambes à leur cou, blessé et humilié, ils souhaitaient peut-être quitter ce monde rapidement, sans subir l’affront d’une mort sous les rires de pirates, mais le commodore lui, n’était pas de cet avis, et j’étais plutôt en accord avec sa décision. D’une lame d’air, il découpa le ponton en deux, stupéfiant ainsi même le plus courageux de ses fuyards.

Il n’était visiblement pas du genre à discuter, ou même à chercher à comprendre les peines de ses incapables, il était là pour gagner, comme moi. J’en étais peut-être à quarante victimes maintenant, mais j’étais épuisé et surtout, je ruisselais de sang et de transpiration. À droite comme à gauche, mes hommes tombaient comme des mouches, nous étions acculés, une vingtaine pour peut-être quatre-vingts pirates. Le niveau de mon escouade rendait la mission impossible, il me fallait bouger d’ici, et rapidement.

Heureusement pour moi, le colonel Warp avait investi une deuxième frégate, avec cette fois-ci, un effectif bien plus conséquent d’environ quatre cents hommes. C’est donc sans perdre plus de temps que je donnai l’ordre de repli, dirigeant mes hommes vers la seconde frégate, comme prévu, ses idiots de pirates ne nous lâchèrent pas d’une semelle. Mon état de berserk était maintenant épuisé, et c’est les idées claires mais le corps meurtri que j’allai continuer l’affrontement.


- Rejoignez le colonel messieurs, je m’occupe de retarder ses idiots !
- Ils sont au moins quatre-vingts lieutenant, ne soyez pas ridicule !
- Tu fermes ta grande gueule et tu t’exécutes soldat, on n’a pas le temps de pinailler.
- Mais …


Sans perdre plus de temps à lui expliquer la situation, je le balançai sur la partie droite du ponton coupé en deux, ce qui me valut une écorchure à l’épaule gauche.

Alors, d’un hurlement sauvage, j’écrasai la tête de cinq de ses immondes pirates d’un grand mouvement giratoire, puis, dégainant mon revolver, j’en tuai six autres. J’essayai tant bien que mal de les effrayer avec mes postures martiales, mes cris et mes yeux fous, mais beaucoup n’étaient pas dupe, ne laissant ainsi que peu de place au hasard.

C’était une rude bataille qui s’offrait à nous, et peu importe ma force, je ne pourrai pas tenir la place un instant de plus, alors d’un salto arrière, je quittai le pont du navire pour me réceptionner, cinq mètres plus bas, la douleur s’est alors faite plus insistante, avec seulement six-cents hommes pour l’attaque nous ne tiendrons pas longtemps. Le navire du commodore était en mer, il arrosa les bâtiments pirates qui fermaient la marche.

C’était un véritable capharnaüm, même sur le ponton, les corps, de pirates comme de marines, gisaient côte à côte face à la mort. C’était une situation que je n’avais que trop rarement vécue pour y être déjà habitué, mais il me fallait être décisif, je faisais partie de l’élite de ce foutu QG, je n’avais pas le droit à l’erreur, il me fallait motiver les hommes et déchainer les enfers sur ces enfoirés qui se croyaient tout permis.

En montant sur la seconde frégate, quelle ne fut pas ma surprise de voir le colonel acculé par les forces ennemies, en proie à une dizaine de pirate visiblement sorti tout droit du navire amiral, car bien plus solide et bien plus réactif. Je ne pouvais pas laisser un de nos officiers supérieurs succomber face à l’assaut de nos adversaires, cela signifierait la fin du QG.


- Colonel, baissez-vous !


Dans une bataille, la hiérarchie n’est plus de mise, lorsqu’un homme prend pour décision de monter sur le front aux côtés de ses hommes, il devient un frère d’armes, que cela soit dans la vie comme dans la mort, les ordres n’ont plus d’effets. Alors, le colonel m’écouta, et d’un mouvement aussi rapide qu’habile, il se contorsionna, ce qui m’impressionna, car il devait approcher des soixante-dix ans ! Alors, saisissant l’opportunité, je fendis le crâne de cinq des pirates lui faisant face, me mettant, de la sorte, en position désavantageuse. Le colonel, sans même y réfléchir, arrosa les trois opportunistes cherchant à me tuer d’une rasade de son colt.

Alors d’une roulade arrière, je vins me placer à ses côtés, puis, dans un moment des plus cruciaux, à nous deux, nous avons fini par faire le ménage, nos hommes tombant comme des mouches, mais les pirates n’étant pas épargnés pour autant, de par les tirs des francs-tireurs embusqués dans les murailles du QG.


- C’était un beau combat, monsieur Gudric, j’espère pouvoir en parler avec vous autour d’un bon verre !
- Vous pouvez compter sur moi mon Colonel, si vous payez la bouteille, je ferai en sorte que l’on reste en vie !


Il avait doucement ri suite à cette proposition, dans le combat, j’étais heureux. Bien que parfaitement conscient désormais de ce qui m’entourait, je ne pouvais pas m’empêcher de sourire, qu’il était bon de se sentir vivre aux frontières de la mort. Le seul moment où toutes les émotions pouvaient se faire sentir, c’était sur le champ de bataille, l’amour de la vie, la peur de la mort, la joie de combattre aux côtés de ses compagnons, la tristesse de les voir succomber. Tout était réuni dans un cocktail des plus explosifs, à la saveur incertaine, passant de la douceur à un gout des plus amers. Dans la bataille, tout était incertain.

C’est alors qu’au loin, un cri de charge résonna, trois cents hommes supplémentaires, avec à leur tête, le commandant Rammsteil, sabre au clair, dressé droit devant lui, criant à ses hommes :


- Hurlez soldats, que demain le soleil soit aussi rouge que ne l’est la mer, que demain, l’on apprenne dans les journaux que mille hommes sont tombés face au QG d’East Blue ! Hurlez soldats, pour la gloire du gouvernement !


Et tous se sont mis à hurler, et cette charge étaient des plus incroyables, car le commandant dépassait ses hommes, courant tellement vite que d’un point de vue purement scientifique, cela paraissait invraisemblable, il distribuait droite et gauche aux pirates comme aux fuyards, en trancher certain, en arroser d’autre, usant de tout son arsenal et n’hésitant pas à sauter d’un bout de ponton à un autre pour faire le ménage. C’était un véritable meneur d’hommes !

Tandis que sur la mer, une bataille navale s’engageait, le commodore Levi quitta son navire prestement pour atteindre le navire amiral, sans plus de difficulté qu’un enfant pataugeant dans une baignoire, alors, sans réfléchir plus de temps que nécessaire, je me décidai à le rejoindre. Jetant un regard au colonel, je lui fis signe que j’allai rejoindre le commodore, et il n’hésita pas une seconde à me donner son accord.

La vraie bataille allait commencer, et j’en étais heureux !

Les vaisseaux de l’arrière n’étaient séparés que de cinq ou six mètres de ceux de l’avant, alors je me frayai un chemin en direction du galion qui commandait l’ensemble, quand soudain, face à moi, se dressa un homme, visiblement puissant, avec une détermination et une folie qui était discernable d’un simple coup d’œil.


- Tou né passera pas gringo !
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Quelques Geppou plus tard, me voici à bord du navire ennemi. L’ensemble des hommes armés, les fusils et lames pointés vers moi, tandis que le présumé chef ne bouge pas d’un poils. Il se contente simplement de me regarder, le sourire aux lèvres, en buvant apparemment un verre de vin rouge. Un type élégant ? Je dirais plutôt un pirate sanguinaire à sa dégaine. Un grand brin, de longs cheveux noirs, une longue veste noire qui couvre le reste. Les jambes croisées sur son trône, il déguste son verre.

« - Baissez vos armes. Vous ne seriez d’aucune gêne face à cet homme. Et il n’est visiblement pas là pour se battre.
- Écoutez votre capitaine, messieurs. Enfin, je dis ça uniquement pour éviter de vous tuer. confirmé-je en m’allumant un cigare.
- Eh bien, commodore Levi, que puis-je faire pour vous ? Vous n’avez pas vraiment pour réputation de passer du bon temps avec vos ennemis.
- En effet. Bien que ce vin semble tout à fait à mon goût, je ne crains de ne pouvoir le partager avec vous. Allons droit au but, voulez-vous ? Rappelez vos hommes et tirez-vous rapidement de ce coin. Je ne suis pas ici pour tuer du pirate, alors je ne vous pourchasserais pas.
- Hum… »

Le monsieur prend quand même la peine de réfléchir.

« Le problème étant que si vous venez me voir plutôt que de m’anéantir, c’est expressément parce que vous êtes en difficulté. »

Ouais, ça se tient.

« - Faites comme bon vous semble, mais votre première vague va tomber et celle-ci également. Vos trois navires sont déjà bien endommagés et celui-ci n’avancera pas davantage. rétorqué-je sereinement en fumant mon cigare.
- Celui-ci n’avancera pas, dites-vous ? Comment allez-vous vous y prendre ? demande-t-il le sourire aux lèvres, en se levant de son trône. »


[•••]


« Impact imminent ! Ordonnez aux canonniers de reculer, de retirer les canons placés sur le flanc gauche et préparer à tirer de l’autre côté. dit Daniel avec fermeté. »

Deux navires chargent, l’autre tente une manoeuvre de contournement. Daniel, sur sa vigie - qui n’est pas son poste habituel, vise calmement le navire qui les dépasse sans se soucier de ceux qui arrivent. Son objectif est simple : viser le navigateur qui tient d’une main ferme le gouvernail. Il fait abstraction de tout ce qu’il y a autour de lui. Il a calculé approximativement le moment de l’impact. Inspirant un grand coup, il cesse de bouger et, l’instant suivant, il tire sereinement. La balle traverse le crâne du navigateur. Aussitôt, il recharge son fusil fumant.

L’impact a lieu.

Comme prévu, les pirates tentent l’abordage. Daniel, aussi minutieux soit-il, a tout préparé pour l’occasion. Les pirates se retrouvent dans demi-cercle formé par des barricades. Le dispositif est identique sur l’autre navire. Des petits trous sont volontairement laissés pour permettre au canon des fusils de passer, et ainsi canarder sans la moindre pitié l’ennemi. C’est un véritable bain de sang. De son côté, celui qui dirige cet équipage, le bras droit du commodore, vise une nouvelle tête : celle du capitaine qui continue son avancée malgré la perte de son navigateur. Une fois n’est pas coutume. Il inspire. Il se bloque. Il tire. Le capitaine meurt de la même manière.

« Canonniers, terminez-moi le boulot au sud ! »

L’instant suivant, dans les cales, les canonniers allument l’ennemi dispersé, anéanti par ces deux pertes. Le tireur d’élite, de sa hauteur, se retourne et allume tous ceux qui tentent de monter à bord. Rapidement, il est prit pour cible par les tireurs ennemis. Pour l’instant, il est seulement assit contre la bordure de la vigie, afin de se protéger des tirs ennemis. Il a confiance en ses hommes, il sait son intervention inutile pour l’heure. À moins de détruire les remparts, les pirates n’ont pas la moindre chance de survie.

Mais au loin, derrière cette bataille, des sons d’épée qui s’entrechoquèrent entre elles se faisaient entendre.


[•••]

Finalement, le méchant pas beau et moi, avons décidé de nous échanger quelques coups. Pour l’instant, il semble relativement confiant. De mon côté, je le suis également. D’une part parce qu’on ne prend pas un QG aussi simplement, d’autre part parce que ce dernier devra m’abattre, moi ainsi que tous mes hommes, pour passer de l’autre côté. J’entends des coups de canon, des tirs au fusil, la bataille a probablement déjà commencée. Daniel doit probablement gérer cette situation bien mieux que je ne l’aurais fait.

« - Dis-moi Aegnor, pourquoi est-ce que quelqu’un d’aussi brillant que toi, agit de manière si stupide ?
- Vous m’envoyez flatter, commodore Levi. Mais comme vous le savez, je ne fais qu’obéir aux ordres que l’on me donne.
- Ton supérieur a donc décidé d’envoyer l’un de ses éléments les plus prometteurs dans une mission suicide ? C’est pas comme si t’avais amené suffisamment d’hommes.
- Votre présence n’était en rien prévue. Le sous-amiral normalement présent dans cette base est absent ce jour. Quelle plaie !…
- J’en suis presque désolé. dis-je avec un sourire presque moqueur.
- Ector. Quelle est la situation ? demande Aegnor à l’un de ses hommes.
- Mhh. Nos trois navires sont foutus. Deux tentent d’aborder les navires ennemis, mais un système défensif nous empêche… Le dernier, un peu plus loin, se fait canarder impuissamment. La portée de ma longue-vue ne me permet pas de voir ce qu’il se passe sur le rivage, mais quoi qu’il advienne la situation ne nous est absolument pas favorable, capitaine. explique ce type extrêmement sereinement. 
- Bien. Ordonne notre replie, Ector. Commodore Levi, sur ce, nous nous reverrons plus tard.
- Volontiers, Aegnor. Prépare ton meilleur vin pour l’occasion. »

Je disparais aussitôt de son champ vision, réapparaissent au-dessus de son navire, où j’enclenche la marche avant aérienne en direction de Daniel et des autres. Et, au-dessus des deux navires pirates, j’abats une puissance lame de vent sur chacune des frégates, qui se tranchent en deux comme un morceau pain. Des hurlements de peur, probablement de douleurs, alors que vois ces vermines couler. Probablement que leur capitaine, Aegnor, assiste également à cette scène. Les survivants voudront monter à bord, nous ferons des prisonniers.

Le dernier navire, s’il parvient à avancer, sera contraint d’accepter son triste sort : la défaite. J’apparais subitement sur la vigie, assis à côté de mon fidèle ami, qui ne semble même pas surpris de me voir à côté de lui. Il semble assez songeur. Il ronge son frein. Le regard persistant dans ce vide absolu, tenant fermement son fusil. Je le laisse quelques instants dans cet état, avant de moi-même prendre la parole.

« - Un problème ?
- J’ai vu qui était à bord du navire dans lequel tu te trouvais. À force de vous rencontrer, une relation d’amitié va finir par se créer entre notre équipage et le sien. dit-il ironiquement d’un ton agacé. Si quelqu’un de sa trempe est ici, sur les mers bleues, à tenter une attaque qu’il savait inutile avec des hommes qui ne sont les siens…
- Absolument, oui. Cela va sans dire qu’il ne s’agissait que d’un test pour tester les défenses des QG, probablement pour préparer une attaque d’envergure à l’avenir, ici ou ailleurs… Ou alors, il ne s’agissait qu’une d’une diversion pour une autre attaque de plus grande stature, ailleurs qu’ici.
- Tsss… Que faisons-nous maintenant ?
- Nous attendons que le colonel et Ersten terminent le ménage sur le QG, viennent nous récupérer et nous partirons enquêter sur Aegnor. Il semblerait que ce type soit soumis aux ordres de quelqu’un d’encore plus monstrueux. »

C’est là que je me rends compte que nous manquons d’effectif dans nos rangs. Je ne parle pas de soldats, mais bien d’hommes capables de tenir tête à tous ces monstres de puissance… À présent, nous attendons que le QG d’East Blue face ses preuves, pour enfin venir nous récupérer. Nous avons fait notre part du boulot.



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- T’es qui toi ?
- Ma qué ??? Tou né mé connais pas ? Yé soui Pedro « Jamon » Santiag !!
- Ah, c’est cool, maintenant casse-toi, j’ai pas de temps à perdre avec toi.


Et sans perdre plus de temps avec l’individu, je tentai de lui administrer un coup ample allant de droite à gauche avec ma massue, coup qu’il stoppa sans plus de difficulté avec sa lame. Je venais de trouver un adversaire des plus intéressants sans même le savoir, effectivement, malgré sa force et son regard, je pensais être en mesure de l’écarter sans trop de problèmes mais il m’envoya un middle kick qui me coupa le souffle et me fit voler contre les rebords du navire amiral. À vingt mètres de cela se dérouler un autre affrontement, plus calme, bien plus calme, le commodore faisait face au chef de l’assemblée pirate sans même tenter de lui porter un coup. C’était une situation somme toute très étrange sur laquelle je ne pouvais malheureusement pas m’attarder. J’avais face à moi une prime de onze millions de berries, l’un des pirates les plus terribles des blues, et croyez-moi, il était loin d’être un tendre.


- Ton coup était pas mal gringo !
- Tiens, t’as perdu ton accent Pedro ?
- Je l’utilise pour les adversaires de bas niveau, ça rend leur défaite encore plus humiliante.


Et, avec un rire fou, de ceux qu’un démon pourrait bien faire sortir de sa bouche, il tenta un coup de taille et bien que ce dernier soit sans prétention, il fut aussi rapide que puissant et je dû reculer pour l’amortir, il était fort, très fort. Mais j’avais de la réserve, je me décidai donc à ranger ma massue et à sortir mon sabre, je n’étais pas un as du maniement des lames mais j’étais suffisamment bon pour asséner quelques coups dévastateurs à mon adversaire. Alors sans plus attendre, j’engageai ce foutu pirate sur son propre terrain dans un affrontement des plus impressionnants, autour de nous tout le monde regardait, même ceux qui combattaient se laissaient le temps de prendre une pause, pause que les plus opportunistes utilisaient à leurs fins pour tuer leurs adversaires trop distraits.

Alors qu’il tenta plusieurs bottes et coups d’estoc, je me focalisais sur les ouvertures qu’ils laissaient à ma disposition, ma connaissance des arts martiaux et ma mémoire faisaient que j’interprétais parfaitement ses mouvements et que j’étais de plus en plus en mesure de les contrer ou encore de les esquiver. Il tenta une triple attaque à hauteur de ma tête qui n’aurait laissé aucune chance aux simples combattants, mais les coups étaient droits, sans malice, laissant une esquive par le bas possible, ce que je me dépêcha d’accomplir.

Erreur.

Il avait prévu le coup et m’administra un coup de coude sur l’arrière du crâne alors que je plongeai pour me mettre hors de portée et, de la sorte, contre-attaquer. Je me mangeai le plancher du navire, y creusant un trou, à l’étage du dessous, une dizaine de pirate qui dégainèrent presque aussitôt leurs armes, en deux roulades arrière, je réussis à éviter les tirs ainsi que les coups de Pedro, mais j’étais en mauvaise posture et je n’avais pas le temps d’enclencher le Soriddosuingu, ne me laissant pour tout autre choix que le Kinsetsu sentō no kōka mais avec une arme en supplément. Alors, tous mes sens en éveil, je me laissai aller à la fureur du combat.

Malgré de nombreuses blessures, je réussis à tenir le rythme de Pedro sans trop forcer, j’étais cela dit au maximum de mes capacités et il me fallait trouver une ouverture pour mettre rapidement fin au combat, et bien que ses coups soient répétitifs, il était aussi au courant de ses points faibles, il me fallait faire preuve d’originalité mais aussi être capable de prendre des risques, d'envergures mesurées certes, mais des risques quand même.

Alors me vint l’idée d’engager directement le corps-à-corps en empoignant son épée, sachant pertinemment qu’en face à face il n’aurait aucune chance, profitant d’un coup de taille visant mes hanches, que je bloquai aisément, je pris sa lame en main tout en tournant sur moi-même, l’obligeant ainsi à me suivre, puis profitant de l’inertie, je lâchai le tout. J’avais la main en sang de par la précipitation nécessaire à la bonne réalisation du plan, mais au moins il était maintenant encastré dans le mat principal du navire.

Je n’arrivai pas à suivre ce qui se passer autour de moi, de par ma concentration extrême nécessaire à une bonne application du Kinsetsu sentō no kōka qui se révélait inefficace en cas de distraction quelconque. Je ne vis donc pas les marins investissant petit à petit le navire, accompagné du sous-lieutenant Jim Morisonne et de ses légendaires répliques. Pedro, lui, sembla s’en rendre rapidement compte puisqu’il tenta de prendre la fuite en me tournant le dos.

Erreur.

Il avait réussi à me prendre de vitesse et à dépasser mon emplacement en l’espace de six secondes, je réussis à lui envoyer ma massue directement dans le crâne en l’espace de cinq secondes. La première règle de tout combat réside dans le fait de ne jamais tourner le dos à son adversaire, tel est la différence entre un pirate et un marin. C’est d’une manière pitoyable que s’achève la carrière de Pedro « Jamon » Santiag, le tombeur de ses dames et le charcutier de Logue Town. Et j’aimais que les pirates aient une fin pitoyable, cela m’amusait beaucoup.

Mais ce n’était pas le cas.

Je ne peux dire comment, mais il réussit à se relever puis à administrer un jab au sous-lieutenant Morisonne, ce qui semblait être là sa dernière erreur. Jim était aussi rancunier qu’il pouvait être débile, il a tué autant de pirates que de subordonné et ce majoritairement avec ses poings, ce qui fait de lui l’un des éléments les plus instables du QG.


- Grmmmmph J’VAIS TE SONNER ENFOIRE



Et voilà, il fallait que ça recommence … J’allais encore devoir faire l’arbitre entre lui et une cible qui pouvait me rapporter gros … Alors d’un middle kick, j’envoyai valdinguer son poing puis j'enchaînai directement avec un high kick sur Pedro qui le contra sans difficulté, fais chier. Cela dit, Pedro n’avait plus son arme, il l’avait perdu à la suite du choc de la massue contre son crâne, désormais sanguinolent, c’était l’ouverture que j’attendais depuis longtemps … Alors je me déchaînai.
Sans prendre en compte la variable Morisonne.

Ce dernier m’envoya voler contre le mât d’artimon d’un crochet du droit superbe, si je puis dire. Ce coup me sonna pendant dix bonnes secondes, laissant le temps à Pedro de prendre l’avantage sans trop de difficulté sur Morisonne, le laissant essoufflé et en sang alors qu’il prenait la fuite. Autour de moi c’était la folie, des explosions, des soldats en pleurs et des pirates en fuite. Tout n’était que sang, désespoir et tristesse, la scène aurait pu inspirer un peintre, moi elle ne m’inspirer que dégoût. Ravalant une glaire de sang, je m’occupai de courir après Pedro, laissant Morisonne sur le pont en lui intimant l’ordre de ne surtout pas me suivre.


- La prochaine fois que tu me frappe Morisonne, je te tue.



C’était à peu de chose près l’ordre que je lui avais donné, et alors que Pedro courait en direction de son chef, je m’élançai dans un superbe high kick, l’avant du corps courbé à l’extrême, la jambe droite pliée et la jambe gauche tendue au summum de ses possibilités. De la sorte, j’écrasai la face de Pedro, le laissant inconscient pour la suite du combat.

À droite, le chef des pirates, à gauche le commodore.

Je n’avais pas du tout suivi ce qu’il s’était passé de ce côté-ci de l’affrontement, alors je préférai empoigner Pedro par le col et l’envoyer au commodore, tout en soulignant :


- Ça fera onze millions sur ma paie, commodore, j’espérais que vous puissiez nous présenter avec ce qui semble être votre ami ?


Le ton de ma déclaration ne laissait aucune place au hasard de l’interprétation, j’étais furieux que cet enfoiré soit encore debout, et il n’y avait rien d’autre à ajouter.

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