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Abomination


Trois jours après la descente de la montagne…

21h.


- « Dame Miyuki ne cessera jamais de m’étonner, hahaha ! »

- « Et c’est rien de le dire, mon seigneur ! »

- « N’empêche que vous avez une faculté de guérison très impressionnante, Bith… »

- « Vous trouvez ? »


Shazu se mit à rire de bon cœur, là où je continuais à manger pour ma part vu le banquet qu’il avait organisé en l’honneur de mon courage. Le daimyo d’Arma’Lo avait été averti de ma présence lorsque les hommes du cordon de sécurité m’avaient ramené en piteux état à l’hôpital de la ville. Il avait alors contacté la capitale pour leur annoncer que j’avais été le seul survivant de la bataille contre les barbares et avait été depuis lors harcelé par Miyuki. S’il n’avait pas d’ordres à recevoir de cette femme, il respectait néanmoins sa force, d’autant plus qu’elle était la meilleure amie de Leona, son amante ou l’amour de sa vie tout simplement. Depuis ce moment, Shazu avait ordonné à ses serviteurs de s’occuper de moi durant les trois jours et j’avais même dû rassurer la directrice de la prison via den-den-mushi, lors du deuxième jour, histoire de tempérer très vite ses ardeurs : Cette timbrée voulait absolument venir me récupérer à Arma’Lo. L’idée fit rire le daimyo qui se permit de me faire part de son opinion sur le sujet : Il avait l’air de me voir déjà comme une espèce de beau-frère. L’idée était marrante dans le sens où je n’étais pas du tout amoureux de Miyuki. Physiquement, elle était parfaite. Rien à dire. Mais elle était du « mauvais côté » et c’était quelque chose que je ne pouvais pas dépasser ou tolérer malgré ma bonté. De ce fait, elle allait clamser…

- « Shikoka enverra des  hommes vous chercher dès demain. C’est la raison pour laquelle j’ai organisé ce festin pour vous. »

C’était ironique quand même ! Ce même type qui m’avait condamné au pic de fer il n’y a même pas trois mois, avait préparé un banquet pour moi aujourd’hui ! C’était le monde à l’envers ! J’eus l’envie de me marrer, mais je préférai m’abstenir. Il n’eut d’ailleurs pour réponse qu’un sourire de ma part avant que je ne continue de becter presque comme un sauvage. Si mes manières l’amusaient, ce n’était pas le cas de ses vassaux. Une personne en particulier ne pouvait pas m’encadrer. Le fameux Kaname que j’avais mis KO d’un seul coup. S’il avait toujours son statut de seigneur de guerre et de noble, il n’était plus le bras droit de Shazu néanmoins. C’était comme me l’avait dit feu Shûsa. A croire que ses exactions avaient fini par lasser le daimyo qui n’aimait pas trop les abus de pouvoir. Un brave homme. Mais un brave homme qui allait malheureusement mourir de ma lame dès ce soir. Car c’était « la soirée » décisive ! Si tout se passerait bien, je quitterai cette satanée île après y avoir pratiquement passé une demi-année. Après un pareil coup, j’pourrais presque devenir Cipher Pol moi ! Une idée qui me fit marrer alors que je continuais à manger comme un porc. Après tout, ça allait être mon dernier repas sur cette île. Plus rien ne pourrait plus m’arrêter ! D’ailleurs, je sentis depuis ma position de nombreuses présences descendre des chaines montagneuses…

Horus et ses barbares se mettaient progressivement en place… Parfait…

Pour ma part, j’étais moi aussi prêt. Malgré mon œil au beurre noir (Horus ne m’a pas raté en tout cas…), mes nombreux hématomes et blessures, je n’avais jamais été autant en forme ! Je n’avais pas de fractures et je m’étais remis de mes luxations et lésions musculaires lors de ces trois jours. Mon état m’avait d’ailleurs permis dès le premier soir d’épier tous les faits et gestes de Shazu qui n’avait pas vraiment de programmes particuliers les soirs si ce n’est la lecture. Nul doute qu’il allait faire pareil après le banquet ou même dormir directement vu ses joues rosies par le saké. Saké que je n’avais pas du tout touché vu ce que je prévoyais de faire. J’allais être occupé toute la nuit jusqu’à demain soir. Sans doute. Je pris néanmoins un verre de jus d’orange pour faire  passer le tout avant de soupirer de délice ce qui arracha encore un rire à Shazu. A croire qu’il me voyait vraiment comme son futur beau-frère, ami et confident surtout que ma force physique et caractérielle avait dû l’impressionner puisque j’étais sorti du pic de fer sans trop de dégâts en plus d’être revenu des montagnes en vie ou presque. Pour ma part, j’arrêtai de trop faire attention à lui et contemplai plutôt la danse de ses servantes qui se trémoussaient devant nous. Beaucoup d’hommes bavaient devant elles. Mais ces beautés pour moi étaient fades. Sans saveurs. Surtout qu’elles étaient plates…

Pas un pet de chair comme Miyuki, quoi…

- « Je me sens un peu fatigué, mon seigneur… »

- « Oh ? Vous êtes encore convalescent, c’est bien normal. Mes servantes vous raccompagneront à votre domicile et l’on viendra demain vous chercher une fois que votre convoi sera arrivé ! »

- « Merci pour tout, mon seigneur. »

- « Je vous en prie. Et appelez-moi Shazu. Vous et moi sommes maintenant amis. »


J’ai failli lui rire au nez ! J’ai failli. Mais j’eus une grimace que je fis passer pour une douleur ce qui l’inquiéta puisqu’il appela des médecins. Mais d’un signe de la main, je le rassurai avant que des servantes vinrent se positionner sous mes bras pour me supporter. J’eus un sourire désolé et me laissai porter par ces charmantes demoiselles qui prirent la direction de ma suite. Sur le chemin, je ne me privai pas de tirer la langue à Kaname qui, lui, avait la mine ferme, les dents et les poings serrés. Pauvre enfant. Après cinq petites minutes de marche, nous arrivâmes à ma chambre où je congédiai les deux domestiques qui filèrent aussitôt. Et lorsque je rentrai, j’attendis de sentir qu’il n’y avait plus personne dans les environs pour me mettre à rire aux éclats comme un beau diable. Je pétais un câble ? Non. Pas vraiment. J’entrevoyais plutôt la délivrance ! J’avais hâte de retrouver mes hommes. Hâte de revoir Cherry et de tremper mon biscuit ! Hâte d’annoncer au monde entier que j’avais foutu le bordel sur le territoire d’un empereur et que je m’étais emparé de la tête d’une de ses lieutenantes. Hâte de lui faire comprendre qu’elle était la prochaine sur la liste, carrément ! Là-dessus, je m’attelai à bien couvrir mes blessures avant de revêtir un kimono sombre qui m’allait comme un gant. Aux pieds ? J’allais opter pour des sandales de pailles.

Car la tentative d’assassinat se devait d’être discrète. Très discrète.

L’heure de la récolte a sonné !




Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Jeu 28 Sep 2017 - 20:17, édité 1 fois
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Minuit.

C’est l’heure…

Je brisai ma position de méditation pour me redresser lentement puis je me dirigeai vers un mur où était accroché un katana. Quelques secondes plus tard, j’avais l’arme en main. Son but n’allait plus être décoratif. Et c’était avec cette même lame que j’allais tuer tous ceux qui allaient se mettre sur mon chemin. Pour la toute dernière fois, je me concentrai attentivement pour faire usage de mon haki de l’observation et sentir les milliers de barbares qui attendaient impatiemment mon signal pour envahir la cité d’Arma’Lo. La présence d’Horus était la plus forte et elle semblait bruler d’impatience. Parfait. Sur cette énième vérification, je posai un haori sur mes épaules avant de quitter tranquillement la pièce. Dehors, tout était calme. Seuls quelques gardes bavardaient çà et là, mais il n’y avait rien d’inhabituel. Shazu était dans sa chambre. Il devait sans doute être en train de ronfler à l’heure qu’il est. Je regardai une dernière fois ma lame d’un air mélancolique, mais l’esprit vengeur qui m’animait depuis bien trop longtemps me poussa à balayer les derniers remords qui subsistaient dans mon cœur. J’avais trop enduré pour renoncer maintenant. J’allais souiller mon âme à jamais, mais au moins, je connaitrais la paix. Et j’aurai la satisfaction d’avoir vengé mes hommes. C’était le plus important actuellement. Cinq mois de dur labeur. De solitude. De doute. De patience. Qui ce soir allaient prendre fin. Une pensée qui me revigora. Avant que je ne disparaisse.

Soru oblige.

J’étais devenu un fantôme. Invisible aux yeux des domestiques que je dépassais facilement. A croire que je n’avais pas vraiment rouillé de ce côté-là ! Magnifique ! Je multipliai alors cette technique et arrivai à un couloir où trainait un gardien. Sans même qu’il le réalise, sa tête se détacha du reste de son corps. Mais j’étais rapide. Rapide et empressé. Tellement empressé que je ne pris même pas la peine de regarder son corps. Ma cible était le daimyo. Le daimyo et personne d’autre. J’étais persuadé que sa mort allait affecter Leona. Sa mort plus que la destruction de sa ville. Après tout, les hommes d’Arma’Lo étaient considérés comme des couards, même si leur perte ferait certainement réagir la plèbe de Tetsu. Et puis, l’avancée d’une armée telle que celle des sauvages ne feraient qu’inquiéter les habitants de Shikoka et des autres villes qui demanderaient alors à leur Shogun de réagir, de les protéger. Logique oblige. Mais plus le temps d’y penser. J’étais déjà sur le champ de bataille ! Mon champ de bataille ; et il fallait que j’assure pour laisser la main autres. A une autre intersection, je fis volai d’un coup trois autres têtes. A cet instant précis, j’étais l’incarnation de la faucheuse. Toute la force du vice-amiral que je demeurais était sollicitée. Si bien qu’en seulement cinq minutes et dans une grande partie de la cour, je décapitai plus d’une cinquantaine de gardes sans qu’aucun n’ait compris ce qui arrivait. Mais dans mon élan. Je commis une erreur. Celle de laisser les domestiques en vie…

Si bien que quelques-unes tombèrent sur des cadavres. Et hurlèrent comme des hystériques.

De quoi rameuter pas mal de personnes sur le lieu du crime. L’un des lieux.

Shazu qui s’était assoupi devant un parchemin se réveilla en trombe. Les cris l’avaient lui aussi alarmé. Les voix de ses hommes l’inquiétèrent également. Mais au moment même où il se redressa et voulut demander ce qui se passait à sa garde rapprochée, le daimyo sentit des vies s’éteindre brutalement dans le bâtiment où il était. Car lui aussi avait éveillé le haki de l’observation. Sauf qu’il était faible. Et que sa faiblesse limitait son champ d’action au bâtiment où se trouvaient ses quartiers. Son cœur ne fit qu’un bond et l’homme se rua vers son katana qu’il dégaina aussitôt. Il sentit une présence puissante et menaçante s’approcher. Il entendit également des bruits de pas inquiétants. L’assaillant qui trucidait ses hommes le voulait lui. Il le sentait. Et puis, c’était un peu évident quelque part. Le doute commença à l’assaillir. Qui est-ce qui voulait attenter à sa vie ? Kaname ? Non… Il était trop faible pour ça. Ieyatsu, son nouveau bras droit ? Pas possible… La présence qu’il sentait n’était pas celle de son nouvel homme de confiance. Mais alors qui ? Bonne question qui eut rapidement réponse puisque sa porte coulissante fut tranchée en plusieurs petits morceaux avant qu’une silhouette ne se dessine doucement dans la pénombre. Le chef du coin se mit alors en garde. Mais bien avant de faire quoique ce soit, l’assassin lui balança deux têtes qui roulèrent jusqu’à ses pieds. Kaname et Ieyatsu étaient six pieds sous terre. L’homme fut surpris, choqué puis colérique !

- « QUI ÊTES VOUS ? QUE CHERCHEZ-VOUS ?! »

- « Hé ? C’est quoi ces questions à la con ? Enfin… Merci pour le festin, mon seigneur… »


La mine de Shazu se décomposa alors. Cette voix… Il la reconnut du premier coup. Et l’incompréhension le gagna alors. J’aurai pu sourire devant son air paumé, mais je ne fis que m’avancer vers lui avant que les lanternes qui éclairaient ses gigantesques quartiers ne lui dévoilent mon visage éclaboussé par le sang de mes victimes. Même si je ne le montrais pas, j’avais pris du plaisir à buter cet imbécile de Kaname. Quant à l’autre, il avait essayé de m’attaquer, mais il était aussi faible que les autres. Si je n’avais pas déjà combattu contre Horus et Miyuki, j’aurai certainement déploré le niveau des combattants du nouveau monde. Toutefois, j’étais quand même au-dessus de tous ces gens. A la fois si loin et si proche du niveau d’un amiral. Amusant… « Pourquoi ? » Une question. Encore. Mais c’était normal. Il ne pouvait réaliser. Il ne pouvait pas comprendre ma motivation. Et puis, il était à mille lieux de savoir qui j’étais. J’aurai pu reprendre mon apparence, mais il n’était pas dit qu’il devait me connaitre, surtout sur cette ile paumée où seuls les leadeurs de Shikoka s’occupaient de l’actualité dans le monde. Maaah… Peu importe. Je n’avais pas le temps de répondre à ses questions de toute façon. C’est sur cette idée que je fonçai aussitôt sur lui. Mais contre toute attente, le daimyo d’Arma’Lo contra ma première offensive, mâchoire serrée et traits déformés par la colère. L’homme m’arracha alors une exclamation non feinte. J’étais à mille lieux de m’attendre à une résistance pareille.

A croire qu’il n’usurpait pas son titre…


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- « Est-ce mon jugement qui vous pousse à vous venger ainsi ?! »

La question eut le mérite de m’étonner pendant quelques secondes. Quelques secondes dont profita Shazu pour bondir, lame en avant. Son coup d’estoc était destiné à mon cœur. A croire qu’il voulait en finir d’un coup. Malheureusement, il était bien trop lent, ce pourquoi j’eus le temps de me décaler avant de reculer sans rien faire. Cette tentative d’assassinat n’en était plus vraiment une dans un sens. J’aurai peut-être dû épargner ses hommes pour un court moment histoire de le tuer lui, tout d’abord ; mais cette erreur était certainement à mettre sur le compte de la hâte. La hâte d’en finir ! La hâte de quitter cette ile ! Niveau discrétion, j’avais encore des progrès à faire. A croire que si j’étais un bon espion/infiltré, je n’étais pas forcément un bon CP ou assassin. L’idée m’amusa un tant soit peu, là où Mister Bushido m’attaqua une nouvelle fois. Tout comme le général Shûsa, je devais admettre que les hommes de cette île étaient courageux. Pas le genre de couards à fuir la mort, non. Il multiplia les coups, plus lourds les uns que les autres, mais je réussis tranquillement à les parer tout en me rappelant qu’il m’avait posé une question à la base. Celle-là même qui m’avait fait perdre dans mes pensées à l’instant. Un sourire se dessina alors sur mes lèvres. Il n’était pas cruel, ni même moqueur. Même si cet esprit vengeur allait me pousser à commettre un carnage, je n’étais pas pour autant un psychopathe. Ceci étant dit, ledit sourire était amusé. Complètement.

- « Me venger de votre sentence… ? Pas du tout. C’est juste que votre mort me servira à une plus grande cause. Un plus grand dessein. Sans rancunes… »

Je fermai les yeux, presque peiné de devoir le tuer. Le jugement ? Il était loin derrière moi. J’avais certes souffert dans cette prison de merde, mais ce passage m’avait permis d’évoluer là où je stagnais sans savoir quoi faire. D’une certaine façon, je lui étais donc reconnaissant. Alors, je me promis intérieurement de lui offrir une mort rapide, à défaut d’être douce. Sur cette conviction, j’usais d’un soru pour éviter une autre de ses attaques et me retrouvai derrière lui prêt à le planter. Mais contre toute attente, ma lame buta sur son dos qui fut d’une dureté intrigante. Et je compris aussitôt. L’homme avait le haki de l’armement. Et pas. Son mantra avait dû lui permettre de me « suivre » malgré ma vitesse ce qui lui avait permis de protéger efficacement la partie de son dos que je visais. Fort de la surprise qu’il me réserva, il tenta alors un revers de sa lame, à l’aveuglette qui m’érafla l’abdomen. Une coupure se dessina puis un saignement débuta. Alors que Shazu se retourna vers moi et prit une autre position de combat, je portai un regard à ma nouvelle blessure. Nouvelle parce que certaines se recouvraient. Ce bâtard d’Horus n’était pas y allé de mains mortes quand même. Enfin bon… Tout ça faisait partie de mon plan. Une succession de stratégies qui étaient venues à moi, comme ça, prouvant que j’étais non pas un tacticien qui prévoyait tout à l’avance, mais un type intuitif et pas trop con qui savait s’adapter aux situations qui s’imposaient ou se présentaient à lui.

- « Je vais vous tuer ! »

- « Dame Miyuki en serait triste vous savez ! »

- « FERMEZ-LA ! VOUS NE MÉRITEZ PAS SON AMOUR ! »


Voix rageuse ! C’est à croire qu’il serait presque jaloux s’il n’était pas su de tous qu’il était déjà amoureux de Leona, vice-versa. Un secret de polichinelle quoi. Mais peu importe. Le daimyo se rua encore vers moi. Et là, pluie de coups. Lesdits coups et sa voix criarde à chacune de ses débauches d’énergies alertèrent petit à petit ses hommes qui se mirent à courir et investir le bâtiment. Ils seraient là dans moins de trois minutes. Le temps m’était compté alors, même si leurs présences ne changeraient pas grand-chose à l’issue du combat déjà bien déterminée à l’avance. Shazu qui était porté vers l’offensive recouvrit son arme et ses mains de son haki. Il voulait clairement m’abattre. Mais alors qu’il semblait prendre l’ascendant puisque je ne faisais plus que parer ses nombreuses attaques, je fis pareil que lui avant d’hausser un peu plus mon niveau pour le… Maximum. Il n’y avait plus de temps à perdre. Le soru qui s’en suivit le déstabilisa ! Il se retourna aussitôt pour essayer d’anticiper, mais ne vit personne. C’est alors qu’il sentit une violente douleur au niveau du ventre avant de s’immobiliser, les yeux hagards. Puis il vomit du sang en grande quantité avant que je ne retire lentement ma lame de son dos que j’avais transpercé. L’homme tituba alors et puisa dans ses dernières ressources pour se retourner vers moi. Perte de sang, vision trouble, douleur lancinante… A croire que j’aurai finalement dû le décapiter pour lui éviter de telles souffrances…

- « C-Comment… ? »

Mais il n’était pas trop tard. Si bien que je fis deux petits pas rapides en avant pour lui porter le coup fatal. Un mouvement net, digne des Iai des plus grands samouraïs de ce monde et ma lame se ficha alors dans son cœur. Il hoqueta une dernière fois, murmura inconsciemment le nom de Leona, comme s’il savait qu’elle était ma vraie cible, puis il s’effondra pour de bon. Comment avais-je fais pour le tuer ? Simple. Si j’avais bel et bien effectué un soru pour disparaitre dans son dos, j’effectuai aussitôt un deuxième, sachant pertinemment qu’il connaissait la technique et qu’il chercherait à l’anticiper. C’est ce qui m’avait permis de revenir à ma place initiale au moment même où il se retournait pour contrer l’une de mes attaques ou pour répliquer aussitôt. Va savoir ce qu’il avait en tête. Mais l’homme fut brave. Brave jusqu’au bout. Son péché aura été de fricoter avec une pirate. La vie était injuste. Injuste et cruelle. Et j’étais très bien placé pour le savoir. C’est sur cette pensée que ses hommes déboulèrent enfin… Mais il était malheureusement trop tard. L’homme le plus fort de la ville était décédé. Son bras droit aussi. Pareil pour Kaname. Les seigneurs de guerre restants n’étaient que de faibles guerriers qui ne feraient pas le pli. Ne parlons même pas de ces gardes qui me chargèrent sous l’effet de la colère, de l’émotion. Mais des mouvements bien précis et ils chutèrent eux aussi. Carrément. Et le carnage continua ainsi pendant une bonne demi-heure…

Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus qu’une seule personne au sein de la cour royale d’Arma’Lo.

Moi-même…

- « Bon. Il était de faire appel à mes petits copains… »


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Une heure du matin…

- « Vous savez où on peut trouvez des feux d’artifices dans le coin ? »

- « Oui… Mais enfin non ! Vous êtes couvert de sang, monsieur ! »

- « Ne vous en faites pas ! J’ai aidé les cuisiniers du seigneur Shazu à tuer une grosse bête, hahahaha ! »


J’étais dehors, dans les rues d’Arma’Lo, devant un groupe de jeunes qui avait du mal à me croire malgré le rire con air et mon air très bête. Après quelques secondes d’hésitation et de réflexion, ils finirent par m’indiquer un endroit où l’on vendait de beaux feux d’artifice. Mais au moment même où ces braves gens voulurent me signifier que le magasin devait être sans doute fermé vu l’heure, je disparus de leur champ de vision via un soru, ce qui les firent hurler et paniquer avant qu’ils ne s’enfuient dans tous les sens, croyant sans doute à un fantôme ou à un mauvais esprit, un truc du genre. Une fois devant la boutique convoitée, j’eus un sourire. L’enseigne ne trompait. Heureusement qu’il y en avait une ! Et dire que j’avais bêtement tué tous les occupants du palais... J’aurai du laisser un survivant ou deux pour qu’ils me dégotent ce dont j’avais besoin. Parce qu’après avoir fouillé un partout comme un fou, j’avais fini par perdre patience avant de prendre le chemin de la sortie pour aller me ravitailler ailleurs. J’étais tellement pressé que je n’avais même pas pris le temps de m’éponger un peu. Heureusement que j’étais sans arme, sans quoi les jeunes qui m’avaient aiguillé m’auraient sans doute fui. Enfin… Là encore, j’aurai pu user de force, donc la finalité était la même. Il me fallait juste faire vite. Horus et ses hommes devaient s’impatienter…

Un simple coup de poing me permit de briser la porte avec fracas, avant que je n’entre dans le magasin non sans allumer les lumières. Mon manque de délicatesse réveilla une bonne partie du voisinage, mais au point où j’en étais, je n’avais plus vraiment besoin de faire dans la délicatesse. Je me mis alors à fouiller l’endroit jusqu’à dégoter plusieurs feux d’artifices et les allumettes qui allèrent avec. Mais au moment même où je m’apprêtai à sortir, le propriétaire des lieux qui devait dormir à l’étage du dessus déboula comme une furie, armé d’un katana. Mais plutôt que de lui faire face, je m’éclipsai avec mes prises via un soru et un enchainement de geppou. Je n’avais plus besoin de me salir les mains. Cette besogne, les barbares s’en occuperaient très bientôt. En moins d’une minute, je regagnai la cour et me perchai sur le toit du palais qui abritait les quartiers de Shazu. C’était également le plus grand bâtiment de toute cette ville morne. Sans attendre plus longtemps, je déballai les feux pour les allumer tour à tour. Ces derniers filèrent jusque très haut dans le ciel et éclatèrent de mille couleurs. Le festival, qui était un plaisir pour les yeux et je devais l’avouer, dura à peu près cinq minutes, réveillant la plupart des habitants de la ville qui se demandèrent ce qui se passaient… Puis le silence fut. Pour ma part, j’eus un sourire plus que satisfait.

Car je pouvais entendre les « voix » rageuses de mes « alliés » et sentir leur déplacement via mon mantra.

Ils avaient vu le « signal ».

L’armée des barbares était dorénavant en mouvement. Arma’Lo était définitivement condamnée.

Mais leur arrivée prendrait un peu de temps. Une demi-heure, quelque chose comme ça… Alors, bien avant qu’ils n’arrivent, je descendis dans les appartements de Shazu. Après une dizaine de minutes de fouille, je dégotai son escargophone. J’étais sûr et certain qu’il servirait dans les quelques heures à venir. Je redescendis ensuite dans la cour pour récupérer mon arme puis je quittai définitivement le palais. Il ne me restait plus qu’une chose à faire. Ou deux. Au choix. Aussi avais-je pris la direction des portes ouest. Celles-là même qui faisaient face aux chaines montagneuses d’où venaient les sauvages, qui je le sentais, était à la moitié du chemin qui les séparait de cette ville. Aussi, un sourire flotta lorsque je vis des hommes du cordon de sécurité s’agiter devant les gardes des fameuses portes. Ils avaient dû voir ou sentir les mouvements des barbares. La terre tremblait légèrement et tout le monde pouvait le sentir. Les nombreux chevaux des hommes d’Horus devaient fouler et marteler la terre avec fracas. 20 000 soldats en mouvement… Ça passe pas inaperçu même lors d’une nuit pareille. Mais alors que ça discutaillait furieusement aux portes avec les membres du cordon de sécurité qui hurlaient qu’il fallait sonner l’alarme, je reconnus le garde haut de quatre mètres qui m’avait bloqué le passage du temps de ma première venue ici…

Sa gueule monstrueuse affichait une inquiétude non feinte. Mais alors qu’il voulut enfin prendre la parole, il sentit une douleur à la poitrine, puis il finit au sol sans rien comprendre.

J’avais encore frappé.

Et il ne fut pas le seul. Je trucidai également tous les gêneurs des environs en moins de temps qu’il n’en faut, avant d’ouvrir grand les portes.

Puis une dizaine de minutes plus tard, Horus et ses chiens envahirent enfin Arma’Lo pour la mettre à feu et à sang.

Une boucherie abominable…


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2h 36 du matin, aux abords d’Arma’Lo…

- « La ville est sous notre contrôle à présent… »

- « Je constate surtout qu’elle est en feu… »
Que lui avais-je dis en retirant ma lame de la poitrine d’un rescapé que je venais de tuer.

- « Quoi… ? Tu oses nous faire un reproche…? »

- « Pas vraiment. Enfin, peu importe… J’ai tué la plupart des survivants… »

- « Je constate, kukuku… »

Sa petite moquerie me fit peine à voir si bien que je lui lançai un regard qui en disait long. Une sorte d’animosité subsistait encore entre nous, mais ce n’était pas vraiment important pour le moment. Le plan était bien lancé et il était trop excité sur l’instant pour essayer de me faire un coup de pute en pleine opération. Sur ce constat, je lui balançai l’escargophone que j’avais récupéré dans la chambre du palais de feu Shazu. Palais proie aux flammes d’ailleurs. Une bonne partie de la ville était ravagée par une incendie. D’ailleurs, des cris se faisaient entendre, signe que les barbares s’adonnaient à plusieurs joyeusetés : Tortures, viols… Mais il fallait s’y attendre. Pour ma part, je n’avais d’yeux que pour ma vengeance. J’avais déjà vendu mon âme au diable pour ce coup et le temps des regrets n’était plus. Il fallait donc passer à la suite du plan maintenant que la première étape avait été un franc succès :

- « Il y a des villages aux alentours. Ordonne à une partie de tes hommes d’aller les détruire, tout en laissant leurs habitants fuir. Il faut que la nouvelle parvienne rapidement à Leona via les réfugiés de guerre… »

- « Et toi… ? »

- « Je vais aller regrouper mes hommes. Il est temps. Si tout se passe bien, on prendra à revers l’armée de Léona en attaquant son arrière-garde. Elle sera prise entre deux feux. »

- « Sa tête est à moi, n’oublie pas… »

- « Peu m’importe. Tant qu’elle meurt avec ses hommes… »

- « Et ? Qu’est-ce que tu veux que je fasse de cet escargophone… ? »

- « Une déclaration de guerre… »

- « Ooooooh… »


Horus se mit à sourire de manière machiavélique. Il avait immédiatement compris là où je voulais en venir.

- « Si tout se passe bien, demain soir, à cette heure, nous célèbrerons cette victoire. »

- « Bien sûr… »


Un dernier regard échangé, puis je demandai à l’un des hommes d’Horus qui trainait à nos côtés de nous ramener un cheval. Ma direction ? Le pic de fer ! Quant à Horus, ce dernier donna l’ordre à ses hommes d’aller dévaster les villages et autres hameaux environnants.

***

3h 30 du matin, au pic du fer…

- « ALORS ? QUI VIENT AVEC MOI PRENDRE LA TÊTE DE LEONA ?! »

Autour de moi ? Le chaos et la désolation. Le trajet d’Arma’Lo au pic de fer ne fit qu’une heure à cheval. Une fois sur les lieux, il ne m’avait pas fallu grand-chose pour buter tous les gardes de la prison ainsi que tout le personnel. La seule personne que j’avais épargnée était le vieux Shinzo. Celui-là même qui semblait avoir compati à mon sort tout en me remettant mon uniforme et mon numéro de matricule. Néanmoins, je lui avais sommé de quitter les lieux en vitesse de peur qu’un des nombreux détenus que j’allais libérer ne se déchainent sur lui. Il allait certainement s’en sortir mais il ne pourrait prévenir à temps Shikoka que j’avais foutu un bordel monstre au pic de fer. C’était déjà trop tard. Une autre personne fut temporairement épargnée : Le gardien en chef Matsushima. Le combat contre lui fut le plus difficile que j’eus à mener, mais il se conclut bien plus rapidement que celui qui m’avait opposé à Shazu. Amputé d’un bras et d’une jambe au terme de notre duel, l’homme n’avait plus aucun « poids », aucune force. Aussi fut-il malmené par les détenus avant qu’ils ne le tuent impitoyablement quelques minutes plus tard.

Puis tous finirent par me répondre par des cris de guerre.

Devant le charnier que j’avais engendré, ils ne purent que reconnaitre ma force.

L’idée de tuer la shogun n’était pas si déplaisante pour eux…

***

6h 35 du matin, à Shikoka…

Les cloches sonnèrent dans toute la ville, signe qu’un fait grave venait de se produire. La population de la capitale sans comprendre ce qui se passait, observait les dragons en mouvement un peu partout dans toute la ville. Un flux important de déplacés de guerre était remarqué par les personnes qui vivaient aux abords des portes de la cité fortifiée. Il y avait clairement anguille sous roche. Du côté des bureaux des généraux, c’était l’effervescence. Tous les généraux de Leona se concertaient pour adopter la bonne marche à suivre : Car il était clair que l’affrontement serait inévitable. Il y a peine une heure, la shogun qui dormait encore, avait été réveillé par un messager qui venait de lui annoncer qu’Arma’Lo était tombée sous une attaque éclair de barbares. Choquée par cette nouvelle, elle fut ensuite paniquée à l’idée que son amant fut tué lors de cette offensive ennemie. Son premier réflexe fut donc de se précipiter vers son escargophone pour l’appeler, mais grande fut sa surprise lorsqu’elle entendit une voix autre que celle de son amoureux. Une voix bien plus rauque, bien plus inquiétante. Bien plus sinistre que celle de Shazu :

- « Ton cher daimyo est mort, tu sais... Mais ne t’en fais donc pas, sombre merde… Tu vas le rejoindre sous peu… Je vais massacrer tous les habitants de l’est qui seront sur mon chemin, avant de venir prendre ta propre tête… Reste bien cloitrée entre tes murs en attendant, petite chienne… »

Puis la personne raccrocha. Sans un mot de plus.

De quoi la dévaster pendant quelques minutes... Avant que la rage ne prenne rapidement le pas sur le chagrin !

Dès lors, Leona mobilisa toutes ses forces avant de donner un mot d’ordre simple :

« MOBILISEZ TOUTES NOS TROUPES !!! C’EST LA GUERRE !!! »



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