Shimotsuki, Honnoji – Été 1625
Partout, les arbres s'épanouissaient malgré la chaleur oppressante de l'été. Aucun vent ne rafraîchissait l'air. Personne ne traînait dans les rues et la ville semblait déserte. Même les oiseaux restaient muets. A croire que les habitants suffoquaient dès qu'ils passaient leur porte d'entrée. Ils avaient dû besogner le matin, à la fraîche. En cette fin de matinée, le soleil avançait de plus en plus vers le zénith et il était déjà trop tard pour vaquer à ses occupations habituelles. Ils ressortiraient plus tard, lorsque la brise du soir aurait réussi à les réanimer.
Juusan, accompagnée de son grand frère Kyu, et de sa grande sœur Nana, entrait dans la ville par la rue principale. Ils avaient pour mission de trouver un nouveau fournisseur de blé. L'un des associés de la famille avait mis fin à leur collaboration. Le chef de famille avait rapidement évoqué une dispute, sans vraiment entrer dans les détails. Aucun n'avait eu la maladresse de demander plus d'explications. Ils savaient très bien que cela ne les mènerait à rien et, au contraire, ne ferait qu’attiser sa colère. Ils étaient encore en contact avec plusieurs producteurs, mais cela ne suffisait pas à nourrir toute la famille.
Leur grand frère Ni, qui habitait dans une petite ferme et produisait du thé non loin de la ville leur avait donné rendez-vous dans un café de la grande place. C'était lui qui devait les mettre en contact avec le jeune céréalier qui semblait être un bon ami. Il avait besoin de les briefer avant le rendez-vous.
En arrivant sur la grande place, ils l'aperçurent à l'ombre d'un arbre, bien à l'abri de la fournaise. Il s'avança pour les saluer dès qu'il les vit. Ni était bien plus âgé que Juusan. Deuxième de la fratrie il avait déjà fondé une petite famille composée elle-même de trois enfants de deux, quatre et cinq ans. Il embrassa d'abord la plus âgée, Nana, puis Kyu et se tourna enfin vers la petite dernière pour l'enlacer.
- Alors comme ça tu ne veux pas rester discuter avec moi ? … dit-il d'un air taquin.
- Ce n'est pas vraiment ça ...
- Tu sais bien que Juusan ne pense qu'à se battre et se fiche de nos affaires ! … la coupa Kyu.
- C'est bon … on ne va pas encore en discuter ! Juusan, va faire ta course et rejoint-nous ici dans deux heures trancha Nana.
Encore une fois, elle trouvait ses frères et sœurs bien cruels. Ils ne la comprenaient vraiment pas. Tout ce qu'elle voulait, s'était s'offrir sa première lame. La jeune fille avait travaillé pendant presque deux ans dans ce but, effectuant des tâches diverses et parfois ingrates chez ses voisins paysans. Elle avait réuni pas moins de cinquante-mille Berrys et espérait négocier un sabre modeste. Elle avait entendu un élève de son l'école parler d'une boutique en ville qui en cédait à des prix raisonnables. Lui-même s'en était acheté un pour moins d'un million et avait crié à qui voulait l'entendre qu'ils en vendaient même pour beaucoup moins cher.
Lorsque Nana et Kyu avaient été désignés pour partir à Honnoji, Juusan avait sauté sur l'occasion. Son père avait accepté qu'elle les accompagne à une seule condition : qu'elle effectue sa course en même temps que ses frères et sa sœur négociaient avec le client. Premièrement pour ne pas les retarder car ils devaient tous revenir avant la nuit. Deuxièmement, parce qu'il ne voulait surtout pas que le collaborateur soit victime de l'une de ses maladresses.
Elle avait donc eu pour ordre de faire son acquisition au moment du démarchage, le plus loin possible et de ne revenir que lorsque le contrat serait signé. Nana avait estimé que deux heures suffiraient.
L'adolescente les regarda entrer dans le petit café et se mit en chemin dans les rues désertes. Elle ne portait qu'un short kaki ainsi qu'un t-shirt ample et rose mais souffrait quand même de la chaleur. Elle n'avait que ses bottines à mettre aux pieds et aucun couvre-chef pour la protéger du soleil.
La boutique d'arme était très facile à trouver. A partir de la place principale, elle devait s'engager dans la grande rue, remonter la troisième rue à droite et enfin prendre la deuxième ruelle sur la gauche. Elle avait entendu son camarade l'expliquer à un autre élève et s'était empressé d'enregistrer l'information.
De l'extérieur, la boutique ne payait pas de mine. Sa façade était d'un gris délavé – peut-être avait-il été vert un jour – et les vitrines étaient sales. Les lettres formant le nom du magasin, « Au pistolet d'or », étaient peintes d'une couleur bordeaux effacée et écaillée par endroits.
En entrant pourtant, elle se retrouva dans une large salle au sol recouvert de parquet et aux murs bleu pétrole ornés de belles fresques dorés. Dans les vitrines, on trouvait toutes sortes d'armes possibles et inimaginables. Les armes à feu trônaient à gauche en entrant tandis que les sabres se trouvaient sur sa droite. Au fond du magasin, un vieil homme se tenait derrière un large comptoir. Sur le mur, derrière lui, étaient accrochées des armes beaucoup plus imposantes.
Juusan se mit à déambuler au milieu des vitrines pour trouver son bonheur.
Juusan, accompagnée de son grand frère Kyu, et de sa grande sœur Nana, entrait dans la ville par la rue principale. Ils avaient pour mission de trouver un nouveau fournisseur de blé. L'un des associés de la famille avait mis fin à leur collaboration. Le chef de famille avait rapidement évoqué une dispute, sans vraiment entrer dans les détails. Aucun n'avait eu la maladresse de demander plus d'explications. Ils savaient très bien que cela ne les mènerait à rien et, au contraire, ne ferait qu’attiser sa colère. Ils étaient encore en contact avec plusieurs producteurs, mais cela ne suffisait pas à nourrir toute la famille.
Leur grand frère Ni, qui habitait dans une petite ferme et produisait du thé non loin de la ville leur avait donné rendez-vous dans un café de la grande place. C'était lui qui devait les mettre en contact avec le jeune céréalier qui semblait être un bon ami. Il avait besoin de les briefer avant le rendez-vous.
En arrivant sur la grande place, ils l'aperçurent à l'ombre d'un arbre, bien à l'abri de la fournaise. Il s'avança pour les saluer dès qu'il les vit. Ni était bien plus âgé que Juusan. Deuxième de la fratrie il avait déjà fondé une petite famille composée elle-même de trois enfants de deux, quatre et cinq ans. Il embrassa d'abord la plus âgée, Nana, puis Kyu et se tourna enfin vers la petite dernière pour l'enlacer.
- Alors comme ça tu ne veux pas rester discuter avec moi ? … dit-il d'un air taquin.
- Ce n'est pas vraiment ça ...
- Tu sais bien que Juusan ne pense qu'à se battre et se fiche de nos affaires ! … la coupa Kyu.
- C'est bon … on ne va pas encore en discuter ! Juusan, va faire ta course et rejoint-nous ici dans deux heures trancha Nana.
Encore une fois, elle trouvait ses frères et sœurs bien cruels. Ils ne la comprenaient vraiment pas. Tout ce qu'elle voulait, s'était s'offrir sa première lame. La jeune fille avait travaillé pendant presque deux ans dans ce but, effectuant des tâches diverses et parfois ingrates chez ses voisins paysans. Elle avait réuni pas moins de cinquante-mille Berrys et espérait négocier un sabre modeste. Elle avait entendu un élève de son l'école parler d'une boutique en ville qui en cédait à des prix raisonnables. Lui-même s'en était acheté un pour moins d'un million et avait crié à qui voulait l'entendre qu'ils en vendaient même pour beaucoup moins cher.
Lorsque Nana et Kyu avaient été désignés pour partir à Honnoji, Juusan avait sauté sur l'occasion. Son père avait accepté qu'elle les accompagne à une seule condition : qu'elle effectue sa course en même temps que ses frères et sa sœur négociaient avec le client. Premièrement pour ne pas les retarder car ils devaient tous revenir avant la nuit. Deuxièmement, parce qu'il ne voulait surtout pas que le collaborateur soit victime de l'une de ses maladresses.
Elle avait donc eu pour ordre de faire son acquisition au moment du démarchage, le plus loin possible et de ne revenir que lorsque le contrat serait signé. Nana avait estimé que deux heures suffiraient.
L'adolescente les regarda entrer dans le petit café et se mit en chemin dans les rues désertes. Elle ne portait qu'un short kaki ainsi qu'un t-shirt ample et rose mais souffrait quand même de la chaleur. Elle n'avait que ses bottines à mettre aux pieds et aucun couvre-chef pour la protéger du soleil.
La boutique d'arme était très facile à trouver. A partir de la place principale, elle devait s'engager dans la grande rue, remonter la troisième rue à droite et enfin prendre la deuxième ruelle sur la gauche. Elle avait entendu son camarade l'expliquer à un autre élève et s'était empressé d'enregistrer l'information.
De l'extérieur, la boutique ne payait pas de mine. Sa façade était d'un gris délavé – peut-être avait-il été vert un jour – et les vitrines étaient sales. Les lettres formant le nom du magasin, « Au pistolet d'or », étaient peintes d'une couleur bordeaux effacée et écaillée par endroits.
En entrant pourtant, elle se retrouva dans une large salle au sol recouvert de parquet et aux murs bleu pétrole ornés de belles fresques dorés. Dans les vitrines, on trouvait toutes sortes d'armes possibles et inimaginables. Les armes à feu trônaient à gauche en entrant tandis que les sabres se trouvaient sur sa droite. Au fond du magasin, un vieil homme se tenait derrière un large comptoir. Sur le mur, derrière lui, étaient accrochées des armes beaucoup plus imposantes.
Juusan se mit à déambuler au milieu des vitrines pour trouver son bonheur.
Dernière édition par Juusan le Dim 31 Déc 2017 - 12:29, édité 1 fois