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Un départ compromis...

I - LE DERNIER ENTRAINEMENT

Le Royaume de Bliss ~ 1627



_ Tu te rends compte que c'est le dernier coup de lame que tu m'auras porté, p'tiote ?

Les jambes parallèles l'une à l'autre, haletante, Lina regardait son maître Ludberg. Les deux lames étaient encore l'une contre l'autre. Il sourit.

_ C'est officiel, tu es une bonne bretteuse. Je me demande quel grand homme a pu t'enseigner tout cela...

Il se caressa le menton où un résidu de barbe était en train de pousser. La rousse sourit à son tour. Elle baissa sa lame et la planta dans le sol.

_ Sûrement un crétin unijambiste fumeur et alcoolique par dessus le marché. Et ne parlons pas de son éternelle misanthropie...

Le vieil homme explosa de rire tout en sortant de sa poche une cigarette et de l'autre une flasque d'alcool.

_ C'est ça que j'aime chez toi petite. Ton côté tête brûlée. Une goutte ?


Lina posa ses yeux violets sur la petite gourde. Elle leva ses mains en signe de refus.

_ Tu sais pas ce que tu rates,
dit-il entre deux gorgée. Bon, quand est-ce que tu me changes cette antiquité ?

Il désigna du regard le sabre planté dans le sol. Lina caressa doucement le manche rouge de celui-ci. Ce sabre l'avait accompagné jusqu'ici. C'était celui de son défunt père, bretteur de renom lui aussi. Si elle pouvait s'en séparer ? C'était à ses yeux impossible. Cependant, elle devrait tôt ou tard s'en approprier un autre, celui-ci étant de plus en plus rouillé et l'empêchant de se battre correctement...

_ Quand j'aurais de l'argent.


Elle écarquilla les yeux et fit une jolie petite moue qui voulait tout dire. Ludberg soupira. Il se gratta la tête, faisant au passage tomber quelques-uns de ses cheveux blancs, et se dirigea vers son sac qu'il avait laissé au pied d'un arbre en faisant grincer sa jambe de bois. Il farfouilla à l'intérieur de celui-ci et en sortit une petite bourse qu'il alla porter à Lina.

_ Tiens, dit-il, c'est tout ce que j'ai.

Un énorme sourire se dessina sur les lèvres de la rouquine. Celui-ci s'effaça lorsqu'elle constata le peu d'argent que contenait le paquet.

_ Vous vous fichez de moi ? Seulement mille berries ? Quel radin...

Ludberg avala une longue goulée de rhum.

_ Et en plus elle râle, souffla-t-il dans sa barbe.

_ Vous pourriez tout de même faire un effort. J'ai été l'une de vos élèves les plus serviables et dévouées. Vous vous souvenez, lorsque vous étiez complètement saoul dans la forêt ? C'est moi qui vous ait ramené chez vous, alors que vous vous apprêtiez à vous battre contre un arbre et à tomber d'une falaise. Et puis...

Et elle continua, encore et encore. Lina savait très bien quelle technique employer pour faire craquer son maître. Après tout, au bout de quatre ans, elle le connaissait plutôt bien. Et ainsi fut fait : il abandonna.

_ Oui, bon, ça va. Je te file une barque en plus, t'es contente ? Maintenant, tais-toi.

Et elle se mit à sautiller partout, comme une petite fille, en le remerciant. Mais derrière son sourire se cachait une forme de mélancolie. Après tout, c'était la dernière fois avant un bon laps de temps qu'elle ne rirait plus comme ça avec Ludberg...Il était temps de partir. Elle se dirigea vers le tronc d'arbre où elle avait posé son arc et ses flèches, les prit puis récupéra par la même occasion son sabre qu'elle rentra dans son fourreau. Elle prit une grande goulée d'air puis se retourna vers Ludberg. Un pas après l'autre. Les deux genoux à terre. Le dos courbé.

_ Gamine ?


C'est au sol que Lina se mit à sourire.

_ Merci, souffla-t-elle.

Elle releva la tête, toujours souriante mais des larmes coulant le long de ses joues blanches.

_ Merci pour tout, maître Ludberg à la flamme bleue. Votre enseignement m'a été très bénéfique et précieux. Je ne vous oublierai jamais.

Il la toisa froidement mais aussi intrigué. Il apporta le goulot de sa choppe à la bouche et but une longue gorgée.

_ Vous les pisseuses à toujours chialer.

_ Eh, c'est vachement réducteur ce que vous dites, là...


Puis, après quelques seconde, Ludberg sourit à son tour. Il s'approcha de la rouquine et déposa sa main sur le haut de son crâne aux couleurs de l'aube.

_ Fais attention à toi, fillette. Si tu perds un combat, cela voudra dire que mon entraînement n'a servi à rien et tu déshonorerais ma réputation.

Une façon à la Ludberg de dire qu'il n'aimerait pas voir le nom de la rousse dans la rubrique nécrologique. Lina rit de bon cœur.

_ Comptez sur moi, je vous ferez honneur.

Elle se leva et, déterminée, se mit en route vers l'inconnu. Elle avançait volontairement, à grand pas. Ludberg la regardait s'éloigner, quelque peu fier de son élève. Soudain, elle s'arrêta. Le bretteur haussa un sourcil, dubitatif. Lina se retourna lentement vers lui. Et, dans un sourire gêné...

_ Au fait, la barque... Elle se trouve où ?  

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Dernière édition par Lina D. Scarlet le Ven 29 Sep 2017 - 22:33, édité 1 fois
    II - OH VOLEUR !

    Le Royaume de Bliss, Port-Gentil ~ 1627

    Il était un peu plus de midi lorsque Lina arriva dans la capitale du Royaume de Bliss, Port-Gentil. C'est ici que Ludberg avait amarré sa modeste barque, quelque part dans le port. « Tu ne pourras pas la rater, avait-il dit, elle est tellement vieille et en piteux état qu'il y a un tas de marques incrustées dans le bois. » Bien entendu, la jeune femme avait râlé. Lui refiler une épave en guise de moyen de transport... Mais Ludberg lui avait assuré que tout irait bien, qu'elle était encore bien solide. A part soupirer et commencer son aventure, que pouvait-elle bien faire d'autre ?
    La rouge marchait tranquillement dans les rues animées par le tourisme et le commerce de la capitale. De bonnes odeurs se faisaient sentir, çà et là, lui donnant l'eau à la bouche. Cependant, elle se rappela du peu d'argent qu'elle possédait sur elle. Et il était hors de question de vendre l'une de ses armes pour se faire de l'argent. Le repas attendrait un peu... Elle continua sa petite balade post-départ pendant quelques minutes avant d'arriver au port.

    _ Alors, la barque de Ludberg...

    Main contre front, yeux plissés, Lina marchait sur le ponton à la recherche de la-dite épave. Elle vit énormément de bateaux, tous aussi différents les uns que les autres, passant de ceux à l'allure luxueuse, aux navires de la marine puis aux petites barques de pêcheurs. Une sortait justement du lot. Pas de toute cela ne pouvait être qu'elle : rayée, marquée par le temps et les vagues. Lina soupira mais était au fond d'elle bien contente d'avoir pu mettre la main sur la barque. Elle y déposa ses affaires et monta dedans. Erreur de la part de la jeune femme, elle laissa sa bourse en pleine vue, ce qui ne manqua pas d'attirer le regard d'un jeune homme passant par là...

    Une dizaine de minutes plus tard, Lina était toujours sur la barque en train de farfouiller dans ses affaires pour être sûre d'avoir bien tout prit. Elle repensait aux quelques berries qu'elle avait sur elle. C'était tellement peu... Elle espérait par miracle de trouver un trésor en chemin. Tout à coup, elle entendit un cri.

    _ Au secours ! Lâchez mon sac ! Au voleur !

    La rouquine se redressa. Au loin, une jeune femme était en train de se débattre face à un homme balafré qui tirait la lanière de son sac. Ni une, ni deux, dans un élan justicier, Lina prit son sabre et accouru vers la scène qui se déroulait sous ses yeux et ceux des quelques passants impuissants.

    _ Vite, appelez la marine !
    Lança une vieille dame affolée.

    _ Ce ne sera pas nécessaire.

    Dés qu'elle fut à côté du brigand et de la jeune femme, Lina envoya un coup d'épée vers la main de celui-ci. Il l'évita juste à temps et lâcha par la même occasion le sac. La jeune femme tomba par terre, apeurée. Le voleur toisa froidement Lina. Elle se tenait en face de lui, deux pieds parallèles, prête à se battre. Voyant qu'il ne bougeait pas, Lina s'enquit :

    _ Quoi ? Tu aurais peur de te battre contre une jolie fille ? Mais je peux comprendre, qui aurait envie d’abîmer un si beau visage !


    Elle se mit à rire avec prétention. Au même moment, le brigand lança un regard furtif vers le ponton où tous les navires étaient amarrés, ce qui n'échappa pas à la rousse. Elle suivit des yeux la direction dans laquelle il avait regardé. Elle écarquilla les yeux en voyant un homme en train de lui piquer sa bourse. Alors qu'elle s'apprêtait à laisser tomber le brigand et à retournée vers sa barque, la femme victime du voleur se releva furtivement et attrapa les deux bras de Lina par derrière. Sous le coup de la surprise, elle lâcha son sabre.

    _ Qu'est ce que-

    Elle n'eut pas le temps de répondre qu'elle se reçu un coup de poing dans le ventre. Le choc fut rude pour la frêle jeune femme, qui se mit à cracher ses poumons. Le brigand se mit à rire.

    _ Voyez, mam'zelle, j'ai pleins d'autres façons de m'attaquer à vous sans trop vous amocher.

    Lina haletait. Elle réfléchit pendant quelques secondes et, malgré la douleur cinglante, serra les dents et donna un coup de pieds dans le genou gauche de la jeune femme. Sous le choc et à cause de la douleur, elle lâcha Lina. Celle-ci en profita et reprit rapidement son sabre. Essoufflée, elle se décala sur le côté pour avoir les deux malfaiteurs en ligne de mire. Au même moment, le voleur de bourse arriva et fit signe à ses complices de le suivre. La jeune femme sourit et sortit de son sac une sorte de flacon remplit d'un liquide bleuâtre. Elle le jeta contre le sol et une vaste fumée bleue en sortie. Merde, où est-ce qu'ils sont passés ces enfoirés, pensa la rouquine. Lorsque la fumée se dissipa, les malfrats avait disparus et la marine pointait le bout de son nez un peu plus loin.
    N'ayant pas envie d'expliquer plus que ça la situation aux forces de l'ordre – et se sentant aussi par la même occasion très humiliée –, Lina lâcha un juron et prit la direction d'une petite ruelle. Le départ allait devoir être remis à plus tard...



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    Dernière édition par Lina D. Scarlet le Ven 29 Sep 2017 - 22:10, édité 1 fois
      III - LE VOL ET L'ENVOL

      Le Royaume de Bliss, Port-Gentil ~ 1627

      Déjà qu'elle n'était pas très riche, voilà que Lina se retrouvait sans un sou. La jeune femme errait dans les rues de la capitale portuaire. Elle n'avait aucune idée d'où auraient pu aller les bandits. Sa seule satisfaction était d'imaginer leurs têtes en voyant le peu d'argent qu'ils avaient pu amasser en la volant. Elle soupira, lassée de tout cela et dépitée. Son regard croisa celui-ci d'une femme riche, aux doigts pleins de bijoux. Les richesses sont vraiment mal réparties..., songea-t-elle. Suite à cette pensée, une idée lui traversa l'esprit. Certaines personnes étaient justement très très riches. Un peu d'argent en moins ne les tuerait pas...Non ? De base, Lina n'était pas une voleuse. Mais là, son ventre criait famine et elle ne se voyait pas retourner auprès de Ludberg et lui demander encore de l'argent. Elle se mit à réfléchir. A voler, comme ça, elle risquait gros... Et elle ne se voyait pas être cloîtrée dans une cellule pour le restant de ses jours ! Mais bon, la faim parlait plus que la peur.
      Elle se mit à regarder à droite puis à gauche, tentant de repérer le bon filon. Celui-ci ne tarda d'ailleurs pas. Un homme, sûrement âgé d'une soixantaine d'années, arriva dans la rue. Droit comme un « i », l'allure classe et le regard hautain, Lina savait pertinemment que ce genre de type à smoking était les plus riches. Mais sûrement pas les plus faciles à voler... Le plan était simple. Être la plus discrète possible. Puis, si repérage il y avait, fuir en courant vers la barque et partir loin, très loin d'ici. La rouquine avala une grande goulée d'air. Quand il faut y aller...

      Elle se mit à marcher normalement jusqu'à atteindre l'homme. Elle essaya d'adopter une attitude décontractée, pour ne pas éveiller les soupçons. Lorsque celui-ci s'arrêta pour regarder une vitrine de montres luxueuses, elle passa à côté de lui, le regard droit devant elle et glissa discrètement sa main dans sa poche ou elle en sortit un porte monnaie. Bingo. Cependant, il n'y eut pas que le porte monnaie qui vint à la main de Lina. Un montre à gousset s'accrocha à celui-ci et tomba par terre lorsque la jeune femme eut sorti son précieux. Le bruit ne laissa pas le gentleman de marbre. Il se tourna vers Lina, surprit, puis fronça ses sourcils. La suite, vous la connaissez déjà : il la traita de voleuse et elle se mit à courir le plus rapidement possible, prenant petites ruelles sur petites ruelles, poursuivie par le gentleman et quelques hommes de la marine qui étaient dans le coin et l'avaient entendu crier.  

      A droite, à gauche. Encore à droite. Les ruelles n'en finissaient plus. Où devait-elle aller pour rejoindre le port ? Et puis même, là, c'était foutu. Dans sa course effrénée, Lina repéra une sorte de drap accroché à un mur dans la rue adjacente. Elle s'y engagea rapidement et, ni une ni deux, avant que ses assaillants aient eu le temps d'arriver à son niveau, elle ouvrit le drap et se retrouva dans une pièce sombre. Là-bas, elle entendit l'homme qu'elle avait volé ainsi que les soldats passer en courant. Elle soupira de soulagement, sauvée. Elle se laissa glisser le long du mur et s'assit au sol pour reprendre son souffle. Au bout de quelques minutes, elle se rappela que dans sa main, elle avait le porte monnaie du gentleman. Elle l'ouvrit mais, à cause du manque de luminosité de la pièce, ne distingua pas le nombre de billets exact qu'il y avait dedans. Elle se redressa et aperçut une petite lumière filtrer à travers une porte, à l'autre bout de la pièce. Elle se leva et, à pas de loup, s'approcha de celle-ci. Elle colla son oreille contre la porte afin de pouvoir percevoir un bruit...

      _ J'arrive pas à croire que vous m'ayez ramené si peu de fric. Vous êtes vraiment des bons à rien...


      _ Mais c'est pas notre faute patron, la fille n'avait rien de plus sur elle...

      La rouquine écarquilla les yeux. C'était les voleurs de tout à l'heure ! Quelle coïncidence farfelue... Peut être même un peu trop. Un sentiment de colère s'empara d'elle. Ces types, qui avaient osés l'humilier et la voler... Elle aurait bien aimé leur donner une bonne leçon. Cependant, elle savait pertinemment aussi que ce n'était pas le temps pour ça. Elle était recherchée pour vol après tout...
      Malgré son énervement et son ego, elle abandonna et se dirigea vers l'endroit par lequel elle était rentrée. Sauf que, munie d'une maladresse naturelle, Lina donna un coup contre une grosse jarre disposée au sol. Celle-ci vacilla puis tomba dans un fracas épouvantable...

      _ … Oups.


      La porte derrière laquelle se trouvait les brigands s'ouvrit en grand. La surprise des trois bandits fut palpable lorsqu'ils découvrirent la rouquine dans la pièce. Leur patron ne tarda pas à comprendre.

      _ Mais comment a-t-elle fait pour nous retrouver, celle-là ?
      Hurla la femme.

      _ Du calme Mishina, renchérit le patron. Maintenant qu'elle sait où se trouve notre repère, on va devoir l'éliminer.

      Lina fut ébahit. Une vie pour mille petits berries de rien de tout ?! Elle qui ne voulait pas d'ennuis... Mais c'était décidé, elle ne se laisserait pas faire. Elle dégaina son épée.

      _ Attrapez-là.

      Les trois voleurs se lancèrent en même temps sur elle. Lina sauta sur la table en bois qu'il y avait dans la pièce et put ainsi éviter d'être une nouvelle fois attrapée. Elle donna un coup de pied sur la tête de l'un d'entre eux ; celui tomba sur la fameuse Mishina. Le dernier restant, quand à lui, se mit à grimper sur la table. Il attrapa la jambe de Lina qui se mit à se débattre. Elle prit son sabre et donna un coup rapide et furtif au dessus de son crâne, ne le blessant pas mais tranchant une partie de ses cheveux. Surpris, il la lâcha et elle descendit de l'autre côté de la table, la cheville enrouée.

      _ Arg ! Regardez ce qu'elle m'a fait ! Mes cheveux ! Mes beaux cheveux !

      Au même moment, ses deux complices se relevèrent. Les rires moqueurs de ceux-ci ne se firent pas attendre, entraînant avec eux la colère noire de celui au crane dégarni. Lina ne put s'empêcher d'esquisser un sourire face à son œuvre.

      _ Je vais la trucider cette petite garce !

      Alors qu'il s'apprêtait à franchir à son tour la table, un coup de feu retentit. Les bandits, ainsi que Lina, tournèrent leurs têtes vers le patron. Le canon de son arme fumait encore.

      _ C'est bon, Tom, je vais m'en occuper, ce sera plus simple.

      L'homme pointa son arme vers la rousse. Elle haussa un sourcil, peu crédule.

      _ Arf, ça m'embêterait de crever ici, vous savez, dit-elle.

      Elle fronça les sourcils et plissa les yeux, se concentrant comme elle pouvait sur les faits et gestes du patron. Son doigt bougea de quelques millimètres. Il allait tirer. Elle anticipa le coup et se mit rapidement sur le côté. Cela ne rata pas, le coup partit. Une hésitation et la poitrine de la rousse aurait été ornée d'un trou béant. N'attendant pas son reste, Lina fonça rapidement vers lui. Il lui fallut moins de deux secondes pour arriver à son niveau. Le Patron abaissa son arme afin de pouvoir avoir la rousse en ligne de mire. Elle se baissa elle aussi puis passa de son pied gauche à son pied droit. Tournant sur elle même, elle arriva à la droite de l'homme et lui porta un coup d'épée à l'épaule.

      _ Red Slash ! Hurla-t-elle au moment ou sa lame pénétra la peau du patron.

      Celui-ci se mit à crier de douleur et à tirer dans tous les sens. Lina retira vivement sa lame et lui donna un coup à la tête avec la partie non coupante de celle-ci. Bien que pas très costaude, le coup fut assez fort pour qu'il tombe à terre, inconscient. Haletante, elle lança un regard glacial aux autres brigands.

      _ P-Patron ! Cria Tom, Je vais te buter !

      Il se dirigea en courant vers elle, faisant voler la table. A son niveau, il la poussa violemment contre le mur. Le choc fut tel que Lina eu un filet de sang lui coulant de la bouche. Elle se mit à tousser fortement et tenta de se relever avec difficulté, pointant son sabre contre les trois voleurs en face d'elle. Ceux-ci souriaient bestialement. Tout en restant sur ses gardes, Lina se mit à réfléchir. Sur le côté, elle remarqua une corde accrochée à un mur. Peut être était-elle là suite à la présence d'anciens prisonniers... Elle se situait juste derrière les trois protagonistes. La jeune femme se mit à respirer lentement. Son plan était déjà tracé. Alors que les trois commençaient à se rapprocher d'elle, elle leur envoya son sabre dessus. Surpris, ils ne se rendirent pas tout de suite compte de ce qu'elle était en train de faire. Elle profita de ce temps de choc pour se retrouver derrière eux, lança la corde par dessus leurs têtes et, lorsqu'elles fut au niveau de leurs torses, elle tira de toute ses forces, ce qui les fit perdre un peu l'équilibre. L'un d'entre eux trébucha, ce qui perturba les deux autres. Elle en profita pour tourner autour d'eux le plus rapidement possible, les saucissonnant. Lorsqu'elle sentit la corde arriver à sa fin, elle fit un nœud, puis un autre. Malgré les mouvements des nouveaux prisonniers elle arriva au bout de son œuvre.
      A bout de souffle elle se laissa tomber au sol pour reprendre ses forces. Elle ne fut pas la seule, le lot de voleur tombant aussi par manque d'équilibre. Les injures ne se firent pas attendre mais la rousse s'en fichait. Elle était vivante, c'était le principal. Pendant quelques secondes, elle remercia le ciel d'être née avec un minimum d'imagination pour faire face à ce genre de situation...

      Au bout de deux minutes, elle se releva péniblement. Elle ramassa son sabre, le porte monnaie, récupéra sa bourse puis n'attendit pas son reste et s'enfuit de cet endroit maudit. Le Patron pouvait recouvrer ses esprits à n'importe quel moment...

      Elle se mit à courir à toute allure dans les rues de Port Gentil, espérant que l'on ait oublié sa petite bavure de tout à l'heure. Par chance, elle arriva au port au bout d'une quinzaine de minutes sans croiser de soldats.

      Sur le ponton, elle sauta dans sa barque, la détacha rapidement et commença son périple en mer. Enfin... D'abord elle s'allongea quelques minutes histoire de se reposer un peu. Quelle journée... Elle se mit à ramer et s'éloigna le plus possible du Royaume de Bliss qui l'avait vu grandir. L'oiseau s'échappait de sa prison dorée. Elle espéra que les incidents de la journée n'auraient pas trop d'incidence par le suite. Puis, lorsqu'elle fut assez loin du royaume, elle soupira et ne se prit plus la tête avec tout ça. Elle verrait bien ce que l'avenir lui réserverait... Son ventre se mit à gargouiller. Elle se rappela alors pourquoi elle avait fait tout ça : car elle avait faim. Mais c'était trop tard, elle était déjà partie pour de nouvelles aventures...


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