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Des négociations aux allures de conquête ! [QUÊTE]

Purupuru… Purupru… Gôtcha !

« - Bonjour ma chère et t-
- Salut Rag’ ! J’ai eu vent des dégâts subis sur Jaya des suites de l’invasion du supernova. Vous vous en sortez ?
- Rag’ ? Je ne nous croyais pas si intime que ça. Enfin. J’ai perdu une des mes alliées les plus précieuses, emportée par l’ennemi, des dégâts importants sont à réparer au niveaux bâtisses, mais aucune de nos installations dites « révolutionnaires » sont touchées. C’est essentiellement cela qui t’intéresse, j’imagine ?
- Les dégâts humains m’importent plus que les dégâts matériels. Et tu as intérêt à récupérer ta partenaire, si tu veux être un capitaine respectable. Ah ! Je t’appelle aussi pour t’informer de ta promotion. Tu es maintenant un As de la révolution. Félicitations.
- Merci…
- Tu n’es pas satisfait ?
- Si, bien sûr. Je ne peux m’empêcher de penser à Maria. J’ai un plan pour la retrouver et mettre un terme au commerce d’esclaves sur Shabondy.
- Hùhù. Ton nouveau rang te fait perdre la tête ?
- Je quitte Jaya. Je te recontacte incessamment sous peu. »

Il y a quelques jours, je lisais une note sur un rapport de mission, et un détail m’a soudainement interpellé. Il s’agissait du peuple des long-bras, les derniers leur race, qui s’en prennent aux Hommes de l’île voisine pour les revendre en tant qu’esclaves sur l’Archipel Shabondy. Salopards, devrais-je me dire, sauf qu’une idée me trotte à la tête.

En effet, je ne tolère absolument pas leurs activités, mais je pense que pardonner à son prochain fait que nous sommes justement des êtres-humains. Ce qu’ils veulent par-dessus tout, c’est de l’argent et uniquement de l’argent, puis éventuellement se venger du gouvernement qui les a un peu destitué de leur rang. Cela ne doit pas être facile tous les jours de bosser pour ceux qui nous ont marché dessus…

Je dois trouver une source de revenue qui leur sera profitable, en contre-partie de quoi nous obtiendrons certaines choses d’eux. Suelto est le seul capable de m’aider pour cette tâche, mais… j’oubliais qu’il ne voulait plus avoir à faire avec moi. Il passe maintenant son temps à torcher la gueule pour oublier la perte de Maria. Je ne peux que trop bien le comprendre. Malheureusement, j’ai encore besoin de lui et mon égoïsme l’emporte sur ma compréhension.

Sarioshi Ataké sera également une des clefs du succès de cette entreprise que je compte bien mener. Mais nous verrons cela plus tard, ma priorité reste Suelto. J’aime bien jouer les gros malins, sauf que là j’avoue être directement touché par la perte de mon plus fidèle ami. Le trouver n’est pas le plus difficile, il se trouve dans la rue où se trouvent tous les bars…

« SUELTOOOOOOOO ! SORS TON CUL D’ALCOOLIQUE ET VIENS DONC DISCUTER AVEC TONTON RAGNAR ! »

Tout le monde s’arrête et me regarde avec stupéfaction. J’en ai peut-être trop fait. Sauf qu’avec mon haki, je perçois sa silhouette terminant son pichet de bière avant de se lever de son tabouret. Le voici qu’il sort, sous le regard de tous ses spectateurs, le fusil à la main et le regard sombre. Bordel… Depuis combien de temps n’a-t-il pas fermé l’oeil ? Faut le voir pour y croire. Les cheveux pas attachés, une barbe aussi rouge que ses cheveux, très dense, des haillons en piteux états et pieds nus. Je remarque des traces de boue sur ses tissus, des lésions au niveau de ses poings… Un entraînement ?

« - Ah ! Suelto-
- Ta gueule, poursuit-il en me dépassant sans le moindre regard. »

Ça a au moins le mérite d’être clair. Je suis plutôt laxiste de base, je laisse mes hommes libres de faire ce que bon leur semble, du moment qu’ils ne limitent pas la liberté d’autrui. Je suis également très ouvert sur la notion de respect. Que mes hommes me marchent dessus, je m’en moque un peu du moment qu’ils bossent, puis ils savent que la déculottée n’est jamais très loin non plus.

Suelto et Maria ont un rang privilégié à mes côtés, on peut même dire qu’ils dirigent l’ensemble de mon équipage. Sans Suelto, les membres seront divisés en deux, sa place est essentielle à mes côtés. Au-delà de l’ami qu’il est, c’est aussi un leader sans lequel je peux manoeuvrer aisément. Après tout, il n’est pas mon bras droit pour rien, sa place est à mes côtés et nulle part ailleurs.

Je suis le petit rouquin discrètement à l’aide de mon haki. Mais en réalité, il empeste tellement la gnôle et le résidu de transpiration, que je pourrais le suivre uniquement au nez. Je suis curieux de savoir ce qu’il a fait durant tout ce temps. Il s’éloigne de plus en plus de la ville, en direction des plaines et de la forêt. Qu’est-ce qu’il fout dans un coin aussi reculé ?

Oh ?

Une cabane. Il loge dans une putain de vieille cabane que lui seul dans l’équipage aurait été capable de fabriquer. Il a décidé de vivre éloigné de tous. En tant que capitaine, je me dois de mettre fin à cette foutue situation. Puis, c’est à moi que sont reprochés les tords, alors je ne peux échapper à mes responsabilités. Au fil des souvenirs joyeux avec mon camarade, mes pas s’accélèrent, jusqu’à finalement courir à toute vitesse.

Je ratisse rapidement la zone, m’approchant rapidement de cette minuscule cabane. Mais à quelques mètres de ce dernier, à l’instar d’un débutant, je fais le pas de trop dans ma tombe. Et c’est pour dire, car que je me suis fait piger comme un bleu. J’ai mis le pied dans un trou creusé, dissimulé par ces hautes herbes, dans lequel je m’engouffre impuissant. Plus je m’enfonce dans ce trou, plus je sens mes forces me quitter.

Plouf !

De l’eau ? Alors que je me sens ridiculement faible, je comprends le piège dans lequel je me suis mis. Un trou remplit d’eau de mer, où je suis totalement impuissant, faible, incapable de réaliser la moindre prouesse. Il ne faut pas longtemps pour que Suelto apparaisse. Bien sûr, il est armé de son fusil préféré qu’il pointe en ma direction.

« - J’imagine que tu le sais, mais même avec ton haki tu ne seras pas en mesure d’esquiver mes tirs. Et comme tu l’as compris, c’est ici que se trouve ta tombe, mais aussi lieu de ta mort.
- Tu n’es pas un peu excessif, Suelto ?
- Comment peux-tu me poser ce genre de question après la perte de Maria ?
- Tu la crois déjà morte ?
- Elle fuit tellement son passé que l’idée d’y retourner la tuerait. Si l’autre taré ne l’a pas encore tué, alors se tuera d’elle-même !
- Tu as complètement abandonné, mon ami.
- Ne m’appelle plus ainsi ! Je ferais mon deuil en ayant mis fin à ta vie. »

Il semble déterminé à aller jusqu’au bout. D’ailleurs, sans l’ombre d’une hésitation, ce dernier tire sur l’une de mes jambes. J’ai vu la balle arriver mais comme je l’imaginais, impossible pour de bouger le petit doigt. Complètement affaibli, la douleur m’est encore plus insupportable. Saloperie. Alors c’est ici que s’achève mon aventure, sur l’île où j’ai accompli ma plus prestigieuse mission, mais aussi celle où j’ai perdu une personne importante, ou encore celle où je vais mourir.

À genou, la tête baissée, il semblerait que j’ai abandonné tout espoir. Pourquoi me battre ou tenter de raisonner mon ami ? Il est dans son droit le plus total. Et merde, qu’est-ce que je suis en train de dire ?… J’étais justement venu voir Suelto pour lui confier mon plan pour retrouver Maria. De sources sûres, je sais qu’elle se trouvera d’ici peu sur l’Archipel Shabondy. Mais alors que je redresse ma tête, une seconde balle perfore une de mes épaules. Je fais mine de rien ressentir, sauf que je souffre terriblement.

« - Penses-tu que je crains la mort ? En me lançant dans cette aventure, j’ai pris conscience des risques à encourir, comme tous ceux qui m’ont suivis, que ce soit Maria, toi, ou l’ensemble de l’équipage. De tels desseins ne se font pas sans sacrifice. Alors haïs-moi autant que tu le souhaites, morfonds-toi dans cette miteuse cabane qui explosera à la prochaine bourrasque, mais ce n’est certainement pas comme ça que ta bien-aimée reviendra.

Je me relève fièrement, la tête haute, le regard rempli de détermination en direction du rouquin.

- Ma présence ici était pour te signaler ma promotion au rang d’As. Contrairement à toi, sale lâche, je n’ai jamais eu l’intention d’abandonner ma camarade. Contrairement à toi, sale pourriture, j’ai continué de mener mes recherches avec toutes les ressources dont je dispose. Contrairement à toi, sale alcoolique, je me suis entraîné pour ne plus jamais revivre cette situation. Et contrairement à toi, sale connard, je n’ai pas cessé de me faire du soucis pour toi.

Je tape du poing la paroi qui se trouve à ma droite. Le coup n’est pas très puissant, mais avec un tel discours et dans mon état actuel, ça prend un sens incroyable.

- N’oublie pas où est ta place. N’oublie pas qui t’a formé et pour qui tu bosses. N’oublie pas qui est ton supérieur. N’oublie qui sont tes ennemis. N’oublie pas que sans moi, Suelto Visconti, tu n’es absolument rien. Je ne mourrai pas ici. Nous savons tous deux que mon heure n’est pas encore arrivée.

Cette fois-ci un peu plus fort, je tape à nouveau contre la paroi.

- Qui est ton capitaine ?

Aucune réponse.

- Je reprends : qui est ton capitaine ?

Son regard dévie.

- Qui est… QUI EST TON PUTAIN DE CAPITAINE, SUELTO VISCONTI !?
- C’est… C'est toi…
- Je n’entends rien !
- C’EST TOI, RAGNAR ! »

Des larmes sortent en même temps. Grâce à mon haki, je ressens chez mon ami un homme profondément tourmenté. Un homme à reconstruire. Moi, Ragnar, je m’engage à permettre à cet homme de retrouver sa fougue et sa combativité. Cela dit, vu le piège dans lequel je suis tombé, je peux affirmer que sa combativité n’est en rien à prouver. Le rouquin disparaît quelques instants, puis une corde tombe finalement jusqu’à moi. Corde avec laquelle je grimpe, puis grâce à laquelle je suis tracté jusque la surface.

La surface retrouvée, je trouve cet homme recroquevillé, les bras autour de ses jambes, la tête le long de ses jambes. De grands sanglots s’échappent. Je n’aurais jamais cru qu’un jour, ce même Suelto, soit totalement anéanti. Bon nombres de capitaines aurait laissé leur bras droit ainsi, le désignant comme devenu un simple déchet inutile. S’il est comme ça, c’est uniquement de ma faute. Ce sont mes erreurs qui l’ont mené à cet état. Je lui en ai bien trop demandé.

« Nous partons demain matin à la première heure. Tu peux réintégrer l’équipage et me suppléer, ou bien rester à pleurer en attendant que je fasse le boulot pour toi. Prépare-toi, sèche tes larmes, bois ton dernier verre, dors, réfléchis, ressaisis-toi et dirige tes hommes dignement. Si tu n’es pas là pour accueillir tes hommes, je partirais sans toi et alors nos adieux se font ici et maintenant. »

Je passe délicatement ma main sur ses cheveux avant de reprendre ma route, moi aussi, les larmes aux yeux. Avant d’être mon bras, c’est également un précieux ami. Le fait de l’avoir mis dans cet état me dégoûte. Je ne peux cependant pas déroger à mes convictions, je fais de mon mieux pour mes hommes et ne peux pas me remettre sans cesse en question. Pour Maria, le mieux que je puisse faire maintenant, c’est simplement de la récupérer.
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Le jour J, le jour du grand départ. Étrangement, au vu des évènements de la veille, j’ai plutôt bien dormi. Disons comme un enfant après avoir mangé son plat préféré, ou après avoir reçu pleins de cadeaux… Ouais, bref. J’ai la fâcheuse tendance à dormir nu depuis que nous sommes sur Jaya, étant pratiquement le seul qui dort dans le navire. Je ne sais pas si les autres se sont trouvés des gonzesses, mais à part quelques-uns qui rentrent de temps en temps, aucun ne revient régulièrement.

Tout ça pour dire que je me passe un coup d’eau avant de m’habiller. J’enfile mon long et ample kimono, orné d’or au niveau du col et des manches, avec des inscriptions antiques sur ces parties. Pour resserrer le tout, j’utilise mon « Obi » doré, plus communément appelé la ceinture, autour de ma taille. À bord du navire, je prends le parti de rester pieds nus, comme tous ceux qui mettent le pied, car nous nous devons de maintenir la propreté à bord de ce dernier. C’est une des seules consignes que je donne à mes hommes.

Après avoir chopé une orange et une pomme, je sors fièrement en pensant être le premier en place, mais je tombe sous le choc en voyant la présence d’un homme qui ne m’est pas inconnu. C’est-à-dire que je l’ai de suite reconnu grâce à la couleur de ses cheveux, mais comparé à ce que j’ai pu observer hier, c’est une véritable métamorphose. La barbe rasée, les cheveux légèrement coupés, lavés et attachés, des habits neufs, mais toujours son vieux et éternel fusil. Mais le plus rassurant dans tout cela, c’est sans nul doute ce regard de conquérant qu’il a retrouvé.

« - Quelle surprise !



- La ferme, rétorque-t-il sèchement. Tes mots ont eu un sens, du moins après réflexion, lorsque j’ai enfin pu retrouver mon calme.

Les hommes finissent par arriver tous ensemble, en même temps, les chaussures à la main.

- Et devant tous ces hommes, moi, Suelto Visconti, second de cet équipage…

Il pose un genou au sol, puis pose sa main au niveau de sa poitrine et l’autre au niveau de son dos.

- … Je tiens à m’excuser pour mes agissements, auprès de toi, ainsi que tous ceux se trouvant actuellement derrière moi.

Sa voix s’apaise peu à peu.

- Nous savions tous que cette aventure serait risquée, que la plupart d’entre nous aujourd’hui, ne seront probablement pas ceux de demain à la fin de cette aventure. Je le sais, vous le savez, Maria le savait également… Pourtant, et alors que je dois montrer l’exemple à chacun d’entre vous, je me suis laissé submerger par mes émotions, et ce jusqu’à ce que Ragnar me sorte de ces abysses, à travers lesquelles même lui s’est blessé.

- Oï, c’est bon, relève-toi, dis-je en détournant le regard. Nous sommes tous des êtres humains ici, à bord de ce navire, animés par des sentiments divers et variés. Amour, haine, tristesse, joie… C’est ce qui nous différencie des monstres que nous combattons, à l’image de celui qui a capturé Maria. Que vous partiez en dérive, je l’accepte. En tant que capitaine, il est de mon devoir de vous rappeler où vous êtes, qui vous êtes, et la raison de votre présence ici.

Mon regard se retourne à présent vers chacun des types se trouvant face à moi. Cette fois-ci, quelque chose émane de moi.

- Maintenant, ce sont ces mêmes sentiments qui nous lient avec notre camarade, qui vont nous permettre de la récupérer des griffes de ces truands. Préparez-vous, camarades ! Ce voyage sera semé d’embuches, de sang et de morts. »

Avec ce discours, j’ai à peu près perdu tous mes hommes. Suelto me regarde d’un oeil assez interrogé, ne comprenant trop mon intervention. Je me dois pourtant d’être honnête avec eux, c’est misérable ce qui nous attend. D’autant plus qu’il me faut des hommes motivés, ils seront inutiles dans le cas contraire. Alors un gros blanc s’installe…

Puis…

D’une traite, tous, lèvent le poing vers les cieux et hurlent fièrement au nom de la libération de Maria. Certains pleurent par tant d’engouement, d’autres se content d’observer loin, tout là-haut, observant probablement leur destinée. Chaque individu à des ambitions. Si je le peux, aussi longtemps qu’ils survivront, ma volonté sera de réaliser leurs rêves dans la mesure du possible.

Il est temps de partir.
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De longues journées passèrent, mais le moral de l’équipage ne changea pas d’un pouce, et ce malgré les intempéries toujours aussi imprévisibles.

Une dense brume nous masque la route depuis quelques heures, mais le navigateur maintient le cap, qu’il suit minutieusement grâce à l’éternal pose que nous disposons. Soudain, la brume se lève, la vigie réagit :

« - Capitaine ! Une île à tribord ! J’dirais qu’elle se situe à trente-deux-mille et huit-cents pieds, nord-est ! T’as entendu l’navigo’ !?
Vigie de merde, marmonne le navigateur. »

Malgré les apparences, ces deux types s’apprécient plus qu’il n’y paraît. Habituellement, lorsque nous avons du temps libre, ce sont les deux premiers à picoler dans les bars des alentours. Cette fois-ci, je pense que nous devrons attendre pour cela. La situation semble critique sur l’île. Hommes, femmes et enfants sont attaqués par ce peuple de Long-Bras, qui les vendent ensuite aux plus offrants sur l’archipel Shabondy.

Je serre les poings.

N’ont-ils pas honte ? Vendre à ceux qui les ont presque entièrement rasés, à ceux qui, par la même occasion, achètent également des long-bras comme esclaves. D’entrée de jeu, je sens bouillir en moi mon sang. L’esclavagisme, s’il y a bien un truc qui me sidère, c’est bien ça. Surtout que l’on vienne piocher chez le voisin, c’est comme s’ils allaient à la supérette du quartier faire leurs courses.

La population d’Harahettania est prévenue de notre arrivée. Aussitôt que nous approchons de l’île, le chef de cette tribu nous attend, accompagné de… tout le village. Niveau discrétion, on a connu mieux. En même temps, ils sont si désespérés qu’ils nous voient probablement comme des dieux. Suelto semble connaître un l’histoire de ce peuple et, pendant que le navire stationne, ce dernier me confie quelque chose.

« - Cette tribu vit dans la misère, ils sont totalement au fond du sceau, et ce depuis toujours hélas. Un jour, un dénommé Brook les a plus ou sauvé un temps, puis tout est redevenu comme avant. Ton arrivée est vue comme une bénédiction, tu seras leur nouveau Messie si tu parviens à calmer la situation.

Ce qu’il me dit a du sens pour moi. C’est une grande responsabilité, je m’en voudrais terriblement d’échouer en ayant donné espoir à toutes ces personnes, mais je ne reculerais devant rien. Les poings encore plus serré, le regard projeté vers le peuple qui nous accueille, je saisis alors l’épaule de mon acolyte.

- J’en prendrais la responsabilité, Suelto. Il est trop tard pour faire machine arrière. L’échec n’est pas envisageable, c’est la réussite ou la mort, dis-je à la fois paisiblement et déterminé. »

Mon coeur est soulagé. Je suis convaincu de ce que je fais. Les préparations furent très longues, à tel point que j’ai failli y perdre mon précieux ami. De bout en bout, toute cette mission a été minutieusement préparée par mes soins, chose qui inquiète Suelto qui, de base, était en quelque sorte de la stratège de l’équipage. Étant abonné aux bars tout ce temps, le rouquin décide malgré de me faire confiance.

N’ayant pas de port, le reste du trajet se fera en barque. Des allers-retours sont réalisés, notamment parce qu’il n’y a pas assez de barques pour prendre tout le temps, en plus des « cadeaux » que j’ai ramené pour ces villageois… Naturellement, je fais parti des premiers convois vers l’île. Dès les premiers pas effectués sur l’île, un espèce d’épouvantail vient m’accueillir, entouré de personnes aux looks assez étranges.

Un silence troublant s’installe.

« - Ahem. Est-ce vous Fear Face, l’homme à qui j’ai eu à faire il y a de ce quelques temps ?
- Absolument, dit-il d’une voix aussi épouvantable que sa tronche.
- Vous savez donc qui je suis et pourquoi je suis ici.
- En effet, répond-t-il toujours de la même manière.

Les autres, autour, semblent aussi néfastes que mon interlocuteur.

- Nous sommes bien là pour vous aider, hein. »

Et là, l’épouvantail se met à réaliser une danse totalement loufoque. La plage se remplit de mon équipage qui, face à cette situation, se retient de rire. Les autres, alors qu’ils semblaient d’humeur massacrante, se mettent également à danser ridiculement. Je me retiens le plus possible, mais alors que le dénommé Fear Face lâche un espèce de cri aigu, totalement efféminé, je ne peux m’empêcher d’exploser de rire, tordant dans mon corps en position foetus, sur ce sable doux.

« Enchanté, Ragnar Etzmurt. Nous attentions votre venue avec impatience. La nuit tombe. Un buffet est organisé en votre honneur ce soir. Venez donc, avec votre équipage. »

Les tensions sont immédiatement redescendues. C’est cool ce buffet, on manquait justement de vivres sur le navire, alors j’admets que nous mourrions peu à peu de faim. Tout se passe de manière assez rapide, et ce n’est honnêtement pas plus mal, chaque heure nous est comptée. Tandis que les villageois et l’ensemble de l’équipage s’amusent, dans une tante conçue pour cette occasion, Fear Face, son bras-droit, Lilith, ainsi que Suelto, mangeons ensemble est discutons, en parallèle, de la situation actuelle.

« - Bien. Dites-nous tout, demande Suelto.
- Nos terres sont fertiles, comme sur tout l’archipel, mais étant donné que la travaillons durement pour nous alimenter, nous produisons de bons produits, ensuite pillé par ces long-bras qui sont trop fainéants pour labourer leur terre… Si ce n’était que cela, on pourrait s’arranger en leur réservant des parcelles de terre rien que pour eux, sauf qu’ils viennent aussi nous attaquer, abuser de nos femmes, puis nous enlever les uns après les autres pour nous revendre, conclu tristement l’épouvantail.
- Ne perdons pas davantage de temps. La fête attendra la réunification de l’archipel tout entier.
- La… La réunification, dis-tu ? Mais qu’est-ce qui ne va pas chez toi !? On ne va pas vivre avec ces connards, on veut les exterminer, hurle Lilith, le bras-droit de Satan.
- Lilith, calme le chef. Nous en avons plus qu’assez de cette guerre à sens unique… Ne vois-tu pas que tu es la seule à vouloir te battre. Regarde combien nous sommes, regarde les visages anéantis de nos frères et soeurs, c’est la première depuis longtemps que nous les voyons aussi heureux. Nous sommes les deux à peu près capables de nous défendre, c’est tout.
- Les deux, dites-vous, dis-je en en interrompant Fear Face ? Tout ce petit se battra pour sauver sa peau. Suelto, mon ami, va donc chercher Yumi et Marcel, avec les « cadeaux ». »


Environ cinq bonnes minutes s’écoulent. Toujours assis, les bras croisés, j’attends silencieusement l’arrivée de mes hommes. Avec mon haki, je peux voir à peu près ce qu’il se passe. Les voici qui arrivent.

« - Vous en avez mis du temps, dis-je alors qu’ils franchissent à peine le seuil des rideaux d’entrée.
- C’est un peu lourd, captain ! Puis j’tiens déjà plus sur mes guiboles, rétorque Yumi, bourré.
- Autant que nous portions tout cela à deux, reprend Marcel, fumant sa clope.
- Fermez-là tous les deux, termine Suelto. Voici ton matos. Et si t’es pas content, t’iras te le chercher tout seul la prochaine fois.
- Du calme. Je vais perdre toute crédibilité auprès de ces jeunes gens si mes hommes me marchent dessus, dis-je embarrassé.
- On t’entend, tu sais, dit Lilith ?
- Assez parlé, ouvrez-moi ces coffres une bonne fois pour toute. »

Les trois salopard aux tempérament bien trempés s’exécutent en esquissant des sourires machiavéliques. En effet, les coffres ouverts, Fear Face et Lilith se rapprochent, tandis que l’un reste estomaqué, l’autre est littéralement en train de jubiler. Je commence à lire en ses personnages aux idées assez différentes. Satan, aussi terrifiant soit-il physiquement, c’est un tendre qui ne souhaite que la paix. Lilith, elle, souhaite détruire ces long-bras. Des armes en tout genre, pistolets, fusils, sabres, grenades, de nombreux équipement remplissent ces caisses.

« - Un problème subsiste, messieurs, intervient le chef satanique.
- Qu’est-ce qu’il a encore, marmonne Yumi dans son coin ?…
- Excepté des lances, des arcs et des flèches, les villageois sont incapables d’utiliser ses armes.
- Suelto, Marcel… »

Les deux hommes sortent leur fusil caché sous leur manteau, avant de le poser sur une de leur épaule.

« - Ces messieurs se chargeront de les former. Ce sont mes deux tireurs d’exceptions, ils me couvrent de n’importe quel ennemi à des distances incroyables. Et le type louche là-bas, en ma compagnie, se chargera de former les infanteries qui se battront à l’épée, dis-je en pointant du doigt Yumi, fumant sa clope à son tour. 
- Mais nous n’aurons jamais le temps, hurle Lilith en tapant du poing sur la table ! Les long-bras vont envahir le village dans deux jours ! Nos commandes doivent être prêtes !…
- Votre seule commande sera de les repousser. »

La soirée se clôtura sur ces termes. Dès le lendemain, l’entraînement allait commencer de plus bel. Ces petits Hommes devront se surpasser. Pendant ce temps, il nous faudra organiser un plan pour accueillir ces salopards. Deux jours, le compte à rebours est lancé.
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Le lendemain, tout le monde se lève de bonne heure.


Ceux qui avaient l’habitude d’utiliser les flèches sont envoyés avec Marcel et Suelto, afin de commencer l’apprentissage des armes à feu. Les autres, ceux qui utilisaient les fourches et les lances, sont envoyés avec Yumi et moi-même. Dans un premier, on entame une phase de découverte. Chacun prend les armes, que ce soit épéistes ou tireurs - avec des fusils qui ne sont pas encore chargés et les épées en bois - s’approprient l’objet en plaçant les mains tels que cela les arrange.

Dans un second temps, on approfondi davantage en leur apprenant les mouvements de base. À partir de leurs prises, que l’on analyse, on leur montre quelques mouvements, techniques indispensables pour commencer. Si toutefois leurs prises initiales ne sont pas trop éloignées de ce qu’elles devraient être. Les manipulations sont assez maladroites, heureusement que les armes sont factices, car je crains les nombreux accidents qu’il y aurait pu avoir.

Et dans un troisième, une première phase de réalisation, et ce que j’appellerais de mon côté une évaluation diagnostic. En effet, je pourrais ainsi voir où en sont tous ces braves et orienter les entraînements en fonction de leurs performances. À l’image de Satan, nous plaçons des épouvantails que les villageois devront frapper avec précision. Le problème étant qu’ils vénèrent tellement Satan, qu’ils n’osent pas attaquer une pâle copie. Mais c’est sans compter sur ceux-là…

« - Oï, bande de nazes, si vous ne frappez pas c’t’épouvantail, je vous tranche en deux, affirme Yumi, fumant sa clope avec un regard massacrant.
- C’pareil pour vous, les tafioles, ne regardez pas les épéistes en carton. Faites-moi perdre d’avantage de temps et je troue vos corps de balles, reprend Marcel de son côté. »

Hùhù. Même moi qui suis leur capitaine, qui plus est bien plus fort que ces derniers, ils me font légèrement tressaillir. Ils puent la terreur ces enfoirés. À vrai dire, avant d’être formé sur Aeden, Marcel était un pochtron talentueux, qui réalisaient des convois pour des marchands, pirates, criminels en tout genre. Ses talents ont longtemps fait parler de lui dans le monde de la pègre. Il n’avait pas de but particulier, mais les recruteurs ont vu en lui un potentiel révolutionnaire, je sais pas trop comment… Mais ils avaient raison. Le type est dévoué à la cause et n’hésite pas aider les plus, à sa manière.

Concernant Yumi, c’est encore autre chose. Lui, c’est un forgeron que j’ai rencontré durant mon séjour sur Jaya. Me baladant dans ses belles rues, je suis tombé sur ce dernier, alors qu’il défendait un vieil homme attaqué par des malfrats. Au-delà de son esprit de justicier, ce qui m’a interpellé sont également ses aptitudes à l’épée. Techniquement, il est même meilleur que moi en tant qu’épéiste. Des compétences qui me seront bien utiles, comme aujourd’hui et les jours à venir.


Les uns après les autres, épéistes et tireurs sont jugés et notés par les formateurs. De cette base, des groupes sont ensuite faits pour personnalisé le travail en fonction des différents niveaux. Marcel et Yumi se chargent du reste de la formation de « nos soldats », pendant que Suelto et moi-même parlons stratégie compagnie de Fear Face et Lilith.

« - Le temps est toujours si… pluvieux, demandé-je en observant le temps, sous la tante ?
- La pluie est quasiment omniprésente sur l’île. On pourrait croire que cela inonde nos terres, mais elles sont tellement gourmandes qu’elles absorbent énormément d’eau, confirme Satan.
- Ragnar, j’te propose de faire comme à Jaya, ta technique où tu te répartie dans plusieurs trous. Avec la pluie, tu seras facilement dissimulé et attaquer l’ennemi te sera facile. Au niveau des terres, ça m’semble pas, affirme rapidement Suelto.
- Ensuite, concernant les épéistes, nous allons faire ou trois petites escouades, qui attaqueront les unes après les autres, prenant la fuite à chaque attaque en se dissimulant dans les bois, Yami pourra gérer les offensives. Je les rejoindrais après qu’ils passent mes attaques d’encre dans les terres.
- Pour les tireurs, on va s’faire des plateformes sur les arbres, dissimulés par les feuillages où nous pourrons couvrir les contre-attaques et éliminer l’ennemi.
- Et naturellement, nous sommes tous les quatre les plus puissants, ce combat dépendra également de nous. Encore un détail, mes hommes et moi-même partirons à la poursuite des fuyards, pour commencer la phase complexe de l’opération. »

En effet, ne s’attendant pas à notre présence, ils vont venir la fleur au fusil cueillir ces quelques pèlerins pas préparés. Cette fois-ci, non seulement ils seront préparés, mais il y aura aussi des renforts. Je ne suis pas très inquiet pour ce qu’il se passe d’ici peu de temps. Non, c’est plutôt la confrontation avec le peuple des long-bras qui m’inquiète. Chaque chose en son temps cela dit, je dois donner toute mon attention à ce qui va arriver.
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Le jour de la prétendue attaque. Jour de pluie également. À chaque pillage, les long-bras annonce la date de leur prochain passage, afin que leurs esclaves prépare la commande en temps et en heure. J’enrage à l’idée d’imaginer un tel acharnement envers ce peuple innocent. Leur est si désastreuse qu’ils en viennent à croire en Satan, un diable. Il me faut changer cette situation désastreuse qui n’est absolument vivable ni acceptable.

Je me rends seul sur les terres, vides, par où passeront forcement les longs-bras pour atteindre le village. Des nombreuses traces de pas sont présentes, effectuées par les travailleurs qui labourent la terre, grâce auxquelles je vais pouvoir réaliser la première phrase de la défense du village. Je me liquéfie, puis me décompose en plusieurs flaques qui, chacune d’entre elles, investissent les trous légèrement remplies d’eau douce.



De l’autre côté, des plateformes sont formées en hauteur, sur les arbres, où siègent les tireurs prêts à canarder leurs adversaires. Les apprentis épéistes, eux, sont cachés derrières arbres et buissons. Marcel gère les snipers, Yumi les épéistes, tous deux supervisés par Suelto qui donnera le signal pour attaquer.


J’entends des voix ricanants comme de sales esclavagistes qui vont s’en mettre pleins les poches. Je vois leurs grandes silhouettes approcher des terres, chantonnant des airs que je ne connaissais pas jusqu’à ce jour. Mais trêve de plaisanterie. Dès que l’un trempe son pied dans une flaque, son pied se voit transpercer d’un pique d’encre, provoquant un léger hurlement de sa part. Alors quelques-uns des collègues tentent de le rattraper, il leur arrive exactement la même chose.

« Continuez d’avancer, on n’a pas le droit de revenir les mains vides, hurle visiblement un long-bras. »

Au total, je dirais qu’ils sont quinze types aux membres anormaux. Je parviens à contenir seulement six, laissant les neufs autres s’aventurer dans notre gouffre. Rapidement, les pics se liquéfient, traversent ces longs corps, et ce jusqu’à atteindre les yeux que je masque. Le reste de l’encre se rassemble, je me rassemble avant de s’enfoncer sur le premier qui se trouve devant moi en enfonçant ma lame sur son flanc droit. Il s’écroule.

Le bout d’encre sur ses yeux me revient aussitôt. Il n’en reste à présent plus que cinq parmi les six que je retenais initialement. Sans doute pris d’un excès de confiance, je décide de retirer les bouts d’encre placés sur leurs yeux, qui me reviennent immédiatement, leur laissant la vision de leur camarade qui se vide de son sang. Les regards qu’ils dégagent font froid dans le dos. Je ressens leur sentiment de haine, la rage au ventre, retransmis par mon haki.

Comme je m’y attendais, ces bêtes me foncent dessus sans la moindre concertation. Assez simple de défendre là-dessus. Toujours grâce à mon haki, j’anticipe partiellement leurs coups, que j’esquive assez aisément. Parfois, les coups perforent mon corps d’encre, étant des coups lambdas ils deviennent inefficaces face à mon logia. Je finis par utiliser ma lame, tournoyer sur moi-même et déployer un tourbillon de lames de vent qui repousse mes opposants.

« Assurez-vous de sauver votre ami mourant, dis-je froidement. »

Comme bons primates, ils en ont strictement rien à faire et ruent de nouveau sur moi. À l’image d’un marteau, mon bras droit se transforme en cet outil en format XXL, qui s’abat sur cette meute de chiens enragés. Ils semblent tous hors combat. Je saisis le type que j’ai blessé pour l’emmener se faire soigner auprès de Robert, le médecin de l’équipage. Mais alors que je marche en direction de la forêt, un bras transperce mon corps, sans dégât certes, mais suscitant tout de même ma surprise. Je dégaine de nouveau ma lame et frappe l’ennemi avec le côté non tranchant de ma lame, l’envoyant valser au loin.


Pendant ce temps, l’attaque fut lancée sur les intrus. Les snipers ont finalement commencé à tirer. Ce n’était pas le plan initialement prévu mais Suelto a jugé bon de commencer ainsi. Les long-bras se concentrent donc sur ses assaillants, tentant de grimper sur les arbres, mais c’est à ce moment là que les épéistes sortent, groupes par groupes de manières différées, de leurs cachettes pour attaquer les grimpeurs. Une attaque et ils retournent se cacher. Dès qu’ils sont poursuivis, en plus de se faire tirer, un autre groupe d’épéistes attaque par derrière. Le plan est tellement bien mené, que mon intervention s’avère totalement inutile. L’improvisation de Suelto est bienvenue. Impuissants, les soldats envoyés pour piller prennent la fuite, bredouilles, rejoignant leurs collègues assommés.



D’un simple regard, Suelto part organiser les troupes, cette fois-ci uniquement révolutionnaires, nous partons immédiatement sur Nakamura. Pour des raisons de logistiques, nous irons là-bas avec nos barques, donc avec moins d’hommes que prévu. De toute manière, je n’ai pas prévu de spécialement me battre avec eux. Le but est purement et simplement discuter avec ces jeunes gens, notamment un chef avec lequel je pourrais proposer certains projets. Quand au blessé/otage long-bras, après l’avoir attaché, je le pose sur une barque où attend déjà Robert.
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« - Comment se porte notre otage, Robert, demandé-je au vieux médecin ? 
Bien mieux que toi si tu ne changes pas ce ton condescendant, jeune homme.
Pardonne-moi, papi. »

L’otage se porte bien, aucun mort à déplorer dans le camp ennemi, c’est ça de moins que l’on pourra nous reprocher. Nous ne sommes pas sortis d’affaire pour autant. Aussi imprévisibles qu’agressifs, je ne sais pas trop à quoi m’en tenir avec eux. Leur rapport avec le monde extérieur est extrêmement compliqué, pour ne pas dire inexistant. Ils sont craints par l’humanité toute entière. Sans la moindre raison, ils peuvent soudainement choisir de mettre fin à vos jours.

Bon, cela dit, ce ne sont plus les long-bras d’autrefois. La grande partie de leur peuple fut rasé par le gouvernement mondial, et depuis lors ils se sont reconstruits sur cet archipel. Fiers, j’imagine leur haine et envie de vengeance à l’encontre du gouvernement et tous ceux qui se plient à leurs idéologiques, soit un grand pourcentage de la population mondiale. Malgré cela, tous les étrangers sont perçus de manière assez mauvaises, d’où mon inquiétude, et ce pourtant mon combat contre ce même gouvernement.

« Captain ! Droit d’vant, Nakamura, m’annonce Yumi en fumant sa clope. »

Les festivités vont commencer bien rapidement.

« Suelto, Yumi et Marcel, vous seuls et uniquement viendrez avec moi. Les autres, tenez vous prêts à partir avec ou sans nous en cas de danger. Me suis-je bien fait comprendre ? Dans le cas où on ne reviendrait pas, prenez ceci comme mon dernier ordre, alors tachez de le respecter pour une fois, dis-je en esquissant un sourire face aux quelques hommes qui m’ont accompagnés. »

En réalité, je n’ai absolument pas l’intention de mourir dans ce trou rempli de sauvages. Sur une barque, mes trois plus fidèles acolytes, avec le corps inconscient du long-bras, nous atteindrons le sol fertile de cette île dans quelques instants. À bord, bien que le silence soit pesant, je ne ressens aucune panique de la part des types. Suelto, je sais pertinemment qu’il ne ressent pas ce genre de choses, sa formation l’a totalement immunisée de ces situations, mais les deux autres viennent d’un monde totalement différent. De fausses craintes visiblement.

Nous accostons sur l’île, Suelto part devant repérer les lieux. Mon bras d’encre, liquéfié, s’agrandit de manière à pouvoir enveloppé le corps de notre otage. En effet, s’il se réveille, aucun doute sur le fait qu’il nous attaquera. Ainsi, je crois en ma poigne et il ne bougera pas d’un pouce. Du fait de nos petits embarcations, nous avons pu stationner non loin du port, légèrement à l’abri. On pourrait simplement passer pour des marchands, mais je ramène avec un des leurs dans un état pas forcément optimal, ils risquent peut-être de mal le prendre.

Après tout, c’est loi du plus fort ici, non ?

Alors sans aucune gêne, j’avance avec mes camarades dans cette ville sur l’île, capitale du peuple des longs-bras, attendant fièrement mon heure. Assez rapidement, des regards indiscrets tentent de nous intimider. On sent comme une animosité autour de nous. C’est alors que des espèces de guerriers s’interposent devant nous. J’en compte trois, l’un se tient dans une position un peu plus avancée, j’imagine que c’est leur supérieur.

« - C’que tu tiens dans ta…
- Main. C’est ma main.
- Drôle d’articulation.
- T’es bien placé pour en parler.
- Courageux et inconscient, ça m’plaît. Relâche cet homme et rends-toi gentiment.
- Présentez-moi à votre chef. Je vous en serez reconnaissant, demandé-je gentiment.
- J’crois que t’as pas bien très ta situation, gamin. Fais c’que j’te dis si tu veux avoir une p’tite chance de ‘en sortir avec tes copines. »

Le deux autres abrutis, derrière lui, se marrent comme des idiots. Comme je l’imaginais la situation n’est pas terrible. Deux, voire trois options s’ouvrent à nous : attaquer avant qu’ils nous attaquent ; se rendre ; tenter de prendre la fuite. Les deux dernières, sincèrement, je ne les compte pas vraiment. Par fierté et au nom de ma parole, j’ai dit que je ne reculerai devant rien. D’autant plus que Suelto est déterminé à sauver Maria également.

« - Je me demande lequel de nous deux le roi fera tuer.
- Tu t’pose sérieu- »

Un tir. Une balle vient frôler le visage de mon interlocuteur.

« - On ne t’a pas demandé de répondre à la question, tocard, dit Suelto le fusil fumant. Même pas foutu d’esquiver un simple tir… Laisse tomber, la déculottée serait trop grande. Ragnar, abrège avant que les renforts n’arrivent.
- Ragnar, s’interroge étonné le long-bras ? T’es le type qui a commandité la défense de Harahettania ? T’sais qu’le roi veut ta tête sur une de ses brochettes ?
- Probablement pour l’instant, mais quand je lui aurais parlé, il se peut que nous devenions tous de bons collaborateurs, dis-je tout aussi sereinement.
- J’sais pas comment tu peux être aussi confiant en étant autant dans la merde. Ça m’dépasse. »

Un appel sonore, extrêmement puissant retentit sur toute la capitale.

« Tiens, tu voulais l’roi, tu vas l’avoir. »

Il semblerait que ce dernier attendait notre venue, ou qu’il désire tellement ma mort qu’il ne va pas hésiter à m’attaquer de lui-même. Une orde élégamment vêtu d’armure d’argent nous encercle. J’imagine qu’il s’agit de l’armée royale. Pour un peuple vivant en autarcie, en-dehors de tout conflit avec le monde extérieur, je les trouve drôlement bien équipé ces vauriens. Quatre contre des milliers de soldats, en plus de perdre mes copains, je risque aussi d’y passer d’une manière ou d’une autre.

Un chemin s’ouvre à travers la foule. Au bout de ce couloir de soldats, un homme sur cheval, descend de sa monture et avance avec la démarche d’un roi. Probablement qu’il l’est. M’en fiche un peu personnellement, c’est lui que je voulais depuis le début. Un vieux papi ridé, super élégant, super classe, vêtu d’une armure plus belle que toutes les autres aux alentours. Rien à dire. Le vieillard envoie du très lourd dans le genre. Bon, par contre, je ne ressens rien d’autre que la destruction en lui. C’est mauvais. Vraiment mauvais…



Mirello Das Brekdurm
Roi de Nakamura





Niveau évalué :
Dorikis : 5500




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« - Jeune Ragnar, c’est bien ça, demande une voix aussi douce qu’effrayante.
- Lui-même, monseigneur.
- On m’avait décrit le personnage comme étant quelqu’un de plus récalcitrant que cela.
- Certaines choses peuvent parfois changer un homme. Enfin, ce n’est certainement pas à un vieil homme comme vous que l’on apprendra une telle chose.
- Hoho. J’ai peut-être parlé un peu trop vite, dit-il en caressant sa barbe. Eh bien, jeune étranger, pourquoi nuire à mes affaires ? Tu dois te douter que des humains tels que toi sont morts pour bien moins que ça. »

Je sens l’atmosphère se dégrader au fil de la conversation.

« - Pour tout vous avouer vieil homme-
- Ragnar, le « vieil homme », je t’assure qu’il n’est pas nécessaire, insiste Suelto sur ses gardes.
- … Mon seigneur, pardon. Votre peuple est sans aucun doute exceptionnel. En terme de combat, un seul long-bras vaut peut-être cent humain, dis-je en extrapolant légèrement. Cependant, je, nous pensons que vos méthodes ne sont pas les bonnes.
- Tu penses être en position de proposer quoique ce soit ? Tu devrais me supplier de te laisser en vie, crétin d’humain.
- Ça, voyez-vous, c’est typiquement le genre d’attitude à proscrire, continué-je en pointant le vieux du doigt.
- Bon, cela a bien assez duré, ramenez-moi leurs têtes. »

Alors que tout s’agite autour de nous, que je sens que le coeur Yumi s’emballer de joie, celui de Marcel s’enflamme de rage envers ce peuple supérieur, alors que Suelto, lui, reste imperturbable. Je ferme les yeux et baisse la tête. Si on ouvre le feu, un retour en arrière semble quasiment impossible. Le roi se trouve encore à cinq mètre de nous. Dès qu’il sera davantage éloigné, nous aurons perdu toute chance de survie.

« Parlons affaire, monseigneur. Cela ne vous fait-il rien de bosser pour ceux qui vous ont réduit votre existence qu’à une petite où l’humanité entière vous a oublié ? Tu parles d’une fierté, les types vendent des pauvres innocents à leur tortionnaire. Vous n’êtes pas sans savoir que des long-bras sont également vendus dans ce commerce, au même titre que les humains que vous méprisez tant. »

D’un seul coup, le roi lève l’une de ses mains, faisant cesser l’offensive de ses troupes. Je sentais déjà dans le coeur de ces derniers une sorte d’hésitation. Les yeux de nouveaux grands ouverts, je vois apparaître des mines à abattues par cette annonce qui ne semble pas les surprendre.

« - Qu’aurais-tu fait à notre place, jeune Ragnar, demande le vieux en restant dos à moi ? 
- Je n’aurais certainement réduit des innocents à l’esclavage. Je combat expressément le gouvernement mondial pour ça… L’équité, aussi étroite en sera sa définition, et ce notamment sur le plan financier, il n’empêche que l’esclavage sera aboli.
- Et comment vivrons-nous sans ce commerce qui nous permet de vivre ?
- Pensez-vous réellement que je serais venu jusqu’à vous sans une petite, monseigneur ?
- D’un mouvement de bras, il ordonne le repli de ses troupes.  Suivez-moi. Nous discuterons de tout cela dans un endroit plus approprié. »

Le roi, d’un bond ordinaire et facile, remonte sur bel étalon. Deux de ses gardes en font de même, puis indique la marche à la suivre. Nous sommes toujours à pieds, signifiant clairement que nous ne sommes pas considérés comme des invités. Les regards portés sur nous sont toujours autant sanguinaires. Ce débile de Yumi tire la langue à tous ces regards néfastes, comme si la situation n’était pas déjà au paroxysme du désastre.

On a au moins la chance de traverser la capitale sans risque de mort. La ville est magnifique et à l’image de ce peuple surpuissant. De grandes bâtisses dans l’architecture semble assez futuriste et impressionnante. Malgré tout, on peut en dire ce que l’on veut, ces connards ont durement bossés. Je comprends légèrement la position de ce roi qui, grâce à sa sueur et à celles de ces compagnons, a pu construire ce véritable empire caché.

Et nous voici maintenant au centre de la ville, où se trouve le plus imposant et majestueux bâtiment de la capitale : le palais royal. Une énorme place publique, dégagée et assez fleurie, où les tourtereaux ou simples admirateurs de la nature, se posent le temps d’un instant pour admirer ce beau spectacle végétal en rêvant de jours meilleurs. Ainsi, nous empruntons ce chemin fait de pavés, menant droit vers cette majestueuse porte incrusté d’inscriptions d’une langue que je ne peux déchiffrer.

Le trajet s’est fait dans le silence le plus total. Enfin, excepté Yumi qui n’a cessé de brayer des inepties, agaçant même le roi qui s’est retourné vers ce dernier à plusieurs reprises… Le personne est ainsi, on y peut rien.Tout ça pour dire que l’on entre dans ce magnifique palais royal, sous une tension de plomb, avec une épée Damoclès juste au-dessus de nos têtes. Marcel et Suelto, presque identiques dans leur manière d’être, sont restés silencieux et extrêmement vigilant.

Pas le temps de visiter, le roi s’en vers la salle du trône, dans laquelle ses deux gardes nous mènent par la suite. La porte s’ouvre, la salle est énorme. Les yeux ébahis, je contemple chaque recoin de cette pièce aux allures impériales. Comment diable un peu massacré, reculé dans un coin perdu, a-t-il pu se reconstruire de la sorte ? Pas le temps non plus d’observer, le roi m’interpelle aussitôt.

« - Jeune Ragnar, je vous écoute.
- Allons droit au but, dis-je en retrouvant mon sérieux. Que diriez-vous de gagner autant d’argent, si ce n’est plus selon les périodes, mais en travaillant pour la révolution et non plus le gouvernement ?
- Poursuis, insiste le roi en se redressant de son trône.
- Vos terres sont extrêmement fertiles. La révolution manque cruellement de vivres, notamment pour ses nouvelles bases qui demandent énormément de nourritures. En labourant celles-ci, avec l’aide des humains - et j’insiste bien sur l’aide et non l’esclavagisme -, vous pourriez vendre vos productions et ainsi contribuer au combat contre ceux qui vous ont autrefois anéantis.
- Mmh, marmonne-t-il en caressant sa barbe. En l’état, je dirais que ce que vous me proposez est bien plus fatigant que notre gagne-pain actuel. Les humains sont si faibles, ça ne demande aucune énergie de récupérer leurs production et de les vendre à bon prix.
- Effectivement. Cependant, dis-je en avançant légèrement, je ne m’adresse plus au roi mais au long-bras qui se tient face à moi. Qu’est-ce que ça fait de perdre des frères en vendant des humains à vos ennemis qui, parce qu’un type aux richesses infinies, a décidé de prendre votre camarade pour un chiffon ? Si vous me dites que c’est normal, alors la discussion s’achèvera. Mais dans ce cas, vous ne vaudriez pas mieux que ceux qui vous ont réduit et-
- Le roi, serrant les poings au même titre que ses subordonnés. Il suffit. Je crois que nous avons compris, jeune Ragnar. De quoi as-tu besoin ?
- Suelto, à toi.
- Bien. J’ai besoin de votre comptable ou ministre des finances selon votre organisation, d’une salle à l’abri des regards indiscrets car je vais devoir nous mettre en relation avec celui qui gère les finances de la révolution entière. Son nom n’est inconnu pour personne. Ensuite, une fois que nous serons bons sur l’aspect financier, il nous faudra discuter avec les jardiniers pour les prévisionnels à atteindre.
- Autre point essentiel, dis-je en reprenant la main. Vous devez entretenir des relations au minimum cordial avec les humains. Je parle notamment pour ceux de l’île à côté dont vous avez plus ou moins détruit les vies… De plus, sans leurs savoirs, vous ne pourrez cultiver convenablement. Vous saisissez la notion que j’essaie d’amener ?
- L’entraide, rétorque-t-il.
- Absolument, monseigneur. Ces pauvres gens ne vous ont rien fait et ne demandent qu’à vous apprécier. Par pitié, dis-je en ployant le genou, ouvrez-vous aux humains, la plupart ne demandent rien de plus qu’à aimer les autres. »

Bon, déjà, je suis étonné qu’il accepte les négociations concernant l’affaire commerciale. À voir si ça rentre dans les comptes de Sarioshi Ataké, celui que l’on appelle « le maître des chiffres ». Concernant les humains, de base leurs relations n’étaient pas exceptionnelles, mais depuis leur défaite cuisante face au gouvernement, celle-ci s’est considérablement détériorée. Ces discussions vont être longues et pénibles, mais je ne lâcherai pas ces pauvres innocents être les punching-ball de ces êtres en quête de vengeance.

Mes yeux s’écarquillent de nouveau, mais cette fois-ci pour une toute autre raison, une idée venue d’ailleurs…

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Suelto n’est plus là, déjà en communication avec Sarioshi et le ministre des finances du peuple des long-bras. Marcel est posé sur les marches de l’entrée du palais, fumant sa clope, tandis que Yumi goûte quelques spécialités alcoolisées avec quelques gardes du palais. Me voici seul, dans cette énorme salle de trône, avec ce roi dont les intentions sont assez particulières. Je ne parviens pas à cerner le personnage encore.

« - Jeune Ragnar, aussi débile cela puisse être, tu vas me montrer ta détermination. En fonction de ce que tu me montres, il se peut que j’accepte toutes tes requêtes. Cependant, si cela ne me satisfait pas, je reviendrais sur tout ce qui a été dit et vous serez tous vendus comme esclaves.
- Je ne suis pas certain de tout bien saisir, monseigneur. »

Ma phrase à peine terminée, le roi se retrouve derrière, le pied armé vers l’arrière avant de basculer à toute vitesse vers mon flanc droit. Sans me retourner, j’esquive simplement fléchissant mes jambes au maximum. Son coup passe juste au-dessus de ma tête. Par « tester ma détermination », il entendait m’affronter si je comprends bien. Honnêtement, c’est tout ce que j’espérais quand nous nous sommes retrouvés seuls.

« - Sans même te retourner ? C’est ce que l’on appelle le haki de l’empathie ? Comment un jeune homme aussi faible d’esprit peut-il avoir acquis une telle capacité ? C’est sans aucun doute la plus difficile à obtenir si l’on ne compte pas le haki des rois qui a une part d’inée.
- Vous me flattez bien trop, monseigneur. »

Il enchaîne alors un bon nombre de mouvements, au style si particulier de son peuple, que j’esquive un à un malgré la difficulté que cela entraîne. En effet, je peux voir ses mouvements et ne pas forcément pouvoir esquiver, c’est à l’appréciation de mon corps. D’ailleurs, alors que son uppercut frôle mon menton, je vois son direct du gauche mais je réagis bien trop tard. J’espérais profondément que son bras passerait au travers de mon visage, mais chargé en haki, je me prends le coup en pleine face et m’envole.

Je me dirige vers son trône que je risque de briser à cause de la puissance de son coup. Comme je pouvais m’y attendre, il apparait derrière moi pour stopper mon envol. Il est assez rapide pour son âge. Tu m’étonnes qu’il soit encore roi. Il arme un nouveau coup de poing, mais ce coup-ci, j’ouvre une brèche d’encre dans laquelle s’enfonce son poing, puis je une rotation complète de mon buste pour me retrouver face à mon adversaire.

Le rotation permet aussi de donner de la vitesse à mon poing renforcé d’encre solidifié qui, sans la moindre hésitation, s’enfonce avec puissance sur la joue de mon adversaire qui s’envole au-dessus de son trône. Il percute violemment le mur derrière, créant un petit trou et des fissures autour de lui. J’espère qu’il ne me demandera pas de payer les dégâts, c’est lui qui a initié le combat.

« Intéressant, jeune Ragnar, dit le roi en retrouvant ses appuis. Il fait bien longtemps que l’on ne m’a infligé un tel coup. »

Je me place en étant droit, légèrement de profil, une main dans le dos et l’autre face à mon adversaire, ne lui laissant voir que le dos de celle-ci. Volontairement, je n’utilise pas ma lame avec laquelle j’aurais possibilité de m’en sortir, mais je veux voir jusqu’où mon art martial peut s’étendre face à un autre art martial. Je prends des risques, oui. Mais il ne me reprochera certainement de manquer de détermination.

Le vieux charge sur moi. De part sa puissance et ses longs membres, il parvient assez rapidement à ma position. Il me balance un puissant coup de poing que je pars difficilement avec mes deux mains, puis s’en suit un échange de coups à haute vitesse. Lui, avec ses poings, et moi avec la paume de mes mains. Ma lecture de ses attaques grâce au haki me permet de repousser chacune d’entre elles en les déportant vers l’extérieur, notamment en poussant de la paume de mes mains sur ses poignets.

Je saisis une opportunité lorsqu’il arme son bras, me laissant une infime ouverture pour l’attaque. Aucune hésitation. Du style de la paume ouverte, je passe au style à dix doigts où ma vitesse et ma précision sont les clés pour la réussite de cette technique, les « cent-soixante-quatre coups divins ». Toujours avec mon haki, grâce auquel ma technique est nettement plus efficace, je parviens aisément à identifier les nerfs, les artères, afin de bloquer les influx nerveux et les circulations sanguines quelques instants.

Mon adversaire paralysé, je joins mes deux mains et, à l’aide des capacités de mon fruit, un espèce de marteau se forme à nouveau. Avec un minimum d’élan mais une contraction abdominale importante, je réalise un revers extrêmement puissant qui projette violemment sur son trône, se détachant légèrement du sol à cause de la puissance du coup. Avant que ce dernier ne tente de riposter, cachant parfaitement bien son état, je décide de bloquer ses membres en me liquéfiant sur lui, ne laissant apparaître ma tête qu’à son dos.

« - - Nous devrions nous arrêter, monseigneur.
- Une capacité bien embêtant que tu as, jeune Ragnar. L’entraînement a dû être pénible.
- J’ai effectivement vécu quelques moments laborieux, dis-je en pensant à mes expériences sur Little Garden.
- Ta détermination n’a jamais été remise en cause. Je désirais simplement voir de quoi est capable l’homme qui se tient face à moi avec des projets aussi fous que son parcours. »

Je me gratte la tête, légèrement gêné mais je suis bien content que ce combat soit terminé. Va savoir s’il n’a pas fait exprès de me laisser une ouverture, aussi malade soit-il. Maintenant, nous n’avons plus qu’à attendre la discussion des cerveaux. Enfin, seulement de ceux qui savent parler avec des chiffres, sont-ils plus intelligents pour autant ? J’imagine que tout dépendra de Sarioshi, ce génie face auquel je n’ai jamais eu à faire jusqu’à présent.


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Peut-être une ou deux se sont écoulées depuis notre combat. Durant ce temps, avec le roi, nous avons pu pas mal discuter au sujet de notre vision du monde. Pas mal de points en commun ressortent de cette longue discussion. Il m’avoue même avec difficulté que l’esclavage l’attriste, comme tous les long-bras, mais qu’il n’avait jusqu’à présent pas d’autre solution. Je ne dis pas qu’il aime les êtres humains, mais il ne les déteste pas. La rancoeur de ce peuple porte essentiellement sur le gouvernement mondial.

Mon haki alerte la présence d’un groupement de personne à l’entrée de la salle du trône. Quelques instants plus tard, la porte s’ouvre, Suelto, le ministre et quelques officiels entrent ensembles. Le rouquin tient toujours le denden dans sa main, signifiant probablement que le financier de la révolution est encore en ligne. Je n’ai aucun indice sur les négociations encourues et encore sur l’issue de celles-ci.

La plupart restent des personnes présentes restent estomaquées par ce qu’elles voient. Des trous dans les murs, des piliers à moitié brisés, le trône en lui-même probablement à refaire, l’amure du roi endommagée, des traces de sang par-ci et là. Bizarrement, seuls le ministre et Suelto restent stoïques, voire exaspérés par la situation si répétitive.

« - Je vois que mon roi s’est amusé, s’exclame le ministre.
- Et toi, abruti, j’vois que tu n’as pas su résisté à la tentation de te tester face à ce colosse, reprend Suelto. 
- Il semblerait que nous ayons à nous occuper de deux êtres atypiques… Qu’en pensez-vous, Suelto ?
- Entièrement d’accord avec vous, monsieur le ministre. »

C’est l’heure de notre procès. Il existe quand une bonne ambiance au sein des long-bras, c’est assez convivial entre eux. Ils ont malheureusement du mal avec les touristes. Il a fallu que j’affronte le roi pour que les tensions s’apaisent entre nous. Faut vraiment qu’ils changent. Même si les négociations aboutissent et qu’ils s’entendent avec la révolution, ça ne sera pas assez pour qu’ils s’ouvrent au monde extérieur.

Le roi est assit sur son trône, ou du moins ce qu’il en reste. Me concernant, je suis installé non loin de lui, sur une des marches menant à son siège. Cette posture et ces placements donnent l’impression d’être un des sujets du roi, son conseiller…C’est sans doute pour ça que les gardes et officiels me regardent d’une drôle de manière. C’est pas de ma faute. Notre combat m’a épuisé, je me suis mis là il y avait de la place.

« - Bon, alors, qu’est-ce que ça donne ? demandé-je innocemment pour parler d’autre chose.
- Sarioshi est en ligne.
- Oï, Sarioshi ! Alors mon gars, ces négociations ont abouties ?
- Ragnar, c’est pas ton pote, merde !… chuchote Suelto, en colère.
- Ahem… Ragnar, je présume ? Enchanté, camarade. Merci de m’avoir mis en contact avec ces messieurs. Concernant nos discussions, nous avons conclus à un marché bénéfique pour tous. Je ne peux malheureusement être présent pour célébrer cet accord, mais je crois comprendre que vous êtes à la hauteur pour ce genre d’évènements, Ragnar Etzmurt, dit-il en se moquant. Roi du peuple long-bras, un navire viendra donc à votre port dans quatre mois. Sur ce, amusez-vous bien. Je suis heureux d’avoir pu trouver un accord avec vous autres, long-bras, un peuple formidable malgré tout. »

Sur ces belles paroles, il raccroche. Ce fut bref. Le roi sourit comme un imbécile depuis quelques temps. Il ordonne à ses sujets d’organiser un énorme banquet. Tous les habitants doivent se rassembler pour l’annonce que le chef de la capitale fera à son peuple. Tout s’organise très vite. Naturellement, pour réaliser notre pacte, ceux d’Harahettania sont invités à participer à la fête. J’imagine qu’une discussion entre Satan et le roi aura lieu, afin d’apaiser les tensions et discuter de l’affaire qu’ils partageront.

Tout semble bien se passer. La nuit tombe mais la ville est plus éclairée que jamais. C’est magnifique. Le reste de mon équipage rejoint la capitale avec Satan et son peuple. La rencontre, bien que froide et timide dans un premier temps, finie par se décoincer et les deux chefs se marrent comme des imbéciles. Même pas bourrés encore. La soirée s’annonce mémorable, quand soudain mon denden se met à sonner. Qui diable peut bien me joindre ?

« - Allôôô ? dis-je bêtement comme un enfant.
- Bonsoir Ragnar, le bateau que vous avez demandé à faire suivre se trouve actuellement sur l’archipel Shabondy. Je dois raccrocher. Bon courage. Bip… Bip… Bip… »

Un appel bref, froid, mais surtout effrayant. La soirée qui devait être exceptionnelle devient soudainement un enfer.


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« - Mon roi, est-il possible de vous parler quelques instants ? demandé-je avec une petite mine.
- Qu’est-ce qu’il ne va pas, jeune Ragnar ? Les filles de notre peuple ne te plaisent pas ? demande-t-il en les regardant comme un vicelard.
- Heu ?… Si, si, bien sûr. Elles sont très jolies, mais… soupiré-je un coup. Ce banquet est formidable, vraiment. J’ai malheureusement reçu un appel. Une de mes camarades, enlevées par un criminel, se trouve peut-être sur l’archipel Shabondy et je dois m’y rendre immédiatement. J’aurais aimé profiter des spécialités locales plus longtemps, mais le devoir m’appelle ailleurs.
- L’archipel Shabondy ? Mhh. Midnast ! hurle-t-il en direction de son premier ministre, qui accourt.
- Un problème mon roi ?
- L’archipel Shabondy… C’est bien là-bas que se trouvent nos frères capturés et vendus ?
- Mhh oui mon roi. S’ils n’ont pas déjà été vendus ailleurs…
- Jeune Ragnar, poursuis le roi. Que dirais-tu d’attendre demain ? Une partie de mon armée se joindra à vous. Elle t’obéira au doigt et à l’oeil, uniquement toi et personne d’autre. En tant que roi, je me dois de sauver tous les miens. L’occasion est belle puisque vous y allez. De plus, avec l’affaire que nous venons de conclure, je ne dois plus rien à ce gouvernement que nous voulons tous massacrer, dit-il en serrant les poings.
- Vous avez ma parole, monseigneur. Chaque long-bras présent sur place sera de nouveau libre, dis-je en ployant le genou, la main sur le coeur. »

Ainsi s’achève la première page de cette aventure…

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