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La fin d'un cycle

La pire nouvelle de la semaine est venu du trilog pose. Les aiguilles changeaient de direction sans cesse, aucune ne restait en place. Normalement, deux aiguilles bougent toujours, une plus forte que l'autre, et chacune pointe sur une île bien précise. J'avais deux aiguilles inertes qui ne changeaient pas de direction si le bateau tournait. Les deux aiguilles étaient comme mortes, inactives. La troisième indiquait bien une direction, donc on la suivait, pas trop le choix si on ne voulait pas errer indéfiniment. Si tout était resté comme ça, ça aurait pu aller, on aurait eu au moins une direction. Mais comme si c'était pas assez, parfois les aiguilles changeaient. Comprenez par là que celle qui fonctionnait devenait inerte à son tour, et une des inertes se mettait subitement à pointer une direction précise. Ça faisait donc plusieurs jours qu'on faisait des allers et retours sans savoir où l'on allait. Je croyais que le trilog pose était cassé. Après plusieurs jours, je me suis souvenu d'un fait similaire avec le triangle de Florian. Des histoires étranges faisant part d'un log pose ne fonctionnant plus. Un truc qui causait des anomalies en était responsable. Peut-être que c'était le cas ici ? Une zone où les trilog poses ne fonctionnent plus, et il fallait s'en éloigner pour récupérer la trajectoire. Le tout était de sortir de la zone. Mais pour ça, il fallait déjà connaître sa taille et son périmètre. Après, en sortir était facile.

Pendant plusieurs jours, on a tenté de délimiter la zone ou d'en sortir en ne suivant qu'une direction. Enfin, c'est ce qu'on pensait jusqu'à ce qu'on retombe sur le colorant lancé dans la mer pour savoir qu'on est passé par là. Là, on a compris qu'on tournait en rond et qu'on ne sortirai probablement jamais d'ici. C'est à ce moment que j'ai piqué une crise, que j'ai pris le pose et l'ai balancé contre le mur. Inutile de dire qu'il a explosé et que le liquide contenu s'est échappé sur le plancher. Inutile de dire que les bouches de l'équipage se sont ouvertes en grand. Il m'a fallut une fraction de seconde pour réaliser la connerie que j'ai faite. J'ai tenté de récupérer le liquide, de reformer les sphères, mais rien n'y a fait. On était finit. On allait naviguer à l'aveugle sur la mer la plus dangereuse au monde puisque les flèches tournaient toujours dans tous les sens. Qu'est-ce qui pouvait être pire ? L'ouragan qui a frappé sans prévenir ? Le niveau de la mer qui a subitement baissé sans raison ? L'île qui est apparut de nulle part juste après ? Enfin, je dis île, je devrais plutôt dire caillou. Une surface plate d'une centaine de mètres, rocheuse, avec des crustacés et animaux marins coincés. Nos vivres ayant diminué, on en a profité pour refaire le plein avec des trucs locaux. On est resté quelques heures. Le pire était à venir. Quand on a voulu repartir, la mer s'est relevée, nous laissant avec l'île dans une cuvette. Personne n'a compris comment s'est arrivé ni pourquoi on a pas été engloutis par les flots. Pour faire simple, c'est comme Enies Loby, si l'île principale était tout en bas au lieu de flotter dans les airs. C'est à dire un truc en plein milieu bien en dessous du niveau de la mer, et des cascades tout autour bien plus hautes, avec l'eau qui semble tomber dans un vide abyssal.

Là, on a compris qu'on allait crever sur ce caillou de merde. On a tenté plusieurs stratégies, toutes ont échouées. On a pensé faire comme avec le Knock Up Stream, mais ça a échoué. On a aucun moyen de se propulser à la verticale. Et aucune pente douce pour s'y mettre. Il faudrait une force de la nature. On a donc renoncé, après avoir tenté tout ce qui nous passait par la tête, y compris les sacrifices rituels aux dieux des océans et aux hommes poissons. Rien n'y a fait. On est le septième jour aujourd'hui, et on est toujours coincé. On bouffe des crustacés, des coquillages, des mouettes venant pêcher, des animaux se faisant rejeter par les courants. Le seul point positif, c'est que ça ne peut pas être pire qu'actuellement. On s'est tous mis d'accord là dessus.

« Capitaine ?
Quoi ?
Vous vous souvenez quand on disait que ça ne pouvait pas être pire ?
Quoi encore ? Un amiral nous a localisé et descend pour nous tuer ?
Vous chauffez. Levez la tête. » Au prix d'un effort incroyable, je redresse mon torse et voit un bateau descendre à la verticale le long du mur d'eau descendant. Je reconnais le bateau et son drapeau. Je sais de qui il s'agit, et je ne cache pas ma surprise.
« Co … Comment ? C'est la seconde fois qu'il nous retrouve. Comment il fait ? Et pourquoi il vient ?
Si son bateau descend aussi facilement, il devrait pouvoir remonter. On pourrait leur voler.
Ouais, bah faut déjà s'occuper du monsieur, hein. Un volontaire ? … Personne ? C'est ce que je pensais. Alors on fait les choses à ma manière. »


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Les temps sont durs parfois. La mer est cruelle, elle donne autant qu'elle prend. Elle peut être ta meilleure amie en t'aidant à t'enfuir d'un ennemi, ou la pire en amenant ton ennemi droit sur toi juste au moment où tu ne peux pas fuir. C'est le cas aujourd'hui. On ne peut bouger qu'autour de l'île. Les cascades sont situées environ à deux kilomètres de l'îlot, ce qui nous donne un peu d'espace pour manœuvrer. Il n'y a pas de courants marins à notre niveau. Par contre, le bateau d'Akemi qui chute à la verticale et glisse sur la cascade prend de la vitesse. Le moment de nous affronter arrive. Par deux fois on a combattu. Par deux fois j'ai du fuir la queue entre les jambes. Là, à moins d'un miracle, c'est foutu. Et vu la dose de chance qu'on a cette semaine c'est pas prêt d'arriver. Le répit diminue rapidement au fuir et à mesure des nœuds avalés par le navire ennemi. Lui est en haut du mât, en train de me fixer et de parler à ses hommes qui lèvent leurs sabres en l'air. Leur navire semble rafistolé à la va-vite. Mon coup de panache canon et l'iceberg l'ont bien endommagé. Mais pas assez pour qu'il coule visiblement.

Le temps semble s'accélérer, alors j'en profite pour ralentir et faire le point. Je ne veux pas me laisser entraîner dans une situation qui ne me plaît pas. Une lumière s'allume dans mon cerveau. Je sais comment ne pas finir réduire en charpie par les courants. Mais il reste deux questions encore. Comment battre Akemi ? Comment sortir d'ici ? Le bateau pirate a finit sa descente. Il se trouve désormais à l'horizontale, au même niveau que nous et l'île. Il avance sans avoir perdu de sa vitesse. Je descends de mon bateau accosté, sabords fermés puis ordonne à mes hommes de s'éloigner de l'îlot. Ils ont tous les armes rangées, ils ne s'en serviront pas. Lui comme moi savons que le combat qui décidera d'un survivant se fera sur terre et non sur les mers, les bateaux ne feraient que nous gêner. Quand son bâtiment s'approche de l'île, il saute par dessus bord. Tout nous oppose, mentalement comme physiquement. Il est à l'est, je suis à l'ouest. Son armure noire m'empêche de voir son visage. C'était impressionnant la première fois que je l'ai vu, plus maintenant.

« Te voilà enfin piégé. Tu n'as aucune possibilité pour t'échapper cette fois.
Moi ? Piégé ? Regarde toi avant de parler. Nous sommes ici depuis des jours, toi tu viens juste d'arriver. J'ai eu le temps de penser à comment sortir d'ici. Pas toi.
Peu importe. Ta vie s'achève ici.
Chouette épitaphe, tu veux ça sur ta tombe ? »

Il me répond en apparaissant devant moi, son poing gauche en direction de ma tête. J'esquive et tournant sur ma gauche vers l'arrière. Puis je contre avec un poing dont j'ai le secret. Je touche son armure sans problème. Les ondes du Hasshoken s'y déversent à pleine puissance. Pourtant rien ne se passe. C'est comme la dernière fois. En plus, mes forces s'en vont rapidement. Un coup de pied dans le ventre vient couper court à mes réflexions. Il m'attrape par les cheveux, me fait tourner en l'air avant de me lancer. J'ai juste le temps de poser un pied au sol pour me réceptionner qu'il est déjà sur moi avec toute sa masse. Son corps me plaque contre le sol et me force à m'éclater en une flaque de terre qui recouvre instantanément l'îlot. Oui, c'est un tout petit truc, ptet cent mètres carrés. Je change de place à la vitesse d'une pensée. Son armure contient du granit marin, le frapper peut donc me coûter cher. Mais je fais confiance à mon empathie pour éviter les zones dangereuses. Je fais sortir des pics du sol pour l'empaler. Il les brise sans trop de difficulté avec son armement. Va falloir que je débloque ce haki, c'est vachement pratique. Je le vois me chercher avec son odorat. Il n'a absolument aucune chan*/ Je saute hors de ma terre pour esquiver sa charge qui détruit la zone où j'étais et envoie valser mon élément partout, avant de replonger dedans ailleurs. Comment il a su où j'étais ? Il n'a pas l'empathie, je le sentirai. De la chance ? Je ne crois pas, non. C'est trop précis pour être aléatoire. Il a su où j'étais.

Je le vois lever la tête légèrement, comme s'il me cherchait. Mais il ne bouge pas, il reste sur place, tournant uniquement sa tête. L'odorat ? Il serait parvenu à me repérer à l'odorat uniquement ? Comment ? Ma terre a mon odeur, et elle est partout. Est-ce que mon corps émettrait une odeur plus forte que le reste de ma terre ? Il charge à nouveau pile l'endroit où je suis. Je saute à nouveau hors de mon élément pour y replonger plus loin. Sauf qu'il parvient à me cueillir au vol avec son poing qui m'accompagne jusque dans la terre. Mon élément est projeté plus loin, les coquillages incrustés depuis des années sur les rochers sont expulsés de force. Mon corps s'encastre dans la roche. J'ondule tel un serpent pour m'en sortir et esquiver la rafale de poings que je sens poindre vers moi. Il m'effleure plusieurs fois. On sent qu'il se concentre sur ma perte. Je devrais peut-être faire pareil. Je ne fais qu'esquiver, contrer, parer et subir depuis notre première rencontre. Il ne devrait pas s'attendre à ce que j'attaque durant son attaque. C'est désormais un poings contre poings. Renforcés avec les années à frapper des arbres, à travailler dans la forêt et les champs, à frapper la roche pour s'endurcir, mes poings sont devenus, au fil du temps, capable de percer énormément de choses. J'ai également acquis une vitesse d'exécution rare, devenant capable de frapper plusieurs fois par seconde. Je suis un véritable marteau piqueur. Je n'ai ni la force de mon ennemi, ni son haki de l'armement. Mais j'ai le hasshoken qui compense un peu.

A chaque seconde qui passe, des micro fissures apparaissent sur son armure. A chaque coup que je donne, son armure se fissure un peu plus. Je tiens bon malgré la douleur et le rythme. Mon haki finit par me donner l'information dont j'avais besoin. Et là, je concentre toute ma force en deux points précis sur mes poings, Hasoukenougi. Et quand la rencontre se fait avec les siens, une puissante onde de choc est créée et l'envoie valser plus loin. Il voltige dans les airs puis roule sur le sol. Il se relève rapidement, j'en profite pour essuyer le sang qui coule de mes phalanges. Malgré tous mes efforts, je suis physiquement moins fort que lui. On doit donc la jouer intelligemment. Il rigole un peu trouvant la scène comique. En dépit de mes efforts, je n'ai toujours pas abîmé sa protection. C'est ce qu'il pense. Jusqu'à ce qu'il entende un crac. Il baisse les yeux, lève ses mains et voit la partie recouvrant ses mains tomber sur le sol, brisée, réduite en miettes. Ça m'a pris plus de temps et de ressources que prévu, mais j'ai réussit. Lui qui est si fier de son armure flambant neuve, il va mal réagir je suppose. Il me regarde avec un air meurtrier. Oops.

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Il est pas content le monsieur. Il me fonce dessus. Mon haki m'aidant à prévoir la trajectoire, le temps avant l'impact, la direction et la force de son attaque, j'attends le dernier moment pour m'adapter et bouger. De cette manière, il est impossible pour lui de réagir, ce qui me donne un avantage non négligeable. Voilà le style du one inch punch. Attendre le dernier moment, que ton adversaire ne puisse pas changer, et contrer. Utiliser sa force et sa vitesse contre lui afin d'économiser mes forces, c'est le principe de ce style de combat. Et au dernier moment, il est pris au dépourvu quand je me baisse. Mon poing serré fonce vers son estomac lorsque je me relève moins d'une seconde plus tard. Je vais briser sa garde en le chargeant comme un taureau avec mon corps, puis lui asséner des dégâts avec mon membre. Il ne peut pas contr*/ Son genou se lève, contre toute attente. Avec des réflexes surhumain, il parvient à me mettre à mal. Ma vitesse n'est pourtant pas anodine. Et cet enfoiré réussit à me surprendre. Mon empathie me permet d'esquiver le coup en me contorsionnant. Je lance quand même mon poing contre lui juste dans l'angle où il ne peut pas contrer. Au moment où le contact va se faire, je sens un danger et mon instinct de survie de me dit de dégager rapidement. Alors pour me sortir de ce mauvais pas, j'utilise encore une fois une technique très puissante, Hasoukenougi. Je ne pouvais l'utiliser qu'une fois par jour au début. Maintenant, j'ai arrêté de compter. Le choc fait reculer mon ennemi au bord du caillou et me renvoie quelques mètres plus loin. En levant les yeux, je comprends pourquoi mon haki hurlait. Son épée allait se planter dans mon dos. Enfin, sa nouvelle épée, puisque j'ai brisé l'ancienne. Une épée lourde à une main, noire comme l'armure et l'âme de son propriétaire.

« Comment tu as su ?
L'instinct.
Il t'a sauvé la vie.
Ouais. J'devrais le remercier un de ces quatre. Mais la flemme. Tes réflexes sont pas mal non plus. Pas beaucoup de monde peut se vanter de réussir à me contrer.
Tu crois que les compliments d'un mort me touche ?
J'sais pas. Faudrait que j'me regarde dans le miroir pour savoir. »

D'habitude, contre les épéistes, je brise leur arme et ils sont démunis. Lui me pose plusieurs soucis. Il est aussi bon au corps à corps qu'au sabre, je ne peux pas briser son arbre facilement ni son armure, et il fait plus mal que moi. Mais … Si je ne peux pas détruire son arme, j'ai juste à lui prendre des mains. En retirant cette variable de l'équation, mes chances de survie augmentent. C'est vrai ça, j'ai pas besoin de lui détruire, juste de lui supprimer. Je fonce sur lui d'un soru. Une fois encore, ses réflexes lui sauvent la mise dans il intercepte mon poing avec le tranchant de sa lame. Je saute par dessus lui pour esquiver le coup circulaire horizontal qui suit. Je pose ma main sur son casque pour me retourner. Hélas, une trop grande concentration en granit marin me fait perdre toutes mes forces et je tombe sur le sol tête la première. On est collé dos à dos sans aucun espace entre nous. Zut alors, je n'ai pas vu ça venir. Ah bah si, c'est vrai, je l'ai vu. Tout comme j'ai vu son pied recule pour venir frapper ma tête. Je me laisse glisser sur le sol et son talon frappe mon dos, m'aidant à descendre plus rapidement en me poussant vers l'arrière. Aussitôt, mon corps explose en centaines de morceaux, puis se regroupe en dizaines et volent autour d'Akemi. Mes morceaux le frappent répétitivement, de plus en plus violemment. Une armure ordinaire serait marquée de coups et plus un handicap qu'autre chose. La sienne était supérieure aux autres, elle n'a que des éraflures. Cette attaque ne lui fait aucun dégât et l'énerve plus qu'autre chose. Je me reforme au loin sur ma terre.

Il me charge comme la bête qu'il est. Je ferme les yeux pour aider mon haki et esquiver la moindre de ses attaques. Je limite mes mouvements au minimum requis pour rester en vie. Il fait sauter son arme d'une main à l'autre pour me rendre confus. Puis vient enfin le moment que j'attendais. D'un poing d'air concentré, je frappe son coude en train d'être levé pour qu'il parte plus vite en l'air. Résultat, il rate sa passe d'arme, cette dernière rebondit sur son armure, et d'un second pour d'air, je l'expulse au loin. Il tente de me frapper pour que j'arrête, et ça fonctionne. Mais le mal est déjà fait. J'avais juste besoin de cette fenêtre, et il me l'a fournit. Son sabre tombe sur mon élément qui la fait rouler jusqu'à ce qu'elle tombe dans l'océan. Elle coule rapidement à cause de son poids. Vingt kilos pour une épée à une main, c'est très lourd puisque la moyenne est de cinq. Certes elle fait plus mal et ne peut être brisée. Mais voilà le risque.

D'un seul coup, Akemi enrage et son style devient plus barbare, plus violent, moins précis, plus difficile à prévoir. Même mon haki bien maîtrisé ne m'aide plus trop. Il n'est pas coordonné et frappe sans chercher vraiment à me toucher. Il tape pour faire mal. Un seul de ses coups peut me mettre mal, alors je dois tout esquiver. Je m'enfouis dans la terre et m'enfuis. Il me pourchasse inlassablement. On dirait le jeu du tape-taupe où l'on doit frapper un taupe qui sort de l'un des cinq trous, mais qu'on arrive jamais à toucher. Sauf que contrairement à la taupe, la situation n'est pas en ma faveur. Je dois créer de la terre, la lancer où je veux aller, puis y aller tout en esquivant les coups. Lui n'a qu'à me suivre et frapper. Ses frappes sont plus fortes, je ne dois même pas essayer de contrer sinon je vais me faire détruire. Alors j'esquive. Ça dure pendant longtemps. Dix minutes, deux heures, j'en sais rien. Mais ça me semble une éternité. Notre endurance diminue très rapidement. A un moment donné, je fais un faux mouvement. Une erreur que je n'aurais jamais du faire. Une que je n'avais jamais faite jusqu'à présent. Je tourne sur ma droite pour esquiver, et mon pied glisse sur le rocher. J'en perds mon équilibre. Saleté d'eau. Je la maudit. Mais surtout, je me maudis car je sais que mon adversaire ne va pas laisser passer ça. Et son poing, chargé en haki, rencontre mon estomac une fraction de seconde plus tard. Préoccupé par ma chute, j'ai modifié mon équilibre corporel et mes défenses se sont ajustées. Je n'ai pas le temps de rectifier le tir. C'est trop tard. Sa frappe a bien trop de force. Je suis soulevé du sol et projeté loin. Plus loin. Beaucoup plus loin. Tellement loin que je rate le rocher et tombe à l'eau. C'en est finit pour moi. Adieu monde. Plouf. Un bruit qui résume bien ma plus grande peur depuis l'ingestion de mon fruit démoniaque. Une mort conne pour un con. Voilà de quoi boucler la boucle.

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J'attends quelques instants près de la berge, toujours sur mes gardes. Je m'attends à le voir ressurgir d'une seconde à l'autre. Mais il a goûté du fruit défendu. En tombant dans l'eau, il a perdu ses précieux pouvoirs. Il ne peut que couler. Un arrogant qui a cru pouvoir dompter les océans. Mon coup a réunit toutes mes forces, la moindre parcelle qu'il me restait. Plusieurs minutes passent. Il ne revient toujours pas. Aucune bulle d'air ne provient de là où il a sombré. C'est terminé. Il est mort. J'ai enfin ma vengeance. Mais il reste deux détails à régler encore. Je me tourne vers son bateau, resté au loin. Je sais qu'ils m'observent. Je peux imaginer leurs gueules déconfites d'abrutis. Ils ont misé sur le mauvais pirate. D'un signe, mon bateau approche du rocher. Une fois dessus, on fonce vers son Indomptable. Sérieusement, quel abruti nomme son bateau ainsi ? Les canons sont parés à tirer, on se met en position. Ils semblent faire de même, mais avec moins de réactivité. La perte de leur capitaine les a déstabilises on dirait.

« Capitaine, un trou dans la coque à tribord à la poupe !
Quoi ? De récifs ?
Aucune idée. Il n'y a eu qu'un léger bruit. Le blindage est transpercé, on prend l'eau.
Formez une chaîne, évacuez moi cette eau. Que les ingénieurs et réparateurs se planchent aussitôt sur ce soucis. Qu'ils me comblent le trou au plus vite. Que les canonniers cessent le feu. Contre maître, rapprochez nous du caillou. Les fonds moins profonds devraient réduire l'invasion du liquide.
Capitaine ! On dirait une avarie sur le navire adverse !
Hein ? »

Je prends la longue vue et observe le bateau ennemi. Des explosions ont lieu sur le bâtiment, puis des coups de feu. Mais ils sont trop loin pour nous toucher. Non, on dirait … qu'ils se tirent dessus. Sans doute des mutins qui veulent se rendre en priant pour ma clémence. Aucune chance que ça n'arrive. Une grosse explosion a lieu à bord. Un panache de fumée noire recouvre leur vaisseau. On détourne le regard quand on m'annonce un autre trou d'eau à bâbord cette fois. Aucun bruit cette fois, juste une fente qui est apparut de nul part. On a donc heurté aucun récif. Mais alors comment est-ce possible ? J'ordonne à l'équipage de chasser l'eau de mon navire. C'est pas du à des récifs. Alors … un animal ? J'ai jamais entendu parler d'un animal capable de percer un navire renforcé à un seul endroit. La vigie pointe un truc sur le rocher. Je regarde avec la longue vue, étant de l'autre côté de l'île. Un humain, aux cheveux rouges nous salue de la main. Il porte une grosse épée noie dans l'autre main. Mon épée. Mais … Co … Comment a-t-il fait ? Il devrait être mort ! Noyé sous des tonnes d'eau ! Écrasé par la pression ! Je laisse le soin à mes hommes de réparer le navire tandis que je saute à terre et me dirige vers mon ennemi revenu d'entre les morts.


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« Surprise !
Comment tu as fait ?
Comment tu fais pour me suivre où que j'aille ?
Mon petit doigt me l'a dit. Enfin, ton doigt, plus précisément. » Je connecte les neurones et trouve ma réponse.
« Le doigt que ton abruti de gardien m'a coupé. Tu as réussit à créer une vivre card avec.
A toi maintenant.
Depuis que j'ai mon logia, je sais que je risque de tomber à l'eau, et que ça m'est mortel. Je me suis donc équipé en conséquence. J'ai donc toujours un sub-dial portable sur moi.
Je pensais m'être débarrassé de toi une fois pour toute.
J'suis comme les fantômes. Tue moi une fois, et je reviens te hanter. Tue moi une seconde fois et je te tues.
Je suis ravi de pouvoir te mettre une raclée encore une fois.
Pas sûr que tu puisses.
T'as pas encore compris que tu ne fais pas le poids ? Tu vaux peut-être deux fois ma prime, mais tu n'es qu'un rookie dans le Nouveau Monde. Tu ne dureras jamais.
Ô, j'ai bien saisis que ma force ne fait pas le poids, rassures toi. Tu me l'a bien fait comprendre.
Alors pourquoi tu ne trembles pas ?
Parce que la force n'est qu'une variable dans un combat. L'intelligence en est une autre. Et sur ce terrain, je joue à domicile.
… C'est toi. C'est toi qui a entaillé mon navire de l'extérieur.
Pour l'immobiliser, te forcer à le rapprocher des côtes.
Pour quelles raisons ?
Allons ? T'as pas encore compris ? » Je secoue le dial dans ma main. Un éclair de compréhension traverse son regard.
« Non …
Et si. Shabondy est un archipel absolument unique au monde. La résine qui donne au sub-dial ses capacités proviennent de cet archipel. Il existe des versions plus grosses, bien évidemment. Et qui sont capables d'englober un navire entier.
Tu mens … A quoi ça t'avancerai de faire ça ?
Un gros bateau, ça prend une heure à englober. Mais un petit navire comme le mien, c'est très rapide. Surtout quand on dispose à son bord d'un enrobeur professionnel. Quant à son utilisé … bah disons que ça fait une menace en moins pour toi. Du moins, jusqu'à maintenant. »

A cet instant précis, je lâche le signal par den den, et l'Indomptable sort de la fumée, la proue pointé sur le côté tribord du navire d'Akemi. Bien petit en comparaison, la taille ne fait pas tout. En l'occurrence, elle joue même contre eux. Pointé sur l'énorme navire, mon bateau fait feu avec le Panache Canon, pendant que je me cache les yeux. Le laser part aussitôt légèrement en l'air et explose le gros bateau dans un jet de lumière. Forcément, la supernova s'est retourné pour voir ça. J'en profite. Avec un soru, je me propulse devant mon ennemi. Tout mon corps se transforme en dragon et frappe Akemi avec toute la force dont je dispose. Il se retrouve propulsé dans le tir du laser. Et voilà. Mon plan s'est déroulé à la perfection. Je peux voir le corps se faire griller par l'énergie déployée par mon arme. Puis quand cette dernière s'arrête, le corps du pirate vole dans les cieux jusqu'à plonger dans l'eau, plus loin. En est-ce finit du grand Akemi Polio, le pirate qui m'a mis deux défaites ? J'ai envie de le croire.

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Mais mon haki me dit que non. Et en effet, quelques secondes plus tard, je sens une incroyable énergie émerger des flots. Il surfe sur l'eau. Je rêve où les flots sont en train de l'aider ?! Tricheur ! Les courants le ramènent droit sur l'île, et la remontée de certains lui permet de rester debout sans s'enfoncer. Un peu comme un surfeur avec une vague. Enfin, je pense du moins. Un détail me choque cependant. Il n'a plus son armure. Elle semble avoir été détruite par mon rayon. Cool. Un truc de moins à gérer. Petit à petit, je reprends la main. Actuellement, j'ai même l'avantage de la situation. J'ai toujours son épée en main. Je pensais l'utiliser en cas de besoin pour percer son armure. Je me suis dit que le meilleur plan contre la meilleure défense au monde était la meilleure attaque au monde. Utiliser son équipement contre lui en somme. Je n'ai pas eu à le faire. Cool, parce que sa putain d'épée pèse genre deux tonnes. Je peux l'utiliser, mais n'y étant pas habitué, alors que lui oui, j'aurais un désavantage. Pire, je pourrais lui redonner un avantage. Je décide donc de la balancer dans la flotte à nouveau. Et pendant que lui me fonde dessus, le peu d'hommes qu'il lui reste essaient de regagner l'île, en peine. Les courants sont imprévisibles et trop forts pour de simples humains. Ils sont du côté où les forces marines ne font que les éloigner de l'île. Et quand ils arrivent à portée de mes hommes, ces derniers les tirent comme des lapins. Aucune pitié, pas vrai Akemi ?

Il court vers moi. Avec la fatigue, on ne se déplace plus aussi vite qu'au début du combat. Nos mouvements sont lents et fatigués. Il envoie son poing gauche. Je le laisse approcher. Une fois assez près, j'ondule et bouge de manière à esquiver son coup, tout en restant le plus proche de lui possible. Je contre avec un poing au tekkaï. Ça ne me demande aucun effort. Ça fait plus d'un an que j'ai maîtrisé cette technique du rokushiki et je peux l'utiliser sans soucis pendant 24h sans sourciller. Certes, ça ne fait pas le poids face à son armement, mais bon, c'est mieux que rien. Je prends tout ce que je peux et qu'on peut me donner. Sauf des coups. Il se prend mon attaque sans broncher. Son genou droit se lève, j'abaisse mon coude pour contrer et renvoyer son membre vers le sol. C'est à ce moment que je dévoile ma nouvelle technique, encore jamais utilisée. Sans crier gare, deux paires de bras me sortent des flancs. Je me retrouve donc avec six bras au total, ce qui surprend Akemi. Je profite de cette distraction pour le frapper, encore, et encore, et encore, et encore tel un marteau piqueur. Jusqu'à ce que je n'en puisse plus. Il encaisse, il contre, il pare, il utilise son haki. Arrivé à un moment, on tombe tous les deux sur les genoux. En même temps. A quelques centimètres l'un de l'autre. On en peux plus. On se dépasse autant qu'on peut, mais c'est finit. On est à bout tous les deux. Le soleil est descendu dans le ciel, la soirée a commencé. Mais le combat ne s'est pas encore achevé. Au loin, mes hommes récupèrent les débris du défunt bateau, ça nous sera utile.

Je n'ai plus de forces. Je suis à sa merci. Il en profite. Il parvient à se relever. Je ne sais pas où il trouve cette force. Il attrape violemment mon bras et me le tord jusqu'à ce que je crie de douleur. Je tombe sur le sol, il se lâche sur mon dos. Je ne peux plus bouger. Je suis physiquement à bout. Je ne peux que hurler à la mort.

« Tu es à moi. Reconnais ta défaite. Avoue ta faiblesse et je te laisserais vivre.
Jamais.
Vous autres vous refusez de vous soumettre peu importe la situation. On va augmenter la douleur alors.
Ahhhhhhhhhhhh. » Il enfonce ses doigts dans ma chair comme s'il avait appris le shigan. Il trifouille dans mon bras, me faisant découvrir une nouvelle nuance de souffrance.
« Allez. Dis le. Dis les mots et ça s'arrête.
JAMAIS ! Je préfère mourir que de me soumettre. Mon chemin commence à peine, il ne va pas s'arrêter là. Bats moi, anéantis moi, frappes moi. Jamais tu ne me briseras. Je ne suis pas né pour mourir ici. Ni comme ça. Et encore moins par ta main.
Tu radotes. Étrange quand même que tu réussisse à parler. La douleur devrait te vriller le cerveau.
J'ai vu pire. J'ai fais pire. J'ai subit pire. Ce que tu fais en comparaison est une promenade de santé. Je ne me soumets ni ici, ni jamais, ni pour toi, ni pour personne. Mon destin s'éveille, il ne s'achèvera pas avant que je ne le décide.
Soit. Alors crève. »

Il augmente son emprise sur moi. D'un violent coup, tout en gardant sa prise sur mon bras droit, il disloque mon épaule. Le seuil de douleur est largement dépassé depuis plusieurs minutes. Rester conscient me demande des efforts incroyables. Je n'ai plus le luxe de crier. Le sang de mon bras coule à gros flots. A court d'idée, d'énergie, je me sens partir. Je ferme les yeux. C'est donc ainsi que ma vie va s'achever ? On dit que lorsqu'on meurt, on voit toute sa vie défiler devant ses yeux. Moi je vois une pièce immense, toute noire, avec une table au milieu et des sièges. Sur chaque chaise il y a un Clotho. Ô putain, pas encore ce rêve à la con. J'peux pas crever tout de suite non ? Il faut encore que je me tape ça …

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La fin d'un cycle Drapea11
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« Parce que tu veux mourir ? C'est nouveau ça. Ce n'est pas l'homme que j'ai épousé et pour qui je suis mort. » Je me retourne. Il est là devant moi. Depuis que je l'ai rencontré, à chaque fois que j'ai frôlé la mort, à chaque fois que j'ai senti sa caresse sur mes joues, il était là. Il a toujours été là pour me ramener de l'autre côté de la barrière. « Tu te souviens de mes mots ? Tout changement …
… N'est définitif qu'une fois écrit.
Est-ce que ce moment est écrit ?
Non.
Alors qu'est-ce que tu fais ? Qu'est-ce que tu fais là ?
Qu'est-ce que toi tu fais là ? C'est réservé uniquement à moi.
Mais je suis toi. Tu ne te souviens pas ? Quand tu as juré, pour le meilleur et pour le pire, nous sommes devenus un. Je suis toi, tout comme tu es moi.
T'as vraiment besoin de poser la question ? T'es sur le point de mourir, tête de nœud. Tu crois quand même pas que j'vais laisser ça arriver sans me battre. Fût un temps, tu te battais. C'est révolu on dirait.
J'en ai marre. C'est toujours pareil. Tu avances, tu affrontes un type, tu le bats, tu pars. Puis tu répète ça, encore, et encore, et encore, et encore …
Brise la roue si ça ne te plaît pas.
Je ne peux pas.
Quand on veut, on peut. C'est pas ce que tu m'as dit quand on s'est rencontré ?
C'est pas facile.
Alors rends le facile. T'es pas devenu pirate pour vivre ta vie, faire ce que tu veux sans avoir de comptes à rendre à quelqu'un ?
C'est lassant à force.
C'est sûr que marcher dans les traces de Teach alors qu'il vit encore, c'est pas facile. C'est dur d'être une ombre, une copie, hein ?
De quoi tu parles ?
Tu dis que tu veux devenir le prochain Teach. Et pour ça, tu fais n'importe quoi. Tu crois que Tahar est devenu connu en cherchant à imiter quelqu'un ? Que Teach a accédé à sa fonction en imitant un empereur ? Tu crois que les vrais meneurs copient des gens ? Non. Ils brisent les règles, ils trouvent leur voie, affrontent l'adversité et créé le destin. Quand on s'est rencontré, tu avais cette flamme en toi. Tu voulais faire le bien, tu pouvais soulever des montagnes pour protéger une personne. C'est ce qui m'a séduit. Tu es devenu pirate aujourd'hui. Bon, pas que j'approuve, loin de là, mais j'ai pas mon mot à dire. Tu as perdu cette capacité à déplacer des montagnes, à changer le monde. Pourquoi ?
Si j'le savais, je serais pas en train de me faire tuer.
Parce que tu t'es perdu en chemin. Encore. Chaque fois que tu changes de camps, tu te perds. T'es une girouette qui ne sait pas quoi faire si le vent ne souffle pas. Tu as un objectif, devenir empereur. Tiens-y toi. Pourquoi tu peux déplacer le monde ? Parce que tu le veux vraiment. Quand tu étais marin, tu voulais protéger tout le monde. Quand tu étais révolutionnaire, tu voulais donner la vérité à tous. Maintenant que tu es pirate, tu veux tous les dominer. Soit. Alors pourquoi tu ne le veux pas ? Parce que tu es devenu faible.
Je t'emmerde !
C'est tout ? Ah ouais, ton feu intérieur est carrément éteint. Va falloir le raviver si tu veux vivre.
Et si je veux pas ?
C'est pour ça qu'on est là.
Pour savoir ce qui va advenir ou non.
Et la majorité l'emportera. »

Trois silhouettes viennent d'apparaître sur les trois sièges réparti autour de la table. Franck et moi nous retrouvons à notre tour assis sans avoir notre mot à dire.

« Les actions jusqu'à présent ne sont pas faramineuses.
Les manques parlent d'eux même.
Vous allez la fermez ?! Vous n'êtes que des manifesta*/
NON ! Cette fois, c'est aussi réel que le type qui nous marave la gueule. On se réunit pour savoir si on continue l'aventure ou si elle s'arrête là.
Parce qu'on peut la continuer ?
Bien sûr. Tu nous a pris pour qui ? On est Clotho j'te rappelle mec. On peut faire ce qu'on veut. Du moins, tant qu'on y est toute notre volonté.
Et c'est ce qui me manque, oui, je sais.
Et tu ne sais toujours pas pourquoi.
Non, il ne sait toujours pas.
Toujours pas.
Tsss, c'est navrant.
Vous allez la fermer et me dire pourquoi ?
Pourquoi t'as plus envie de vivre ?
Pourquoi tu veux mourir ?
Parce que t'es pas foutu de garder un cap. La dernière fois, on t'a pas mal aidé. Et toi, tu fou tout en l'air. On avait une vie paisible, une mission, une raison de se lever le matin. Tu nous a tout enlevé.
En même temps, j'vous ai tabassé et enfermé dans une pièce sombre. Donc c'est pas comme si j'avais besoin de vous.
C'est vrai ça. Regarde tout ce que tu as accomplis jusqu'à présent.
Puis c'est pas comme si on allait mourir par ta faute.
Comment je peux rectifier le tir ?
Ah ! Parce que tu veux vivre finalement ?
Bah la vie c'est pas si mal.
Ouah, quel speech ultra motivé. Tu devrais devenir vendeur si tu survis. »[/color][/color][/color][/color][/color]


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Dernière édition par Clotho le Mar 7 Nov 2017 - 11:20, édité 2 fois
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« Te dire que tu veux vivre ne suffira pas. Tu dois gagner nos votes pour débloquer les portions qu'on contrôle.
Et si tu n'as pas la majorité, on meurt tous.
Moi je dis autant tout arrêter, vu comment ont tourné les choses.
Moi je voulais juste voir le monde, quitter Troop Erdu.
Moi je voulais protéger les gens.
Moi je voulais aider les gens.
Moi j'veux juste les dominer tous, que mon nom soit gravé dans la légende.
Alors retrouve ta passion putain. Tu survis, comme un fantôme, alors que tu devrais vivre. T'es jeune, t'as la vie devant toi encore. Tu devrais la croquer à pleine dent au lieu de te morfondre.
J'suis malade si vous le savi*/
Évidemment qu'on sait. On est toi, j'te rappelle crétin.
Mais arrête de te cacher derrière cette putain de maladie mentale, ok ? Fais nous une faveur et sors tes couilles, pose les sur la table pour une fois. On dirait qu'on t'as émasculé là. T'es pâle, tu fais peine à voir.
Pourquoi je devrais revenir ? Je suis déjà connu dans le monde entier. J'ai vu plus de choses que la majorité des gens. J'ai vécu plus de choses que j'en rêvais en étant gamin.
Donc c'est bon, t'as atteint ton but, t'es content.
Non j'ai pas atteins mon but, j'suis pas empereur.
Alors qu'est-ce que tu fou là ?
… J'ai pas … atteins mon but … J'ai pas atteins … mon but … J'ai pas atteins mon but. J'AI PAS ATTEINS MON BUT !
Ah bah voilà, enfin.
Putain le début du déclic.
J'ai pas atteins mon but parce que je m'emmerde, plus rien ne m'excite.
Alors qu'est-ce qu'on va faire ?
Des trucs excitants !
Pourquoi ?
Parce qu'on est vivant. Parce qu'on le peut. Parce qu'on est Clotho !
Putain qu'on est Clotho, ouais.
Bon, on passe au vote maintenant que les plaidoiries sont finit ?
Contre.
Contre également.
Pour.
Pour.
… C'est donc à toi de trancher. »

Mes mois marin et révo refusent de poursuivre, je m'en doutais un peu. Franck et moi on a dit oui. Le jeune Clotho a donc notre destin entre ses mains.

« Je vous ai écouté sans rien dire quasiment. Maintenant, vous allez m'écouter. J'ai subis, vous m'avez tous oublié au fil des années. On a changé de voie plus de fois mentalement que de carrière et de couleur de cheveux combinés. Personne ne m'a jamais demandé mon avis. Je voulais quitter mon île, aider le plus de gens possible. En tant que marin et révolutionnaire, on pouvait le faire. En tant que pirate, c'est impossible.
Et pourquoi ?! On se bat contre le gouvernement mondial. Il ment à tout le monde. Pas nous.
Et alors ?
C'est pour ça que je veux devenir empereur. Pour affronter le GM sur un pied d'égalité. Pour avertir les gens, pour avoir un poids dans la balance.
C'est pas suffisant. Je vote contre la survie également. A trois voies contre deux, on a la majorité. La mort est donc la suite pour nous tous.
… … … Non.
Non quoi ?
Non c'est pas la suite.
T'as plus ton mot à dire coco j'te signale. On a voté, t'as perdu.
Depuis quand on est une démocratie ? Hein ? » Chacun regarde les autres. Tous ont compris où je veux en venir. « Ça a toujours été une dictature ici. Et le tyran, c'est moi. C'est moi qui commande. Vous pouvez bien souhaiter mourir si vous voulez, moi je ne le veux pas.
Ah ouais ? Tu ne le veux pas ?
Non. C'était juste ce dont j'avais besoin, un petit rappel. Mais mon histoire ne s'arrête pas encore. J'ai de nombreuses histoires à raconter, de nombreux ennemis à affronter, et un gouvernement à défier.
Trop tard. Le choc arrive. C'est finit !
Pas si je l'en empêche. Allez ! Saloperie de corps, répond moi ! Je t'ordonne de bouger ! C'est moi le patron ! C'est moi qui dirige, pas eux ! C'EST MOI ! »

La salle s'assombrit, les faibles lumières disparaissent. Je me retrouve tout seul dans le noir. Mais c'est pas grave. J'ai pas besoin de lumière pour me guider. Je suis mon propre phrase, même dans la nuit la plus noire. Et je viens de changer la batterie.


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Me voilà de retour au contrôle de mon corps. Je suis toujours étendu sur le sol, les yeux fermés, un bras en train d'être brisé par Akemi Polio. Tout ceci n'a duré qu'un battement de paupière. Je vais bientôt partir. Mais pas comme ça. Pas ici. Pas maintenant. Alors je force le passage. J'ouvre les yeux, je tente de me redresser. Il resserre sa prise en me disant de mourir. Je continue de forcer. Il n'y a pas trente mille solutions. J'utilise mon sursaut de volonté pour rassembler mes forces. Quand il voit ce que j'essaie de faire, il disjoncte.

« T'es cinglé ou quoi ? Si tu fais ça, tu meurs.
Mieux vaut mourir en homme libre que vivre en opprimé une vie durant.
Arrête, fais pas ça ! »

Peu importe que tu le veuilles ou non, je suis en train de le faire. Je parviens à me remettre sur mes pieds. Et fatalement, ce qui devait arriver arriva. Sa maîtrise de l'armement est trop supérieure. Je savais ce que je risquais, et pourtant je l'ai fait. Mon bras droit craque violemment puis tombe inerte. De mon épaule il ne reste qu'un trou. La jointure entre les os a cédé sous la pression du pirate. Mon bras resta attaché à mon corps, mais il pendouille et je ne peux plus l'utiliser. Le sang gicle de partout ainsi que de la terre. Cette dernière est projeté sur mon ennemi. Une partie restée collée à lui et dessine un symbole étrange de couleur rouge-orangée-marron. Je n'ai que quelques secondes avant de partir. Alors je vais faire ma sortie en grande pompe, je vais faire en sorte que le monde se souvienne de moi. Ô mon étoile, donne moi la force. Ô mon corps, laisse moi un dernier mouvement. Laisse moi briller et illuminer le monde, juste une dernière fois. Akemi perd toute son emprise sur moi en l'espace d'une seconde. Mon bras touche le sol, le pirate tombe sur les genoux. Il est choqué par ce que je viens de faire. Il lève ses deux bras et joint ses paumes pour prier. Comme si allait le sauver, tssss.

« Pou … Pourquoi ? Comment ? Tu as sacrifié ton bras pour te libérer de moi. Quel démon es-tu ?
Celui qui va TE TUER !
Je me rends ! »

Trop tard. Avec mon désormais seul bras valide, avec toute la puissance que je peux générer, je lui donne un coup. Un simple, unique coup qui concentre tout ce que j'ai. Je frappe son torse. Mon poing ne s'enfonce pas dans son corps, mais mon adversaire tombe sur le sol, mort. Je le rejoins sur le rocher une seconde plus tard. Les membres de mon équipage sautent du bateau en courant, s'affairent autour de moi et m'administrent les premiers soins. Ils posent un garrot, me transportent sur le bateau, me font de la réanimation et d'autres choses dont je ne connais pas les termes. Les médecins sont effarés à la vue de mon épaule droite. Ils la disent foutue, que je ne pourrais plus jamais l'utiliser. Si toutefois je survie. Sûrement à cause de la douleur, j'aperçois Franck dans l'encolure de la porte. À cet instant, je suis plus proche de la mort que de la survie.

« Qu'est-ce qu'on dit au dieu de la mort ?
Pas … main … tenant.
Mais anesthésiez le bon sang ! Il ne doit pas bouger si on veut espérer lui sauver la vie. Il a des bouts d'os qui se trimballent dans se*/ »

C'est tout ce que j'entends avant de sombrer irrémédiablement. Pendant que les toubibs essaient de me sauver, les réparateurs, charpentiers et tout le reste du personnel renforcent le bateau comme ils peuvent avec les morceaux récupérés. Je leur ai donné l'idée avant de descendre pour affronter Akemi. Leur bateau a résisté à la descente, il peut donc supporter la montée. Durant les jours qui suivent, les médecins ne prennent presque pas de pause. Les ingénieurs non plus. Ils finissent par renforcer l'intégralité du bateau, ou presque, ce qui devrait permettre de sortir du trou. Hélas, il ne reste pas assez de matériel pour fabriquer une rampe afin de prendre le courant vertical. Au cinquième jour après l'opération, j'ouvre un œil. Puis le second. Le toubib sursaute. Il me dit de ne pas bouger pour l'instant, me remet une dose de sédatif puis je replonge rêver. Le navigateur hurle à tout le monde de se tenir prêt. Personne ne comprend pourquoi. Du moins, jusqu'à ce que les parois verticales s'inclinent et que les flots remplissent l'espace vide. L'île se fait engloutir. Par chance, le bateau prend une vague de poupe qui le soulève. Ce qui lui évite de se faire réduit en miettes. Puis cette vague se brise sur une autre et éjecte le vaisseau dans les airs. De l'île rocailleuse il ne reste aucune trace. L'eau a repris sa place légitime. L'Indomptable atterrit sur une mer calme, plate, sans vent. C'est la nuit, il n'y a que les étoiles et la lune pour guider les bateaux. Mais au loin, on aperçoit des éclairs. Et qui dit éclairs dit île. Par chance, en achevant les pirates d'Akemi qui dérivaient, un de mes hommes a trouvé le bras du navigateur avec un trilog pose en état de marche.

« Alors … On était aussi proche de l'île tout ce temps ?
C'est tous ces éclairs, ça a du dérégler le pose. Mais il devait mal fonctionner de base. Là, aucune aiguille n'indique cette île. Il s'est donc rechargé tout seul. Cool.
J'ai entendu dire que cette île, ça serait Raijin Island.
Et alors ?
La secte En Marche qui cherche à robotiser tout le monde, bah c'est son QG. Jin Blackbone aussi appelé "Le Kidd", potentiel empereur y vit aussi.
Donc sans le boss, vaut mieux éviter.
Même avec je pense. Il ne pourra pas sortir du lit avant au moins deux semaines. Quant à utiliser son bras ... les toubibs ne savent pas encore.
Bon, on passe à la suivante du coup ?
Adjugé. La prochaine c'est la quatrième ?
Oui.
Alors on doit prendre la voie agitée.
Pourquoi ?
Le boss voulait aller à Railway Citywork pour obtenir je sais plus quoi. Et l'île est sur la voie agitée.
Donc on suit l'aiguille au milieu ?
Ouaip.
Ok, ça marche. Allez, en avant. Et surtout, on contourne l'île, hein. »

Dans mes pensées, je repense au moment où Akemi s'est agenouillé face à moi. C'est comme s'il s'était … soumis. Comme s'il avait accepté son sort. Vraiment étrange pour un pirate de cet acabit. Avec la mort d'Akemi, c'est tout un monde qui s'ouvre à moi. Certes ma force est inférieure à la moyenne du Nouveau Monde visiblement, mais je ne manque pas d'ingéniosité. Mon intelligence me permet de briser les règles qu'on m'imposent pour forger les miennes, sortir des sentiers battus et trouver ma propre voie. Mes mois ont raison, je ne dois pas chercher à imiter quelqu'un. Je dois rester moi. Je ne dois pas être connu comme étant une ombre de Teach, un énième Malvoulant. Je dois devenir célèbre pour être moi, pas quelqu'un d'autre. A partir de maintenant, je ferais ce que je veux faire. Si un truc ne me plaît pas, il dégage ou on le contourne. On va faire gaffe à éviter de trop attirer la marine jusqu'à avoir la force suffisante quand même.

D'un seul coup, la vigie hurle qu'un bateau se dirige vers le nôtre. Apparut de nul part, un immense bâtiment se rapproche effectivement de nous. Assez proche, il a du voir le combat, et sait donc que je ne suis pas en état de me battre. Sans doute viennent-ils nous achever. Le contre-maître donne les ordres adéquats pour nous faire quitter la zone le plus rapidement possible. Les voiles noires ne laisse aucun doute, c'est un bateau d'En Marche. Donc soit il veut nous tuer, soit il veut nous robotiser. Les deux cas étant inconcevables, on dégage en activant les turbines et en s'aidant du vent. Après plusieurs minutes de chasse, voyant qu'il ne peut nous rattraper, le bâtiment ennemi abandonne la poursuite. Mais il ne manquera pas de faire un rapport sur nos apparition. Le trilog pose fonctionne correctement et le bateau se dirige donc vers sa cible, Railway Citywork.

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