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La traversée

Quand ce forban dément de Daemon Wall avait proposé à l’équipage de naviguer sous la montagne, Moka était plutôt sceptique, lui qui était autrefois passé par Reverse Mountain  pour arriver dans les Blues lors de son exil. Accoudé à la proue du navire, il réalisait à quel point il avait eu tort de douter de cette entreprise et, alors que son regard se perdait dans la contemplation des parois rocheuses couvertes d’une étrange végétation luminescente, tout le monde s’affairait sur le pont. A la barre, Daemon, une bouteille de rhum à la main, faisait glisser le bâtiment sur les flots, profitant d’un courant d’air dont la régularité et la puissance modérée permettait aisément de danser entre les colonnes de pierre et les rochers assassins à moitié immergés qui jonchaient le chemin vers Grand Line qu’ils empruntaient présentement.  

- Hey, Moka ! Viens par-là, héla-t-il avant de s’envoyer une bonne lampée d’alcool dans le gosier.

Moka, nonchalamment, parcourut le pont de la démarche chaloupée d’un homme qui avait si longtemps navigué, monta une à une les marches menant à la passerelle de commandement et, une fois aux côtés de son ami, le flatta d’une bonne tape à l’épaule.

- Daemon ! Il vaudrait mieux pour toi…et pour nous, que tu t’abstiennes de boire alors que tu mènes le navire dans un corridor aussi dangereux.

- J’sais c’que je fais Moka, pas la peine d’avoir peur hehe ! répondit l’intéressé en déviant brusquement à bâbord, menaçant de faire tomber les  

Il se tourna ensuite vers Vasco qui, entouré de Leonardo et Nikolas, examinait un Log Pose d’un air circonspect. L’ancien mercenaire tournait, et retournait l’objet de navigation dans tous les sens, le tapota nerveusement, puis le jeta en direction de Moka qui l’attrapa au vol.

- On a bien un Log Pose grâce à notre nouvel ami borgne, mais il est resté bloqué sur une putain d’île ! s’exclama Vasco.

- Eh ! Bah on doit juste à en trouver un autre ducon, arrête de pleurnicher ! ricana Daemon, qui proposa au rabat-joie un peu d’alcool.

- Une idée d’endroit où nous pourrions trouver un Log Pose, Daemon ?

- Ouep, y’a bien une bourgade où l’on peut chourer du matos de navigation…

- Une communauté organisée d’êtres humains ? Ici ?

- Organisée, organisée, c’est un bien grand mot j’trouve.

- Il parle sans doute du Contrevent des murmures, intervint Nikolas.

- Tout juste l’aveugle, il s’agit d’un pti retranchement pseudo-civilisé où l’on peut boire, voler, tuer, dans l’ordre que tu veux, lâcha Daemon avec un rire tonitruant.


Moka se demandait comment des personnes sensées pouvaient avoir l’idée de s’établir en un lieu aussi hostile, loin de la lumière, loin de denrées alimentaires essentielles comme l’eau douce, qui ne devait pas abonder ici…Tout cela attisa la curiosité du jeune prince qui, désormais, voulait voir de ses yeux la vie des troglodytes.

- Nous sommes encore loin de ce petit paradis en terre sauvage ?

- J’sais pas trop, mais on avance bien là.

Il plissa son unique œil, se flatta le flanc à la recherche de son épée, la trouva…et dégaina.

- J’sens qu’on est pas seuls ici les gars.

CLING !

- C’était quoi ce bruit ? demanda Vasco, tandis que tout le monde tirait lames et pistolets.

- Une attaque mon pote, répondit Daemon en se tournant brusquement pour jeter sa bouteille de rhum qui, après avoir frôlé la tête de Moka, éclata en plein milieu du visage d’un intrus.

- Des soldats de la Marine, répondit Moka, qui s’était approché de la poupe pour voir qu’un lourd grappin de métal y était fixé…et qu’il était relié à une petite embarcation arborant le drapeau blanc et bleu du gouvernement.

CLING ! CLING !

- On nous attaque juste devant les gars ! cria la voix d’Arhye au loin.


Le soldat qui avait reçu la bouteille de Daemon en pleine face se redressa doucement et, avec un juron, s’aperçut que Moka se tenait devant lui. Il tenta de prendre son épée, le pirate lui coupa la main puis le décapita. D’autres soldats étaient agrippés à la corde qui menait à la poupe, bien décidés à venger leur camarade…mais Moka coupa la corde qui les reliait à son navire et ils tombèrent dans l’eau, luttant désormais contre les courants traîtres des souterrains.

- Nous avons un léger contretemps messieurs.

- Léger ? Ahahah ! Tu crois que ces ptites barques sont venues toutes seules ?


Assurément, une base de la Marine se trouvait non loin d’ici. Une base, ou…

- Un navire ?

Ils sortirent enfin du corridor et le virent, immense, trônant au milieu d’un lac salé, et tous se demandèrent comment un tel bâtiment avait réussi à se faufiler jusque ici.
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- Qu'est-ce qu'on fait capitaine ?

   En disant cela, je faisais tomber un marine à l'eau en le poussant du pied par dessus la rambarde. J'avais commencé à m'y habituer : il faut dire que s'en remettre à quelqu'un avait quelque chose de réconfortant. Pourquoi toujours prendre des décisions stressantes alors que d'autres pouvaient s'en charger ? J'avais suffisamment jouer les types indépendants. Maintenant que j'étais aux côtés de Moka et Daemon, je n'étais plus ce garçon seul et sans repère, accompagné d'un mafieux excentrique le jour comme la nuit.
   Le prince tailladait un autre soldat et regardait le navire approcher. Il fronçait légèrement les sourcils :

- Dans pareille situation, je pense qu'on devrait p...
- Prendre les devants et foncer dessus !
- De... Quoi ?!


   Nous regardions tous Daemon qui souriait de toutes ses dents, les deux mains fermement accrochées à la barre. Tandis que Nikolas décochait une flèche sur un type qui lui fonçait dessus en gueulant, le borgne fit prendre un virage à notre bateau, si sec que nous faillîmes tous tomber et dûmes nous maintenir aux cordages et aux mâts. J'entendis un "Crac !" en contrebas et compris que nous avions percuté l'une des barques qui devait maintenant sombrer avec ses occupants.
   Léonardo et Vasco juraient en se tentant de se redresser, le poing levé en direction du navigateur fou. Je ne voyais Matt nul part : le voleur devait s'être réfugié quelque part dans les cales, à l'abri du combat.

- T'es dingue ! Ils auront vite fait de nous envoyer par le fond avant qu'on les ait rejoint !
- Je suis d'accord : on ne peut pas risquer de prendre des dégâts avant d'avoir traversé la Flaque !
- Mais braillez pas comme ça... T'façon c'est trop tard pour rediriger maintenant !
- Connard de... T'es complètement con ma parole !
- C'EST MON NAVIRE JE FAIS CE QUE JE VEUX !
- Et c'est moi le capitaine ! Au cas où tu l'aurais oubli...


   BANG !

   Un boulet vint s'échouer à quelques mètres de nous, soulevant l'écume et manquant de faire se retourner une autre barque.
   Surpris, je manquais de me faire trancher par un Marine qui venait sur ma droite. Je me baissai juste à temps et lui décochai un coup de poing dans l'estomac avant de lui envoyer mon genou en pleine face. Autour, le combat continuait. Les cris des uns enhardissait les autres et vice-versa : face à tant de résistance, les soldats partageaient la même pensée que nos hommes à l'heure actuelle. Survivre. Une pensée qui était totalement étrangère à Daemon, lequel ne bronchait pas, l'oeil espiègle fixé sur sa cible, de plus en plus grosse, de plus en plus proche...

   BANG ! BANG !

   Deux autres boulets fonçaient dans notre direction. L'un nous rata de peu. L'autre fut tranché : le borgne avait dégainé son sabre et, d'un bond, était arrivé à hauteur du projectile pour le couper à la verticale.
   Vasco ne put s'empêcher de siffler devant l'exploit. J'aurais bien fait de même si cet énergumène ne me décochait pas dans la seconde suivante un clin d’œil, comme pour dire : "Tu vois ! Qu'est-ce que je te disais ? Aucun risque !"
   Horripilant à souhait.

   Moka sourit et sembla croire que le plan du borgne, aussi dingue fut-il, avait ses chances. Lui-même devait se sentir étonné de ne pas y avoir songé : après la mise en scène faite sur Manshon, il était certain qu'il partageait son extravagance avec le navigateur. J'étais entouré de fous...
   Mais pourquoi devrais-je m'en plaindre ?
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Le navire fend la Mer, celle-ci face à la férocité et à la vitesse par laquelle avance le navire forme un chemin d’écume, disparaissant quelques-temps après notre passage.
La proue pointe droit sur le navire de la Marine, je m’occupe d’esquiver les multiples obstacles tels que les rochers qui dépassent du niveau de l’Océan ou encore les cadavres des multiples navires qui voulaient tenter leurs chances dans la Flaque ce réseau intraveineux très dangereux.

Alors que je me concentre sur la direction du navire il faut aussi que je fasse attention à la mêlée ! Ces incapables ne sont pas capables de les tenir sur le pont, un Marine vient me titiller ! Grrr ! Je serre les dents, aspire un grand coup et je commence pousser ma gueulante en tirant mon pistolet de ma veste, mitraillant le soldat totalement inconscient venu me déranger.

- DU NERF BANDE D’INCAPABLE ! Y’EN A UN QUI A ESSAYER DE M’AVOIR ! LA PROCHAINE ÉTAPE C’EST QUOI ?! JE DOIS DÉFENDRE CE NAVIRE TOUT SEUL ! MISÉRABLE BANDE DE VERMISSEAU AU BOULOT !

Je ne suis peut-être plus Capitaine mais je suis le plus expérimenté ici alors faut bien que j’aide ces jeunes crapauds !

De fil en aiguille les soldats sont annihilés et en plus de ça, notre proue va s’enfoncer dans leur navire principal, éclatant le bois de leur coque, les canons tout comme le vaisseau écraser sous la vitesse et les tonnes de bois de notre navire. Ainsi nous avons crée un immense trou dans leur bâtiment, avec une secousse semblable à un tremblement de terre parcours nos deux navires, l’équipage essaie vainement de nous aborder histoire de capturer MON navire par la suite.

- A L’ABORDAGE BANDE DE PUCELLE ! IL EST TEMPS QUE VOUS VOUS DÉCHAiNIEZ ! AHAHAHAH ! TOI ! Prends la barre ! Dis-je au pirate le plus proche de moi. Il s’agit du jeune Willy, un jeune rejeton de la mer. Garde le cap ! Et surtout… bah meurt pas !

Un peu d’exercice ne vas pas me faire de mal. Je brandis mon katana rapidement, un sourire machiavélique déforme mon visage.

- Fufufufufu !

Je commence à courir au niveau du pont jusqu’à atteindre le premier cordage qui m’amène sur le navire ennemi, je l’attrape d’une main et me lance à l’assaut sans plus attendre, je laisse mes camarades se charger de ceux sur la caravelle.

Je me rattrape sur le pont ennemi légèrement penché en arrière en exécutant une roulade suivie d’un tranchage de jambe sur le premier ennemi venu. Ce dernier perdant une jambe s’est rétamé par terre en gueulant comme un chien aboyant à la mort ! Une giclée de son sang vient me peinturlurer le visage, me réjouissant encore plus, de l’autre main je dégaine mon flingue et abats le suivant, l’équipage de la Marine semble débordé ! Entre un abordage et un éperonnage où donner de la tête ?! Sans doute ce rafiot doit prendre la flotte à grosse goulées alors quelle est la priorité ? J’avoue que moi-même je ne saurais pas sur le coup. Mais j’opterais pour une solution de la capture du navire adverse.

Je commence alors à effectuer une danse macabre entre mes ennemis, tranchant d’une main et tirant de l’autre, en quelques minutes voilà que déjà six cadavres de soldats jonchent sur le pont penché de cette bicoque, aspirer par l’océan, ils glissent sur le pont pour rejoindre le Dieu de l’Océan. A mon tour je me dirige en direction de la barre, à mon tour de gêner le navigateur ! Je range mon sabre, je tire deux trois balles sur les quelques soldats qui essaient de protéger celui qui dirige ce navire mais en vain.

Du pont inférieur je sors une bouteille de rhum de ma veste et je la jette sur ma cible, une fois proche de son visage crispé d’angoisse, il semble tellement vouloir sauver ce navire à forcer sur la barre comme un dingue pour redresser le navire… mais ce n’est pas sans compter sur mon tire dans la bouteille une fois au niveau de son visage qui finie par créer une petite explosion ! Il commence à crier, la douleur lui semble insupportable, son visage est en feu, ses cheveux aussi, de plus, des morceaux de verre se sont réfugiés dans sa face, le défigurant. Je ne l’achève pas, je laisse les flammes le faire. Je souris en me penchant sur son corps jusqu’à voir son log pose… sans hésiter je prends son log pose, y’en a jamais de trop de deux ! Je le glisse dans ma veste et je cours pour choper une corde afin de retourner sur mon bateau, après tout le navire est en train de se renverser, plus personne n’est à la barre pour retenir cette brigantine !
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Le navire adverse coulait et il allait entraîner le bâtiment qui l’avait percuté par le fond s’ils ne réussissaient pas à manœuvrer pour évacuer la zone. Sur le pont de commandement, Moka faisait danser sa lame et les marins assez téméraires pour tenter de s’emparer de la barre s’écroulaient, les autres se contentant de fur pour regagner l’autre épave branlante qui tanguait, menaçant de se briser en deux.

- Capitaine, notre navire est bloqué par la charpente brisée de celui que vous v’nez de ravager là ! s’écria Vasco, qui se démenait à la barre.

- Ne peux-tu pas bifurquer à bâbord, pour que nous ayons la possibilité de profiter du vent qui souffle à tribord ? questionna Moka, aux prises avec un soldat de la Marine bien coriace.

- Non, tant que personne ne dégage pas la proue, je ne peux rien faire !

- Bon, donne-moi quelques minutes Vasco.


Moka décapita son adversaire à la suite d’une contre-parade fulgurante et, se tournant vers Nikolas, qui était presque à court de flèches, lui lança un pistolet que l’archer attrapa au vol.

- Tu es bon à l’arc, tu devrais aussi l’être avec ça.

- Que veux-tu que je fasse avec un pistolet Moka ?

- Couvre-moi et dégage la voie pendant que je m’occupe des débris qui bloquent notre navire.

Sans attendre la réponse de Nikolas, Moka sauta par-dessus la rambarde du pont de commandement, atterri juste devant la porte de la cabine du capitaine. Un premier opposant essaya de le tuer par un coup de braquemard porté à son dos, mais il s’effondra. Une balle lui avait traversé le crâne de part en part, faisant gicler du sang sur la cape de Moka.

- Tu me nettoieras ça Nikolas, siffla Moka, amer.

- Tu es marié maintenant, ricana l’intéressé, soufflant sur le canon fumant de son pistolet pour chasser l’éparse filet de fumée qui s’en échappait.

- Si elle savait ce que tu disais dans son dos…

Le capitaine des Pirates du Prince s’élança alors sur le pont, sans s’attarder sur les quelques soldats de la Marine qui lui barraient la route. Sa lame décrivit un arc de cercle devant lui, le sang d’ennemis malchanceux suivit la même trajectoire. Moka dépassa bientôt les cadavres, sauta par-dessus un canon qui roulait de part et d’autres du pont, et arriva devant un mastodonte armé d’un lourd marteau, une arme inhabituelle pour un soldat.

- J’te reconnais, Charlotte Moka, espèce d’ordure, tonna l’homme au marteau, le bras rejeté en arrière, prêt à frapper.

- Tu peux toujours essayer gros tas, répondit Moka, en se mettant en garde.

Le marteau fendit l’air, prêt à s’abattre sur le jeune prince, mais l’imposante masse du colosse vrilla de côté, les pieds de celui-ci quittèrent le sol. Moka leva les yeux et vit Arhye, l’une de ses jambes tendue, le pied enfonçant la face de son vis-à-vis. Le coup fut tellement puissant qu’il projeta le géant au loin.

- C’est bon Moka, il est à moi ! dit Arhye, avant de s’élancer à nouveau en direction du soldat qui se relevait déjà.

A grandes enjambées, Moka rejoignit Daemon qui était affairé à nettoyer l’avant du navire, précipitant ennemis et débris du bateau adverse par le fond. L’un des mats du bâtiment adverse s’était écroulé sur le pont du leur, une bonne moitié entravant tout mouvement de barre initié par Vasco.

- Ce putain de pilier veut pas bouger, tu m’aides ? J’ai pas envie d’le découper ahah, tonna Daemon, après avoir jeté un pauvre bougre par-dessus bord.

- Daemon, je te croyais plus fort que ça…souffla Moka, en poussant les deux mains sur les restes du mat brisé.

- Allez ! Ferme-la et pousse ahah !

Les deux comparses poussèrent de toutes leurs forces, et le mat finit par tomber à l’eau, ce qui fit remonter l’avant du bateau d’un bon mètre de haut. Vasco eut le champ de manœuvre nécessaire pour faire dévier brusquement le navire à bâbord, qui se retrouva alors dos au vent.

- Quittons ce trou à rat avant que les renforts n’arrivent.

Le navire quitta rapidement le lac intérieur où il était arrivé, laissant le navire de la Marine en flammes derrière eux, mais Moka ruminait. Jamais un tel bâtiment ne saurait s’aventurer seul à la frontière entre les Blues et Grand Line : il existait sans doute une flottille ailleurs.
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- Bon bah... Une bonne chose de faite !

   Tous me regardèrent d'un air étonné : moi, mains sur les hanches, soufflant une mèche de cheveux tombant sur le devant de mon visage, souriant du même air fier qu'un combattant aguerri après avoir remporté un duel d'exception. C'était certainement la première fois que je me félicitais de m'être battu. Je finis par m'en rendre compte et m'en étonnai également. La vie de pirate déteignait de plus en plus sur moi et l'adulte en devenir prenait le pas sur l'enfant choyé de Luvneel... L'influence de Daemon, de sa bande et, plus récemment, de Moka Charlotte sans aucun doute.

   Je rejoignis Matt qui donnait un coup de main à Léonardo avec les quelques blessés. Le blond, doué de ses mains, appliquait baumes et pansements sur les plaies avec toute la délicatesse du monde. Ces deux-là s'en sortaient très bien sans que je leur traîne dans les pattes.
   Nikolas guettait le moindre souffle changeant, bien plus sensible que nous autre à ce genre de choses étant aveugle. Le déranger n'était pas non plus une bonne idée.
   Moka sermonnait Daemon sur sa manœuvre dangereuse... Bien que drôle d'après l’intéressé. Intervenir ne ferait qu'attirer vers moi la frustration de l'un et la colère de l'autre. Non merci !

   Finalement j'optai pour la solution la plus logique : aller en hauteur pour faire le guet. Car comme l'avait dit le capitaine, ils n'étaient certainement pas les seuls à naviguer par là. La Flaque voit passer de nombreux navires, dont une majorité de bâtiments de la Marine. S'il appartenait à une flottille, nous risquions de tomber sur les autres dans peu de temps.
   J'espérais tomber sur le Contrevent des murmures suffisamment tôt pour ne pas avoir à me battre à nouveau. Je n'aimais pas vraiment ça. Ou plutôt : je me sentais tout à coup mal à l'aise d'avoir ressenti de l'excitation. L'adrénaline qui vous parcourt, le sang qui afflue, le cœur qui palpite à tout va, comme s'il tentait de rattraper un lendemain sans réveil... C'était une sensation bien étrange.
   Je secouai la tête et me claquai les joues. Je ne devais penser qu'à l'essentiel : protéger mes compagnons. A défaut d'être une vraie famille, nous formions un équipage. Nous allions vivre tous ensemble aussi longtemps que les mers nous porteront et vivrons plusieurs aventures. Je devais être fier d'être debout pour affronter l'adversité à leur côté !

   C'était sans compter sur les silhouettes que j'aperçus derrière les décombres du vaisseau que nous venions de couler.

- Et merde... Capitaine !

   Sans prendre le temps d'utiliser les cordages, je sautai de ma hauteur et amortis ma chute avec brio pour atterrir devant un Moka plus détendu qu'il y a une minute et un Daemon ravi. Le premier rentra quelque chose dans sa poche mais je n'eus pas le temps de voir de quoi il s'agissait. Et je m'en fichais :

- On a un problème... Trois problèmes en fait.
- D'autres navires hein. Je m'en doutais un peu. Ça aurait été trop simple !
- Celui du milieu est nettement plus gros que les autres.
- Sûrement celui d'un officier ! Et rien à voir avec le type en charge des andouilles précédentes...

   Disant cela, Daemon jeta un coup d’œil aux vaisseaux qui voguaient dans notre direction. Celui du milieu était effectivement plus gros, avec plus de canons, certains plus gros également : de véritables tourelles conçues pour anéantir l'ennemi sans lui laisser la moindre chance... Même si je doutais que mes compagnons puissent se sentir en danger face à un boulet de canon. La vision qui s'offrait à nous n'en restait pas moins imposante.
   Le borgne siffla, estimant qu'il s'agissait là d'un beau bateau. Il finit par retourner à la barre en haussant les épaules.
   Calculateur, Moka fronçait les sourcils et regarda son navigateur avant de lui dire :

- Cette fois-ci, pas de bêtise Daemon : on quitte les lieux et vite !
- Oh là ! T'en fais pas, j'suis pas un imbécile. On a assez perdu de temps comme ça, et c'est pas avec une  coque de noix défoncée qu'on arrivera au bout de Grand Line !

   Il inspira un grand coup avant de lâcher :

- LES GARS ! ON S'BOUGE LE CUL ! Y A D'AUTRES MOUETTES QUI VEULENT JOUER AVEC NOUS ! TOUS LES TYPES VALIDES A LEUR POSTE POUR LES DISTANCER !

   Il y avait des fois où j'appréciais l'entendre brailler de la sorte.
  Sauf que les trois navires de guerre commençaient à dépasser les restes de leur pair, et une voix comme sortie d'outre tombe se fit entendre :

- Pirates. Ici le commodore Miltiades. Rendez-vous sur le champ, sans histoire. Peut-être consentirais-je à vous laisser à tous la vie sauve. Dans le cas contraire, nous n'hésiterons pas à vous éliminer jusqu'au dernier.

   D'abord étonnés, nous entendîmes finalement le borgne rire haut et fort. Tellement fort que je ne doutais pas un instant que sa voix porte jusqu'aux oreilles du commodore. Je ne le voyais pas, mais un porteur de longue-vue l'observait et je crus distinguer une grimace avant qu'il ne retourne à ses occupations.
   Sans réelle surprise, nous fuyions. Daemon tenait la barre, toujours aussi confiant, son œil unique allant de la mer en face aux voiles qui commençaient à se gonfler avec le vent. Notre bateau était sans doute le plus maniable dans la course poursuite qui allait commencer. Je me disais que nous avions nos chances quand je tournai la tête sur la gauche et commençai à pâlir :

- Bordel de... DAEMON ! Y EN A UN AUTRE A BÂBORD ! A BÂBORD !

   Le cyclope vêtu de rose tourna la tête et cessa de sourire à son tour. Tout le monde regardait le quatrième bâtiment qui fonçait droit sur nous, un véritable pieu d'acier en guise de beaupré, ayant certainement pris son élan plus en avant et ayant changé de direction au dernier moment.
   Ce Miltiades... Il avait certainement placé ce navire en retrait de la formation pour que nous concentrions notre attention sur le gros de la flottille. Le plan du navigateur se retournait contre nous et nous allions nous faire éperonner dans peu de temps si personne ne trouvait de solution... Le commodore nous avait eu.
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Bordel de merde ! Nous voilà dans des beaux draps remplient de merdes d’escargots de mer ! Oui, faut pas chercher quand je stresse je raconte légèrement de la merde. En plus c’est qui qui est à la barre et qui doit assumer tout le monde ?! Bah moi, comme d’habitude je dois sauver tout le monde !

Les secondes sont précieuses dans ce genre de situation, que puis-je faire… oh bordel… cette idée me paraît la meilleure option !

- BANDE DE MOULES JETEZ L’ANCRE ET PLUS VITE QUE CA !

L’équipage prit de panique entendant mes ordres ils s’arrêtent tous, me fixant bêtement, un air d’ahuri générale.

- BORDEL MAIS PLUS VITE QUE CA TAS DE FEIGNASSES J’VAIS VENIR VOUS BOTTEZ LE DERCHE ET LAISSER LA BARRE ORIENTER LE NAVIRE SEULE SI CA CONTINUE !

Ils finissent par se regarder les uns des autres, Moka prit la parole à son tour avec une voix fébrile, le genre de voix qui manque légèrement de confiance.

- Faîtes ce qu’il dit les amis… .

Les gars les plus proche de l’ancre la soulèvent à plusieurs, afin de la hisser au dessus du navire, une fois qu’ils y sont arrivés, je m’active, les ténèbres envahir notre immense corridor. A ce moment précis je me mets à hurler avec toutes mes tripes.

- ACCROCHEZ-VOUS SI VOUS TENEZ A LA VIE !!!! FUAHAHFUAH ! FUAAAAAAAAAAAAH !

Je laisse le navire avancer jusqu’à que l’ancre chope un rocher assez solide, une fois que la barre dans mes mains commence à me résister, je la lâche faisant de cette manière tourner notre navire sur la droite et sur lui même, la corde résiste bien, tellement bien qu’elle arrache même quelques planches de la proue, le navire adverse lui continue sur sa lancée, croyant que nous sommes encore dans sa trajectoire, seulement manque de bol, je suis le plus intelligent à ce petit jeu… ou le plus taré.

Le navire penche de plus en plus sous la pression du courant et de la corde qui ne cède pas, mais avant cela, une secousse se fait ressentir, tellement violente que j’eus du mal à garder l’équilibre et les pieds sur le pont supérieur. Quelques-uns de nos matelots qui ne m’ont pas écouté ou qui n’ont pas eu le temps tombent dans les flots en poussant leurs derniers cris.

Étant le seul dans ces conditions d’avoir la vue, je décide d’enlever les ténèbres pour que tout le monde puisse observer la magnifique bâtiment de la Marine nous louper totalement et s’abattre avec une telle violence contre la paroie rocheuse de la galerie. Adieu magnifique navire que j’aurais bien aimé capturer.

L’heure n’est pas encore au repos.

- COUPEZ LA CORDE !

La corde est difficilement coupée par Smithy qui est le plus proche, à plusieurs reprises il a glissé sur le pont qui est légèrement tordu et mouillé en plus de ça. Il finit par atteindre la corde et la trancher net, ce qui se fit ressentir ! Le navire se remit d’aplomb, droit comme un « i » je mets toute ma force dans cet acte, en prime, le courant m’aide, bousculant le navire dans la direction que je souhaite, nos deux efforts réunis remirent le navire correctement.

Cette manœuvre risquée je ne sais pas combien de membre elle emporta mais nous pouvons maintenant reprendre la route sans encombre bien que les navires derrières nous on pris un peu d’avance vu que nous avons stagner durant quelques temps. Enfin bon, ça nous empêche pas de souffler un peu et d’estimer nos pertes.

- Léonardo ?

- Présent boss. Lance-t-il avant de vite remettre son masque.

- Moka ?

- Présent. Dit-il en tapotant ses habits pour enlever les quelques saletés sur son uniforme.

- Arhye ?

- Présent... putain de cyclope ! On a failli tous crever ! Crache Arhye en levant son poing comme si un jour il croit pouvoir m'atteindre ! Sale gosse !

- Matt ?

- Présent... connard. Maugre-t-il en boitant.

- Nikolas ?

- Présent. Répond-t-il en ré-ajustant son col.

Je soupire de soulagement.

- Bien, je vois que tout le monde est encore là !

- Saleté de pirate ! Et moi ?! Tu m’oublies ?! Grogne Vasco avant de se retourner pour dégueuler au-dessus de la rambarde du navire.

- Ah oui désolé Vasco, tu sais, je peux pas penser à tout non plus vu que je viens encore de sauver vos petits culs d’un sacré trou à merde ! Léonardo ! Continues de gérer les blesser, les autres voyez combien de gars on a perdu durant ce petit accrochage.

Bon, les dégâts m’ont pas l’air catastrophique mais je préfère être sur.

Nous continuons notre route à travers les galeries, zigzaguant à travers les rochers qui pour certains son à peine visible voire quasiment invisible à l’œil nu à cause de l’écume. Je dois déjà me concentrer comme pas possible sur ça mais voilà qu’on à un autre putain de problème !

- Euh… Capitaine… Daemon… regardez au-dessus… .

V’là ti pas que le plafond au-dessus de nous se glace et forme d’immenses Stalactites se forment au-dessus de nos petites gueules, menaçant en plus de tout nos putains de problèmes de dégringoler sur nos gueules afin de nous créer encore des plusieurs et plus gros trous de balles !

Mon visage se tord, je commence à être gonflé.

- QU’ON M’APPORTE DU RHUM !

Les pieux de glaces commencent à chuter sur nous, j’ai même pas le temps de picoler qu’il faut qu’en plus je serre les fesses pour nous tirer de là ! Un coup à gauche ensuite à droite, nous sommes en train de slalomer dans un putain de couloir rocheux avec des navires ennemis aux culs que demander de mieux ?! Pour clouer le tout des blocs de glaces plus ou moins gros arrive à toucher le pont du navire qui sous le poids de certains se brise à certains endroits... MON NAVIRE PUTAIN ! Il est rapide mais pas assez pour esquiver certains bout de glace ! J'espère qu'on aura pas des trous dans la cale... sinon c'est la mort assurée !

Un homme qui je présume remonte de la cale vient les mains vides.

- J’ai demandé du RHUM ! VAS LE CHERCHER DUCON !

Il se gratte l’arrière de la tête, m’adressant un sourire gêné… putain… ce n’est pas mon jour aujourd’hui.

- Désolé monsieur, il n’y a plus de rhum… .

Je sens une veine taper dans mon front, comme si elle allait en sortir, j’ai chaud, très chaud, si je pouvais seulement cracher des flammes je le ferais.

- DÉGAGES DE MA VUE AVORTON DE MERDE Y’A PAS DE MONSIEUR J’VAIS T’LES CARRER AU CUL TES MONSIEUR ET TES Y’A PLUS DE RHUM ! VOUS ALLEZ VOIR BANDE DE RACAILLES, ACTIVEZ-VOUS SINON J’FAIS EN SORTE QUE CES MACHINS QUI VEULENT NOTRE MORT VOUS REFASSES ENTIÈREMENT VOS GUEULES DE MINABLES LARBINS !

Au loin, à travers plusieurs blocs de glaces essayant de nous barrer la route il me semble que je commence à apercevoir le bout du tunnel, une immense étendue bleue, GRAND LINE est à notre portée !
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La sortie n’était plus qu’à quelques nœuds, et tout l’équipage s’activait pour distancer la flottille de la Marine qui les poursuivait. Des boulets frôlaient le navire, explosant dans l’eau, ricochant sur la paroi rocheuse, la tension était à son comble.

- Capitaine ! Je pensais que nous allions au Contrevent des murmures ?? Nous n’avons pas de Log Pose ! s’exclama l’un des membres d’équipage, visiblement perturbé par les boulets qui volaient autour d’eux.

- Du calme mon ami, Daemon a réussi à trouver un Log Pose sur l’un des soldats que nous avons envoyé en Enfer, souffla Moka, avec un petit rire amène.

Il sortit l’objet de navigation de sa poche et le montra à son comparse qui, visiblement soulagé, allait retourner à son poste…Quand une espèce de lance l’atteignit en plein dans l’abdomen, l’envoyant voler par-dessus la proue du navire. Moka fit volteface pour découvrir, médusé, qu’une seconde lance fonçait dans sa direction. Au dernier moment, il esquiva la pointe mortelle et, d’un coup d’épée, la brisa. Des éclats de glace

- Une lance de glace ?

- J’parie que c’est ce putain de commodore, maniez-vous le cul ou on finira tous en brochettes bande de rats ! s’écria Daemon, les deux mains posées sur la barre.


- Notre navire est trop endommagé pour les distancer, il faut se préparer au combat Daemon, cracha Moka.

- Non non non, j’suis pas trop chaud pour me faire refroidir par un type qui fait mumuse avec des glaçons, j’vais nous sortir de là, vous en faites pas !

- Et tu vas faire comment pour sortir d’une grotte qui commence à se refermer juste devant nous ?

- Arrête de dire de la mer…MERDE !

Une couche de glace partant du plafond des galeries commençait à s’étendre doucement au niveau de l’entrée de la grotte, menaçant d’obstruer le passage de leur bateau. Moka quitta le poste de commandement pour rejoindre Arhye, qui s’affairait à encourager les membres d’équipage dans leur course folle pour distancer la Marine.

- Arhye, je pense que nos « amis » vont bientôt faire une inspection surprise de notre navire, n’en touche pas un mot aux autres mais garde l’esprit alerte, la situation pourrait se dégrader rapidement...

- Je sais bien, il faudrait un miracle genre, un monstre marin géant qui réduit à néant nos ennemis…

Un rugissement qui fit trembler la caverne au mille courants marins se fit entendre, le bruit venait des navires qui les poursuivaient. Arhye et Moka se précipitèrent sur le pont de commandement, et ils furent stupéfaits par le spectacle qui s’offrait à eux.

- Putain les gars ! Regardez-moi ça bordel de merde ahahahah !

Un décapode gigantesque, à la carapace luisante de couleurs irréelles, s’en prenait à l’un des navires de la flottille ennemie, détruisant les mâts de ses pinces et déchirant les voiles, il menaçait de le faire couler. Droit devant eux, la barrière de glace qui menaçait d’obstruer le passage s’effritait : il fallait en profiter !

- Accrochez-vous les gars ! Ce crabe est en train de nous rendre un grand service en ralentissant ces connards !

Une bourrasque fit gonfler les voiles et l’allure du bâtiment s’intensifia, pour finalement quitter la grotte et arriver sur les eaux agitées de Grand Line…Mais une lance de glace qui emporta l’un de leur camarade leur rappela que tout danger n’était pas écarté.
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- WOW !

   Ce commodore allait me faire avoir une crise cardiaque : le pieu gelé venait de frôler mon visage et le courant d'air froid me fit frissonner de tout mon long. Je repris la longue vue que j'avais récupérée plus tôt et observai ce qu'il se passait du côté de la flottille.
   Le crustacé géant s'agrippait tant bien que mal au rebord d'un des navires. Sa carapace bariolée luisait, comme recouvertes de minéraux précieux. Ses pinces énormes faisaient craquer le bois de la rambarde et du pont, et la bête devait trouver appui pour que son poids ne l'entraîne pas elle et sa prise au fond de l'eau.

   Je me demandais ce qui avait pu l'attirer : d'après ce que j'avais lu dans les documents de mon père et de la réserve de Luvneelgraad, le dessous des vaisseaux de la Marine étaient faits de granit marin, lequel leur permettait de passer inaperçus au yeux des créatures du fond des mers. Sans doute que le bruit des canons et la température changeante de la grotte avaient fait sortir le monstre de sa torpeur. Sans compter que nous avions navigué assez proches des parois : il y avait moins de fond à cet endroit.
    C'est là que je le vis enfin. Vêtu d'une veste blanche à épaulettes, les cheveux gominés en arrière, la peau pâle et un sabre à la ceinture, le commodore Miltiades s'était placé sur le beaupré de son navire. Malgré le peu de matière pour faire office de sol, il ne semblait pas déséquilibré le moins du monde. Alors l'air autour de lui commença à s'embrumer. Je clignais des yeux pour voir s'ils ne me jouaient pas des tours.

   Les bras tendus en avant, il remua les lèvres et ses mains blanchirent aussitôt. Dans la seconde qui suivit, deux javelots de glace foncèrent sur le décapode et lui perforèrent la cuirasse, juste au dessus des globes oculaires.
   Hurlant et crissant de douleur, la bête lâcha immédiatement prise et s'enfonça dans l'eau. Je restais bouche bée devant cette vision surnaturelle. Un démon... Ce type était un démon.

- Ca y est ! Le vent nous est favorable les gars : on va décamper d'ici en vitesse vous pouvez m'croire !

   En effet, un souffle puissant nous attendait à la sortie de la grotte et gonflait nos voiles plus fort qu'à l'intérieur de la caverne.
  Le bateau qui avait tenté de nous éperonner avait perdu du temps en manœuvrant pour se placer derrière nous et les trois autres rattrapaient leur retard, débarrassés de toute entrave. Les quelques crocs gelés qui ornaient encore la sortie de la grotte commençaient à se décrocher. Ils étaient aussitôt arrêtés par une force invisible, alors que l'officier ennemi tendait la main vers le ciel, avant de se tourner vers nous pour nos foncer dessus. La flottille sortit à son tour de la Flaque.

   Malgré notre avance, les javelots de Miltiades fonçaient sans perdre en vélocité droit dans nos voiles. Je courus rejoindre la dunette et bondis au moment où l'un d'eux arrivait à portée : je le brisai d'un coup de pied. Un autre le dépassait et mon estomac se noua, croyant qu'il allait atteindre sa cible. C'était sans compter sur l'intervention de Moka, lequel trancha net le projectile. D'autres emportèrent les pirates qui avaient le malheur d'être sur le chemin. Un dernier fut arrêté par Daemon, lequel avait à nouveau dégainer son sabre et avait lancé une lame d'air dans la trajectoire du glaçon.

- Hé cyclope ! Y a moyen que tu fasses apparaître une zone noire sur eux ? Ou sur leur route ?
- A cette distance ? Impossible ! A la limite j'peux recouvrir notre bateau mais ça servira pas à grand chose !
- Évidemment, ça aurait trop beau...


   Nous priions alors pour que notre navire soit le plus maniable et le plus rapide du lot. Derrière nous, la Marine recommença à tirer au canon.
   L'avance que nous avions prise fut suffisante pour voir les boulets s'échouer dans la mer, à quelques mètres de nous.
  C'était ce moment-là que choisit le commodore pour utiliser sa dernière carte.
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Je ne sais pas qui c’est que ce commodore pète burne mais il commence à me les broyer sévère, c’est mes hommes qu’il descend un par un avec ses putains de cure-dents givrés ! En plus de ça, je vois que monsieur est persévérant, il nous lâche pas la grappe, on a beau le distancer petit à petit cependant il cherche toujours à nous avoir, il continue avec ses lances sauf que maintenant il ne cherche plus à nous viser… il cible principalement la coque du navire, j’avoue que pour le coup je suis admiratif face à la perspicacité de cet homme et frustré qu’il ait eu cette idée qui va sans doute nous coûter la vie !

Enfin, c’est sans compter sur l’aide de Grand Line, une mer plus qu’agitée, imprévisible à souhait !

Tout à coup la mer s’agite, le ciel se couvre avec une vitesse assez inhabituelle, voilà que le vent commence à se lever assez brusquement, voilà notre sortie de secours.

Je crache par terre, l’eau de la pluie commençant à dégringoler sur nos petites gueules, la pluie est torrentielle, je n’ai jamais vu de chose pareil, habitué à naviguer sur les Blues, ce sont des mers vraiment beaucoup trop calmes.

L’eau ruisselant sur mon visage, je décide de bouger encore une fois les autres.

- ALLER LES CANAILLES ! C’EST LE MOMENT OU JAMAIS ON N’AURA PAS DE SECONDE CHANCE !

Le bateau en très mauvais état lutte comme il peut face à cette mer déchaînée qui lui mène la vie dur. L’eau rentre par tous les côtés, le navire aussi est encore plus troué qu’une fille de joie à la retraite. Les matelots restants essaient de faire de leur mieux, armés de sceaux ils enlèvent tant bien que mal l’eau qui s’invite dans le bateau, en plus de ça il faut être bien accroché, nous tanguons un coup à droite, un coup à gauche, l’Océan a une dent contre nous aujourd’hui, puis, cerise sur le gâteau, la foudre ramène sa petite gueule.

Heureusement que certains sont un peu bricolos, ils rebouchent peu à peu les trous dans la carcasse de ce vieux rafiot que je me rappelle avoir volé à un autre équipage de pirate. Je regarde en arrière, les navires la Marine semblent avoir arrêtés de nous pourchasser… pour l’instant.

Je souffle un coup, un sourire vient fendre ma poire, nous y sommes arriver, nous voilà, GRAND LINE !

- ALLER ! NOUS ALLONS BRAVER CETTE TEMPÊTE ET GRAND LINE SERA A NOUS !

A vrai dire, l’heure n’est pas à la joie, en cette première journée sur Grand Line nous recensons beaucoup de pertes, autant humaines que matériels, nous n’étions pas prêt à cela.

Quelques heures après, la tempête est derrière nous avec la Marine encore mais nous sommes plutôt tranquille, ils sont encore dedans et pas nous.

Alors que je m’occupe d’orienter notre navire dans le droit chemin, Moka quand à lui se trouve sur le pont inférieur avec Arhye, Matt et Léonardo, Moka et Arhye sont là pour essayer d’aider au mieux afin de réparer le navire, Matt lui, aide Léonardo à soigner les blesser.

Sans que je ne fasse attention un petit gars prend les escaliers pour accéder au pont supérieur où je me situe. Cheveux court, brun, yeux vert, tout maigrelet, je lui donne la quinzaine voire dix-sept ans. Il me lance un regard gêné, lorsque je pose mon œil sur lui il détourne son regard instantanément, presque sobre, je soupire.

- Qu’est-ce que tu veux petit ?

Il se gratte l’arrière de la tête, prenant légèrement son aise il se permet de se rapprocher en essayant d’enchaîner quelques mots.

- Bah… en fait… euh… vous êtes le fameux pirate Daemon Wall ?…

Il arrive à m’arracher un rire léger ce petit con.

- Fameux j’en sais rien mais pirate oui.

Il commence à scruter l’horizon, le soleil s’apprête à laisser place à sa compagne pour nous éclairer cette nuit, le gamin ne perd pas un instant de ce doux spectacle.

- Merci… .

- Hm ?

- Merci de nous avoir sauvé aujourd’hui… vous savez, des rumeurs tournent sur vous, comme quoi vous êtes un rescapé de Grand Line, vous y êtes allés et vous en êtes revenus indemne ! Et … et… j’en ai douté jusqu’à que vous nous sortiez de ce bourbier. Avant qu’il continue à me raconter des conneries je l’interromps.

- Revenir de Grand Line c’est une chose mais tu sais matelot, j’en suis pas revenu comme j’y étais partis, mon œil est resté sur l’île des éveillés, j’ai été abandonné là-bas par mon ancien capitaine et j’ai survécu durant plusieurs mois, des fois tu hésites à perdre la raison mais non, tu n’abandonnes pas, tu bricoles comme-ça une maison etc. mais tellement que la solitude est difficilement supportable tu as beau t’être construit un paradis tu hésites tout de même à utiliser ta dernière balle sur toi. Peut-être que je suis devenus fou grâce à ça… .

L’adolescent me lance un regard surpris avant de sourire en coin de bouche.

- Vous savez Daemon… plus tard… je veux être comme vous.

Encore faut-il qu’il survive jusqu’à là… qu’il me dise ça me fit sourire mais en restant dans la triste réalité qui est la survie du gamin sur ces eaux dangereuses qui s’élève à même pas 10 pourcents ,je grimace lentement, baissant l’œil, apercevant que tout ceux sur le pont inférieur ont écouté l’histoire.

- Tu sais... ça n'a pas été ma vocation pirate au départ... .

C’est vrai qu’ils ne connaissent rien de mon passé mis à part comme dit le gosse des rumeurs. Avant un interrogatoire complet je me reprends en appliquant une tape dans le dos du marmot.

- Aller ! Au boulot Jimbo ! Tu croyais quoi ? Tu vas travailler comme tout le monde, j’comprends pourquoi tu viens faire ton sentimental ! Tu ne veux juste pas travailler ! Aller du nerf langoustine !

Ne sachant plus où se mettre il essaie d’articuler un mot mais en vain.

« Je sais bien petit que tu étais sincère, sauf que je n’ai pas envie de me ressasser le passé… pas encore. Laisses-moi encore un peu de temps pour leur raconter mon histoire. ».


La lune s’est levée, l’eau semble s’être calmée pour un moment. Tout paraît si tranquille désormais..  .

C’est sans compter le commodore de mes couilles ! Qui vient interrompre notre pause ! Nous l’avons deviné lorsqu’une lance est venue se planter pile entre mes deux jambes, me faisant sursauter et virer au blanc.

Nous voilà encore poursuivi.

- Décidément… il n’abandonne vraiment jamais. Aller, cap sur notre prochaine île, nous les arrêterons là-bas.[/b]
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